Orientation et pratique combative à La Poste
Depuis 25 ans, La Poste est un véritable laboratoire de mise à sac du service public. Elle a d’abord diminué son nombre de fonctionnaires, puis carrément mis fin aux concours. Mais la charge de travail, elle, était toujours là, et c’est donc par la petite porte que peu à peu ont été embauchés des contractuels, puis des intérimaires. En quelques années, leur nombre a considérablement augmenté, et à la division des métiers s’est ajoutée celle des statuts.
Puis est venue la seconde phase, celle des réorganisations accompagnant le discours autour de la « nécessaire rentabilité » du service public. Pour y procéder, la recette n’est guère différente de celle appliquée dans les boîtes du privé : quand on veut engraisser les dirigeants et développer les services marchands, c’est la part mise dans le travail qui saute. Les réorganisations, ce n’est ni plus ni moins que cela : des suppressions de tournées, donc de postes, avec pour conséquence une augmentation de la charge de travail, et inévitablement une multiplication des accidents de travail liés à une pénibilité accrue. Le service rendu aux usagers se détériore faute de moyens suffisants pour faire face à l’afflux de courrier, dont le format change (davantage de colis) mais pas le flux.
La troisième étape en cours a lieu en ce moment même : il s’agit de rendre payants des services qui autrefois ne l’étaient pas – comme une simple conversation amicale avec une personne âgée – ou bien, sous couvert de simplification du service, d’introduire de nouvelles contraintes comme la distribution de publicité non adressée ou de petits colis.
Et comme ce repaire de DRH et de PDG est sous la coupe de cadres supérieurs issus des meilleures écoles de management, les réorganisations ne sont pas réalisées toutes en même temps.
Depuis plus de 10 ans maintenant, c’est avec une stratégie de regroupement des luttes contre les dérégulations de leurs métiers que les militants syndicalistes – et pour certains, politiques – de La Poste du 92 ont réuni autour d’eux une équipe de postières et de postiers qui mènent des grèves longues, offensives, dont les perspectives vont à la fois au-delà du département et de leur secteur, pour s’interroger sur la nécessité d’affronter ce monde qui nous exploite, nous opprime et nous déshumanise.
Trois conflits, parmi ceux menés depuis plus d’une décennie dans le département des Hauts-de-Seine, reflètent ces choix.
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