Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede Pïérô » 30 Juin 2013, 23:55

ouvriers agricoles en luttes
Beaucoup d'exploitation dans un domaine ou l'organisation collective de lutte n'est pas facile, et est à développer...

Gard : Chronique ordinaire de l’exploitation des ouvriers agricoles

Vendredi 21 juin matin, alors que j’étais à une terrasse de café avec mon fiston derrière la gare de Nîmes, un groupe de quatre latinos me demandent une adresse . En parlant avec eux en espagnol je comprends qu’ils cherchent l’inspection du travail.

Deux d’entre eux m’expliquent leur situation : Juan et Carlos. La raison de leur quête : ils font partie d’un certain nombre d’ouvriers agricoles qui viennent d’être licenciés sec par l’exploitant.

Ils me montrent leurs contrats de travail et bulletins de salaires. L’exploitant semble en règle de ce côté là. Par contre le motif de rupture de contrat est contesté par les saisonniers.

Les problèmes qui se posent à eux sont les suivants : Le patron ne veut pas leur payer leurs arriérés de salaire de ce mois ; Ils étaient logés dans des mobile homes sur place et se retrouvent à la rue. Or ils n’ont nulle part où aller vu qu’ils viennent la plupart d’Espagne.

Au niveau de Solidaires 30, nous contactons le secrétaire gardois de la Conf Paysanne (Nicolas Duntze) qui a déjà été confronté à ce type de cas (hélas très courant dans le Gard).

Terra Fecundis ou la World company qui tire les ficelles

D’après Nicolas de la Conf’, la plupart des latinos (Colombiens, Équatoriens, Péruviens et Boliviens avant tout) seraient recrutés par une agence d’intérim espagnole (Terra Fecundis dont le siège social se trouve à Murcia). Il y aurait ainsi de Marseille jusqu’aux Landes plus de 2000 latinos répartis sur différentes exploitations. Ce recrutement via Terra Fecundis rend d’ailleurs toute revendication salariale compliquée. Si les saisonniers entendent faire respecter leurs droits (entre autre le paiement de salaires et notamment leurs heures supplémentaires), ils doivent se tourner vers Terra Fecundis car l’exploitant agricole pour qui ils travaillent s’en lavent les mains. Il paye un forfait directement à Terra Fecundis, le reste (salaires, couverture sociale et médicale) ne dépend pas de lui. Pratique.

Terra Fecundis paye en général ses saisonniers à leur retour en Espagne après leur session d’intérim sur une exploitation en France ou ailleurs. Juan, un des latinos, me disait par exemple qu’il avait effectué des piges jusqu’en Pologne. Terra Fecundis affrétait un bus avec 50 saisonniers à son bord direction la campagne de Poznan.

Autre aspect de la réalité Terra Fecundis abordé par Carlos, l’agence d’intérim facilite des prêts immobiliers pour les saisonniers afin qu’ils achètent un appartement ou une maison que ce soit dans leur pays d’accueil en Europe (l’Espagne) ou dans leur pays d’origine.

Avec un prêt immobilier consenti, le saisonnier est pied et poings liés à toutes les missions imposées par Terra Fecundis. Il s’agit d’être, dès lors, aux ordres et bien évidemment ne rien revendiquer.

Guantanamo version campagne gardoise

Lors d’un second rendez vous, lundi 24 juin, Juan et Carlos approfondissent leur description de leurs conditions de de travail, de vie et leurs desirata. L’exploitation agricole où travaillent les latinos est une grosse exploitation puisqu’elle embauche 200 saisonniers. Juan et Carlos ont été embauchés directement par le patron. Mais ils nous confirment que la plupart des ouvriers agricoles sont bel et bien envoyés par Terra Fecundis.

Sur leur contrat de travail, l’exploitant a beau avoir fait signer aux saisonniers un document où il est stipulé qu’il "héberge à titre gracieux" son salarié, ce dernier lui paiera mensuellement un loyer de 100 euros de main en main. Ce qui multiplié par 200 fait quand même un revenu confortable non déclaré de 20 000 euros par mois pour l’exploitant...

Juan qui a longtemps travaillé dans la zone des serres de la région d’Almeria nous dira : "ici c’est encore pire". Au point que les saisonniers appellent eux mêmes le campement où ils travaillent : Guantanamo. C’est tout dire. La plupart dorment en mobile home, d’autres plus chanceux dans des baraquements en dur, d’autres qui le sont moins à même le sol ou dans leurs voitures. On compte une machine à laver et cuisine pour 20 ouvriers. Il n’y a pas d’eau chaude et pas de chauffage quand l’hiver arrive. Les conditions de travail sont très dures. Tous les matins à 4h c’est réveil collectif. A 5h départ en camion pour les champs d’abricots, de raisins ou de pêches. Après une heure de transport (non payé bien sûr), de 6h à 19h le travail est intense avec une pause d’une demi heure par jour. Les exploitants (père et fils) veillent au bon déroulement du travail. "Ils crient beaucoup", nous dira Juan. Et si par malheur sur un abricotier un saisonnier oublie de cueillir les fruits sur une branche, il n’est pas rare qu’il lui retire une heure de travail. Au niveau des salaires ceux ci varient, pouvant aller jusqu’à 1400 euros mensuels. Les heures supplémentaires hélas sont pour la plupart du temps oubliées sur la fiche de salaire.

Juan évoque aussi son cas : il y a trois semaines alors qu’il partait sur un chantier il a eu un accident qui aurait pu lui coûter la vie. Son patron au volant de son fourgon, lui demande de rester à l’arrière où sont entassées des échelles. Dans un virage pris à toute vitesse, les échelles lui tombent dessus. Verdict une semaine d’arrêt maladie. Au cabinet du médecin, l’exploitant a expliqué sa version des faits en français, langue que ne comprend pas Juan. Résultat : Juan attend toujours le paiement de cette semaine de travail non effectué pour convalescence.

Ce qui rend difficile tout travail syndical et plus généralement de résistance coordonnée des saisonniers c’est le va et viens incessant. Toutes les semaines des charrettes de mecs sont virés et aussitôt remplacés. Et là ce qui est sain c’est que pour une fois des saisonniers n’entendent pas se laisser faire alors que la plupart du temps, têtes basses, ils préfèrent partir même si leur patron leur doit encore de l’argent..

Jérémie et Pierre (Solidaires 30)


Article tiré du bulletin interpro de Solidaires 30
PDF : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/bul_9 ... n_def-.pdf

Un lien se construit avec la la CGT(espagole) de Murcia car le siège de Terra Fecundis s'y trouve
http://www.cgtmurcia.org/
https://www.facebook.com/pages/CGT-Murc ... 3660629170
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede Pïérô » 25 Oct 2013, 10:52

Corbières. Les saisonniers travaillaient pour 700 €, dimanches compris

En pleine période de vendanges, les Corbières sont secouées par un conflit de saisonniers. Deux travailleurs portugais, Carlos et Filipe accusent des viticulteurs de l’Aude de les avoir fait travailler tout l’hiver «sauf les jours de pluie», pour 700 € par mois.

«Un Portugais, salarié par les patrons pour recruter d’autres Portugais, dirigeait l’équipe», raconte Filipe. «À la fin du mois, il nous donnait 700 € en billets, et 500 à Carla, la compagne de Carlos, qui travaillait comme bonne à tout faire, 14 heures par jour, dans une maison». En avril dernier, les saisonniers s’entendent dire qu’«il n’y a plus de travail».

«Ils nous ont alors donné les fiches de paie qu’on réclamait mais elles indiquaient 70 heures, alors qu’on avait travaillé 250 heures par mois et Carla plus de 400 !», soutient Carlos. Magali Astruc, syndicaliste à Narbonne, assure que les saisonniers étaient «mal logés, à douze dans une maison de village» louée par le propriétaire du domaine, «avec interdiction de parler aux habitants et un couvre-feu à 23 heures».

Principal mis en cause, le viticulteur Jacques Tibie répond par son avocat qu’il ne comprend pas du tout ce qui lui arrive : «Il a embauché, comme tous les ans, des Portugais car on a du mal à trouver d’autres gens qu’eux pour les travaux dans les vignes».

Fin avril, une négociation à l’amiable a eu lieu. M. Tibie a alors signé un document dans lequel il reconnaissait devoir 30 000 € aux trois saisonniers. Mais quelques semaines plus tard, il a porté plainte pour «extorsion de fonds»… «C’est parce que les syndicalistes l’avaient menacé de plainte pénale pour traite humaine et d’impossibilité future de vendre son vin que M. Tibie, terrorisé, avait signé ce papier délirant», soutient son avocat.

L’inspection du travail a transmis ses procès-verbaux au procureur de Narbonne. L’enquête pourrait aboutir à la fin de l’année. D’ici là, les deux parties attendent une décision du Conseil des prud’hommes le 24 octobre.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/10 ... mpris.html
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede digger » 02 Jan 2014, 12:02

Petits maraîchers, répressions des fraudes et rassemblement
** Nous diffusons - malgré nos réserves - un appel à rassemblement, qui est l’occasion d’échanger et d’être solidaire avec nos collègues.* *
Rappel des faits,
Le 17 mai dernier, sur le marché de Lavelanet en Ariège, quelques petits maraîchers ont reçu la visite d’un agent de la répression des fraudes. Parce que ces maraîchers ont une activité saisonnière annexe de vente de plants (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...), cet agent leur a signifié qu’ils devaient avoir la carte du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants) et ne vendre que des plants de variétés inscrites au catalogue, sinon ils seraient passibles d’une amende de 450€. Bien que pour eux qui vendent moins de 10.000 plants par an, cette carte soit gratuite (pour le moment du moins), cette visite a causé un certain émoi, d’autant plus que jusqu’ici cette activité annexe était tolérée et que ces maraîchers ignoraient même que cette carte était obligatoire. Sur le même marché tous considèrent qu’il s’agit là d’un abus s’inscrivant complètement dans une logique de généralisation du fichage de toutes les activités et de toutes les personnes qui échappent au contrôle des multinationales. Ces maraîchers ont alors décidé de refuser de prendre cette carte GNIS.
Par la suite, la solidarité s’est organisée : rassemblements, lettres, etc... . Aujourd’hui, il n’y a pas de réponse de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes).
**_Un nouvel appel à rassemblement_**
Il a donc été décidé par un collectif de signataire d’appeler à nouveau à un rassemblement devant la même délégation régionale de la répression des fraudes.
Lors du 1er rassemblement (le 4 juin 2013) il y avait environ 200. Il nous faudra être beaucoup plus nombreux le 15 janvier 2014 ! Pour plus d’infos voir *Lorsque la répression des fraudes s’en prend aux petits maraîchers* : http://www.semonslabiodiversite.com/?page_id=2498&gt
** Vous ne trouverez pas la FTTE comme signataire de la lettre ouverte à l’adresse ci-dessus car, si nous soutenons évidemment les collègues, nous ne pouvons pas être en accord direct avec les revendications du collectif.* *
En effet, nous ne pouvons pas reconnaitre "l’intérêt du contrôle de la chaîne alimentaire” par la DGCCRF et la nécessité de “collaborer au mieux avec vos services afin d’éviter les incompréhensions, de corriger de telles anomalies et de permettre ainsi que leur travail se déroule dans un climat plus serein”.
Ces revendications vont à contre-sens des luttes en cours sur le puçage et sur la voie mâle qui atomise les travailleurs de la terre.
** Néanmoins, nous diffusons l’appel à rassemblement qui est l’occasion d’échanger et d’être solidaire avec nos collègues.* * _Rassemblement devant le siège de la répression des fraudes *5 esplanade Compans Caffarelli à Toulouse* *le mercredi 15 janvier*


CNT Fédération des Travailleurs de la Terre et de l’Environnement
http://www.cnt-f.org/ftte/spip.php?article47
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede digger » 02 Jan 2014, 12:04

Détachement des travailleurs : L'Europe sociale et l'Europe agricole ne peuvent plus s'ignorer

09.12.2013 La Directive Détachement est au cœur des discussions du sommet européen des ministres des Affaires sociales, ce lundi. La négociation en cours doit aboutir à des outils de lutte renforcés garantissant le respect du droit. La France y affiche sa volonté de protéger les salariés. Une volonté tout à fait louable, mais inopérante sans remise en cause de la recherche de compétitivité à tout prix et de l'industrialisation de l'agriculture.
L'expertise menée ces dernières années par la Confédération paysanne sur les conditions sociales imposées aux travailleurs dans les ateliers de productions agricoles industrialisées en Europe, confirme le recours croissant à la prestation de service internationale. L'opacité des contrats ajoutée à la multiplicité des échelons de sous-traitance se traduit par la difficulté d'attribuer les responsabilités en cas de dérives. La Directive Détachement est le terreau où peuvent prospérer abus et atteintes au droit du travail (salaires dérisoires, heures non payées...) comme aux droits humains (logements insalubres, harcèlement...).
En soutenant prioritairement l'agriculture d'exportation, les politiques agricoles européennes mettent en compétition les agricultures et leurs outils de transformation. Elles conduisent à la disparition des petits paysans, au développement des migrations, et à l'exploitation institutionnalisée des travailleurs.
La lutte européenne contre le dumping social en agriculture doit passer par :
la réorientation des soutiens en faveur de la relocalisation d'agricultures paysannes pourvoyeuses d'emplois de qualité ;
la mise en œuvre d'une conditionnalité sociale des aides responsabilisante ;
le renforcement plutôt que le démembrement des services de contrôle et d'inspection du travail.
La Confédération paysanne refuse que les champs des paysans soient les laboratoires d'érosion des droits des travailleurs et rejette l'argument du prétexte de la performance économique pour justifier la précarisation grandissante des paysans et des travailleurs européens.

http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=2144&PHPSESSID=44g2tahnee6pnb31t7oejv8jm1
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede Pïérô » 12 Nov 2014, 12:45

Communiqué de la Confédération paysanne

Les paysans méritent mieux

Réaction à l'ambiance agricole du moment…

Incendies de bâtiments publics, manifestations, fruits ou légumes déversés sur la place publique… Ces derniers mois, la « colère des agriculteurs » a souvent fait la Une. Cette généralité cache ce que nous sommes, nous paysans : des femmes et des hommes fiers de notre métier, qui travaillons beaucoup et avec cœur pour valoriser nos terres et élever nos animaux, soucieux de produire une alimentation de qualité pour nos concitoyens. Mais la colère est véritable, profonde, justifiée. Il faut simplement s'en prendre aux vrais responsables.

Nous sommes dans un système à bout de souffle qui n'a d'égard que pour la compétition et la rentabilité. Ceux qui nous gouvernent avancent main dans la main avec ceux qui se croient autorisés à parler pour nous. Ils poursuivent le long travail conduisant à la disparition programmée des paysans, et le transfert de nos compétences aux industriels et aux financiers.

Mais les paysans ont une place essentielle dans la société. Parce qu'ils produisent l'alimentation, ils ont un rôle central. Ceux qui œuvrent à notre disparition ont aussi créé l'image des agriculteurs qui polluent ou qui vivent enfermés dans leur campagne, méprisant ces citadins qui voudraient défendre quelques bouts de nature. Ils sont en train de parvenir à créer la rupture entre la société et les paysans. Pourtant, nous vivons les uns pour les autres, les uns avec les autres.

Le chemin sera long pour remonter la pente, pour remettre en place tout ce qui a été détruit. Mais il est temps de s'y mettre. Il est temps de prendre le problème à bras le corps, d'agir pour que, enfin, nous puissions faire notre métier réellement.

Pour cela, il va falloir se battre. Pas en brûlant ce qu'il reste de nos outils de solidarité, pas en manifestant pour le droit à polluer en paix. Nous y parviendrons en faisant barrage à ceux qui veulent détruire la terre agricole, notre outil de travail, en enfonçant des coins dans les négociations d'accords de libre-échange qui ne nous apporteront rien, en empêchant les industriels de s'emparer de notre métier, en se mobilisant pour des politiques agricoles qui nous donnent un avenir, en montrant que nous sommes paysans, que notre savoir-faire est unique, et que nombreux sont les jeunes qui ont envie de nous rejoindre.

http://www.confederationpaysanne.fr/rp_ ... hp?id=3028
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede bipbip » 04 Juin 2015, 00:45

Il se passe quelque chose

Que ce soit à Nantes, en Vendée, à Saint-Étienne, au Pays Basque ou dans la Loire, il se passe quelque chose dans le monde paysan.
Loin du modèle dominant dont on nous explique qu'il est "le seul chemin possible", ces acteurs nous montre et nous démontre qu'on peut faire autrement, voire qu'il faut faire autrement.
Au cœur de leur démarche, une volonté prime: avoir un métier qui a du sens.

Un film de Mathieu Eisinger et Ségolène Davin.

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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede bipbip » 01 Juil 2015, 01:00

SALARIÉS SAISONNIERS
Migrants saisonniers, exploités dans les vignes et vergers français

Melons, pêches, tomates et courgettes envahissent les étals. Mais cette abondance a son corollaire : l'utilisation des saisonniers migrants comme main d'œuvre flexible et peu revendicative pour assurer une production prétendument compétitive. Dans les régions françaises productrices de fruits et légumes, comme dans d'autres bassins de production européens, le recours à des travailleurs étrangers est courant. La Confédération paysanne a mené deux missions exploratoires, dans la Drôme et en Aquitaine, visant à étudier leurs conditions de vie et de travail. Ces enquêtes ont confirmé les conséquences locales de choix de politiques agricoles et migratoires désastreux.

Les violations de droits (emploi sans autorisation de travail, heures supplémentaires non payées, dépassement de la durée légale du temps de travail, retenues illégales sur salaires, etc.) persistent dans le secteur agricole, et affectent particulièrement les saisonniers étrangers ;
Le recours grandissant à la prestation de services et au détachement transnational profite avant tout aux intermédiaires, encourage les abus envers les saisonniers et rend les contrôles plus difficiles ;
La question du logement des saisonniers est souvent ignorée par les exploitants et par les pouvoirs publics, si bien que sur plusieurs territoires, les travailleurs vivent dans des conditions très précaires, sans aucun accès au minimum d'hygiène élémentaire ;
La mise en concurrence des travailleurs et leur précarité institutionnalisée (contrats saisonniers, « contrats OFII », difficultés à obtenir un titre de séjour et/ou une autorisation de travail) les empêchent de faire valoir leurs droits ;

La Confédération paysanne, dans son rôle de défense de tous les travailleurs de la terre, condamne un modèle d'agriculture industrielle et concurrentielle qui encourage l'écrasement des coûts de production, la baisse de la valeur du travail agricole et l'exploitation des saisonniers. Nous exigeons des pouvoirs publics une action volontaire pour faire respecter les droits humains et sociaux dans toutes les exploitations en soumettant les aides PAC* à une conditionnalité sociale. Au-delà, il ne fait aucun doute que seule une agriculture paysanne permettra de mettre fin à cette dérive dans laquelle les droits des hommes et des femmes, tout comme la protection de l'environnement et des territoires, ne sont qu'une variable d'ajustement.

http://www.confederationpaysanne.fr/act ... funqog1n86
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede bipbip » 12 Juil 2015, 16:38

Libournais : un collectif pour aider les travailleurs saisonniers dans les vignes

Associations et syndicats se sont unis pour adresser une lettre aux pouvoirs publics. L’objectif : améliorer les conditions d’hébergement des ouvriers

... http://www.sudouest.fr/2015/07/03/un-co ... 0-2881.php
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede Pïérô » 20 Juil 2015, 11:26

Crise du lait - La Conf' aux côtés des éleveurs

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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede bipbip » 21 Aoû 2015, 00:22

Paris et banlieue : des agriculteurs vendent leurs légumes au «juste prix»

Des agriculteurs ont organisé ce jeudi la vente de fruits et légumes au «juste prix» à Paris et en banlieue parisienne. Cette opération est organisée chaque année par le Modef, un syndicat agricole qui veut dénoncer les «marges abusives de la distribution».

... http://www.leparisien.fr/economie/paris ... 022953.php
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede Pïérô » 10 Sep 2015, 20:50

Oui au camembert qui pue, non à l’agriculture qui pollue
Après de nombreuses manifestations cet été liées à la crise de l’élevage, une importante manifestation agricole a eu lieu aujourd’hui autour de la capitale. Le Premier ministre a reçu Xavier Beulin (FNSEA) et Thomas Diemer (Jeunes Agriculteurs) et de nouvelles mesures d’aide aux éleveurs ont été annoncées. Le conseil des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne devrait être saisi le 7 septembre par la France ainsi que plusieurs autres pays.
La FNSEA maintient son objectif : faire de l’agriculture française une agriculture plus compétitive et plus offensive sur les marchés à l’export. Sauf que le problème est bien plus profond.
... http://agriculture.greenpeace.fr/oui-au ... qui-pollue


Emission "Demain Le Grand Soir"
Les mobilisations paysannes et la Confédération Paysanne
Avec Hervé Bédouet de la Conf 37
à écouter : http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1460


Crise de l'élevage : L'Union européenne déclare son mépris aux paysans

La réunion expresse des ministres de l'Agriculture aujourd'hui à Bruxelles n'a rien fait pour les paysans. Au contraire, ces représentants des agricultures d'Europe ont osé se servir de la détresse des éleveurs pour aller encore plus loin dans le libéralisme, pour accélérer encore la disparition des paysans.
La maîtrise attendue par des milliers de manifestants présents devant le Conseil européen n'a même pas été portée par Stéphane Le Foll. Même le relèvement du prix d'intervention a été balayé sous prétexte de compétitivité ! Seules les avances d'aides PAC* pourront donner un peu d'air aux éleveurs.
Ils seront par contre ravis d'apprendre que Phil Hogan, le commissaire à l'agriculture, va aller en Colombie et que le Viet Nam va supprimer ses tarifs douaniers sur le lait. Et c'est avec enthousiasme qu'on nous affirme que l'avenir est aux accords de libre-échange avec les Etats-Unis et le Canada !
Les représentants des populations d'Europe ont fait la preuve aujourd'hui de leur totale déconnexion avec la réalité ! C'est une journée noire pour l'agriculture et pour la société.

http://www.confederationpaysanne.fr/rp_ ... hp?id=3867
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede bipbip » 23 Jan 2016, 02:09

Crise de l’élevage : Non-assistance à paysans en danger

22.01.2016 Routes bloquées, conférence de presse express du ministre, relayée par Xavier Beulin… Les prix du lait sont en chute libre et les réponses apportées sont toujours les mêmes : il faut augmenter l'enveloppe du plan de soutien. Depuis cet été, rien de neuf du côté du syndicat majoritaire et du ministère, sauf qu'ils réalisent que beaucoup d'éleveurs sont dans une situation dramatique et qu'ils proposent de les « accompagner », vers la sortie ! La Confédération paysanne refuse ces discours qui nient la détresse des hommes et des femmes.

On aura beau rajouter de l'argent à l'enveloppe, cela ne suffira jamais, si on ne se décide pas à accompagner les paysans vers des systèmes qui les rendent moins dépendants de ceux qui n'ont pas d'autre intérêt que la taille de leur portefeuille ! Il est temps de changer le cap de cette agriculture qui va dans le mur et multiplie les drames humains.

La Confédération paysanne fera, dès mardi et jusqu'au Salon de l'agriculture, des propositions concrètes d'abord pour sortir les éleveurs de la crise, puis pour remettre en place des systèmes de régulation permettant d'éviter les catastrophes vécues en ce moment.

http://www.confederationpaysanne.fr/act ... k5nvv576r3
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede bipbip » 14 Oct 2018, 15:33

Gard : des Marocains dénoncent “l'esclavage” dans des exploitations agricoles

"Ce n'est plus du travail détaché, mais de l'esclavage". Devant les prud'hommes à Arles, 5 Marocains employés via une société d'intérim espagnole ont dénoncé leurs conditions de travail dans des exploitations agricoles du Gard entre heures supplémentaires, congés non payés et accidents non déclarés.

" Rien n'est respecté. On a profité de la situation précaire de salariés démunis dont la seule volonté est de travailler", a plaidé Me Bernard Petit, l'avocat des cinq travailleurs détachés marocains. "

Ses clients, trois femmes et deux hommes, attaquaient devant les prud'hommes la société d'intérim espagnole Laboral Terra basée à Castellon en Catalogne et huit de ses entreprises utilisatrices, spécialisées dans le conditionnement de fruits et légumes et situées dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et le Gard, dans lesquelles ils ont effectué des missions entre 2012 et 2017, pour avoir enfreint le code du travail français.

"Certains mois d'été, on a travaillé 260 heures, puis d'autres mois, plus du tout et notre contrat s'arrêtait sans préavis", a raconté aux journalistes Yasmine, 36 ans, avant l'audience. La jeune femme explique avoir travaillé 7 jours sur 7, jusqu'à 12 heures par jour et touché entre 300 et 1.500 euros les mois les plus remplis.

"Ce n'est plus du travail détaché, mais de l'esclavage", dénonce la jeune femme qui a constaté que "de nombreuses personnes étaient dans le même cas, mais n'osaient pas parler de peur d'être renvoyées dans leur pays".

... https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 53024.html
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