PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede Lila » 25 Sep 2016, 18:35

L’être et la marchandise. Prostitution, maternité de substitution et dissociation de soi

Extrait de l’ouvrage de Kajsa Ekis Ekman

Dans une clinique de la localité d’Anand, dans le nord de l’Inde, des Indiennes mettent au monde des enfants occiden­taux. Des ovules de femmes blanches sont inséminés avec le sperme d’hommes blancs et l’embryon est ensuite implanté dans l’utérus d’Indiennes. Les enfants n’ont aucun des attributs des femmes qui les ont mis au monde. Ils ne vont ni porter leurs noms ni faire leur connaissance. Après avoir enfanté, les Indiennes se séparent des bébés. Un contrat a été conclu. Au moment même où les femmes renoncent aux enfants qu’elles viennent de mettre au monde, elles reçoivent de 2 500 à 6 500 dollars par naissance. Pour ces femmes, dont la plupart sont des pauvres habitant des villages avoisinants la clinique1, cette somme peut représenter l’équivalent de dix années de salaire2. Les clientes sont majoritairement des États-Uniennes, des Européennes, des Japonaises et de riches Indiennes, des couples hétérosexuels sans enfant, des homosexuels ainsi que des célibataires. Dans une interview à la BBC, la mère porteuse Rubina déclare : « C’est un miracle. Je me suis demandé moi-même comment j’ai réussi à mettre au monde un enfant aussi beau, américain et blanc. Je ne pouvais pas le croire – je suis si heureuse. » Elle raconte que l’un de ses propres enfants, souffrant d’une maladie cardiaque, avait besoin d’une opération et qu’avoir mis au monde l’enfant du couple états-unien était le seul moyen de se procurer l’argent nécessaire pour payer l’intervention3.

On pourrait croire à de la science-fiction, mais pourtant ce sont ces actes qui définissent la maternité de substitution, laquelle est devenue une industrie grandissante et légale, entre autres, aux États-Unis, en Ukraine et en Inde. Dans ce dernier pays, autour de mille enfants ont été mis au monde par ce moyen et, en raison de son potentiel d’avenir, des expertes évaluent, en 2006, l’industrie indienne de la maternité de substitution à 449 millions de dollars4.

Récemment, deux Suédois ont raconté dans les médias leur voyage en Inde pour se procurer un enfant. « Je n’ai pas de pro­blème avec le fait que l’on fasse cela pour des raisons exclusivement économiques, je trouve au contraire c’est une manière moderne et nouvelle de regarder la maternité », a déclaré l’un d’eux lors d’une interview à la radio suédoise5.

La maternité de substitution – le fait que des femmes mettent au monde des enfants par contrat – n’est pas encore légale dans la majorité des pays mais, de plus en plus fréquemment, on reven­dique qu’elle le soit. Dans cette industrie, une femme est inséminée ou reçoit un embryon puis, après neuf mois de gestation, met au monde un bébé qu’elle abandonne. Elle peut le faire gratuitement ou contre paiement mais, dans les deux cas, une femme signe un contrat stipulant qu’elle doit enfanter pour autrui.

la suite : https://entreleslignesentrelesmots.word ... on-de-soi/
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Messagede Lila » 23 Oct 2016, 19:53

Des lesbiennes féministes pensent aussi que le corps des femmes n’est pas une marchandise ...

La C.L.F., union de lesbiennes regroupées en associations, s’est constituée en 1997 pour promouvoir la visibilité lesbienne féministe.
"Être visibles", pour les militantes de la Coordination Lesbienne en France, signifie faire progresser les droits des lesbiennes, lutter pour une société égalitaire sur des valeurs de gauche et laïque, sans lesbophobie, sexisme, racisme, exempte de violences et d’exclusion sociale.

En 2001, nous prenions déjà position "contre le recours aux mères porteuses" et dans le même temps, contre le système prostitutionnel.

Précisons, si nécessaire, que s’opposer à ces deux systèmes d’instrumentalisation du corps des femmes, ne signifie pas que nous sommes contre les personnes prostituées ou les femmes qui portent les enfants de la GPA.

La CLF s’est impliquée dans le combat pour l’abolition universelle de la GPA pour au moins deux raisons.

à lire : http://coordinationlesbienne.org/spip.php?article366
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Messagede Lila » 19 Fév 2017, 20:13

Le business effrayant des mères porteuses en Inde

Services clientèle, support technique... L'Inde est devenue le grand sous-traitant de l'Europe et des Etats-Unis. Y compris lorsqu'il s'agit de sous-traiter sa grossesse. Ce très lucratif business de la "location d'utérus" ne manque pas de soulever les interrogations : Julie Bindel, activiste et journaliste pour "The Guardian", s'est immiscée dans le monde des mères porteuses de Gujarat pour révéler les dessous obscurs de cette industrie de la fertilité.

à lire : http://www.terrafemina.com/article/le-b ... _a308122/1
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Messagede Béatrice » 29 Juin 2017, 22:21

GPA : pourquoi le Comité d'éthique souhaite maintenir son interdiction
L'institution s'est prononcée pour le renforcement de l'interdiction de la gestation pour autrui, affirmant "qu'il ne peut y avoir de GPA éthique".
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-di ... 7789143685


Il n'en reste pas moins qu' un sondage récent ( à prendre avec des pincettes certes !) mais qui en dit long sur l'emprise individualiste
de cette société ultra libérale !!!
( un progrès sociétal pour les un-e-s, une régression indéniable pour les femmes... )

Sondage Ifop : les Français sont "majoritairement" favorables à la gestation pour autrui
http://www.francetvinfo.fr/societe/loi- ... 49615.html
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Messagede Lila » 02 Juil 2017, 16:46

PMA: Après l'avis favorable du comité d'éthique, que va-t-il se passer maintenant?

Si le Comité consultatif national d’éthique a rendu un avis favorable à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, la promulgation d’un texte de loi consacrant ce droit n’est peut-être pas encore pour demain…

Son avis était plus qu’attendu. Ce mardi, après quatre ans de travaux, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé en faveur de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. « Le comité a décidé dans sa majorité l’ouverture à ces demandes sociétales, c’est-à-dire non médicales, de recours à l’assistance médicale à la procréation », a déclaré son président, le Pr Jean-François Delfraissy. Une telle autorisation « peut se concevoir pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles », explique le CCNE. L’organisme préconise ainsi d’élargir la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes, qui en étaient jusqu’alors exclues. Une décision saluée par les associations LGBT et par le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE), qui souhaite pour sa part que cet avis soit « prochainement suivi d’un débouché législatif », comme s’y était d’ailleurs engagé Emmanuel Macron durant la campagne. Mais malgré cet avis, qui n’est que consultatif, nul ne sait concrètement selon quelles modalités la PMA s’ouvrira réellement à toutes les femmes. Quand cette mesure verra-t-elle le jour ? Les femmes célibataires et les homosexuelles en couple y auront-elles accès dans les mêmes conditions que les couples hétérosexuels ? De nombreuses questions restent pour l’heure en suspens.

la suite : http://www.20minutes.fr/societe/2095147 ... maintenant
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Messagede Lila » 23 Juil 2017, 18:29

PMA : Communiqué de presse du Collectif National pour les Droits des Femmes et de la Cadac

Le Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF) et la Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et la Contraception ( CADAC) se félicitent de l’avis du Comité Consultatif National d’Éthique ( CCNE) favorable à l’ouverture de la PMA pour tous les couples de femmes et les femmes célibataires. C’est enfin un grand pas vers l’égalité entre toutes les femmes quelle que soit leur orientation sexuelle, en couple ou non.

Le CNDF et la CADAC se félicitent aussi de l’opposition du CCNE à la légalisation de la Gestation pour Autrui. En effet, à son instar, nous dénonçons « les violences juridiques, économiques, sanitaires et psychiques » dont sont l’objet les mères porteuses.

En tant que féministes, nous ne pouvons pas cautionner l’instrumentalisation et la marchandisation du corps des femmes. Il ne peut en effet y avoir de GPA éthique et nous affirmons qu’il est urgent d’œuvrer pour l’abolition universelle de la GPA.


http://www.collectifdroitsdesfemmes.org ... article479
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Messagede Lila » 24 Sep 2017, 20:34

PMA : La généralisation pour toutes les femmes ne se fera pas en 2018

MarlèneSchiappa sur Europe 1

Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, est revenue dimanche sur ses propos du début de semaine, précisant que la généralisation de la PMA pour toutes les femmes ne se ferait pas en 2018. De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a émis des réserves sur le sujet.
"En termes de calendrier, nous serons sur l'année qui arrive, 2018, probablement avec les révisions de la loi bioéthique." Mardi sur BFM, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, annonçait que l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes les femmes se ferait "probablement" dès 2018. Mais elle a rétropédalé dimanche. Invitée sur France 3, elle a précisé que seul le calendrier de la réforme serait connu l'an prochain. "En 2018, a priori fin 2018, il y aura des Etats généraux de la bioéthique, dans le cadre de la loi bioéthique. Dans ce cadre, nous débattrons effectivement de la PMA et le gouvernement proposera d'ouvrir la PMA", a-t-elle ainsi déclaré.

Une question de timing : Les associations, qui espéraient en début de semaine que la PMA ne soit plus uniquement réservée au traitement de l'infertilité chez les couples hétérosexuels et qu'elle soit étendue aux femmes célibataires et aux couples lesbiens dès l'an prochain, vont être déçues.

Encore plus par la suite des propos de Marlène Schiappa : "Nous ne sommes pas en train de débattre, pour l'instant, de la PMA. La PMA, ce n'est pas notre actualité, ce sera au moment des Etats généraux de la bioéthique. Le calendrier précis sera exposé à ce moment-là." Comprendre, en creux, que ce n'est pas le bon timing pour mettre sur la table une telle réforme, qui suscite de nombreuses réserves et alors que le gouvernement a de gros dossiers sociaux à gérer.
Un des ténors du groupe LREM à l'Assemblée ironisait d'ailleurs dans le JDD : "Elle imagine tracer une route dans l'Histoire et prend tout ce qui passe : les sacs Auchan sexistes, l'épisiotomie, la discrimination à la Chapelle-Pajol. Elle n'en rate pas une. Avec la PMA pour toutes les femmes en 2018, elle ouvre encore un nouveau front, ce n'est pas le moment."

Il s'agit toutefois d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, et elle fait suite à l'approbation d'une telle réforme par le Comité d'éthique. Interrogée cette semaine sur le calendrier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, n'avait pas vraiment confirmé les propos de Marlène Schiappa. "En fait, c'est à l'ordre du jour pour des raisons quasiment légales car nous devons revoir les lois de bioéthique (...) Nous verrons quel est le rapport final qui sera fait à l'issue de ces Etats généraux", avait-elle ainsi déclaré sur LCI, ajoutant simplement qu'il était "très probable" que la promesse d'Emmanuel Macron soit certaine.

Gérard Collomb veut "des garde-fous" : Des réserves, cette réforme en suscite jusque dans les rangs de la majorité. Invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI dimanche, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a ainsi estimé que la PMA pour toutes les femmes "pose sans doute un certain nombre de problèmes". "Il faudra mettre des garde-fous", a-t-il même ajouté, évoquant des "lois sensibles qui peuvent heurter les consciences". Et l'ancien maire de Lyon est allé plus loin, jugeant que le sujet n'était pas prioritaire : "Je proposerai qu'on puisse résoudre le problème du chômage avant de s'attaquer au problème civilisationnel." Il a d'ailleurs témoigné que ce projet n'était pas dans "le calendrier qu'on nous a donné".

A droite, la mesure provoque également de vives critiques. "Ce qui me préoccupe et m'a toujours
préoccupé sur ces questions, c'est la question à terme de la marchandisation du corps de la femme
et les questions de filiation", avait ainsi commenté Laurent Wauquiez sur franceinfo, jouant sur la
confusion entre PMA et GPA, la gestation pour autrui, qui, elle, restera dans tous les cas proscrite.


https://marchemondialedesfemmesfrancedo ... 2b0339.pdf
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Messagede Lila » 01 Oct 2017, 18:58

Plus de six Français sur dix se disent "favorables" à la PMA, un résultat en nette hausse

Plus de six Français sur dix (64%) se disent "favorables" à la procréation médicalement assistée (PMA), selon un sondage de l'Ifop pour le site www.my-pharma.info.

Une progression très nette par rapport à 1990. Seulement un quart de la population française (24%) était alors "favorable" à la PMA. C'est en 2014 que les Français se déclarant pour la PMA ("tout à fait favorable" et "plutôt favorable") sont devenus plus nombreux que les opposants ("tout à fait défavorable" et "plutôt défavorable"). Un juin 2017, 60% d'entre eux se déclaraient "favorable".

la suite : http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direc ... ausse.html
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Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede bipbip » 07 Oct 2017, 16:11

La PMA pour toutes : c’est reparti pour un tour  ?

L’annonce par le gouvernement de l’ouverture en 2018 de la PMA aux couples de deux femmes et aux femmes seules a déjà entrainé l’accaparement de l’espace médiatique par les réacs de la Manif pour tous.

Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé le 12 septembre que le gouvernement ouvrirait en 2018 la PMA aux couples de deux femmes ainsi qu’aux femmes seules. Etendre ce droit au-delà du couple hétérosexuel était une promesse de campagne de Macron. On se souvient malheureusement qu’en 2012-2013, quand Hollande et son gouvernement avaient timidement ouvert le mariage à tous les couples, toutes les voix conservatrices et homophobes du pays s’étaient unies sous la bannière de la Manif pour tous, qui avait atteint une capacité certaine à peser dans le débat public. Déjà, le gouvernement avait promis la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes, mais avait reculé face au lobbying agressif de la Manif pour tous. Le débat avait ouvert une boîte de Pandore, et les homophobes s’étaient crus autorisés à déverser leur haine dans l’espace public. Comment aurait-il pu en être autrement ? Les débats avaient traîné en longueur, le gouvernement avait repoussé l’examen de la loi et multiplié les déclarations «  d’apaisement  » qui ne servaient en fait qu’à conforter les réactionnaires [1].

Ménager les conservateurs

Un scénario semblable se profile avec l’annonce de Schiappa. En effet, dès que l’information a commencé à tourner, la Manif pour tous et ses copains ont accaparé l’espace médiatique au son d’arguments tantôt homophobes, tantôt soi-disant protecteurs des femmes (en réalité paternalistes). La brèche est ouverte.

Macron considère que la manière dont ont été menés les débats sur le mariage pour tous est une des «  erreurs fondamentales  » du quinquennat précédent, et souhaite «  parler et partager les désaccords  » afin de ne pas «  humilier  » les opposants. Mais qui est humilié.e  ? Qui est agressé-e verbalement et physiquement dans la rue  ? Qui est viré.e de chez lui ou elle à l’adolescence car ses parents ont découvert son homosexualité  ? Qui est discriminé.e à l’embauche à cause de son orientation sexuelle  ? Les personnes lesbiennes, gays, bi. Quand il s’agit de casser le Code du travail, Macron veut légiférer rapidement mais quand c’est pour l’égalité des droits, le temps est plutôt à la lenteur et à la liberté d’expression pour toutes les haines et intolérances.

Nul doute que Macron souhaite s’octroyer les grâces des personnes lesbiennes, gays, bi, trans (LGBT) tout en ménageant les conservateurs. La Manif pour tous dit le tenir en horreur, ayant milité pour Fillon pendant la campagne présidentielle, mais ils savent qu’ils ont de puissants relais au sein du gouvernement. Des ministres sont proches de la Manif pour tous (Darmanin et Lemoyne par exemple).

Entraver les avancées sociales

Schiappa a déjà rétropédalé, annonçant que 2018 ne serait que l’année où un calendrier serait fixé, tandis que Collomb estime le sujet «  non prioritaire  ». La communauté a donc dû subir un nouveau flot d’injures de la part de la Manif pour tous pour… rien  ! Macron ne donnera aucun droit gratuitement, et cet épisode n’est qu’un avant-goût du rapport de force qui attend les militantes et militants LGBT. Comme toujours, c’est dans la rue que se gagneront de nouveaux droits !

Adèle, (AL Montreuil)


[1] Pour la chronologie de la loi dite du mariage pour toutes et tous  : Yagg.com

http://www.alternativelibertaire.org/?L ... ur-un-tour
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Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede Lila » 20 Jan 2018, 20:43

GPA : « Non au marché de la personne humaine »

Dans une tribune au « Monde », une quarantaine de personnalités, dont Sylviane Agacinski et René Frydman, se prononcent contre la gestation pour autrui.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... u2cJ8Fx.99
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Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede Lila » 18 Fév 2018, 19:26

Réglementer la GPA reviendrait à reconnaître le droit, pour tous, de se servir de femmes mères porteuses

Il est important de comprendre pourquoi certains souhaitent réglementer, et ce que la réglementation signifierait.

Du 6 au 9 février, la Conférence de la Haye a réuni son groupe d'experts sur la filiation et la maternité de substitution. Partant du principe que "les conventions de procréation pour autrui remontent même à l'époque de la Bible" (rapport 2012), la Conférence vise la reconnaissance transnationale des effets de cette pratique. Ce sont exclusivement des juristes impliqués dans cette pratique que la Conférence a choisis comme conseils, de même qu'elle consulte exclusivement des ONG qui lui sont favorables.

Devant ces efforts de réglementation de la maternité de substitution au niveau international, il est important de comprendre pourquoi certains souhaitent réglementer, et ce que la réglementation signifierait.

Il faut rappeler que la maternité de substitution est une pratique sociale, et non pas une technique médicale, comme il est affirmé parfois. Elle est rendue possible par les techniques de fécondation in vitro et d'insémination artificielle. Mais le fait de demander à une femme qui n'a pas de désir d'enfant, de porter une grossesse (obtenue généralement d'ovocytes qui ne sont pas le siens), pour ensuite remettre l'enfant qui en résulte à d'autres personnes, n'est pas une pratique médicale.

Le principal argument mis en avant par les tenants de la réglementation de la GPA, est la réduction à l'inéluctable: cette pratique est possible; elle est réalisée dans de nombreux pays; les personnes qui souhaitent se procurer un enfant en y ayant recours, le font de toute manière. Alors autant poser un cadre.

Vouloir réglementer parce que la pratique serait inéluctable, c'est refuser de s'interroger sur la nature même de cette pratique, sur ce qu'elle suppose concernant, d'une part, les relations humaines, à savoir le fait que certains êtres humains peuvent être transformés en moyens, au service d'autres; et d'autre part, concernant les relations entre les femmes et les hommes, puisque les femmes seraient susceptibles de se considérer comme des objets (four, incubateur, cosse etc.) pour la satisfaction d'autres personnes – qui se trouvent être, dans leur très grande majorité, des hommes (le footballeur Cristiano Ronaldo, qui a trois enfants nés de mères porteuses, est un exemple en ce sens). Or, ce type de rapports s'apparente fort à l'esclavage, qui est "l'état ou condition d'un individu sur lequel s'exercent les attributs du droit de propriété ou certains d'entre eux" (Convention sur l'esclavage).

Dans Surrogacy. A Human Rights Violation (2017),la chercheuse australienne Renate Klein montre que la démarche réglementariste consiste à récuser l'approche globale portant sur la nature du problème, et à imposer une approche partielle, questionnant tel ou tel aspect de la GPA, pour savoir si et comment il peut être encadré. En reprenant les paroles de la féministe américaine Robin Morgan, Klein rappelle qu'il s'agit de l'essence même du patriarcat: la capacité à institutionnaliser la déconnexion. En effet, la GPA est basée sur une représentation fragmentée, déconnectée, émiettée des femmes et de leur corps. C'est ce que la philosophe Sylviane Agacinski désigne comme des Corps en miettes (2013).

Réglementer ou légiférer revient ainsi à accepter la pratique, et à croire que l'on peut en limiter les éventuelles conséquences néfastes. On s'aperçoit néanmoins que le problème est le cadre lui-même: l'existence d'une limite est insupportable à celles et ceux qui veulent obtenir des enfants d'une mère porteuse.

En outre, réglementer la GPA ne concerne en rien l'émancipation et l'autonomie des femmes. Là où elles peuvent avoir accès à des activités professionnelles correctement rémunérées et pratiquées dans des conditions de sécurité, les femmes ne deviennent pas mères porteuses. Des femmes indiennes disent clairement que c'est un sacrifice qu'elles font, parce qu'elles n'ont pas d'autres moyens de gagner correctement leur vie et surtout, celle de leurs enfants; et que ce serait pour elles un échec si leurs filles devenaient aussi des mères porteuses(Rozée & al., 2016; Saravanan, 2015).

la suite : http://www.huffingtonpost.fr/analuana-s ... _23359391/
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Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede bipbip » 03 Mai 2018, 14:12

PMA : les réacs cornaquent l’éthique

Etats généraux de la bioéthique, qui se terminent ce lundi, pour se mobiliser sur la question de la procréation, l’un des neuf thèmes proposés à la consultation. Et ont encouragé leurs troupes à profiter d’une participation moindre de leurs adversaires pour monopoliser le débat.

Agacée, dépitée, mais pas abattue : le 18 avril, Laurine, 23 ans, étudiante, est venue clamer sa colère devant la fausse boutique éphémère ouverte par Alliance Vita en plein cœur de Paris. «Le fait qu’ils aient les moyens de se payer un espace pareil démontre à quel point on ne lutte pas à armes égales», déplorait la jeune Strasbourgeoise, lesbienne et partisane de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Poupons en plastique flanqués de code-barres, fausses mères porteuses… Avec ses 60 m² de «showroom privé», le mouvement ultraconservateur entendait fustiger PMA et gestation pour autrui (GPA) dans une sorte de coup marketing final, à quelques jours de la clôture, ce lundi, des consultations et débats citoyens organisés dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique.

Pour Laurine, ces Etats généraux ont tout d’un rendez-vous manqué : «Nos voix pèsent très peu face à toute cette propagande réac.» Ils sont de fait nombreux à nourrir un sentiment de frustration à l’égard de ce grand raout qui va servir de base à d’éventuelles évolutions législatives sur des questions telles que la fin de vie ou la procréation. Certes, le site participatif ouvert mi-janvier par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) est ouvert à tous. Quelques jours avant de fermer boutique, plus de 60 000 contributions avaient été déposées. Une performance que Virginie Rio, cofondatrice du collectif de patients Bamp, engagé sur les questions liées à la fertilité, préfère nuancer : «Le site est assez fouillis, c’est compliqué de s’y retrouver.»A moins d’avoir été briefé sur le sujet. C’est, selon elle, le cas de beaucoup de militants anti-PMA, sujet qui a suscité le plus de crispation au cours des derniers mois.

«Débats noyautés»

Ce sont d’ailleurs les thématiques relatives à la procréation qui ont attiré le plus de contributions sur le site du CCNE : près de 27 000, déposées par environ 14 000 participants. Hasard ? C’est ce thème que «la Manif pour tous» a choisi de mettre en avant sur son site internet. Pour encourager ses ouailles à s’exprimer, le mouvement né en 2012 pour protester contre la loi Taubira clame toujours : «Vous pensez que l’enfant a besoin d’un père et d’une mère ? […] Vous êtes inquiets à l’idée que l’Etat institue et organise la conception volontaire d’enfants orphelins de père ? Vous souhaitez empêcher cela ? C’est le moment d’agir !» Cette vision caricaturale et alarmiste, on la retrouve chez Alliance Vita, mouvement contre l’IVG et l’euthanasie fondé par Christine Boutin il y a vingt-cinq ans, et qui alerte (entre autres) sur un risque de «marché de la procréation», voire d’«eugénisme d’Etat». «Ce sont des termes que l’on a beaucoup retrouvés lors des débats organisés en région», observe Virginie Rio. Et de poursuivre : «Ces discours radicaux, dogmatiques, ont rendu les débats de fond impossibles.» Le collectif Bamp aurait par exemple souhaité pouvoir débattre de la possibilité de «vérifier la viabilité d’un embryon avant de l’implanter», ou encore de l’autoconservation des ovocytes, moyen de libérer les femmes de l’impératif de l’horloge biologique pour ses défenseurs, machine à faire des bébés sur commande pour ses détracteurs…

Les mouvements conservateurs se sont montrés particulièrement soudés, mobilisés, organisés, battant le rappel régulièrement sur les réseaux sociaux, jusqu’à être soupçonnés de réserver un maximum de sièges lors des débats locaux pour être sûrs d’occuper l’espace. «Comme en 2012, les débats ont été noyautés par la Manif pour tous et consorts, qui cherchent à faire infuser leur vision clairement religieuse de la société», estime Catherine Michaud, présidente de GayLib, mouvement associé à l’UDI et regroupant les LGBT de droite et de centre droit, pour qui le récent discours d’Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques de France a pu «encourager ce type de prises de position».

... http://www.liberation.fr/france/2018/04 ... ue_1646747
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Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede bipbip » 21 Mai 2018, 18:17

Quelle loi de bioéthique ?

Conférence-débat de la Libre Pensée

Aix en Provence mardi 22 mai 2018
17h30, Le Ligoures, place Romée de Villeneuve, salle 329

Introduction par Henri Huille,
Membre de la Commission Administrative nationale (CAN) de la Libre Pensée, président de la Fédération LP 13, ancien cadre hospitalier.

La Libre Pensée, qui est l’organisation-mère de la laïcité en France, inscrit également son action dans la défense des Sciences, du Matérialisme et du Rationalisme. Dans les 10 dernières années, la Libre Pensée a organisé, tant en France qu’à l’étranger, un certain nombre de colloques sur la question de la bioéthique. Ce fut le cas en particulier du colloque PMA-GPA organisée à Aix en Provence en 2015 qui a donné lieu à la publication des actes en brochure éditée par la LP 13.
Elle agit aussi pour la défense juridique de la laïcité et les évènements juridiques récents qui ont mobilisé l’opinion publique, sont, pour la plupart, à l’initiative de la Libre Pensée. Elle unit dans son action le juridique et les sciences, elle agit aussi sur le double terrain de la défense de la laïcité et des libertés individuelles.
Un certain nombre de forces, religieuses pour la plupart, mettent tout leur poids dans le sens du conservatisme et, au sens propre, de la réaction au sujet de la loi de bioéthique qui doit prochainement être réexaminée.
Notre association, qui a été auditionnée par le Comité National Consultatif d’Éthique (CCNE) considère que la loi de bioéthique doit être modifiée sur trois points :
- l’extension du champ de recours à la procréation médicalement assistée (PMA) ; la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) ;
- la réduction des contraintes pesant sur la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires.
- Elle entend également faire valoir, avec d’autres associations, (l’ADMD notamment) que le législateur doit ouvrir aux patients atteints d’une maladie incurable entraînant des souffrances insupportables, le droit de bénéficier, à leur demande, d’une aide médicale à mourir.
Citoyens attachés à la liberté de conscience, nous débattrons fraternellement de ces questions.

ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

Le débat sera conclu par un pot amical.

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Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede clateuf » 29 Mai 2018, 11:27

Honte à la "Libre Pensée" qui soutien les caprices égoïstes et archaïques de ceux qui veulent à tout prix AVOIR une descendance porteuse de LEURS gènes quitte à détruire les vies des femmes mises en locations et des enfants vendu-e-s.

Toujours à propos de la GPA, il faut absolument lire l'excellent livre de Kajsa Ekis Ekman ( L'être et la marchandise) qui a déjà été évoqué ici.
Il y a aussi cette vidéo où elle explique que la GPA dite "altruiste" n'est pas davantage acceptable : https://www.youtube.com/watch?v=71c4K6hAMa4

A propos de la PMA, ce qui pose problème c'est qu'il ne s'agit pas d'un simple don de sperme. Il n'y a pas de PMA sans fécondation in vitro. Et la FIV faite dans un but reproductif (s'il ne s'agissait que de recherches scientifiques pour trouver des solutions thérapeutiques et des alternative à la vivisection il n'y aurait pas de problème) est dangereuse pour la santé des femmes concernées, compatible avec la propagande (et le conditionnement mental) nataliste et le pouvoir médical qui sont fondamentalement patriarcaux et toxique pour la sauvegarde de notre planète (nous sommes déjà 7 milliards et c'est beaucoup trop). Le féminisme, comme toutes les idéologies progressistes ne peut pas se satisfaire uniquement de la sacro-sainte notion de "choix individuel" https://ressourcesprostitution.wordpres ... -de-choix/ . Certaines femmes font le "choix individuel" de céder à la pression nataliste exercée par leurs conjoints, leurs parents, leurs beaux parents, leurs voisins, etc... alors qu'elle n'éprouvent pas vraiment un authentique désir de devenir mères avec tout ce que cela implique.
La question n'est pas l'homoparentalité. L'homoparentalité existait depuis longtemps et pourrait continuer à exister, dans de meilleurs conditions, sans la fécondation in vitro.
Et le fait que la FIV soit remboursée par la Sécu, alors que ne pas avoir d'enfant n'est pas une maladie et sachant que certains soins vitaux, eux, ne le sont pas ou presque pas (soins dentaires, appareillage auditifs, lunettes, etc...) est juste indécent.

Ci-dessous, 2 articles intéressants à ce sujet :

http://clas.pe.hu/spip.php?article188

http://clas.pe.hu/spip.php?article183
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Re: PMA ?, GPA, Gestation Pour Autrui...

Messagede clateuf » 21 Juil 2018, 03:00

Voici ce que la féministe radicale Andrea Dworkin pensait de la technologie reproductive :

" La technologie reproductive modifie présentement les modalités du contrôle masculin de la reproduction. Le contrôle social des femmes qui se reproduisent – une méthode de contrôle brouillonne et malpropre – est en voie de faire place à un contrôle médical beaucoup plus précis, beaucoup plus proche de l’efficience du modèle du bordel. Cette transition – l’application du modèle du bordel à la reproduction – ne fait que commencer. Un panorama détaillé des nouvelles intrusions technologiques dans la conception, la gestation et la naissance[3] dépasse la portée du présent ouvrage, mais on peut déjà affirmer que la reproduction va devenir le genre de marchandise qu’est aujourd’hui devenu le sexe. L’insémination artificielle, la fécondation in vitro, la sélection du sexe de l’embryon, le génie génétique, le monitoring fœtal, les matrices artificielles qui gardent le fœtus en vie à l’extérieur du corps de la mère, la chirurgie fœtale, les transplantations d’embryons et l’éventuel clonage (certains spécialistes prédisent que le clonage humain deviendra réalité d’ici vingt-cinq ans ; il se réalisera, quelle que soit l’échéance) –, toutes ces intrusions reproductives font de la matrice le domaine du médecin plutôt que celui de la femme ; elles permettent d’extraire, de dissocier la matrice de la femme comme être intégral, tout comme on le fait déjà pour le vagin (ou le sexe). Certaines de ces intrusions rendent la matrice entièrement ou éventuellement superflue ; chacune soumet la reproduction au contrôle des hommes à un degré jusqu’ici inimaginable. L’enjeu ne tient pas à chaque innovation en particulier – à sa moralité ou à son immoralité intrinsèque – mais à son utilisation dans un système où les femmes constituent déjà des marchandises sexuelles et reproductives exploitées, où leur vie est dénuée de valeur quand elle ne sert pas un objectif sexuel ou reproductif. Par exemple, même si les césariennes ont sauvé la vie à des femmes lors de véritables situations d’urgence, les médecins s’en servent aujourd’hui pour s’assurer le contrôle du travail, pour pouvoir taillader le corps des femmes – un délice masculin – et pour contourner le processus naturel de la naissance afin d’accommoder socialement le médecin. Les césariennes servent maintenant à exprimer un mépris masculin endémique envers les femmes. Il en sera ainsi de la technologie reproductive ou d’autres intrusions médicales sophistiquées dans ce domaine. L’idéologie du contrôle masculin de la reproduction restera la même ; la haine des femmes restera la même ; ce qui va changer, ce seront les moyens d’exprimer cette idéologie et cette haine. Ceux-ci remettront aux hommes le contrôle de la conception, de la gestation et de la naissance – en bout de ligne, tout le processus de création de la vie sera entre leurs mains. Ces nouveaux moyens permettront – enfin – aux hommes de vraiment posséder des femmes pour le sexe et des femmes pour la reproduction, toutes contrôlées avec la même précision sadique par des hommes.
Et se produira un nouveau genre d’Holocauste, aussi inimaginable aujourd’hui que ne l’était la version nazie avant son avènement ; une chose dont personne ne croit « l’humanité » capable. La technologie reproductive déjà ou bientôt disponible, liée à des programmes racistes de stérilisation imposée, offrira enfin aux hommes les moyens de créer et de contrôler le genre de femmes qu’ils veulent : le genre de femmes qu’ils ont toujours voulu. Pour paraphraser la Ninotchka d’Ernst Lubitsch justifiant les purges de Staline, il y aura moins de femmes, mais des femmes meilleures. Il y aura des domestiques, des prostituées sexuelles et des prostituées reproductives. Avons-nous la moindre raison de penser que ce futur annoncé n’est pas le reflet de la dévalorisation des femmes aujourd’hui communément acceptée et que nous côtoyons avec une relative complaisance ? Regardons à nouveau ce que l’on a fait et ce que l’on fait encore aux vieilles, aux pensionnaires d’hospices, aux femmes droguées, prostituées, assistées sociales, et à ces bastions de la valeur féminine, les épouses et les mères, dont le viol est protégé par la loi, dont l’agression par leur mari est encouragée socialement et dont l’État convoite aujourd’hui l’utérus."
https://www.facebook.com/notes/martin-d ... 409835595/

Un article qui fait écho aux craintes formulées par Andréa Dworkin :

""La femme n’est qu’un ventre ! " - Napoléon
Dans le quotidien montréalais "La Presse", en date du 27 mai 2004, on peut lire avec stupéfaction ceci : "Vif plaidoyer pour le droit d’éliminer les filles dans l’œuf". S’en suit un compte-rendu, écrit par la journaliste Louise Leduc, du Congrès mondial sur la fertilité et la stérilité qui se tient en ce moment à Montréal.
Comment conserver sa sérénité, quand on lit que l’un des membres du comité d’éthique de la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique, un certain gynécologue égyptien, Gamal Serour, affirme qu’"éliminer la fille dans l’œuf et détruire les embryons femelles, peut être tout à fait éthique", que cette pratique "aiderait les femmes qui, autrement, sont victimes d’immenses pressions sociales quand elles donnent naissance à des filles" et, ainsi, les empêcherait de commettre des infanticides. Et que cette "sélection du sexe des enfants" va, en fait, dans le même sens que ce "contrôle de leur vie reproductive" que les féministes mettent, toujours selon ce docteur, de l’avant pour "s’affranchir de la domination des hommes". Pincez-moi, je rêve.""
http://sisyphe.org/spip.php?article1123

Un 3ème texte intéressant sur le sujet :

"En schématisant, trois courants féministes se distinguent autour de la question de la procréation médicalement assistée.
Le premier est un féminisme libéral, se fondant sur l’idée d’une égalité entre individus libres et dotés de raison, qui met l’accent sur la nécessité de garantir l’autonomie décisionnelle des femmes au nom du droit au respect de l’autodétermination personnelle et de la vie privée. Dans cette perspective, l’accès à la procréation médicalement assistée est le corollaire de l’accès à la contraception et à l’avortement : protéger la liberté positive de devenir mère, fût-ce par le recours à des technologies biomédicales, constitue le versant nécessaire de la reconnaissance de la liberté de ne pas devenir mère, en empêchant ou interrompant une grossesse2. Le deuxième est un féminisme radical, ou social, qui récuse les postulats libéraux du premier : il dénonce l’exploitation du corps des femmes qu’une libéralisation de la procréation médicalement assistée, et a fortiori de la gestation pour autrui, permet. « Le privé étant politique », selon le slogan célèbre, derrière l’argument de l’autonomie personnelle se profilerait un processus d’instrumentalisation des corps féminins, soumis à la conjonction d’une double loi : celle, lucrative, du marché et celle, morale, leur enjoignant d’être mères. Derrière le « droit à l’enfant » se dissimulerait en réalité l’injonction d’être mère, au prix du recours à des technologies dont les risques ne sont pas évalués. Le dernier courant est un féminisme culturel ou relationnel, qui met l’accent sur la spécificité féminine. Se référant aux travaux de Carol Gilligan, il rejette le modèle autonomiste et souligne l’idée d’une interdépendance relationnelle qui définirait la vie des femmes, que traduit l’éthique du care3, et qui se manifesterait de façon symbolique à travers l’expérience de la grossesse. La grossesse et la maternité étant une expérience spéciale, toute réglementation doit prendre en compte et protéger cette spécificité. L’intrusion des technologies dans ce lien naturel est alors présentée comme une menace à la fois pour les femmes et pour la nature4. Or ces différents courants féministes, dont la capacité à influencer le débat politique est inégale, ont des lectures parfois diamétralement opposées sur les questions clivantes que sont la fécondation in vitro et la gestation pour autrui. [...]
Ainsi, le mouvement Finnrage (Feminist International Network of Resistance to Reproductive and Genetic Engineering), réseau féministe international, promeut une lecture critique des techniques d’Amp. Soulignant notamment les risques sanitaires que l’Amp fait peser spécifiquement sur le corps des femmes (hyperstimulation ovarienne, facteur de déséquilibre hormonal et d’augmentation du risque de cancer ovarien ; risque de grossesses multiples), ce courant féministe insiste sur le risque d’exploitation du corps des femmes qui en résulte : pour la femme stérile d’une part, soumise à des interventions médicales intrusives, mais aussi pour la donneuse d’ovocytes, dans un marché de l’offre et de la demande d’ovules extrêmement tendu.
Or, à cet égard, force est de reconnaître que les risques n’ont été que faiblement pris en compte par le législateur français, depuis les premières lois Bioéthique de 1994 jusqu’à celle de 2011, en passant par leur révision de 20047. Les discours féministes n’ont jamais sur ce point pénétré l’enceinte parlementaire8, la raison principale étant que le discours politique sur l’assistance médicale à la procréation a été construit essentiellement autour de la question de l’enfant.[...] Dans ce contexte, nulle place pour une réflexion sur la situation spécifique des femmes, et notamment des donneuses.
À cet égard, l’encadrement juridique de la procréation médicalement assistée avec tiers donneur révèle la faible réception des critiques féministes au sein du Parlement français. Fondé sur les principes d’anonymat, de gratuité et d’incitation au don sur le ton de la solidarité avec les couples infertiles, le don de gamètes – mâles ou femelles – a toujours été encadré de façon formellement égalitaire, en assimilant la situation des donneurs de sperme à celle des donneuses d’ovocytes. Or cet encadrement juridique, qui rend invisible la question spécifique des femmes, a totalement occulté la grande différence existant dans les conditions concrètes de réalisation de ces dons : si le don de sperme est anodin et indolore – voire agréable –, le don d’ovocyte suppose une stimulation hormonale, un prélèvement chirurgical, souvent sous anesthésie, et expose à des risques de cancer et de stérilité future associés à la stimulation ovarienne… Mais cette donnée n’est jamais apparue comme centrale au législateur.
Des occasions se présentaient pourtant dans le débat parlementaire. Ainsi, un des points à l’ordre du jour de la révision Bioéthique de 2011 était justement la question de la pénurie des dons d’ovocytes. Les parlementaires ont alors, de façon très consensuelle, souligné la nécessité d’inciter au don d’ovocytes et d’alléger les contraintes légales existant alors, et notamment une condition : celle pour les donneurs et les donneuses d’avoir déjà enfanté. En outre, une mesure incitative est prévue par la loi : la possibilité, pour les donneurs comme pour les donneuses, de se voir « proposer le recueil et la conservation d’une partie de ses gamètes ou de ses tissus germinaux en vue d’une éventuelle réalisation ultérieure, à son bénéfice, d’une assistance médicale à la procréation » (Code de la santé publique, article 1244-29). Les femmes nullipares sont ainsi invitées à donner leurs gamètes, en se voyant offrir la possibilité d’en conserver certaines en vue d’une éventuelle utilisation personnelle dans l’hypothèse d’une stérilité ultérieure, conséquence malheureuse mais possible du don. Cette façon d’appréhender le corps des femmes comme un vivier d’ovules, et le don d’ovocyte comme un marché qu’il faudrait stimuler, est ici symptomatique de ce que dénoncent certaines féministes : l’assistance médicale à la procréation peut tendre, au nom d’une logique procréative, à une instrumentalisation des femmes. "
https://esprit.presse.fr/article/roman- ... isme-37558
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