Contre,bosser le dimanche et 24/24

Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 27 Nov 2015, 12:47

Travail du dimanche : Macron et les patrons à la peine

Communication du Clic-P

Le CLIC-P a pris connaissance avec satisfaction du résultat du référendum organisé au
BHV ainsi que du report de la négociation de branche sur le travail dominical dans les
Grands magasins. Cela marque l’opposition majoritaire des salariés de la branche et de
leurs représentants au dispositif de la loi Macron et l’impasse dans laquelle se trouve
l’UCV (chambre patronale des Grands magasins et Magasins populaires) et les
divisions entre les patrons qui la composent.

à télécharger : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/clic_ ... f002bab45c

http://www.solidaires.org/Travail-du-di ... a-la-peine
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede Pïérô » 12 Déc 2015, 15:38

Ouverture du dimanche : grève à Cora Villers-Semeuse

Le projet d’ouverture de l’hypermarché Cora le dimanche matin est au cœur d’un conflit entre la direction et le syndicat Force ouvrière. Vent debout contre ce projet de la direction d’étendre son ouverture aux dimanches matins, et ce tout au long de l’année, le syndicat Force ouvrière a lancé un appel à tous les employés du magasin à cesser le travail entre 9 heures et midi ce matin.

... http://www.lechatnoir51.fr/2015/12/ouve ... meuse.html
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 18 Déc 2015, 01:24

Travail dominical : la mécanique Macron enrayée ?

Pas de délai de décence : les grands magasins ont bien ouvert leur porte au lendemain des attentats meurtriers de Paris. Il aura fallu attendre midi pour que, suite à l’absence de nombreux salariés encore sous le choc, à l’intervention des représentants du personnel ainsi que celle de la Préfecture, ils se décident à baisser leur rideau ainsi que dimanche.

Pas d’état d’urgence non plus au Sephora des Champs Elysées qui a rouvert en « soirée » le 16 novembre dernier, en application de la loi Macron et comme suite à un plébiscite savamment organisé. Quant à la Fnac (deux employés font partie des victimes du Bataclan ce qui a provoqué une émotion considérable parmi le personnel, bridée par la direction), la négociation sur le travail dominical a repris sous la forme d’un marathon avec plusieurs jours de réunions à la suite programmés jusqu’en décembre.

... http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5458
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 19 Jan 2016, 02:19

Nos dimanches et nos nuits ne sont pas à vendre

« Dans toute idée, il faut chercher à qui elle va et de qui elle vient ; alors seulement on comprend son efficacité. » (Brecht).

Quel lien peut-donc unir des dispositions aussi diverses que l’extension du travail du dimanche et de nuit, l’abaissement des moyens de défense des travailleurs, la marchandisation du sang, des privatisations d’aéroports et l’octroi d’actions gratuites contenues dans la loi Macron ? Satisfaire les injonctions de la commission européenne, pour qui la France doit rattraper son retard en matière de réformes structurelles, et accentuer la politique pro-business menée par le gouvernement, à l’œuvre depuis 2013 via l’ANI et le pacte de compétitivité.

Ce « coup de jeune pour la société » selon Hollande, qui assume pleinement son orientation social-libérale au mépris de son engagement de campagne de défense du repos dominical, n’est que la poursuite d’une politique de dérégulation menée depuis une vingtaine d’années qui s’attaque au repos des travailleurs[1] au nom de l’emploi, de la croissance, du tourisme et de la liberté du travail. Le tout pour satisfaire les grandes enseignes commerciales, qui augmentent ainsi substantiellement leurs profits en écrasant la concurrence.

Les jours fériés, premiers congés

Ce sont les seuls jours fériés qui tiendront lieu de repos avant l’instauration des congés payés suite aux grèves de 1936. Au nombre de onze dans notre pays, issus du calendrier religieux de l’ancien régime auxquels viennent s’ajouter, à partir du XIXème siècle, des fêtes civiles, essentiellement commémoratives. Le premier Mai jouit lui d’un caractère particulier du fait qu’il est le seul jour obligatoirement chômé et payé mais aussi que la fête des travailleurs revêt un caractère international et tire son origine de la manifestation réprimée de Haymarket en 1886, expression du combat du mouvement ouvrier pour la journée de huit heures.

En 2004, le gouvernement Raffarin, éclaboussé par le scandale des quinze mille morts de la canicule de 2003, décrète que le lundi de la Pentecôte sera travaillé sans être rémunéré afin d’abonder un fond d’aide à la dépendance, une solidarité qui ne repose que sur les seuls salariés (le dispositif sera modifié en 2008, la Pentecôte retrouvant son caractère chômé, la journée dite de solidarité pouvant être effectuée à une autre date, sa durée être répartie sur d’autres jours ou être déduite d’un congé). Il n’en fallait pas plus pour que le MEDEF, en septembre 2014, réclame lui la suppression de deux jours fériés alors que, pour les employés du commerce, ne restent le plus souvent sanctifiés, outre le premier Mai, que le jour de l’An et de Noël.

Le repos dominical, un acquis laïc et ouvrier

Après un vote unanime de l’Assemblée Nationale, c’est le 13 juillet 1906 qu’est promulguée la loi établissant le repos hebdomadaire en faveur des employés et ouvriers qui précise que « le repos hebdomadaire doit être donné le dimanche. » Cette règle, dès son origine, souffre d’exceptions : il existe ainsi des dérogations pour des secteurs tels que l’hôtellerie-restauration, les musées, les stations services, les fleuristes, les hôpitaux ou les transports. Dans cas, le travail dominical est de droit et n’est donc pas ou peu compensé (par exemple, la boulangerie prévoit une majoration de salaire de 20 % et fixe par arrêté un jour de fermeture hebdomadaire autre que le dimanche) et le fait de travailler ce jour-là est consubstantiel à l’embauche. Des spécificités liées à l’obligation de continuité de l’activité ou à la mise en place d’équipes de suppléance existent aussi dans l’industrie. Enfin, le préfet peut l’autoriser lorsqu’il est établi que le repos simultané le dimanche de tous les salariés d’un établissement serait préjudiciable au public ou compromettrait son fonctionnement normal.

L’extension continuelle des ouvertures, portée en premier lieu par la droite, devient ensuite la règle : passage de trois à cinq dimanches annuels d’ouverture en 1993 ainsi que la création des zones touristiques où seule l’ouverture des commerces de loisirs est permise suite au lobbying de Virgin Mégastore : l’enseigne anglaise de disques, implantée en France depuis 1988, s’affranchit de la loi sur son magasin phare des Champs Elysées, préférant payer de lourdes astreintes pour finir, à grand renfort de coups médiatiques[2] ², par la faire rédiger en sa faveur. En 2009, c’est le député UMP Richard Maillé, qui parachève l’œuvre : toutes les activités peuvent désormais ouvrir dans les dites zones où ni volontariat, ni majoration ne sont obligatoires et une quarantaine de zones commerciales, qui ouvraient auparavant en toute illégalité pourront désormais le faire en étant classées Périmètre d’Usage de Consommation Exceptionnelle (PUCE), à commencer par celle de Plan de Campagne près de Marseille, circonscription de notre député.

Les choses avancent aussi sur le plan sectoriel : c’est l’amendement « Confokéa », déposé par une sénatrice UMP bien intentionnée, qui permet aux géants de l’ameublement d’ouvrir le dimanche depuis 2008. Le bricolage, au motif qu’il vend lui aussi des meubles mais aussi de quoi en fabriquer, ne veut pas être en reste et se lance à son tour dans des ouvertures illégales tous azimuts malgré des condamnations pouvant atteindre plusieurs millions d’euros. Le Conseil d’Etat, après une première annulation du décret d’ouverture, légalise cette situation en mars 2014, avec la bénédiction du gouvernement socialiste qui nomme alors un ancien Président de la Poste de sinistre mémoire pour concocter un rapport sur le sujet qui se révèle favorable à davantage d’ouvertures dominicales. La boucle est bouclée.

Le travail de nuit… à la santé !

« Le sommeil, en tant qu’obstacle majeur – c’est lui qui constitue la dernière de ces « barrières naturelles » dont parlait Marx – à la pleine réalisation du capitalisme 24/7, ne saurait être éliminé. Mais il est toujours possible de le fracturer et de le saccager. »[3] La nuit est aussi en passe grignotée : d’abord en 2001 suite à la transposition, sous le gouvernement Jospin, d’une directive européenne qui, au nom de l’égalité hommes/femmes, autorise le travail de nuit de ces dernières alors qu’il aurait fallu légiférer pour le diminuer pour tous. Légalement, le commerce, milieu fortement féminisée, ne peut pour autant prétendre à ouvrir de 21 h à 6 h du matin car son activité n’est justifiée ni par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique, ni par un service d’utilité sociale.

Dans les faits, cette règle est loin d’être respectée, en particulier sur Paris. A partir de 2012, le CLIC-P (collectif intersyndical) fait condamner successivement les Galeries Lafayette, le BHV, Uniqlo, Apple et Carrefour. Il s’attaque ensuite à Sephora qui finira par être contraint, en septembre 2013, à devoir fermer son magasin des Champs Elysées dès 21 h et non plus à 2 h du matin comme elle souhaitait le faire avant cette procédure. Une guérilla judiciaire et médiatique s’en suit dont l’enseigne, propriété de LVMH, finira perdante… ce qui n’empêchera pas le milliardaire Bernard Arnault, patron du dit groupe, d’appuyer la création de l’article 81 de la loi Macron, qui permet désormais aux commerces situés dans les nouvelles Zones Touristiques Internationales, décidées par l’exécutif lui-même, d’ouvrir jusqu’à minuit ! A noter que la soi-disante mobilisation du personnel contre la décision de fermeture (une centaine de personnes sur les quatre mille cinq cents que compte la société), largement entretenue par la direction, n’a pas empêché les syndicats hostiles au travail de nuit d’obtenir près de 70 % des voix aux dernières élections.

Les attaques anti-ouvrières précitées ont produits les résultats suivants : d’abord l’extension régulière du travail dominical et nocturne qui, selon les dernières études, concernait respectivement 29 % et 15 % des salariés. L’Etat n’est plus là pour sanctionner les infractions mais au contraire leur donne force de loi par la suite ; restent les syndicats obligés de jouer les gendarmes pour faire respecter les interdictions. Elles prospèrent car le secteur est précarisé (faible rémunération, temps partiel imposé) et souffre d’un niveau d’organisation très faible. Dans ce contexte, le doublement du salaire versé le dimanche, qui est pour le moment la règle dans beaucoup d’enseignes, est incitatif et coexiste avec le chantage à l’embauche, aux horaires ou à l’emploi qui font relativiser la portée du volontariat.

Une riposte inédite

Passage de cinq à douze dimanches annuels d’ouverture, création de Zones Touristiques Internationales qui pourront ouvrir cinquante-deux dimanches par an, tout comme les grandes gares, et ce jusqu’à minuit, facilitation du classement des centres commerciaux en zones commerciales pour pouvoir ouvrir toute l’année : voici les dispositions tant décriées relatives au travail dominical et nocturne inscrites dans la loi Macron. Outre le fait qu’elles constituent une négation complète des engagements du Parti Socialiste dans l’opposition et du candidat Hollande, elles ouvrent la voie à une généralisation rapide du travail dominical et nocturne qui, à terme, nous mènera à la société 24/7 dont rêvent les capitalistes.

Le CLIC-P mène la riposte : les 14 novembre et 16 décembre 2014, ce sont deux à trois mille salariés du commerce, issus des grands magasins dont de nombreux démonstrateurs, de la parfumerie, de l’habillement et de la grande distribution, qui font grève et manifestent. L’importance de ces mouvements, à l’échelle de ce secteur, n’est pas étrangère au refus de la Mairie de Paris de soutenir l’extension des ouvertures voulue par le gouvernement.

Le Sénat, dominé lui par la droite, a sans surprise durcie les dispositions en question en étendant le travail en soirée aux zones touristiques existantes et en instaurant le recours au référendum en l’absence d’accord syndical permettant l’ouverture dominicale : la même politique somme toute mais à un degré plus élevé. Plus encore, un amendement, voté conjointement par la droite et les socialistes, autorise lui l’ouverture permanente de droit des commerces de biens culturels, c’est à dire sans volontariat, ni compensation !

Mobilisations intersyndicales et petites victoires

On peut affirmer que c’est la persistance de cette mobilisation, dans un secteur pourtant faiblement organisé, qui a conduit plusieurs unions régionales franciliennes à organiser une manifestation le 26 janvier 2015 au moment de l’examen de la loi Macron par l’Assemblée. De même pour la journée de mobilisation interprofessionnelle du 9 avril où, à cette occasion, les fédérations CGT et FO du commerce, respectivement première et troisième organisation de la branche, ainsi que la nouvelle fédération SUD Commerce ont lancé un appel commun qui a permis une extension limitée de la mobilisation en régions.

En raison de la décision, en particulier de la CGT, de renvoyer toute nouvelle action interprofessionnelle, seule à même de bloquer l’adoption de cette loi, à la rentrée, le CLIC-P, parfois rejoint par la CNT-SO et FO, a continué à porter la contestation. Pas moins de trois rassemblements ont eu lieu depuis mai dernier, marqués entre autre par la participation de centaines d’employés de magasins de biens culturels dont La Fnac qui a fait grève le 29 mai dernier. Cette agitation a permis le retrait de l’amendement Fnac et de revenir sur les dispositions durcies par le Sénat.

Les patrons avancent, faisons-les reculer !

Après un simulacre de consultation, le décret définissant les ZTI, suivi d’arrêtés en délimitant pas moins de douze sur Paris, a été publié le 23 septembre. Parmi ces zones, certains étaient attendues comme celles des Champs Elysées, dont le périmètre est élargi, ou du boulevard Haussmann. Plus incongrues, celles créées dans des quartiers aussi peu touristiques que les Olympiades, Bercy ou Beaugrenelle… Le ministre a beau s’en défendre, sa volonté de généraliser le travail du dimanche et de nuit est flagrante.

Reste, pour autant, à franchir le cap des négociations, à savoir obtenir un accord, qui fixe le niveau des contreparties y compris salariales dans chaque entreprise de plus de 11 salariés, pour pouvoir ouvrir tous les dimanches (six gares parisiennes sont également concernées). Pour le travail dit en soirée spécifique à ces zones, il faut nécessairement passer par un accord d’entreprise, la loi fixant entre autre une majoration minimum des heures travaillées entre 21 h et minuit.

Passage en revue des négociations en cours dans la capitale :

– Chez Sephora, un accord sur le travail en soirée a été obtenu suite au ralliement de la CFDT. C’est cette organisation qui a poussé à l’organisation d’un référendum qui s’est traduit par un plébiscite (96,6 % de votes favorables). Un résultat en trompe-œil si on tient compte de la participation, des quelques votes Non et d’un corps électoral resserré aux seuls salariés en CDI avec l’enseigne de plus de trois mois d’ancienneté. De surcroit, comme précisé sur les bulletins de vote, « Etre favorable ne signifie pas être volontaire pour travailler en soirée. »

– Darty prétend lui appliquer un accord de 2010 pour ouvrir plusieurs de ses magasins le dimanche dont deux ne sont même pas situés en ZTI. A la Fnac, la négociation, menée au niveau du groupe, est bloquée du fait de l’axe CGT-FO-SUD, majoritaire. Chez Apple, la médiatisation de la signature imminente, par la CFTC, d’un accord au rabais a permis d’en repousser l’adoption. Des accords ont par contre été trouvés chez Nature et Découvertes et dans plusieurs enseignes d’habillement (Etam, HM et Zara).

– Enfin, dans les grands magasins, épicentre de la bataille, le patronat n’a toujours pas réussi à obtenir la moindre signature car il refuse, en particulier, de prendre en compte la situation des nombreux démonstrateurs qui y travaillent. Des négociations au niveau de chaque entreprise s’avèrent aussi risquées après le rejet par référendum d’un projet d’accord au BHV le 22 novembre dernier.

En tout état de cause, le Conseil d’Etat, a été saisi, par plusieurs fédérations et le CLIC-P afin de faire annuler décret et arrêtés. Le plus précieux dans le rapport de force ainsi mis en œuvre face au gouvernement et aux patrons reste le haut niveau de mobilisation des travailleurs du commerce eux-mêmes : ainsi, le 15 septembre 2015, ce sont deux cents militants, rejoints par des représentants d’organisations politiques, féministes et de jeunesse solidaires de notre lutte, qui se sont rassemblées sous les fenêtres de Bercy. Un mois plus tard, c’est plus de mille salariés, au cri entre autre de « Macron, fais gaffe à ta chemise, ton pantalon » qui étaient en grève et en manifestation pour rejoindre le boulevard Haussmann afin de contrer les patrons des grands magasins, protégés par la police, qui se réunissait en pensant pouvoir nous extorquer en toute tranquillité. Oui vraiment, les salariés n’en ont pas finit avec la loi Macron !

Laurent (syndicaliste)


[1] Au risque de ne plus pouvoir reconstituer leur force de travail mais le capitaliste lui fait fi du risque.

[2] Dont la venue du chanteur Renaud, alors sous contrat avec le label du même nom, pour qui le dimanche, c’est bon pour les curés. L’aventure Virgin Mégastore s’est mal terminée en 2013 : http://cdvirgin.over-blog.com/

[3] Jonathan Crary , 24/7 Le capitalisme à l’assaut du sommeil, Edition Zones, 2014.

http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5521
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede Pïérô » 21 Jan 2016, 14:00

CGT, SUD et FO vont mettre leur veto à l’accord sur le travail dominical à la Fnac

Le projet d’accord sur le travail du dimanche et en soirée à la Fnac ne devrait finalement pas être signé. Selon des sources syndicales, la Confédération générale du travail (CGT), l’Union syndicale Solidaires (SUD) et Force ouvrière (FO) ont décidé de mettre leur veto à ce texte. Opposés à l’extension du travail dominical permise par la loi Macron, ces syndicats sont majoritaires à eux trois et peuvent donc faire invalider l’accord. « Nous allons utiliser notre droit d’opposition », a déclaré Boris Lacharme, responsable syndical CGT à la Fnac.

La Confédération française démocratique du travail (CFDT) avait au contraire décidé mardi 19 janvier de parapher le projet d’accord, emboîtant le pas à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et la Confédération française de l’encadrement (CFE-CGC).

... http://www.lemonde.fr/emploi/article/20 ... ttDByGr.99
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 23 Jan 2016, 02:05

Communiqué commun CGT, FO et SUD Fnac
NON à l’accord sur le travail dominical et nocturne à la Fnac

L’ultime réunion de négociations sur « les contreparties au travail du dimanche et en soirée » engagées à la Fnac entre les Organisations Syndicales majoritaires (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO et SUD) et la Direction a eu lieu le 11 janvier 2016.
La CGT, FO et SUD Fnac ne signeront pas le projet d’accord présenté depuis par la Direction, synonyme de régression sociale majeure.

Nous considérons que chaque salarié a le droit de vivre dignement, sans avoir à vendre une partie de son droit au repos pour chercher à obtenir l‘argent qui lui manque.
Les bons résultats financiers du Groupe, ne servant que la rémunération indécente du « top management » passée de 7,6 millions à 19,6 millions entre 2014 et 2015, sont construits principalement sur des plans d’économies dont la masse salariale est la principale variable d’ajustement, à travers des suppressions d’emplois massives sur les magasins et une politique de modération salariale.

L’une des conséquences recherchée de ce blocage est de créer à travers la paupérisation des salariés restants, un « volontariat » contraint de travailler sur des horaires atypiques donnant lieu à des contreparties financières.

Contreparties dont le financement doit être mis en regard avec les économies toujours attendues pour financer le rachat de Darty et le remboursement dû de 68 millions d’euros pour M. Pinault, qui ne peuvent avoir qu’un effet mécanique négatif sur les salaires et les emplois à l’échelle du Groupe.

Contreparties renforçant aussi les inégalités salariales déjà prégnantes en créant deux types de travailleurs dont la rémunération et les conditions de travail pourraient être diamétralement opposées et concourant à banaliser le repos dominical en journée travaillée.

Alors qu’un rapide calcul permet de comprendre qu’ouvrir un jour de plus, c’est 1/7ème de temps à couvrir en plus, soit une augmentation d’au moins 16% de l’amplitude horaire, la Direction pour couvrir les nouvelles tâches de travail à accomplir propose 2,6% d’embauches, dont la pérennité n’est pas garantie.

Rapprochées par exemple des 6 à 7% de baisses d’effectifs annuels constatés sur la société Fnac Paris sur les exercices 2013 et 2014, on peut légitimement craindre que ces 2,6% d’embauches seraient perdues en moins de 6 mois, consacrant une intensification du travail déjà réelle.

Nous sommes également conscients du rôle de « laboratoire social » joué par la Fnac, dont la recherche de gains à court terme via des prises de part de marché en déréglementant les horaires, entraîne toutes les autres professions et la société, le dernier exemple en date étant le test opéré par feu le service public la Poste pour livrer 7/7 durant les fêtes de fin d’année.

La CGT, FO et SUD restent fermement opposés à l’extension du travail dominical et de nuit, néfaste pour la santé et niant le droit à une vie privée et citoyenne normale des salariés de la Fnac, déjà soumis à une importante flexibilité horaire, dont le seul jour de repos commun est aujourd’hui remis en cause.

http://www.solidaires.org/NON-a-l-accor ... -a-la-Fnac
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 28 Jan 2016, 15:02

Travail le dimanche : la lutte continue

Pour généraliser le travail dominical et nocturne, Emmanuel Macron a défini le 23 septembre dernier, après un simulacre de consultation, pas moins de douze zones touristiques internationales (ZTI) à Paris, y compris à des endroits on l’on trouve fort peu de touristes et qui sont plutôt des « zones de travail intensif ». La ficelle est bien grosse, la riposte des salarié-e-s doit l’être aussi !

Parmi les zones définies en septembre par le ministre de l’Économie comme zones touristiques internationales (ZTI), certaines étaient attendues comme celles des Champs-Élysées ou du boulevard Haussmann. Plus incongrues, celles créées dans des quartiers aussi peu touristiques que les Olympiades, Bercy ou Beaugrenelle. Le ministre a beau s’en défendre, sa volonté de généraliser le travail du dimanche et de nuit est flagrante.

Reste pour autant à franchir le cap des négociations, à savoir obtenir un accord qui fixe le niveau des contreparties dans chaque entreprise de plus de onze salariés pour pouvoir ouvrir chaque dimanche (douze gares sont également concernées). Pour le travail de nuit spécifique à ces zones, il faut nécessairement passer par un accord d’entreprise, la loi fixant en particulier le doublement de la rémunération des heures travaillées entre 21 heures et minuit.

Six mois après l’adoption de cette loi, où en sommes-nous ? Au Sephora des Champs-Élysées, un accord sur le travail dit en soirée a finalement été obtenu suite au ralliement de la CFDT. C’est un plébiscite (96,6 % de votes favorables) dont le résultat est en trompe-l’œil : tenant compte de la participation, des quelques votes en faveur du non et d’un corps électoral resserré, le oui ne représente que 45 %.

Macron, patrons, faites gaffe à vos chemises !

Plus encore, comme précisé sur les bulletins de vote, « être favorable ne signifie pas être volontaire pour travailler en soirée ». À Darty, la direction a communiqué sur l’ouverture de sept de ses magasins parisiens en vertu d’un accord de 2010, inapplicable en l’espèce, deux des établissements concernés n’étant de surcroît même pas situés en ZTI. À la Fnac, la négociation initiée au niveau du groupe, pour contourner la CGT et SUD, majoritaires à Paris, n’a pas débouché à ce jour. Enfin, à Apple, la signature d’un accord low-cost a été repoussée suite à la médiatisation de son contenu.

Dans les grands magasins, le syndicat patronal, l’UCV, est à la peine : malgré un projet d’accord revu à la hausse le mois dernier, la CGT, FO et même la CFDT ont déclaré ne pas en être signataires. Il n’est donc pas étonnant qu’un accord similaire ait subi le même rejet au BHV suite à un référendum organisé le 22 novembre dernier. Malgré la pression de la direction, le non l’a emporté de 640 voix, dont celles de nombreux démonstrateurs appelés à participer au scrutin, contre 623, opposant la CFTC et la CGT, partisans du non, à la CGC et à SUD qui se rangent au résultat du vote.

Le Clic-P [1], les fédérations CGT et FO du commerce ainsi que la CFTC Paris, ont depuis saisi le Conseil d’État, qui se prononcera dans quelques mois, en vue de faire annuler le décret et les arrêtés. Le plus précieux dans le rapport de force qui perdure face au gouvernement et aux patrons reste la mobilisation des salarié-e-s du commerce eux-mêmes : ainsi, le 15 octobre 2015, c’est plus de mille d’entre eux au cri entre au­tre de « Macron, fais gaffe à ta chemise, ton pantalon » qui étaient en grève pour rejoindre le boulevard Haussmann où les directions des grands magasins, protégées par la police, se réunissait en pensant pouvoir les extorquer en toute tranquillité. Les travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot face à la régression Macron !

Laurent Degousée


[1] Le Clic-P (comité de liaison intersyndical du commerce de Paris) rassemble les organisations syndicales parisiennes du commerce CGT, CFDT, Unsa, CGC et SUD.

http://alternativelibertaire.org/?Trava ... e-la-lutte
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 05 Mai 2016, 16:28

Travail dominical au BHV

TRAVAIL DOMINICAL AU BHV : DU GRAND N’IMPORTE QUOI

Nonobstant la mise en œuvre du droit d’opposition par la CFTC et la CGT, nous apprenons via la presse la signature, par la CGC et SUD, d’un accord sur le travail dominical au BHV et ce alors même que l’ensemble des syndicats vient de rejeter un accord similaire aux Galeries Lafayette.

C’est peu dire que le positionnement du syndicat SUD BHV, qui ne nous est pas affilié, nous questionne.

D’abord pour sa cohérence : en effet, un accord similaire avait été rejeté en novembre 2015 par le personnel à l’issue d’une consultation demandée par cette organisation.

Pour se dédire, elle motive également son choix par des arguments que ne renieraient pas les zélateurs de la loi Travail. Alors que notre Union est pleinement engagée dans la mobilisation pour le retrait de cette dernière et que « la limitation extrême des horaires atypiques » fait partie de ses repères revendicatif, à quoi joue Solidaires au BHV ?

Enfin, nous savons que cette position est loin de faire l’unanimité en son sein et la condamne à boire la coupe jusqu’à la lie en devant accepter, par la suite, la mise en place du travail en soirée. C’est pourquoi nous demandons solennellement à nos camarades de retirer leur signature de cet accord.

http://www.solidaires.org/TRAVAIL-DOMIN ... PORTE-QUOI
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede Pïérô » 29 Mai 2016, 00:48

Dans les grands magasins, le travail du dimanche dans l’impasse

La tension est montée d’un cran, vendredi 27 mai, sur le très symbolique sujet du travail du dimanche aux Galeries Lafayette. Les syndicats FO, SCID (ex-CFDT) et la CGT ont fait savoir qu’ils exerçaient leur droit d’opposition à l’accord collectif sur la mise en œuvre du travail dominical. Un accord signé une semaine plus tôt in extremis, dans la soirée du vendredi 20 mai, par deux organisations, la CFE-CGC et la CFTC.

A eux trois, FO, le SCID et la CGT réunissent les 50 % de voix nécessaires pour faire invalider la négociation qui aurait permis au grand magasin du boulevard Haussmann, à Paris, d’ouvrir tous les dimanches de l’année. Reste à connaître, pour annuler véritablement l’accord, une décision de justice mise en délibéré le 9 juin, qui confirmera ou non la représentativité de la SCID, contestée par la direction des Galeries Lafayette depuis sa scission de la CFDT.

... http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... OUrz8VU.99
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede Pïérô » 30 Mai 2016, 23:34

Les Galeries Lafayette condamnées pour violation de la réglementation sur le travail de nuit

Paris - Les Galeries Lafayette ont été condamnées récemment en référé pour violation de la réglementation sur le travail de nuit, des vendeurs ayant travaillé au-delà de 21H00 malgré l'absence d'accord sur le travail de nuit pour ces personnels, a-t-on appris lundi auprès de la CGT.

... http://lexpansion.lexpress.fr/actualite ... 97130.html
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 13 Juin 2016, 01:24

Travail dominical : Macron n’amuse plus les Galeries

Après l’échec de la négociation d’un premier accord sur le travail dominical aux Galeries Lafayette, la CFTC et la CGC de l’entreprise ont finalement apposé leur paraphe en catimini sur un accord revu à la marge le 20 mai dernier. Mais c’était sans compter le droit d’opposition majoritaire de la CGT, de FO et du SCID…

... http://www.anti-k.org/2016/06/13/travai ... 133mIdf21t
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 25 Juin 2016, 11:38

Dans l’actu – Le travail posté nuit gravement à la santé
Dans un avis présenté le 21 juin, l’Agence de sécurité sanitaire dresse un sombre tableau des effets du travail de nuit sur la santé. Elle recommande de le circonscrire au strict nécessaire, à l’heure où il ne cesse de se développer.
« Travailler de nuit tue ! » Verra-t-on un jour cet avertissement au bas des feuilles de paye des salariés postés, à l’instar des messages de prévention sur les paquets de cigarettes ? Sans doute pas. Pourtant, les constatations de l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dans son avis sur les risques sanitaires liés au travail de nuit présenté le 21 juin, sont inquiétantes.
... http://www.sante-et-travail.fr/dans-l-a ... 76260.html


Le Progrès Social
La une du jour : "Le travail nocturne nuit gravement à la santé"

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http://www.leprogressocial.fr/
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 12 Juil 2016, 08:17

Travail dominical à la Fnac : CGT, SUD et FO confirment leur veto

Les syndicats CGT, SUD et FO de la Fnac, majoritaires à eux trois, ont confirmé leur veto à l'accord sur le travail du dimanche et en soirée conclu au début de l'année et signé formellement la semaine dernière par la CFTC, la CFDT et la CFE-CGC. Cet accord, signé le 5 juillet, après consultation des instances représentatives du personnel, devait permettre l'ouverture dominicale des magasins de l'enseigne, notamment à Paris, où la Fnac voulait ouvrir tous les dimanches en zones touristiques internationales (ZTI), créées par la loi Macron.

... http://www.leparisien.fr/economie/trava ... 959587.php
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede bipbip » 25 Juil 2016, 23:32

Fnac : Dimanche à quai…

Le récent droit d’opposition majoritaire de trois syndicats (CGT, FO et SUD) à l’accord sur le travail dominical et nocturne de la célèbre enseigne de distribution culturelle, signé lui par la CFDT, la CFTC et la CGC, fait à nouveau couler beaucoup d’encre.

La manœuvre de la direction quelques jours plus tôt n’aura pas permis d’ébranler les convictions des trois organisations opposées à l’extension des horaires d’ouverture. Ainsi, l’appel à volontariat a été diffusé auprès du personnel des magasins peu de temps avant la formalisation du droit d’opposition pour mieux dresser les volontaires contre les vilains syndicats qui, en les empêchant de travailler tous les dimanches, les priveraient de gagner davantage.

... http://www.anti-k.org/2016/07/25/fnac-d ... 5aSDWfr21t
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Re: Paradis des exploiteurs, bosser le dimanche et 24/24

Messagede Pïérô » 15 Aoû 2016, 16:49

Toulon. Des amendes monstres pour les commerçants qui n'ont pas ouvert le 14 juillet

Un restaurateur installé dans un centre commercial varois s'est vu infliger une amende de plus de 187 000 euros pour avoir baissé le rideau un jour férié.

Face à cette une amende exorbitante le restaurateur varois est sous le choc. Installé dans une zone commerciale proche de Toulon, il aurait dû se plier à la décision du centre d'ouvrir le jour férié.

Comme lui, une dizaine d'autres commerçants ont reçu une amende en fonction de la surface de la boutique et de la durée de fermeture. Réunis mardi 9 août, autour de Patrick Brun, ils refusent de la payer.

... http://www.humanite.fr/toulon-des-amend ... let-613764
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