ArcelorMittal en lutte

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede altersocial » 07 Déc 2012, 17:38

Arcelor Mitall Basse Indre : CGT, CFDT et FO appellent à la grève lundi. Solidarité !

Au lendemain de l’accord pour le site de Florange, annoncé par le gouvernement avec la direction de Mitall, la direction d’Arcelor Mitall a annoncé le transfert en mai 2013 des activités de décapage et de laminage de Basse Indre vers Florange, soit une soixantaine de postes sur les 546 actuels (auxquels il faut ajouter environ 150 sous-traitants).

Pour la direction d’Arcelor Mitall, il s’agirait « d’optimiser les flux entre les deux sites » de Basse Indre et Florange en maintenant la fabrication de l’acier pour les boites de conserves à Basse Indre mais en transférant la fabrication de l’acier pour les canettes à Florange. Cette décision « totalement incohérente » d’un point industriel, comme le souligne l’intersyndicale, est en réalité purement politique : comme elle l’a fait en indiquant qu’elle renonçait à ULCOS, la direction de la multinationale Mitall entend ainsi montrer au gouvernement qu’elle n’accepte et n’acceptera aucune contrainte politique.

Et, de fait, les responsables politiques locaux, président de la région et président du Conseil Général en tête, et nationaux, si diserts quand il s’agit de Notre Dame des Landes, affichent aujourd’hui leur impuissance.

Heureusement les syndicats des salarié-e-s CGT, CFDT et FO ne partagent pas cette soumission à la direction d’Arcelor Mitall et ont décidé de lui opposer le rapport de force de la mobilisation ouvrière.

Les Alternatifs 44 soutiennent totalement cette mobilisation intersyndicale contre le transfert du décapage et du laminage à Florange et appellent la population du département à témoigner de leur solidarité sous toutes les formes.

En refusant de nationaliser Mitall pour imposer le maintien de la production des hauts-fourneaux de Florange, le gouvernement Ayrault a capitulé devant la multinationale. Et c’est la même chose pour les Chantiers navals STX de Saint Nazaire où les dirigeants socialistes se refusent même d’envisager leur nationalisation, sans indemnités pour la direction et ses actionnaires qui les ont conduits dans l’impasse. Il n’y a pourtant pas d’autre voie pour faire entendre raison aux poids lourds du capitalisme industriel et financier et pour maintenir l’emploi et le tissu industriel dont la population a besoin.
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Nyark nyark » 07 Déc 2012, 20:28

09h15 le neuf-quinze


De quoi Florange est-il le nom ?

Pourquoi est-elle si télégénique, l'amertume du sidérurgiste floué ? A peine les reporters ont-ils lâché les syndicalistes lorrains à leur départ de Paris, qu'ils les retrouvent, retour à Florange, pour les faire réagir en direct, là tout de suite, en gros plan, à la dernière trahison de Mittal. Et le lendemain matin, c'est France Inter qui, en catastrophe, s'est décentralisée à Florange, et tend son micro au rugissement de douleur des sidérurgistes. Car c'est de la douleur, que l'on va chercher, brute de fonderie, plutôt que des chiffres et des arguments que la machine médiatique accepte pour un instant d'oublier. "Il y a quelque chose d'affectif, de passionnel, dans votre rapport aux hauts-fourneaux", lance Patrick Cohen au syndicaliste Edouard Martin, qui tente de répondre sur les avantages écologiques de l'acier.

A l'évidence, on n'est pas seulement dans la relation du conflit social. On n'est pas seulement dans les 620 emplois menacés de Florange. On est dans une autre histoire, dans une autre épopée. Cette insistance à insuffler dans ce dossier politico-économico-social bien davantage qu'en d'autres, de la morale, de la parole tenue, de la trahison, du lyrisme; ce tropisme à faire de cette bataille l'étalon de toutes les fidélités et de tous les reniements; cette intuition générale qu'il y aura, pour Hollande, un avant et un après Florange, comme il y eut pour Sarkozy un avant et un après Gandrange; cet étrange sentiment de voir émerger des décombres de la semaine la statue d'acier d'un Montebourg, garant des paroles données, et de la morale en politique: il y a dans ce psychodrame quelque chose qui dépasse la simple relation d'un conflit social, d'un épisode de la mondialisation, d'une réflexion sur l'avenir de l'économie.

Mise en scène d'une certaine mauvaise conscience nationale, rapport à l'âge d'or des trente glorieuses et de l'apogée de la voiture, étalon de nos tiraillements entre lutte et renoncements: il y a de tout cela, dans la polarisation médiatique sur la sidérurgie, dans cette chanson rauque que l'on nous chante, à l'insu sans doute de nombre de ses bardes.

Image

Daniel Schneidermann - Arrêt sur images.
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede altersocial » 11 Déc 2012, 07:36

Les salariés d'ArcelorMittal en grève à Basse-Indre

BASSE-INDRE (Loire-Atlantique) (Reuters) - Les salariés de l'usine ArcelorMittal de Basse-Indre (Loire-Atlantique) ont entamé lundi une grève qui devrait durer jusqu'à jeudi soir, pour protester contre l'accord conclu entre le gouvernement et le groupe sidérurgique.

Les salariés en grève, qui ont entamé lundi un premier arrêt de travail de 24 heures, ont voté à une large majorité la reconduite du mouvement jusqu'à jeudi soir inclus avec blocage du site, a-t-on appris auprès de la CGT.

Selon la CGT, des arrêts de travail se développent depuis vendredi sur d'autres sites du groupe, notamment à Dunkerque, Fos-sur-Mer et Saint Chely d'Apcher.

A Basse-Indre, l'accord conclu entre le gouvernement socialiste et ArcelorMittal prévoit le transfert des deux premières étapes de la production sur le site de Florange (Moselle).

Le transfert du décapage et du laminage des bobines d'acier - activités jugées "cruciales" par les syndicats pour l'avenir de l'usine de Basse-Indre - va entraîner la suppression d'une soixantaine de postes, mais qui feront l'objet de reclassements, selon la direction locale d'ArcelorMittal.

"Cet accord fragiliserait terriblement le site de Basse-Indre et ne donnerait qu'une petite bouffée d'oxygène à Florange, mais en aucun cas ne la sauverait", a déclaré Frédéric Gautier, délégué syndical CGT de l'usine de Basse-Indre, devant près de 300 salariés réunis aux portes de l'usine.

"Le pronostic vital de Basse-Indre serait engagé, car on amputerait notre process", a-t-il ajouté, parlant d'une "incohérence industrielle et économique".

Pour Fabrice Hauraix, délégué syndical Force ouvrière de l'usine, ce projet "est une coquille vide, qui ne peut qu'aboutir à plus ou moins long terme à la mort" du site. "C'est bien la survie de Basse-Indre qui se joue en ce moment."

L'intersyndicale a par ailleurs annoncé son intention de faire appel à un cabinet d'expertise jeudi, lors d'un comité central d'entreprise, pour "démontrer que ce projet n'est pas viable" pour Basse-Indre.

Ce transfert d'activité survient après l'accord passé entre le groupe sidérurgiste et le gouvernement français sur l'avenir du site de Florange, pour lequel la possibilité d'une "nationalisation" partielle et temporaire avait été évoquée par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

Mais celle-ci aurait coûté plus d'un milliard d'euros pour un "résultat hypothétique" en matière industrielle comme en termes d'emplois, a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault dans une interview au Journal du Dimanche.
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede bipbip » 07 Fév 2013, 16:12

çà a chauffé hier

Belges luxembourgeois et français s'étaient donné rendez-vous cet après midi pour manifester à Strasbourg. Le cordon policier installé pour l'occasion n'a pas permis aux manifestants de s'approcher du parlement. Les metalurgistes sont restés parqués place Adrien Zeller et ont à plusieurs reprise pris d'assault les forces de l'ordre qui ont repondu à coup de gaz lacrimogène et de tirs de flashball.





un ouvrier intérimaire d’ArcelorMittal de 25 ans, a perdu un œil après s’être fait tirer dessus par les CRS lors de la manifestation de mercredi à Strasbourg : http://www.sudinfo.be/658844/article/re ... strasbourg
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede altersocial » 07 Fév 2013, 17:31

Autre vidéo :



C'est bôôô l'Europe sociale ! :confus:

Ca pête de partout en Europe, et dans le monde, et les luttes dans les cadres nationaux sont ressentis de plus en plus comme des freins à la lutte.
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Béatrice » 07 Fév 2013, 18:44

un ouvrier intérimaire d’ArcelorMittal de 25 ans, a perdu un œil après s’être fait tirer dessus par les CRS lors de la manifestation de mercredi à Strasbourg :


Le ministre de l’Intérieur assure que ses services sont mobilisés pour éviter tout débordement lors de mouvements sociaux car « on ne peut pas casser l’outil de travail »...

Risques « d’implosions ou explosions sociales » :
Manuel Valls est prêt !


Mercredi, 06 Février 2013

Le ministre de l’Intérieur assure que ses services sont mobilisés pour éviter tout débordement lors de mouvements sociaux car « on ne peut pas casser l’outil de travail »...

Outre le fait qu’un “socialiste” les accuse d’être eux-mêmes potentiellement responsables de la casse de leur outil de travail — un comble ! —, les milliers de salariés actuellement menacés de licenciement sont ravis d’apprendre que le gouvernement “socialiste” pour lequel ils ont voté prévoit de les infiltrer afin de mieux leur envoyer la cavalerie s’ils osent exprimer un peu trop leur « désespoir ».

Le gouvernement précédent accusait en toute occasion les chômeurs d’être des profiteurs responsables de leur oisiveté : une stigmatisation insupportable, limite criminelle. Certains éprouvent du soulagement depuis l’élection de François Hollande, le discours officiel s’étant apaisé sur ce point. Mais c’est sans compter sur Manuel Valls qui, prenant la relève de Nicolas Sarkozy, stigmatise les futurs chômeurs, délinquants en puissance. A ses yeux, ce ne sont pas la finance et le grand patronat qui sont à l’origine de la fermeture de centaines d’usines, mais les salariés eux-mêmes !

Comme d’habitude, pour masquer les vraies responsabilités et s’en dédouaner, les victimes sont érigées en coupables qu’il faut absolument mater. Du côté des chômeurs, c’est Pôle Emploi qui jouait — et joue toujours — le rôle de bras armé du gouvernement. Du côté des futurs chômeurs, c’est la police qu’on appelle en renfort (aux abords de points chauds comme l’usine Renault de Flins, la présence policière s’est intensifiée) et qu’on sensibilise à cette dangereuse classe laborieuse « poussée au désespoir » et qui n’a plus « rien à perdre » (les services de renseignement sont mobilisés afin de « comprendre » et « anticiper » la « radicalisation » des conflits).

Casser des vies par centaines de milliers ? Ça n’a pas d’importance. Non, il ne faut surtout pas « casser l’outil de travail », propriété exclusive des licencieurs, les vies censées s’échiner dessus étant désormais monnayables et interchangeables partout sur la planète.

Sous le coup du chantage à l’emploi, le trouillomètre est depuis longtemps fort élevé au sein des entreprises. Mais quand la colère gronde et qu’une convergence des luttes se dessine, la peur se met à changer de camp. Au diapason du pouvoir, les médias aux ordres ne parlent plus que des exactions de la CGT, épouvantail accusé d’entretenir une lutte des classes soi-disant obsolète, de refuser tout « dialogue social » (mais pas question de s’interroger sur l’attitude méprisable du patronat français), de politiser son action, voire de menacer des salariés non-grévistes. L’histoire des gentils Dunlop contre les méchants Goodyear sert d’emblème. Quant à la CFDT, annexe du Medef et maintenant du Parti socialiste, elle est encensée pour son imposture sa modernité et sa compromission culture du compromis qui, faute de protéger les droits des salariés, sauverait des emplois réduits à leur plus simple expression.

Chez PSA à Aulnay, des grévistes accusés d’avoir agressé des huissiers payés par la direction ont été convoqués à la sûreté territoriale de Bobigny et des vigiles privés aux allures de fafs surveillent le site. L’intimidation est générale, qu’elle se déploie au sein des entreprises, dans les médias (voir vidéos ci-dessous)… et au gouvernement. Manuel Valls, nouveau Daladier ? La guerre est déclarée.


http://www.actuchomage.org/201302062416 ... -pret.html
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede bipbip » 08 Fév 2013, 13:43

Un jeune intérimaire belge d’ArcelorMittal de 25 ans, John David, blessé lors de la manifestation des métallos mercredi à Strasbourg, a perdu l’usage de son œil après avoir été touché par un tir de Flash-ball.

Flash-ball, lequel ? Usage non réglementaire ?
Enquète et photos : http://pagedesuie.wordpress.com/2013/02 ... ementaire/
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Pïérô » 11 Fév 2013, 12:49

Clip de soutien aux Métallos (Arcelor Mittal)


http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... zNQlDyzVU#!
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Pïérô » 07 Mar 2013, 10:21

Les travailleurs d'ArcelorMittal (et de Caterpillar?) vont bloquer les postes frontières vendredi
Les travailleurs d’ArcelorMittal Liège iront bloquer plusieurs postes frontières belges, vendredi matin, apprend-on mardi de source syndicale.

Ils se croiseront les bras durant vingt-quatre heures à partir de jeudi à 22H00. Vendredi matin, une dizaine de cars emmèneront travailleurs et représentants syndicaux vers différents postes frontières du pays. «L’objectif est de faire parler de nous, et de protester contre l’Europe capitaliste que nous connaissons actuellement», indique un syndicaliste. «On licencie partout, on ne peut pas rester sans rien faire».

Les syndicats ont invité le personnel de Caterpillar à se joindre à l’action. Concrètement, les travailleurs ne laisseront passer les véhicules qu’au compte-goutte durant quelques heures. La circulation sera donc sérieusement perturbée.

http://www.sudinfo.be/677153/article/ac ... bject_map={%2210200641591019391%22%3A314882335301099
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Pïérô » 03 Avr 2013, 23:58

Le 1er mai à Florange

Pour la 2ème année consécutive, le collectif jeune arcelormittal organise le son festival "Entreprises en lutte " pour la sauvegarde des emplois. (GRATUIT)

A l'affiche :
- Richard Bohringer et Bernard Lubat
- Machette
- Tony Nephtali & Hotta Fayaz
- Sawury
- Audrey Vernon (comédienne)
- First Rage
- R-LIF
- Tidacoustyk
- Tango et Kash
- Coloks

Parmis les animations vous trouverez des graffeurs, magicien et musiciens itinérant, l'école de danse Aude, des clowns avec stand de maquillage pour les enfants, et Véronique Leclercq artiste peintre.

Seront installés des stands pour les entreprises en lutte tel que FORD Bordeaux, PSA Sochaux et Aulnay sous bois , Goodyear Amiens , Sanofi ,CGT Fos sur Mer et bien sur les métallos de Arcelormittal Florange.

Sur place, mise à disposition de stands restaurations, Buvettes, crêpes et gâteaux , stand merchandising ainsi qu'un stand de vente de t-shirt confectionnés sur place.

Horaire du festival, de 12H à 23H30 , concert dès 13H30.
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Doc à voir : "La Promesse de Florange"

Messagede Nyark nyark » 07 Avr 2013, 18:23

http://www.france5.fr/et-vous/France-5- ... orange.htm

Mardi 16 avril 2013 à 20.40 France 5
La Promesse de Florange
Documentaire

Image
Le 18 octobre 2012, le chanteur Bernard Lavilliers est venu manifester sa solidarité aux ouvriers des hauts-fourneaux de Florange.
© Chasseur d’Etoiles

Toute une année dans les pas des ouvriers de Florange. De piquets de grève en rencontres avec des élus de la nation, Anne Gintzburger retrace le combat d’une poignée d’hommes déterminés à ne pas laisser leurs hauts-fourneaux disparaître.

Tout commence sur une terre industrielle livrée depuis des années à la désolation. Depuis la décision de Lakshmi Mittal, le P-DG du groupe ArcelorMittal, d’arrêter les deux derniers hauts-fourneaux du site lorrain de Florange, les 70 000 habitants de la vallée de la Fensch retiennent leur souffle. Résolus à ne pas être rayés de la carte sans se battre, les métallos de Florange engagent une course éperdue pour sauver leur usine. Délégué CFDT, Edouard Martin s’accroche : « En pleine guerre économique, défend-il, on ne comprendrait pas que l’on nous réponde : "On ne peut rien faire, il faut laisser faire le marché.” Ce n’est plus supportable, ce n’est plus acceptable » En février 2012, comme un écho à la promesse faite en 2008 par Nicolas Sarkozy aux sidérurgistes mosellans de Gandrange, ­François Hollande s’invite, en pleine campagne présidentielle, à Florange. Face à des hommes qui veulent croire encore que « ’acier lorrain vivra », le candidat du Parti socialiste fait la promesse d’une loi sans précédent s’il est élu à la présidence de la République : « Quand une grande firme ne veut plus d’une unité de production, mais ne veut pas non plus la céder, nous ferons obligation que des repreneurs interviennent. »

Ballottés d’espoirs en déceptions
Image
Le syndicaliste Edouard Martin s'est imposé au fil des mois comme le leader du combat des ouvriers de Florange.
© Chasseur d’Etoiles

À Florange, dans la salle des vestiaires désormais déserte, Lionel Buriello, mécanicien sur le haut-fourneau, a l’air perdu : « J’ai l’impression qu’on est en mode "pause” ; je ne sais pas qui va réappuyer sur "lecture”… » Luis Freitas, six ans passés au déchargement des matières premières, a lui aussi le cœur serré : « C’est la seule usine qui nous reste. » Alors, quand Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, vient à Florange à la fin de l’été 2012 promettre de trouver un repreneur, les 629 ouvriers reprennent espoir. Que la puissance publique ait encore son mot à dire, le bouillonnant ministre y croit, « comme beaucoup de gens, qui pensent que le politique doit être plus fort que l’économie », confie-t-il dans le train qui le ramène à Paris. Le 27 juillet, un rapport sur « La filière acier en France et l’avenir du site de Florange », commandé à l’expert Pascal Faure, concluait à la viabilité du site. Mais l’espoir a été de courte durée : début octobre, Mittal donne soixante jours au gouvernement pour trouver un repreneur à la filière chaude, la froide n’étant, quant à elle, pas à vendre. Montebourg a deux mois pour trouver un sauveur pour Florange. « Quels sont les leviers du gouvernement pour obliger Mittal à céder ? » interroge Edouard Martin.­ L’hypothèse d’une nationalisation temporaire du site, défendue par Arnaud Montebourg, paraît un fil bien ténu. Pour faire pression sur le gouvernement, les métallurgistes vont à l’Assemblée nationale, puis campent devant Bercy. Mais Mittal riposte et met en balance les 20 000 emplois qui dépendent de lui en France. Il est, de fait, en position de force et l’exécutif va capituler : Florange ne sera pas nationalisé et restera aux mains de son propriétaire. Le 6 décembre 2012, le président Hollande promet encore aux métallos de faire de leur site le candidat de la France pour le projet européen Ulcos*, ultime chance de pérenniser la production d’acier en Lorraine. Si, en ce printemps 2013, les deux hauts-fourneaux risquent de s’éteindre, le combat livré par les Florange n’aura pourtant pas été vain. Car le président Hollande l’a annoncé, le Parlement devrait examiner en juin un projet de loi destiné à protéger les sites rentables des licenciements abusifs. Mais il sera alors sans doute trop tard pour la vallée de la Fensch.
Christine Guillemeau

* Ultra-low carbon dioxide steelmaking : processus pilote de production d’acier à très basses émissions de CO2.

Entretien-avec-Anne-Gintzburger-auteure-de-La-Prom.htmEntretien avec Anne Gintzburger, auteure de « La Promesse de Florange »

Magazine
Débat 20’
Présentation Carole Gaessler
Réalisation Benoît Lemoine
Production MFP

Documentaire
Durée 93’
Auteure Anne Gintzburger
Réalisation Franck Vrignon
Production Chasseur d’Etoiles, avec la participation de France Télévisions
Année 2013

Et, en avant-première, à la Passerelle à Florange le 10 avril :

Image
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Pïérô » 11 Mai 2013, 00:57

La promesse de Florange 1




La promesse de Florange 2

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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Béatrice » 31 Mai 2013, 08:04

Quelques 500 salariés et représentants syndicaux d’ArcelorMittal ont manifesté mercredi devant les bureaux de l’usine de Florange (Moselle).

Florange : 500 salariés d’ArcelorMittal manifestent

Quelque 500 salariés et représentants syndicaux d’ArcelorMittal ont manifesté mercredi devant les bureaux de l’usine de Florange (Moselle).

Ils se sont réunis alors que se tenait la troisième réunion de négociations sociales devant décider du sort de 629 salariés de l’ancienne usine « à chaud » (hauts fourneaux) de Florange.

« Nous sommes ici pour faire passer un message à la direction : jamais, jamais, jamais, on ne laissera brader votre avenir », a martelé le leader local CFDT Édouard Martin devant plusieurs centaines d’ouvriers de l’ancienne usine à chaud avant d’entrer dans la salle de réunion.

« Après ce que nous avons vécu pendant 23 mois et la suppression de 790 emplois avec la fermeture de la filière liquide, la direction a le culot et l’audace de faire des propositions qui sont tout simplement inacceptables. Nous sommes là pour dire "Non, vous devez revoir votre copie », a-t-il ajouté.

Depuis l’ouverture de ces négociations, le 30 avril, les syndicats accusent la direction d’ArcelorMittal Atlantique Lorraine (Amal) de vouloir boucler ce volet social au plus vite et a minima.

Ils critiquent notamment des propositions de primes de départ à la retraite insuffisantes, l’absence de prime en cas de mobilité interne ou de mutation sur un autre site du groupe, et une compensation en cas de perte de salaire limitée à 6 mois.

« Les propositions de la direction sont simplement indécentes pour des salariés qui ont perdu leur boulot, qui vont perdre de l’argent et du pouvoir d’achat dans un reclassement ou ceux qui, à 50 ans, vont être obligés de se reformer à un autre métier », a souligné le représentant CGT Lionel Buriello.

Depuis une semaine, la pression entre syndicats et direction est remontée à Florange, avec des blocages d’usine.


http://www.collectifcontrelespatronsvoy ... article864
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Re: ArcelorMittal en lutte

Messagede Pïérô » 22 Juil 2013, 00:21

Reportage sur florange sur le site krasnyi en 5 parties

Carnet 1/5 – Florange : Rétrospective d’une lutte emblématique : http://www.collectif-krasnyi.be/?p=15952
Carnet 2/5 – Florange : 350 km pour l’Acier : http://www.collectif-krasnyi.be/?p=15977
Carnet 3/5 – Florange : De l’Assemblée Nationale à Bercy, maintenir la pression : http://www.collectif-krasnyi.be/?p=15994
Carnet 4/5 – Florange : La lutte au quotidien : http://www.collectif-krasnyi.be/?p=16013
Carnet 5/5 Florange : Tenter le tout pour le tout : http://www.collectif-krasnyi.be/?p=16026
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ArcelorMittal Belgique

Messagede altersocial » 20 Nov 2013, 09:07

ArcelorMittal: arrêt de travail de 24 heures sur le site de Ferblatil

Un mouvement de protestation de 24 heures a été décrété mardi après-midi en front commun par les travailleurs du site de Ferblatil (Tilleur) au terme d'une assemblée générale. Le site est à l'arrêt pour 24 heures, les ouvriers protestant contre les futurs organigrammes. Des piquets de grève ont été installés. Le travail reprendra mercredi à 14 heures.

Une assemblée générale s'est tenue mardi après-midi sur le site de Ferblatil. Les travailleurs y ont exprimé leur mal-être par rapport aux futures équipes de travail prévoyant notamment des externalisations massives. Les 300 travailleurs présents ont décidé de mettre le site à l'arrêt durant 24 heures afin de protester contre ce plan "imbuvable", rappellent les syndicats.

Des tensions sont déjà survenues sur le site de Tilleur la semaine dernière. Ainsi, au terme de la première des présentations des futures structures de travail à une des équipes du Fer Blanc, une quarantaine de travailleurs victimes d'un malaise avaient pris la direction de l'infirmerie.

Vendredi, des lignes avaient été mises en sécurité l'espace d'une assemblée d'information. Les travailleurs avaient voulu montrer leur désaccord par rapport à l'annonce faite par la direction d'arrêter des lignes si le personnel continuait à se rendre à l'infirmerie ou à l'hôpital au terme des différentes présentations sur tous les sites d'ArcelorMittal Liège.

La chaîne du froid démarre au départ du site de Ferblatil via la Décaperie-Laminoir (DLC). Cette action ne mettra cependant pas en péril la production, assurent les syndicats.
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