Réflexion sur la condition de la jeunesse de nos jours (1)
Le 13/08/13 par Clément G. (doctor34).
Le 13/08/13 par Clément G. (doctor34).
Depuis l'avènement des jeux vidéos, de l'Internet et des années 2000, le monde connaît une nouvelle jeunesse âgée aujourd'hui entre 12 à 25 ans, et composant la très fameuse « génération Y », du collège à la vie active.
Les particularités de cette (ou ces) cible(s) publicitaire(s) sont multiples. Tout d'abord, ce sont les enfants directs du capitalisme, de la société de consommation et du « Je le veux, et tout de suite ! ». De ce fait, ils font pour certains dépenser des sommes conséquentes à leurs parents, et ce pour une raison X ou Y, mais le plus souvent pour la dernière mode (smartphones, jeux, vêtements, accessoires... les domaines étant tout aussi vaste que le capitalisme lui-même). Ceci reflétant une véritable crise existentielle de la consommation qui ne se terminera jamais vraiment, où l'art du paraître et de la superficialité prévalent de longues années s'estompant au fil du temps, plus ou moins selon les personnes (2).
Aucune classe sociale n'est épargnée (qu'il s'agisse des milieux populaires, moyens ou bourgeois), mais avec chacune des spécificités : par exemple, une fille de bourgeois n'aura pas les mêmes envies que celles d'une fille issue d'un milieu populaire, cette dernière préférant un haut fluo à un sac de grande marque, et réciproquement. Pour chacune, c'est normal, voire naturel, il en est ainsi ! Tout comme aimer les derniers chanteurs ou chanteuses commerciaux, ou les derniers gros blockbusters tous droit sortis de l'industrie hollywoodienne.
« Que choisir entre une chaîne de télé A proposant une télé-réalité quelconque et une chaîne B offrant un autre programme tout aussi riche culturellement et intellectuellement parlant ? » est une question qu'un jeune devant sa télévision peut se poser. Cependant, il est évident qu'il ne s'agit pas réellement d'un choix, ce n'en est que l'illusion. Il en va de même pour beaucoup de produits de consommation (et pour la très grande majorité de la population), la plupart mènent au même résultat, quoi que l'on choisisse !
Les jeunes (comme tout individu) sont réduits à une valeur chiffrée : combien d'argent peut-on leur soutirer au travers de moyens légaux, mais pas pour autant légitimes : la publicité (ou la propagande capitaliste, selon les goûts), l'envie suscitée par la réclame et enfin la consommation au sens propre du terme. Bien sûr, les jeunes sont plus vulnérables à ce genre de pratiques, car habitués au bourrage de crâne et au phénomène du troupeau de moutons.
Ainsi, être différent peut parfois se révéler compliqué dans la vie avec les autres. Par exemple, le collégien qui ne possède pas la dernière tenue à la mode pourra se voir stigmatisé par ses camarades. Et ceci étant en quelque sorte proportionnel au degrés de différence de la personne en question, même si ce genre de fait est plus présent dans les couches les plus jeunes de la population.
Autre point essentiel : l'éducation. Selon un rapport de l'OCDE (3) datant de 2010 : « En France plus qu'ailleurs, la réussite scolaire dépend du milieu économique », ainsi les jeunes défavorisés sont plus enclins à être en difficulté que les autres. De ce fait, une possible ascension sociale se verra difficile et auront peu de chances de voir à leur tour leurs enfants accomplir une telle ascension, et ce à cause du cercle vicieux capitaliste : les pauvres de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches.
Là où le bât blesse également, c'est en ce qui concerne la pensée critique. En effet, nombreux sont les jeunes à avaler des outrages à la langue française couplés à d'autres débilités, en regardant des émissions de très bas niveau intellectuel comme les télé-réalités, mais également la télévision en général, souvent vecteur d'ignorance et de futilité (à quelques exceptions près).
Les jeunes regardent sans que l'on les y oblige, c'est normal, c'est naturel, puisque tous les autres le font !
Enfin, peu nombreux sont ceux daignant ouvrir leurs esprits à des visions plus larges et plus complètes du monde tel qu'il est aujourd'hui, restant conséquemment dans un état permanent de pseudo-connaissances qui semblent s’agrandir au fil du temps, bien entendu, mais qui en fait ne sont que les messages d'une société gangrenée par le capitalisme et la désinformation.
En conclusion, avec une jeunesse (et une population entière) sous le joug du capitalisme, de solides changements s'imposent selon moi, et ceci en la présence de l'anarchisme, et notamment l'éducation, avec un apprentissage : des valeurs fondamentales du mouvement (à savoir les notions libertaires, égalitaires et économiques), de la pensée critique et d'une ouverture d'esprit sur le monde tel qu'il est et qu'il devrait être.
Au travers d'exemples et d'explications, j'ai essayé de transcrire ce qu'il me semble être la condition de la jeunesse de nos jours, et ce en essayant de rester réaliste, travail bien difficile que j'espère avoir ainsi accompli à travers cette réflexion.
« La révolution anarchiste que nous voulons dépasse de beaucoup les intérêts d’une classe : elle se propose la libération complète de l’humanité actuellement asservie, au triple point de vue économique, politique et moral. » - Malatesta.
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(1) À savoir les 12-25 ans en Europe, et plus particulièrement en France.
(2) Ce phénomène étant beaucoup plus marqué pendant la période du collège que plus tard.
(3) Organisation de Coopération et de Développement Économiques.
N'hésitez pas à me donner votre avis, quel qu'il soit !