Abattoir : les salariés entre colère et indignation

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Abattoir : les salariés entre colère et indignation

Messagede altersocial » 23 Oct 2012, 07:20

Technique de coulage classique comme à Dreux-Phillips : faire couler artificiellement la production pour fermer l'usine ?

Abattoir : les salariés entre colère et indignation

Sur le parking de l'abattoir, une cinquantaine de salariés s'était rassemblée, hier matin, pendant qu'à quelques mètres d'eux, au premier étage du bâtiment, M. Delord, le directeur du groupe Arcadie et son DRH rencontraient les délégués du personnel.

Depuis l'annonce de la fermeture du site, prévue pour le 23 novembre, les employés de l'abattoir oscillent entre colère et indignation. Hier, ils avaient décidé de se mobiliser pour montrer "leur solidarité" et leur refus de voir leur outil de travail abandonné.

Dans toutes les conversations, revenait la promesse de reclassement promise par le groupe dans ses unités d'Auch, Rodez, du Pays basque ou encore de Sarreguemines. "Si tu as une femme qui travaille ici, une maison à rembourser, qu'est-ce que tu fais ?", interrogeait Guy, depuis près de quarante ans dans l'entreprise. "Ces reclassements, c'est de la fumisterie. On a notre vie ici, notre famille", ajoutait Fabien, employé depuis un an. "80 % du personnel restera dans la région", insistait pour sa part une de ses collègues.

Pour beaucoup de salariés, l'impression d'être condamnés depuis le rachat de la structure par Arcadie dominait. "A l'époque de Spanghero, on faisait 16 000 tonnes de viande par an et petit à petit notre production a chuté pour atteindre environ 8 000 tonnes", soulignait un employé à l'abattage.

Et puis, après des heures de tractations, les délégués ont rejoint leurs collègues sur le parking. "Les négociations ont été dures, terribles", lançait en catimini l'un d'entre eux. Devant l'auditoire silencieux, ils ont exposé les propositions de la direction et les modalités du plan social. Outre la prime classique de licenciement, les délégués ont ainsi négocié une somme supplémentaire de 2 000 € pour tous alors qu'elle était initialement réservée à ceux qui comptent plus de dix ans d'ancienneté. "Ils nous donnent 2 000 € alors qu'ils viennent de dépenser 200 000 € pour une chaudière qui ne servira à rien", s'indignait alors un salarié désabusé.

A partir du 9 novembre, les employés recevront leur lettre de licenciement et bénéficieront de quatre mois de paye. Quelques jours plus tard, Arcadie leur enverra une proposition écrite de reclassement en interne. Mais, hier, sur le parking de l'abattoir, peu envisageaient de déménager à Auch ou à Rodez. Beaucoup se voyaient en revanche condamnés au chômage.
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