Marche des chômeurs et précaires : étape à Strasbourg/ Vidéo et diaporama
Le diaporama de la feuille de chou : Chômeurs et précaires à Strasbourg
http://www.flickr.com/photos/79179163@N ... 21955/show
Nous, chômeurs, chômeuses et précaires...
...en Marche sur Paris pour nos droits !
Rendez-vous à Paris le 6 juillet Porte de Clichy...pour la dernière étape de la marche jusque place de Stalingrad !
Depuis le 10 juin, plus de 150 marcheurs ont parcouru la France (à la Réunion, au sud et à l’est) pour porter la parole des chômeurs et précaires ! Dans une semaine, le samedi 06 juillet, la marche se terminera à Paris !
10h - RDV Porte de Clichy...pour la dernière étape de la marche jusque place de Stalingrad !
De 14h à 18h, venez-nous rejoindre au rassemblement - concert place de Stalingrad.
Avec : Guyom Touseul, Joli Môme, Kash Leone, El Infernio... mais aussi des prises de paroles des marcheurs et des représentants des organisations.
Pour cette étape finale d’une marche qui a d’ors et déjà semé de nombreuses graines d’espoir et de militantisme, mobilisons-nous !
Signez la pétition sur http://marchechomeurs2013.org/
http://www.solidaires.org/article46343.htmlChômage, précarité : Tous concernés !
Tous en manif le samedi 7 Décembre 2013 !
Le chômage ne se réduit pas à un chiffre ni la précarité à une courbe ni encore à des pourcentages et des statistiques : c'est la situation que vivent au quotidien de plus en plus de femmes et d'hommes, de familles qui ressentent l'isolement, la frustration, la colère face à la forte dégradation de leurs conditions de vie. Un nombre croissant d'individu-e-s sont exclu-e-s des droits élémentaires : emploi, revenu, logement, accès aux soins, éducation, culture, …
Absence de réforme fiscale, ANI (Accord National Interprofessionnel), réforme des retraites, dysfonctionnements de Pôle Emploi, revalorisation dérisoire du RSA, prochain gel des APL…autant de mesures qui ne font qu'aggraver la situation des chômeurs et précaires !
Nous exigeons des décisions concrètes en réponse à nos revendications légitimes. Les profits et les dividendes explosent alors même que la précarité se généralise pour des millions d'entre nous. Nous affirmons qu'une véritable politique de l'emploi et du revenu est possible grâce à une autre répartition des richesses produites !
Cette nouvelle politique passe par quelques changements radicaux : Un emploi stable pour tous, librement choisi et permettant de vivre dignement Un système d'indemnisation du chômage juste et équitable qui ne condamne pas à la pauvreté Une répartition du travail et des richesses, notamment par une nouvelle réduction drastique du temps de travail. Davantage de moyens pour de vraies formations librement choisies. Une augmentation substantielle des minima sociaux (allocation liée à l'individu et non au foyer fiscal). Une retraite décente pour tous à 60 ans y compris pour les chômeurs non indemnisés et les allocataires du RSA. Une réforme de Pôle emploi : plus de moyens pour accompagner les chômeurs vers l'emploi, une séparation claire des deux fonctions principales : « indemnisation » et « accompagnement vers l'emploi » et la sortie de la mission de contrôle des chômeurs qui doit être rendue aux directions du travail. L'arrêt immédiat des radiations-sanctions sans motif valable !
Nous appelons tous les chômeurs, précaires et tous les citoyens solidaires à nous rejoindre pour manifester avec nous, à partir de 14h, Place de Stalingrad à Paris.
A l'appel des organisations de Chômeurs et Précaires : AC !, APEIS, Mouvement National des Chômeurs et Précaires, CGT-Chômeurs Rebelles.
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5587Chômage-précarité : Le 7 décembre, sonnons l’alerte sur le mauvais coup qui se prépare
Bataille en vue dans six mois ! Il faut tirer la sonnette d’alarme à l’occasion de la manifestation du 7 décembre contre le chômage et la précarité. Les intérêts des chômeuses, chômeurs, précaires et de l’ensemble des salarié.e.s sont menacés : la convention Unédic, qui fixe les conditions d’indemnisation du chômage, va être renégociée en 2014. Or, depuis 1992, presque chaque négociation a abouti à une régression.
La tactique du patronat
Elle est éprouvée : 1) quand les comptes de l’Unédic sont dans le rouge, on les « assainit » en rognant les indemnités ; 2) trois ans plus tard, retour dans le vert : quelle aubaine, on baisse les cotisations patronales ; 3) les comptes replongent : vite, rognons les indemnités…
En 2013, les comptes sont dans le rouge. Avec 15 500 chômeurs indemnisés de plus en 2013, et encore 29 500 de plus attendus en 2014, la dette de l’Unédic pourrait atteindre 22,3 milliards d’euros à la fin de 2014 [1].
Pour diminuer l’assurance-chômage...
Pour qu’il y ait moins de chômeuses et de chômeurs soient indemnisés, il suffit de déplacer le curseur des exigences : il faudra avoir cotisé davantage de mois, pour être indemnisé moins longtemps… À chaque déplacement du curseur, on prive d’assurance chômage quelques dizaines de milliers de personnes.
Le mot-clef : dégressivité
Pierre Gattaz, le nouveau patron du Medef, refuse toute augmentation des cotisations patronales, et souhaite le rétablissement de la « dégressivité des allocations » (Le Monde du 14 juin 2013). La formule est lâchée. C’est la clef de la bataille qui s’annonce.
Qu’est-ce que la « dégressivité » ? Il s’agit d’un système instauré entre 1992 et 2001, selon lequel les indemnités des chômeurs décroissaient régulièrement, jusqu’à ce qu’ils atteignent les minima sociaux. C’était, disait cyniquement la CFDT à l’époque, pour les encourager à trouver du travail…
La dégressivité a été annulée par la convention Unédic de 2001, en échange du flicage des chômeuses et chômeurs, désormais menacés de radiation s’ils refusent les emplois qui leur sont proposés (Depuis octobre 2008, on encourt la radiation si on refuse deux « offres raisonnables d’emploi »). L’enjeu est de rétablir la dégressivité en conservant le flicage.
Le seul recours : la rue
Comme d’ordinaire, les syndicats jaunes, CFDT en tête, signeront des deux mains tout ce que le Medef leur mettra sous le nez. Comme d’ordinaire, la CGT refusera de signer. Le hic, c’est que cette non-signature n’est pas suffisante pour bloquer l’accord. Il faut donc s’en remettre à la rue. Sans cela, la prochaine convention Unédic sera un coup très dur pour les précaires, et l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.
Il est indispensable de lancer une campagne avec un front large, regroupant toutes les forces syndicales et politiques opposées au gouvernement PS-EELV, et dont les organisations de chômeurs-précaires doivent être le pivot.
Une telle campagne pourrait avoir pour étapes : 1) une semaine d’information pour alerter la population sur ce qui se prépare ; 2) une manifestation nationale en amont de la négociation, pour mesurer nos forces ; 3) une semaine d’action pour créer un rapport de forces au moment des négociations, avec occupation des agences Pôle Emploi.
Retroussons-nous les manches !
http://alternativelibertaire.org/?Choma ... e-s-pour-lChômage/précarité : Uni.e.s pour l’Unedic
Les négociations Unédic ont débuté le 17 janvier et devraient s’achever fin mars. Pour résorber le déficit, le patronat refuse d’augmenter ses cotisations. Il aimerait rétablir la dégressivité des indemnités, et va peser de tout son poids pour augmenter le flicage et les objectifs de radiations de chômeurs de Pôle Emploi. Il reste quelques semaines pour se faire entendre.
Le samedi 7 décembre, seules 2000 personnes ont manifesté à Paris contre le chômage et la précarité à l’appel des quatre principales organisations de lutte contre le chômage – Mouvement national des chômeurs précaires, Apeis, Agir ensemble contre le Chômage !, et CGT-Chômeurs. AL en était, bien sûr, avec les CNT, la CGT, le SNU-FSU, Solidaires, le PCF, le PG et LO.
Peu de participants, certes… Mais comme ils ne s’inscrivent pas dans une stratégie d’action, ce type de rassemblement rituel est trop peu préparé en amont… et fait un bide. Il est décidément urgent de repenser la manif comme un outil parmi d’autres dans notre répertoire d’actions. L’enjeu, c’est de permettre le passage à un niveau supérieur : l’action directe. Espérons que ce soit le cas en 2014.
La convention prorogée
Au mois de juin dernier, la coordination fédérale d’AL a souligné le danger que représentait la renégociation de la convention Unédic, prévue initialement pour l’automne 2013. En fait, la bataille a été différée de plusieurs semaines. L’actuelle convention est prorogée jusque fin mars, et on chuchote qu’elle pourrait l’être jusqu’à la fin de la séquence électorale municipales-européennes. Pourquoi ? Parce que le gouvernement n’est pas neutre dans cette affaire. Certes la convention Unédic est toujours une coproduction Medef-CFDT. Mais elle nécessite également l’agrément de l’État. Or le gouvernement PS-EELV peut difficilement se permettre d’agréer, juste avant les élections, une convention qui sera nécessairement antisociale.
La crise et les vagues de licenciements ont creusé le déficit de l’assurance chômage. Avec 15 500 chômeurs indemnisé-e-s de plus en 2013, et encore 29 500 de plus attendus en 2014, la dette de l’Unédic pourrait atteindre 22,3 milliards d’euros à la fin de l’année. Pour rétablir l’équilibre, le Medef refuse toute augmentation des cotisations patronales, et préconise le retour de la « dégressivité des allocations », une disposition active entre 1992 et 2001, selon laquelle les indemnités des chômeurs décroissaient régulièrement jusqu’à atteindre les minima sociaux. La convention Unédic de 2001 l’a annulée, en échange du flicage des chômeuses et chômeurs, désormais menacé-e-s de radiation s’ils refusent deux « offres raisonnables d’emploi ».
Dans un premier temps, l’enjeu, pour le Medef, était de rétablir la dégressivité en conservant le flicage. Cependant, vu la situation sociale explosive, il s’est montré plus prudent dans un second temps, et envisage désormais surtout d’augmenter le flicage et les radiations, ce qui en langage policé donne : « Il faut inciter à l’emploi ».
Occuper les agences
La situation est grave, et pressante, mais il est encore temps de se mobiliser. Il nous semble indispensable de constituer un front large, unissant toutes les forces syndicales et politiques opposées au gouvernement PS-EELV, et dont les organisations de chômeurs-précaires seraient le pivot. Il est nécessaire d’informer la population des enjeux, de mettre du monde dans la rue et, si on a accumulé suffisamment de forces pour cela, d’occuper les agences Pôle Emploi. Mais on ne peut laisser ce mauvais coup se préparer sans réagir.
La menace sur l’assurance-chômage est claire, mais elle ouvre une possibilité de réveiller la contestation sociale. Celle-ci permettrait de dégager des perspectives plus radicales : abolition du chômage par le partage du travail et la réduction des profits capitalistes, droit de veto des salarié-e-s sur les licenciements. Ce n’est pas aux travailleuses et aux travailleurs de payer les pots cassés du système.
Guillaume Davranche (AL Montreuil) & François Molinier (AL Paris Nord-Est)
http://mncp.fr/Accueil/Actualite-du-MNCP/Négociations UNEDIC : ni régression ni statut quo mais des droits nouveaux !
Le chômage ne se réduit pas à un chiffre ni à une courbe : c’est la situation que vivent au quotidien de plus en plus de femmes et d’hommes, de familles. Les profits et les dividendes explosent mais le gouvernement et le patronat attaquent notre système de protection sociale. Cette dégradation se répercute sur l’emploi (salaires, conditions de travail), entraînant une généralisation de la précarité, une forte dégradation des conditions de vies pour une masse croissante de chômeur-euses et précaires.
La situation est exceptionnelle : presque 6 millions de chômeur-euses, DOM-TOM compris, toutes catégories confondues. Pourtant, moins d’un-e chômeur-euse sur deux inscrit-e à Pôle Emploi touche une indemnisation alors que l’UNEDIC prévoit 63 200 chômeur-euses de plus pour 2014 ! Cette situation n’est plus tenable !
Nous, organisations de chômeur-euses, précaires, intermittent-es et syndicats, exigeons de nouveaux droits pour tous. Pas de modifications à la marge, mais une refonte totale du système d’indemnisation, seule à même de répondre à l’urgence sociale !
Nous refusons tout retour à la dégressivité et tout recul des droits des chômeur-euses ! Permettre un revenu suffisant à tou-te-s est possible grâce à une autre répartition des richesses !
Cette réforme nécessite uniquement un peu de courage politique. Pour cela nous revendiquons :
• Un système d’indemnisation du chômage juste et équitable pour toutes et tous
• Un revenu personnel de remplacement décent pour toutes et tous, au minimum à hauteur de 80% du SMIC brut (allocations chômage et minima sociaux)
• L’ouverture du droit à l’indemnisation dès le 1er jour travaillé
• Les chômeur-euses et précaires ne sont pas des fraudeur-euses : arrêt immédiat des radiations-sanctions, des indus et des contrôles abusifs !
• Le respect du droit à l’information des usagers par toutes les administrations
• L’arrêt des formations bidons ! Plus de moyens pour des formations librement choisies
• Un Pôle Emploi à visage humain : plus de moyens, plus d’effectifs, plus d’informations pour un vrai service public de l’emploi. Stop à la sous-traitance et à la politique du chiffre !
• Le rétablissement du fonds social pour les chômeur-euses
• Augmentation des cotisations patronales et taxation substantielle de tout recours abusif aux contrats courts et précaires
• L’élargissement du financement de l’UNEDIC en taxant tous les revenus du capital
• Consulter les associations de chômeur-euses et précaires partout où leur sort se décide
À l’appel des organisations de Chômeurs, Précaires et intermittents : AC !, APEIS, MNCP, CIP-IdF et des syndicats Solidaires Sud/Emploi, Sud Culture, FSU/SNU Pôle Emploi.
Nous appelons à des actions unitaires, notamment à chaque jour des réunions de négociations : jeudis 13 et 27 février, 13 mars !
Après la journée régionale d’action du 14 février, la lutte continue !
MCPL - Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte
Retrouvons-nous au CAFE DES PRÉCAIRES SOLIDAIRES
le 19 FÉVRIER à 14 H
Maison de quartier de Villejean, 2 rue de Bourgogne
Après la journée d’action du 14 février, retrouvons-nous pour organiser la suite de la lutte et l’auto-défense des précaires !
Ci-dessous, le communiqué de la coordination régionale, et la présentation des cafés.
Communiqué de la coordination régionale des collectifs de chômeurs et précaires
Le vendredi 14 février 2014 à partir de 14h, la coordination des collectifs de chômeurs et précaires de Bretagne a mené plusieurs occupations simultanées qui ont toutes débouché sur une évacuation policière :
- Les collectifs de Morlaix, Quimper et Brest ont occupé la CECCOB (cellule de coordination des actions de l’Etat en Pays de Centre Ouest Bretagne) à Carhaix. Afin d’exposer leurs revendications, entre autre concernant les négociations de la nouvelle convention UNEDIC, les chômeurs ont demandé à rencontrer le préfet du Finistère. Ce dernier a refusé sans motif de venir à leur rencontre. Les collectifs ont été évacués.
- Le MCPL de Rennes a occupé le Pôle emploi de Henri Fréville. Il a demandé à rencontrer la direction territoriale qui ne l’a pas reçu non plus. Cette dernière a préféré faire appel aux forces de l’ordre qui ont évacué les chômeurs.
- Le collectif La Bouffée de Rennes a occupé le siège régional de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) et demandé à rencontrer le Préfet d’Ille-et-Vilaine. Ils ont également eu pour réponse l’intervention des forces de l’ordre.
Dans le contexte actuel des licenciements massifs et de l’explosion du taux de chômage, l’Etat illustre par là son indifférence et son mépris des chômeurs. Le chômage serait-il sa dernière préoccupation, contrairement au discours du gouvernement actuel ?
Nous réitérons notre revendication principale :
Un emploi pour tous sinon un salaire pour chacun avec ou sans emploi
Coordination des collectifs de chômeurs et précaires de Bretagne (Brest, Morlaix, Quimper, Rennes)
MCPL - Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte
L’idée des cafés est de faire se rencontrer des personnes d’horizon multiples qui ont en commun tout un lot de problématiques liées à la précarité : problèmes administratifs avec Pôle Emploi, la CAF, le CCAS... Il s’agit de partager nos expériences, nos galères, nos astuces et nos désirs de résistance. Ces CAFés se veulent aussi être l’espace d’autoformation sur nos droits et d’autodéfense collective en cas de litiges avec l’administration.
Entretenir une solidarité, et cultiver des savoirs communs depuis nos positions de précaires plutôt qu’une concurrence et une individualisation, c’est aussi persévérer et sortir de l’isolement dans lequel souhaite nous voir plonger les institutions et leurs logiques managériales pour nous faire accepter leurs manœuvres et les situations dans lesquelles nous avons rarement notre mot à dire.
Cet espace cherche à visibiliser les conflits autour de la gestion du chômage et de la précarité au delà des cas individuels, dans une économie en crise, qui justifie une régression sociale toujours au détriment des mêmes, avec des plans de rigueur qui s’amorcent en France mais qui font déjà des ravages en Europe du Sud.
MCPL - Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte
http://www.solidaires.org/article47462.htmlLe travail n’est pas un coût, le chômage n’est pas un délit
Les négociations entre les partenaires sociaux pour élaborer la convention Unédic 2014-2017 ont débuté le 17 janvier dernier. Encore une fois, il n’est question que de limiter le droit à l’assurance-chômage, sous quelque modalité que ce soit : dégressivité des aides, allongement de la durée de cotisation nécessaire à l’ouverture de droits, durcissement des critères de la « recherche active d’emploi », harmonisation par le bas en supprimant les annexes concernant les intérimaires et les intermittent.e.s du spectacle... Les chômeuses et les chômeurs sont considéré.e.s comme des « profiteurs du système », alors que les revenus du capital continuent d’augmenter, et que c’est la recherche effrénée de plus-values financières qui produit du chômage.
Nous, travailleur.se.s autonomes, co-entrepreneur.e.s de nos entreprises coopératives, artisan.e.s, paysan.ne.s, artistes et technicien.ne.s du spectacle... que nous soyons salarié.e.s, intermittent.e.s, indépendant.e.s, chômeur.se.s, nous sommes consterné.e.s de voir remis en cause ce droit essentiel.
Pourquoi ne met-on jamais en regard le déficit de l’Unédic avec les baisses de cotisations patronales concédées par tous les gouvernements depuis les années 1990 ? Pourquoi s’étonne-t-on du déficit de l’Unédic en période de crise, en se focalisant sur l’augmentation des dépenses, plutôt que sur la possibilité de financement que pourrait constituer la taxation des revenus du capital ? Pourquoi ne s’intéresse-t-on pas au fait que nos entreprises faiblement capitalisées sont de moins en moins en mesure de maintenir ou de proposer des emplois dignes et pérennes ? Pourquoi ne prend-on pas la mesure de la vraie catastrophe sociale qui se joue lorsqu’un.e chômeur.se sur deux n’est pas indemnisé.e ?
A croire que l’Unédic est devenue une société d’assurance ! A-t-on oublié que ce régime est fondé sur le principe de la solidarité interprofessionnelle, pour que le monde du travail ne soit pas soumis aux seuls impératifs de flexibilité des grandes entreprises qui traitent, bien souvent, le travail comme une marchandise, et les salarié.e.s comme une variable d’ajustement ? Pourquoi la réforme de l’Unédic ne pourrait pas constituer l’occasion d’un renforcement des liens de solidarité dans le pays à travers une discussion interprofessionnelle élargie à l’ensemble du monde du travail ? Il est temps de s’émanciper d’un modèle d’équilibre basé sur une croissance vide de sens et d’imaginer un nouveau modèle, plutôt que d’être rivés aux indices de notation des agences Fitch Ratings, Moody’s et Standard&Poor’s. L’Unédic a emprunté 7 milliards sur les marchés financiers : loin des négociations paritaires ou de l’intérêt général, l’avis de ces agences pèse lourd sur les décisions de gestion de l’assurance-chômage.
Alors que la discontinuité de l’emploi s’est imposée comme une réalité depuis bien longtemps, alors que l’entrée dans le monde du travail est de plus en plus difficile pour les jeunes, les négociations Unédic entretiennent une vision dépassée du travail, fondée sur la linéarité des carrières. Il y a aujourd’hui en France 9 millions de travailleur.se.s précaires ou sans emploi : le chômage est utilisé comme un outil pour mettre les travailleur.se.s en concurrence entre eux/elles et dégrader l’ensemble des conditions de travail, dans le public comme dans le privé, pour les salarié.e.s comme pour les indépendant.e.s. Sans compter que l’auto-entreprenariat est considéré, malheureusement, comme une solution au chômage...
Nous faisons partie de cette part croissante des travailleur.se.s qui ne se satisfait pas d’être contrainte d’accepter d’être subordonnée pour bénéficier d’une bonne protection sociale. Citoyen.ne.s, nous n’acceptons pas que la démocratie s’arrête aux portes des entreprises. Professionnel.le.s, nous refusons que l’impératif de productivité et de rentabilité financière continue à primer sur la qualité de la production, des rapports sociaux dans l’entreprise, la déontologie, la pratique et la transmission de nos métiers et savoir-faire. Nous sommes de plus en plus nombreux.ses à vouloir reprendre le contrôle de nos vies et de notre travail en contribuant à l’économie réelle et en répondant à des besoins sociaux, parfois urgents, négligés par la puissance publique.
L’assurance-chômage constitue un rempart contre la toute-puissance des employeurs et donneurs d’ordre pour qui le lien de subordination est un moyen de soumission. Elle nous prémunit contre les hoquets d’un « marché du travail » chaotique. Elle nous permet de ne pas accepter n’importe quel emploi, dans n’importe quelles conditions. Elle nous donne les moyens de développer des activités et des entreprises sources d’emplois choisis. Combien d’associations, de coopératives – des structures de cette économie sociale et solidaire que l’actuel gouvernement sait si bien mettre à l’honneur – auraient pu se développer si nous, qui n’avons pas accès au capital, n’avions pu nous appuyer sur les revenus issus de l’assurance-chômage ? Combien de compagnies de théâtre, de lieux culturels, de petites entreprises de production audiovisuelle existeraient encore sans l’intermittence ? Il est urgent de penser un système d’assurance-chômage, et plus globalement de protection sociale, qui garantisse une continuité de revenus et de droits à l’ensemble des travailleur.se.s.
L’autonomie dans le travail et le refus de sa marchandisation, que nous appelons de nos vœux, ne peuvent pas se construire en dehors d’un cadre de protection sociale solidaire et interprofessionnel. Les actuels « bénéficiaires » de l’assurance-chômage ne peuvent pas être tenus pour responsables de la crise et du déficit de l’Unédic qu’elle entraîne, ni laissés seuls lorsqu’il s’agit de se battre pour conserver et étendre les droits d’une conquête sociale essentielle pour l’ensemble des travailleur.se.s : nous sommes toutes et tous concerné.e.s.
Pour lutter contre la régression sociale, pour un autre partage des richesses, pour faire entendre qu’un autre modèle de société est possible, nous appelons à renforcer la mobilisation en cours pour faire exister autour de ces négociations Unédic le débat politique qu’elles méritent.
Premiers signataires : Minga, Coopaname, Compagnie N.A.J.E, Esscoop, la Manufacture coopérative, Artenréel, les Matermittentes, SCOP Ozon, Lazzi Théâtre, Oxalis Scop, Vecteur Activités, ATTAC France, Solstice, Scic Smartfr, La Revue Eclair, Libre Informatique, Sud Culture Solidaires 34, Coordination des Intermittents et Précaires IdF, Scop276, Compagnie Jolie Môme, la Navette, La Tribouille, C Cédille, Odyssée Création, ktha compagnie, Recours Radiation, Naï No Production, Ekitour, Union Syndicale Solidaires, SIPMCS-CNT.
Contact : letravailnestpasuncout@laposte.net
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