Chomeurs-précaires en luttes

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Re: collectif Précaires à Tours

Messagede abel chemoul » 09 Jan 2010, 18:29

VENDREDI 15 JANVIER SOIRÉE dès 19H
de précaires, par des précaires
1 rue de la Bazoche, derrière la cathédrale de Tours
Prix Libre

Discussions-Débats, Pot-au-feu (chilien !)/Potée, Musique, Danse, Fête

Bienvenus :
Boissons, Desserts, Musiques, Instruments de musique,Ouverture, Bonne humeur, ...
Dès 15H, vous pouvez venir participer à la préparation de la popote et de la salle.

Pourquoi cette soirée ?
Nous pensons être nombreux à vivre des situations de précarités mais nous nous
trouvons encore trop souvent isolés face à ça. Le Collectif-Précaires a eu donc
envie de proposer un moment où on pourrait se retrouver ensemble de façon
conviviale. Car nous aussi voulons pouvoir effectivement nous réunir, de façon
autonome, dans des espaces libres, appropriés et accessibles.
Rompons l'isolement, provoquons le décloisonnement, rencontrons-nous, partageons !

Pour tout contact :
Collectif-précaires de Tours : precairestours@no-log.org ;
http://precairestours.eklablog.com ; 0659449916 ;
Réunion les Lundis 20h30 au pub L'Atelier (à l'étage).
Image
Avatar de l’utilisateur-trice
abel chemoul
 
Messages: 681
Enregistré le: 26 Mai 2009, 10:40

contre le chômage et les précarités

Messagede Pïérô » 10 Avr 2010, 16:35

.
diverses initiatives Marseille et Bretagne :


Marseille :


Réunion de préparation

La marche des précaires 2010

Réunion du collectif pour une marche citoyenne
Départ de Marseille le 29/05/2010 – Arrivée à Paris le 14/07/2010


850 000 chômeurs en fin de droits en 2009, plus d’ un million supplémentaire en 2010, dont 600 000 sans aucun revenu...

Nous, citoyens, citoyennes (chômeurs, travailleurs précaires, sans domicile fixe, sans papiers sans droit...) avons décidé qu’il est temps pour les pouvoirs publics de prendre en compte nos existences.
La marche des précaires est une action d’initiative citoyenne qui a pour but de revendiquer auprès des pouvoirs public de prendre en considération et d’appliquer l’article 25 de La Convention universelle des Droits de l’Homme :
1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
2. La maternité et l’enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu’ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

lamarchedesprecaires@netcourriers.com
Le collectif se réunit les 1er, 3e et 4e lundis du mois de 17h à 18h à Mille Bâbords




appel du MCPL Rennes, :


Chômeurs, précaires, intérimaires, étudiants...
Tous en grève du non-avenir !

 
Depuis 2008, l'augmentation impressionnante du nombre de chômeurs (près d'1 million de chômeurs supplémentaire), les vagues de licenciements, nous ont confirmé ce que nous savions déjà. On nous a habitués à grandir et à vivre dans "la crise" avec son chômage de masse structurel, sa précarité en cours de généralisation, ses délocalisations et restructurations permanentes. On nous a bien appris que l'emploi stable, bien payé, épanouissant et enrichissant, ça ne serait pas pour tout le monde.

On nous appris que, pour la plupart, ce serait toujours la galère pour trouver des petits boulots, précaires, mal payés, des boulots "alimentaires" comme on dit. Et pourtant, dès l'enfance, il faut penser à son "avenir", son "orientation", son "insertion dans la vie professionnelle"; dès l'enfance, on nous inocule l'angoisse d'être largué, de rater le bon wagon qui nous conduirait à tout ce que cette société promet aux plus "méritants" : accomplissement de soi, convivialité, épanouissement... On n'a pas cessé de nous parler d'"avenir", et pourtant en grandissant, on se rend compte que d'avenir, il n'y a pas. La seule perspective, c'est de galérer, de vivoter, d'apprendre à accepter le monde "tel qu'il est". D'apprendre à tenir au travail pour ne pas le perdre, et quand on l'a perdu finalement, galérer pour en trouver un autre. Galérer pour défendre ses allocations chômage, ses APL, son RSA face à des institutions qui nous suspectent, nous contrôlent, nous sanctionnent, ne nous trouvent jamais assez "battants" ni "motivés" à leur goût.

Notre présent, c'est de lutter pour notre avenir: autant dire que non seulement nous ne vivons pas au présent, mais l'avenir ne cesse de s'éloigner au fur et à mesure que nous luttons pour lui. Lutter dans ces conditions, c'est toujours lutter les uns contre les autres, pour gagner les moins mauvaises places. La réalité de "la crise", c'est qu'une société en crise, une société sans avenir nous entraîne dans son horizon vide, où il n'y a rien à espérer, sauf à chercher à "s'en sortir". A cette "crise", il faut bien trouver des responsables : les pauvres, "moins intelligents" aux yeux des riches, font des responsables tous trouvés : parasites, indisciplinés, fainéants, irresponsables et avides de consommation...

Pourtant, il saute aux yeux de tous qu'il n'y a pas d'emploi pour tout le monde, que notre modèle de développement entraîne dès à présent des catastrophes écologiques majeures. Qu'à cela ne tienne, il faut encore et toujours travailler plus, plus longtemps, mieux, plus vite, avec le sourire...

A un moment, quand tout ce qui fonctionne nous conduit au désastre, il est bon de savoir s'arrêter. Arrêter le travail perpétuel, sans limite, qui consiste à accumuler des compétences valorisables sur le marché du travail, qui consiste à se rendre infiniment disponibles aux trafiquants d'avenir que sont entreprises, administrations, écoles et universités... Chômeurs, précaires, nous qui ne pouvons être satisfaits, qui ne pouvons trouver notre compte dans la situation présente, il nous est donné, en nous rencontrant et en nous organisant collectivement, de faire autre chose de ce temps "libre" qui nous est laissé hors de l'emploi. C'est un temps où un autre avenir, ou plutôt, un avenir tout court, peut être collectivement inventé: à qui d'autre qu'aux exploités, aux dominés revient-il de créer des rapports nouveaux, sans exploitation ni domination, des formes d'activité respectueuse de l'environnement, fondés sur la coopération et non la compétition ?

Il n'y aura d'avenir que pour ceux qui seront en capacité à créer l'évènement de la rupture avec une situation sans avenir. La première urgence, c'est de retrouver confiance en nous-mêmes, dans notre capacité à inventer des réponses immédiates à la crise et aux questions qu'elle ouvre : comment faire en sorte que personne ne connaisse la misère ? Comment inventer collectivement du sens au mot "travail" quand l'emploi est devenu rare, et que ce qui en reste est bien souvent dépourvu de sens ? Comment retrouver une proximité avec des activités élémentaires de subsistance, quand le modèle agricole productiviste arrive visiblement à épuisement ? Comment inventer d'autres stimulants à l'activité que la compétition, la soif d'accumuler des biens ou le chantage à la survie ?

La grève des chômeurs et précaires, c'est à dire l'interruption de la course à l'employabilité, peut nous permettre de poser ces questions à une échelle démocratique, c'est à dire à une échelle de masse. Elle peut donc être faite par tous ceux qui ne pensent pas qu'il y a un temps pour la politique après le travail mais que les modalités d'organisation de l'activité humaine, du travail sont le premier enjeu de la politique.
 

-----------------------------------------------------

 
APPEL A LA GREVE DES CHOMEURS ET PRECAIRES
A PARTIR DU 3 MAI


Nous invitons tous les chômeurs, précaires, intérimaires, étudiants, tous ceux qui le désirent et le peuvent, à se rassembler lundi 3 mai à ... à ...h. Cet appel est un appel local, régional et national à l'action des chômeurs et précaires, relayé dans toute la Bretagne, mais aussi à Paris, Caen, Tours...

Nous voulons faire de ce jour le début d'une lutte prolongée pour populariser le mouvement, l'étendre, lui donner les moyens de formuler ses revendications et s'adresser à toute la population.
Nous appelons tous ceux qui ne s'exposent pas à des sanctions à ne pas se rendre sur leur lieu de travail, d'étude, à cesser leurs activités de "demandeur d'emploi" et à nous rejoindre.
Nous appelons tous les travailleurs précaires à discuter collectivement de la possibilité de se mettre en grève pour rejoindre ceux qui seront en lutte à partir du 3.
Nous appelons tous les syndicalistes à déposer des préavis de grève qui couvriraient ceux qui choisiraient de se joindre au rassemblement.
Nous appelons tous les mécontents dans les entreprises, à populariser cette initiative et à favoriser des initiatives communes et des convergences avec le mouvement des chômeurs et précaires.
Pour préparer cette action, nous invitons d'ores et déjà ceux qui le souhaitent à rejoindre le cortège des chômeurs et précaires lors de la manifestation du 1er Mai à Rennes qui sera suivie d'un débat sur le thème de ... à ... h au...
 
Le 3 Mai, nous discuterons librement, en assemblée générale, des différentes propositions d'action immédiate : intervention dans les Pôles Emploi, les CAF, pour faire entendre nos besoins, nos aspirations insatisfaites ; dans les boîtes d'intérim, de coaching qui profitent de la saturation de Pôle Emploi ; intervention dans l'espace public, auprès des lieux de pouvoir institutionnel ; intervention sur les lieux de travail précaire, auprès des salariés menacés de licenciement... Ce sera une occasion de régler des problèmes individuels de dossier (radiations, indus, recours, réductions d'allocations...) N'hésitez à nous rejoindre "armés" de vos justificatifs !

Nous discuterons également de nos revendications. Voilà, à titre indicatif, quelques points sur lesquels le collectif à l'origine de l'appel a jugé bon d'insister :
-Personne ne doit être laissé sans revenu : rétablissement des allocations aux "fins de droit", inconditionnalité des minimas sociaux et des allocations chômage, fin du suivi mensuel obligatoire, des radiations et sanctions.
-Urgence d'une réorientation écologique, coopérative et égalitaire du travail.
-Effectivité de l'accès aux droits élémentaires (santé, logement, transports, culture...).
-Liberté de circulation et régularisation de toutes les personnes sans papiers.


Brest :

Appel du 3 mai

CHÔMEUR-EUSE-S, PRÉCAIRES, SALARIÉ-E-S, TRAVAILLEUR-EUSE-S HANDICAPÉ-E-S, GALÉRIEN-NE-S DU QUOTIDIEN,

. Parce que nous ne sommes ni des statistiques, ni des numéros
. Parce que y'en a marre d'être infantilisé-e, fliqué-e, culpabilisé-e
. Parce que y'en a marre des ateliers bidons, des simulations d'entretiens, des bilans de compétences, des stages sans lendemain ou autres EMT (Évaluations en Milieu de Travail : 70h de travail bénévole)
. Parce que y'en a marre de se priver de tout (loisirs, culture, petits plaisirs)
. Parce que y'en a marre de la précarité et du chômage
. Parce que ces politiques de l'emploi se résument désormais à une machine à broyer les chômeur-euse-s et les salarié-e-s


PARCE QUE Y'EN A MARRE DE LA SURVIE
RÉAPPROPRIONS-NOUS NOS VIES
ORGANISONS-NOUS, MOBILISONS-NOUS
RETROUVONS-NOUS LE 3 MAI 2010

à l'appel de la Coordination Régionale des Chômeur-euse-s et Précaires de Bretagne

mobilisation générale contre ces politiques de l'emploi par un signal fort


Café-tracts devant le Pôle Emploi de l'Observatoire tous les vendredis de 10H à 12H

Rejoignez-nous à l'AG, tous les mardis 20H au Patronage Laïque Guérin, 1 rue Alexandre Ribot, pour se préparer et agir

site : http://marchedeschomeurs-brest.blogspot.com/
mail : reseaudesluttes.brest arobase gmail.com

collectif brestois en marche contre l'injustice sociale



Appel de la Coordination Régionale des Chômeur-euse-s et Précaires de Bretagne :

Appel à mobilisation générale contre les politiques de l'emploi
 
 Du 20 novembre au 5 décembre 2009, de nombreuses associations et collectifs ont participé aux Marches contre le chômage, la précarité et les licenciements.
Les actions, occupations et manifestations qui ont eu lieu ont permis de constituer la base d'une mobilisation plus vaste qui doit désormais être mise en mouvement.
 
La Coordination régionale de Bretagne réunie le 20 février, représentant 6 villes, a fait le constat de la situation insoutenable faite aux chômeur-se-s, précaires et salarié-e-s.
 
              . 1 million de personnes en fin de droits en 2010, dont 400 000 sans aucun revenu,
              . déstructurations du service public de l'emploi avec la fusion ANPE-Unedic,
              . le 3949,
              . les pressions exercées sur les chômeur-se-s avec, entre autres, l'Offre raisonnable d'emploi,
              . la politique de radiation et le passage du RMI au RSA...
 
ne sont qu'un aperçu des politiques de l'emploi appliquées aujourd'hui.
 
Nous appelons à une mobilisation générale contre ces politiques de l'emploi par un signal fort dès le 3 mai 2010
 
 Toutes les organisations qui souhaitent s'inscrire dans ce mouvement doivent s'organiser et se coordonner partout où cela est possible.
 
             
La Coordination régionale bretonne :
AC! Rennes, AC! Trégor, APEIS Finistère, MCPL Rennes, Collectif brestois En marche contre l'injustice sociale, AC! Saint-Brieuc, AC! Brest, AC! Quimper, CEMCIS Trégor.
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Pïérô » 13 Avr 2010, 23:17

appel de la coordination nationale des collectifs de chômeurs et précaires pour le 3 mai :

APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE
DES COLLECTIFS DE CHÔMEURS ET DE PRÉCAIRES

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Une coordination nationale, réunissant à Paris le 3 avril des chômeurs et précaires de Paris, Montreuil, Rennes, Nantes, Angers, Tours, s’est engagée à relayer l’initiative de la coordination régionale de Bretagne appelant, dès le 3 mai, à une mobilisation de tous ceux qui sont touchés par les mesures actuelles concernant la gestion du chômage et de la précarité.
La coordination apporte son soutien aux actions et initiatives de lutte et d’auto-organisation qui ont eu lieu ces derniers temps dans plusieurs villes :
- occupations des Pôle Emploi et des CAF,
- annulations de radiations et d’indus de paiement suite à des actions collectives,
- permanences d’autodéfense politique contre les institutions,
- auto-réductions, mise en place de jardins collectifs et de cantines populaires,
- occupations des mairies, dont celle de Brest plusieurs semaines,
- manifestations, présence aux côtés des grévistes de Pôle Emploi…
Elle invite à intensifier les luttes à partir de ce mois d’avril 2010 afin que se mette en mouvement, le 3 mai, une véritable contre-offensive des chômeurs et des précaires à l’encontre de la logique de contrôle et d’exploitation (de “profitation” comme la nomment les guadeloupéens en grève générale l’année dernière) qui sous-tend toutes les conditions épuisantes et humiliantes qui leur sont imposées.


Le chaos provoqué par l’explosion du nombre de chômeurs et l’engorgement sur le marché du travail, aggravés par les dernières mesures gouvernementales (fusion ANPE/ASSEDIC, Offre Raisonnable d’Emploi, 3949, RSA accompagné d’une perte des droits connexes) expose au grand jour le véritable visage de la crise : un phénomène généralisé de paupérisation des populations et une stratégie de restriction des conditions d’accès des plus pauvres aux minimums vitaux. Seulement ce visage grimace : il grimace parce que son modèle d’insertion par le travail apparaît des plus cyniques quand tout un chacun peut être amené à faire l’expérience du caractère structurel et massif du chômage et de la précarité. Il grimace parce qu’il doit relever un défi environnemental et ne nous propose que des emplois directement ou indirectement impliqués dans le désastre écologique. Il grimace enfin parce que l’augmentation des suicides, des arrêts de travail et des démissions chez les travailleurs sociaux et autres salariés des machines de contrôle, marque la réticence de ces derniers vis-à-vis de leurs fonctions qui les conduisent à jouer de plus en plus le rôle d’une police du contrôle, à être les instruments des sanctions et des radiations des chômeurs.


Dès lors comment se traduit cette stratégie de mise au pas des populations les plus pauvres ?
Par les menaces sur les revenus de survie, par une précarisation des contrats de travail, mais également par une injonction à donner son temps aux exploiteurs, à travailler à son employabilité en se rendant disponible aux innombrables évaluations, entretiens, ateliers de coaching et autres stages bénévoles censés nous rendre dociles en même temps qu’ils nous empêchent d’user de ce temps pour élaborer des formes politiques – émancipatrices, égalitaires et écologiques – d’organisation du vivre-ensemble. C’est à partir d’un tel point de vue que, depuis quelques mois, l’idée d’une grève des chômeurs et des précaires fait son chemin : une grève en premier lieu en tant qu’il s’agirait de s’organiser collectivement pour arrêter la marche forcée imposée aux chômeurs et aux précaires par les institutions, marche forcée qui renforce l’enfermement de chacun dans sa situation individuelle. Cette grève trouverait alors à s’incarner dans le refus du contrôle, des radiations, des pressions qui s’exercent sur tous ceux qui sont concernés par les réalités du chômage et de la précarité. Une
grève qui ouvrirait un espace à la diffusion de pratiques individuelles et collectives d’autodéfense et de soustraction vis-à-vis de toutes ces injonctions à l’employabilité, mais également qui concrétiserait l’affirmation et la réalisation de gestes de réappropriations de ce dont on a besoin pour vivre, de partage de ce que nous produisons et d’intelligence collective propres à penser des formes dissidentes d’organisations de nos activités communes. Soit une grève qui permettrait une liaison entre les luttes et les revendications des usagers de toutes les institutions du chômage et de la précarité (Pôle Emploi, CAF, CDAS, missions locales, services de reclassement…) : travailleurs intérimaires, saisonniers, intermittents, stagiaires, chômeurs occasionnels ou de longue durée, travailleurs en lutte et menacés de licenciement, retraités ou étudiants, sans papiers… Pour que partout se créent des collectifs de chômeurs et de précaires et que le 3 mai résonne comme une étape importante dans la lutte contre l’exploitation de notre temps par le capitalisme.
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede leo » 22 Avr 2010, 13:02

[21 avril] Irruption en direct sur France 2
Ni culpabilisation, ni emploi forcé, ni management, grève des chômeurs !


Ce mercredi 21 avril, l’émission "L’objet du scandale" sur France 2 a été interrompue.
Le texte qui suit y a été lu en direct.


On en a marre de la culpabilisation et de la mise au travail forcée.

Nous avons besoin d’inventer ensemble une grève des chômeurs, une grève de tous les précaires. Nous appelons à commencer dès le 3 mai.

Ce n’est pas parce que nous n’avons pas d’usine où nous retrouver qu’on ne va pas s’organiser. Mais ce serait quoi une grève des chômeurs ? Ca commencerait par un mouvement de refus. Refus de nous laisser harceler, mobiliser, culpabiliser, insérer de force.

Les réformes de Pôle emploi ou du RSA cherchent à nous coincer, un par un, pour nous faire accepter des emplois de 10h par semaine payés une misère dans les secteurs les plus difficiles.

Il faudrait accepter n’importe quel travail sous peine de perdre une allocation de survie. Et qu’en plus nous soyons reconnaissants. Devrions-nous avoir honte de ne pas savoir nous vendre à n’importe quel employeur, honte de ne pas vouloir déménager pour un boulot, honte de ne pas accepter tout et n’importe quoi, de ne pas plier, en somme, devant la raison économique ?

Pas de honte qui tienne : franchement nous avons mieux à faire. Nous avons mieux à faire que chercher des emplois inexistants, mieux à faire que ce que l’on exige de nous.

Voilà pourquoi nous refusons d’être suivis, contrôlés, managés, culpabilisés, radiés.
Pendant ce temps on renfloue les banques avec de l’argent public et on ose nous dire qu’il va falloir se serrer la ceinture.
Nous serons en 2010 un million supplémentaire de chômeurs sans droits. Une fois de plus nous servirons de prétexte à des débats d’experts sur les travailleurs pauvres, qui décideront, à notre place ce qui est bon pour nous.

La grève des chômeurs et précaires ce serait - dès maintenant - ne pas rester isolé, sortir des eaux glacées du calcul égoïste dans lesquelles on nous plonge. La grève des chômeurs et précaires ce serait décider ensemble d’enrayer une machine à précariser faite pour nous manager à mort.

Nous appelons tous les travailleurs précaires, les intérimaires en colère, les intermittents du spectacle et de l’emploi, les saisonniers, les stagiaires démotivés, les étudiants désorientés, les retraités en mal de revenu, les sans-papiers, les licenciés preneur d’otage, les travailleurs forcés, les volcans fraîchement réveillé à se rencontrer, à discuter dans les queue des CAF et des Pôle emploi, dans la rue, partout.

Déjà, à Rennes, Brest, Paris, Nantes, Montreuil, Tours et dans d’autres villes des précaires et chômeurs s’organisent.

Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi.

Inventons ensemble la grève des chômeurs et précaires.


http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5009

= = =

Appel de la coordination des collectifs de chômeurs et précaires : tous en grève lundi 3 mai !

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5004


.
leo
 
Messages: 252
Enregistré le: 17 Avr 2009, 17:29

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Pïérô » 24 Avr 2010, 09:01

Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi !

9 Pôle Emploi occupés à Paris

Hier, mercredi 21 Avril, des manifestants ont pris la parole lors de l’émission "L’objet du scandale" sur France2 pour appeler à la grève des chômeurs et des précaires contre les politiques de l’emploi, le contrôle des ayants droits et la société entreprise à partir du lundi 3 Mai prochain.

Aujourd’hui 22 avril, dans la cadre d’une journée d’action coordonnée dans plusieurs villes, des chômeurs, des intermittents et des précaires ont occupés 9 Pôle Emploi à Paris (dans le 10e, passage Dubail, le 11e, rue de Malte, Cité Griset, rue du Moulin Joly, rue Amelot, rue Pétion, rue des Nanettes, le 19e, avenue Jean Jaurès, rue de l’Ourcq).

Des informations sur les droits des chômeurs et l’appel à la grève ont été apposés sur les panneaux d’affichage destinés aux collectifs et conversé avec les allocataires présents. Les échanges avec les agents étaient souvent monopolisés voire empêchés par des membres de la direction. Dans deux Pôle Emploi, les consignes nationales en cas d’« envahissement » ont été mises en oeuvre (tout ça pour une diffusion de tracts et un pique nique) : dans ces deux antennes les directeurs ont imposé aux agents de cesser l’accueil, demandé aux agents de pas entrer en contact et de s’éloigner des dangereux chômeurs et appelé la police à leur secours.

Questionnés sur l’utilisation des lampes bleues qui servent à vérifier les papiers des allocataires qui ont l’air étrangers (ce qui permet d’identifier les sans papiers qui viennent ouvrir leurs droits au chômage après avoir cotisé afin de les dénoncer à la préfecture) certains agents étaient fiers de dire qu’ils ne l’utilisaient pas. En revanche, le directeur adjoint du Pôle Emploi Dubail, désireux de prendre en main un personnel rétif à appliquer cette mesure en a revendiqué l’utilisation et a en outre expliqué que la pratique du contrôle d’identité est prise en compte dans l’évaluation des agents.

Heureusement, d’autres rencontres ont eu lieu, notamment avec une précaire solidaire qui a commencé un CAE (contrat d’accompagnement vers l’emploi) pour la brève campagne de vaccination contre la grippe H1N1 et, comme tant d’autres dans son cas, termine son contrat chez Pôle emploi à trier les courriers.

Alors que l’on programme l’exténuation des salariés jusqu’à a une improbable pension de retraite, alors que l’on brandit à nouveau la menace d’une suppression des allocations familiales pour absence à l’école, alors que Sarkozy extrémise l’offre raisonnable d’emploi en promettant à des chômeurs en fins de droits une allocation conditionné par l’obligation de prendre le premier emploi proposé, multiplions les actions dans les Pôle Emploi, les CAF, institutions de gestion de la précarité et ailleurs.

Rdv mercredi 28 à 11h place de la république, terre-plein central

Rdv lundi 3 mai, à 11h, place de la République, terre-plein central

Pour ne pas se laisser faire :
Intermittence du spectacle, permanence CAP, Conséquences de l’Application du Protocole Unedic : cap@cip-idf.org ;
Permanence Précarité permanenceprecarite@cip-idf.org
Lundi de 15h à 18h, à la coordination des intermittents et précaires
14 quai de charente, Paris 19e, M° Corentin Cariou, ligne 7 Tel 01 40 34 59 74


Occupation d'agence de placement à Rennes et Brest ----> voir sur CCC forum : http://cccforum.propagande.org/viewtopic.php?f=2&t=9465




3 mai :

Rennes : rendez-vous à 10h et à 18h, Place du Parlement, pour nous réapproprier la parole et l’espace public !

Paris : rendez-vous à 11h, place de la République, terre-plein central
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede skum » 24 Avr 2010, 14:54

:coeur: Otez-vous de notre soleil, saloperies de travailleurs ! :coeur:

La fin de la politique et la lutte antipolitique contre le travail : une perspective pour la « Grève des chômeurs ».

Image

Une compréhension critique de la politique n'est pas sans résonance avec l'actuelle crise des Etats, des dettes souveraines et des déficits publics, comme de la crise de la monnaie. Une analyse critique qui prendrait le contre-pied du marxisme, de la social-démocratie, de l'altermondialisme, de l'écologie politique et de la pensée bourgeoise économique et médiatique qui ont pour point commun d'opposer la politique à l'économique. Cette idéologie de l'illusion politique opposant la politique (la démocratie, l'Etat, l'administration, la philosophie politique) à l'économique prend finalement pour argent comptant les déclarations des hommes et femmes politiques, et leur volontarisme qui présentent la politique pour ce qu'elle n'est pas, une espèce d'organisation rationnelle de la société humaine : " Yes we can ! " . Si l'économique semble dominer à leurs yeux, et aujourd'hui seulement, la politique, c'est toujours seulement à cause d'une sorte de perversion depuis 40 ans (par la " révolte des élites " penserait C. Lasch ou par la " Révolution conservatrice néolibérale " pour les altermondialistes) de cette soit disante base consciente de la société que serait la politique. Pourtant la politique quelle qu'elle soit, est un sous-système immanent à la société de la valeur, elle est enfermée dans les déterminations économiques, elle n'est pas un simple rapport de volonté, ou l'espace de la liberté, du libre-arbitre, de l'auto-institution de la société en elle-même et pour elle-même. La révolution conservatrice qu'a été le retour de la philosophie politique avec Hannah Arendt, Léo Strauss, Jurgen Habermas a été particulièrement scotomisante pour la critique (cf. ce livre de Franck Fischbach, Manifeste pour une philosophie sociale, La découverte, 2008). La politique n'est pas cette espèce de résolution des contradictions sociales ou le dépassement conscient des conflits d'intérêts ou de distorsions entre les différents moments de la métamorphose de la valeur en plus de valeur. La politique n'est pas cette instance neutre du " dialogue social " ou de " l'intérêt général ". Comme dit Jean-Marie Vincent, la politique, l'intervention de l'Etat, " ne font que traduire en quelque sorte le passage d'un état de déséquilibre à un autre, d'une cristallisation des rapports de classe [au sein de la société fétichiste de la socialisation par la valeur] dans le cadre d'une préservation de rapports de production toujours opaques [fétichistes] " (in La théorie critique de l'Ecole de Francfort, Galilée, 1976, p. 108). L'erreur des illusionnés de la politique, des votards et des " citoyennistes ", c'est en quelque sorte toujours en effet de " prendre la politique pour ce qu'elle se donne, c'est-à-dire pour un ensemble d'interventions libérées des automatismes sociaux fétichistes les plus grossiers et susceptibles de diriger la marche de la société selon une ligne claire, et non pour ce qu'elle est réellement, c'est-à-dire un verrouillage des relations chosifiés [par la socialisation par le travail abstrait] entre les hommes "(idem, p. 108).

Aujourd'hui et depuis la naissance de l'altermondialisme antilibéral, les autoproclamés (par l'Etat, la politique et les larbins-citoyens) " services publics " sont devenus un lieu à défendre dans les luttes. On fait comme si ils étaient l'exact contraire de la croissance capitaliste, un idéal de société alternative, au sein d'un discours qui se lamente d'une disparition (imaginaire) de l'Etat. Mais parler à leur propos de " services capitalistes " ou de " services croissancistes " seraient plus judicieux puisqu'ils ne peuvent exister qu'en opérant une saignée sur la valorisation capitaliste, c'est leur condition d'existence, la condition d'existence de tout ce que la lente putréfaction bourgeoise et son auxiliaire de proximité, l'altermondialisme, rassemble sous le terme enfumé de " LA Politique " : Car dans ce monde que nous formons tous, où notre propre entrechoquement social possède pour nous la forme d'un mouvement des choses, sous le contrôle desquelles nous nous trouvons au lieu de les contrôler : pas de croissance = pas de saignée = pas de services publics et de politique. La crise de la dette souveraine aujourd'hui, la faible croissance depuis 30 ans et la mise au régime sec du dit Etat-Providence (joli mensonge, le fait que l'Etat soit providentiel... quand c'est que pour mieux nous intégrer à la machinerie du travail abstrait totalitaire) nous le rappelle tous les jours, dramatiquement. La politique c'est pourtant cela : un débat sur l'ampleur de la saignée à opérer sur le processus de valorisation en fonction de l'état de santé de celui-ci (le libéralisme économique n'a jamais été en dernière instance une idéologie). La droite comme la gauche (écolos compris) présupposent, comme toute politique, l'existence de ce monde de la valeur. C'est le cocon au sein duquel ils peuvent déployer tout ce qu'ils pourraient proposer comme action politique.

Des décroissants aussi de manière complètement contradictoire pensent aussi s'opposer à la croissance tout en défendant les soit disant " services publics " c'est pas qu'une grande contradiction. Trop souvent chez certains décroissants, le risque est toujours que leur sens critique n'excède que de peu celui de l'escargot. C'est comme ceux qui veulent faire de la politique pour faire de la décroissance, oui, mais pour faire des politiques il faut de la croissance... La société fétichiste est totalisante, totalitaire mais pas totale (par exemple les bébés ne payent pas encore leurs propres parents pour boire leur biberon ni pour être éduqués ou changés), ce monde est interconnecté, tout ce tient, et cette fausse opposition entre la politique et l'économique, c'est la Grande Dame de la supercherie, le dernier stade messianique de l'illusion politique qui nous ferait croire encore à la représentation que se donne partout la politique : une pseudo auto-organisation de la société imaginaire. La critique de la société de la croissance de la valeur c'est quand même peut-être plus compliqué qu'une gentilette dénonciation écolo d'une sorte de propagande imaginaire (publicitaire, médiatique...) en faveur de la croissance. Comme si la croissance était qu'une simple idéologie, et en plus une idéologie des autres. Les nostalgiques du capitalisme à Papa, des Trentes Glorieuses, des services publics partout, doivent comprendre que ce rêve d'abondance et de protection qui avait été théorisé par le New Deal par Roosevelt aux USA, par le plan de Beverigde en GB en 1943, et par l'idolatré Conseil National de la Résistance français en 1944, n'était possible qu'avec la forte croissance capitaliste de ces années. Et que c'est ce monde là qui a provoqué la société de consommation et ses fêtes pour l'aliénation chaque 1er mai, et qui contre lui a engendré le " 68 mondial ".

Beaucoup aussi, perçoivent les sociétés modernes au travers des concepts d' " organisation ", de " gestion ", de monde rationnel, où les seules tensions, contradictions, frictions qui subsisteraient, seraient dues aux faux frais de ces structures organisatrices et gestionnaire (en auto-mouvement ou commandés par une oligarchie), de cette bureaucratie, rationnalisation. On vivrait déjà dans une société post-logique de la valeur, où soit des rapports de force directs (oligarchiques) seraient désormais déterminants, ou alors l'accroissement perpétuel des moyens organisationnels seraient devenus en eux-mêmes et par eux-mêmes, les finalités de la société. Dans cette deuxième tendance interprétative, les humains seraient encore impuissants du seul fait de ces moyens et appareils organisationnels qu'ils se donnent pour rationnaliser leur production sociale. Mais pour cette thèse (que l'on retrouve chez Max Weber, Horkheimer, Bernard Charbonneau, Jacques Ellul...), on peut penser qu'il y a là un déni total du social comme dirait Sohn-Rethel ou Franck Fischbach : les rapports sociaux seraient davantage transparents, non fétichistes, car ils relèveraient beaucoup plus qu'auparavant d'une conscience planificatrice, rationnalisatrice, organisationnelle, mais celle-ci se laisserait dominer par le monde des moyens et des techniques de production et de contrôle, et/ou au profit d'une oligarchie organisant l'enfumage du divertissement pour créer le passage d'une " société disciplinaire " à une " société du contrôle ". On pourrait comme le dit Jean-Marie Vincent dans son livre à propos de sa critique de la thèse du " capitalisme d'organisation " d'Horkheimer (voir aussi la critique que fait Postone d'Horkheimer dans TTDS), que Charbonneau, Ellul, Illich, etc., ont simplement une pensée qui a réagi en effet à une évolution empirique du capitalisme entre 1914 (l'économie de guerre au service de la guerre totale) et l'apogée de l'Etat-Providence, en passant par l'URSS ou l'Allemagne hitlérienne, où ces moyens et techniques organisationnelles ont semblé être déterminants et avoir pris la voie d'un nouveau fonctionnement de la société moderne. Pourtant rapidement dans l'après-Seconde guerre mondiale et plus encore depuis l'effondrement de l'URSS et la mise de l'Etat-Providence à un régime sec, comme la crise fondamentale du capitalisme en tant que crise du travail abstrait, tout cela pour diverses raisons a remis en avant les véritables noyaux profonds des sociétés modernes comme l'avance Postone. Pourtant toute une partie du mouvement anti-industriel, anti-technique, comme décroissant, qui frappe dans la bonne direction, reste unilatéralement sur la production conceptuelle qui correspondait aux années 1914-1960, en prenant ces oeuvres critiques comme pouvant épuiser la description du monde que nous avons sous les yeux. Je me demande si on ne pourrait pas aussi utiliser la critique que fait J.-M. Vincent à Horkheimer sur certains aspects fondamentaux de la réflexion de Bernard Charbonneau. Comme lui il a été un contemporain d'une période historique précise et s'est constitué intellectuellement par rapport à elle.

Pour un approfondissement des deux extraits du Manifeste contre le travaildu groupe Krisis (que l'on peut télécharger librement) ci-dessous sur la mise en relation de la crise du travail à la crise de la politique, voir aussi ces trois textes plus fouillés théoriquement sur le fond de l'analyse critique des catégories juridico-politique :

- Critique de la nation, de l'Etat, du droit, de la politique, de la démocratie, par Robert Kurz.
- La politique n'est pas la solution, par Anselm Jappe.
- Politique sans politique, par Anselm Jappe (pour un texte moins " critique de la politique " et plus " positif " comme l'on dit, c'est-à-dire qui commence à dégager l'invention d'autre chose)

Palim Psao

-------------

XII/ La fin de la politique.

La crise du travail entraîne nécessairement la crise de l’État et par là celle de la politique. Fondamentalement, l’État moderne doit son rôle au fait que le système de production marchande a besoin d’une instance supérieure qui garantisse le cadre de la concurrence, les fondements juridiques généraux et les conditions nécessaires à la valorisation - y compris les appareils répressifs au cas où le matériel humain voudrait mettre en cause le système. Au XXe siècle, sous sa forme achevée de démocratie de masse, l’État a dû assumer également de plus en plus de tâches socio-économiques : en font partie non seulement la protection sociale, mais aussi les secteurs de l’éducation et de la santé, les réseaux de transport et de communication et toutes sortes d’infrastructures. Ces infrastructures sont devenues indispensables au fonctionnement de la société de travail industriellement développée, mais il est impossible de les organiser comme un processus de valorisation d’entreprise. Car c’est durablement, à l’échelle de toute la société et sur l’ensemble du territoire qu’elles doivent être disponibles : elles ne peuvent donc pas être soumises aux aléas de l’offre et de la demande imposées par le marché.

Mais comme l’État ne constitue pas une unité de valorisation autonome, il ne peut pas transformer lui-même du travail en argent. Il doit puiser l’argent dans le processus réel de valorisation pour financer ses tâches. Quand la valorisation se tarit, les finances de l’État se tarissent elles aussi. Le souverain social - ou prétendu tel - se révèle alors pleinement dépendant de l’économie fétichisée et aveugle de la société de travail. Il peut bien édicter toutes les lois qu’il veut : quand les forces productives ont grandi jusqu’à briser les cadres du système du travail, le droit positif de l’État, qui ne peut jamais se rapporter qu’à des sujets de travail, perd tout fondement.

Avec un chômage de masse en augmentation constante, les recettes publiques provenant de la fiscalisation des revenus du travail se tarissent. Dès qu’est atteinte une masse critique de gens " superflus " - qui ne peuvent être nourris, dans le cadre du capitalisme, que par la redistribution d’autres revenus financiers -, le système de protection sociale vole en éclats. Avec le processus accéléré de concentration du capital enclenché par la crise, processus qui transcende les frontières des économies nationales, se perdent aussi les rentrées fiscales réalisées grâce aux bénéfices des entreprises. Les États qui se battent pour que les groupes transnationaux investissent chez eux sont alors contraints au dumping fiscal, social et écologique par ces mêmes grands groupes.

C’est cette évolution même qui fait muter l’État démocratique en simple gestionnaire de la crise. Plus l’État se rapproche de l’état d’urgence financier, plus il se réduit à son noyau répressif. Les infrastructures sont ramenées aux besoins du capital transnational. Comme jadis dans les colonies, la logistique sociale se réduit progressivement à quelques places fortes économiques pendant que le reste sombre dans la désolation. Ce qui est privatisable est privatisé, même si par là de plus en plus d’individus sont exclus des prestations sociales les plus élémentaires. Quand la valorisation du capital se réduit à un nombre toujours plus restreint d’îlots sur le marché mondial, l’approvisionnement de la population sur l’ensemble du territoire national n’a plus d’importance.

Tant que des secteurs à l’importance économique immédiate ne sont pas en jeu, il est indifférent que les trains circulent ou que le courrier soit acheminé. L’éducation devient le privilège des gagnants de la globalisation. La culture intellectuelle et artistique se voit ramenée au critère de sa valeur marchande et dépérit. Le secteur de la santé devient infinançable et se désintègre dans un système à deux vitesses. C’est la loi de l’euthanasie sociale qui prévaut alors, d’abord en douce, ensuite au vu et au su de tous : qui est pauvre et " superflu " doit aussi mourir plus tôt.

Alors que les infrastructures d’intérêt général pourraient bénéficier de toutes les connaissances, capacités et moyens de la médecine, de l’éducation et de la culture, disponibles en surabondance, la loi irrationnelle de la société de travail - loi objectivée en " condition de financiabilité " - veut que ces ressources soient mises sous séquestre, démobilisées et envoyées à la casse tout comme les moyens de production industriels et agricoles supposés ne plus être " rentables ". En dehors de la simulation répressive du travail par des formes de travail forcé et de travail bon marché et du démantèlement de toutes les prestations sociales, l’État démocratique transformé en système d’apartheid n’a plus rien à offrir à ses anciens citoyens du travail. À un stade plus avancé, l’administration de l’État finit tout simplement par s’effondrer, les appareils d’État se barbarisent en cleptocratie corrompue, l’armée en bandes de guerre mafieuses, la police en bandits de grand chemin.

Aucune politique au monde ne peut bloquer cette évolution, voire en inverser le cours. Car, dans son essence, la politique est une action qui est liée à l’État et qui, dans les conditions de la désétatisation, devient sans objet. L’" aménagement politique " des rapports sociaux, ce mot d’ordre des démocrates de gauche, se ridiculise chaque jour davantage. Hormis la répression sans fin, le démantèlement de la civilisation et le soutien actif à l’" horreur économique ", il n’y a plus rien à " aménager ". Comme la fin en soi de la société de travail est le postulat de la démocratie politique, il ne peut y avoir de régulation démocratico-politique pour la crise du travail. La fin du travail entraîne celle de la politique.

[...]

XVIII/
La lutte contre le travail est une lutte antipolitique.


Le dépassement du travail n’est pas une douce utopie. Sous sa forme actuelle, la société mondiale ne pourra pas durer encore cinquante ou cent ans. Mais que les ennemis du travail aient à faire à une idole Travail déjà cliniquement morte ne rend pas forcément leur tâche plus facile. Car plus la crise de la société de travail s’aggrave et les tentatives de rafistolage avortent, plus se creuse le fossé entre l’isolement des monades sociales impuissantes et les exigences d’un mouvement d’appropriation qui englobe toute la société. La barbarisation croissante des rapports sociaux dans de vastes régions du monde montre que la vieille conscience dominée par la concurrence et le travail se maintient mais à un niveau toujours plus bas. Malgré tous les signes d’un malaise dans le capitalisme, la crise paraît spontanément prendre la forme d’une décivilisation qui s’effectue par poussées.

C’est justement face à des perspectives aussi négatives qu’il serait fatal de faire passer au second plan la critique pratique du travail comme programme social global, en se limitant à l’instauration d’une économie de survie précaire sur les ruines de la société de travail. La critique du travail n’a de chance que si elle lutte contre le courant de la désocialisation, au lieu de se laisser emporter par lui. Cependant, ce n’est plus par la politique démocratique qu’il faut défendre ce qui fonde la civilisation, mais contre elle.

Qui aspire à l’appropriation émancipatrice de l’ensemble du système social et à sa transformation peut difficilement ignorer l’instance qui, jusqu’à présent, en organise les conditions générales. Il est impossible de se révolter contre l’expropriation des potentiels sociaux sans se trouver confrontés à l’État. Car l’État ne gère pas seulement à peu près la moitié de la richesse sociale : il garantit aussi la subordination de tous les potentiels sociaux aux impératifs de la valorisation. De même que les ennemis du travail ne peuvent ignorer l’État et la politique, de même ils refuseront de jouer le jeu de l’État et de la politique.

Puisque la fin du travail est aussi la fin de la politique, un mouvement politique pour le dépassement du travail serait une contradiction dans les termes. Les ennemis du travail font valoir des revendications face à l’État, mais ils ne constituent pas un parti politique et ils n’en constitueront jamais un. Le but de la politique ne peut être que la conquête de l’appareil d’État pour perpétuer la société de travail. Les ennemis du travail ne veulent donc pas s’emparer des commandes du pouvoir, mais les détruire. Leur lutte n’est pas politique, elle est antipolitique.

Puisque à l’époque moderne l’État et la politique se confondent avec le système coercitif du travail, ils doivent disparaître avec lui. Tout le verbiage à propos d’une renaissance de la politique n’est que la tentative désespérée de ramener la critique de l’horreur économique à une action étatique positive. Mais l’auto-organisation et l’autodétermination sont le contraire même de l’État et de la politique. La conquête de libres espaces socio-économiques et culturels ne s’effectue pas par les voies détournées de la politique, voies hiérarchiques ou fausses, mais par la constitution d’une contre-société.

La liberté ne consiste pas à se faire broyer par le marché ni régir par l’État, mais à organiser le lien social soi-même - sans l’entremise d’appareils aliénés. Par conséquent, les ennemis du travail ont à trouver de nouvelles formes de mouvement social et à créer des têtes de pont pour reproduire la vie au-delà du travail. Il s’agit de lier les formes d’une pratique de contre-société au refus offensif du travail.

Les puissances dominantes peuvent bien nous considérer comme des fous parce que nous voulons rompre avec leur système coercitif irrationnel ! Nous n’avons à y perdre que la perspective d’une catastrophe vers laquelle ils nous conduisent. Au-delà du travail, nous avons un monde à gagner.

Image

Source -> http://palim-psao.over-blog.fr/article- ... 70531.html
skum
 

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Nico37 » 25 Avr 2010, 09:51

Pourquoi une grève des chômeurs et précaires ? (tract Rennes)

on en a marre de payer la « crise » !

- explosion du chômage : 2 millions 700 000 chômeurs officiels, près de 6 millions en réalité, 600 000 nouveaux chômeurs depuis 2 ans

- 2/3 des offres de Pôle Emploi sont des emplois précaires

- fonctionnement catastrophique de Pôle Emploi : plate forme téléphonique 3949 déshumanisée, retards de paiement, perte de dossiers…

- politique de radiation et de contrôle des chômeurs : suivi mensuel obligatoire oppressant et stérile, obligation d’obéir au doigt et à l’œil
aux prescriptions de Pôle Emploi et à ses sous-traitants.

La grève des chômeurs et précaires, ça serait quoi ?

- d’abord se retrouver pour rompre l’isolement. Collectivement, nous pouvons résister à cette machine à broyer.

- s’organiser pour imposer aux institutions l’arrêt des radiations, afin d’empêcher que quiconque se retrouve sans revenu.

- affirmer qu’on n’a pas à faire sans arrêt les preuves de notre bonne volonté, qu’on n’est pas responsables du chômage, qu’on en a marre d’être tout le temps évalués, dévalorisés, suspectés, culpabilisés…

- affirmer que nous préférerions des formes coopératives, égalitaires, écologiques d’activité, où nous puissions nous impliquer durablement, plutôt que des petits boulots alimentaires plus ou moins dénués de sens, mal payés, sous les ordres d’un petit chef. On ne veut plus accepter n’importe quoi.

Rendez-vous à partir du lundi 3 mai Place du Parlement à 10 h et à 18 h pour nous réapproprier la parole et l’espace public !

collectifdu3mai(at)gmail.com
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 09:49

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede skum » 25 Avr 2010, 16:51

Bruxelles
Grève des chômeurs

Appel aux chômeurs et précaires pour une occupation.

Appel aux chômeurs pour l'occupation des bureaux de l'Onem [Office nazi de l'Emploi] le 3 mai dés dix heures, chaussée de Charleroi à Bruxelles en écho aux actions préparées par des chômeurs et précaires français le même jour dans plusieurs villes dont Paris. http://www.acrimed.org/article3363.html

source http://www.cemab.be/news/2010/04/9169.php
skum
 

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Nico37 » 25 Avr 2010, 18:38

COMMUNIQUE

LE RAPPORT QUI RADIE : DEMISSION DU MEDIATEUR DE POLE EMPLOI, BENOIT GENUINI

Paris, le 15 avril 2010 – Benoit Genuini, le Médiateur de Pôle Emploi, vient de donner sa démission à la Direction de Pôle Emploi, un mois après la remise de son Rapport d’Activité établissant, à partir de 60 situations vécues, 6 propositions concrètes pour améliorer le service rendu aux usagers.

BENOIT GENUINI

Homme d’action, ancien Président d’Accenture, co-fondateur avec Martin Hirsch de l’Agence Nouvelle des Solidarités Actives, Benoit Genuini vient de démissionner de son poste de Médiateur de Pôle Emploi, un mois après la remise de son Rapport d’Activité.

UN RAPPORT : 60 SITUATIONS CONCRETES A AMELIORER…
Le Rapport d’Activité 2009 du Médiateur de Pôle Emploi, accueilli très favorablement par l’ensemble des membres du Conseil d’Administration de Pôle Emploi (syndicats, partenaires sociaux et direction) le 8 mars dernier, pointe 60 situations concrètes à améliorer :
- Le téléphone qui radie,
- Une procédure de 29 mois pour recouvrer 299 euros,
- La loi des séries,
-Une radiation qui aurait pu être évitée,
- Une inscription laborieuse,
- Un malheureux concours de circonstances,
- Des conditions jamais remplies…
- Dossier perdu : 6 mois sans revenu, ….

….. 6 GRANDES PROPOSITIONS CONCRETES AU SERVICE DES USAGERS
Chargé d’améliorer concrètement les services rendus aux bénéficiaires, le Médiateur de Pôle Emploi a établi dans son rapport 6 grandes propositions pour 2010 :
1. Cumuler l’allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) et la pension d’invalidité
2. Cumuler l’indemnisation et une activité réduite
3. Apprécier le motif de démission légitime
4. Assouplir l’examen dit « à 122 jours »
5. Encadrer les conditions de suspension de l’ARE
6. Mettre en place un courrier de qualité au service de l’usager
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 09:49

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Nico37 » 30 Avr 2010, 20:36

Communiqué commun Solidaires SUD Emploi / Union syndicale Solidaires

Grève des Chômeurs à partir du 3 mai 2010 - Soutien aux actions collectives des chômeurs et précaires

En tant qu’Organisation Syndicale de POLE EMPLOI et en tant que membre de l’Union Syndicale SOLIDAIRES, nous tenons à réaffirmer notre soutien aux actions, initiatives, appel à manifestations organisées dans le cadre de la « Grève des chômeurs » qui doit se décliner à compter du 3 mai 2010.

Nous demandons à nos militants et à nos collègues d’apporter un soutien actif aux initiatives menées en région et en particulier à faciliter par tout moyen approprié les actions menées au-devant ou au sein des sites de Pole Emploi qui sont des lieux naturels de lutte pour les chômeurs et précaires.

Nous demandons aux directions de Pole Emploi de donner des instructions pour que ces actions ne génèrent pas de répression policière.

Nous savons que l’exaspération des chômeurs en lutte peut parfois se traduire par des gestes de colère et par une certaine véhémence exprimée avec force ; il nous semble essentiel que cette colère et cette véhémence tout à fait légitimes soient bien dirigées contre l’institution Pole Emploi, ses dirigeants et ses commanditaires et non pas contre les personnels.

C’est toutes et tous ensemble,salarié-es, chômeurs, précaires que nous pourrons faire plier Directions de Pole Emploi et Gouvernement.

Nous n’oublions pas non plus les revendications que nous soutenons depuis toujours sur la place incontournable qui doit être réservée aux associations, et structures de chômeurs et d’usagers dans les instances décisionnelles de Pole Emploi aussi bien au niveau local qu’au plus haut niveau national.

Pour cela, il est indispensable de reconquérir ensemble le droit de ces structures à se réunir dans les locaux de Pole Emploi et d’y disposer de panneaux d’affichage leur permettant de communiquer librement auprès des chômeurs et précaires.


29 avril 2010
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 09:49

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Pïérô » 02 Mai 2010, 23:49

Montreuil :

À Montreuil : Piquet de grève

Les mexicains appellent ça un « planton », ils visibilisent leurs luttes comme ça. Nous on appellerait ça « piquet de grève de chômeurs et de précaires ». On y sera installé, avec du café, du thé, des tracts, des affiches, de quoi écrire et dessiner. On y tiendra des permanence d'autodéfense sociale, on lira ensemble des textes ; on pourra approfondir par l'enquête de rue l'hypothèse de la grève des chômeurs, improviser des visites à plusieurs aux institutions qui nous gèrent, organiser un banquet de rue...

Du Mardi 4 au Samedi 8 Mai : piquet de grève tous les jours de 14h à 19h dans la rue piétonne au métro Croix de Chavaux (rue du Capitaine Dreyfus).

Mardi 4 mai : Projection de Busqueda Piquetera (film sur des chômeurs en lutte dans la banlieue de Bueno Aires) à 20h30, 28 rue Carnot (Métro : Croix de Chavaux). Entrée libre.
Mercredi 5 mai : Sur le piquet de grève, c'est la journée chômée des enfants.
Jeudi 6 mai : Après le piquet, c'est l'apéro des chômeurs à 18 heures au 28 rue Carnot.
Vendredi 7 mai : Après le piquet, c'est le banquet des chômeurs à 20h30 rue du Capitaine Dreyfus.
Samedi 8 mai : Le piquet des chômeurs en grève continue.
Dimanche 9 mai : Bal des chômeurs heureux d'être en grève, RDV 16h rue du Capitaine Dreyfus. Et plus tard, place de la Fraternité (a priori).
Vendredi 14 mai : À 19h, réunion publique, à la Bourse du travail de Montreuil, Métro Croix de Chavaux. « Chômer et s'organiser à Montreuil, perspective pour une grève des chômeurs et précaires. »



Lundi 3 mai
Grève des chômeurs et précaires


Paris : 11h, place de la République, terre-plein central

Rennes : 10h et 18h, place du Parlement

Brest : 14h, rassemblement place de la liberté et départ pour action

Lannion : 12h devant le Carré Magique puis action

Lorient : 8h30 à la CGT chômeurs rebelles, 82, Bd Cosmao Dumanoir pour action

Quimper : 10h30 Parking de la Providence

Tours : à partir de 11h30, sur le site de Champ Girault (amener de quoi pique-niquer)

Lille : 10h30, Pôle Emploi Bd de la Moselle

Montpellier : 10h, Maison des chômeurs et citoyens solidaires, 4 rue Levat

Nice : 11h devant Nice étoile

Bruxelles : 10h, ONEm, 60 bld de Charleroi

Ainsi qu’à Nantes, Saint-Brieuc, ...


17 affiches pour la grève des chômeurs : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5017
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Pïérô » 04 Mai 2010, 11:21

communiqué de Paris :

Champagne pour les chômeurs grévistes occupants le siège de Pôle emploi
lundi 3 mai 2010
Aujourd’hui lundi 3 mai, début de la Grève des chômeurs

Nous étions une centaine à occuper le siège national de Pôle Emploi, Porte des Lilas.

Au dernier étage, des bouteilles de champagne en nombre attendaient sagement une réunion des dirigeants, ceux-là mêmes qui nous radient, nous contrôlent. Les mêmes qui veulent nous manager à mort.

Mais nous avons trouvé les bouteilles avant eux et, pour une fois, le champagne était pour nous. Nous nous sommes réunis autour de la gigantesque table où d’habitude ils décident de notre sort et y avons discuté de ce qui nous concerne : de la précarité partout, au boulot, dans la rue, dans les prisons, dans les institutions de gestion des précaires, de la mise au travail forcée.

Combien se sont retrouvés radiés, sans thune, sans ticket, et incarcérés pour délit de précarité ? Et dans les prisons, contraints d’accepter des boulots payés trois euros de l’heure pour survivre ? Dans les E.S.A.T (établissement de soin et d’aide par le travail), on fait travailler les handicapés un mois gratuitement et on les remercie. Combien d’entre nous sont contraints d’accepter des emplois beefstaeck pour bouffer et se loger, payés au lance-pierre dans des contrats aidés qui subventionnent les employeurs ?

Combien se sont vu orientés par Pôle Emploi vers des sous-traitants privés, des boîtes qui se font du fric sur notre dos et qui n’ont rien à nous proposer ? Le directeur de Pôle Emploi, Christian Charpy, qui n’a pas daigné venir nous parler, a permis à la police d’entrer, de nous déloger et de nous arrêter.

À cette heure, la centaine de manifestants est sortie des commissariats. Il semblerait que Pôle Emploi porte plainte, nous exigeons le retrait de cette plainte.

Isolés téléphoniquement face au 3949 ou dans un box à la CAF, chacun pour soi dans les queues de Pôle Emploi, divisés sur les lieux de travail.

La Grève des chômeurs, c’est tout d’abord se rassembler et discuter partout, s’organiser, reprendre un peu de liberté par l’action collective.

C’est refuser la concurrence de tous contre tous. Nous ne voulons pas être licenciés au rabais, ni contraints d’accepter n’importe quel travail dans le cadre de l’offre raisonnable d’emploi.

Nous voulons l’argent sans contrepartie.

La Grève des chômeurs, c’est refuser d’être radiés, contrôlés, culpabilisés et exiger beaucoup.

Avoir l’air motivé, sourire à son patron, apprendre à se vendre, rester jeune et dynamique coûte que coûte, se faire remobiliser par des séances de coaching, faire du chiffre à tout prix, et répondre aux objectifs statistiques. Nous ne voulons pas être managés - à mort- et d’ailleurs qui voudrait l’être ? Ici comme ailleurs...

Déjà à Rennes, Brest, Tours, Lannion, Lorient, Quimper, Lille, Montpellier, Nice, Bruxelles, Nantes, St Brieuc, la Grève des chômeurs a commencé. Demain d’autres actions auront lieu.

Nous appelons tous les chômeurs, précaires, intermittents du spectacle et de l’emploi, intérimaires des quartiers populaires, enfermés de la précarité, handicapés interdits de grève, avec ou sans papier, avec ou sans logement, étudiants, retraités à « grèver » ensemble.

Du champagne pour tous ! Pôle Emploi, on en fera de la « charpy » !

Les occupants du siège de Pôle Emploi.



Lorient : occupation de la CAF du centre ville

Caen :

une quarantaine de personnes était présente au rassemblement devant la Mairie à 13H30. Le Pôle emploi rue Scaramoni a été envahi et une AG s'est tenue à l'intérieur pour préparer la suite. Elle s'est terminée vers 17H. Les occupants sont alors sortis alors que les flics se déployaient à proximité.
prochains rendez-vous : mardi 4 mai à 11H30 pour une action au campus 1 sur la précarité étudiante et 18H sous-sol Lettres campus 1 pour une AG. Des actions devraient avoir lieu tous les jours.


Brest :

A brest, nous avons occupé à une cinquantaine une agence de pole emploi (jean-jaures).

Depuis 14 heures, l'agence pôle emploi située en haut de la rue Jean-jaures a été occupée par une cinquantaine de chomeurs et précaires, divers discussions ont eu lieu sur le lieu, et ont abouties à une revendication commune : "La liberation des camarades retenus en garde à vue, suite à l'occupation du siège de pôle emploi à paris, et l'arrêt des poursuites à leur encontre", ils ont été libérés depuis, mais seront probablement poursuivis suite à des plaintes de pôle emploi
Face à notre volonté d'occuper durablement (y compris la nuit durant), le directeur territorial de pôle emploi, assisté du Sous-Prefet Condemine, ont ordonné l'expulsion par une quarantaine de policiers en tenue anti-émeute coupant court à l'occupation, celà vers les 20 heures.

Face à cette répression, les occupants ont décidé de revenir dès demain 10h... le rendez-vous est donné.

occupation du Pôle emploi, flics sur le point d'intervenir en fin de matinée (ce 4 mai)

Rennes :

Grève des chômeurs et précaires à Rennes, le 3 mai.

Ce lundi pour le premier jour de la grève des chômeurs, nous nous sommes retrouvés à la Place du Parlement à 10H. Le temps de discuter un peu et nous nous retrouvions à 50 pour occuper la CAF. Nous avons diffusé des tracts, discuter avec des « bénéficiaires », été rencontré des agents dans les étages. Très vite, la direction a décidé de fermer l'accueil et tenté de retourner les allocataires contre nous en nous en faisant porter le chapeau. Une fois le bâtiment évacué de ses usagers et de ses agents, la police a pu faire son travail de nettoyage tranquillement. L'accueil a ensuite repris sous escorte policière

Ensuite nous sommes allés manger au chaud à la Maison des Associations, histoire de passer un petit bonjour à la directrice qui n'avait pas tenue sa promesse de nous donner une salle le 5 décembre après la manifestation et donner libre accès à la BAC et aux flics pour nous tabasser (cf manif du 5 décembre à Rennes).

Nous avons ensuite décidé de nous diviser en groupe d'une quinzaine de personnes pour rendre visite à trois pôle emploi. L'accueil fut quasiment chaleureux : pas de problème pour afficher, distribuer des tracts, soutenir les personnes qui avaient des problèmes : les dossiers se réglaient immédiatement. La direction avait même le temps de discuter... Par contre, interdiction de discuter, avec les agents, qui pour certains étaient en grève il y a peu. C'est seulement à la fin de journée que quelques échanges ont pu avoir lieu, loin de leur hiérarchie....

Nous nous sommes retrouvés ensuite à la Place du Parlement pour tenir une assemblée générale à 18 heures.

Il a été décidé de poursuivre et d'intensifier la lutte avec un nouveau rendez-vous à 10 heures mardi matin et une assemblée générale à 18 heures. Ces deux rendez-vous sont à la Place du Parlement et valent pour tous les jours de la semaine sauf indications contraires.

L'A.G des chômeurs et précaires de Rennes exige la libération immédiate de tous nos camarades parisiens et l'absence totale de poursuites et nous enjoignons, au vu de ce qui s'est passé, toutes les villes à se mobiliser quotidiennement. Nous ne pouvons laisser l'État et ses institutions continuer de nous foutre en taule, de nous humilier, de nous contrôler...

Vive la grève

collectifdu3mai@gmail.com

Rdv 10H et 18H tous les jours. Place du Parlement. Rennes


de Nice :

A Nice, l’appel
Bloquons la machine à précariser - Et si on inventait la grève des chômeurs
a été diffusé lors du rassemblement à Nice Étoile.

Les R.G. nous ont appris que le Pôle emploi de Menton était fermé suite à la diffusion annonçant la grève des chômeurs.

Puis nous sommes partis à une dizaine de personnes visiter trois Pôles emploi (rue Pastorelli, Barberis et Port). En général, nous avons eu un bon accueil avec les personnes présentes, autant chômeurs que salariés et même avec les directions des agences P.E.

Nous avons demandé :
l’arrêt des radiations et autres harcèlements.
que l’appel "Grève des chômeurs" soit faxé à la direction de P.E.,
un affichage dans toutes les agences du département informant de notre permanence sociale, afin que les chômeurs, chômeuses, précaires et autres intermittents ne restent pas isolés.
une rencontre avec les salarié(e)s de pôle emploi à qui nous avons transmis le communiqué de Solidaires en demandant son affichage.

Il n’y a pas 200 000 "offres d’emploi" pour les 10% de la population active sans taf (soit environ 4 millions de personnes officiellement inscrites à pôle emploi et 9 millions de personnes vivant, en France sous le seuil de pauvreté).

Assez du chantage à la misère !

Le capitalisme global abolit massivement le "travail", tout en restaurant les pires formes de domination, d’asservissement et d’exploitation, en contraignant tous à se battre contre tous, à tous les âges de la vie, pour obtenir ce "travail" qu’il abolit, en prétendant le perpétuer comme une obligation, comme une norme, comme un fondement irremplaçable des droits (dont le droit à la retraite qui n’est pas le moindre), et de la dignité.

Ce même travail, précisément, il en abolit les normes, la dignité et l’accessibilité. Franchement, nous avons mieux à faire que de vendre notre temps de vie pour un salaire de misère, à des entreprises qui décident à notre place quoi et comment produire.

Avec ou sans emploi, à la retraite ou plus jeunes, nous voulons un revenu garanti pour tous et toutes, inconditionnel, qui nous permette de vivre et ne plus penser le travail comme ce que nous avons ou n’avons pas, mais comme ce que nous faisons.

"Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi. Inventons ensemble la grève des chômeurs et précaires" !

Le collectif sort renforcé de cette action. Rendez vous dans une semaine ...

Collectif du 03 mai - Nice / AC ! - 06
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Pïérô » 05 Mai 2010, 00:33

à Tours :

Pôle Emploi fermera ses portes (d’abord jusqu’à 13H00, puis toute la journée) avant que les chômeurs n’entrent…
«Je ne fais qu’appliquer des lois», Directeur du Pôle Emploi Champ Girault, Tours.


Image . . Image
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede Nico37 » 09 Mai 2010, 20:51

Collectif NRV http://collectif-nrv.over-blog.fr - interecolesocial(at)no-log.org


Les travailleurs sociaux soutiennent le mouvement de chômeurs et précaires

En CAF, dans les Pôle Emploi, dans les services RSA, ont lieu des actions collectives d’usagers des institutions du social.
Nous, travailleurs sociaux (assistants de service social, éducateurs spécialisés, animateurs,…) réunis en collectif, trouvons qu’il y a
aujourd’hui de quoi se révolter contre les CAF, contre Pôle Emploi et contre les services RSA.
Les dispositifs de gestion de la précarité vont à l’encontre de notre éthique de travail. Aujourd’hui, nous ne pouvons rester sourds face à la soumission des usagers aux parcours d’insertions humiliants qu’ils se devraient d’intégrer et d’accepter, et face aux retards dans le versement des allocations. Notre travail dans ce contexte perd son sens. Pour cela nous soutenons les révoltes, organisations et action d’occupation des usagers des services sociaux, des chômeurs, des précaires et des allocataires.

ANORMAL, INACCEPTABLE, IMMORAL ET QUI DONNE A REFLECHIR :

- 2 à 3 mois de retard dans les ouvertures de droits dans les CAF du Val d’Oise, de l’Essonne, de Paris ou de Seine-Saint-Denis…
- Demander aux allocataires du RSA d’attaquer leurs parents en justice au nom de l’obligation alimentaire sous peine de se voir couper ou réduire l’allocation…
- Des circulaires internes de la CAF qui contredisent le Code de l’Action Sociale et des Familles ainsi que le Code de la Sécurité Sociale…
- Pôle Emploi qui collabore à la chasse aux sans-papiers qui ont pourtant cotisé au régime d’assurance chômage…
- La Loi LOPSI 2 qui assermente les agents de Pôle Emploi et en fait des auxiliaires de police…
- Le Médiateur de Pôle Emploi qui démissionne en raison de la dégradation des conditions de prise en charge des chômeurs…
- Le Médiateur de la République qui souligne dans son dernier rapport que l’accès aux droits sociaux s’est fortement dégradé et que les rapports entre les usagers et les institutions publiques sont de plus en plus tendus…
- Obliger les chômeurs et les allocataires du RSA à prendre des emplois pourris qui les détruisent, à faire des stages bidons, des thérapies cognitives et comportementales humiliantes et infantilisantes. Des chômeurs qui ont à subir des jugements rabaissants et pathologisants (assistés, inemployables)…
- Faire la queue 3 heures parce que la CAF a perdu le dossier. Etre convoqué à un entretien de suivi individuel qui dure 10 minutes durant lesquelles on doit rendre des comptes en étant moins considéré qu’un déchet ménager. Les institutions du social qui vendent comme de l’insertion et de la normalité le fait de bosser sur des emplois de merde en CDD et à temps partiel…
Il n’y a pas lieu de s’étonner que des chômeurs et des précaires veuillent bloquer la machine…

Les réactions de rage et de révolte des usagers qui parfois pètent les plombs au guichet sont prévisibles et elles se multiplieront car le
système dans son entier fait violence.
Contrairement à ce que peuvent parfois dire des syndicats en place dans vos institutions, tout ceci dépasse largement le seul « manque de moyens » ou une question de « qualité de l’accueil ». Ce sont les finalités actuelles des politiques sociales qui posent problème, et non les chômeurs, les précaires et les allocataires.
L’indemnisation chômage et l’assistance ne protègent pas les individus des contraintes du marché du travail. Ils se voient obligés immédiatement de prendre les pires emplois mis sur le marché par des patrons toujours plus exonérés des cotisations sociales. Aujourd’hui le RSA, l’Offre Raisonnable d’Emploi, les stages obligatoires, servent à faire accepter les emplois les plus pourris aux plus pauvres. Les politiques sociales servent un objectif d’inégalité et de concurrence des travailleurs entre eux pour les rendre plus corvéables et plus soumis. Flexibilité et adaptabilité sont les nouvelles injonctions qui font des hommes ordinaires et en désaccord, des inadaptés, des inéducables, des gens socialement déviants, défaillants, anormaux.
Alors quoi ? Aux travailleurs sociaux de récupérer les morceaux et de créer de nouvelles problématiques aux personnes dites en difficultés ?
Nous ne voulons pas être des agents de normalisation des conduites et d’asservissement des usagers à l’idéologie libérale.
Certains pensent : « ils n’ont qu’à travailler ». Mais réalisons nous ce que c’est que d’avoir le dos et le moral détruits par un emploi de manutentionnaire en CDD au cours duquel l’employeur ne paye pas les heures sup’ ? Nous sommes-nous déjà fait virer et mettre sur liste noire par une boite d’intérim parce que nous avions eu le malheur d’avoir un arrêt maladie ou un accident du travail ? Il est temps de différencier le travail choisi et les emplois précaires subis ! Et nous-mêmes, travailleurs sociaux, chargés d’insertion, administratifs des CAF, pouvons être ou sommes des précaires !
Face à cela il nous faut être ensemble ! Nous ne pouvons collaborer à l’exploitation et à l’humiliation.

SOYONS SOLIDAIRES DE CEUX QUI NOUS OCCUPENT, DE CEUX QUI VOUS OCCUPENT.

Collectif Nous Restons Vigilants
----------------------------------------------------------------------

Une fourmi de 18 mètres
Avec un chapeau sur la tête
ça n'existe pas ça n'existe pas.
Eh ! Pourquoi pas ?


Grève des chômeurs!


On s'est occupé des chômeurs …

On les a promenés : « Allons donc, 100 km pour un travail c'est pas un drame ! »

On leur a servi : « Vous prendrez bien une petite formation ! », « Comment écrire un CV et savoir se vendre en 10 leçons. »

On les a motivés : « Pas de formation, pas d'allocations pour que vous vous bougiez, un peu de dynamisme ça ne fait de mal à personne. »

On les a rassurés : « Écoutez-vous larmoyer : j'ai pas de travail, j'ai plus de souliers ! Usez donc vos semelles aut’ part qu'au bistrot ! Y a de l'embauche là, plein d'embauches, des postes par milliers. »

On les a bernés : « Vous reprendrez bien une petite Evaluation en Milieu de Travail, le textile à Mazamet, les voitures à Sochaux, l'électroménager, ça vous dirait ? »

Une grève des chômeurs ?
« Qu'est ce que vous racontez ? Ca n'existe pas, ça n'existe pas ! »

Une grève des chômeurs :
« Vous n'iriez plus pointer et sourire ? Ca n'existe pas, ça n'existe pas ! »

Une grève des chômeurs :
« Pôle Emploi et la CAF occupés ? Ca n'existe pas, ça n'existe pas ! »


Eh ! Pourquoi pas ?


Le collectif de travailleurs sociaux Nous Restons Vigilants s'associe pleinement à la lutte engagée par les chômeurs et les précaires pour
dénoncer une politique sociale visant à imposer toujours plus de contrôle social et de précarité (flexibilité, mobilité, intrusion dans la vie
privée, diminution des moyens d'aide aux personnes...).
Nous, travailleurs sociaux, appelons à soutenir et à participer aux diverses actions et occupations menées dans le cadre de la grève des
chômeurs.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 09:49

Re: en mai, initiatives chomeurs-euses & précaires

Messagede barcelone 36 » 11 Mai 2010, 14:46

Aujourd'hui, une quarantaine de chômeurs et précaires en lutte se sont rendus au Monoprix Colombia au centre ville de Renes vers 11h30 afin de faire une autoréduction négociée. Après avoir remplis des paniers de victuailles ils se sont rendus aux caisses qu'ils ont bloquées. Pendant ce temps, quelques uns d'entre eux exigeaient une négociation immédiate avec la direction du magasin. Le directeur a refusé toute négociation et a appelé aussitôt la police. Celle ci fut sur place dans les 5 minutes puisque les RG étaient déjà présent sur les lieux.
Les quelques clients présents ainsi que les salariés de la grande surface ont fait part d'une certaine sympathie à l'égard du mouvement de grève et de l'action.
Un petit moment de flottement a permis aux flics d'interpeller une personne malgré une tentative de désarrestation peut être pas suffisamment déterminé.
Un rassemblement de soutien au camarade est prévu à 15h30 devant le commissariat central.
ci-joint le tract distribué aux clients et aux salariés lors de l'action.

Autoréduction au supermarché

Un mouvement de grève des chômeurs et précaires s’est déclenché depuis le 3 mai dans de nombreuses villes en France mais aussi en Belgique. A Bruxelles, Paris, Caen, Tours, Montpellier, Nancy… et surtout en Bretagne : à Brest, Quimper, Lorient, Vannes, Lannion, Morlaix et Rennes, de nombreuses actions sont menées en direction des pôles emploi, des CAF ou des entreprises qui prospèrent sur la précarité…
Ces collectifs entendent protester contre les radiations arbitraires, le suivi mensuel obligatoire, le chantage aux allocations, la plateforme téléphonique « 3949 » déshumanisée, « les stages » non rémunérés, les 2 offres dites « raisonnables » d’emploi,…
Plus généralement, il s’agit de combattre le discours et les dispositifs qui culpabilisent les chômeurs et précaires et tentent de les rendent responsables de la situation. (Actuellement, il y a environ 200.000 offres d’emplois et plus de 5 millions de chômeurs et précaires réels si l’on compte les + de 55ans, ceux qui ont travaillé quelques heures durant le mois, ceux en formation, les DOM-TOM, etc)
Chacun sait que cette précarité grandissante – même si depuis la crise la situation semble menacée d’échapper aux gouvernants- est largement organisée par l’Etat et le capitalisme pour faire pression sur les chômeurs et les travailleurs, pour les faire accepter n’importe quoi et les faire travailler dans n’importe quelle condition.

C’est ce jeu là qu’il nous semble important de renverser : un mouvement de grève des chômeurs, c’est alors une offensive contre les institutions étatiques et économiques qui gèrent ces questions de chômage et de précarité pour leur imposer de mettre fin à l’étouffement qu’elles nous font subir. C’est aussi la création d’un espace collectif où s’inventent de nouvelles formes de partage et de production qui tentent d’échapper aux logiques hiérarchiques et à celles de confiscation des richesses.

La grande distribution est l’un des symboles de ce partage inique.
Puisque les capitalistes n’entendent pas partager (bouclier fiscal, crise grecque) nous entendons lever nous-même l’impôt !

Pour ce faire, nous bloquons ce mardi 11 mai les caisses du supermarché jusqu’à ce que le gérant ait accepté de nous remettre un certain nombre de sacs de nourriture.

Nous vous demandons de bien vouloir rester dans le magasin pour qu’on ne puisse pas faire le vide autour de nous, ou mieux de joindre vos courses à la négociation.

Quelques chômeurs et précaires en lutte de Rennes
Le 11 mai 2010
Avatar de l’utilisateur-trice
barcelone 36
 
Messages: 566
Enregistré le: 04 Oct 2009, 12:28

PrécédenteSuivante

Retourner vers Monde du travail

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 3 invités