PSA, mobilisation

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: PSA, mobilisation

Messagede Pïérô » 26 Juil 2012, 01:05

Ce matin, le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) a été suspendu provisoirement jusqu'à fin août, le temps que soit réalisée une expertise sur le bien-fondé du plan social annoncé. Le cabinet Secafi, qui débutera son évaluation le 27 août, sera chargé d'étudier la situation financière du groupe. Les salariés ont le sentiment d'avoir fait reculer l'échéance de leur licenciement.

Pour les syndicats, c'est une victoire. "Varin voulait faire démarrer aujourd'hui, immédiatement, cette machine infernale à licencier qu'est le PSE, indique Jean-Pierre Mercier. Les syndicats ont fait bloc, c'est un bon point pour une fois. On a gagné deux ou trois mois. On peut partir en vacances sans avoir dans le bide le plan de licenciement, et cela nous donne du temps pour mobiliser et nous organiser."
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

C'est reculer l'échéance pour mieux faire quoi ? Parce que c'est aussi suspendre la mobilisation engagée, de la part de la CGT qui se félicite de son coup.


Demain jeudi, une nouvelle manifestation est prévue entre 12 h et 14 h sur le site de la Janais. Selon différentes sources concordantes, elle pourrait être d’une ampleur inégalée avec, non seulement la présence des salariés de PSA mais aussi des sous-traitants et de nombreux soutiens extérieurs.
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-P ... istorique-[video]_40771-2099320-pere-bre_filDMA.Htm

Voilà, c'est çà qui importe, et pas de dire qu'il n'y a plus qu'à se retrouver en septembre (il risque d'y avoir encore dissonance entre le haut et la base à la CGT). Il n'y a rien à attendre du gouvernement, et Montebourg l'inutile aura bon continuer de s'agiter en brassant du vent, et avec des propositions à la ramasse dans le contexte, et il ne s'agit pas d'attendre de se faire manger tout cuit.
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Flo » 26 Juil 2012, 11:18

Pïérô a écrit:Voilà, c'est çà qui importe, et pas de dire qu'il n'y a plus qu'à se retrouver en septembre (il risque d'y avoir encore dissonance entre le haut et la base à la CGT). Il n'y a rien à attendre du gouvernement, et Montebourg l'inutile aura bon continuer de s'agiter en brassant du vent, et avec des propositions à la ramasse dans le contexte, et il ne s'agit pas d'attendre de se faire manger tout cuit.


Ce qui serait encore mieux c'est que l'ensemble de la population se joigne à eux à l'occasion de certaine mobilisation et que l'ensemble des militants syndiqués et de gauche radicales participent à leur soutient tout comme cela se fait en Espagne avec les mineurs.

1- Parce que ces licenciements à PSA sont emblématiques d'une situation de licenciements massif de 60000 emplois d'ici à 2013 (sans compter les 11 000 suppressions d'emplois annoncés dans les pharmacies) et que, pour cette raison, il pourrait constituer l'étincelle qu'il manque à la constitution d'un conflit national dur et durable contre une situation socio-économique qui objectivement n'a depuis bien longtemps pas été aussi propice à la révolte.

2 - Parce que cela fait trop longtemps que l'ensemble des forces de gauches radicales ne se sont pas retrouvées ensemble autour d'une lutte durable qui laisse suffisamment de temps pour fédérer des idées, partager des expériences et discuter de l'avenir du grand capital et des solutions afférentes à son démantèlement.

Je rêve sûrement un peu trop, j'admets. Je vais voir ce qu'ils en pensent à la FA en interne quant à ce que les anarchistes pourraient apporter à ce conflit.
"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Tobold Sonnecor » 26 Juil 2012, 14:40

Pïérô a écrit:
Ce matin, le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) a été suspendu provisoirement jusqu'à fin août, le temps que soit réalisée une expertise sur le bien-fondé du plan social annoncé. Le cabinet Secafi, qui débutera son évaluation le 27 août, sera chargé d'étudier la situation financière du groupe. Les salariés ont le sentiment d'avoir fait reculer l'échéance de leur licenciement.

Pour les syndicats, c'est une victoire. "Varin voulait faire démarrer aujourd'hui, immédiatement, cette machine infernale à licencier qu'est le PSE, indique Jean-Pierre Mercier. Les syndicats ont fait bloc, c'est un bon point pour une fois. On a gagné deux ou trois mois. On peut partir en vacances sans avoir dans le bide le plan de licenciement, et cela nous donne du temps pour mobiliser et nous organiser."
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

C'est reculer l'échéance pour mieux faire quoi ? Parce que c'est aussi suspendre la mobilisation engagée, de la part de la CGT qui se félicite de son coup.



Je pense que Mercier sait qu'ils ont pas encore les forces, notamment financièrement, pour tenir une grève dure et sur la durée...
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Re: PSA, mobilisation

Messagede mimosa rouge » 26 Juil 2012, 16:56

Ce qui serait encore mieux c'est que l'ensemble de la population se joigne à eux à l'occasion de certaine mobilisation et que l'ensemble des militants syndiqués et de gauche radicales participent à leur soutient tout comme cela se fait en Espagne avec les mineurs.

oui ok mais...
1- Parce que ces licenciements à PSA sont emblématiques d'une situation de licenciements massif de 60000 emplois d'ici à 2013 (sans compter les 11 000 suppressions d'emplois annoncés dans les pharmacies) et que, pour cette raison, il pourrait constituer l'étincelle qu'il manque à la constitution d'un conflit national dur et durable contre une situation socio-économique qui objectivement n'a depuis bien longtemps pas été aussi propice à la révolte.

2 - Parce que cela fait trop longtemps que l'ensemble des forces de gauches radicales ne se sont pas retrouvées ensemble autour d'une lutte durable qui laisse suffisamment de temps pour fédérer des idées, partager des expériences et discuter de l'avenir du grand capital et des solutions afférentes à son démantèlement.


c'est pas la lutte des usines PSA qui va entrainer les autres secteurs !

solidarité oui (c'est emblématique et il vaudrait mieux ne pas perdre ), mais construisons dans nos territoires, dans nos branches d'industries . On va pas concentrer tout nos forces en un point ! et si on perd , on fait quoi après ? les tactiques de secteurs se substituant a la lutte de la classe ne marchent pas et son dangereuses pour la suite je pense .
D'ailleurs faut pas qu'on s'enflamme, on est dans une période ou on essaye de limiter la casse pour ne pas être plus démoralisé, n’attendont pas mécaniquement un embrasement, sinon on va se démoraliser pour rien !

Sinon faut pas se leurrer sur les capacités de la CGT : la prise de conscience du rôle de moins en moins centrale de l'entreprise donneuse d'ordre, de la multiplication des sous traitances et la filialisation (donc l'éclatement des sites de production et des travailleurs) sont encore trop récents pour qu'on envisage de lutter avec un outil efficace. La fédération d'industrie se réveille à peine de décennie de négations des changements structurels du capitalisme et l'outil internationale est inexistant. De plus LO (ne nous leurront pas c'est une lutte made in Lo pour le moment) arrive tout juste à prendre conscience que le stalinisme est mort et que les responsabilité syndicales lui incombe après avoir pendant des années théorisé une crise de direction du mouvement ouvrier, voilà le partis pris de court en face des responsabilités ! sachant en plus que le modèle du syndicat d'entreprise est encore chez beaucoup de militant le point de départ de la réflexion ! (LO forme encore sur l'exemple du Syndicat Démocratique Renault de 47 ) ! De plus je ne crois pas que sur un plan internationale, les réseaux de LO (ou de n'importe quels partis soit en état de remplacer une fédération d'industrie internationale .
Pas de conf, pas d'internationale et pas de fédération d'industrie cohérente .... on peut se dire que la bataille se prépare dans l'urgence malheureusement.

D'ailleurs les mineurs Asturiens c'est les mêmes problèmes pour eux (leur chance: avoir deux syndicats d'industrie implantés de longue (très longue) date ! Il y a eu aussi cet hiver les électriciens anglais qui on eu chaud ! heureusement les grosses boites de la construction on une image à préserver et sont des secteurs stratégiques pour l'Etat et la bourgeoisie (réseaux, infrastructures etc....), ils ont pas besoin d’être emmerdé .

Pour les comités de grève c'est une évidence, mais comment le syndicat d'entreprise après des années de délégations va t'il subitement tenir un autre discours aux salariés et donc être compris en disant que le temps de la délégation c'est finit, qu'il faut qu'ils s'investissent, que seul leur force comptera ? c'est un problème que je serais heureux de voir se résoudre en si peut de temps ! que la CGT ait besoin de temps me parait être très normal en fait car l'idée du rapport de force des travailleurs ne va pas de soi pour les concernée eux mêmes (institutionnalisation des sections syndicale d'entreprise + division des travailleurs).

Il faut effectivement du temps pour aller voir les filiales et sous traitants (équipementiers). La solidarité soit c'est un réflexe ancien et construit , soit ça se crée patiemment en évitant de claquer des doigts. Le problème c'est qu'il y a urgence . :gratte:
de plus je pense que l'extrême gauche va être confronté à un phénomène : elle est effectivement assez avant gardiste par rapport aux travailleurs et même aux adhérents des syndicats qu'elle anime ; comment va t'elle réussir à rendre la lutte plus radicale que les travailleurs ne le sont pour le moment ? sans s'enflammer inutilement et avec les petits outils anticapitalistes qu'on a à dispositions .

PS: j'ai bien aimé l'angle du tract mis par Tobold : il faut décrédibiliser le patronat et le capitalisme, les tracts CGT (et SUD ) devrait reprendre cet angle là !
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Béatrice » 26 Juil 2012, 18:09

Environ 2000 salariés ont débrayé aujourd'hui à l'usine PSA de Rennes pour protester contre les suppressions d'emplois :


http://www.dailymotion.com/video/xsf221 ... anais_news
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Ulfo25 » 27 Juil 2012, 14:38

Article du site Bella Ciao
L’Empire Peugeot se porte bien merci !
de : Front Syndical de Classe
vendredi 27 juillet 2012 - 11h22

A l’heure de la casse, des plans sociaux et des fermetures de sites envisagées la Fédération Santé et Action Sociale de la CGT dévoile l’étendue de l’emprise financière de la famille Peugeot, ce qui ruine totalement la justification de cette casse dans l’automobile au motif de difficultés financières du groupe.

A diffuser et à faire circuler comme élément d’information dans le combat pour empêcher la fermeture du site d’Aulnay et les réductions masives d’emplois dans plusieurs autres sites

********************************** Texte repris du tract de la Fédération Santé et Action Sociale CGT

SALARIES ORPEA - PSA PEUGEOT

A l’heure où les 8 000 salariés de Peugeot PSA à Aulnay multiplient les arrêts de travail et luttent pour défendre leurs emplois et leur usine.

A l’heure où les salariés de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes « Les 4 saisons » de Terrasson en Dordogne, du groupe ORPEA, sont en grève depuis 20 jours contre une réorganisation du travail qui ne leur permet pas de respecter les règles essentielles du métier, entre autres : le respect de la dignité, de l’hygiène et de la sécurité des personnes hébergées.

A l’heure où les dividendes versés aux actionnaires pèsent plus que le respect de la dignité humaine.

FFP et la famille Peugeot

Quelle ne fut pas notre surprise de voir que la FFP (société foncière et financière de participation) qui est détenue à 75% par Peugeot Frères détient également 8% du groupe ORPEA… et là… il n’y a pas de déficit, bien au contraire ! Les dividendes ont doublé en 1 an malgré la crise ! Comme au temps des « Maîtres de forges », cette société s’occupe de nous de la naissance à la mort et étend son empire partout, pourvu que cela lui rapporte !

Ne serait-il pas utile de regarder la possibilité de mutualiser les profits avant de demander le secours de l’Etat, donc des contribuables ?...

Devons-nous continuer d’accepter que l’argent public (Conseils Généraux, ARS, sécurité sociale…) qui finance, en partie, ces établissements de santé du secteur privé lucratif, serve à des actionnaires qui spéculent, aux dépens des personnes fragilisées et des personnels ?

Les COMBATS engagés par les SALARIES de ces tablissements ou de ces entreprises, qu’ils soient du secteur de la santé ou de l’automobile, du Privé comme du Public, doivent être les nôtres !

L’expression « maître de forges » fait référence au propriétaire et dirigeant d’établissement métallurgique de production de fer, de fonte ou d’acier.

FFP, c’est quoi ?

FFP est une société foncière et financière de participation, détenue majoritairement par le Groupe familial Peugeot.

Elle est le principal actionnaire du groupe PSA Peugeot Citroën. Par ailleurs, elle développe un portefeuille de diversification composé principalement de participations minoritaires, significatives et amicales (sic…), avec une approche d’actionnaires de long terme, mais aussi de capital-investissement et d’immobilier. Elle est actionnaire de :

ORPEA* Groupe privé à but lucratif.
LISI GROUP est un des leaders mondiaux des fixations et des composants d’assemblage pour l’aéronautique et pour ’automobile,et depuis 2007 un acteur dans le médical.
Zodiac Aerospace est le leader mondial pour un grand nombre de produits tels que les activités d’évacuation et d’arrêt d’urgence, les sièges d’avions ou les équipements de cabine.
Groupe SEB Entreprise régionale à l’origine, s’appuyant sur le succès de la « super-cocotte » en France dans les années 1950, le groupe SEB s’est développé par croissance interne et externe pour devenir le leader mondial du petit équipement domestique.
HIT SANEF gestionnaire autoroutier
IPSOS groupe de marketing
LINE DATA groupe gestion, logiciel et programmation informatique
ONET Leader français des services aux entreprises dans le domaine du nettoyage
DKSH société d’expertise et de logistique
Château Guiraud (classé « premier cru » Sauternes)
Capital Investissement, groupe financier
IDI société de gestion
Immobilière DASSAULT société immobilière
FFP « Les grésillons » propriété immobilière occupé par GEFCO (transport)...
ORPEA, leader européen de la prise en charge cliniques de moyen séjour et de psychiatrie).

Chiffre d’affaires 1234 MILLIARDS d’Euros (+24,4% annuel/10ans).

Montreuil, le 25 juillet 2012 AG FFP, rapport FFP d’activité exercice 2011.
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Béatrice » 27 Juil 2012, 19:17

Trois des syndicats sur quatre de PSA Sevelnor : CFE-CGC , FO , SPI-GSEA ont voté le texte patronal sur l"accord de compétitivité" :
gel des salaires mobilité , flexibilité .
Seule la CGT a refusé de signer le texte .


Accord compétitivité PSA Sevelnor : En route pour la généralisation du chantage à l’emploi ?

On croyait les accords de compétitivité enterrés. Ils reviennent pourtant par le biais de PSA qui en propose un à ses salariés de Sevelnor. S'il devait être signé, nul doute que d'autres employeurs s'engouffreront dans la brèche !
Les accords compétitivité-emploi, c'est cette technique de management du personnel qui consiste à demander aux salariés d'accepter un gel de leur salaire et une flexibilité accrue, pour éviter les licenciements ou la fermeture de leur usine. L'idée en revient au Medef et à l'UIMM et faisait partie du programme de Nicolas Sarkozy et de l'UMP.

A l'époque où ils étaient évoqués, c'est à dire pendant la campagne présidentielle, aucun plan social n'avait été dévoilé, les organisations patronales comptant sur la réélection du Président sortant.

Or, le résultat des urnes ayant été différent, les entreprises ont lâché les chiffres des licenciements et fermetures de sites prévues, avec pour point d'orgue, les 8000 suppressions de postes de PSA.

Et là, le message est clair : Soit vous acceptez (et faites accepter) de subtiles dérogations au droit du travail, soit nous serons obligés de licencier massivement. Le tout bien entendu au nom de la compétitivité des entreprises françaises.

En attendant que le gouvernement veuille bien céder à cet oukase, c'est dans le groupe PSA que se joue le premier bras de fer. En effet, PSA propose à ses salariés de Sevelnord (2.700 personnes ) : « (...) un gel des salaires pour l'ensemble du personnel en 2013 et 2014. Pour faire face aux baisses d'activité, il est envisagé aussi une mobilité accrue, qu'elle soit interne sur le site ou externe dans la région Nord-Pas-de-Calais, et une plus grande flexibilité dans les délais nécessaires pour monter une équipe en cas de surcroît de demande imprévu (...) » Jusque là direz-vous, rien de que, malheureusement, de très classique. Sauf qu'il est nécessaire de lire la deuxième partie du projet d'accord : « (...) L'accord, que la direction aimerait voir signé avant la fin du mois pour une durée de cinq ans, n'entrerait en vigueur que si Sevelnord obtenait le K-Zéro, pour lequel l'usine est en concurrence avec le site de Vigo, en Espagne, où le coût du travail est inférieur d'un tiers (...) »

Franchement pas emballant ! Néanmoins, la CFE-CGC, le SPI-GSEA ( syndicat maison majoritaire) et FO ont décidé de signer l'accord. Seule la CGT a refusé de signer, et demande que soit organisé un référendum auprès de tous les salariés, à la rentrée : « (...) On ne signe pas dans le dos des salariés à la veille des congés payés (...) Quand on mesure l'impact d'un tel accord qui va remettre en cause la vie de famille, les conditions de travail, le pouvoir d'achat pour les salariés à venir, des mesures exceptionnelles telles qu'un référendum ne sont pas absurdes (...) »

CGT qui assimile, à juste titre : « (...) l'accord de compétitivité à un chantage pour l'attribution à Sevelnord par PSA de la production d'un nouveau véhicule utilitaire, le K-zéro, à l'horizon 2015-2016 (...) »

Néanmoins, le groupe PSA joue sur du velours, dans la mesure où il sait parfaitement que dans un contexte d'emplois rares, les salariés, pour ne pas grossir les rangs des chômeurs, déja très nombreux dans la région nord accepteront le projet d'accord.

Si c'est le cas, celà pourrait donner des idées à de nombreuses entreprises françaises qui pourraient se réclamer de l'accord compétitivité PSA pour le proposer à leurs salariés.

Mais que vaudra la parole donné lorsqu'on se souvient de ce qu'il est advenu des salariés de Continental qui avaient accepté un accord de ce type ?

Et quid des conditions de travail et de salaires une fois que les entreprises seront redevenues bénéficiaires ? N'expliquera t-on pas à ce moment là aux salariés que pour des raisons de compétitivité, on ne change rien ?

Des questions qu'il faut se poser maintenant, sous peine de grosses désillusions.


http://www.agoravox.fr/actualites/econo ... nor-120505

Et sur le même sujet :

http://www.actuchomage.org/201207272179 ... ssion.html
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Flo » 01 Aoû 2012, 11:08

c'est pas la lutte des usines PSA qui va entrainer les autres secteurs !

solidarité oui (c'est emblématique et il vaudrait mieux ne pas perdre ), mais construisons dans nos territoires, dans nos branches d'industries . On va pas concentrer tout nos forces en un point ! et si on perd , on fait quoi après ? les tactiques de secteurs se substituant a la lutte de la classe ne marchent pas et son dangereuses pour la suite je pense .
D'ailleurs faut pas qu'on s'enflamme, on est dans une période ou on essaye de limiter la casse pour ne pas être plus démoralisé, n’attendont pas mécaniquement un embrasement, sinon on va se démoraliser pour rien !


Quand je parlais de mobilisation générale, je faisais pas référence à la concentration d'une mobilisation à PSA, mais plutôt à l'expansion d'une mobilisation préventive contre l'aggravation de la situation économique. Je suppose - peut-être naïvement - que même pour les travailleurs qui ne sont pas touchés directement par ce phénomène, à force de le constater autour d'eux, cela motive à se bouger. Intéressant la suite de ton commentaire sinon, je ne suis pas un spécialiste des syndicats, mais je partage assez largement ton avis sur leurs pertes de repère avec les évolutions néo-managériales des entreprises capitalistes.
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Pïérô » 06 Aoû 2012, 00:33

Interessant

Peugeot PSA, laboratoire du capitalisme financier

Les dirigeants du groupe PSA veulent ouvrir la voie à de nouvelles réformes du marché du travail. Ces chantres de la flexibilité sont des piliers du Medef, qui alimentent l’organisation patronale en contributions idéologiques et, il y a quelques années, en participant à la caisse noire de l’UIMM. Ils comptent aussi quelques bons amis au sein du gouvernement.

Les commentateurs avisés ont peu relevé l’étrange proximité qui lie étroitement Peugeot-Citroën (PSA) à l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et au Medef. Frédéric Saint-Geours est un bel exemple de ces relations qui ont en commun une doctrine, celle d’un capitalisme financier sans entrave.

Directeur général des marques du constructeur automobile PSA, numéro deux du groupe, Saint-Geours a rappelé récemment que PSA était en négociation en vue d’un accord de compétitivité dit de « flexibilité » dans l’usine de Sevelnord (Nord), à Hordain. Un accord cynique puisque dans un document interne, daté de 2010, dévoilé par la CGT en 2011, l’usine devrait fermer ses portes en 2015 et laisser sur le carreau 2 600 salariés. En cours, la négociation n’a pourtant pas fait grand bruit au sein des ministères clés du gouvernement.

La course à la compétitivité

L’accord de compétitivité illustre cependant la façon de penser du groupe PSA. Le constructeur se veut une entreprise globale, associée au géant américain General Motors (qui détient 7 % du capital de PSA), présente sur tous les marchés, jouant à fond la concurrence mondiale, où le salarié d’Aulnay-sous-Bois, de Rennes ou de Sevelnord est opposé frontalement au travailleur indien, slovaque, etc. La stratégie du constructeur y est énoncée très clairement : « Poursuivre l’ajustement des capacités à la demande commerciale, grâce au compactage des usines et à l’adaptation des effectifs ». Traduction : Sevelnord doit se plier aux règles de la concurrence, comme le site d’Aulnay-sous-Bois qui, étant moins compétitif que celui de Trnava en Slovaquie, pays à bas coût de main d’œuvre, doit fermer ses portes.

Saint-Geours applique les préceptes de la très influente UIMM qu’il préside. Ce qui lui vaut aussi d’être membre du conseil exécutif du Medef. Restée puissante au sein de l’organisation patronale, l’UIMM [1] a publié en février 2012 un « Pacte social pour une industrie compétitive », qui propose notamment une « flexisécurité du marché du travail » et des accords de compétitivité-emploi imposant flexibilité horaire et salariale. La contribution des industriels au débat public lors de la campagne présidentielle, a défini une ligne, largement défendue par la patronne du Medef, Laurence Parisot.

Pour mettre un terme « à la perte de compétitivité qui pénalise fortement » les industriels, l’UIMM a identifié « trois enjeux de compétitivité » : « le développement des compétences, la réforme du marché du travail et la revitalisation du dialogue social. S’y ajoute la proposition d’un choc de compétitivité en réformant et pérennisant le financement de la protection sociale », résume le « pacte social ».

Ces enjeux de compétitivité étaient au centre des débats lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet. La patronne du Medef y a notamment milité pour un transfert des cotisations sociales vers la TVA et la contribution sociale généralisée (CSG), cette dernière option ayant la faveur du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Le partage des rôles

]Un terrain d’entente sous le signe de la compétitivité est-il sur le point d’être formalisé avec le gouvernement de Jean-Marc Ayrault ? Le gouvernement a lui-même lancé le grand chantier de la compétitivité à l’occasion de la conférence sociale, et a confié à l’ancien dirigeant d’EADS, Louis Gallois, une mission sur ladite compétitivité des entreprises pour préparer la mise en œuvre de mesures avant la fin de l’année.

Les industriels de l’UIMM ont réussi à imprimer leur marque. Certes, Frédéric Saint-Geours a été à bonne école : il fut en 1981 dans le cabinet de Louis Mermaz au ministère des Transports, et devint, de 1984 à 1986, directeur de cabinet du secrétaire d’État au Budget Henri Emmanuelli. Un socialiste qui a trouvé « plus que surprenants » les propos de Philippe Varin, patron de PSA, sur le coût du travail en France, et n’a pas éprouvé le besoin de s’exprimer sur le plan social en cours. Nouveau président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts, Henri Emmanuelli, est désormais au cœur de la boîte à outils de l’État, qui finance les industriels au travers du Fonds stratégique d’investissement (FSI).

Fi donc des menaces lancées par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, après l’annonce choc d’un plan de suppression de 8 000 postes dans PSA ! Les dirigeants du groupe PSA respectent un programme fixé depuis plusieurs années. Philippe Varin peut réclamer dans les médias une « baisse massive du coût du travail pour restaurer ses marges », un moyen de « maintenir les capacités d’innovation » de la filière automobile. Et surtout d’empocher sa part des profits. En 2010, Varin a quasiment triplé sa rémunération, touchant 3,25 millions d’euros. Frédéric Saint-Geours, alors directeur financier, a doublé le montant de la sienne, soit 1,26 million d’euros. Et les membres du directoire ont été gratifiés de 120 000 euros de prime exceptionnelle. La même année, la direction fixait les grandes lignes des futurs plans sociaux.

Sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Philippe Varin peut s’exprimer en toute tranquillité. Les coulisses de PSA révèlent une endogamie capitalistique qui pourrait mettre dans l’embarras le gouvernement. Ainsi, chez Péchiney, Varin y a rencontré Martine Aubry, qui fut directrice générale adjointe du groupe à la fin des années 1980, le grand patron étant à l’époque Jean Gandois, ancien dirigeant du CNPF, ancêtre du Medef, aujourd’hui sollicité par le gouvernement...

Devenu président du Cercle de l’Industrie en mai, Philippe Varin y a côtoyé l’un de ses vice-présidents, Pierre Moscovici, aujourd’hui ministre de l’Économie. Et le ministre socialiste connaît bien la famille Peugeot : il tutoie et apprécie Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance du groupe, et Christian Peugeot, directeur des affaires publiques.

La mise au jour du système

Le scénario du plan social démenti puis confirmé est un classique pour PSA : 2012 rappelle 2007. La rumeur de la suppression de 10 000 emplois en France et en Europe avait circulé pendant plusieurs mois et fut confirmée par l’ancien PDG du groupe, Jean-Martin Folz, qui annonça finalement la suppression de 5 000 emplois en 2007, après les 7 000 de 2006. La même année 2007, les actionnaires empochaient 317 millions d’euros de dividendes...

2007 fut une année faste en révélation : la presse dévoile l’existence d’une caisse noire au sein de l’UIMM. Frédéric Saint-Geours, alors directeur général d’Automobiles Peugeot, succède à Denis Gautier-Sauvagnac à la tête d’une UIMM dans la tourmente. L’enquête judiciaire avançant à grands pas, Saint-Geours avoue que parmi les dix principaux donateurs de l’Epim (entraide professionnelle des industries de la métallurgie), la fameuse caisse noire antigrève de l’UIMM, Peugeot figurait en deuxième position.

Peugeot apportait une obole de 49 140 euros pour « fluidifier » les relations sociales, selon le bon mot de Gautier-Sauvagnac, ancien membre du conseil de surveillance de Vallourec (en 2006), entreprise qui était le premier donateur de la caisse noire.

« En 2007, 153 entreprises ont cotisé à l’Epim pour un montant de 675 000 euros », admet Saint-Geours. « Quelque 574 000 euros ont profité à deux ou trois entreprises » qui ont traversé des conflits sociaux en 2007, indique vaguement le dirigeant de PSA. A cette période, en pleine campagne pour la présidentielle, le site d’Aulnay-sous-Bois était engagé dans un mouvement de grève qui a duré près de deux mois.

Toujours à la même époque, les déboires de la puissante UIMM n’ont en rien changé la ligne idéologique du Medef. En octobre 2007, Denis Kessler, ancien vice-président du Medef et éminence grise du baron Ernest-Antoine Seillière lorsque celui-ci pilotait l’organisation patronale, lâchait cette déclaration de guerre : « II faut défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ». Au nom de la compétitivité.

Les infortunes des uns font la fortune des autres

Que ce soit aujourd’hui Philippe Varin, hier Jean-Martin Folz, Christian Streiff ou Jacques Calvet, la famille Peugeot a toujours été aux commandes du groupe. C’est Thierry Peugeot qui est récemment sorti du bois et a fait bloc derrière Philippe Varin quand celui-ci a lancé son appel à la baisse du coût du travail, justifiant ainsi la suppression de milliers d’emplois.

Pourtant la famille Peugeot fait partie des grandes familles du capitalisme français qui ont quitté le pays depuis longtemps. Une étude publiée en 2011 par le magazine économique de suisse romande Bilan, intitulée : « Les 300 plus riches de Suisse », a comptabilisé le patrimoine des 44 grosses fortunes françaises exilés en Suisse.

Ces familles ont cumulé une trentaine de milliards d’euros dans le paradis fiscal. En cinquième position, la famille Peugeot dont la fortune, logée dans le canton de Vaud, a été évaluée entre 1,2 et 1,6 milliards d’euros...
http://www.politis.fr/Peugeot-PSA-labor ... 19103.html
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Ulfo25 » 13 Aoû 2012, 16:33

Article Le Monde concernant une rumeur de transfert de production en Allemagne.


PSA Peugeot Citroën l'a qualifiée de "rumeurs". Reste que l'information de la presse allemande du week-end selon laquelle la production de deux modèles pourrait être transférée en Allemagne chez Opel, filiale de son allié General Motors, continuait d'inquiéter lundi 13 août.

Deux délégués syndicaux de PSA ont dit ne pas avoir entendu parler d'un tel projet. "Si c'était le cas, cela poserait un gros problème pour les emplois", a souligné Xavier Lellasseux (CFDT). Pour Christian Lafaye (FO), un transfert de production dans une usine Opel devrait être accompagné d'une contrepartie. "On pourrait fabriquer en échange tel ou tel autre modèle d'Opel", a-t-il déclaré.

Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, les deux modèles Peugeot 508 et Citroën DS5 seraient produits dans l'usine Opel de Rüsselsheim, près de Francfort, à partir de 2015-2016. Le contexte étant que PSA a annoncé en février une alliance stratégique avec GM grâce à laquelle il espère faire des économies sur les coûts d'achat et de développement.

"Ce ne sont que des rumeurs que nous ne commentons pas", a redit une porte-parole de PSA, faisant écho à une réaction similaire d'Opel. "Il y a des groupes de travail qui rendront leurs conclusions à la fin de l'année."

"AUCUNE FUSION DE GAMME PRÉVUE"

La sortie de la première voiture produite sur une plate-forme commune dans le cadre de l'alliance entre PSA et GM n'est prévue qu'en 2016. "Aucune fusion de gamme n'est prévue dans l'alliance avec GM, bien au contraire", a ajouté la porte-parole de PSA.

L'hypothèse d'un transfert de production constituerait un nouveau coup dur pour les salariés de PSA après l'annonce, en juillet, de 8 000 nouvelles suppressions d'emplois en France et de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. La Peugeot 508 est produite dans l'usine de Rennes (Ille-et-Vilaine), où PSA va supprimer 1 400 emplois sur un total de 5 600 salariés, et la Citroën DS5 est produite à Sochaux, berceau de la marque au lion.

En début de semaine dernière, le quotidien japonais Nikkei écrivait que PSA avait suspendu ses commandes de véhicules électriques à son allié japonais Mitsubishi Motor, suscitant des interrogations sur leurs performances commerciales. PSA avait répondu qu'il s'agissait d'un ajustement de stocks seulement révélateur de la "vie normale des affaires".

Le patron de Visteon a démissionné

L'équipementier automobile américain Visteon, sorti en octobre 2010 du processus de restructuration sous contrôle judiciaire auquel il était assujetti depuis son dépôt de bilan, en 2009, a annoncé, lundi 13 août, que son PDG, Don Stebbins, avait démissionné en fin de semaine dernière.
Le groupe a précisé dans un communiqué que l'un de ses administrateurs, Timothy D. Leuliette, allait assurer les fonctions de PDG par intérim dans l'attente de la désignation du successeur de M. Stebbins.
Visteon est né en 2000 de la volonté du groupe automobile Ford de donner son indépendance à certaines activités de sous-traitance jusqu'ici assurées en interne. Après l'éclatement de la crise et l'effondrement des "Big Three" de Detroit, le groupe s'était placé en 2009 sous le régime du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, pour pouvoir poursuivre ses activités en étant protégé des demandes de ses créanciers.
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Re: PSA, mobilisation

Messagede bipbip » 14 Aoû 2012, 12:47

500 000 emplois seraient menacés dans l’automobile en Europe

Les sous-traitants et fournisseurs des constructeurs devraient subir sévèrement les difficultés des constructeurs comme PSA ou Fiat..

Reuters précise le 2 août que les travailleurs temporaires devraient être les premières victimes de pertes enregistrées par les constructeurs automobiles en Europe. C’est en tout cas ce que constate Lars Holmqvist, ancien patron de l’association des fournisseurs européens de pièces détachées (Clepa)..

Les analystes s’appuient sur les chutes enregistrées par les 13 plus gros acteurs du secteur présents dans l’Index Stoxx 600 Automobiles & Parts. L’indice a chuté de 14% au cours des 12 derniers mois. Le seul groupe PSA a vu son indice reculer de 72%. C’est le constructeur français qui a annoncé les réductions d’effectifs les plus importantes en Europe, avec 14 000 emplois visés (6 000 annoncés en début d’année + 8 000 annoncés en juilet). Mais indirectement, ce sont bien plus d’emplois qui sont visés car selon les calculs du Clepa, pour chaque emploi perdu, ce sont cinq personnes qui sont remerciées chez les fournisseurs..

"Nous allons voir une réduction d’environ un demi-million d’emplois fournisseurs d’ici la fin de l’année prochaine en Europe," a précisé l’ancien patron. Et chez certains sous-traitants, les effectifs sont déjà mis à mal. C’est le cas par exemple chez SKF fabricant de roulements. Le 18 juillet, le chef de la direction automobile en Europe Tom Johnstone confiait que quelques centaines d’emplois temporaires avaient été supprimés et que l’entreprise était encore prête à sabrer dans les effectifs si la demande automobile continuait sa chute..

L’Usine Nouvelle - le 03 Aout 2012.
http://www.collectifcontrelespatronsvoy ... article645
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Re: PSA, mobilisation

Messagede altersocial » 25 Aoû 2012, 11:22

Licenciement, reconversions, contrôle et Autogestion

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Après des mois de retenue pour cause de campagne électorale, c’est désormais le déchainement. Les « plans sociaux » licencient par centaines, voire par milliers : Sanofi, PSA à Aulnay, Air France et bien d’autres encore, notamment dans les entreprises sous-traitantes des grands groupes. On attend le gouvernement PS et Vert précisément sur ce sujet. Pourtant on ne voit rien venir… pour l’instant.

PSA nous offre un spectacle édifiant. Alors que le secteur automobile est indiscutablement déclinant, le groupe choisit de délocaliser la production d’Aulnay pour la rentabiliser « ailleurs ». On désindustrialise ici pour rentabiliser ailleurs et dans le même temps on donne un signal : il faut mettre à genoux la classe travailleuse de France qui a maintes fois ces dernières décennies montré sa volonté de résistance au néolibéralisme. L’indignation dure quelque temps mais, quand le bruit médiatique retombe, si le rapport de forces n’y est pas, les salariés restent sur le carreau et le capital part à la recherche de « rendements meilleurs »…

(Affiche Peugeot Sochaux 1968.)

Pour empêcher ces licenciements, un rapport de forces est nécessaire un front commun liant les citoyens, leurs organisations : associations, syndicats, partis, les élus appuyant les résistances et des solutions alternatives.

Dans le passé, l’industrie automobile étasunienne, menacée par la hausse du coût des carburants a été secourue quasi gratuitement par l’administration Obama. Une fois le service rendu, GM a retrouvé son autonomie et Chrysler a été repris par Fiat. On a vu de telles opérations d’aide publique au secteur privé dans la chimie, la sidérurgie et le pétrole.

Rien ne serait pire pour un gouvernement qui se veut de gauche que de reproduire ce schéma à nouveau. Plus que jamais, les entreprises ont comme responsabilité de maintenir la totalité de l’emploi, le Parlement et le gouvernement ont les moyens de l’imposer et peuvent s’appuyer sur une mobilisation soutenant des mesures légitimes. PSA refuse de maintenir l’emploi ? Le capital fait la démonstration de son incapacité à maintenir une politique industrielle et socialement utile et écologiquement soutenable. Pourquoi l’expropriation du capital ne serait-elle désormais pas à l’ordre du jour ? Le temps n’est-t-il pas venu pour MM Peugeot et actionnaires de céder la place à une autre forme de propriété ?, la propriété sociale, comme par exemple la coopérative .

Et qu’on ne nous dise pas que ceci est impossible dans une grande entreprise. Les expériences de la Lucas Aerospace et des chantiers de la Clyde, comme les prises de position de puissants mouvements politiques et syndicaux en RFA dans les années 1970 et 1980 montrent qu’une telle « utopie » est bel et bien réaliste.

Une telle mise en autogestion dans une entreprise de cette envergure remettrait en cause la légitimité des patrons et du capital, tout en ouvrant la voie à la transformation/reconversion de l’outil industriel et à la définition d’une politique de développement à l’échelle régionale et départementale.
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Béatrice » 27 Aoû 2012, 09:02

PSA: Montebourg appelle les syndicats à la "responsabilité"

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a appelé dimanche, sur BFM TV, les syndicats de PSA Peugeot Citroën à la "responsabilité économique" pour ne pas "affaiblir" le constructeur.

Alors que le gros des salariés retrouve cette semaine les usines sur fond d'inquiétude après l'annonce de 8.000 suppressions de postes et la fin de la production à Aulnay en 2014, les syndicats doivent avoir en tête de "trouver des solutions" pour "construire l'avenir", a déclaré M. Montebourg.

"Il est important de défendre les salariés qui risquent de perdre leur travail et de reformater, renégocier et diminuer le plan social", a-t-il dit.

En même temps, selon le ministre, les syndicats doivent penser à "tous ceux qui restent", les "100.000 salariés qui restent à Peugeot".

"Affaiblir Peugeot, ne pas l'aider si elle en a besoin, c'est risquer la descente aux enfers pour ceux qui restent", a-t-il déclaré, ajoutant que "+faire la guerre+ ne (lui) paraît pas le bon terme".

"J'appelle à la responsabilité des actionnaires. J'appelle à la responsabilité des syndicats", a-t-il répété.

Le plan de restructuration (plan de sauvegarde de l'emploi à Aulnay et Rennes, plan de départs volontaires pour les effectifs hors production), est momentanément suspendu en attendant les conclusions de l'expertise votée en comité central d'entreprise, qui seront connues, selon PSA, le 15 octobre.


http://fr.news.yahoo.com/psa-montebourg ... 59265.html
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Béatrice » 04 Sep 2012, 17:10

PSA-Le travail reprend progressivement à Aulnay, AG en vue le 11


PARIS (Reuters) - Le travail a commencé à reprendre mardi à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où, selon le syndicat CGT, les personnels du site condamné pourraient décider la semaine prochaine d'une action collective.
"On s'oriente vers l'organisation d'une AG pour l'ensemble du personnel le 11, elle décidera entre autres de l'organisation d'une action très rapide à l'extérieur de l'usine", a déclaré Jean-Pierre Mercier, représentant CGT à PSA Aulnay.
"Le premier jour, il est toujours délicat d'organiser un mouvement, les salariés reviennent, se retrouvent, il faut d'abord que les équipes se mettent en place", a-t-il ajouté.
L'usine d'Aulnay emploie 3.000 personnes et sa fermeture en 2014 a été annoncée en juillet.
A l'échelle nationale, la CGT a appelé lundi les autres syndicats à une action au salon de l'automobile à Paris le 9 octobre, en marge d'une manifestation européenne pour la défense de l'industrie et de l'emploi programmée ce jour-là.
Dernière usine du groupe PSA Peugeot Citroën à rouvrir ses portes après la coupure estivale, Aulnay a redémarré tôt mardi matin au rythme des appels de certains syndicats à des assemblées générales dans les différents ateliers au moment des pauses.
"La reprise se fait normalement, dans le calme, sans incident particulier", a indiqué une porte-parole de la direction du site.
Jean-Pierre Mercier a déclaré de son côté que des salariés s'étaient réunis dans la matinée aux ateliers ferrage et peinture, puis à l'assemblage à la mi-journée. Les appels aux AG sur le site devaient se poursuivre mardi après-midi pour les équipes du soir, et mercredi.
Aulnay, qui produit actuellement la petite Citroën C3, sera la première usine automobile à mettre la clé sous la porte en France depuis vingt ans. L'annonce de cette mesure, grâce à laquelle PSA entend réduire les surcapacités de production dont il souffre alors que les ventes de voitures chutent en Europe, a provoqué un choc dans l'opinion.
La direction s'est engagée à reclasser la moitié des 3.000 salariés d'Aulnay sur le site voisin de Poissy (Yvelines).
En cette rentrée, les syndicats attendent de connaître les solutions hors du groupe qui seront proposées aux 1.500 autres.
Ils attendent aussi le contenu du rapport gouvernemental sur les difficultés financières du constructeur. Les premières conclusions du rapport "Sartorius" doivent leur être présentées dans une semaine par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

La direction s'est engagée à reclasser la moitié des 3.000 salariés d'Aulnay sur le site voisin de Poissy (Yvelines).

En cette rentrée, les syndicats attendent de connaître les solutions hors du groupe qui seront proposées aux 1.500 autres.

Ils attendent aussi le contenu du rapport gouvernemental sur les difficultés financières du constructeur. Les premières conclusions du rapport "Sartorius" doivent leur être présentées dans une semaine par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. (Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez)


http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt ... dChannel=0
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Re: PSA, mobilisation

Messagede Pïérô » 06 Sep 2012, 00:47

Tract Solidaires

PSA : nos analyses et nos propositions

L‘annonce par PSA de 8 300 suppressions d’emplois, dont 3 300 à l’usine d’Aulnay et 1 400 à celle de Rennes, sans oublier celles en cascade dans la sous-traitance et les effets en chaine sur l’activité économique des départements concernés, constituerait un véritable séisme et des drames humains pour des milliers de personnes.

Il n’y a pas de fatalité à une telle issue, d’autres solutions existent. Pour les imposer, il y a urgence à renforcer la mobilisation des salarié-es du groupe PSA et des sous-traitants, à construire la convergence des luttes de tous les secteurs visés par des plans de licenciements, et à organiser la solidarité des autres secteurs et le soutien des populations des villes touchées.

Il y a un choix à faire entre l’intérêt des salarié-es et de la collectivité, et la logique financière et capitaliste, destructrice d’emplois au profit des actionnaires. Ce n’est pas aux populations de payer les conséquences des politiques européennes d’austérité qui n’engendrent que récession et reculs sociaux.

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Hypocrisie générale

Après l’annonce de la direction de PSA, l’étonnement des responsables politiques est une véritable hypocrisie.

Bien avant la révélation, il y a un an du projet de la fermeture d’Aulnay en 2014, les déclarations en 2008 de Sarkozy sur l’engagement de Renault et PSA de ne pas licencier pendant toute la durée des prêts octroyés à l’époque aux constructeurs, prouvent que le ver était déjà dans le fruit.

Les restructurations de l’industrie automobile mondiale sont à l’oeuvre depuis les années 2000, avec leur cortège de destructions d’emplois. Les responsables politiques ont été incapables de mettre en oeuvre des mesures pour anticiper et éviter les désastres sociaux.

Appel d’air des marchés asiatiques d’un côté, et tassement des marchés européens et nord-américains de l’autre, le scénario était connu. Le marché européen est passé de 17 millions d’immatriculations en 2007 à 12,5 millions aujourd’hui. PSA annonce une baisse de 8 % de ses ventes européennes en 2012 et Renault prévoit un recul de 6 à 7 %.

Les groupes accélèrent leur mondialisation par des alliances, comme Renault-Nissan à la fin des années 1990, et des plateformes communes de production de blocs moteurs, pièces mécaniques, de chaines de montage, de co-filiales sous-traitantes. Le temps moyen de fabrication d’une voiture a été divisé par trois ou quatre selon les gammes et dans une industrie exigeant beaucoup de capitaux, la concurrence s’exerce sur les volumes et les économies d’échelle. Les gouvernements ne peuvent pas d’un coté flatter le patriotisme d’entreprise pour la conquête des marchés internationaux et de l’autre feindre la surprise sur les purges sociales induites par cette mondialisation capitaliste.

Ils ne peuvent pas non plus se lamenter sur la concurrence européenne « libre et non faussée », alors qu’ils l’ont eux-mêmes organisée et ont favorisé le dumping social et fiscal en son sein. L’industrie automobile représente 12 millions d’emplois au sein de l’Union européenne, un enjeu qui mériterait, à l’instar de l’aéronautique (ex. Airbus), une politique européenne concertée et coopérative.


La dynastie Peugeot et la concurrence inter capitaliste

Le contexte de crise économique ne fait que renforcer la violence du système capitaliste qui détruit des emplois, des équipements, pour maintenir le taux de profit et les dividendes des actionnaires. Pour atteindre cet objectif, les uns, comme Renault, choisissent les « mèches » lentes pour « dégraisser » les effectifs, les autres, comme PSA, les « mèches » courtes et radicales.

C’est cela le capitalisme, une concurrence sans limites qui détruit tout sur son passage, les emplois, les vies.

L’alliance de PSA avec Général Motors (GM) visait à faire 2 milliards de dollars d’économies par an pour les deux constructeurs et à gagner de nouveaux marchés. Mais la crise économique, notamment en Europe où PSA réalise 60 % de son chiffre d’affaires, accélère la baisse des ventes de modèles mal ciblés, et les chaines tournent au ralenti.

La capitalisation boursière de PSA n’est que de 2 milliards d’euros comparée à celle de Volkswagen de 60 milliards d’euros.

La famille Peugeot, suite à l’alliance avec GM, passe de la détention d’un tiers du capital de PSA à 25 % et de 48 % des droits de vote à 38 %. Pourquoi n’a-t-elle pas augmenté la mise et a-t-elle laissé se diluer sa participation ? Mystère. Quoiqu’il en soit, en pleine crise européenne, les dividendes se portent bien puisqu’en 2011, le groupe a versé 449 millions d’euros de dividendes et de rachats d’actions. La holding Peugeot (FFP) aux multiples participations dans d’autres sociétés, notamment financières, fonds d’investissement, détenue à 74 % par la famille, empoche 57 millions d’euros, sans compter les revenus des postes occupés par ses membres et ceux versés comme jetons de présence aux conseils d’administrations divers.

Face à une telle situation et aux projets de PSA de jeter à la rue des milliers de salarié-es, les réponses du gouvernement de M. Ayrault et le plan de M. Montebourg, ne sont pas à la hauteur des enjeux.


Un plan gouvernemental sans ambitions

Une fois de plus, l’intervention du gouvernement se limite aux aides au patronat du secteur avec des contreparties bien peu contraignantes. Il se contente de prolonger le système du bonus-malus à tous les constructeurs en fonction du rejet de CO2 des véhicules (au-delà de 180g/lm le malus s’applique) et d’augmenter les aides à l’achat de véhicules hybrides et électriques.

Il n’exige qu’une renégociation à la marge du plan de sauvegarde de l’emploi.

Alors qu’il faudrait des mesures coercitives à la hauteur de l’irresponsabilité sociale des constructeurs de la branche, qui permettraient de maintenir les salariés dans leurs droits et l’activité économique des sites, on a droit à des discours lénifiants, sans contenu, sur « la nécessité de conforter la filière » ou « l’incitation à l’achat de véhicules français, fabriqués en France ».

Le gouvernement devrait se battre pour une politique européenne coopérative pour la filière automobile, prenant en compte les impératifs écologiques. En réalité, il laisse le patronat de la construction automobile décider seul des choix technologiques et écologiques du futur. Pire, il laisse croire que les aides fiscales, accordées sans contreparties, vont conduire les grands groupes à développer la recherche et l’emploi, alors que l’expérience montre qu’elles ne servent qu’à enrichir un peu plus les actionnaires.


D’autres choix sont possibles

Pour gagner face à PSA, le premier piège à éviter pour les salarié-es et leurs représentants syndicaux c’est la concurrence pour le partage de l’activité entre les différents sites.

Déshabiller les uns au profit des autres, les directions de groupes sont passées maîtres à ce jeu de dupes.

Le deuxième piège est de penser limiter la « casse » en donnant la priorité aux seuls salarié-es en CDI de PSA, en acceptant au bout du compte le sort fait aux salariés précaires du groupe (intérim, CDD) et à ceux des soustraitants.

Le troisième piège serait d’enfermer la mobilisation dans le seul objectif d’améliorer le « plan social » ou augmenter la « prime à la valise », alors que d’autres solutions existent pour empêcher tout licenciement direct ou indirect.


Nos propositions

Face au diktat de PSA et au manque d’ambition du gouvernement, les salariés-es et les organisations syndicales du groupe peuvent devenir un exemple pour tous les salarié-es menacé-es de plans sociaux en se mobilisant pour imposer d’autres choix :

* Le site d’Aulnay doit être maintenu. Au-delà des déclarations d’intention, le gouvernement doit prendre des mesures concrètes ; la situation actuelle montre l’urgence de ne pas laisser les intérêts privés d’une minorité définir la politique du Groupe PSA. L’entrée de l’Etat au capital, par exemple à la hauteur de 20 %, permettrait de mettre en avant d’autres solutions, comme obliger la famille Peugeot à investir un milliard d’euros en contrepartie des aides publiques reçues. L’Etat doit d’ailleurs de la même manière peser sur les décisions à Renault.

* Un débat doit s’ouvrir avec les salarié-es concernés mais aussi avec l’ensemble de la population sur les questions de la socialisation, du contrôle des salarié-es sur ce qu’ils et elles produisent, sur l’utilisation de la plus-value dégagée, sur les investissements utiles à la société… Ces questions se posent pour la filière automobile comme dans les autres secteurs productifs.

* Les salarié-es doivent être protégés des aléas des restructurations dues aux évolutions de la filière automobile. Pour cela, un fonds financé par le patronat de la branche doit permettre aux salarié-es de garder leur rémunération, leur protection sociale et plus globalement l’ensemble de leurs droits sociaux, pendant le temps nécessaire pour retrouver un emploi comparable, et prendre en charge le financement de leur éventuelle reconversion.

* A l’échelle nationale et européenne, il faut engager un débat démocratique sur l’avenir, la transformation de l’industrie automobile selon des choix technologiques décisifs du point de vue écologique et de l’espace urbain.

Au-delà du cas de PSA et de la filière automobile, le gouvernement doit engager des réformes visant à donner plus de droits aux travailleurs/euses. Il faut notamment instaurer pour les représentant- es syndicaux un droit de veto suspensif sur les licenciements collectifs.

Solidaires revendique la création d’un nouveau statut du salarié garantissant la pérennité des droits et acquis sociaux. La responsabilité collective du patronat doit être reconnue, notamment par la mise en place d’un fonds patronal finançant le maintien des salaires dans la période de reconversion ou de formation, avec obligation de résultat, sans limite de délai, des reclassements.

Il faut également poser la question de la réduction du temps de travail avec embauches correspondantes et l’amélioration les conditions de travail. C’est une nécessité face à l’augmentation de la productivité, aux nouvelles technologies et à la montée du chômage.


L’Union syndicale Solidaires, avec l’ensemble de ses organisations, engagera toutes ses forces dans la bataille au côté des salarié-es de PSA et des sous-traitants, oeuvrera à la construction de la convergence des luttes des populations des villes touchées par ce désastre économique programmé, et à celles de tous et toutes les salarié-es menacés par des plans de licenciements.


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Florilèges patronaux

La défense de la logique capitaliste par le patronat du secteur automobile est sans ambiguïté, c’est à lui de payer le prix des dégâts sociaux qu’il provoque.

’ Le patron de Fiat-Chrysler, M. Marchionne, met à nu les mécanismes capitalistes : « le secteur fait face à des surcapacités de production d’environ 20 %, en particulier sur les petites voitures, qui tirent les prix vers le bas, c’est la raison pour laquelle presque personne ne gagne de l’argent en Europe (…). Les constructeurs américains ont fermé 20 % de leurs capacités, et maintenant, ils gagnent tous de l’argent ».

’ Carlos Ghosn, patron de Renault, est tout aussi clair : « Il n’y a pas d’innovation qui émerge sans destruction ou sans échec. Et la voiture électrique ne fera pas exception (…) Les plus faibles vont devoir se restructurer. »

’ Yan Delabrère, patron de Faurecia, filiale sous-traitante de PSA, ne dit pas autre chose : « L’industrie automobile s’est fortement restructurée pendant la crise de 2008-2009 et a ainsi amélioré ses marges en réduisant sa base coût (…). Les entreprises de taille moyenne ont disparu, il y a eu de nombreux regroupements (…). Tout cela a pour conséquence de concentrer les volumes sur les fournisseurs les plus importants. »


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Quelle voiture du futur ?

Les choix technologiques des nouvelles motorisations sont ouverts. Du fait des conséquences de l’automobile sur l’environnement et sur l’espace urbain, ce ne sont pas aux seuls constructeurs automobiles de décider. La nécessité de réduire la consommation des énergies fossiles implique une réorientation technologique.

Tout le monde tâtonne entre voiture électrique ou hybride. Les investissements en chaine que cela suppose méritent d’être débattus. La question des batteries, par exemple, est essentielle. Quels investissements pour produire une technique augmentant l’autonomie, celle au lithium-air actuellement à l’étude par des chimistes britanniques ou d’autres ? Qui va payer les bornes de rechargement, les collectivités publiques ou les constructeurs ? Quel matériau utiliser pour réduire la consommation d’énergie ? Et quel technique de remplacement des batteries avant l’épuisement des métaux rares les composant ? En cas de motorisation électrique, l‘utilisation de matériaux plus isolants que l’acier ou l’aluminium, est posée. BMW et Audi expérimentent l’usage du carbone pour des productions de série. Aujourd’hui, 20% de la masse totale d’un véhicule usagé n’est pas recyclable ou valorisable et finissent en déchets industriels alors que l’objectif européen prévu pour 2015 est de 5 %. Le recyclage des véhicules usagés doit faire partie des études d’impact lors de la construction des véhicules et notamment pour les plastiques utilisés.

Autant de questions qui justifient une entrée massive des États dans le capital des constructeurs européens et des investissements massifs dans la recherche.



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Les conséquences de la politique de PSA en chiffres

’ Premier trimestre 2012, PSA perd 14 % en nombre de véhicules vendus dont moins 20 % en Europe.

’ Au niveau mondial, le chiffre d’affaires recule de 7 % et de 14 % pour la seule activité automobile (hors Faurecia).

’ Sur le dernier exercice 2011, le résultat opérationnel baisse de 26 % et la branche auto enregistre une perte de 92 millions d’euros.

’ 1 355 000 000 d’euros de patrimoine de la famille Peugeot, 36e fortune de France.



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Sevelnord à Hourdain (59) : un accord scandaleux !

Sevelnord, usine du groupe PSA située à Hordain (59), emploie 2 700 salarié-es.

Depuis des semaines, les patrons y exercent un chantage odieux : la construction d’un nouveau véhicule y serait possible à compter de 2016 si les syndicats acceptent de signer un « accord de compétitivité » qui n’est qu’un accord liquidant les droits des salarié-es pour renforcer les profits des actionnaires !

A la veille de la fermeture de l’usine et des congés annuels, trois syndicats (CGC, FO, SPI/GSEA) ont apporté leur soutien aux patrons et signé ce recul social (gel des salaires, mobilité obligée, etc.). Un seul des syndicats « représentatifs » n’a pas signé : la CGT. La section SUD, non représentative pour l’instant, avait proposé aux autres syndicats, sans succès, d’organiser une action collective contre l’accord avant qu’il ne soit définitif !


30 août 2012


En PDF : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/4pPSA.pdf

Il y a bien un enjeu là, coordonner les luttes des différents sites, afin qu’elles ne se cantonnent pas
à chaque site de PSA, ou d’une entreprise sous-traitante à une autre.
Et evidemment au dela, avec les Fralib et autres sites, car dans la mesure ou une intersyndicale de circonstance fera "temps fort" habituel en une manif début octobre, il est clair que cette question en auto-organisation et coordination est la piste à explorer...
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