Ubérisation en luttes

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 29 Aoû 2017, 11:50

Deliveroo : "Les plateformes se servent du statut d'auto-entrepreneur pour faire ce qu'elles veulent"
En colère, les livreurs de repas se mobilisent de nouveau pour leurs conditions de travail. Jérôme Pimot, porte-parole du Collectif des livreurs autonomes de Paris, dénonce l'abus du statut d'auto-entrepreneur imposé aux livreurs.
Alors que les livreurs à vélo sont à nouveau appelés à manifester, lundi 28 août, contre les méthodes de Deliveroo. La plateforme de mise en relation entre restaurants et clients veut désormais payer les livreurs à la course, et non plus à l'heure. Jérôme Pimot, porte-parole du Collectif des livreurs autonomes de Paris, a dénoncé, sur franceinfo, l'abus du statut d'auto-entrepreneur imposé aux livreurs.
... http://www.francetvinfo.fr/economie/aut ... 46055.html


Manifestation des livreurs Deliveroo : les quatre raisons de leur colère
Des livreurs de la plateforme Deliveroo ont manifesté, lundi, contre leur nouveau système de rémunération.
"On veut plus pédaler sans être payés. Deliveroo, tu vas manger." Les mots résonnaient dans les rues du 10e arrondissement de Paris, lundi 28 août. Les livreurs du service de commandes de repas Deliveroo ont manifesté. En cause : le changement du système tarifaire de la plateforme. Mais ce n’est pas la seule cause de leur colère. Franceinfo est allé les rencontrer et vous explique les raisons de leur mobilisation.
... http://www.francetvinfo.fr/economie/man ... 47387.html
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 31 Aoû 2017, 14:14

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Re: Ubérisation en luttes

Messagede Pïérô » 03 Sep 2017, 02:15

Deliveroo : « Pédaler pour manger, pas pour se faire bouffer »

Les livreurs à vélo ubérisés se sont mobilisés dans plusieurs villes de France. Avant une journée de grève européenne le 27 septembre.

... https://www.politis.fr/articles/2017/08 ... fer-37451/
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 03 Sep 2017, 14:33

Les livreurs Deliveroo ARRACHENT le premier dialogue social national

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https://www.solidaires.org/Les-livreurs ... l-national
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 23 Sep 2017, 19:55

Mobilisation internationale contre Deliveroo : « ce modèle n’est viable pour personne et nulle part »

La mobilisation des coursier·es à vélo contre le changement de mode de rémunération imposé par Deliveroo a eu un certain écho dans la presse cet été. Mais ce n’est qu’un des multiples aspects sur lesquels ces faux indépendant·es doivent se battre. Alors qu’ils et elles structurent leur mouvement et se mobilisent à l’échelle internationale le 27 septembre, un contributeur a fait le point avec un coursier lyonnais impliqué dans la lutte.

... https://rebellyon.info/Mobilisation-int ... ntre-18191
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 01 Oct 2017, 12:12

« Le travail moderne, c’est un retour au tâcheronnage du XIXe siècle »

Rencontre avec un collectif de livreurs à vélo en lutte

En mai dernier, pour présenter le numéro « Ch’val de course » de sa revue, Jef Klak a invité des livreurs à vélo en lutte, membres du Collectif de livreurs autonomes de Paris (Clap) à la librairie Le Rideau rouge, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Travail « ubérisé », loi-Travail, subordination numérique… Autant de manières de retourner selon eux au travail à la tâche du XIXe siècle. Mais l’occasion aussi de renouer avec des formes de lutte collectives et efficaces.

... http://jefklak.org/?p=4412
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 08 Oct 2017, 18:42

La vie d’un livreur vaut moins que la voiture d’un patron

Steven est livreur à vélo chez Deliveroo. Excédé d’être exploité par la plateforme de foodtech, il raconte comment il est entré en lutte au sein du collectif CLAP et pourquoi le combat des livreurs rejoint celui de nombreuses professions qui subissent l’ubérisation et celui de l’ensemble de la classe ouvrière

Précaires, atomisés, individualisés, voir même libéraux : tels étaient les adjectifs utilisés jusqu’à présent pour décrire les secteurs ubérisés et les considérer comme impossible à organiser. Je vais tâcher de démontrer le contraire et pour cela, je vais commencer par rappeler ce qu’est l’ubérisation. Être ubérisé, cela veut dire que nous ne sommes pas salariés, et concrètement pour nous, le Code du travail n’existe pas. Nous n’avons pas de fiche de paie, mais une facture envoyée à une entreprise qui porte notre nom. Nous n’avons pas droit aux cotisations, qui sont d’habitude payées par l’employeur, que ce soit pour la retraite, le chômage, ou la sécurité sociale. L’achat et l’entretien de nos outils de travail, vélo, scooter, smartphone sont à notre charge. Nous n’avons pas non plus de SMIC horaire, et encore moins de salaire fixe puisque nous sommes payés à la tâche. Nous n’avons pas non plus de sécurité de l’emploi puisque nous pouvons à tout moment être déconnecté, comprenez virés dans la novlangue de la startup nation, puisque l’entreprise peut, et sans absolument aucun motif supprimer l’application de notre téléphone et on se retrouve alors au chômage. Enfin chômage, c’est un abus de langage puisque nous n’y avons pas le droit. Évidemment pas de syndicats, de représentant du personnel, de ticket resto, mais ça, vous vous en doutez. Pour comprendre ce que ça veut dire d’être ubérisé, il suffit de prendre le Code du travail… et de ne pas le lire.

... http://www.anti-k.org/2017/10/05/la-vie ... -patron-2/
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 15 Oct 2017, 18:56

Deliveroo : On ne pédalera pas le ventre vide

Pour engraisser les actionnaires, il faut faire suer les cyclistes… jusqu’à ce que ça déraille. Les travailleuses et travailleurs exploité.es par les plateformes numériques ne joignent plus les deux bouts. Après Uber, c’est au tour de Deliveroo de subir un début de rébellion.

Deliveroo : « Vos restaurants préférés livrés en moins de trente minutes. » Une application sur tablette, des milliers de cyclistes ou de motocyclistes en uniforme bleu clair mais au statut d’auto-entrepreneur, une marque en pleine expansion, qui pesait plus de 1 milliard de dollars en 2016. Après la Grande-Bretagne et la Belgique, c’est au tour de la France de voir ce nouveau prolétariat s’organiser et revendiquer.

Depuis un an, la rémunération du travail ne cesse de baisser. Avant l’été 2016, Deliveroo proposait aux cyclistes des contrats mixtes, alliant rémunération à l’heure (7,5 euros de l’heure) et à la course (2, 3 ou 4 euros par course selon l’ancienneté). Depuis septembre 2016, elle ne signait déjà plus que des contrats à la course (5,75 euros à Paris et 5 euros dans les autres villes) pour les nouveaux coursiers, ne rémunérant plus l’astreinte. Le turn-over chez les livreurs est tel qu’un an plus tard, les coursiers bénéficiant d’une rémunération mixte ne constituaient déjà plus qu’une minorité (600 sur les 7 500 employés par Deliveroo). Mais 600, c’était encore trop !

D’un simple SMS, les règles changent

Le 27 juillet, Deliveroo a donc expédié un simple SMS à ses livreuses et livreurs pour les informer d’une uniformisation des contrats à compter du 1er septembre : celles et ceux bénéficiant des anciens contrats se sont vu signifier que soit ils acceptaient les rémunérations à la course, soit leur contrat était rompu. Résultat : une perte de 30 % à 40 % de leurs revenus : « Pour quelqu’un qui travaille 35 heures, explique Alex, coursier à Nantes, cela fait une baisse de 450 euros par mois ! »

Face à ce procédé, les coursières et coursiers lyonnais et parisiens (emmené.es, dans la capitale, par le Collectif des livreurs autonomes de Paris, le Clap) ont organisé une première mobilisation le 11 août, incitant les coursiers et restaurateurs à se déconnecter de l’application de la plateforme. Les 27 et 28 août, des mobilisations similaires ont eu lieu à Paris, Lyon, Nantes, Marseille et Bordeaux. La direction de l’entreprise a alors cherché à minimiser la contestation : les livreuses et livreurs mobilisé.es ne constitueraient selon elle qu’une « minorité » puisque 450 des 600 concerné.es ont « accepté » la rémunération à la course. Selon l’entreprise, la livraison ne serait qu’une « activité d’appoint » proposant des « revenus intéressants pour des petits boulots ». De l’argent de poche, en somme, dont il faut néanmoins déduire 25 % de cotisations sociales et l’entretien du vélo. En réalité, pour un certain nombre, comme Alex, les livraisons sont la principale voire la seule source de revenus.

La mobilisation, heureusement, dépasse celles et ceux qui sont touchés par la baisse de leur rémunération. À Nantes, le collectif des Bikers nantais s’est relancé grâce à l’investissement des « nouveaux coursiers », payés à la course, aux côtés des « anciens » qui ont vu leur contrat modifié. Ceux et celles de Deliveroo ont, en outre, été rejoints par les coursiers des ­autres plate­formes (Foodora, UberEats), comme Yoann et Maxime, bien conscients qu’avec la concurrence acharnée dans le secteur, leurs rémunérations risquent de baisser également. « À Nantes nous sommes encore payés 7,5 euros de l’heure, plus 2 euros la commande, explique Yoann. Mais je suis persuadé que Foodora en viendra aussi à la tarification à la course, car ça a toujours été le jeu des concurrences vénères entre ces trois services. » En cause, le modèle économique des plateformes : selon Maxime, Deliveroo, UberEats et Foodora ne sont pas bénéficiaires et ne vivent qu’en accumulant les levées de fonds. Or, pour lever des fonds, il faut être attractif auprès des investisseurs. En baissant les rémunérations, on leur fait miroiter une plus grosse marge. Ce ­système explique la faillite de Take Eat Easy, concurrent de Deliveroo, à l’été 2016 : les investisseurs se sont retirés du jour au lendemain, laissant sur le carreau des milliers de coursiers et restaurateurs impayés [1].

Appui des syndicats CGT et SUD

Face à cette solidarité, les plateformes misent sur l’isolement. UberEats incite ses livreuses et livreurs à être toujours en mouvement, d’une livraison à l’autre, pour empêcher les temps de rencontre. Idem pour Foodora, qui vient de supprimer de son application le service de messagerie entre coursiers…

Quoiqu’il en soit, la mobilisation semble payer. Le 1er septembre, une délégation, épaulée par la CGT Commerce et par SUD Commerces, a rencontré la direction de Deliveroo. Elle a revendiqué le droit à la négociation collective – la plateforme ne l’a pas rejeté a priori – et une augmentation des rémunérations : le paiement de 7,5 euros par course et des minimums horaires garantis de 15 à 20 euros selon les heures. Petite amélioration déjà : Deliveroo vient de mettre en place une assurance civile gratuite pour ses livreurs, les couvrant sous conditions (port du casque et vélo aux normes) en cas d’accident. Difficile cependant de parler de victoire, puisque cette nouvelle assurance est financée par l’entreprise grâce aux économies réalisées sur le dos des coursiers et coursières.

En attendant, la mobilisation se poursuit. Pour maintenir la pression, il faut espérer que les contacts entre collectifs de coursiers et syndicats se consolident. Dépasser la méfiance, cela peut se faire par le soutien désinté­ressé des syndicats locaux aux collectifs existants, ou en aidant les coursières et coursiers à former leurs propres syndicats, comme y est parvenue la CGT à Bordeaux.

Nathan (AL Nantes)


Une envie de coopérative

Se passer de Deliveroo, UberEats ou Foodora ? Des coursières et coursiers l’envisagent, en créant leur propre application numérique de livraison. Ainsi, le Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap) réfléchit à la création d’une Société coopérative d’intérêt général (Scic), Coopcycle, sur le modèle de la coopérative de chauffeurs de taxi Gescop. Sans actionnaires à rémunérer, cette plateforme coopérative assurerait aux livreurs une protection sociale (dont ils sont actuellement dépourvus) et une rémunération entre 15 et 20 euros de l’heure. Les discussions, visant à obtenir l’appui de la Mairie de Paris, n’ont cependant pas abouti, la municipalité ne prenant pas au sérieux les coursières et les coursiers, selon le porte-parole du Clap, Jérôme Pimot.

[1] « Plateformes : Uber & Cie : oncle Picsou au pays du Net », Alternative libertaire, mars 2017.
http://www.alternativelibertaire.org/?E ... es-pour-le

http://www.alternativelibertaire.org/?D ... entre-vide
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 11 Jan 2018, 21:25

Deliveroo: sans réponse de la direction, un arrêt de travail est prévu tous les samedis soir

Le collectif de coursiers Delivroo qui réclame le maintien du statut permettant de bénéficier d’un régime de salarié grâce à la coopérative Smart compte mener un arrêt de travail tous les samedis soir jusqu'à la fin du mois si la direction n'entend pas ses revendications, a indiqué mercredi Martin Willems, permanent syndical à la CNE.

Le collectif, organisation autonome d'environ 200 livreurs soutenue par le syndicat chrétien, mène actuellement un bras de fer avec la direction. Cette dernière souhaite imposer à tous ses collaborateurs le statut d'indépendant d'ici la fin du mois de janvier. Elle avait annoncé fin octobre mettre un terme à sa collaboration avec la Smart, une coopérative qui permettait aux livreurs de bénéficier du statut de salarié pendant leurs prestations - et donc d'une protection sociale.

Lundi, une rencontre entre les protestataires et la direction belge a eu lieu, mais la direction a réaffirmé sa volonté de faire passer tous les coursiers sous statut indépendant à la fin du mois, tout en demandant la suspension des actions du collectif. Un arrêt de travail avait suivi, mobilisant également quelques restaurants. Un nouveau courriel de revendication a été envoyé mardi à la direction. Sans réponse de sa part, une action est prévue dès samedi à 18h à Ixelles et dans le centre ville de Bruxelles, a indiqué Martin Willems.

... https://www.rtbf.be/info/societe/detail ... tter_share
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 25 Jan 2018, 15:55

Belgique
Solidarité financière avec les coursier-e-s en lutte chez Deliveroo

Caisse de grève des coursiers en lutte chez Deliveroo

Cela fait maintenant deux soirs que les coursiers de Deliveroo se sont mis en grève pour faire respecter leurs droits. La multinationale essaie de détériorer leurs conditions de travail pour agrandir leur chiffre d’affaires. La grève à l’heure de l’ubérisation est difficile, chaque jour est un manque à gagner pour des coursiers déjà très précaires. C’est pourquoi nous voulons les soutenir en organisant une caisse de grève qui va donner la capacité à ceux qui luttent de tenir jusqu’à l’obtention de leurs revendications.

Il ne faut jamais oublier qu’ils ne combattent pas uniquement pour leurs propres conditions de travail mais pour celles de l’ensemble des travailleuses et travailleurs. En effet, ces entreprises essaient de réinstaurer le tâcheronnage (le paiement à la pièce), pratique qui avait disparue depuis la fin du XIXème siècle !

Pour rappel voici leurs revendications :
– Les coursiers devraient être salariés de Deliveroo ;
– Dans l’immédiat, les coursiers doivent pouvoir choisir d’être salariés par SMART ou indépendant ;
– Ils doivent bénéficier d’un revenu horaire minimum ;
– Ils doivent être traités de manière égalitaire et sans discrimination ;
– Il faut qu’un comité de concertation entre les coursiers et Deliveroo soit mis en place.

L’une des premières conquêtes sociales fut justement le droit fondamental à un contrat de travail qui apporte une protection travailleurs. Deliveroo leur refuse aujourd’hui ce simple droit en essayant de leur imposer un statut d’indépendant. Nous ne pouvons pas rester passif.

Montrons nous solidaires avec ceux qui luttent et mettons fin aux pratiques de Delivoyous.

Ton soutien financier est crucial !

Trois manière de les soutenir financièrement :
1) Faire un versement sur la cagnotte en ligne via le lien suivant : www.lepotcommun.fr/pot/pkcm6wkv
2) Faire un virement sur le compte de l’Union syndicale étudiante :
Union syndicale étudiante
Numéro de compte : BE12 3630 7583 0192
Communication : « soutien coursiers »
3) En liquide dans les caisses se trouvant sur des lieux qui soutiennent la grève.


https://albruxelles.wordpress.com/2018/ ... deliveroo/
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 28 Jan 2018, 15:51

Lille: Les coursiers de Uber Eats ont prévu une grève des livraisons ce samedi

Pour protester contre la précarité de leur situation, les coursiers à vélo vont mettre pied à terre…

Ils en ont assez de pédaler dans le vide. Samedi soir, de nombreux coursiers à vélo de Uber Eats ont prévu de se déconnecter de l’application. Un mouvement de grève, inédit à Lille, pour protester contre des conditions de travail qu’ils jugent proches « d’un esclavage 2.0 ».

Trop de livreurs, pas assez de commandes

Les coursiers lillois ne sont pas encore organisés en syndicat, comme l’ont fait leurs homologues de Gironde. La communication passe par un groupe Facebook qui rassemble déjà plus de 400 personnes et auquel 20 Minutes a eu accès. C’est d’ailleurs de ce groupe qu’est partie l’idée de faire une grève, le 18 janvier.

« Avant Noël, nous arrivions à gagner l’équivalent d’un SMIC par mois. Ce n’est plus le cas parce qu’Uber ne cesse de recruter de nouveaux coursiers. Il y a encore eu une réunion avec 15 candidats jeudi. A cause du sureffectif, on peut se connecter plusieurs heures sans avoir aucune commande », affirme Safwane, 24 ans, qui a lancé le mouvement.

... http://www.20minutes.fr/lille/2209443-2 ... ons-samedi
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede Pïérô » 29 Jan 2018, 02:51

Les « Deliveroo » refusent de pédaler plus pour gagner moins

Plusieurs groupes de livreurs Deliveroo ont cessé leur activité jeudi soir pendant deux heures pour protester contre l'extension de leur zone de livraison. Une nouvelle combine de l'entreprise pour fragiliser les conditions de travail.

assemblés à un carrefour du chic 6ème arrondissement parisien, une trentaine de livreurs Deliveroo parlent de « PCN », « PSE », « PCRG ». Un vocabulaire bien à eux : ce sont les zones qui découpent la ville. À Paris, il y en a sept. Ici, c’est PCRG, pour Paris Centre Rive Gauche. Chaque livreur a sa zone attitrée, au sein de laquelle il réalise ses trajets. Sauf que depuis deux semaines, Deliveroo a étendu les zones de livraison.

« On pouvait être amené exceptionnellement à dépasser de 500 mètres. Depuis, sans avoir été prévenus, on doit aller chercher des commandes à deux ou trois kilomètres de plus », explique Malo*, étudiant et livreur depuis deux ans dans la zone. Il détaille : « La semaine dernière, j’ai fait environ deux courses sur cinq hors zone. Avant, c’était de l’ordre d’une sur quinze. » La perte est estimée par tous à presque une course (5,75 euros) par heure. Les livreurs craignent une baisse de « près de 20 % de [leurs] revenus ».

Débordant sur la rue, ils ont la tenue de travail, et le vélo prêt à repartir. Le mot d’ordre : se déconnecter deux heures, en signe de protestation. Certains portent des cache-nez, pour ne pas être reconnus. Tous tiennent à leur anonymat. « Si avec ça je ne suis pas viré demain moi », plaisante à moitié l’un d’eux. « Rien que cette semaine vous avez vu, ils en ont viré deux ! » L’un était un « ancien, bien connu dans la zone », qui avait tendance à « gueuler au téléphone » : écarté de la plateforme sans préavis, ni justification.

« Vous êtes pour ou contre l’uberisation ? »

Le 10 janvier, les livreurs ont reçu un mail de Deliveroo. Un compte-rendu de « tables rondes » organisées dans plusieurs endroits en France entre livreurs et représentants de Deliveroo France. « Il y avait pas mal de petites améliorations », relate Simon*, livreur depuis deux ans, et dont c’est la seule source de revenus. Mais pas un mot sur une extension des zones. « Le soir même, on a reçu des commandes à trois kilomètres de plus ! » Une méthode de communication typique de Deliveroo : « On apprend les nouvelles quand on les reçoit sur l’appli. »

Un petit groupe se met en route pour aller discuter avec un restaurateur. Le propriétaire du Canton, un restaurant vietnamien, sort sur le perron. Bras croisés, sourire indulgent, il hoche la tête aux explications des livreurs. Deliveroo lui permet d’augmenter son chiffre d’affaires de 10 %, 300 euros par jour en moyenne. Mais il accepte immédiatement de se déconnecter de la plateforme. « J’adhère, dit-il simplement. Mon fils est aussi livreur, ce n’est pas un boulot facile. Et le service s’est dégradé. »

Une voiture noire se gare à la hauteur du groupe, la vitre s’abaisse. « Vous êtes pour ou contre l’uberisation ? » C’est un chauffeur Uber qui les interpelle. Après quatre ans passés à travailler dans son véhicule, lui a tranché : « C’est de la merde. De notre côté aussi, ça se dégrade. » Il hausse les épaules, reste à observer la discussion avec le restaurateur, d’un œil impatient. « Je file, j’ai un client », lâche-t-il au bout de cinq minutes, en recevant une notification sur son smartphone.

À lire aussi >> Deliveroo : « Pédaler pour manger, pas pour se faire bouffer »

« Dans des entreprises ubérisées, pas besoin d’annoncer un plan social, tu fais des mesures en cachette », ironise Malo. Des dizaines de livreurs ont envoyé chacun un mail collectif à la direction, pour faire part de leur inquiétude. Aucune réponse ne leur est parvenue. Phase test ? Décision définitive ? Certains livreurs disent avoir déjà moins de courses hors-zone à réaliser. D’autres pensent que le dispositif pourrait s’étendre à d’autres villes. Le flou demeure. « Ils nous testent. Alors notre but, c’est de montrer que chaque changement de nos conditions de travail provoquera une mobilisation », estime Édouard Bernasse, membre du Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap).

... https://www.politis.fr/articles/2018/01 ... ins-38270/
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 31 Jan 2018, 08:47

[Radio] Comment lutter contre le travail « ubérisé »

Les plates-formes Internet de type Uber font travailler pour leurs clients des transporteurs et des livreurs sous statut de travailleur indépendant, tout en leur imposant leurs conditions de temps de travail et de salaire. Emission de radio de Vive la sociale sur FPP 106,3.

Les plates-formes Internet de type Uber font travailler pour leurs clients des transporteurs et des livreurs sous statut de travailleur indépendant, tout en leur imposant leurs conditions de temps de travail et de salaire. Jérôme Pimot, ancien livreur à vélo, nous explique les conséquences désastreuses de cette relation contractuelle inégale et de l’atomisation des travailleurs de ces plates-formes, avant d’évoquer les luttes qui ont malgré tout réussi à se développer dans ce secteur et les initiatives en cours prises pour tenter d’échapper collectivement à ce nouveau mode d’exploitation.

à écouter : https://paris-luttes.info/comment-lutte ... avail-9438
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 13 Fév 2018, 11:36

Soirée discussion :
« Organiser les livreurs soumis à l'uberisation »

Paris mardi 13 février 2018
à 18h30, Centre international de culture populaire (CICP) 21 ter rue Voltaire

Le ReAct organise une soirée discussion débat sur le thème : organiser les livreurs soumis à l'uberisation mardi 13 février de 18h30 à 20h30 au CICP

Le CLAP est un collectif de livreurs auto-entrepreneurs qui défendent leurs droits d'exercer leur profession dans des conditions dignes (Deliveroo, Foodora, Stuart, Uber, etc.). Les livreurs auto-entrepreneurs ont un statut précaire, lié au flou juridique entre l'auto-entreprenariat et le salariat, les soumettant à la dépendance des plateformes sans pour autant garantir un salaire décent ni de protection sociale. Les livreurs, en plus d'être soumis à une précarité économique, sont victimes d'une grande insécurité physique.

Au cours de cette soirée, Jérôme Pimot expliquera les enjeux de la création d'un syndicat de livreurs auto-entrepreneurs. Quelles ont été les étapes de création de ce syndicat ? Comment sensibiliser les livreurs sur l'importance de l'organisation collective pour défendre les conditions de travail ?

Jerome Pimot, livreur, témoin et militant, est également le co-fondateur du CLAP.

Plus d'infos : https://www.facebook.com/events/1777261515901978/
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Re: Ubérisation en luttes

Messagede bipbip » 21 Fév 2018, 16:46

Grève des coursiers Deliveroo à Bordeaux

Le 14 février dernier, plusieurs coursiers de Bordeaux ont entrepris un mouvement de grève pour le soir de la Saint-Valentin… et d’un match Real Madrid-PSG.

Il faut savoir que, sur Bordeaux, tous les coursiers Deliveroo sont rémunérés 5 € par commande effectuée.

Depuis le mois de Juillet dernier, la direction de Deliveroo procède à la suppression de différents dispositifs qui garantissaient un revenu minimal aux coursiers, à commencer par la requalification forcée (car en milieu uberisé) des contracts antérieurs à juillet 2016, qui assuraient une rémunération à l’heure pour les coursiers en plus de celle à la course, en contrat rémunéré 5 € par course seulement. Ce sont ensuite les différentes primes ponctuelles, mais qui étaient fréquentes il y a encore quelques mois, telles que la prime pluie et les primes de revenu minime assuré sur un créneau lors d’évènements, qui ont simplement disparu.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Grev ... a-Bordeaux
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