Les salariés de Candia bloquent une usine pour protester contre les fermetures de site
Au lendemain de l'annonce de la fermeture de trois sites de conditionnement, les salariés de l'usine Candia du Lude ont mis à l'arrêt la production et bloqué la collecte de lait vendredi 9 novembre au matin.
Un comité d'entreprise en présence du directeur général, Maxime Vandoni, a eu lieu vendredi matin sur le site qui emploie 190 salariés. Pendant ce temps, une trentaine d'employés se trouvaient devant l'entrée de l'usine où ils ont disposé des palettes et deux braseros, empêchant la collecte du lait.
Les salariés avaient également installé devant l'usine un mannequin avec un autocollant Candia sur le tee-shirt et l'inscription : "Vandoni tête de mort". En outre, ils ont écrit à la bombe de peinture sur des cartons "Ici cimetière Candia", au pied d'un grillage face à l'usine. Des vestes de travail étaient posées sur le grillage. Des représentants des salariés doivent rencontrer à 16 h 30 en préfecture le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll, ancien député du département.
Interrogé à ce sujet en marge de l'inauguration du premier salon du "made in France", à Paris, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a dénoncé des "dégâts liés à dix années de laisser-faire et d'abandon de l'industrie française".
UNE BAISSE DE 20 % DES EFFECTIFS
Outre le site du Lude dont la fermeture est prévue pour la mi-2014, le groupe a annoncé jeudi la fermeture des sites de Saint-Yorre (Allier) et de Villefranche-sur-Saône (Rhône) d'ici à la fin 2013. La fermeture de trois des huit sites de conditionnement du groupe va entraîner une baisse des effectifs de 20 %, Candia employant 1 450 personnes. En revanche, les éleveurs ne sont pas touchés puisque la collecte auprès des 12 400 producteurs restera inchangée.
Pour les 313 personnes qui devraient perdre leur emploi, "Candia s'engage à proposer à chacun d'eux une offre de reclassement" dans l'entreprise et examinera les options de reconversion industrielle des sites.
L'usine du Lude produit du lait UHT en briques, du lait aromatisé et de la crème liquide. Selon une source syndicale, le site du Lude produit 3 millions de litres de lait et crème liquide par semaine.
Mamie Nova
Mamie Nova : les salariés de la laiterie occupent toujours le site
En pleine restructuration, le laitier Novandie qui produit les célèbres yaourts Mamie Nova veut supprimer 76 postes sur 168 sur le site breton de Marcillé-Raoul et fermer celui de Rozet-Saint-Albin (Aisne) qui emploie 100 personnes.
L'activité de la laiterie Novandie de Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine) était toujours paralysée jeudi en raison de l'occupation du site par les salariés inquiets de la restructuration annoncée, a-t-on appris auprès de la direction. Un comité central d'entreprise était en cours ce jeudi pendant lequel « on va parler du fond », ce qui pourrait permettre de débloquer la situation, a déclaré Olivier Sainte-Beuve, le directeur du site. Ce dernier avait été retenu avec un autre dirigeant du site pendant deux nuits par les salariés, mais il ont pu regagner leur domicile mercredi soir, a indiqué M. Sainte-Beuve. « Il n'y a eu aucun problème, tout s'est très bien passé », a-t-il dit. Sur le site, « l'activité est totalement arrêtée. Le lait en stock est perdu progressivement » pour la consommation humaine, a-t-il ajouté.
Suppression totale de 176 emplois
Filiale du groupe alimentaire Andros, Novandie veut supprimer 76 emplois sur 168. Le « redimensionnement » du site de Marcillé-Raoul s'inscrit dans le cadre d'une restructuration de Novandie (1.300 salariés), qui comprend également la fermeture d'un site à Rozet-Saint-Albin (Aisne) employant 100 personnes. La direction de Novandie avait confirmé en juillet vouloir supprimer 176 postes à Rozet-Saint-Albin et Marcillé-Raoul. Le site breton, qui produit des yaourts Mamie Nova et du lait de soja, doit voir sa production ramenée à 15.000 tonnes par an, contre 25.000 actuellement. Elle était de 65.000 tonnes en 2005. A Marcillé-Raoul, les syndicats réclament notamment que les suppressions de postes s'effectuent par le biais de départs volontaires et de préretraites et s'accompagnent d'une garantie d'emploi jusqu'en 2018 pour les salariés restants.
Novandie
Deux dirigeants d'une laiterie retenus depuis 48 heures par les salariés
Deux dirigeants d'une laiterie, à Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, étaient retenus depuis 48 heures, mercredi, par une cinquantaine de salariés qui dénoncent la suppression de près de la moitié des postes, et exigent la tenue d'un comité central d'entreprise sur le site.
Le directeur du site, Olivier Sainte-Beuve et le directeur des ressources humaines (DRH), ont passé une deuxième nuit dans l'usine occupée depuis le début de la semaine par une cinquantaine de salariés qui se relaient toutes les huit heures. Cette laiterie Novandie appartient au groupe Andros.
Mardi soir "encore, on nous a fait savoir très fortement qu'on ne souhaitait pas nous voir partir", a expliqué, mercredi à Sipa Olivier Sainte-Beuve, joint par téléphone. "Dans notre esprit, nous ne souhaitons pas provoquer les salariés en exprimant fortement notre volonté de sortir, afin de maintenir le dialogue. Si on sortait aujourd'hui, il n'y aurait plus grand monde pour poursuivre les échanges", a-t-il ajouté.
L'adjoint au commandant de la compagnie de gendarmerie de Vitré a confirmé ne pas avoir reçu jusqu'à présent de demande "d'exfiltration" des cadres. "Il n'y a pas de souci d'ordre public pour l'instant. Tout se passe très calmement. Les cadres n'ont pour l'heure pas exprimé leur volonté de sortir", a déclaré le capitaine Gilles Oakes à Sipa.
Les salariés protestent contre la suppression de 76 postes sur 168 dans cette usine entre février et juin 2013 en raison d'une surcapacité de production, et exigent notamment des conditions de départ très éloignées des propositions de la direction. "La direction propose entre deux et quatre mois de salaires, nous nous exigeons 50.000 euros au titre du préjudice moral", a expliqué à Sipa, Emile Marion, délégué CFDT.
Les salariés demandent par ailleurs qu'un comité central d'entreprise prévu jeudi au siège de Novandie, à Maronne (Seine-Maritime), se tienne sur le site de Marcillé-Raoul.