Éolien controversé

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Éolien controversé

Messagede bipbip » 07 Nov 2014, 01:04

Éolien industriel : Le vent c’est de l’argent

Éolien industriel : Le vent c’est de l’argent

Sous prétexte de développement des énergies renouvelables, les éoliennes grandissent et se multiplient. Mais les bénéfices sont plutôt d’ordre financier qu’écologique.

Le capitalisme, encore une fois, se montre très fort pour récupérer et dévoyer tout ce qui pourrait permettre de transformer la société. L’éolien aurait pu être une solution face au changement climatique et un outil pour l’autonomie des individus et des territoires, avec du petit éolien individuel et des parcs coopératifs ou communaux de taille raisonnable. Tout cela couplé à d’autres sources d’énergies renouvelables, et surtout à une importante réduction de la consommation d’énergie.

Mais le capitalisme en a décidé autrement, et a transformé ce secteur en une énorme industrie représentant une manne de profit supplémentaire pour les grands groupes de l’énergie. Et tant pis pour l’écologie.

L’exemple le plus frappant de cette logique en France est le projet de construction de trois parcs éoliens offshore au large des côtes normandes. Ces parcs, de 125 éoliennes chacun, seront l’œuvre d’un consortium entre Areva, Vinci et GDF-Suez, des noms qui font froid dans le dos. Et les autorisations ont été accordées sans qu’il n’y ait la moindre connaissance sur l’impact environnemental et social de parcs de cette taille, l’éolien offshore n’en étant qu’à ses balbutiements. Sans compter que la France ne dispose d’aucune expertise en la matière  : pas de parc pilote, peu de formations dans ce domaine, pas de piscine d’entraînement pour l’entretien difficile de ces machines comme il existe en Allemagne. Mais qu’importe, nos belles multinationales s’occupent de tout !

Une question de sous

Il faut dire que l’éolien rapporte gros (sinon, ces multinationales ne s’y intéresseraient pas  !)... grâce au soutien de l’État. En effet, EDF est obligé de racheter cette électricité «  verte  » à un prix supérieur à celui du marché, pour favoriser le développement de ce secteur. Cette subvention est payée par l’ensemble des contribuables, via la contribution au service public de l’électricité (CSPE), qui ne cesse d’augmenter et représente déjà plus de cent euros par an sur les factures d’électricité.

Mais l’éolien rapporte gros aussi aux propriétaires fonciers  : selon les endroits, on peut louer son terrain pour l’installation d’une éolienne entre 5.000 et 10.000 euros par an. Si vous avez un grand terrain sur lequel on vous installe 10 éoliennes, vous empochez plus de 100.000 euros par an. Payés par le contribuable, puisque tout le monde consomme de l’électricité.

Cette situation donne d’ailleurs lieu à des procès pour conflit d’intérêts, puisque de nombreux élus de communes rurales autorisent l’installation d’éoliennes sur leurs communes, qui sont ensuite installées, comme par hasard, sur leurs terrains et leur rapportent des milliers d’euros  !

Mais cela peut aussi entraîner une spéculation foncière, avec des promoteurs immobiliers qui rachètent les terrains pour les louer aux producteurs d’électricité. Et en même temps, les riverains des parcs subissent la baisse de la valeur de leurs biens immobiliers, entre 20 et 30% en moyenne, car qui voudrait acheter en face d’un géant de 150 mètres d’acier qui vrombit en continu  ? Sans parler des témoignage de corruption, les récalcitrants à l’installation d’un parc se voyant proposer sous la table de belles sommes de «  compensation  ».

Et l’environnement dans tout ça ?

Mais à part générer de l’argent qui profite à ceux qui en ont déjà, l’éolien industriel génère-t-il seulement un progrès pour l’environnement  ? Comme les études produites n’émanent que des industriels du secteur, il est encore difficile de se faire une idée précise. Néanmoins, de plus en plus de critiques se font entendre.

D’une part, les éoliennes atteignant aujourd’hui des hauteurs démesurées, il leur faut des fondations profondes et extrêmement lourdes  : 800 tonnes d’acier et de béton, dont une partie restera dans le sol après démantèlement.

D’autre part, chaque éolienne industrielle contient plus de 600 kilos de métaux issus des terres rares, dont la production se fait à plus de 90 % en Chine. L’AFP a publié en 2011 son enquête Les Ravages des terres rares en Chine montrant l’impact dramatique des processus de production qui font notamment exploser le nombre de cancers chez les travailleurs et riverains des exploitations.

Enfin, une étude de la Société espagnole d’ornithologie estime qu’entre 6 à 18 millions d’oiseaux, et bien plus de chauves-souris, meurent chaque années à cause des 18 000 éoliennes installées en Espagne. Ce qui laisse le champs libre pour la prolifération d’insectes, et pourrait se répercuter au final sur la production agricole.

L’énergie, un bien commun

Mais surtout, c’est le recours aux éoliennes comme solution au changement climatique qui est de plus en plus remis en cause. Car l’éolien étant intermittent (selon les conditions de vent), la compensation se fait par l’énergie dont la production est facile à moduler  : les centrales thermiques à charbon ou gaz. Dans la logique actuelle de forte consommation d’énergie et d’immenses réseaux électrique, l’éolien s’accompagne donc forcément d’émissions de CO2.

La France, qui ne compte aujourd’hui qu’environ 5 000 éoliennes, voit donc fleurir des collectifs contre cet éolien industriel ravageur, qui tentent d’empêcher l’installation prévue de 15 000 machines supplémentaires ces prochaines années. Ces luttes, souvent dénigrées pour être Nimby (Not in my backyard : « pas dans mon jardin ») et faire le jeu de l’industrie nucléaire, posent néanmoins la question de l’industrialisation et de la privatisation des énergies renouvelables, qui concerne tous les secteurs  : solaire, biomasse, méthanisation, etc.

Cette logique doit être rompue, pour que l’énergie devienne un bien commun dont la production et distribution seront gérées collectivement dans les limites écologiques de la planète.

Jocelyn (AL Gard)

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Re: Éolien controversé

Messagede Pïérô » 03 Fév 2017, 12:58

Radio : Eolien et éco capitalisme

l’Egregore du 23 Janvier 2017

Elles poussent comme des champignons et défigurent les paysages. Des sociétés ont flairé le bon filon

A travers l’exemple de Champagne Ardenne, première région productrice d’électricité éolienne, découvrons, découvrons comment les éoliennes industrielles sont devenus un moyen de se faire rapidement d’énormes bénéfices. C’est ce qu’on appelle l’éco capitalisme.

Mais on peut résister à l’implantation de ces fermes éoliennes, tout en étant aussi antinucléaires. Un exemple dans le Poitou.

Emission à écouter : http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1925
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Re: Éolien controversé

Messagede bipbip » 26 Fév 2017, 12:16

Eolien industriel : une affaire de réseaux

La France participe à « l’effort » européen pour augmenter la production d’énergies renouvelables. On a bien vu les éoliennes fleurir sur le territoire, leur nombre devant plus que doubler d’ici 2023. Pourtant elles font l’objet de contestations locales comme à Saint-Victor-et-Melvieu, dans l’Aveyron.

L’État s’est mis en tête d’exploiter à fond l’intégralité de ses « ressources vent » réparties sur plusieurs sites principaux. Ceci se fait depuis 2013, sous forme d’entente entre communes et exploitants – un maire accepte un projet en contrepartie des impôts induits –, le tout chapeauté par les régions. Une fois les capacités évaluées, les permis distribués et les éoliennes construites, il faut les raccorder au réseau. Possédé par les communes, presque l’intégralité de ce réseau est géré par RTE (Réseau de transport d’électricité), une filiale d’EDF.

Ce système, avec ses enquêtes publiques et autres intermédiaires, a été jugé trop long et fastidieux, il a donc été simplifié par la loi sur la transition énergétique de 2015. On peut voir dans la rapide description qui suit que, de local, il n’y a que la provenance des ressources, et non pas la demande ou les préoccupations des habitantes et habitants [1]. Un transfert de coûts s’effectue au bénéfice du mix énergétique global aux frais des communes, tandis que tout un corpus législatif est mis en place pour favoriser l’expansion de ce système.

Colonisation et défense

Le sud du Massif central est reconnu comme un des grands gisements français de vent. Au début des années 2000, les projets commencent à se concrétiser, et des comités locaux de luttes ou associations se forment pour la défense des territoires. Ces luttes sont souvent qualifiées de NIMBY (not in my backyard) par les industriels, parce qu’elles mettent en avant la défense du paysage, les nuisances directes des éoliennes pour les êtres humains et pour les animaux.

La faiblesse de ces luttes est qu’elles se font de façon fragmentée, dans des lieux et contre des colonisateurs industriels différents. En Aveyron, c’est suite à l’annonce de l’installation d’un grand transformateur électrique qu’un nouveau collectif de lutte voit le jour sur la commune de Saint-Victor : l’Amassada [2]. L’ennemi cette fois est le même sur tous les sites, c’est RTE, qui a décidé d’implanter plusieurs transformateurs dans la région auxquels raccorder toutes les éoliennes, dont un central (à très haute tension ou THT) qui servirait à fournir en électricité notamment l’Espagne et le Maroc.

Le collectif dénonce l’inutilité du projet du point de vue d’une région où les besoins en électricité sont couverts par l’hydroélectrique. En plus, le propriétaire des installations (la commune) devra se délester d’un petit million d’euros, répercuté sur la facture des abonné.es du réseau. Ce sont pourtant bien des infrastructures non seulement coûteuses mais en plus nocives que la commune va abriter.

Voilà un très habituel et pourtant curieux produit de la mentalité du capitalisme « vert » : le vent devient une ressource, ressource qui est commercialisable (ou « partageable » pour les esprits positifs). Sauf qu’à Saint-Victor on se pose la question de la superposition des productions (et donc de leur impact). Si une commune dispose d’eau et de vent en abondance, doit-elle obligatoirement se soumettre à l’intérêt collectif ? Quitte à en subir le contrecoup ?

Pour l’État et EDF, la question est tranchée. Ils ont inscrit dans la loi de transition énergétique que l’électricité serait l’énergie de demain (qu’elle soit d’origine nucléaire, éolienne ou solaire), la seule question à résoudre étant celle du transport. L’actuel patron de RTE, François Brottes, était le rédacteur de cette loi, il a pu y mettre toutes les dispositions avantageuses pour le développement d’EDF. Comme par exemple la « simplification » des procédures d’implantation du réseau, qui signifie en fait que la consultation publique n’a guère de valeur (à Saint-Victor elle s’est résumée à décider quel terrain serait sacrifié).

Et pire : jusqu’en 2012, EDF valorisait en Bourse les infrastructures comme partie de son capital immobilier, alors que les communes en étaient les vraies propriétaires. Cette situation ayant été rendue illégale, François Brottes l’a rétablie. En 2014, c’est encore lui qui avait fait passer le décret d’enfouissement des déchets à Bure. À ce niveau, on ne peut donc absolument pas parler distinctement d’énergies renouvelables ou fossiles… c’est le « grand mix ».

Augmentation du parc électrique

Pendant la vague de froid de janvier on aura pu entendre la ministre de l’Environnement Ségolène Royal sur le sujet : « Il n’est plus question d’en finir avec le nucléaire, ce n’est que par la convergence des énergies qu’on arrive à passer l’hiver. » Donc plus aucun démantèlement en vue, mais l’augmentation du parc électrique en additionnant les provenances. C’est probablement la seule réponse que ces vandales sont capables d’énoncer face à l’urgence de la sobriété énergétique. Dans ce contexte global, l’Amassada a appelé à une grande manifestation contre « le transformateur aux mille éoliennes » le 21 janvier 2017.

Au stade où en est la procédure d’installation du transformateur, il ne manque plus que l’accord du préfet pour donner le coup d’envoi des travaux. En réponse, ce 21 janvier à Rodez, 400 personnes se sont mobilisées, et ont fait cortège à travers la ville, au rythme d’une chorale anti-RTE. L’Amassada avait pour l’occasion construit un « dragon de caddies » plein de déchets, dont ils ont laissé un souvenir devant la préfecture pour enterrer symboliquement le projet. Des caricatures des principaux protagonistes du projet (et José Bové, très impliqué dans l’éolien) ont été accrochées à un faux pylône électrique.

Plusieurs collectifs ont pris la parole pour accuser les élus qui les ignorent, ainsi que les membres du gouvernement comme Ségolène Royal, au sujet du « grand mix » tant vanté – alors qu’il n’y a pas de vent sur le plateau du Lévézou aux soixante-quatorze éoliennes ! Pour toute réponse, les gendarmes mobiles ont gazé la manifestation. Pourtant, la colère est légitime, notamment sur ce que devrait rapporter l’éolien aux collectivités concernées. Aujourd’hui elles ne connaissent que les hausses d’impôts, tandis qu’une commune voisine, sans éoliennes, a pu mettre en place des infrastructures à visées collectives comme une épicerie... L’énergie doit rester un service de développement local, et non de spéculation internationale.

Reinette noyée (AL Aveyron)


[1] Voir Alternative libertaire n° 244 : « Éolien industriel : Le vent c’est de l’argent » http://www.alternativelibertaire.org/?E ... t-c-est-de.

[2] Plus d’informations sur https://douze.noblogs.org

http://www.alternativelibertaire.org/?E ... affaire-de
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Re: Éolien controversé

Messagede Pïérô » 13 Mai 2017, 14:31

La Bussière (86)

Éolien industriel/nucléaire: même combat productiviste

Tract d'appel à une manifestation à la Bussière (86). Le capitalisme vert n'est pas une alternative au capitalisme rouillé.

à 11h30, La Bussière, 86310

Ceux qui nous agitent des billets sous le nez pour nous faire accepter l'implantation de fermes éoliennes sont des arnaqueurs dont l'objectif premier n'est pas de produire de l'électricité mais de faire de juteuses plus-value.

C'est parce que nous sommes antinucléaires que nous nous opposons à l'éolien industriel tel qu'il se met en place actuellement.

La production d'électricité par la transformation de l'énergie du vent est évidemment une bonne idée qui pourrait sans doute s'organiser autour d'un système décentralisé et contrôlé par les communautés humaines de base et dont la mise en œuvre s'intègrerait dans une perspective de satisfaction de besoins réels, discutés démocratiquement, et d'une remise en cause de la sacro-sainte croissance qui nous conduit droit dans le mur et qui veut que nous ayons toujours et encore plus de besoins d'électricité et d'énergie.

Au mieux, les énergies dites renouvelables ne feront que produire une partie de cette augmentation sans que la quantité fournie par un nombre identique de centrales nucléaire ne se réduisent et que donc le danger de catastrophe (dont tout le monde reconnaît qu'elle se produira) reste lui aussi identique et même plus fort puisque les centrales vieillissent et se déglinguent à vue d'œil.

La mise en place de l'industrie éolienne s'organise selon un modèle technocratique hyper centralisé et incontrôlable par les gens concernés, dont le nucléaire est le fleuron et auquel elle est intimement liée. On ne peut être contre la mise en place de l'industrie des éoliennes telle qu'elle est organisée tout en étant pour le nucléaire : L'un justifie l'autre. Rappelons que les entreprise les plus polluantes investissent dans l'éolien pour se donner une façade verte et pour bénéficier des droits à polluer qui leur évite de payer des amendes lorsqu'elles dépassent les quotas « autorisé » de CO2.

L'éolien industriel sert d'alibi à une politique visant à produire toujours plus pour satisfaire les besoins du monde marchand. Il ne se substitue en aucun cas aux autres sources d'énergies : on a et on aura le nucléaire, le thermique, l'éolien… La production énergétique continue de s'accroître, favorisée par des « besoins » toujours plus aberrants. Qui gaspille le plus d'électricité ? Le bétonnage généralisé sous forme de bâtiments, d'autoroutes, de TGV, d'aéroports, de parkings de supermarché ; l'industrie du papier pour produire des tonnes de publicités à jeter à la poubelle ; Les grosses industries qui n'ont aucun effort à faire pour investir dans des technologies moins gourmandes dans la mesure ou elles payent l'électricité à un prix bien inférieur à celui du marché etc., etc. A l'inverse, l'État garantit aux promoteurs de fermes éoliennes de leur acheter l'intégralité de leur production, et ce à un prix supérieur à celui du marché.

L'électricité devrait être un bien commun que l'on décide de produire pour satisfaire des besoins que nous avons décidés démocratiquement et ensemble. Au lieu de cela elle n'est qu'une marchandise qu'il faut toujours en vendre davantage pour obéir aux « lois » mortifères de l'économie.

Non au productivisme, non à l'éolien industriel, non au nucléaire

Tous et toutes à La Bussière le 14 mai à 11h30 !




https://poitiers.demosphere.eu/rv/1218
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Re: Éolien controversé

Messagede bipbip » 03 Juin 2017, 11:42

Montabot (50) samedi 3 juin 2017

Soirée projection « PAS RES NOS ARRESTA » à la grange de Montabot le 3 juin

20h, salle des associations

La grange vous invite à découvrir le film PAS RES Nos ARRESTA, en présence de son réalisateur pour mieux comprendre les projets éoliens et à qui ils profitent.

La Grange de Montabot vous invite à découvrir le film PAS RES NOS ARRESTA, pour mieux comprendre les projets éoliens, et à qui ils profitent.

Ce sera aussi l’occasion d’échanger sur la construction de 3 éoliennes sur Montabot, porté par un promoteur extérieur.

Sorti en 2016, ce film documentaire a été auto-produit par des personnes de l’Aveyron qui sont elles aussi concernées par des projets éoliens.

Le film sera présenté par les camarades de l’Aveyron, en présence du réalisateur du documentaire, en ballade à la grange et aux alentours.

https://expansive.info/Grange-de-Montab ... soiree-481
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Re: Éolien controversé

Messagede bipbip » 03 Fév 2018, 19:55

L’éolien industriel, faussement écolo mais vraiment répressif

L’éolien industriel s’appuie sur un mensonge majeur, affirme l’auteur de cette tribune : il serait une énergie parfaitement « verte », « propre », « renouvelable ». Les mécanismes de ce discours écoblanchissant ont été analysés par les militants de l’Amassada, lieu emblématique de l’opposition à l’éolien industriel. Ils sont exposés à une vive répression.

... https://reporterre.net/L-eolien-industr ... -repressif
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Re: Éolien controversé

Messagede Pïérô » 16 Juil 2018, 23:38

Projet d’éoliennes au Petit Pressigny : attention danger

La société WindVision a pour projet d’installer 10 éoliennes de 250 mètres de haut sur la commune du Petit Pressigny. Sous couvert d’une politique d’échange et de communication avec les habitants se cache une entreprise qui sait ce qu’elle fait pour s’implanter contre vents et marées. Ou pourquoi la concertation est déjà biaisée.

... https://larotative.info/projet-d-eolien ... -2861.html
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Re: Éolien controversé

Messagede bipbip » 21 Nov 2018, 01:52

Faut-il se passer de l’énergie éolienne ?

Depuis les années 1970, le courant communiste libertaire défend une politique énergétique favorisant les économies ­d’énergie, le solaire et les autres énergies renouvelables, dont l’éolien. Pourtant Alternative libertaire a publié des articles dénonçant certains projets d’éoliennes. Pour quelle raison  ? Remettons cette question dans son contexte économique et écologique global.

Le capitalisme pourrait-il faire mieux avec moins  ? Dans les années 1970, des gens comme l’anarchiste Murray Bookchin (1921-2006) et l’écologiste Barry Commoner (1917-2012) ont montré qu’il en était incapable par nature. Le capitalisme repose sur un principe fondamental  : les capitaux doivent aller vers les activités les plus lucratives. Protéger la planète supposerait au contraire de faire primer les rythmes biologiques sur les taux de profit.

Or, comme le montre le journa­liste Grégoire Souchay, l’éolien «  reste marqué, comme les autres industries, par un univers capitaliste prédateur et par une logique d’appropriation économique d’un espace commun pour servir des intérêts privés  »  [1].

Des projets qui ne sont pas au service des populations

Rappelons que les prélèvements sur les ressources naturelles ne cessent de croître  : + 65 % entre 1980 et 2007. Ce qui n’est pas principalement dû au développement des pays pauvres. Les États occidentaux ont délocalisé une part des pollutions et de la consommation de ressources. Aussi, en 2002, la superficie dont la population planétaire a besoin – pour produire les ressources qu’elle consomme et pour assimiler les déchets qu’elle rejette – s’établissait à 138 % de la surface bioproductive totale. Depuis le début des années 2010, elle dépasse 150 %.

«  En dépit de la multiplication des éoliennes et des panneaux photovoltaïques ces quinze dernières années, relevait Le Monde diplomatique de 2016, le capitalisme n’est donc pas plus vert que par le passé. […] Les énergies renouvelables ne font que s’ajouter aux modes de production polluants, plutôt que de s’y substituer  »  [2]. Les projets éoliens portés par le capitalisme ne contribuent en rien à une diminution de ce que l’on appelle l’empreinte écologique de l’humanité.

Parfois destinés exclusivement à l’exportation, ces projets se traduisent pas la destruction de terres agricoles et suscitent des oppositions locales conséquentes [3]. Les méthodes mises en œuvre pour les imposer bafouent toute forme de démocratie locale et recourent à une violence policière importante.

Le développement actuel de l’éolien ne s’intéresse à un «  gisement éolien  » que pour maximiser les profits. Le marché de l’éolien se transforme, du fait «  de nombreuses innovations techniques permettant d’accroître la taille des pales, la hauteur des mâts et la puissance des turbines  »  [4]. La production peut être quatre fois plus importante qu’avec les générations précédentes d’éoliennes.

Des choix techniques discutables

De nombreux groupes industriels choisissent d’équiper leurs turbines d’éoliennes d’aimants dopés avec des métaux rares. Ce sont aussi ces derniers qui sont aussi utilisés dans les batteries, les pots catalytiques, les ampoules basse consommation, les composants des appareils électroniques, les photopiles... Les choix techniques effectués par le capitalisme font aujourd’hui dépendre l’ensemble des «  technologies vertes  » de ces mêmes métaux.

L’extraction et le raffinage en sont extrêmement polluants. Leur recyclage représente actuellement un coût supérieur à leur valeur… Ce qui conduit à ne pas recycler. Le dumping social et environnemental pratiqué par la Chine a permis à l’Occident de délocaliser sa pollution. «  Dissimuler en Chine l’origine douteuse des métaux a permis de décerner aux technologies vertes et numériques un certificat de bonne réputation. C’est certainement la plus fantastique opération de greenwashing de l’histoire  », écrit Guillaume Pitron  [5].

Le collectif Toutes nos énergies Occitanie, qui agrège un grand nombre d’associations locales anti-éoliennes a élaboré un scénario de transition sans éoliennes nommé Reposta. Mais «  il ne s’agit pas d’un scénario 100 % énergies renouvelables, car Reposta intègre dans son mix une part de nucléaire et d’énergies fossiles  »  [6].

L’association NégaWatt  [7] n’a pas la même position. Paul Neau, qui a participé au volet éolien du scénario négaWatt rappelle  : «  L’éolien est la technologie la plus rentable et la moins chère pour produire de l’électricité renouvelable.  » Même avis pour Benoît Praderie, gérant de la coopérative Soleil du Midi gérant le parc solaire citoyen de Luc-sur-Aude. Cette technologie est «  la meilleure solution technique, mathématique et économique  », estime-t-il  : «  L’éolien n’est pas l’homme à abattre. »

Mais nous restons partisans de l’énergie éolienne.

Guillaume Pitron fait un point sur l’immense potentiel en terres rares des mines françaises en sommeil depuis les années 1980 et souligne également l’incohérence des ONG écologistes qui dénoncent les conséquences, minières notamment, de la transition qu’elles promeuvent. Il se fait lui-même l’avocat d’une «  mine responsable chez nous  » qui vaudra toujours mieux qu’une «  mine irresponsable ailleurs  ». Il ne faut pas se tromper de débat. Les nuisances et pollutions potentielles liées aux énergies renouvelables – qu’il faut combattre – ne doivent pas conduire à s’accommoder de technologies encore plus destructrices. Notre combat s’inscrit dans une lutte contre la division internationale du travail et contre la propriété privée des moyens de production. Car là est le creuset des choix économiques et technologiques qui permettent de faire durer la logique destructrice du capitalisme.

Il est raisonnable de combattre certains projets éoliens. Mais il est nécessaire, pour s’engager dans une véritable transition énergétique, de soutenir les projets éoliens portés localement et au service de la population. Les choix technologiques peuvent évoluer, d’autres méthodes d’extractions et de raffinage des métaux sont possible. Et oui, dans une société écologique nous aurons besoin d’énergie et celle apportée par l’éolien sera irremplaçable.

Jacques Dubart (AL Nantes)


[1] Grégoire Souchay, «  La nouvelle géographie de l’éolien français  », Mediacites.fr, 29 mai 2018.

[2] Aurélien Bernier «  Comment la mondialisation a tué l’écologie  », Le Monde diplomatique, septembre 2016.

[3] « Ôte tes grosses pales de là  », Alternative libertaire, mars 2018.

[4] Grégoire Souchay, op. cit.

[5] Cité dans «  Les métaux rares, le visage sale des technologies “vertes”  », Reporterre, 10 février 2018.

[6] Grégoire Souchay, Reporterre, 4 juillet 2018.

[7] L’Association NégaWatt se donne pour objectif de montrer qu’un autre avenir énergétique est souhaitable pour la société et réalisable sur le plan technique.


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