Grève des ouvrières d'Onet (Cognac)

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Grève des ouvrières d'Onet (Cognac)

Messagede altersocial » 13 Oct 2012, 17:41

Grève et polémique ? Les journalistes mettent de l'huile sur le feu ? Diviser pour mieux régner ?

La grève ne s'installe paschez Onet, mais fait polémique

La moitié du personnel de la société de retriage de bouteilles a cessé le travail hier. Un mouvement critiqué et qui ne sera pas reconduit.

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Elles étaient dix-huit, hier à 17h, à avoir répondu à l'appel à la grève lancé par le syndicat CGT. Soit la moitié des salariées femmes d'Onet, soutenues par quelques collègues masculins, employés du service logistique de la société castelbernardine de retriage des bouteilles.

Des femmes «excédées» par leurs conditions de travail «plus que pénibles». Et inquiètes surtout pour leur emploi menacé par la perte du contrat de sous-traitance qui liait leur entreprise à Verallia (ex-Saint-Gobain), l'usine de verre de Châteaubernard. Contrat qui prendra fin le 15 décembre prochain et ne sera certainement pas renouvelé selon la CGT, Onet ayant peu de chances de remporter le nouvel appel d'offres.

«La direction nous ment»

La convention collective nationale des entreprises de propreté, datée du 1er juillet 1994, à laquelle sont rattachés les salariés d'Onet, fixe pourtant les conditions d'une garantie d'emploi et de la continuité du contrat de travail du personnel en cas de changement de prestataire. Ce sur quoi s'appuie Philippe Grigoletto, le responsable d'exploitation du site, pour signifier «qu'il n'y à donc pas matière à s'inquiéter, c'est beaucoup de bruit pour rien», se bornait-il à lâcher au téléphone dans la matinée.

«Justement on s'inquiète, tance Agnès Martineau, déléguée CGT d'Onet. La convention collective est une chose, mais si on change de site, tient-elle vraiment ?»

«Depuis longtemps, la direction nous ment», ajoute-t-elle. «Elle nous a fait trimer cet été, pour un mois record d'ailleurs, nous disant que ça aiderait pour la construction d'un nouveau site, pour de meilleures conditions de travail et pour un appel d'offres qu'elle savait déjà ne pas pouvoir emporter, fustige une de ses collègues. Comment avoir confiance ?»

La colère est grande. Et si ces salariées s'étaient résolues dès hier à reprendre le travail ce matin, «ce ne sera qu'au ralenti pour certaines», annonçait Agnès Martineau.

«On va continuer à mettre la pression, c'est le mot d'ordre, indiquait de son côté Olivier Magique, le secrétaire du comité d'entreprise. Ce que l'on veut, c'est une réunion tripartite avec les représentants d'Onet, de Verallia et ceux du futur repreneur qui décrochera l'appel d'offres pour nous apporter les garanties nécessaires au maintien de l'ensemble du personnel de l'entreprise.»

Quarante salariés dont la moitié en revanche n'était pas du piquet de grève hier. «Ce mouvement ne fait pas l'unanimité», soulignait pour l'expliquer une non-gréviste jointe au téléphone et soucieuse de garder l'anonymat.

Une salariée tirant à boulets rouges sur les représentants de la CGT, auteurs selon elle, «de harcèlement envers le personnel, voire de menaces si on ne suit pas la ligne.» «C'est une opération dirigée, inutile puisqu'il y a obligation de reprise, sauf à salir l'image des salariés d'Onet, estime-t-elle. C'est regrettable, une mauvaise publicité. ça va nous faire reculer, pas avancer. On a envie de bosser, c'est déjà pas facile.»

Pour le repreneur, ce ne le sera pas a priori, lequel devra donc aussi s'attacher à apaiser le climat social au sein de l'entreprise. La société Derichebourg propreté, à Cognac, pourrait être celui-ci selon les représentants de l'union locale CGT qui «entendent bien rester vigilants quant à la suite des tractations», annonce son responsable, Philippe Buron.
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