New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Pïérô » 17 Aoû 2009, 22:29

on dit çà depuis longtemps...
Du côté des directions syndicales, le calendrier commence à ressembler à celui de l'an dernier...
Par contre il y a dans ce qui ce passe à la base des remous, pas encore assez importants et surtout pas encore assez coordonnés pour porter de manière suffisamment significative, mais intéressants, à suivre, et à soutenir et dans lesquels il ne nous faut pas être absents, parce qu'il est aussi question d'auto-organisation. C'est d'ailleurs partant de cette réflexion et armés aussi d'une certaine pratique et expérience que l'on voit émerger dans le mouvement libertaire des démarches qui pourraient être communes et unifiantes tant au niveau des libertaires qu'au delà, et qui pourraient aussi faire mouche, tout en construisant de la dynamique autogestionnaire, expropriatrice et révolutionnaire. Voir dans ce cadre le topic, dans la rubrique débats de société, "Licenciements, délocalisations/ socialisation, expropriation" : viewtopic.php?f=10&t=2552
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede edeffi » 17 Aoû 2009, 22:35

Je répondai à la suite de conan, à ce post de vroum:
http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=11&t=2407&st=0&sk=t&sd=a&start=20#p44436 :wink:

Comme ça a changé de page c'est pas très clair (et le post de vroum serait peut être mieux dans un autre topic mais bon, je fais confiance aux modos pour ranger tout ça, si besoin :wink: )
edeffi
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 18 Aoû 2009, 00:32

conan a écrit:C'est bien d'oser dire un peu la vérité. Ce serait encore mieux si le Mathieu n'attendait plus rien de représentants quels qu'ils soient. Dans son analyse, il donne plutôt l'impression d'avoir envie d'une autre personne pour représenter la cégète, afin de venir soutenir comme une espèce d'autorité spectaculaire, que d'abolir la bureaucratie. Enfin, on progresse un peu... encore un effort, kamarad ! :lol:

Plus que de représentation, c'est surtout une marque de confiance dans les institutions ouvrières récupérées par la bourgeoisie que je note au lieu d'assumer un discours oppositionnel dans la CGT et de dire effectivement qu'il ne faut pas compter sur la bureaucratie qui est notre ennemi commun...
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 23 Aoû 2009, 18:05

Solidaires répond à l’appel des « New Fabris en lutte »

Aussitôt connu l’appel à créer un collectif unifiant les luttes, l’Union syndicale Solidaires a fait part de son soutien, de sa
disponibilité, sa volonté de s’impliquer, en écrivant à celles et ceux qui avaient pris cette initiative :

Oui, il faut coordonner nos luttes !
Les camarades de l’Union syndicale Solidaires présent-e-s à la manifestation du 29 juillet à Châtellerault nous ont fait part de
l’annonce de la création d’un collectif rassemblant les salarié-e-s en lutte à travers tout le pays ; annonce faite lors de cette
manifestation, et ceci en présence de délégations de plusieurs entreprises de divers secteurs d’activité, ce qui, déjà, montre une
réalité incontestable. Mais bien évidemment, et nous ne doutons pas que ce soit aussi votre préoccupation, cette initiative doit
se développer. Elle répond à une des nécessités pointées par les organisations de Solidaires lors de récentes réunions nationales
faisant le bilan des mouvements de l’année écoulée.

L’Union syndicale Solidaires :
   Apporte son soutien à la création de ce collectif.
   Appelle les organisations membres de Solidaires, à contribuer à y donner toute l’envergure souhaitable, en le faisant
connaître aux salarié-e-s, en proposant de le rejoindre.
   Entend participer à son développement, en mettant au service des travailleurs/ses en lutte l’outil syndical.
   Souhaite que l’ensemble des organisations syndicales nationales apportent leur soutien au collectif.

Nous sommes bien entendu disponibles, et demandeurs, pour une rencontre avec vous, afin de discuter des modalités les plus
efficaces pour renforcer la dynamique vers la coordination des luttes et un mouvement national interprofessionnel.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 26 Aoû 2009, 19:10

Portail NRCO sur la crise des équipementiers auto : des 10aines d'articles consultables gratuitemement

Xavier Mathieu persona non grata a la fête de l’huma.... vendredi 28 août 2009 (23h37)

Politique Amis de l’Huma à la Fête : le débat sans l’insulte

Les Amis de l’Humanité, depuis bientôt quinze ans, animent des rencontres très ouvertes, en particulier à la Fête de l’Humanité. Ces débats n’ont jamais été entachés, dans leur préparation, par des qualificatifs insultants proférés à l’égard de responsables syndicaux ou politiques quels qu’ils soient. Pour une raison évidente : l’insulte tue la parole, nie le débat, discrédite la controverse des idées. Il doit en être encore ainsi, s’agissant du respect des personnes, pour la prochaine Fête de l’Humanité.
Le samedi 12 septembre, à 17 heures, dans l’espace des Amis de l’Huma, trois personnalités de l’Appel des appels (Roland Gori, Serge Portelli, Philippe Meirieu) ont été invitées dès le mois de mai à rencontrer, à propos des conflits du premier semestre 2009, des leaders de luttes ouvrières dans des usines frappées par des décisions de fermeture : Pierre Piccarretta pour Caterpillar à Échirolles et Xavier Mathieu pour Continental à Clairoix. Ce dernier, critiquant durement la stratégie de la direction de la CGT, son organisation syndicale, ce qui est son droit, a qualifié dernièrement Bernard Thibault et « compagnie » de « racaille ». Un mot qui a dépassé sa pensée ? Il vient de « regretter » le mot, employé par Nicolas Sarkozy, pour lui préférer, concernant le dirigeant de la CGT, celui de « parasite ». On comprendra, dans ces conditions, que Xavier Mathieu ne puisse encore être l’invité de la Fête de l’Humanité, en particulier dans l’espace des Amis de l’Huma. Le fait est regrettable, mais l’inverse serait inacceptable.

secrétaire de la société des Amis de l’Humanité

Charles Silvestre
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede JPD » 29 Aoû 2009, 17:30

Chatellerault, "New Fabris" contre les patrons voyous
samedi 29 août 2009


Communiqué du Collectif contre les patrons voyous et licencieurs (29 août)

Fermetures de sites, licenciements, suppressions d’emplois, départs prétendument volontaires… : la vague de licenciements commencée en début d’année a continué cet été. Elle marquera certainement la rentrée de septembre, rendant encore plus urgente la nécessité de ne plus se battre seul chacun dans notre coin et celle d’une riposte commune et d’ensemble. Pour la préparer, il est plus nécessaire que jamais de coordonner les luttes et, dans un premier temps, celles des entreprises directement menacées, comme l’ont proposé les salariés de New Fabris en appelant fin juillet, lors de la manifestation de ces entreprises à Châtellerault, à la création d’un collectif contre les patrons voyous et licencieurs.

La riposte commune commence évidemment par la solidarité avec ceux qui sont menacés par la répression pour avoir entrepris le combat. Le TGI de Compiègne doit rendre son jugement contre 7 camarades de Continental le 1er septembre. En soutien aux “Conti”, nous appelons donc à être le plus nombreux possible dès 8 heures devant le TGI de Compiègne (Place du Château) ce mardi 1er septembre 2009.

Par ailleurs, la CGT de Ford Blanquefort organise une rencontre entre les salariés et les militants syndicaux des entreprises victimes de suppressions d’emplois, dans le but de renforcer leurs liens et d’avancer vers la coordination des luttes et d’un collectif. Cette initiative prolonge l’appel des New Fabris. C’est pourquoi ceux qui ont lancé cet appel et ceux qui y ont déjà répondu appellent à participer largement à cette rencontre. Rendez-vous : samedi 5 septembre 2009 à 14 heures – salle polyvalente Fongravey – 26, rue Jean Moulin – 33290 Blanquefort (banlieue Nord de Bordeaux).

Collectif contre les patrons voyous et licencieurs – 29 août 2009

tiré de http://oclibertaire.free.fr/
JPD
 
Messages: 334
Enregistré le: 30 Avr 2009, 05:20

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede conan » 30 Aoû 2009, 01:27

Merci JPD pour l'info.
Nico, j'ai cru à une blague d'abord. Mais venant du PCF, plus rien n'est surprenant, et surtout pas s'il s'agit de censurer l'un des animateurs du mouvement social ces derniers mois.
conan
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 06 Sep 2009, 22:26

Interview de Guy Eyermann (délégué CGT New Fabris) dans Sud Ouest du 5 septembre

Aujourd'hui, les ex-Ford organisent une journée « Tous ensemble » avec la venue des Celanese, Conti, Molex, et de Guy Eyermann, qui a perdu son travail chez New Fabris.

Pendant six mois, le délégué syndical CGT Guy Eyermann a été de tous les combats pour tenter d'empêcher la fermeture (ou du moins obtenir la reprise) de son usine, New Fabris. Mais il n'y a pas eu de miracle du côté de la zone industrielle nord de Châtellerault. Alors que la menace planait de faire sauter à la bonbonne de gaz les installations de l'équipementier de Renault et PSA le 31 juillet, la majorité des 366 ouvriers licenciés a décidé d'accepter la prime d'indemnités de 12 000 euros proposée par l'État (NDLR : les syndicats demandaient 30 000 euros).

Le nouveau chômeur Guy Eyermann sera présent au rendez-vous de Blanquefort fixé par les ex-Ford, ce samedi. Avec l'espoir commun de lancer un collectif de lutte pour l'emploi, dont la première pierre avait été posée lors de la manifestation nationale organisée par les New Fabris le 30 juillet dernier.

« Sud Ouest ». Dans quel état d'esprit venez-vous à Blanquefort ?

Guy Eyermann. Quelques salariés de l'ancienne usine Ford sont venus nous soutenir le 30 juillet à Châtellerault. C'est donc normal que je donne suite à leur invitation. Il s'agit également de partager pour pouvoir commencer à mettre en place un comité national des privés d'emploi, de planifier des convergences de luttes et de parler de solidarité qui s'avère de plus en plus nécessaire.

Mercredi, vous étiez aussi au tribunal de Compiègne, où six anciens ouvriers de Continental ont été condamnés pour le saccage de la sous-préfecture le 21 avril...

C'est exact. J'en ai profité pour prendre la parole et remettre sur la table ce comité qui sera dirigé par la base puisque là-haut, dans nos instances, on ne daigne pas bouger le petit doigt. Pour ce qui est de leur condamnation, elle est inadmissible. Entre trois et six mois de prison, 60 000 euros d'amende par personne, c'est vraiment cher payé pour des gens qui voulaient juste sauver leur emploi. On voit très bien qu'ils veulent en faire un exemple. Cela me rappelle le cas de La Rochelle il y a quelques années, où quatre syndicalistes avaient commis des dégradations à la préfecture. Ils avaient été condamnés à une peine de prison avec sursis et une amende. Les quatre avaient fait appel. Lors de celui-ci, une manifestation nationale de soutien avait été organisée à Poitiers - 20 000 personnes étaient présentes - et ils avaient été relaxés. Voilà ce que je souhaiterais pour les Conti. On en discutera à Blanquefort.

En parlant des Conti et de Xavier Mathieu, un des délégués syndicaux CGT condamnés, que pensez-vous du terme « racaille » qu'il a utilisé pour qualifier Bernard Thibault ?

Je ne serais jamais allé jusque-là. « Racaille » rappelle un certain gars qui a sorti ça et qui est devenu président de la République. Maintenant, je suis d'accord pour dire que Thibault n'a rien fait et laisse carrément tomber la base. Il est mieux dans les salons que dans la rue, avec les gens en lutte qui sont dans le pétrin. Nous, avant et depuis la fermeture de l'usine, nous n'avons eu aucun contact avec la Fédé. Seule l'Union départementale de Poitiers s'est un peu intéressée à notre sort.

Il faut dire qu'en haut lieu syndical, votre menace de faire sauter New Fabris n'a pas été bien interprétée...

C'était juste un moyen de pression. La Confédération n'a pas voulu comprendre. Philippe Martinez, qui s'occupe du secteur industrie automobile, aurait même déclaré récemment qu'il était contre les demandes d'indemnités et de primes. Mais nous aussi, on aurait préféré garder notre emploi et qu'il y ait un nouveau repreneur. C'est pour cela qu'on s'est battus pendant six mois.

Justement, que ressentez-vous un mois après la fermeture de l'usine ?

Il faut tourner la page. Nous avons déménagé les meubles que nous avions dans le local et chacun est parti de son côté. Avec une soixantaine d'anciens salariés, nous avons créé un comité des privés d'emploi Fabris. On va essayer de retrouver un emploi rapidement, quitte à mettre la pression auprès des politiques. Le but est de maintenir le contact et que personne ne reste seul dans son coin.

Avez-vous perçu les 12 000 euros qui vous ont été proposés ?

Non, mais j'ai reçu le jugement de liquidation du tribunal de Lyon et il est écrit que nous toucherons les 12 000 euros net, non imposables, le 7 septembre au plus tard.

Mardi, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, était à Châtellerault. L'avez-vous rencontré ?

Nous nous sommes rassemblés avec quelques-uns des anciens collègues. Il a reçu les quatre syndicats.

Que vous a-t-il dit ?

Comme d'habitude, il n'a fait que des promesses. Il est venu voir l'emplacement d'une nouvelle usine qui devrait voir le jour fin 2010 et qui serait prête à embaucher 370 personnes. Il nous a dit que priorité serait donnée aux 259 ex-employés de Fabris qui ont pris le CTP (contrat de transition professionnelle). Un CDI leur serait proposé au terme de celui-ci. Il doit revenir au mois de juin pour nous confirmer tout ça, et on espère, une fois de plus, qu'il tiendra ses engagements.

Par Jacky Sanudo.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede kuhing » 07 Sep 2009, 07:58

Nico37 a écrit:
Interview de Guy Eyermann (délégué CGT New Fabris) dans Sud Ouest du 5 septembre


En parlant des Conti et de Xavier Mathieu, un des délégués syndicaux CGT condamnés, que pensez-vous du terme « racaille » qu'il a utilisé pour qualifier Bernard Thibault ?
Je ne serais jamais allé jusque-là. « Racaille » rappelle un certain gars qui a sorti ça et qui est devenu président de la République.


C'est vrai que "raclure" aurait été plus précis.
Mais tout le monde n'est pas agrégé de grammaire et, les mots font encore partie de la propriété publique.
kuhing
 

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Nico37 » 31 Jan 2010, 11:41

New Fabris : 150 ex-salariés assistent à "l’enterrement de leur outil de travail"

CHATELLERAULT — Plus de 150 ex-salariés de l’équipementier automobile New Fabris, qui avaient menacé l’été dernier de faire sauter leur usine lors d’un conflit social, ont assisté mardi à Châtellerault à "l’enterrement" de leur "outil de travail" lors de la vente aux enchères du stock.

Dans l’immense atelier de l’usine et dans le froid, environ 400 personnes, des ex-salariés, acheteurs professionnels ou curieux, se promènent au milieu des lots en attendant le début de la vente publique.

1.101 numéros ont été classés, de la chaise de bureau au petit outillage jusqu’aux machines-outils et centres d’usinage pour pièces automobiles. Des industriels de toute la France et même d’Allemagne sont présents.

Le commissaire-priseur Jean-Claude Anaf demande le silence et lance la première enchère. Il est interrompu par Dominique Duval, ex-syndicaliste FO.

"Nous demandons la vente du lot pour un euro symbolique par salariés, soit au total 366 euros. C’est notre travail, notre sueur que vous vendez", crie-t-il, sous les applaudissements.

Le commissaire-priseur dit comprendre mais, précise-t-il "c’est hélas la finalité d’une procédure judiciaire". Il lance l’enchère.

Les ex-ouvriers, visage grave, assistent impuissants et un peu en retrait à la dispersion de leur outil de travail.

"Le 31 juillet, c’était la mort de New Fabris, aujourd’hui, c’est l’enterrement. C’est un crève-coeur de voir ce gâchis", lâche Christine, agent de production, 34 ans de maison.

Les enchères se poursuivent à travers l’atelier. "300 euros pour monsieur à lunettes, 500 à la casquette, allez petit, 800 euros. Adjugé !". Les lots partent sans difficulté.

"J’ai réalisé une bonne affaire. J’ai obtenu pour 800 euros du petit matériel qui vaut cinq à six fois plus", avoue Gabriel Coulot, patron d’une entreprise de mécanique de précision dans la Vienne.

"Nous sommes tous là pour faire une affaire. C’est terrible pour les Fabris", reconnaît Jean-Pierre Servier, venu de la région parisienne acheter machines et pièces détachées lors de la vente aux enchères du stock.

"C’est l’enterrement de New Fabris. Certains commencent aujourd’hui leur deuil", déplore Guy Eyermann, ex-délégué syndical CGT. "Moi, il y a longtemps que je l’ai fait", dit Jean-Claude Vannier, 45 ans, se disant "écoeuré par tant de gâchis".

L’argent récolté -"900.000 euros" selon le commissaire-priseur, "satisfait d’avoir mené à bien une vente pas facile au départ"- ira au liquidateur judiciaire pour payer les créanciers.

Cet été, les 366 salariés de l’entreprise placée en liquidation judiciaire avaient menacé de faire sauter l’usine avec des bonbonnes de gaz s’ils n’obtenaient pas une prime de 30.000 euros chacun. Fin juillet, ils acceptaient 12.000 euros. Aujourd’hui, seule une trentaine d’entre eux a retrouvé un travail, les autres sont en formation ou au chômage, selon les syndicats.

Les ex-salariés ont rendez-vous mercredi avec Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Le conseil régional s’est dit intéressé "par le rachat du bâtiment pour maintenir la vocation industrielle du site, chargé de mémoire".

Créée en 1947 par Eugène et Quentin Fabris, l’usine était au départ un petit atelier de mécanique qui fabriquait des arbres à came de machines à coudre.

Fabris s’est ensuite développé et diversifié pour compter jusqu’à 800 salariés au début des années 1990 avant d’être victime de la crise de l’industrie automobile.

De Didier BEYNAC (AFP) – le 26 janvier 2010


ÉCONOMIE 27/01/2010 À 00H00

New Fabris désossé aux enchères
Liquidation . A Châtellerault, les actifs de l’équipementier automobile ont été vendus hier.

Par XAVIER RENARD Envoyé spécial à Châtellerault (Vienne)

Ils étaient une centaine de salariés à assister hier au dernier chapitre de l’histoire de New Fabris, ponctuée par une vente aux enchères du matériel.

Le site de cet équipementier automobile de Châtellerault (Vienne), que les salariés avaient menacé de faire sauter l’été dernier suite à la liquidation prononcée le 16 juin par le tribunal de commerce de Lyon, sonne déjà bien vide. Et ce malgré la présence d’une armée de chefs d’entreprise, de leurs sbires et des commissaires-priseurs chargés de vendre les actifs de l’usine pour éponger une partie des dettes de Zen Group, l’actionnaire principal. La belle affaire : 400 lots à se partager à des tarifs défiant toute concurrence. Les palettes d’outils, les véhicules de fonction, comme cette camionnette taguée de slogans , les machines, les bureaux en placo et jusqu’aux bombonnes d’eau s’arrachent comme des petits pains.

Les salariés regardent ce spectacle de désolation sans résister. «Je suis venu voir les charognards. Les patrons des PME du coin n’ont même pas eu le cran de venir. Ils ont missionné leurs salariés», observe un ancien élu du comité d’entreprise. Il n’y aura pas d’empoignades avec les forces de l’ordre, pourtant venues en nombre.

Pour la forme, Dominique Duval, le délégué FO, balbutie une proposition : «Cédez-nous le tout pour 1 euro symbolique par ancien salarié, soit 360 euros. Cet outil de travail, c’est le nôtre !» Refus poli et solennel. Christian, neuf ans de boîte, préfère s’en prendre à Nicolas Sarkozy, qu’il a vu la veille à la télé, et surtout à Estrosi :«Un menteur. Il raconte qu’on a en majorité retrouvé du travail. Mais seulement 26 salariés sur 360 ont été reclassés.» Et ce n’est pas le rendez-vous pris avec Ségolène Royal, la présidente de Poitou-Charentes, qui va leur redonner espoir. «Il paraît qu’elle veut racheter les murs. Pour quoi faire ? Dans la Vienne, les entreprises ferment les unes après les autres», s’inquiète un petit groupe.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Pïérô » 03 Aoû 2010, 17:38

Ils ont manifesté, une centaine d'entres eux, devant la mairie de Chatellerault vendredi pour protester contre l’inertie des autorités. Sur les 366 licenciés, 26 sont partis en pré-retraite, seule une trentaine a retrouvé un emploi, d’autres sont en intérim ou en formation. 290 sont donc restés sur le carreau...
Par contre Guy Eyermann, ex-délégué syndical CGT, est depuis élu conseiller régional sur la liste PS de Ségolène Royal. Il était au rassemblement et s'occupait encore des déclarations à la presse.
çà doit pas l'embèter la double casquette...le plus étonnant c'est que les ouvriers ne l'entartent pas.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: New Fabris, les ouvriers sautent, l'usine aussi ?...

Messagede Pïérô » 05 Mar 2012, 03:21

.
"Au prix du gaz"

Silence des machines, paroles d'ouvriers

film documentaire écrit et réalisé par Karel Pairemaure

Image

Juillet 2009. Châtellerault. L’usine de sous-traitance automobile New Fabris vient d’être mise en liquidation judiciaire. Les ouvriers occupent l’usine. Ils envoient une dépêche à l’Agence France Presse :
« Les bouteilles de gaz sont dans l’usine. Tout est prévu pour que ça saute en l’absence d’accord au 31 juillet stipulant que chaque salarié recevra 30 000 € de PSA et Renault. Si, nous, on n’a rien, eux n’auront rien du tout ! » Les médias se précipitent dans la zone industrielle Nord. C’est là que tout à commencé… « Au prix du gaz » est une plongée au cœur de la lutte ouvrière, de la rage à la reconstruction… Silence des machines. Paroles d’ouvriers. Un écho aux « sans voix », à une classe ouvrière devenue invisible.


http://www.engrenage.org/





Quelques dates :

• le 8 mars 2012
projection organisée par la CNT, le 102, Grenoble

• le 16 mars 2012 à 19h
Projection organisée par le Festival PointDoc – Paris 18 ème

• 29 mars 2012 à 16h
Projection organisée par la Librairie du Muguet et la CNT – l’Athénée Libertaire, Bordeaux

• 30 mars 2012 à 20h
Projection organisée par la CNT – Cinéma Le Splendid, Langoira

• 31 mars 2012 à 17h
Projection organisée par la CNT, le Hangar, Toulouse
calendar.php?view=event&calEid=4373

• 6 avril 2012
Projection organisée par l’association Bobines rebelles, Paris
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Précédente

Retourner vers Monde du travail

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 15 invités