New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede conan » 31 Juil 2009, 17:20

Tout à fait d'accord !!!
Une fois de plus, les syndicats de merde incinèrent les liens de lutte, conduisant leurs troupes à déposer leur espoir ou à défaut, leur rage du désespoir, dans l'urne funéraire d'une renonciation piteuse, et amère.
Nos vedettes (à claque) au pouvoir, en chiens de garde du vol institué, pavoisent sur ce qu'ils appellent la réussite du dialogue. Comme s'il y avait un dialogue possible entre des gens traités comme de la merde et ceux qui leur font caca sur la tête. Nos vedettes donc, la voix guillerette et bonnasse, parviennent une fois de plus, par une pirouette sémantique qui serait risible si elle ne mettait pas la justice répressive en jeu, à faire croire que la violence, c'est de se défendre dignement.
Au lendemain d'un rassemblement relativement enthousiaste, ayant pourtant démontré que se tissent des réseaux à la base, et où l'absence des instances des centrales syndicales s'est fait ressentir comme la confirmation d'une méprisable trahison pour ceux qui étaient encore assez crédules pour y croire, l'enjeu est pour les gens de cultiver ces liens chèrement acquis, cette autre voie possible que celle du mouroir que sont depuis trop longtemps devenues ces organisations-croupions du pouvoir.
A bas la coupe au bol ! Autogestion des luttes !
conan
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Breaking The Law » 31 Juil 2009, 17:40

Le grand gagnant dans cette histoire c'est l'Etat qui en versant ces primes criminalise les employés de new fabris , et aide les entreprises à s'en sortir avec un syndicalisme au rabais. Et ce qui me dérange c'est que les ouvriers acceptent un an de salaire et se taisent , cela montre l'abscence de solidarité collective avec des syndicats aux ordres et une forme d'opportunisme individualiste qui ne mene pas à grand chose. Dans un an j'imagine déjà des reportages d'anciens ouvriers travaillant dans l'automobile qui en chient pour trouver un boulot ...
Breaking The Law
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 01 Aoû 2009, 13:16

3 photos de jeudi dernier...

New Fabris : "On peut parler de conflit désespéré"
LE MONDE | 01.08.09 | 14h15 • Mis à jour le 01.08.09 | 18h39

Les salariés de l'équipementier automobile New Fabris à Chatellerault (Vienne) ont voté, vendredi 31 juillet, la fin du conflit, et ont renoncé à mettre à exécution la menace de faire exploser leur entreprise avec des bonbonnes de gaz. Confrontés à des fermetures de sites et à des licenciements, ceux de Nortel à Châteaufort (Yvelines) ont exercé une pression identique auprès de la direction, tandis que des cadres de Michelin ont été séquestrés à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire).

Risque-t-on d'assister à la recrudescence de conflits durs, "désespérés" ?

Les possibilités de dérapage existent toujours, mais elles sont à nuancer du fait des cadres collectifs qui semblent prédominants dans ces luttes. Cela dit, il existe des différences dans ces conflits. Concernant les New Fabris, on peut parler en effet de conflit "désespéré". Là, les salariés ont manifestement intégré qu'ils auraient beaucoup de mal à retrouver un emploi. C'est aussi un conflit de la dignité, car ils réclament la même chose que ce que les collègues d'une autre entreprise sous-traitante de l'automobile, Rencast, appartenant au même groupe qu'eux, ont obtenu. Ils ne comprennent pas pourquoi il y aurait "deux poids, deux mesures".

Chez Nortel, ce n'est pas exactement la même chose. Les cadres et salariés de l'entreprise sont en région parisienne, et auront probablement plus de chances de retrouver un emploi que les New Fabris à Châtellerault. Et ce n'est qu'après les échos de la presse relatant l'exemple des New Fabris qu'ils ont décidé de mettre en scène une menace similaire pour attirer l'attention des médias et obtenir la tenue d'une réunion.

Le rôle des médias est important ?
Oui. Dans les deux séquences d'actions et de séquestrations de mars-avril et depuis dix jours, les médias ont joué un rôle très important. Les salariés les instrumentalisent afin de modifier le rapport de forces. Ils ont compris qu'il fallait du spectaculaire pour qu'on parle d'eux. Ce qui n'est pas nouveau, si on se rappelle la lutte des Cellatex en 2000 dans les Ardennes.

Les représentants syndicaux sont présents dans ces luttes, mais les confédérations sont discrètes. Sont-elles débordées ?
Manifestement, les confédérations renvoient sur les fédérations professionnelles, et semblent mal à l'aise. Les délégués syndicaux, les représentants du personnel sont présents dans ces conflits, et tentent de contrôler la situation.

Au niveau national, les syndicats sont mal à l'aise, parce qu'en revendiquant des primes de licenciement, extralégales, plus importantes, les salariés vont à l'encontre de ce que les syndicats prônent traditionnellement : la sauvegarde des emplois, le reclassement. Dans le même temps, ils ne peuvent pas condamner ces revendications, plutôt réalistes et soutenues par leurs délégués sur le terrain.

Dans ces conflits, les salariés disent :"Si les patrons veulent fermer la boîte, qu'ils le fassent mais qu'ils payent un maximum." Ils ont intégré que l'emploi était perdu, et ils veulent s'assurer pour un avenir incertain. En clair, ils veulent des sous pour vivre, et pas des grands discours sur le reclassement ou la formation professionnelle. Pour eux, ces injonctions au changement invalident leur expérience professionnelle, nient la qualité de leur travail, et même, pour certains, leur raison d'être.

Ces conflits sont isolés. Peuvent-ils trouver des relais dans les actions prônées par l'intersyndicale qui réunit les huit grandes organisations de salariés ?
Ce type de conflit est par nature local, réactif. Les salariés sont dos au mur, ils n'ont aucune perspective et ne se posent pas la question de modifier la politique économique du gouvernement, l'un des objectifs de l'intersyndicale. Celle-ci s'est heurtée à un mur, et n'a pas réussi à infléchir la politique du gouvernement. Peut-être les syndicats n'ont-ils pas assez montré leurs muscles ? Ils ont réussi d'énormes manifestations, mais les ont tellement espacées qu'ils n'ont pas entretenu l'espérance d'une modification de la situation. Comment inverser la tendance ? C'est la question que doivent résoudre les syndicats, en offrant des perspectives collectives, en proposant un autre mode de développement économique.

Le discours sur la "bonne santé du dialogue social" est-il pertinent ?
On n'arrête pas de mettre en scène un dialogue social idéalisé, où le conflit ne s'exprimerait pas. Or conflit et négociation ne sont pas forcément antagonistes, et la plupart des luttes actuelles visent justement à obtenir de nouvelles négociations. Il est illusoire de prôner, en toutes circonstances, le dialogue à froid, en niant l'existence de rapports de force. Devant tant de licenciements, il serait plus inquiétant que personne ne proteste.

Propos recueillis par Rémi Barroux Article paru dans l'édition du 02.08.09.

AFP/ALAIN JOCARD
Une ancienne salariée de New Fabris en larmes à l'issue de l'assemblée générale de vendredi 31 juillet qui a entériné la fin du mouvement en échange d'une prime de 12 000 euros.


A Châtellerault, l'amertume et la résignation des salariés de New Fabris
LE MONDE | 01.08.09 | 14h15 • Mis à jour le 01.08.09 | 18h39

RÉAGISSEZ (1) CLASSEZ IMPRIMEZ ENVOYEZ PARTAGEZ

Châtellerault (Vienne) Envoyée spéciale

Acrochées aux grilles de l'usine de New Fabris de Châtellerault (Vienne), des paires de chaussures de sécurité remplies de fleurs fanées se balancent au vent, symbole dérisoire d'une mort sociale annoncée. Vendredi 31 juillet, "Fabris c'est fini". En cette fin de matinée, la petite cinquantaine d'ouvriers qui ont passé la nuit dans l'usine ne se font plus d'illusions sur l'issue de la journée, mais espèrent encore que le prix de leur "dignité" dépassera les 11 000 euros brut d'indemnité supra-légale, arrachée à leurs principaux clients, Renault et PSA.

Carrure de déménageur, Dominique Brugier, 38 ans et "huit ans de boîte", ne se lasse pas de montrer son usine. Une dernière fois. "Le robot tout neuf qui a servi trois semaines", "les 300 machines", "les 22 000 m2 de l'atelier" où flottent encore çà et là, au détour des travées, les odeurs d'huile et de métal froid. "Il y avait du savoir-faire, les Fabris c'était des bosseurs". "12 000 euros net ?" La rumeur enfle, ce serait la dernière proposition du ministre de l'industrie, Christian Estrosi. On est loin des 30 000 euros demandés par les salariés. "Partir comme ça, ça fait mal au coeur." Françoise Daget, 56 ans est une des rares ouvrières de Fabris. La gorge nouée, elle se rappelle comme beaucoup "qu'ici il y a eu jusqu'à 750 salariés dans les années 1990". Belle réussite alors que cette entreprise, créée en 1947 par les deux frères Fabris, Eugène et Quentin.

"TÊTE HAUTE"

Leur atelier de 32 m2 avait prospéré jusqu'à devenir, il y a moins de dix ans, le deuxième groupe européen d'usinage automobile. Une époque révolue, celle d'avant la crise, d'avant les rachats à répétition et les plans sociaux en cascade, cinq entre 2003 et 2007, et la fermeture sous le dernier repreneur, le groupe italien Zen. Depuis l'annonce, le 16 juin, de la mise en liquidation judiciaire, Françoise est venue tous les jours. Fidèle à ses horaires de travail (5 heures/13 heures). Mais après plus d'un mois et demi de lutte et une menace de faire sauter l'usine, la fatigue et le désarroi se lisent sur son visage.

" Vous pouvez être fiers de vous. On pourra se balader à Châtellerault, dans les rues de France et de Navarre avec la tête haute. On ne se sera pas fait virer comme des merdes." Guy Eyermann, délégué CGT et leader du mouvement prend la parole avant le vote à bulletin secret. A 13 h 30, le couperet tombe dans un silence glacial. Beaucoup de salariés cachent leur émotion derrière des lunettes teintées. Sur les 235 votants, 204 ont accepté le protocole de fin de conflit et la prime de départ de 12 000 euros, nette de toutes cotisations, impositions ou prélèvements.

"BESOIN DE ME VIDER LA TÊTE"

Chaque salarié aura aussi droit au Contrat de transition professionnelle, (CTP) un dispositif de reclassement qui permet de conserver 95 % de son salaire net pendant douze mois, et de bénéficier d'une aide à la recherche d'emploi. 259 Fabris sur 366 y ont déjà souscrit, sans illusion.

Le bassin de Châtellerault enchaîne depuis de longs mois les annonces de plans sociaux et de chômage partiel. 2 400 emplois seraient menacés à terme. Sur la zone industrielle nord, à deux pas de l'usine Fabris, 180 licenciements sont prévus chez Valeo, 76 chez Magnetti-Marelli, deux équipementiers automobiles, 84 chez Isoroy, une entreprise de bois, presque autant chez Fenwick, fabricant d'engins de levage. Se reconvertir ? Noël, dit Nono, préfère en rire. "Quand je me suis présenté à l'entretien du CTP, on m'a dit : "Si vous voulez, il y a une place de boucher après-demain dans une grande surface." Après trente ans dans la sidérurgie, entendre ça !" D'autres s'accrochent à un projet, une envie. "Je vais peut-être voir du côté de tout ce qui est énergie renouvelable, réfléchit Jean-François Laterrière, 48 ans et une formation d'électricien. Mais avant, j'ai besoin de me vider la tête."

Dans le réfectoire, le dernier "apéro" touche à sa fin. On se remémore les bons moments, on se promet de rester en contact, on se dit qu'il faut tenir et que des jours meilleurs reviendront. Certains pleurent, aussitôt réconfortés à grand renfort d'accolades. Patrice, 52 ans et 22 ans de travail de nuit, est retourné à l'atelier pour prendre quelques photos " en souvenir".

Benoît essuie une larme. Bravache ce matin, il a tenu à mettre son tee-shirt noir, celui qui "avait fait rigoler les copains de l'atelier, la première fois qu'il l'avait porté". Sur le devant, une simple inscription en lettres blanches : "Bosser tue".

Catherine Rollot
Fichiers joints
7 cars CRS + 1 Police nationale.jpg
7 cars CRS + 1 Police nationale.jpg (95.39 Kio) Vu 2284 fois
Propriété Renault bis.jpg
Propriété Renault bis.jpg (89.27 Kio) Vu 2283 fois
Propriété Renault.jpg
Propriété Renault.jpg (97.95 Kio) Vu 2273 fois
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 02 Aoû 2009, 22:36

New Fabris: Estrosi veut créer 400 emplois à Châtellerault il y a 4 heures 41 min Reuters

L'Etat aidera à créer 400 emplois à Châtellerault (Vienne), où les salariés licenciés de New Fabris ont renoncé à faire exploser une usine en échange d'une prime, déclare le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Lire la suite l'article

Dans un entretien au Journal du Dimanche, il promet en outre d'agir contre la disparition de sites français de Molex et de Sanofi Aventis.

A Châtellerault, les 366 salariés du sous-traitant automobile New Fabris ont mis fin vendredi à un conflit d'un mois en acceptant une prime de 12.000 euros, en plus de près de 20.000 euros d'indemnités et de contrats de transition leur assurant 95% de leurs anciens salaires pendant un an.

"Je vais tout mettre en oeuvre pour contribuer à y créer 400 emplois dans les six à huit mois", déclare Christian Estrosi, promettant de se rendre sur place à la rentrée pour évoquer la situation avec les salariés licenciés.

S'agissant de Molex, qui envisage une délocalisation en Slovaquie, "la crise est peut-être un prétexte pour les dirigeants américains", dit Christian Estrosi.

"Je vais tout faire pour qu'ils acceptent de céder l'activité à l'un des deux repreneurs déjà en lice", ajoute-t-il, précisant qu'il rencontrera les dirigeants de l'équipementier automobile le 25 août.

Pour les quatre sites Sanofi menacés de fermeture, "je vais me battre", dit le ministre de l'Industrie.

"J'ai déjà obtenu du P-DG de Sanofi France que le site de Porcheville (Yvelines), sur lequel pesaient les plus gros risques, ne fermera pas. Il restera à Sanofi ou sera cédé à un repreneur qui s'engagera à ne pas licencier", ajoute-t-il.

"Quant aux trois autres sites, j'y travaille et j'ai très bon espoir."

Jean-Baptiste Vey
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Alayn » 03 Aoû 2009, 04:45

Nico37 a écrit:J'oubliais parmi les délégations SONAS La Souterraine...


Bonsoir ! Yes, et çà c'est une entreprise de la Creuse qui lutte aussi depuis des mois, quasiment seule... Z'étaient devant le Tribunal de Guéret encore l'autre jour, une trentaine... à passer du Jean-Jacques Goldman sur une sono pourrie: "Il suffira d'un signe..." (arf !)

Et au secours ! J'étais à côté ! Je savais pas trop si il fallait que je déploie mon drapeau noir (j'en ai toujours 1 de secours dans la bagnole ! arf !) ou s'il fallait que je l'utilise (il est monté sur un bon manche de pioche: ourf !) pour taper sur leur sono de m...

Ce qui est clair et limpide dans la plupart de ces luttes, c'est que les 2 principales revendications sont toujours les mêmes:
-soit pérenniser l'emploi et donc le salariat, la soumission et l'exploitation et l'esclavage moderne.
-soit obtenir des primes de licenciements (des miettes en fait).

Ca va pas plus loin.
Je leur est foutu sous le nez quand même quelques autocollants anars style "grève générale !": arf !

C'est dans ces moments-là qu'on voit toute l'ampleur du "dilemme" (et bien d'accord avec "Les amis du négatif..."): la plupart du temps, les salarié(e)s ne veulent pas changer le système intrinsèquement, ils/elles veulent juste conserver leur emploi et leur pouvoir d'achat !
Voilà la sinistre vérité !
En + d'être manipulés par des syndicats comme la CGT !
Mais c'est sûrement pas des révolutionnaires !

Salutations Anarchistes !
Alayn
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Kartoch » 03 Aoû 2009, 05:35

Y a toujours un tribunal à Guéret ? Dati est pas passée par là ? ^^


Ouaip, c'est sans doute la triste vérité... Mais les ouvriers, qui ont quand même encore la volonté de ne pas se laisser complètement entuber (une demie-solution, c'est mieux que la passivité totale, non ?), ne sont sans doute pas entièrement responsables de leur absence de conscience révolutionnaire, et j'ai quelques scrupules à les blâmer.

A part ça, chui assez d'accords avec toi, les révolutionnaires se font rares, on le sait :(
Avatar de l’utilisateur-trice
Kartoch
 
Messages: 147
Enregistré le: 24 Avr 2009, 13:07
Localisation: Montpellier (34)

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Alayn » 03 Aoû 2009, 05:57

Bonsoir ! Ben voui Kaptow (toi qui connais la Creuse) y'a toujours le tribunal à Guéret: c'est celui d'Aubusson et de Bourganeuf qui ont sauté ! (arf !)
Même la prison de Guéret, elle va fermer: tout le monde à Limoges ! Hop ! (ourf !)

Bon, bref, pour en revenir au thème du topic, je crache pas sur les luttes salariales (c'est mieux que rien certes...quoique...), je pense qu'elles sont juste une impasse du fait surtout de leurs revendications réformistes, à courte vue, et sont pas fondamentalement révolutionnaires.

Et çà, on le constate tous les jours !

Et effectivement, je pense que c'est une des tâches du mouvement anar d'amener dans ces milieux l'idée de l'abolition du salariat, de la grève générale autogestionnaire et expropriatrice, etc...

C'est pas gagné...
Salutations Anarchistes !
Alayn
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Kartoch » 03 Aoû 2009, 06:06

Ils vont bien pouvoir se serrer tous à Limoges, c'est pas comme si les prisons étaient sur-peuplées... :twisted:

Je sous-entendais pas que tu crachais sur eux, t'inquiètes. Je suis assez d'accords avec toi, c'est ce que j'entendais par "demie-solution" : on ira pas loin avec ça.
Avatar de l’utilisateur-trice
Kartoch
 
Messages: 147
Enregistré le: 24 Avr 2009, 13:07
Localisation: Montpellier (34)

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 03 Aoû 2009, 10:30

Reste à avoir une méthode crédible sans être extérieur aux luttes d'une part et ne pas oublier d'autre part que ce sont des petites boîtes isolées qui rêvent de faire un coup à la Continental...
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 04 Aoû 2009, 20:15

Les charognes... c'était 11.000€... bruts :!:
Le gouvernement avait, en effet, choisi de lâcher du lest, en acceptant, juste avant le scrutin, de faire passer la prime extralégale de licenciement de 11 000 euros brut à 12 000 euros net pour chacun des 366 salariés.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 04 Aoû 2009, 21:27

Comme je te l'ai déjà signalé par mp, la CGT NF était opposée à un accord... Ils étaient sans aucun doute pour au moins une partie d'entre eux dans les 24 qui ont voté contre... Les salariés après 6 semaines de lutte étaient sur les rotules, faut pas seulement poser la question des bureaucraties syndicales et politiques mais aussi de notre action solidaire concrète...
Une partie des photos prises jeudi dernier : http://www.flickr.com/photos/38211307@N ... 1819655907
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 07 Aoû 2009, 00:31

"Collectif contre les patrons voyous et licencieurs. Guy Eyermann, ex-porte parole des Fabris en lutte

Chers camarades

Pour différentes raisons (en particulier sa venue tardive près d’un mois et demi après la fermeture et le début de l’occupation de l’usine), la manifestation du 30 juillet à Châtellerault en solidarité avec les New Fabris n’a pas été suffisante pour empêcher que le dénouement du conflit se fasse au détriment des
travailleurs et au profit des patrons voyous, ceux de New Fabris mais surtout ceux de PSA et de Renault eux-mêmes.

Organisée en plein milieu de l’été, alors que beaucoup d’entreprises étaient déjà en congé, le nombre de délégations venues de Châtellerault et de la Vienne,
mais aussi et surtout de bien d’autres régions de France, a cependant souligné le sentiment d’avoir été abandonnées qui domine dans beaucoup d’entreprises en lutte.

Car depuis longtemps, mais encore plus ces 12 derniers mois, c’est bien de l’isolement qu’ont aussi été victimes les salariés des entreprises qui subissent
des licenciements, des plans sociaux ou des fermetures de site.

Cette manifestation a également prouvé que beaucoup sont prêts à passer à l’action concrète à condition qu’on fasse appel à eux.

Elle a prouvé enfin l’importance d’établir des liens à la base, entre les entreprises elles-mêmes, afin de permettre de susciter la réaction de tous et de toutes quand l’une de ces entreprises est attaquée. Or tout le monde le sait, les attaques qui redoublent déjà en cet été vont encore se multiplier à la
rentrée.

C’est pourquoi les Fabris ont lancé le 30 juillet l’idée d’un collectif contre les patrons voyous et licencieurs.

A ce collectif, des délégations présentes le 30 juillet ont déjà dit qu’elles étaient prêtes à apporter leur adhésion comme celles de la CGT Ford Blanquefort
ou de l’intersyndicale CFDT-CGT-CFTC de Freescale à Toulouse.

C’est également le cas d’autres entreprises qui ne pouvaient pas être présentes à la manifestation comme la CGT Merlin-Gerin dans les Alpes, la CGT Michelin à Cholet, la CGT Philips à Dreux, la CGT IBM à La Gaude ou encore le Collectif de Résistance Ouvrière qui regroupe plusieurs entreprises de la Meuse et de la Haute Marne (Sodetal, Mc Cormick, Ellat, Ebrex, Rocamat).

Et davantage encore, ces 2 dernières semaines, de nombreuses délégations ont affirmé leur intérêt pour l’initiative des Fabris : la CGT Molex à Villemur, la
CGT SKF à Fontenay Le Comte, SUD Renault à Guyancourt, la CGT PSA Saint-Ouen, la CGT Continental à Compiègne, la CGT de la Caisse Des Dépôts, l’USM CGT des chantiers navals de Saint-Nazaire, la CGT et la CFDT de TDF (Télédiffusion De France), le syndicat FO du centre d’appels du Club Med à Saint Ouen, la CGT Renault Cléon, etc.

Cela confirme la nécessité de celle-ci. Nous entendons bien la maintenir et la développer.

Le but de cette lettre est de confirmer les premiers liens noués entre nous, voire de les établir.

Ce sont ces liens qui permettront au collectif de remplir d’abord son rôle d’informateur (faire connaître aux autres la situation de chaque boîte menacée)
et peut-être ensuite celui d’organisateur de l’action (relayer les appels et les propositions d’action et de lutte d’ensemble qui pourraient être lancés à partir
de telle ou telle boîte menacée).

Pour renforcer et confirmer le réseau que nous avons commencé à tisser avec cette idée de collectif, nous aurons certainement à proposer prochainement une rencontre entre nous qui pourrait se faire autour d’une des équipes militantes représentant une entreprise adhérente au réseau.

Et d’ores et déjà nous proposons de soutenir toutes les initiatives, quelles que soient leurs modalités et leurs formes, qui veulent contribuer, comme la nôtre, à aller dans le sens de la convergence, de la coordination et de l’extension des luttes comme le débat-concert organisée le 5 septembre à Blanquefort par la CGT Ford ou la manifestation du 17 septembre à la Bourse de Paris appelée par les fédérations CGT de la Chimie et de la Métallurgie.

En espérant que votre réponse sera que, comme nous, vous souhaitez renforcer nos liens afin que nous ne restions plus rester isolés chacun dans notre usine, bureau ou chantier face à des patrons et un gouvernement qui eux sont fermement unis comme l’a montré l’alliance Estrosi-PSA-Renault contre les Fabris.

Fraternelles salutations Guy Eyermann, ex-porte parole des Fabris en lutte"


Appel du COLLECTIF DE RESISTANCE OUVRIERE

Meuse et Haute-Marne
Face à la gravité de la situation sociale et aux licenciements, face au culot et au mépris du gouvernement et de la classe politique, il faut une réaction puissante et massive.
Ce n’est pas avec quelques manifestations ponctuelles que nous aurons une chance de les faire fléchir, mais bien en recherchant le blocage général.
C’est pourquoi il faut nous rassembler et ne plus rester chacun dans son usine ou dans sa ville :
Ce n’est qu’en nous fédérant et en organisant nous-mêmes la riposte que nous pouvons espérer gagner !

NOUS, salariés d’entreprises qui licencient ou vont le faire, chômeurs ou en passe de l’être, révoltés par l’injustice qui nous est faite et par l’absence de morale de nos patrons comme de nos dirigeants politiques , avons décidé de nous rassembler pour AGIR.

Nous lançons donc un collectif de résistance, qui vise à rassembler tous ceux qui veulent lutter :
- ouvriers d’usines qui ferment, restructurent ou délocalisent
- salariés du public et du privé qui subissent leur prétendue crise
- exclus, précaires, chômeurs et exploités de toutes sortes
Notre but : organiser des actions fortes et visibles qui redonnent confiance aux travailleurs de ce pays, et leur donnent envie de rejoindre le mouvement, de l’amplifier et de le généraliser.

Le pire c’est ne rien faire et c’est malheureusement ce que nous proposent aujourd’hui nos directions syndicales, engluées dans leurs discussions, bilans et négociations à la même table que le gouvernement et le patronat alors qu’on sait très bien que ce sont nos adversaires et qu’ils ne comprennent qu’un seul langage : celui du rapport de force !

Notre collectif, nous le voulons donc indépendant afin de décider nous mêmes de nos actions et de la façon de les mener.
Même si nous accepterons bien entendu tous les soutiens, qu’ils émanent des unions syndicales locales, des syndicats isolés, ou des partis politiques qui sont pour que la lutte se construise et s’organise au plus vite, sans attendre les échéances électorales.

Que ce soit à titre individuel, en tant que groupes de salariés ou en tant que sections syndicales de boîtes, REJOIGNEZ NOUS !

Prochaine action : le 17 septembre 2009 à la Bourse du travail à Paris avec les Good Year

Prochaine réunion d’information : le vendredi 4 septembre 2009 à Saint-Dizier maison des Syndicats

Contact au 03.29.78.84.90 ou au 06.22.05.09.24

D’ores et déjà nous ont rejoint des salariés de
SODETAL Tronville en Barrois (55)
MC CORMICK (52)
ELLAT (55)
EBREX (55)
ROCAMAT (55)

Né en Meuse Hte Marne, notre collectif a vocation à s’étendre régionalement et nationalement.
Nous sommes notamment en contact avec les PSA de Mulhouse, les Conti de Compiègne, les Good Year d’Amiens , les TTBM d’Epernay et les Michelin de Clermont
Nous avons déjà participé à des manifestations communes et étudions les moyens d’amplifier et de faire converger nos luttes.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede vroum » 17 Aoû 2009, 16:35

Délégué CGT: "Thibault est une racaille"
AFP
17/08/2009 | Mise à jour : 13:17 |

Xavier Mathieu, délégué CGT de Continental à Clairoix, a traité de "racaille" aujourd'hui sur France Info, "les Thibault et compagnie", s'en prenant ainsi au secrétaire général de son organisation syndicale Bernard Thibault.

"La CGT, on les a pas vus. Les Thibault et compagnie, c'est juste bon qu'à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases. Ils servent juste qu'à ça, toute cette racaille", a déclaré M. Mathieu.

"Ca fait quatre mois que je ronge mon frein, que je dis rien parce que je suis obligé, par rapport (...) aux ouvriers, aux collègues. Thibault, on l'a jamais vu, on n'a jamais eu un appel. Trouve moi une interview (...) où il cite le mot +Continental+. Jamais!, a-t-il ajouté.

Xavier Mathieu s'en était déjà pris à Bernard Thibault et à son homologue de la CFDT François Chérèque, lors d'une manifestation des "Conti" à Paris fin juin, leur reprochant leur absence. "Les Thibault, les Chérèque ne sont pas là (...) Il faudrait leur dire que c'est eux qui devraient être là aujourd'hui et ils préfèrent frayer avec le gouvernement", avait-t-il lancé au micro.
vroum
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede conan » 17 Aoû 2009, 17:19

C'est bien d'oser dire un peu la vérité. Ce serait encore mieux si le Mathieu n'attendait plus rien de représentants quels qu'ils soient. Dans son analyse, il donne plutôt l'impression d'avoir envie d'une autre personne pour représenter la cégète, afin de venir soutenir comme une espèce d'autorité spectaculaire, que d'abolir la bureaucratie. Enfin, on progresse un peu... encore un effort, kamarad ! :lol:
conan
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede edeffi » 17 Aoû 2009, 21:56

Pour une fois que personne n'en parle il va peut être vraiment y avoir une rentrée "chaude" :lol:
edeffi
 

PrécédenteSuivante

Retourner vers Monde du travail

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 52 invités