France Transfo : le plan social devient électrique
Après la fermeture annoncée du site de Marange-Silvange, dont l’activité est délocalisée en Pologne, les salariés de France Transfo montent d’un ton. Alors que le plan social coince, ils s’inquiètent pour l’avenir des autres sites locaux.
L’image a évidemment valeur de symbole. Mais elle est particulièrement violente pour Schneider Electric. 14h, hier, devant la préfecture de Région. Plusieurs salariés de France Transfo, filiale lorraine de l’équipementier électrique, mettent le feu à des tee-shirts noirs à l’effigie du groupe. « Vive le made in France ! », crie avec amertume l’un d’eux.
Le 12 mai dernier, ils apprenaient la délocalisation en Pologne d’une partie de leur activité. A la clé, la suppression de 90 postes et la fermeture d’un des trois sites mosellans de la filiale : la chaudronnerie de Marange-Silvange. Très calmes depuis, les employés sont passés, hier, à la vitesse supérieure en lançant un mouvement de grève et leur première action. Suivis par près de 80 % des 497 salariés des trois sites lorrains (Maizières-lès-Metz, Ennery et Marange-Silvange) assurent les syndicats. « On commence à taper là où ça fait mal pour Schneider Electric, c’est-à-dire à l’image », confie en aparté un représentant du personnel avant de s’engouffrer en préfecture avec l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC et CFTC. Elle y est reçue pendant près d’une heure par le secrétaire général et un fonctionnaire de la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).
les salariés expriment leur incrédulité. « On nous a versé 10 % de participation l’an dernier. Cela prouve bien qu’on est rentables », lâche l’un d’eux, brandissant une pancarte « rien que le fric ! » Autour de lui, des plieurs, soudeurs, assembleurs ou techniciens de maintenance à Marange étalent leur dépit : « On nous a dit qu’on coûtait 35 € l’heure, contre 8 € en Pologne. »
Depuis le lendemain de l’annonce de la fermeture, en février, de leur chaudronnerie, ils refusent de regagner leur poste de travail. Plus l’envie. La plupart disent errer sur ce site devenu fantôme pendant les 7h20 de présence quotidienne qu’ils doivent effectuer. Certains évoquent le mal-être inquiétant qui habite quelques-uns de leurs collègues…
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