Luttes dans la Vente Par Correspondance

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede Pïérô » 29 Jan 2014, 02:42

La Redoute : quelles revendications suite au plan de cession présenté par Nathalie Balla et Eric Courteille ?
http://www.cnt-f.org/59-62/2014/01/la-r ... ourteille/

Manifestation des salariés de La Redoute à Lille
. http://nord-pas-de-calais.france3.fr/20 ... 04041.html
. http://www.lemonde.fr/emploi/article/20 ... 98637.html
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede bipbip » 05 Fév 2014, 01:19

Un site de La Redoute bloqué par des salariés
http://fr.news.yahoo.com/site-redoute-b ... 47838.html

Les salariés de La Redoute ne lâchent rien
http://www.humanite.fr/social-eco/les-s ... ien-558291
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede Pïérô » 21 Fév 2014, 01:13

La Redoute

Depuis plusieurs semaines, la lutte des ouvrier-ères de la Redoute s’intensifie. Après les premiers débrayages et les manifestations qui ont suivi l’annonce du PSE (plan de suppression des emplois et non de « sauvegarde ») début janvier, les actions tendent à se radicaliser comme lors du blocage du site logistique de la Martinoire à Wattrelos. Les « Redoutables » comme s’appellent eux-mêmes les salarié-es luttent contre la suppression de 1 178 emplois d’ici 4 ans. Jadis premier employeur de la région lilloise, la Redoute fait les frais du virage Internet et de « l’amazonification » de la vente par correspondance. L’entreprise reste néanmoins première dans le secteur de l’habillement et de la maison mais au nom de la compétitivité, ce plan imposé par le milliardaire Pinault et la nouvelle direction se veut inéluctable comme la progression de la fortune personnelle de la famille Pinault. Mais certain-es refusent cette résignation et se battent contre la misère annoncée.

Emission de l’Egregore du 17 Février 2014
à écouter : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1483
Emission de
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede bipbip » 27 Mar 2014, 15:53

Trahison syndicale à La Redoute ! Solidarité avec les Redoutables !

Ça y est ! La CFDT vient de signer le "plan social" proposé par les repreneurs de la Redoute qui entraîne la suppression de 1.200 postes. Une nouvelle fois, ce syndicat à la solde du patronat joue son rôle de liquidateur des luttes en opposition totale avec la base. Aujourd’hui, c’est le coup de massue après des semaines de lutte où une certaine autonomie a pu poindre grâce à l’action des "Redoutables".

Retour sur les dernières semaines : http://www.cnt-f.org/59-62/?p=10470
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede Pïérô » 28 Mar 2014, 02:47

A La Redoute, trahison syndicale. La signature du syndicat CFDT prouve une fois encore que la base ouvrière ne doit compter que sur elle même ! Solidarité avec les Redoutables

Ça y est ! La CFDT vient de signer le "plan social" proposé par les repreneurs de La Redoute qui entraîne la suppression de 1200 postes. Une nouvelle fois, ce syndicat à la solde du patronat joue son rôle de liquidateur des luttes en opposition totale avec la base. Aujourd’hui, c’est le coup de massue après des semaines de lutte où une certaine autonomie a pu poindre grâce à l’action des “Redoutables”. Retour sur les dernières semaines.

Le spectacle de la division

Vendredi 21 mars, au siège social de la Redoute à Roubaix, deux camps de salarié-es se sont fait face. D’un côté, une majorité d’ouvrier-es venant de la Martinoire, le site de préparation des commandes et de logistique à Wattrelos venus réclamer la non-signature du plan social proposé par la direction ; de l’autre des salarié-es du siège social de Roubaix pour la plupart membres de l’encadrement brandissant des pancartes « Signez pour l’avenir de La Redoute ». Le spectacle de la division peut avoir lieu devant les médias, il a été savamment orchestré par le camp de la direction(1).
Clou du spectacle, Nathalie Balla et Eric Courteille (les repreneurs) ont tenté une sortie et un discours mais le tumulte et quelques jets de boulettes de papier les ont vite dissuadé. Finalement, après quelques bousculades, les pro-signatures sont repartis au turbin sous les « les moutons sont dans l’enclos, on a fait notre boulot ! » des grévistes.

L’enjeu des négociations : entre mobilisation et division

Depuis janvier et l’annonce de la suppression de 1 178 postes(2), la mobilisation n’a pas cessé. Des manifestations ont eu lieu à Roubaix, à Wattrelos, à Tourcoing et à Lille. Le site de la Martinoire a été bloqué plusieurs jours, enfin chaque semaine, au moins deux assemblées générales sont organisées. Forts de ces actions qui ont su créer un collectif de lutte, ce sont des ouvrier-es déterminé-es qui, au son d’une chanson made in Roubaix(3), ne veulent rien lâcher de leurs revendications. Pour ceux qui partent, ils réclament : 40 000 euros net de prime de licenciement + 1500 euros net par année d’ancienneté + 36 mois de congé de reclassement. Pour ceux qui restent, il faut la création d’une fiducie (caisse sociale) où Kering devra verser les mêmes sommes que les départs pour offrir une garantie et enfin pour les préretraites à 55 ans, payées à 100% pour tout le monde.

En face, la direction et l’encadrement ont réagi à la mi-mars en créant un collectif de salarié-es qui demande de signer le plan social pour l’avenir de la Redoute. Une pétition circule sur internet tandis que des tracts ont été diffusés grâce au matériel de la CFE-CGC, le syndicat des cadres. Ils sont d’accord avec les propositions de la direction qui propose 20 000 euros de primes de licenciements + 750 à 1.200 euros par année d’ancienneté en fonction des cas + 12 mois de reclassement.

Drame à la CFDT

Entre les deux camps, les représentants syndicaux cherchent leur place et sont tiraillés par les choix à faire. Cela est surtout valable pour la CFDT et à moindre mesure Sud (syndicat peu représentatif) car la CGT et la CFE-CGC ont choisi respectivement le camp des ouvrier-es et celui des cadres. L’enjeu est important car pour que le plan social de la direction soit adopté, il faut une majorité qui est atteinte si la CFE-CGC et la CFDT signent. Mais la base de la CFDT ne l’entend pas de cette manière et a réussi à créer un rapport de force et de persuasion à l’encontre de ses représentants pour qu’ils ne signent pas le plan social en l’état.

Ainsi le comportement du délégué central Jean Claude Blanquart est révélateur de cette tension. Depuis un bon mois, il a totalement disparu du paysage médiatico-militant et il ne vient plus qu’en catimini aux réunions de négociation. Vendredi 21 mars, avant l’ultimatum de la direction, sa base syndicale lui a lancé un message clair : « si tu signes, on brûle notre carte ». Or la veille, une représentante nationale du syndicat est venue rappeler à l’ordre les délégués syndicaux sur la ligne politique de leur organisation. Une déléguée CFDT résume la teneur des débats : « notre direction veut qu’on signe l’accord jugé suffisant par Paris, entre la direction et les salarié-es la pression est insoutenable ». Vendredi 21 mars, la base a été la plus forte mais il faut s’attendre à des règlements de compte à la CFDT qui n’hésite pas à virer les sections rebelles comme ça s’est déjà vu à Sea-France ou chez Mory-Ducros.

Les Redoutables à l’initiative

Qui est cette base capable de bousculer le dialogue social ? Ils se font appeler les “Redoutables” : ce sont des syndiqué-es ou non syndiqué-es qui travaillent quasiment tous à la Martinoire. C’est la cheville ouvrière de la Redoute et ce sont eux les premiers touchés par les licenciements et les restructurations à venir(4).
Ce groupe est composé de 150-200 personnes qui se connaissent bien car la plupart ont déjà lutté en 2008 lors d’un premier plan social qui a supprimé 672 emplois. Ce mouvement social a laissé des traces et permet d’expliquer la mobilisation actuelle et la méfiance par rapport aux directions syndicales. En effet, à l’époque, ce sont les syndicats Sud et CFDT qui ont trahi la mobilisation. « En AG tout le monde levait la main pour continuer le mouvement mais dans notre dos, Sud puis la CFDT ont signé l’accord contre une contrepartie minime : une hausse de quelques centaines d’euros pour les plus petits salaires » résume amèrement David, un ouvrier militant.

De l’aveu même des délégués CGT, les Redoutables ont réussi à s’imposer dans l’intersyndicale et à bousculer le cours des négociations. Fin février, ils ont su mettre d’accord les syndicats sur les revendications à porter. Car au départ, c’était le grand flou entre les 100 000 euros de primes de licenciement avancés par la CGT et les 20 000 euros portés par la CFDT. « Ils [en parlant des Redoutables] sont venus autour de la table, ils ont présenté la revendication des 40 000 euros et les syndicats se sont alignés. Pour reprendre une image : ils ont mis de l’eau dans le vin de la CGT et du vin dans l’eau de la CFDT et de Sud » confie David.

L’action des Redoutables ne s’arrête pas là. Ils ont rédigé et diffusé leur propre tract grâce au matériel prêté par les syndicats. Ils se réunissent et discutent. Enfin dans les AG, ils ont su maintenir une pression constante sur les chefs syndicaux pour qu’ils ne signent pas dans leur dos.

Seuls contre tous ?

La détermination sans faille des Redoutables ne doit pas occulter les obstacles qui se présentent à ce mouvement encore en devenir. La première des difficultés, c’est qu’il n’y a pas réellement de grèves à la Redoute et les blocages restent occasionnels. « On essaye de proposer plusieurs modalités de lutte aux salarié-es pour mobiliser le plus large possible » confie J-C Leroy, délégué CGT et membre de Lutte Ouvrière qui estime que les blocages ne sont pas nécessairement « l’arme la plus efficace , le plus important c’est l’ampleur du mouvement, son impact dans la boîte mais aussi à l’extérieur et dans les médias ». Le débat est là car toutes les pratiques de lutte des classes sont à re-construire dans une entreprise qui a forgé Roubaix-Tourcoing et qui maintenant apporte la misère sociale. Aux Redoutables de s’emparer de ce débat et de choisir les modalités d’action les plus efficaces pour obtenir leur dû.

Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes car la bourgeoisie dans toutes ses déclinaisons met en place sa propagande pour anéantir cet esprit frondeur. Bien entendu, il y a le discours patronal relayé par les cadres qui appelle à la « raison » en organisant de fausse manif devant le siège social et en menaçant de déposer le bilan. Puis, il y a le discours unanime des politiques et notamment de Martine Aubry qui déclare dans la presse(5) sur France Bleu Nord, que le plan social de Pinault est « exceptionnel » et qui fait la leçon aux syndicats : « Vous avez obtenu beaucoup... L’essentiel aujourd’hui est de redresser la Redoute. ». Discours repris par l’avocat de l’intersyndicale M. Califano.
Reste les médias qui mènent leur guerre idéologique contre la lutte des classes. La Voix du Nord titre le 22 mars : « La Redoute : impasse et confusion » tandis que Le Monde(6) se fait l’écho d’une campagne de calomnie contre un délégué CGT inscrit sur les listes électorales de Lutte Ouvrière et qui est jugé de « jusqu’au boutiste ». Pourtant dans les mêmes colonnes de ce journal, on a appris en début d’année qu’à Goodyear Amiens : « Aucun salarié ne part avec moins de 60.000 euros, même avec un an d’ancienneté et au maximum les salariés partent avec 130.000 euros. »

Lutte des classes et autonomie, le levier de tous les autres changements

À la Redoute, ces slogans souvent pompeux et vides de pratiques commencent à reprendre du sens. Les Redoutables se positionnent clairement comme des prolétaires exploités et volés par un patron multimilliardaire : Pinault(7) et des repreneurs également riches à millions si l’on se réfère à la prime de départ que Nathalie Balla a reçu de son ancien employeur allemand KardstadttQuelle(8). Les ouvrier-es qui pour la plupart ont toujours travaillé à la Redoute et dont la moyenne d’âge est de 47 ans réclament leur dû pour ne pas sombrer dans la misère. À Roubaix, le taux de chômage est de 22%.

Aussi, les Redoutables prouvent par leur initiative que seule la lutte la plus autonome possible paie. Ils ont su se positionner face aux directions syndicales qui ne font plus qu’accompagner les “plans sociaux”.

Enfin, cette lutte permet de soulever les autres rapports de domination. « Nous on a pas de diplômes comme eux (en montrant les cadres) pour se reclasser. L’école ne nous a pas donné cette opportunité » déclare au micro une femme déterminée à aller jusqu’au bout de la lutte


Notes :

1. Pour l’anecdote, les cadres « ont été invités » sur leur temps de travail à quitter leur bureau. Et des personnes en congé ont été appelées pour venir supporter leurs nouveaux patrons.
2. Pour plus d’infos, lire le 1er article sur la lutte à la Redoute (ici).
3. "On lâche rien" de HK et les Saltimbanks, un groupe roubaisien.
4. Voir 1er article et les conditions de travail chez Amazon.
5. France Bleu Nord, le 10 mars 2014.
6. Édition du 22 mars 2014.
7. Cf. 1er article.
8. D’après le journal économique allemand Wirtschafft Woche « Les derniers licenciements, ceux de 4 directeurs dont Nathalie Balla (responsable des affaires internationales) couteront environ 5,7 millions d’euros ».

http://lamouetteenragee.over-blog.com/a ... 85439.html
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede bipbip » 03 Avr 2014, 15:31

La Redoute : à Wattrelos, démission massive des élus CFDT après la signature du plan social
http://www.lavoixdunord.fr/region/la-re ... b0n2030969
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede bipbip » 21 Juil 2014, 07:11

Zapzalap et les Redoutables, Radio Campus "LILLE"
Émission du 14 juillet consacrée à la lutte des ouvriers de La Redoute (les Redoutables).
à écouter : http://zapzalap.wordpress.com/2014/07/1 ... doutables/
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede Pïérô » 23 Jan 2015, 11:42

Maison de Valérie : délibéré repoussé au 4 juin

Les salariés de La Maison de Valérie devront attendre plusieurs mois pour connaître la décision des prud’hommes..

Le 19 novembre dernier, soixante-dix anciens employés, techniciens et agents de maîtrise de La Maison de Valérie, dont huit délégués du personnel, passaient au conseil des prud’hommes de Blois, accompagnés de leur avocat, Me Philippe Brun. Le jugement était attendu hier, mais les conseillers salariés et employeurs n’ayant pu se mettre d’accord, la décision a été mise en départage et sera rendue le 4 juin prochain..

L’entreprise, spécialisée dans la vente à distance de mobilier et d’aménagement de la maison et dont le siège social est basé à Vineuil, s’est séparée, en 2013, de 100 salariés. Les salariés ont entamé une bataille pour l’emploi et pour des mesures d’accompagnement et financières dignes du groupe sud-africain Steinhoff (auquel appartient Conforama). Les salariés licenciés ont attaqué leur employeur sur plusieurs points, dont le motif économique utilisé pour justifier ce plan social. Le périmètre d’activité de l’entreprise, comme les ordres de départ ont été contestés. Quant aux huit délégués du personnel, considérés comme des « salariés protégés » de La Maison de Valérie, le conseil des prud’hommes de Blois s’est jugé incompétent. Me Philippe Brun a déclaré qu’il ferait appel de cette décision devant la cour d’appel d’Orléans. Un an après ces licenciements, 80 % des anciens salariés sont à Pôle emploi, en congés de reclassement ou ont un emploi précaire..

http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir ... in-2187386
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede bipbip » 02 Fév 2015, 04:09

Les 3 Suisses définitivement condamnés pour licenciement illicite

C'est une petite justice pour d'anciens salariés des 3 Suisses. La cour d'appel de Douai (Nord) a reconnu, vendredi 30 janvier, la nullité du plan social d'une soixantaine d'entre eux, et a condamné, comme en première instance, le groupe à indemniser ses anciens employés, selon des sources concordantes.

... http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... uIz5eV2.99
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede Pïérô » 26 Avr 2015, 11:07

La Redoute, un an après : l’éclatement social au profit de la « modernisation » capitaliste

Voilà plus d’un an que la lutte à la Redoute (voir CA n° 239-avril 2014) s’est achevée par l’amère trahison de la CFDT qui a signé un plan de licenciements de 1 178 personnes d’ici 2018 alors même que le rapport de force s’était ancré dans l’entreprise entre le siège social à Roubaix et le site industriel de la Martinoire à Wattrelos grâce à l’action des Redoutables, majoritairement des ouvrier-es syndiqués ou non. Un an après, les départs en pré-retraite et « volontaires » ont commencé en attendant les licenciements secs et une nouvelle Martinoire ultra-moderne est en construction. Chez les ouvrier-es, les solidarités sont éclatées et on règle les comptes entre syndicats. Revenir un an après pour faire un bilan, c’est continuer de suivre des camarades de lutte mais aussi tenter de tirer des leçons de ce que sont devenues la plupart des luttes d’entreprises aujourd’hui. Loin d’être un récit d’échec, c’est prendre conscience que seule la lutte paie !

... http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1676
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede Pïérô » 25 Oct 2015, 14:00

Tout est à redouter !

Depuis le dernier article dans le CA d’avril 2015, les choses se précisent pour l’ancien leader nordiste de la vente par correspondance. La direction bloque désormais les départs volontaires et réaménage le temps et les postes de travail tandis que le nouveau site logistique ultra-modernisé de la Martinoire se construit, blesse déjà et fait craindre le pire pour les nouvelles conditions de travail dans le secteur !

Plus personne ne part ! L’arnaque du PSE (1)

Début septembre, les syndicats CGT et FO ont déposé aux Prud’hommes de Roubaix, 15 dossiers de salarié-e-s pour « défaut d’accord , une trentaine d’autres devraient suivre. Ce désaccord porte sur les modalités d’application du PSE qui prévoit la suppression de 1 178 postes jusque 2017, soit par des départs anticipés ou non à la retraite, soit par des départs dits volontaires vers des reclassements. Or aujourd’hui, les quotas ont été atteints et pour ceux qui veulent encore quitter le navire, ce n’est plus possible. Ces refus touchent surtout les ouvriers de la logistique et la relation-clients. De quoi dégoûter Ali qui comme les autres « voulait gagner 1 ou 2 ans de salaire pour après faire une formation » financée par la fiducie (2). Car après, le futur semble bien bouché pour les reconversions, 40 % de ceux qui sont partis volontairement sont au chômage, les autres ont trouvé dans l’aide à la personne, l’aide maternelle ou encore dans la manutention.

On ferme les robinets d’un côté et de l’autre, la direction recrute des gros bonnets dans la pub, l’Internet et bien sûr les ressources humaines pour finir de faire le ménage. A l’image de Pascal Lafon, nouveau RH aux dents longues puisqu’il était avant chez Rabot-Dutilleul (grosse boîte de bâtiment dans le Nord), Bricoman et les boulangeries Paul. Ce dernier (3) se ferait un fixe de 130-180 000 euros, de quoi dégoûter encore un peu plus. Avec le recul, tout cela a été parfaitement orchestré. Aux lendemains des grèves de 2014, la direction a joué profil bas et a laissé partir beaucoup de salarié-e-s, aujourd’hui elle bloque les départs et se permet de réaménager les postes de travail à sa guise, en attendant les licenciements proprement dits en 2017 ou même avant. A la logistique, il ne doit rester que 550 salarié-e-s, il y en a encore environ 700...

Loi de la jungle dans la vente à distance

De l’aveu de ceux qui y travaillent, les stocks se remplissent sans qu’il y ait de grosses ventes et les dernières soldes ont été calamiteuses pour la Redoute. Preuve en est que le secteur de l’anciennement vente par correspondance disparaît pour laisser place à un nouveau modèle : celui de la vente à distance par Internet et de la livraison chrono en moins de 24 h. A voir la fortune exponentielle de Jeff Bezos, le PDG d’Amazon (47 milliards de dollars tout de même), le secteur semble se porter à merveille mais c’est pour mieux cacher sa crise structurelle. Avec ou sans Internet, les stocks grossissent et la consommation n’arrive plus à tout absorber à cause de la baisse des pouvoirs d’achat, les marges diminuent et il faut alors prendre là où l’on peut encore prendre : sur le travail. C’est ce qui se passe dans les hangars de Amazon où les conditions de travail sont dantesques comme le montre de nombreux témoignages (4). La Redoute, elle, veut tout automatiser même les déplacements pour rattraper la concurrence mais ce n’est qu’une fuite en avant de plus … et un recul considérable pour les conditions de travail. Cela commence par des ouvriers polonais qui ont été appelés pour construire cette nouvelle Martinoire, travaillant au rabais, l’un d’entre eux a été grièvement blessé en faisant une chute.

Bien heureusement des résistances existent notamment par les voies syndicales comme à la Redoute mais aussi par le biais d’une initiative internationale menée par le syndicat polonais Inicjatywa Pracownicza, très présent dans l’entreprise Amazon à Poznan qui a appelé mi-septembre à une rencontre avec des camarades allemands et français d’autres sites. Le compte-rendu de cette réunion n’est pas encore publiée mais l’appel (reproduit ci-joint) laisse l’espoir d’une résurgence de la lutte dans le domaine de la logistique (5).

Notes :
(1) Plan de « sauvegarde » ou plutôt de suppression de l’emploi. Il a été signé, il y a plus d’un an par la traîtrise de la CFDT centrale alors qu’une lutte importante de la base avait lieu notamment grâce à l’action des Redoutables, pour plus d’infos, voir CA de mai 2014 + émissions radio de l’Egregore consacrées à ce sujet.
(2) C’est une caisse de 180 millions d’euros que Pinault (ancien propriétaire de la Redoute) a laissé pour organiser la restructuration de la logistique (nouvelle Martinoire) et pour financer les départs volontaires avec un plan de formation et une prime de 20 000 euros. Quelques millions pour se laver les mains !
(3) Selon les bruits de couloirs qui se rapprochent souvent de la réalité
(4) Lire, En Amazonie : infiltré dans le "meilleur des mondes" de JB Mallet, Fayard, 2013
(5) Soulignons les actions du syndicat Verdi en Allemagne qui ont bloqué plusieurs fois des hangars Amazon.



Encadré

La première rencontre des travailleurs d’Amazon, du 11 Septembre jusqu’au 13 Septembre à Poznań

Bonjour collègues !
Les travailleurs d’Amazon de Pologne et d’Allemagne proposent la rencontre internationale et invitent à participer à l’échange sur les problèmes, les luttes et les expériences d’organisation.
Depuis l’ouverture du premier Fullfillment Center à Bad Hersfeld en 1999, le management menace de fermer l’entrepôt. Mais depuis, huit FC nouveaux étaient établis en Allemagne, quatre en France, un en Italie, et depuis septembre 2014 trois en Pologne et un en République tchèque. Amazon menace encore avec les fermetures, mais en fait, il établit des capacités nouvelles pour prendre de l’expansion et pour dérouter le volume pendant les grèves.
Dans les deux années dernières, il y avait plus de 20 grèves seulement dans six FC allemands et des FC français. Ces grèves et d’autres formes de lutte ont déjà affecté Amazon et ont conduit aux améliorations des conditions de travail et à une augmentation des salaires dans certains FC. Pour réagir aux actions syndicales, Amazon déroute le volume aux autres FC, vers l’Allemagne, mais aussi vers la Pologne et la France. En plus, des informations fausses sont dispersées concernant les salaires, les normes de travail et les primes dans les autres FC.
Nous ne voulons plus écouter les mensonges de la gestion et nous avons assez qu’Amazon se serve d’un FC contre l’autre, des collègues d’un pays contre les collègues du pays voisin. C’est pourquoi, nous invitons à une rencontre commune pour faire connaissance et pour s’organiser ensemble à travers les frontières des nations. Nous voulons comparer les détails du salaire, les primes et les chiffres et la situation générale dans les différents FCs. En plus, nous voulons collecter les différentes modalités de lutte : les actions avec des T-Shirt, les pétitions, la façon d’informer les conducteurs des camions sur notre lutte, les grèves… Nous voulons aussi discuter sur : quelles actions ont le plus de réussite ? et comment pouvons-nous les améliorer et éviter des fautes la prochaine fois. Enfin, nous voulons trouver une manière de communiquer plus efficace pour les actions à venir.
Nous parlons Polonais, Allemand, Français et Anglais et toutes les langues sont bienvenues. Nous invitons beaucoup de traducteurs.
Amazon workers unite !

Voir le site : https://amworkers.wordpress.com/

http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1740
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede bipbip » 14 Juil 2016, 18:06

Wattrelos : des salariés de La Redoute protestent contre le travail imposé ce 14 juillet

Ce matin, une cinquantaine de salariés du site logistique de La Redoute ont débrayé à l’appel de la CGT, pour protester contre le travail imposé en ce jour férié.

... http://www.anti-k.org/2016/07/14/wattre ... 4e3_4fr21t
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Re: Luttes dans la Vente Par Correspondance

Messagede bipbip » 24 Juil 2016, 02:33

Croix: les «Licenci’elles» gagnent en cassation contre 3 Suisses

Leur licenciement, elles l’ont contesté jusqu’au bout, et pendant plus de cinq ans. La Cour de cassation a définitivement donné raison aux salariées licenciées en 2010 des boutiques 3 Suisses. Un arrêt qui fera date dans le droit social.

Il y avait encore un risque : que ces indemnités obtenues devant la justice, elles aient à les rendre à 3 Suisses, leur ancien employeur qui les a licenciées. Mais, dans son arrêt rendu le 6 juillet, la Cour de cassation a mis un point final à cinq ans de bataille et a confirmé qu’elles étaient dans leur droit en lui réclamant des comptes.

Petit rappel des faits. En décembre 2010, pour tenter une nouvelle fois de se sortir de l’ornière (l’histoire a montré ça n’a pas tout à fait marché comme prévu), le groupe qu’on appelait alors 3 Suisses International lance un « plan de modernisation ». Il prévoit, entre autres, la fermeture des 35 espaces boutiques de 3 Suisses, magasins devenus un peu anachroniques à l’heure du e-commerce. Près de 150 personnes perdent leur emploi. Mais pour 67 d’entre elles, les 42 millions d’euros du plan de reclassement ne sont pas suffisants. Et c’est le début d’une longue, très longue bataille judiciaire, qui conduit le bouillonnant avocat Fiodor Rilov et l’armée de t-shirts roses de celles qui se surnomment les Licenci’elles devant le tribunal de grande instance de Lille, puis aux prud’hommes de Roubaix.

... http://m.nordeclair.fr/info-locale/croi ... 34n1206166
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