Des ex-Michelin contestent leur licenciement
Trois ans après le plan social, cinquante-sept anciens salariés de l’usine de Joué-lès-Tours réfutent le motif économique devant les prud’hommes.
Les chiffres sont têtus : les quelque 720 suppressions de postes annoncées en juin 2013 à l'usine de Joué-lès-Tours ne sont pas tombées dans les oubliettes. Le site, qui fabrique désormais les éléments d'enveloppes avec 200 personnes, achève sa démolition sur les deux tiers de son emprise. Et c'est devant les prud'hommes que cinquante-sept des 168 salariés licenciés ont choisi de livrer une dernière bataille.
Y avait-il péril de compétitivité ?
A l'audience, leur avocate, Me Marsault, commence par lire le contenu de leur lettre de licenciement. L'employeur avance « la chute des volumes, l'érosion des marchés, un péril de compétitivité ». Spécialisé dans la confection des pneus poids lourd depuis 2005, le site de Joué s'était doté de lignes capables de dépasser le million d'unités. En 2012, il n'en produisait que 564.000. Michelin avait, en six ans, injecté 105 millions d'euros dans la modernisation de ces lignes. En pure perte ! Mais Me Marsault conteste le motif économique des licenciements : « Il est vrai que, devant une telle conjoncture, une entreprise doit se réorganiser. Mais le rapport d'expertise comptable ne démontre pas les périls de compétitivité au niveau mondial et européen au moment du plan social. D'ailleurs aujourd'hui, le taux de marge est annoncé à la hausse. »
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