Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2013-2014)

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44)

Messagede Nico37 » 06 Aoû 2014, 02:11

Vivre et lutter au matin du 21ème siècle

Un ancien maquisard nous racontait que si aujourd’hui une révolution éclatait, il ne saurait sans doute pas la reconnaître comme telle. C’est un genre similaire de cécité, la lucidité en moins, qui frappe notre époque et ses ’analystes’ figés dans une grille de lecture qui ne sait plus voir la révolte, aveugle à ces éclats, insensible à sa puissance. Le regard doit s’affûter à la meule du présent, desceller les paupières dogmatiques de ce qui a vécu. Les révoltes n’existent pas « encore », elles existent tout court.

Mais parce qu’elles désertent les autoroutes du grand soir, les TGV de LA révolution et les tours de contrôle des partis politiques, elles dessinent une géographie que les vieilles phraséologies ignorent, et dont la langue s’ébauche à fleur d’existence, avec dans la bouche toujours le goût de l’inconnu.

Avec l’ouvrage Constellations, nous avons tenté de déplier cette carte nouvelle et foisonnante, celle d’une génération politique des années 2000 (la nôtre, quel que soit notre âge) qui réinvente ses propres pistes révolutionnaires. Ce ciel-là est parsemé de fêtes sauvages arrachées aux rues pacifiées, de hackers aux prises avec la toile, de savoir-faire regagnés sur la dépossession, ou de tentatives d’organisation politique sans Organisations. Ciel menaçant, que nous entendons bien contribuer à précipiter sur la tête de l’ordre existant.

Nous vivons un temps qui exige que la question révolutionnaire soit reposée depuis les combats en cours, depuis leur force, depuis les victoires qui font bégayer la voie du Progrès, que d’aucuns voudraient linéaire et sans tache. C’est au cœur de ces combats que les mots justes s’énoncent, que les pensées s’élaborent, çà et là ; c’est donc leur écho qu’il convient de répercuter ici. Aux deux extrémités de l’Hexagone, deux luttes - parmi tant d’autres - deux épopées, deux territoires en ébullition parviennent aujourd’hui à agréger des constellations multiples et à les faire consister en foyers indéracinables. Côté Atlantique, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Là-bas, depuis quarante ans, un projet d’aéroport « vert » menace d’atterrir sur 2000 hectares de terres agricoles, bocages et hameaux. À partir de la fin des années 2000, des dizaines de personnes sont venues s’installer sur cette Zone À Défendre à l’appel d’habitants et de paysans qui avaient choisi de résister. Ce sont ces occupants sans droits ni titres que l’opération César d’octobre 2012 a tenté d’expulser avec la plus grande difficulté pendant plusieurs semaines. Le 17 novembre suivant, 40 000 manifestants venaient témoigner leur solidarité en participant à la réoccupation du bocage et à la construction d’un ensemble de nouvelles cabanes.

« Dès lors commença, plus qu’un chantier : une œuvre, une œuvre commune. Tel jour au son d’un duo de saxo et d’accordéon grimpé sur un toit, tel autre sous une pluie battante ; toujours dans la boue et sous les espèces d’une fraternité communicative. Un de ces moments de pur bonheur où l’on pourrait croire qu’un tel déploiement de forces libres est facile et durerait toujours. Pourtant, tout a été accompli sous la pression jamais relâchée des gendarmes, des hélicoptères, des déclarations menaçantes des notables, et dans la conscience que le reste du monde n’avait pas changé, qu’il regorgeait de dispositifs hostiles, braqués contre nous dès lors que nous démontrions par l’exemple que nous n’avions pas besoin d’eux pour nous conduire. […]

Auprès [des édifices de Vinci, constructeur de l’aéroport], quoi de plus frêle que ces assemblages de bois, de paille et d’argile, que nous façonnons : des châteaux de cartes gonflés de sève, de vie, qui ressemblent à nos rêves mais sculptés dans la matière, et que nous défendrons comme on défend sa peau [1]. »

Côté alpin, la lutte No TAV [2] contre le projet de TGV reliant Lyon à Turin fait rage depuis plus d’une dizaine d’années. Le foyer majeur de contestation se situe juste de l’autre côté de la frontière française, dans la vallée occitane de Susa déjà balafrée par l’autoroute du Fréjus. C’est là que les Autorité italiennes et européennes tentent de faire démarrer les travaux de forage nécessaires au percement d’un nouveau tunnel. Après une féroce bataille en 2005, la vallée bénéficia de cinq ans de répit. Mais depuis le début de l’année 2011, les porteurs de projet tentent à nouveau de reprendre l’initiative...

« La libre république de la Maddalena a commencé à la fin du mois de mai [2011]. Un jour on apprend que les flics allaient venir dans la nuit pour occuper des terrains. Dans l’après-midi, on organise un débat et on part faire des barricades. La première barricade était à Ramats, et d’autres étaient dressées jusqu’à la centrale électrique. Notre « check-point » se trouvait là. De l’autre côté, la zone barricadée s’étendait jusqu’à Clarea. On était un millier, et toute la nuit on a barricadé. Les flics sont arrivés à minuit, à Clarea, on les a empêchés d’entrer et ils sont partis. Cette nuit-là, on a déclaré la libre république, et on est resté sur place. On avait le bar et le four à pizza, les avocats, les médecins, ainsi qu’un espace multimédia. […] Ça devait ressembler à quelque chose comme la commune d’oaxaca [3]. Chaque jour on était plus organisé, et ça a duré 45 jours. Les flics ne pouvaient pas entrer, ni l’État, on a fait la même chose que les maquisards, sans les mitraillettes [4]... »
HABITER UN TERRITOIRE

Ces kystes [5] se sont métastasés, au grand dam de ceux qui s’en voyaient déjà les habiles chirurgiens et qui redoutent explicitement que ceux-ci viennent contaminer tous leurs autres projets [6]. Ils n’ont pas subi la quarantaine des marginalisations, car la solidarité de ceux qui habitent et luttent là-bas ne permet pas aux États de faire moisson d’ivraie, en dialoguant avec le bon grain. Leurs échecs se lisent sur les lèvres des habitants du Val Susa scandant « nous sommes tous des black-blocs » après une manifestation particulièrement agitée le 3 juillet 2011. Accepter la diversité des pratiques de lutte, avoir un but commun mais des moyens différents pour y parvenir, telle est la force de ces deux combats, telle est leur intelligence. Dont la source est peut-être à chercher dans le lien que ces habitants ont su tisser au territoire qu’ils défendent.

« Nous habitons ici, et ce n’est pas peu dire. Habiter n’est pas loger. Un logement n’est finalement qu’une case, dans laquelle on « loge » de gré ou de force les gens après leur journée de travail et en attendant la suivante. C’est une cage dont les murs nous sont étrangers. Habiter, c’est autre chose. C’est un entrelacement de liens. C’est appartenir aux lieux autant qu’ils nous appartiennent. C’est ne pas être indifférent aux choses qui nous entourent, c’est être attaché-e-s : aux gens, aux ambiances, aux champs, aux haies, aux bois, aux maisons, à telle plante qui repousse au même endroit, à telle bête qu’on prend l’habitude de voir là. C’est être en prise, en puissance sur nos espaces. C’est l’opposé de leurs rêves cauchemardesques de métropole où l’on ne ferait que passer.
Habiter ici, c’est ne plus pouvoir imaginer comment tout ça pourrait disparaître : parce que ça, c’est ce qui fait nos vies [7]. »

Ces vies se mêlent si profondément à la lutte qu’elles en deviennent inséparables. Il ne s’agit plus ici de seulement militer pour ou contre une cause, ou en réaction à un grand projet nuisible, mais de rendre poreux l’existence et le combat jusqu’à en affaler les frontières. « Ce qui fait nos vies » est alors tissé d’un écheveau qui refuse tout dénouement. Ce qui voyage avec le slogan « ZAD partout », c’est cette réalité contagieuse : la possibilité effective d’existences antagonistes.

Dans un présent qui partout se défausse, il n’est pas paradoxal que ce soient les luttes les plus ancrées dans un territoire qui prennent des dimensions universelles. Car ces territoires ne se referment pas sur eux-mêmes, leurs frontières sont poreuses, traversées par ce que chacun peut y amener, et venir y puiser. Leurs échos se rencontrent à travers le partage de pratiques, de stratégies et d’un certain style (des ZAD sont nées dans le Tarn, le Morvan ou le Vaucluse) comme à travers les gestes de solidarité. C’est ainsi qu’à Nantes, le 22 février 2014, lors d’une manifestation rassemblant 50.000 personnes durant laquelle des locaux de Vinci et de Nantes Métropole ont été pris pour cibles, des opposants à l’aéroport s’en sont également pris à une agence SNCF en chantant les slogans italiens du No TAV. Si ces luttent rayonnent tant aujourd’hui, c’est qu’en ces territoires et dans leur au-delà se trouvent condensées et enchevêtrées les constellations de nos vies (les manières d’habiter, cultiver, se soigner, de constituer des « communs », mais aussi de retrouver des formes d’intervention politiques offensives ou de générer des imaginaires décolonisés).
ZONES DE NON-DROIT

La ZAD ou le Val Susa ne sont pas des « zones de non-droit » dans le sens où elles constitueraient de petits espaces au sein desquels le droit ne serait plus respecté, elles le sont dans la mesure où à travers chacune de leurs actions, elles déposent le droit, rendent caduque la loi et ridicules ses thuriféraires. Lorsque le 23 avril 2014 le préfet de Loire-Atlantique fait repartir ses troupes avant même qu’elles arrivent jusqu’aux tracteurs et barricades qui protègent la ferme nouvellement occupée de Saint-Jean-du-Tertre, lorsque ses arrêtés « interdisant de cultiver » ou de « reconstruire un hangar » sont et demeurent lettres mortes, lorsque même ses plus hargneuses tentatives restent couronnées d’échec, quelque chose se produit qui est davantage qu’une résistance locale, qui se transforme en démonstration, en porte ouverte dont le courant d’air traverse l’Europe. Lorsqu’à Venaus en 2005, les carabiniers vaincus doivent marcher au milieu d’une haie de déshonneur composée des habitants qui les ont acculés, c’est un euphémisme que de dire qu’un tel événement constitue un dangereux précédent.

Ces luttes éveillent la détermination à la fois des révoltés et des pouvoirs en place, car elles portent en elles, irréductiblement, concrètement, la possibilité d’un renversement de l’ordre en vigueur. Certains d’ailleurs ne s’y trompent pas : « On a pris un territoire et on a déclaré que ce territoire était libéré, que les lois de l’État italien n’avaient plus cours, que seules avaient cours les lois que nous partagions dans l’assemblée générale chaque soir. Le chef des industriels italiens est la personne qui a le mieux compris tout cela. Il a dit à la télé : ce n’est pas seulement la question du TAV, c’est pire, c’est la question de la déclaration d’un espace autonome de l’État italien [8]. » Voici donc la face Totalitaire de la démocratie, voici donc ce qu’elle ne peut souffrir : que ses administrés décident de se passer d’elle, lui échappent en assumant – en actes – leur antagonisme. Manuel Valls l’a parfaitement bien énoncé : « La colère, la violence, ne sont pas possibles dans une démocratie comme la nôtre [9]. » Seules sont tolérées la colère platonique et l’indignation sans conséquences. La vie tout autre que la ZAD et le Val Susa esquissent est donc, qu’on le veuille ou non, une vie en guerre.
DROIT D’EXCEPTION

Le 22 mai dernier s’est ouvert en Italie le procès de Chiara, Claudio, Niccolo et Mattia, au sein d’un bunker judiciaire aménagé au sein de la prison de Turin. Si contrairement à l’annonce précédente d’un jugement par visioconférence, les prévenus sont effectivement présents sur place, le dispositif par lequel ils ont été auparavant tenus à distance dans trois prisons différentes, tout autant que la pression policière qui s’exerce sur leurs soutiens, ou encore le fait que le ’public’ ne peut assister au procès que maintenu derrière des parois en plexiglas, montre bien comment l’État contemporain compte traiter les existences qu’il ne peut contrôler. Leur chef d’inculpation : « acte de terrorisme à l’aide d’engins pouvant entraîner la mort ou explosifs, dégradations par voie d’incendie, violence contre agents de police, détention et transport d’armes de guerre ». C’est cette accusation de terrorisme, déjà utilisé contre les maquisards, que l’État emploie pour désigner le sabotage lorsqu’il devient nécessaire d’abattre une résistance irréductible. Car c’est bien de sabotage qu’il s’agit, ces quatre personnes ayant été arrêtées à la suite d’une action menée par une trentaine de personnes qui ont pénétré dans l’enceinte du chantier du TGV Lyon-Turin pour y incendier un compresseur et un générateur électrique, tandis que les forces de l’ordre étaient maintenues à distance à l’aide de cocktails Molotov (ne causant aucun blessé). Le lendemain de leur arrestation, la coordination de tous les comités No Tav déclarait : « Les inculpés sont des fils du Val de Susa, le sabotage est un acte de résistance légitime, les terroristes sont ceux qui imposent le TAV. » Les quatre inculpés risquent plus de vingt ans de prison, mais la vallée ne désarme pas [10]. Erri de Luca déclarait au Huffington Post : « Il faut saboter le TAV. […] Pour l’heure, la vallée entière est militarisée, l’armée surveille le chantier et ses résidents doivent montrer leurs papiers pour aller travailler la vigne. Les tables rondes avec le gouvernement ont échoué, les médiations ont échoué : le sabotage est la seule option [11]. » L’écrivain a été mis en examen pour ses propos.

En France, où le plomb de la répression a pesé moins lourd que de l’autre côté des Alpes dans la défaite du mouvement révolutionnaire des années 70, le pouvoir ne se permet pas tout à fait cette brutalité. Reste que la logique est la même et la police nationale n’est pas en reste. Ici aussi, le profilage politico-policier tente d’imposer sa performativité, avec l’arrestation plusieurs mois après les faits de manifestants du 22 février sur la seule base de photos ou vidéos floues et de fichages plus ou moins officieux.

Il ne semble pas que cela suffise cependant, puisque la solidarité reste intacte et que les appels et les gestes de soutien aux personnes ciblées par la répression se multiplient. Par la maîtrise d’une certaine forme d’aïkido politique, il se pourrait bien que les mauvais coups de la police reviennent plus vite que prévu aux visages des gouvernants. Car à trop vouloir circonscrire la révolte, pour l’extirper au scalpel ou la contenir par cordon sanitaire, le pouvoir est condamné à passer à côté de cette vérité : on n’expulse pas les rêves et les espoirs qui ont pris racine dans les plis de chaque existence et de chaque espace libéré. À la ZAD, on agit d’ores et déjà pour étendre l’idée de victoire au-delà du strict abandon du projet en communisant les terres et en pensant les conditions d’une zone libérée et contagieuse.

Au-delà de ces territoires, c’est dans cette réouverture des imaginaires, cette chair donnée à l’espoir, cette diversité assumée des formes de sabotage de l’hégémonie marchande et gestionnaire que se niche la possibilité actuelle d’un réel bouleversement. Car de leurs puissances éclosent des vies en devenir plus éloignées que jamais d’un retour à l’ordre.

Dans une atmosphère collective aiguë rien n’est impossible à l’homme ; il ne perçoit plus les barrières sociales et matérielles, celles-ci disparaissent effectivement, la puissance humaine est alors réellement décuplée. […]Une protection surnaturelle paraît acquise à ceux qui ont franchi la frontière de leur ordinaire timidité. À la réflexion, ce qui est surnaturel, c’est que des millions d’êtres acceptent de vivre au-dessous de leurs possibilités dans l’ignorance de la puissance qu’ils renferment.
Pierre Mabille, Le miroir du merveilleux

[1] « Une brèche ouverte à Notre-Dame-des-Landes » in Constellations, p. 618.

[2] « Treno Alta Velocità », TGV en italien.

[3] Le 14 juin 2006, dans cette ville mexicaine, la répression du traditionnel piquet de grève des instituteurs en grève déclenche l’Insurrection de toute la cité.

[4] Interview d’un habitant du Val Susa, ibid., pp. 613-614.

[5] « Il est hors de question de laisser un kyste s’organiser », affirmait Manuel Valls à propos de Notre-Dame-des-Landes le 19 septembre 2012 à la sortie du Conseil des Ministres.

[6] Comme s’en alarme un économiste pro-aéroport : « Si on cède sur Notre Dame des Landes, il sera impossible de mener un projet d’infrastructure enFrance pendant quinze ans. »

[7] Compilation de textes sur la lutte contre l’aéroport et son monde

[8] Interview d’un habitant du Val Susa, Constellations, pp. 613-614.

[9] Manuel Valls interviewé sur RTL le 4 mars 2013.

[10] Le procès s’annonce long et coûteux, c’est pourquoi pour faire face à ces dépenses et à leur maintien en détention, un compte a été ouvert. Destinataire : FRANCESCA CAMICIOTTOLI. IBAN : IT27A0316901600CC0010722513
Données à ajouter pour les dons venant de l’étranger. BIC : INGDITM1XXX SWIFT : CIPBITMMXXX

[11] Interview accordée le 1er septembre 2013 sur le site de la version italienne du Huffington Post.
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44)

Messagede Nico37 » 06 Aoû 2014, 22:37

Les pro-aéroport affrètent un ulm et une banderole 04/08

Après « Hollande démission », c'est une banderole « Oui à l'aéroport et à l'emploi » que les estivants verront sur les plages de Loire-Atlantique, tirée par un ULM.

L'association « Des Ailes pour l'Ouest » et la Confédération générale des petites et moyennes entreprises de Loire-Atlantique (CGPME44) ont annoncé que les plages de La Baule, Piriac, Saint-Brevin, Pornic, La Turballe seront survolées par un ULM tractant une banderole « Oui à l'aéroport et à l'emploi ».
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Messagede Koala » 07 Aoû 2014, 10:31

Grosses pourritures! Je les déteste encore plus après avoir lu le beau texte juste avant, de... Pierre Mabille,
c'est ça? :gun:
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Messagede Koala » 08 Aoû 2014, 11:24

Nico37 a écrit:http://kamyapoil.free.fr


Il est vraiment bien ce lien. Je l'ai trouvée très émouvante, la vidéo devant le tribunal (Citizen Nantes?)...
Merci encore. Sincèrement... :eler:
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Messagede Nico37 » 08 Aoû 2014, 12:41

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Messagede Nico37 » 09 Aoû 2014, 19:38

Le prochain rendez-vous des Naturalistes en lutte a lieu le dimanche 10 août à 9h00 place de l'église à Notre Dame des Landes.

Au programme : groupe bota/phytosocio : inventaires botaniques/phytosociologiques et la cartographie des habitats d'intérêt communautaire.

Autres groupes voir sur place ...
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Messagede Nico37 » 11 Aoû 2014, 22:10

A propos de la répression suite à la manifestation du 22 février

Suite à la manifestation du 22 février à Nantes qui avait regroupé plus de 50 000 personnes et 500 tracteurscontre les menaces d’expulsion de la ZAD et de démarrage des travaux de l’aéroport, nous faisons face à une campagne continue d’arrestations.

Voici une compilation des textes parus à ce sujet.

juillet : Appel pour les libertés publiques : réunion le 20 septembre prochain en vue d’engager des actions communes, publiques et unitaires, de tout le mouvement : nous sommes tous et toutes en liberté provisoire

24 juillet : Comment soutenir les camarades incarcérés

23 juillet : Communiqué d’un évadé et réponse ouverte d’occupant-es

19 juillet : Été 2014, la justice (main dans la main avec la police) s’acharne sur les manifestant-E-s du 22 février... Un nouveau cycle répressif dans la continuité des dernières années

18 juillet : La peur comme seul argument de l’accusation

16 juillet : Procès du 16 juillet 2014

13 juillet : Action solidaire à la prison de Nantes

8 juillet : Face à leur justice, résistance collective

26 juin : Communiqué de COPAIN 44 : nous ne nous laisserons pas diviser par la répression policière et judiciaire !

25 juin : Texte d’un inculpé du 22

25 juin : Récapitulatif de la répression suite au 22 février

20 juin : La solidarité : "une association de malfaiteurs"

17 juin : Deuxième Communiqué du CARILA à propos des arrestations suite à la manif du 22
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Messagede Nico37 » 13 Aoû 2014, 00:21

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Messagede Koala » 13 Aoû 2014, 14:45

...C'est à dire...? :-D
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44)

Messagede Nico37 » 13 Aoû 2014, 23:32

L’art investit les sentiers de Notre-Dame-des-Landes 13/08

Une centaine d’œuvres parsèment cinq kilomètres de randonnée. Réalisées avec… ce que propose la nature.

Sur le bord du sentier, un empilement de rondins de bois représente... un gâteau d'anniversaire. C'est la 10e édition du Landes'Art, un chemin d'exposition artistique sorti de terre en 2005 à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. Pour l'occasion, douze artistes des années précédentes exposent à nouveau. Comme le veut la tradition, deux plasticiennes sont mises à l'honneur : Delphine Rose, céramiste et Karen Raccah, land-artiste.

De nombreuses œuvres collectives sont à découvrir tout au long du parcours. Même pendant la durée de l'expo-rando, prévue jusqu'au 30 septembre, des anonymes viennent ajouter leur œuvre. À ciel ouvert ou sous les branches, il n'y a pas d'heure pour s'y promener.
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44)

Messagede Nico37 » 18 Aoû 2014, 21:21

Face à la répression du combat anti-aéroport, organisons la riposte ! SLB Skol-Veur Naoned, SLB Skol-Veur Roazhon

Les mois précédents ont vu s’enchaîner les arrestations et les condamnations faisant suite à la manifestations anti-ayraultport à Nantes du 22 février dernier. Ainsi plus d’une trentaine de personnes ont été interpellées à ce jour. Deux ont été condamnées à au moins un an de prison ferme, d’autre à plusieurs mois. Face à la faiblesse, sinon à l’absurdité, des dossiers montés par l’accusation, la justice condamne à des peines dont la disproportion est aberrante. Ici un an ferme pour le jet d’un fumigène artisanal et de deux ou trois cailloux, là à quatre mois de taule pour la tentative de vol de deux livres dans une grande surface, intervenue plusieurs mois après les faits, et la possession pendant la manif d’un bâton de berger.

La manifestation du 22 février, par son ampleur populaire (50 000 personnes dans les rues), son mot d’ordre pour la défense des terres cultivables et d’une agriculture paysanne en Bretagne, et son impact sur le pouvoir central et bourgeois français, fait déjà date dans l’histoire du combat social mené par notre peuple pour son droit à vivre et à décider au pays. Cela à l’instar du combat contre la centrale nucléaire de Plogoff, de la grève du lait et du Joint français, de la grande manifestation des marins-pécheurs du 4 février 1994 à Rennes, où encore du combat anti-CPE. De manière plus large, la force et l’unité inédites du mouvement contre l’aéroport et son monde, ainsi que leur potentiel d’élargissement et de contagion, font trembler le pouvoir en place et ses vassaux locaux. Comme à chaque fois, ceux-ci cherchent donc à se défendre en criminalisant, en mutilant, et en emprisonnant.

A la suite du 22 février, Valls à pointer du doigt les agissements de « Blacks Bloc » qui seraient en partie issus de « pays étrangers », et composés « d’individus très violents », seulement venus pour commettre « des exactions ». Par cette manœuvre il cherche à diviser le mouvement en créant artificiellement des méchants casseurs violents, desquels devraient se démarquer les pseudos bons manifestants. Il cherche aussi à instiller la peur dans l’opinion, en affirmant l’existence d’un dangereux ennemi intérieur tapi dans l’ombre. Certains élus d’EELV ou du Front de gauche n’ont d’ailleurs pas hésité à lui emboîter le pas dans ce sens, ce qui, pour nous, est inacceptable. La réalité est bien sur tout autre, et le décalage entre ces propos et le profil des personnes condamnées le démontre. Quasi toutes vivent en Bretagne, et ont prouvé leur engagement dans la lutte contre l’aéroport, sur le terrain, dans les comités locaux, ou encore en faisant vivre la ZAD. Et toutes ont été condamnées pour des motifs futiles. Face à cela les procureurs peuvent bien répondre que c’est parce que seuls quelques « lampistes » ont pour l’heure pu être arrêtés – tremblez bonnes gens, les vrais barbares du 22 févriers courent toujours. Ils peuvent toujours chercher, car le 22 nous étions 50 000 lampistes dans les rues de Nantes.

De fait, les conséquences de la manif du 22 ne résultent pas de l’action d’une minorité « de supers casseurs », qui seraient aujourd’hui toujours dans la nature. Elles sont le fruit de la répression d’un vaste mouvement populaire. Ce jour là, ceux d’entre nous qui avaient décidé de se défendre contre la violence policière, et de s’attaquer de manière plus directe à l’aéroport et son monde, ont été couverts par plusieurs dizaines de milliers d’autres personnes, restant solidairement en retrait, et les regardant agir avec sympathie. Quand un espace résiste depuis plusieurs années à l’agression policière. Quand 50 000 personnes se retrouvent bloquées dans la rue par une armée de CRS. Quand on expulsent des paysans et des anciens de leurs fermes et de leurs maisons. Il ne faut pas s’étonner que la colère sociale s’exprime, que les pierres volent, et que certaines vitrines symbolisant l’ordre dominant volent en éclat. De nombreuses luttes ouvrières, paysannes, ou de marins l’ont déjà prouvées par le passé. Cela sans que l’on évoque pour autant la responsabilité des « Black Bloc ». En témoigne par exemple les affrontements intervenus autour de la préfecture de Quimper, lors de la grande manifestation des Bonnets rouges.

Du reste les dégâts matériels du 22 sont plus qu’à relativiser. Ce jour là le verni du centre ville bourgeois de Nantes n’a été qu’égratigné, quand sur la ZAD c’est toute une zone de vie que l’on veut définitivement détruire. Les cibles choisies (agence Vinci, banques, assurances …) l’on largement été pour leurs liens avec le capitalisme ultra-libéral et mondialisé, dans lequel s’inscrit le projet d’aéroport. Ce n’était largement pas de simples boutiques, comme l’on affirmé le gouvernement et nombre de médias. Enfin le lendemain le tram fonctionnait normalement. Dans le même temps trois personnes ont perdu un œil et ont été mutilées à vie, du fait de la brutalité policière. Ne nous flagellons pas et ne nous divisons pas pour quelques dégâts matériels et réversibles, et sous les injonctions morales du pouvoir pro-aéroport. Cela revient à faire le jeu des tenants du projet. Car la vraie violence se trouve du coté de ceux qui s’accaparent toujours plus les richesses, expulsent, et mutilent. Le syndicat CGT Nantes-Métropole représentant les travailleurs territoriaux nantais, chargés de nettoyer après la manif, ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en refusant que le travail de leurs syndiqués soit instrumentalisé par les élus pro-aéroport, et en se plaçant clairement du coté des manifestants.

Bien sur on peut toujours débattre de la pertinence de telle ou telle action au cour d’une manif. Mais nous considérons que c’est le résultat dans son ensemble qu’il faut regarder. Et à ce titre la mobilisation du 22 février est une véritable réussite. Dans la continuité de la grande manifestation de réoccupation et de la mise en déroute de l’intervention policière sur la ZAD, elle a permis de réaffirmer clairement l’ampleur et la puissance du mouvement contre l’aéroport. Du reste la victoire en cour du combat mené sur la ZAD prouve, une fois de plus, que si elle est utile, la voie légaliste ne suffit pas, et que seul l’établissement clair et solide de rapports de force avec le pouvoir paie.

Nous appelons donc l’ensemble du mouvement, et notamment l’ACIPA, à faire clairement front uni derrière tout les inculpés comme l’ont déjà fait COPAIN 44 et un nombre croissant de comités locaux. Servons nous de la répression comme d’une arme pour nous souder encore davantage, pour renforcer la lutte, et pour l’élargir.

HEP KENGRED FRANKIZ EBET
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44)

Messagede Nico37 » 30 Aoû 2014, 00:12

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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44)

Messagede Nico37 » 30 Aoû 2014, 22:48

La partie de poker menteur continue 28/08

En dehors du gouvernement, les écologistes poursuivent la bataille de la communication autour d'un possible abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ainsi, hier, le trublion Daniel Cohn-Bendit. Désormais démuni de tout mandat, l’ancien député européen, figure historique d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), a enflammé les esprits en assurant que Manuel Valls, Premier ministre, avait lâché que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes « ne se fera pas ».

A la faveur d’une chronique sur Europe 1, Daniel Cohn-Bendit a ainsi soutenu que Manuel Valls avait pris cet engagement auprès du sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, courtisé pour entrer au gouvernement. Le Premier ministre aurait déclaré, selon Daniel Cohn-Bendit, que le projet était « trop cher, d’un autre temps. Mais on ne peut pas le dire publiquement aujourd’hui parce que je ne veux pas froisser mon prédécesseur Jean-Marc Ayrault ». Problème: Jean-Vincent Placé, refuse de confirmer, se bornant à préciser sur Twitter: « Je ne rapporte pas mes échanges avec le Premier ministre ou le Président ».

« C’est une provocation comme Cohn-Bendit les aime », reconnaît François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique. Dès mardi, l’élu nantais, qui a lui-même eu « des échanges personnels » avec le Premier ministre lors de la composition de sa nouvelle équipe, a confié à Presse Océan que la discussion avec Manuel Valls avait « tourné court ». Sur tous les sujets, aéroport compris. Et ce, alors qu’en avril, lors de l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, un moratoire officiel, voire l’arrêt du projet d’aéroport, aurait pu être arraché selon les écologistes. De fait, l’analyse de Daniel Cohn-Bendit est « proche de la réalité », reprend François de Rugy, mais les mots attribués à Manuel Valls n’ont certainement pas été prononcés en ces termes, au cours des derniers jours.
Nico37
 
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