Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...
Posté: 25 Sep 2016, 18:35
L’être et la marchandise. Prostitution, maternité de substitution et dissociation de soi
Extrait de l’ouvrage de Kajsa Ekis Ekman
Dans une clinique de la localité d’Anand, dans le nord de l’Inde, des Indiennes mettent au monde des enfants occidentaux. Des ovules de femmes blanches sont inséminés avec le sperme d’hommes blancs et l’embryon est ensuite implanté dans l’utérus d’Indiennes. Les enfants n’ont aucun des attributs des femmes qui les ont mis au monde. Ils ne vont ni porter leurs noms ni faire leur connaissance. Après avoir enfanté, les Indiennes se séparent des bébés. Un contrat a été conclu. Au moment même où les femmes renoncent aux enfants qu’elles viennent de mettre au monde, elles reçoivent de 2 500 à 6 500 dollars par naissance. Pour ces femmes, dont la plupart sont des pauvres habitant des villages avoisinants la clinique1, cette somme peut représenter l’équivalent de dix années de salaire2. Les clientes sont majoritairement des États-Uniennes, des Européennes, des Japonaises et de riches Indiennes, des couples hétérosexuels sans enfant, des homosexuels ainsi que des célibataires. Dans une interview à la BBC, la mère porteuse Rubina déclare : « C’est un miracle. Je me suis demandé moi-même comment j’ai réussi à mettre au monde un enfant aussi beau, américain et blanc. Je ne pouvais pas le croire – je suis si heureuse. » Elle raconte que l’un de ses propres enfants, souffrant d’une maladie cardiaque, avait besoin d’une opération et qu’avoir mis au monde l’enfant du couple états-unien était le seul moyen de se procurer l’argent nécessaire pour payer l’intervention3.
On pourrait croire à de la science-fiction, mais pourtant ce sont ces actes qui définissent la maternité de substitution, laquelle est devenue une industrie grandissante et légale, entre autres, aux États-Unis, en Ukraine et en Inde. Dans ce dernier pays, autour de mille enfants ont été mis au monde par ce moyen et, en raison de son potentiel d’avenir, des expertes évaluent, en 2006, l’industrie indienne de la maternité de substitution à 449 millions de dollars4.
Récemment, deux Suédois ont raconté dans les médias leur voyage en Inde pour se procurer un enfant. « Je n’ai pas de problème avec le fait que l’on fasse cela pour des raisons exclusivement économiques, je trouve au contraire c’est une manière moderne et nouvelle de regarder la maternité », a déclaré l’un d’eux lors d’une interview à la radio suédoise5.
La maternité de substitution – le fait que des femmes mettent au monde des enfants par contrat – n’est pas encore légale dans la majorité des pays mais, de plus en plus fréquemment, on revendique qu’elle le soit. Dans cette industrie, une femme est inséminée ou reçoit un embryon puis, après neuf mois de gestation, met au monde un bébé qu’elle abandonne. Elle peut le faire gratuitement ou contre paiement mais, dans les deux cas, une femme signe un contrat stipulant qu’elle doit enfanter pour autrui.
la suite : https://entreleslignesentrelesmots.word ... on-de-soi/
Extrait de l’ouvrage de Kajsa Ekis Ekman
Dans une clinique de la localité d’Anand, dans le nord de l’Inde, des Indiennes mettent au monde des enfants occidentaux. Des ovules de femmes blanches sont inséminés avec le sperme d’hommes blancs et l’embryon est ensuite implanté dans l’utérus d’Indiennes. Les enfants n’ont aucun des attributs des femmes qui les ont mis au monde. Ils ne vont ni porter leurs noms ni faire leur connaissance. Après avoir enfanté, les Indiennes se séparent des bébés. Un contrat a été conclu. Au moment même où les femmes renoncent aux enfants qu’elles viennent de mettre au monde, elles reçoivent de 2 500 à 6 500 dollars par naissance. Pour ces femmes, dont la plupart sont des pauvres habitant des villages avoisinants la clinique1, cette somme peut représenter l’équivalent de dix années de salaire2. Les clientes sont majoritairement des États-Uniennes, des Européennes, des Japonaises et de riches Indiennes, des couples hétérosexuels sans enfant, des homosexuels ainsi que des célibataires. Dans une interview à la BBC, la mère porteuse Rubina déclare : « C’est un miracle. Je me suis demandé moi-même comment j’ai réussi à mettre au monde un enfant aussi beau, américain et blanc. Je ne pouvais pas le croire – je suis si heureuse. » Elle raconte que l’un de ses propres enfants, souffrant d’une maladie cardiaque, avait besoin d’une opération et qu’avoir mis au monde l’enfant du couple états-unien était le seul moyen de se procurer l’argent nécessaire pour payer l’intervention3.
On pourrait croire à de la science-fiction, mais pourtant ce sont ces actes qui définissent la maternité de substitution, laquelle est devenue une industrie grandissante et légale, entre autres, aux États-Unis, en Ukraine et en Inde. Dans ce dernier pays, autour de mille enfants ont été mis au monde par ce moyen et, en raison de son potentiel d’avenir, des expertes évaluent, en 2006, l’industrie indienne de la maternité de substitution à 449 millions de dollars4.
Récemment, deux Suédois ont raconté dans les médias leur voyage en Inde pour se procurer un enfant. « Je n’ai pas de problème avec le fait que l’on fasse cela pour des raisons exclusivement économiques, je trouve au contraire c’est une manière moderne et nouvelle de regarder la maternité », a déclaré l’un d’eux lors d’une interview à la radio suédoise5.
La maternité de substitution – le fait que des femmes mettent au monde des enfants par contrat – n’est pas encore légale dans la majorité des pays mais, de plus en plus fréquemment, on revendique qu’elle le soit. Dans cette industrie, une femme est inséminée ou reçoit un embryon puis, après neuf mois de gestation, met au monde un bébé qu’elle abandonne. Elle peut le faire gratuitement ou contre paiement mais, dans les deux cas, une femme signe un contrat stipulant qu’elle doit enfanter pour autrui.
la suite : https://entreleslignesentrelesmots.word ... on-de-soi/