Mouvement contre réforme des retraites 2010

Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 29 Oct 2010, 19:41

Personnellement, la poignée de personnes bloquant la rocade de Caen sur les photos ci-avant doit nous faire réfléchir... Sarkozy fait, comme beaucoup de gouvernants, une réforme contre le peuple - A-t-on plus de "légitimité" à être une poignée à bloquer une voie de circulation, un établissement, ... avec une désapprobation quasi générale ?
Je ne suis pas contre les blocages, ils peuvent constituer le début de quelque chose. Mais je ne vois pas en quoi mon action militante à un sens si c'est pour faire ce qu'on fait les marxistes, trosk', et autres léninistes à travers le monde...

La lutte peut continuer, sous d'autres formes, au travers d'autres actions, ... Mais je crois que la résignation à gagner la majorité, et qu'il y a peu d'espoir raviver la flamme. Bref, ce qui s'est passé doit permettre de capitaliser une certaine prise de conscience, et plutôt que de s'acharner à faire perdurer des grèves et blocages (truc qui nous fait souvent perdre la capitalisation aquise - je l'ai déjà personnellement constaté), il est à mon avis urgent de pousser vers des directions plus globales de résistance voir désobéiance, ici, en europe, dans le monde ; Dixit, l'électoralisme, ...

Je suis en général très critique vis à vis des syndicats, mais que diriez-vous de leur crédibilité s'ils appelaient à la grève et qu'une poignée de péquins descendaient dans la rue ? Fussent-ils libertaires ?
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede leo » 29 Oct 2010, 19:48

J'avoue que j'ai bien du mal à comprendre cette coupure totalement artificielle entre "énergie militante" (les militants ?) et "mouvement social".
Je suis militant et je suis une partie du mouvement social. Et toute personne qui est dans le mouvement social en ce moment est militante (qu'elle soit syndiquée ou pas, encartée ou pas).
Et il y a un mouvement social en ce moment, multiforme, peut-être pas assez généralisé dans le blocage de l'économie, mais il est loin d'être "absent".



La coupure, c’est celle entre le volontarisme porté par des militants (sur des actions de blocage symbolique) et par exemple le mouvement gréviste des raffineries et des dépôts (et d’autres entreprises) qui n’est ni symbolique ni ponctuel et est un mouvement social.
Le mot “absent” est fort, je le concède. Je voulais dire “très insuffisant globalement”, même si dans des tas de départements, il n’y a pratiquement rien en terme de lutte sociale et on peut dire qu’il est “absent”.

- on dirait une vision extérieure. Comme s'il était ailleurs ou autre chose que l'ensemble de ceux qui luttent.
- il enterre le mouvement un peu vite : "Je maintiens que le mouvement de protestation a subi une défaite sur ses revendications."
On enterrera les morts en temps voulu. Pour l'instant ça bouge encore.


Je ne vois pas en quoi un point de vue critique est « extérieur » ! Par contre je t’accorde que je suis, comme tout un chacun, « ailleurs ou autre chose que l'ensemble de ceux qui luttent. » Je suis uniquement, et ponctuellement et modestement, avec ceux et celles avec qui j’ai pu participer à cette protestation. Mais certainement pas avec « l’ensemble », c’est absurde !

Tout va bien, le mouvement continue. Il ne faut pas désespérer Billancourt ?

Je pense effectivement qu’aujourd’hui, ce mouvement a perdu. Que dans la phase qui a duré jusqu’au vote formel de la loi, il ne s’est pas étendu suffisamment pour bloquer ce vote.

Il me semble avoir dit aussi que « Nul ne peut savoir maintenant ce qui va se passer »
Et aussi que localement, la lutte peut se poursuivre « sur les retraites ou sur d’autres terrains de l’antagonisme social » et que donc la situation reste ouverte.

Au fond, en lisant Léo, j'ai l'impression d'entendre les militants de LO : on a perdu, le mouvement s'essouffle, ne donnons pas d'illusions aux travailleurs (comme si nous n'étions pas nous-mêmes des travailleurs ou des chômeurs et comme si on avait besoin de quelqu'un pour nous "protéger" de nos illusions), passons à autre chose, tirons le bilan, préparons la suite...


Argh ! LO ! Non, pas ça !
Ça fait au moins 10 ans que j’ai pas croisé un militant de cette organisation et je ne m’en porte pas plus mal.

Personne n’a besoin de personne. Chacun assume ses positions, ses certitudes, ses interrogations, ses doutes, ses illusions et ses erreurs.
Mais simplement quand le mouvement commence à refluer et que je voie passer des textes disant que la victoire est proche, ça me fait bondir (et un peu rigoler, c’est déjà ça). C’est aussi un point de vue. Mais on peut lui préférer la méthode Coué.
D’expérience je sais que vers la fin des mouvements, il y a des moments difficiles à admettre parce qu’ils démentent l’euphorie, l’optimisme, l’espoir que ces mouvements ont fait naître.
Sinon, je n’ai pas de « débouché politique » à proposer, ni de cartes d’adhésion à vendre.

Simplement l’envie de discuter politiquement d’une situation politique.

Pour le reste du post, je ne suis pas en vrai désaccord.

Sur les « militants » indispensables.
Ils sont parfois ou souvent nécessaires pour démarrer des mouvements, je suis bien s’accord.

Mais ces mouvements n’ont aucune chance d’exister si un nombre significatif de personnes, salariés, chômeurs, etc. n’y prennent pas part. Ce sont les gens qui font les mouvements : s’ils ne sont pas là, il n’y pas de mouvement.

C’est exactement ce que je dis : le mouvement social (grèves/occupations/blocages) ne s’est pas étendu (et encore moins généralisé) suffisamment pour inquiéter le pouvoir. C’est tout.

La lutte continue.

- - - -
A Voline : J'ai du temps (un petit peu) et j'arrive assez souvent à écrire assez vite.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pïérô » 30 Oct 2010, 00:02

euh, au bout du compte, et à part le texte qui m'a fait un peu bondir au départ, et il me semble qu'il y des éléments suffisants maintenant de compréhension du pourquoi, d'autant que je ne me sents pas seul sur ce coup, il ne me semble pas qu'il y ait en terme d'analyse de profondes divergences, d'autant que ce que l'on peut constater, parce que c'est d'avantage me semble t'il de cet ordre d'ailleurs que de l'analyse réelle, peut être ici évidemment partagé. Par contre je pense qu'il y a bien quelque chose qui relève de la posture et surtout du moment où l'on peut ou non parler de "bilan", qui peut faire débat, et aussi la place que l'on prend ou pas en tant que minorité révolutionnaire agissante dans les luttes. En tout cas, et parce que cela peut contribuer à donner la température de ce qui se passe localement, et qui montre qu'on est dedans et pas en dehors ou à côté, et qu'il n'y a pas qu'une bande de "gauchistes" qui se la pète ( et je dis çà comme çà et exprès parce qu'il y a des arguments servis dans le texte qui fait réaction, et qui est loin de servir d'analyse dans les termes que l'on pourrait souhaiter en tant qu'acteurs-trices de cette lutte, qui sont par ailleurs et malheureusement aussi les mêmes que ceux développés par la bureaucratie CGT par exemple), compte rendu de l'AG interpro de Tours :

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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 30 Oct 2010, 08:32

Le compte rendu que tu nous transmets, Pïérô, confirme l'analyse que l'on fait du problème ; il réside bien des résistances locales, mais elles sont issus du mouvement général qui a eu cours ces dernières semaines. Hors, me semble-t-il, pour qu'un mouvement aboutisse à une révolution, ou du moins à une grève générale posant les bases d'un changement radical c'est plutôt l'inverse qui doit se passer ; Aller d'initiatives locales vers une contestation plus globale.

J'ajoute qu'il ne s'agit pas de faire un bilan, mais de se donner une idée "objective" de la situation pour ne pas qu'elle se délite dans des confrontations prolétariennes qui servent toujours plus nos oppresseurs que la cause que l'on défend. Donc, il est important encore une fois de se tourner vers d'autres formes d'actions avec peut-être des perspectives plus lointaines, mais plus globales que la réforme des retraites en capitalisant sur la désillusion électoraliste. Enfin, et personnellement, je ne pense pas que le "tapage" systématique sur les syndicats qui ont quoiqu'on en pense on fait plutôt bien front commun soit une bonne manière de poursuivre la lutte contre le gouvernement, celui-là, et ceux à venir qui nous promettent déjà des lendemain qui chantent à grand coup de propagande radio/télévisuel - Et c'est bien contre ça que nous devons maintenant agir pour éviter qu'ils soient plus convainquant que nous !
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede kuhing » 30 Oct 2010, 10:59

Je crois que réfléchir à la façon dont les choses se sont passées jusqu'à présent dans ce mouvement contre la réforme de la retraite ne fait de nous ni des trotskistes ni des bureaucrates ni des jaunes :)

D'ailleurs nombre d'entre-nous dans les-alpes maritimes seront présent-e-s à Nice Samedi 6 novembre - Place Massena - 14 h pour un nouveau rassemblement ( picnic sur la même place avant )

Pour le 5 Novembre, date où le Tsar Nicolas Ier viendra poser ses souliers vernis sur le sol de notre ville balnéaire, nous n'avons pas encore trouvé d'idée géniale pour l'accueillir d'autant que les forces de police s'annoncent extrêmement lourdes pour célébrer l'évènement.
Les gens du NPA sont supposés faire quelque chose de spécial mais ils ne veulent pas dire quoi pour le moment et on les comprend un peu. On essaye de savoir si Le Gloupier va être mis à contribution.

Discuter, organiser la propagande, regrouper , c'est effectivement ce que nous avons de mieux à faire à l'étape actuelle de la situation qui est assez favorable à la réflexion pour que les actions prochaines soient plus efficaces.
Et pour cela on ne peut pas faire l'impasse d' une analyse qui n'émancipe pas, encore une fois, de continuer à descendre dans la rue.

Nous étions d'ailleurs assez nombreux-ses à notre réunion régulière hier soir alors qu'elle se tenait dans un lieu excentré : 11 personnes , un copain de Toulouse mais originaire de Grasse venu pour s'informer de l'organisation du contre-G8 qui se met en place, un nouveau camarade rencontré lors de la précédente manif et qui intègre le collectif.
Pas si mal. d'autant que le potentiel est beaucoup plus fort.

Discussion extrêmement riche, animée, multipolaire, avec des avis différents et, c'est tant mieux.

-Des points d'accord généraux tout de même :

a)Les directions des grosses centrales syndicales sont pourries et organisent des journées d'action pour qu'elles servent de soupapes de sécurité utiles au gouvernement pour l'aider à faire passer ses réformes et éviter que ça pête comme il faudrait.

b) il faut dépasser le cadre de la revendication elle-même pour poser celui du blocage du système capitaliste pour passer à une autre forme de fonctionnement.

-Par contre deux grandes tendances sur ce qu'il faudrait plutôt faire pour être vraiment efficace dans l'emploi de nouvelles formes de luttes :

a) pousser les manifestant-e-s à organiser une grève générale dite "active" c'est à dire aller vers la distribution gratuite des denrées , produits et services à disposition comme moyen de passage immédiat à une autogestion directe et non marchande de la société.

b) appeler plutôt la population à une diminution maximale de la consommation comme moyen de blocage du système parallèlement à un blocage "passif" de l'économie par une grève générale.

Mais finalement, maintenant que mon esprit est plus reposé, je vois que ces deux tendances ne sont pas forcément contradictoires.

Suite au prochain numéro, l'objectif commun étant pour nous qui nous réclamons du projet anarchiste d' élargir notre audience , notre regroupemenent par la propagande et tous autres moyens à disposition.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Voline » 30 Oct 2010, 11:35

kuhing a écrit:Je crois que réfléchir à la façon dont les choses se sont passées jusqu'à présent dans ce mouvement contre la réforme de la retraite ne fait de nous ni des trotskistes ni des bureaucrates ni des jaunes :)
.


Ce qui me dérange ça n'est pas le fond du propos mais la posture.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas réfléchir, mais mollo avec ce genre d'attitudes, pondre ce texte avec une forme un peu plus offensive ça n'aurait pas été du luxe dans la mesure où il y en a qui luttent encore.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede leo » 30 Oct 2010, 11:49

Petite chronique (non exhaustive !) de la répression contre le mouvement sur les retraites


Selon les lieux, les contextes, les types d’action et les personnes visées, l’Etat a à sa disposition toute une palette infinie d’options possibles...


Lorient : Grenade dans manif (19/10)
http://nantes.indymedia.org/article/22107

Périgueux : Harcèlement policier
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve308

Paris : Procès
http://paris.indymedia.org/spip.php?article3869

Caen : Gardes à vue et suspension du permis de conduire !

suite à l'action sur Carpiquet, 7 personnes ont été interpellées par la police sur les coups de 16h30 pour "entrave à la liberté de circulation". A 18h, 5 étaient déjà sorties, les autres devraient suivre dans la soirée.


Social jeudi 28 octobre 2010 À l’issue de la manifestation du matin à Caen, environ 150 manifestants se sont dirigés aux environs de 13 h vers le centre Leclerc de Caen, dont ils ont bloqué les accès jusqu’à 16 h 45. Les manifestants, dont le nombre a diminué au fil des heures, ont quitté les lieux après que deux militants, l’un Sud, l’autre CNT, qui étaient en garde à vue depuis la veille, ont quitté le commissariat, qui est tout proche du magasin. Les deux gardés à vue avaient été interpellés après le blocage d’un rond-point à Carpiquet.


= = =

Interpellés mercredi après le blocage de la bretelle d'accès à la RN13, à Rots, deux manifestants, un anarcho-syndicaliste de 55 ans, et un militant Sud-PTT de 35 ans, avaient été interpellés placés en garde à vue. Ils ont été libérés hier après-midi. S'agissant d'une infraction liée à la circulation routière, les deux militants se sont vus signifier par la préfecture une suspension du permis de conduire de 45 jours.

Ouest-France


http://www.anartoka.com/pas-dupes/viewforum.php?f=14


Bordeaux : comme à Caen !
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article109606


Nîmes : Interpellation en fin de manif
http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 38749.html


Saint-Nazaire : toujours plus fort dans l’acharnement judiciaire !
Encore des condamnations à des peines de prison ferme

Pour 5 manifs avec des fins un peu houleuse (23/09, 12/10, 16/10, 19/10, 28/10 Nous en sommes à
64 interpellations,
16 personnes en comparution immédiates,
15 jugées, 15 peines de prison ferme,
et 12 incarcéré avec mandat de dépôt (dont un en préventive, le seul qui ait refusé la comparution immédiate).


http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve309

Plein d’autres infos ici :
http://clap33.over-blog.com/

et ici :

http://toulouse.indymedia.org/spip.php?article45808


Portraits de baqueux

http://lille.indymedia.org/article23952.html


* * *

Pour info, à propos du « maintien de l’ordre »

http://owni.fr/2010/10/28/le-maintien-d ... -policier/
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 30 Oct 2010, 12:34

Voline a écrit:[...]pondre ce texte avec une forme un peu plus offensive ça n'aurait pas été du luxe dans la mesure où il y en a qui luttent encore.

Sur ce point je suis d'accord avec toi, il faut garder une forme offensive pour poursuivre le travail. Et comme le disait un vieux camarade ce matin, y mettre des perspectives plus vaste que les retraites qui motivent les uns et les autres !
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede leo » 30 Oct 2010, 12:39

Sur les bilans et les soi-disant postures.

Très rapidement.
(Il faudra un jour m’expliquer ce qu’est une posture. Enfin, passons…)

Je n’ai jamais prétendu proposer un bilan (encore moins définitif) du mouvement. J’en suis d’ailleurs complètement incapable, car effectivement des actions continuent mais surtout pour cela il faut des infos multiples, des avis, des remontée de bilans locaux, il faut croiser des choses, des données objectives et des ressentis plus subjectifs, etc. Surtout dans ce genre de mouvement qui a vu des situations très contrastées.
Et les meilleurs bilans sont ceux qui se font collectivement avec des gens qui partagent en gros les mêmes idées, les mêmes conceptions de l’action politique et se retrouvent sur des critères communs ou proches à partir desquels ces bilans peuvent être faits. Ce sont aussi ceux qui se font sur le terrain, avec ceux et celles dont on ne partage pas forcément les mêmes idées, mais une lutte commune.

C’était d’ailleurs le sens du petit texte que j’ai fait rapidement.

Ceci dit, je pense que l’on peut tout à fait faire des bilans provisoires dans le cours des mouvements. C’est même nécessaire, surtout si l’on se prétend militants. Bilans sur lesquels on peut revenir, les modifier et les remplacer par de nouveaux bilans.

Vous ne croyez pas qu’à la direction de la CGT ou de la CFDT, ils ne font pas des bilans quotidiens voire sans doute plusieurs par jour ?

Lorsque j’étais beaucoup plus “militant” que maintenant, dans les collectifs politiques avec lesquels je fonctionnais, les bilans d’étapes étaient constants. C’est quand même ce qui peut guider l’action, sinon on va nulle part, au feeling… C’est d’ailleurs pour moi la première nécessité d’un groupe politique : s’appuyer sur ces bilans, sur des avis un peu argumentés, mis en commun, sur des infos glanés ici ou là, pour avancer et y voir un peu clair…

Essayons de ne pas personnaliser nos échanges, ni de les psychologiser (optimiste contre pessimiste). Et voyons l’essentiel : le contenu.

Comme je l’ai mis je ne sais plus où :

Potentialités et limites de ce mouvement, selon :
- Les propres critères du mouvement : la loi sur les retraites.
- Ce que contient ce mouvement et qui dépasse de toute évidence cette question des retraites

et perspectives bien sûr...
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede kuhing » 30 Oct 2010, 15:18

Voline a écrit:
kuhing a écrit:Je crois que réfléchir à la façon dont les choses se sont passées jusqu'à présent dans ce mouvement contre la réforme de la retraite ne fait de nous ni des trotskistes ni des bureaucrates ni des jaunes :)
.


Ce qui me dérange ça n'est pas le fond du propos mais la posture.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas réfléchir, mais mollo avec ce genre d'attitudes, pondre ce texte avec une forme un peu plus offensive ça n'aurait pas été du luxe dans la mesure où il y en a qui luttent encore.


Mais nous aussi on lutte encore et ce n'est pas forcément en haussant le ton qu'on est le plus efficace ( dire que c'est moi qui dit ça , je me suis fait dire hier soir que je n’énervais trop )
:)
Sinon,

Écrase les et ramène le scalp !
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 30 Oct 2010, 18:34

PARIS - Les 12 raffineries de France vont reprendre le travail à l’issue d’une grève contre la réforme des retraites qui a failli paralyser le pays, selon des journalistes de l’AFP et des sources syndicales, après le vote de levée du mouvement vendredi dans les derniers sites à l’arrêt.

(AFP / 29 octobre 2010 16h00)


Raffineries : "vers une reprise" mais "on a gagné la bataille des idées"

PARIS - Le coordinateur CGT de Total, Charles Foulard, a confirmé vendredi que les raffineries du groupe allaient vers une reprise du travail, estimant toutefois que les syndicats avaient "gagné la bataille des idées" sur la réforme des retraites.

"On pressent qu’on se dirige vers une reprise, c’est un fait, mais il ne faut pas préjuger de ce qui va se passer dans les assemblées générales", a déclaré M. Foulard, soulignant que trois autre votes étaient encore attendus.

"Il a encore trois sites qui n’ont pas voté la reprise - Donges, Grandpuits et Feyzin - car les assemblées générales auront lieu entre 12h00 et 14H00", a déclaré M. Foulard.

La direction de Total a annoncé un peu plus tôt que "l’ensemble des sites devraient avoir mis fin au mouvement en milieu de journée".

Parmi les six raffineries de Total en France, celle de La Mède (Bouches-du-Rhône) avait voté la reprise dès mercredi. Les sites des Flandres, près de Dunkerque, et de Gonfreville (Seine-Maritime) ont décidé vendredi de cesser la grève qui avait commencé le 12 octobre.

A l’issue de plus de deux semaines de conflit, le responsable CGT, a estimé que les syndicats avaient "gagné la bataille des idées". "Les argumentations des syndicats sur la possibilité d’avoir une autre réforme, notamment sur le financement, ont été entendues", a-t-il estimé.

"Le pire aurait été de ne rien faire et on en serait à ressasser les thèses du gouvernement" sur le financement du système de retraite, a-t-il affirmé.

"Nous ne sommes pas passés loin de l’objectif, il a manqué quelques catégories professionnelles en plus dans la grève", a jugé M. Foulard.

Pour lui, "une démonstration de force et d’unité" a été faite et "les retraites, on a pas fini d’en parler".

(29 octobre 2010 11h37)


France : la raffinerie Total de Feyzin reprend le travail à son tour

LYON - La fin de la grève lancée le 13 octobre contre la réforme des retraites a été décidée vendredi après-midi à la raffinerie Total de Feyzin, dans le Rhône, à l’unisson de la plupart des raffineries françaises, a-t-on appris de source syndicale.

"La semaine dernière, les salariés avaient donné mandat aux organisations syndicales pour décider de la suite du mouvement. Aujourd’hui, en assemblée générale, nous avons demandé au personnel de reprendre le travail", a indiqué à l’AFP David Faure, secrétaire CFDT du Comité d’entreprise.

Selon lui, les salariés de Feyzin "ont compris qu’ils ne pouvaient lutter seuls contre le reste du monde, mais sont prêts à repartir dans les prochaines semaines si un mouvement doit redémarrer".

Une fois remise en route, ce qui devrait prendre plusieurs jours, la raffinerie risque cependant de tourner au ralenti en raison de la poursuite du blocage du port pétrolier de Fos-Lavéra (Bouches-du-Rhône), puisqu’elle "ne dispose pas de beaucoup de produit".

"Les stocks ne permettront pas de tourner plus d’une semaine, même avec un débit minimum", a estimé M. Faure.

Selon lui, "la fierté" dominait vendredi parmi les grévistes, étonnés par le soutien "moral, financier et logistique" apporté par une partie de la population pendant le conflit, signe "que la solidarité a énormément joué pour tenir sur la durée".

(AFP / 29 octobre 2010 15h58)


Raffinerie Total de Grandpuits : les salariés votent la fin de la grève

GRANDPUITS (Seine-et-Marne) - Les salariés de la raffinerie de Grandpuits, en grève depuis le 12 octobre contre la réforme des retraites, ont voté vendredi la reprise du travail, a constaté un journaliste de l’AFP.

La raffinerie de Grandpuits était une des trois dernières raffineries (sur douze) qui restaient en grève vendredi matin.

Une fois les raffineries réalimentées en brut, il faudra entre 3 jours et une semaine avant qu’elles puissent recommencer à produire du gazole, de l’essence ou du kérosène, les travaux de redémarrage étant des procédures très lourdes dont la durée varie en fonction de la taille des raffineries.

(AFP / 29 octobre 2010 15h50)


Reprise du travail à la raffinerie Ineos de Lavera

MARSEILLE - La fin de la grève contre la réforme des retraites et la reprise du travail ont été décidées à la raffinerie Ineos (ex-BP) de Lavera (Bouches-du-Rhône), à la suite d’un vote vendredi des salariés grévistes CGT, a annoncé Marc Sarde, délégué du syndicat.

"80% de nos syndiqués sont pour suspendre le mouvement et reprendre le travail à partir de 11H00", a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant : "On se réserve le droit de repartir à tout moment en fonction de l’actualité".

La grève n’était déjà plus observée que par une partie des employés et les expéditions de carburants avaient repris pendant certaines vacations.

Les trois autres raffineries situées autour de l’Etang de Berre ont déjà repris le travail, à l’image des autres raffineries françaises, qui votent l’une après l’autre la fin de la grève, mais la production de carburants reste suspendue dans plusieurs d’entre elles à la fin du blocage du port pétrolier de Fos-Lavera.

Selon M. Sarde, Ineos dispose quant à elle de brut dans ses cuves, tandis que la raffinerie d’Esso à Fos-sur-Mer tourne à débit minimum (60%) en puisant dans les stocks stratégiques de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).

(AFP / 29 octobre 2010 12h16)


A Marseille, des questions sur l’avenir du port après un mois de blocage

MARSEILLE - Le blocage des terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer, qui a pris fin vendredi après 33 jours d’action, pose à nouveau la question de l’avenir du port de Marseille, qu’une partie de la CGT locale est accusée de compromettre par la direction du site, le patronat et les politiques.

Le syndicat CGT des agents portuaires des bassins Est de Marseille (marchandises) et des terminaux pétroliers des bassins Ouest (golfe de Fos), en grève depuis le 27 septembre, a annoncé vendredi la reprise du travail, sans donner de détails sur les avancées obtenues.

Près de 80 navires chargés d’hydrocarbures et notamment de pétrole brut, en provenance notamment de Russie, Libye et Egypte, étaient en attente en mer, privant ainsi sept raffineries françaises et suisse, dont quatre autour de l’Etang de Berre, de matière première.

Au coeur du conflit, se trouvait l’application de la réforme portuaire, avec la création d’une filiale, Fluxel, détenue à 60% par le port et à 40% par le privé, pour gérer les terminaux pétroliers. La CGT en avait accepté le principe fin 2008 et 220 agents doivent y être détachés.

Ces dernières semaines, les grévistes ont obtenu nombre de garanties sur la structure de la filiale et la protection à vie des salariés détachés.

Cette action a définitivement envenimé les relations d’une partie de la CGT avec les responsables économiques et politiques locaux, qui l’accusent de mener le port à sa faillite.

Le patronat local est sorti de ses gonds, s’élevant contre les "nantis" du port. Visiblement moins soucieux de la paix sociale sur le port que dans le passé, il souhaitait une privatisation complète du pétrole et déplore que l’on ait une nouvelle fois cédé aux pressions de la CGT.

Les politiques, y compris au PS, ont eux aussi dénoncé l’attitude des grévistes.

Après un mois de conflit, le plus long de l’histoire du port, l’avenir de ce dernier est-il vraiment en danger ? Ses dirigeants ont exprimé à plusieurs reprises leur "ras-le-bol" et la crainte que des entreprises ne s’en détournent définitivement, excédées par les grèves à répétition.

Pour autant, peu de bateaux ont choisi d’aller décharger leur cargaison ailleurs au cours de ce mois de blocage. Et pour cause, le trafic d’hydrocarbures "est captif tant qu’il y aura les raffineries", relève Jean Domenichino, auteur de plusieurs ouvrages sur le port de Marseille.

La donne est autre dans les conteneurs. Nombreux sont les acteurs du monde maritime qui estiment que, par la faute de la CGT, l’activité des bassins Est de Marseille est en voie de disparaître.

Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) reconnaît être "en perte de vitesse" sur ce secteur, mais selon le directeur de la mission prospective Frédéric Dagnet, la réforme portuaire devrait permettre de combler le retard, en garantissant notamment une meilleure organisation.

Avec 83 millions de tonnes de trafic total en 2009, Marseille, deuxième port européen dans les années 1980, se place désormais au quatrième rang, derrière Rotterdam, Anvers et Hambourg. Il a vu son trafic s’éroder de 8,2% depuis 1996 quand, dans le même temps, celui de Barcelone progressait de 77%.

La faute à la CGT ? Pas seulement, reconnaissent des experts, qui mettent aussi en cause, en dehors des raffineries et de la pétrochimie dont les installations sont anciennes, la faiblesse du tissu industriel autour du port et un +hinterland+ trop éloigné.

(AFP / 29 octobre 2010 18h04)
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede berneri » 31 Oct 2010, 01:22

pour resumer ce que je pense:
nous avons connu une situation plutot nouvelle avec ce mouvement dont il conviendra de tirer collectivement des enseignements
la grève reconductible a permis de montrer que la victoire est à porée de main quand on bloque le pays
les actions et la constitution d'ag interpros montre la determination de bcp de militant au dela des cercles habituels den decoudre et d'essayer dd'emporter une victoire
la seule vraie radicalité se manifeste dans la grève et le bloquage economique qui repose sur l'entrée en grève de secteeurs stratégique avec un appui interprofessionnel

je rejoins les doutes de leo :
les ag interpros ne peuvent organiser seule un blocage économique

sinon il a manqué de coordination dans l'action c'est à dire un depart en grève simultané de secteur stratégique:
transports, énergie, pétrole

le risque:
un epuisement des militants dans de l'agitation infructueuse et un ramassage de tous à la petite cuillère dans 3 semaines

les perspectives:
des debats à la base pour construire un espace syndical combatif capable de préparer et d'organiser la réussite de la grève

actuellement:
c pas fini bien malin qui peut decrire la suite, le risque est donc à prendre mais avec la tête froide: quand on mène un combat on intègre autant la possibilité de la victoire que celle de la défaite

les acquis: des reseaux nouveaux à la base, une expérience commune, l'idée que c possible de metre patronat et gvt aux abois voire à genoux, l'utilité de la grève reconductible...
à suivre
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Anti-K » 31 Oct 2010, 01:36

sebiseb a écrit:Personnellement, la poignée de personnes bloquant la rocade de Caen sur les photos ci-avant doit nous faire réfléchir... Sarkozy fait, comme beaucoup de gouvernants, une réforme contre le peuple - A-t-on plus de "légitimité" à être une poignée à bloquer une voie de circulation, un établissement, ... avec une désapprobation quasi générale ?
Je ne suis pas contre les blocages, ils peuvent constituer le début de quelque chose. Mais je ne vois pas en quoi mon action militante à un sens si c'est pour faire ce qu'on fait les marxistes, trosk', et autres léninistes à travers le monde...

La lutte peut continuer, sous d'autres formes, au travers d'autres actions, ... Mais je crois que la résignation à gagner la majorité, et qu'il y a peu d'espoir raviver la flamme. Bref, ce qui s'est passé doit permettre de capitaliser une certaine prise de conscience, et plutôt que de s'acharner à faire perdurer des grèves et blocages (truc qui nous fait souvent perdre la capitalisation aquise - je l'ai déjà personnellement constaté), il est à mon avis urgent de pousser vers des directions plus globales de résistance voir désobéiance, ici, en europe, dans le monde ; Dixit, l'électoralisme, ...

Je suis en général très critique vis à vis des syndicats, mais que diriez-vous de leur crédibilité s'ils appelaient à la grève et qu'une poignée de péquins descendaient dans la rue ? Fussent-ils libertaires ?


je te remercie et les compagnon-ne-s caennais sans doute tout autant de comparer une action décidée de manière autonome par une assemblée de lutte et portée par des gens en lutte d'action trotskyste. tout le monde sait que le trotskysme fonctionne de la sorte... Pour ta gouverne l'idée de bloquer non une rocade, mais bel et bien le périph' de caen n'est pas tant de géner les bagnoles et les particuliers que de gener les flux de marchandises. Ici les transports routiers. A noter au passage que nous avons rencontrés ici comme sur d'autres cibles peu d'oppositions. Et que ce sont les flics qui n'ont pas dévié la circulation en conséquence...
Que faire pour faire vaciller un tant soit peu un gouvernement et le patronat autrement qu'en lui tapant au portefeuille? C'est un des buts de la grève comme du blocage voir du sabotage. Que dire sinon des usagers de la SNCF? des clients de total? etc.
Bien que les blocages se soient multipliés et qu'ils aient occasionnés une gène réelle pour nous tous, ils n'en ont pas moins pas rendu le mouvement impopulaire. Parce qu'ils apparaissaient légitimes.

Sur caen, nous n'avons eu de cesse que de promouvoir des outils autonomes des centrales syndicales et des partis politiques : des assemblées de lutte ou de secteur. De propager l'action directe. Nous sommes à mille lieux des pratiques trotskystes... Qui n'ont d'ailleurs eu de cesse que de combattre les dits modes de lutte.

Il se peut que ce mouvement soit sur le déclin. La focalisation de celui ci sur la question des dépôts de carburant et des raffineries par les syndicats et les médias risque de le fragiliser tandis qu'ailleurs des tas d'actions organisées à la base ont souvent surgit, et continue de propospérer. Il se peut donc qu'il meure - ce qui n'est pas une certitude non plus ! - mais nous aurons été de ceux et celles qui ont cherché à le faire vivre.

Ce mouvement aura été pour le moment très fragile quant au passage à l'action directe. Ce dernier n'aura jusqu'alors concerné partout que quelques centaines de personnes. Les autres ne soutenant que par procuration. Est-ce celà que tu nommes le trotskysme, là où agit plus la résignation, le spectacle et la dépossession de tout.

C'est à tout celà qu'il faut réfléchir, sans se soumettre. Et commencer à propager des modes de lutte que la société n'a eu de cesse de détruire depuis des décennies, ça demande du temps. Sur caen, nous avons vu resurgir ces modes de lutte que nous avions porté durant le CPE, s'élargissant à des lycéen-ne-s, des étudiant-es, des salarié-e-s. Mais pour autant nous nous sommes confrontés également aux habitus syndicaux et militants qui consiste à tout attendre de l'intersyndicale, des shémas classiques. A ne pas prendre de risques. Et du coup à se retrouvé flouer par ses appareils, sans percevoir d'autres perspectives. A nous de les forger ses perspectives. Nous n'avons guère d'autre choix.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 31 Oct 2010, 07:12

BLOCAGE DANS L’AUTOMOBILE
samedi 30 octobre 2010 (23h16)


A l’appel de l’AG interpro du bassin minier de Lens, le lundi 25 octobre au petit matin la Française de mécanique, filiale commune des groupes Peugeot et Renault spécialisée dans la construction des moteurs de véhicules, a été bloquée à Douvrin (62).

Lundi 25 octobre à 4 heures du matin s’étaient donnés rendez-vous, pour le blocage des 4 ronds-points d’accès au site de la Française de Mécanique de Douvrin, plus de 200 résistants sociaux. La FM, filiale à 50-50 des groupes Renault et Peugeot, compte encore, malgré la suppression de 3000 emplois, toujours plus de 3000 salariés. Le site occupe une zone industrielle de 150 hectares et construit à peu de chose près un vingtième (5%) des moteurs automobiles de la planète ; sortent de cette grosse unité de production tous les jours 500 à 600 camions.

L’opération totalement réussie, les bloqueurs ont quitté les lieux à 8 heures 30 sans attendre l’ordre de dispersion de la police. L’embouteillage des camions à l’extérieur et à l’intérieur du site offrait un spectacle rare et splendide, celui de la coupure des flux tendus par la suppression des stocks tampons depuis les années 1980. En aval, les usines Renault et Peugeot, privées de moteurs, sont touchées.

Le blocage avait été organisé pour montrer de façon spectaculaire, juste après le vote de la loi sur les retraites par le Sénat, que pour les combattants sociaux du bassin minier de Lens, la lutte non seulement est loin d’être terminée, mais ne fait que commencer, l’objectif étant d’en finir avec le néo-libéralisme.

Apparue le 14 octobre à l’initiative de la CGT, de FO et de SUD, l’AG interpro de Lens a depuis organisé tous les jours à partir du 15, à l’exception du dimanche 24, un à deux blocages par jour dès 4 à 5 heures le matin, interrompant notamment les livraisons de plusieurs supermarchés, toujours à partir de l’idée que pour faire mal au capital, une méthode simple et efficace consiste à interrompre ses flux d’approvisionnement. A l’époque du stock zéro, le blocage depuis le dehors est la forme moderne de la riposte du facteur travail et des populations touchées par le néo-libéralisme contre l’oppression capitaliste.

Les participants à l’AG sont très conscients de l’importance historique des opérations de blocage. Comme le disait devant les grilles de la Française un ouvrier en retraite enthousiasmé par l’opération : "c’est incroyable, nous on avait l’habitude de bloquer notre boîte, et là on vient bloquer de l’extérieur la FM, on compte les camions, et on attend que les ouvriers qu’on a laissé entrer ressortent pour nous rejoindre".
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 31 Oct 2010, 14:47

Deux remarques ;
@berneri ; Tu scanes les différentes modes d'actions, c'est bien. Tu parles de lutte, de réussite de la grève ? Mais à quel moment tu estimeras que la grève est réussit ?
@Anti-K ; Il ne s'agit pas de juger les uns et les autres, mais d'analyser les choses. Je me suis comme vous, comme toi, retrouver à faire des trucs où finalement nous n'étions qu'une poignée. Et cela m'a toujours interrogé. Force de mes convictions, si elles ne sont pas partagées, qu'elles sens peut-on donner à cet action, et quelles perspectives ont-elles de se réaliser ?

Les modes d'action, et c'est un point positif tendent à évoluer vers une auto-organisation dans la lutte. Une indépendance vis à vis des syndicats et des politiques, c'est parfait. Mais celle-ci étant dans la lutte peut-elle réellement s'étendre au-delà de l'aboutissement des revendications (en ce moment l'abandon du projet de réforme des retraites, à tout le moins le maintien à 60 ans), j'en doute !
Je reprends actuellement la lecture de "La Commune de Paris" d'Arthur Arnould, ouvrage fort intéressant qui analyse l'échec de celle-ci. Il ressort largement que l'un des points fondamentaux de cette échec, c'est que si la lutte c'est organisé de manière autonome (ou presque) il apparaît que l'établissement de la commune a retrouvé trop rapidement ses réflexes républicains. Hors je doute que la société dans laquelle nous vivons soit réellement capable à ce jour d'aller au-delà d'une lutte pour ses acquis sociaux légitimes - Et sur ce point, le libéralisme a gagné via l'intransigeance de sarkozy. Peu de chances fussions nous convaincu que les choses reprennent passé la trêve des vacances automnales ?
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