Critique des médias

Re: Critique des médias

Messagede charlelem » 14 Oct 2013, 14:10

Nyark nyark a écrit:
09h15 le neuf-quinze
Laurent Lopez, le diable endimanché

Ne m'appelez pas Madame, appelez-moi Mademoiselle. Elle débute, Clara Dupont-Monod, sur France Inter.
.../...
Daniel Schneidermann

J'ai écouté cet interview sur FI ce matin et en effet la journaliste s'est complètement plantée, elle a réussi à donner le beau rôle à Laurent Lopez.
Quand on scandait, il y a plus de vingt ans, "et F comme fasciste, et N comme nazi, à bas, à bas le front national", cela avait un sens mais en 2013 sur une radio nationale attaquer le FN sur le passé de Le Pen ça n'a plus aucun sens.
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Re: Critique des médias

Messagede Pïérô » 26 Oct 2013, 18:02

Travail le dimanche : une grand-messe médiatique
L’ouverture des commerces le dimanche est l’occasion d’observer, une nouvelle fois, la façon dont les médias font d’un sujet, en quelques jours à peine, un enjeu central pour l’avenir du pays. Miracle de l’unanimisme médiatique, puisque nul besoin d’un chef d’orchestre pour que les médias dominants jouent la même partition. En effet, plutôt que de présenter de manière équilibrée les termes du débat, s’affirme un parti-pris quasi systématique : au nom du mieux-disant économique associé à la déréglementation du travail le dimanche (qu’il resterait à prouver), les « grands » médias prônent plus ou moins ouvertement et consciemment le moins-disant social. Chantres de la liberté (d’exploiter et de se faire exploiter) et apôtres du néolibéralisme, ces mêmes médias ne pouvaient manquer de dénigrer au passage l’action syndicale.

... http://www.acrimed.org/article4157.html
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Re: Critique des médias

Messagede Nyark nyark » 31 Oct 2013, 11:30

09h15 le neuf-quinze
Causette et Causeur, match nul


Supposons que vous êtes un mensuel. Vous voulez faire parler du nouveau numéro, en vente dans tous les bons kiosques. La concurrence est rude. Les hebdos ont déjà préempté les Roms, les assistés, l'Islam qui fait peur, le désastre Hollande, le retour de Sarkozy (mais aussi le chocolat, le bonheur et la coriandre (1)). Que vous reste-t-il ? La prostitution. Vous voulez vendre ? Faites pute, soyez pute. Mais bien pute. Le mensuel féministe Causette (nous avions interviewé son équipe ici (2)) recense sur plusieurs pages (3) les 55 raisons de ne pas aller aux putes. 55 blagues de comptoir, comme celle-ci : "parce que quitte à se taper une fille qui n'a pas envie, autant la violer, c'est moins cher (mollo, on déconne)". Bingo. encore plus fort que Ayrault suspendant l'écotaxe. Tollé des "travailleurs sexuels" (prévisible), mais tollé identique des féministes abolitionnistes, on ne rigole pas avec le sujet.

Mais on n'a rien vu. De l'autre côté, voici le mensuel Causeur (nous avions interviewé sa fondatrice Elisabeth Lévy ici (4)), qui lance un manifeste (5) des "343 salauds" : "touche pas à ma pute". Il s'agit, on l'aura compris, d'une protestation contre le projet de pénalisation des clients de prostituées, détournant habilement le "manifeste des 343 salopes" pour l'avortement, initié en 1971 par Simone de Beauvoir. Parmi les "343", ce qu'il faut de grandes gueules de la télé (Zemmour, Bedos fils, Rioufol) pour le bon impact de l'opération. Bingo au carré. Avant même sa parution, le "manifeste" est dénoncé dans une tribune du Monde (6), et évidemment, par Najat Vallaud-Belkacem, laquelle, après l'affaire Choper une fille en trois questions (7), ne saurait manquer une occasion de donner un coup de main à un effroi promotionnel.

Dans les opérations de ce type, on ne sait qu'admirer davantage, entre la créativité des équipes de mensuels lancées dans l'ascension par la face blagues d'un débat rigoureusement immobile, et la collaboration bénévole des twittos effarouchés, qui leur assurent l'écho recherché. Mais alors, demanderez-vous, ô matinaute, pourquoi consacrer à ce match nul ta chronique de veille du pont (bienvenu) de la Toussaint ? Par sens du sacrifice. Pour vous éviter d'avoir à cliquer ou (pire encore) à acheter les publications en question. Et pour vous inciter par exemple à consacrer votre temps de cerveau disponible à regarder notre émission 14 h 42 (8), qui vous offre en 42 minutes chrono un rattrapage sur l'affaire de l'espionnage par la NSA si, trop accaparé par les controverses sur la prostitution, vous n'y avez rien compris jusqu'à présent.

Image

(1) http://www.arretsurimages.net/articles/ ... dos-id6256

(2) http://www.arretsurimages.net/emissions ... tte-id4659

(3) http://www.lesinrocks.com/2013/10/30/ac ... -11440889/

(4) http://www.arretsurimages.net/emissions ... evy-id4889

(5) http://abonnes.lemonde.fr/societe/artic ... _3224.html

(6) http://abonnes.lemonde.fr/idees/article ... _3232.html

(7) http://www.arretsurimages.net/emissions ... lle-id6237

(8) http://www.arretsurimages.net/emissions ... ris-id6253


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La religion est la forme la plus achevée du mépris (Raoul Vaneigem)
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 09 Nov 2013, 01:20

Lyon

Cycle Projections-débats : Médias : 4e pouvoir ?

Trois projections suivies de débats avec le public sur le thème « Esprit critique et Médias » avec les films « Fin de concession » et « Les nouveaux chiens de garde », le 7, 21 et 28 novembre.


Image


Au pro­gramme : 2 films, 3 dates, 3 débats :

- Jeudi 7 Novembre : 17h30, amphi de l’ISTIL, campus de La Doua.
Projection de « Fin de conces­sion » de Pierre Carles, en pré­sence de Pierre Carles.

- Jeudi 21 Novembre : 17h30, amphi Lavoisier, campus de La Doua.
Projection de « Les nou­veaux chiens de garde » de Balbastre et Kergoat. En pré­sence de P. Chasson de l’asso­cia­tion ACRIMED et ML. Florea, doc­to­rante en science du lan­gage.

- Jeudi 28 Novembre : 19h, MJC Jean Macé, 38 rue Camille Roy, Lyon7.
Projection de « Les nou­veaux chiens de garde » de Balbastre et Kergoat. En pré­sence de P. Chasson de l’asso­cia­tion ACRIMED et ML. Florea, doc­to­rante en science du lan­gage.

Entrée gratuite

http://rebellyon.info/?Cycle-Projections-debats-Medias
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Re: Critique des médias

Messagede Pïérô » 07 Déc 2013, 16:28

« Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites…

Il y a travaillé de 1992 à 2001, avant de claquer la porte, échaudé par « la conduite despotique et l’affairisme ascensionnel » d'un certain Philippe Val. Depuis, Olivier Cyran observe de loin, hors les murs, l'évolution de Charlie Hebdo et sa grandissante obsession pour l'islam. Il revient sur cette longue dérive à l'occasion d'une tribune récemment publiée dans Le Monde, signée Charb et Fabrice Nicolino.

Lire la suite : http://www.article11.info/?Charlie-Hebd ... ation_page
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 26 Déc 2013, 10:54

Presse sous perf’

Tandis que les patrons de la presse dominante lancent vers le gouvernement de (très) vigoureuses exhortations à réduire la dépense publique, l’État les gave de gros pognon : pour rien, dit la Cour des comptes.

Non, raymond. Non, la Cour des comptes n’est pas seulement l’organisme public doté en 2008 d’une mission de conseil au gouvernement, à la tête duquel Sarkozy a mis, du temps que la droite UMPique régnait sur notre cher et vieux pays, en 2010, un « socialiste » selon son goût – a man called Didier Migaud –, qui n’a depuis eu de cesse que de produire, en flux (très) tendu, des exhortations à réduire la dépense publique facilement reconnaissables à ce qu’elles font, dans l’instant, la une du journal Le Monde, où ces bubulations libérales forcent de longue date le respect de la direction.

Ce que je veux dire, mon Raymond, c’est qu’il arrive encore – même si c’est de plus en plus rare – que cette vénérable institution, fondée en des temps napoléoniens pour vérifier l’usage que l’État fait de nos deniers, s’acquitte normalement de cette exigeante mais noble tâche.

Tout récemment, rexemple : elle a enquêté sur les « aides » publiques à la presse écrite – sur le pognon, pris dans nos impôts, que le gouvernement allonge à ses publications quotidiennes et hebdomadaires, pour les aider à boucler des fins de mois devenues, pour tout un tas de raisons, dont la moindre n’est sans doute pas que nous avons collectivement pris conscience que ces organes étaient d’abord et avant tout des machines à produire (et à diffuser) une propagande mortifère, notoirement difficiles. Et la Cour a publié, au terme de cette investigation, un dense rapport – dont Le Monde, pour le coup, n’a pas nourri du tout sa une, mais qui peut, fort heureusement, être consulté en ligne : c’est ce que tu devrais faire, Raymond, parce qu’il le vaut bien.

L’on y découvre, notamment, que l’argent de nos contributions finance un canard d’extrême droite dont nous tairons ici le nom (pour ne pas trop nous salir la page), mais dont le directeur a notamment été condamné, pour « diffamation raciale » et pour « incitation à la haine raciale » : nous lui avons collectivement (mais à l’insu de notre plein gré) distribué, en 2011, au titre des « aides au pluralisme » – c’est-y pas beau comme un coucher de soleil sur un édito de Philippe Val –, la coquette somme, piochée dans un « fonds d’aide aux quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires » dont tu es, j’en suis sûr, bien aise de découvrir ici l’existence [1], de 260 183 euros, qui a dû aider sa chefferie à payer quelques salaires de crânes défenseurs de l’Occident.

Mais surtout, et au-delà de l’instructive anecdote que nous sponsorisons sans le savoir une feuille xénophobe : le rapport de la Cour des comptes met en évidence que la presse écrite « constitue un secteur qui est fortement soutenu par l’État », et que ce soutien s’est considérablement accru dans le cours de la dernière décennie – sous le règne, donc, d’une droite versée dans la stigmatisation obsessive, mais ovationnée par les journaleux qui bénéficiaient de cette manne, de l’« assistanat ». Sans même parler des « aides indirectes » qui leur ont été consenties : les quotidiens et les hebdos dont les patrons hurlent en chœur, tous les jours et les semaines, qu’il faut d’urgence « réduire la dépense publique » (en donnant des coups de serpe dans les budgets dédiés au secours des nécessiteux) se sont littéralement gavés [2].

Entre 2009 et 2011, Le Figaro, propriété du Serge Dassault qui milite activement pour une « suppression de toutes les aides sociales », a bénéficié d’une « subvention » de 19 centimes par « exemplaire diffusé » – pour un mafflu total de 18,4 millions d’euros par an, qui a probablement mis du baume au cœur de son bloc-noteur vedette, Ivan Rioufol, au moment de rédiger ses diatribes hallucinées contre « l’État-mamma ». Dans le même temps, L’Express et Le Point, où la fustigation des irrepentis gauchistes qui laissent filer « le déficit public » est une discipline éditocratique à part entière (dont témoignent par exemple les chroniques défiltrées de MM. Attali et Baverez), se sont respectivement garni la tirelire de 6,2 millions et de 4,5 millions – par an, toujours, Raymond, qu’est-ce que tu crois.

En soi, déjà, c’est édifiant – pour ce que ça nous dit, notamment, de l’indépendance réelle de ces titres dont les bosses vont distribuant dans l’époque de rudes leçons de maintien déontologique. Mais le plus intéressant est que les « résultats » de ce gros lâcher de fric sont, selon la Cour des comptes, « peu probants », et même : « Décevants au regard des attentes et des moyens engagés. » Puisqu’en effet, « malgré le soutien massif » dont l’État gratifie ses iconoclastes contempteurs de la dépense publique : la « crise de la presse » continue inexorablement de « s’aggraver ».

Et je sais bien, Raymond, que tu seras de l’avis que cette gabegie aurait valablement pu faire l’objet d’une une du Monde un peu pêchue – du type de celles que sa dirlotte fait d’habitude confectionner (comme je te disais tout à l’heure) à chaque fois que Didier-Migaud-de-la-Cour-des-comptes crie qu’il faut qu’on se réduise les dettes publiques. Mais regade bien, Raymond – c’est marqué là, en tout petit : Le Monde a reçu, chaque année, entre 2009 et 2011, une allocation d’État de 18,4 millions d’euros. Et tu voudrais le crier sur les toits ?



Notes

[1] Et dont l’un des principaux bénéficiaires est le quotidien Libération, qui s’est vu attribuer sous son titre une enveloppe de 2,8 millions d’euros en 2011.

[2] Et CQFD ? me diras-tu Raymond. Ils peuvent toujours venir avec leur chéquier, on les chassera, on ne mange pas de ce pain-là !

http://cqfd-journal.org/Presse-sous-perf
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 11 Jan 2014, 16:04

Entretien
Contestation de l’ordre médiatique et contestation de l’ordre social

Nous publions ci-dessous un entretien paru dans le n° 221 de L’Anticapitaliste, hebdomadaire du NPA, le 12 décembre 2013.

Entretien. Henri Maler, maître de conférences en science politique, aujourd’hui retraité, est l’un des fondateurs de l’association Acrimed (Action-Critique-Médias) Il nous présente les enjeux et l’actualité de la critique des médias.

Pour les lecteurs de L’Anticapitaliste, peux-tu rappeler ce qu’est Acrimed (Action-Critique-Médias), dont tu es le principal animateur depuis sa création en 1996 ?

Le traitement médiatique avait été extrêmement défavorable aux grévistes et à tous ceux qui s’opposaient au plan Juppé, et il nous avait semblé nécessaire de proposer un outil qui pourrait produire en continu une critique des médias dominants, fondant des propositions pour leur transformation. Cet outil ne consiste pas simplement dans les débats que nous organisons ou que nous animons, dans un site Internet (créé en 1999) et Médiacritique(s), notre magazine trimestriel imprimé (depuis 2011). Acrimed est une association militante. Elle associe des journalistes et des salariés des médias, des chercheurs et des universitaires et des acteurs de la contestation sociale et politique en général. Elle s’efforce de jouer un rôle de relais militant entre tous ceux qui ont intérêt à ce que la gauche de transformation sociale (« la gauche de gauche », comme nous le disons sans plus de précision pour ne vexer personne…), non seulement n’oublie pas la question des médias, mais en fasse une question authentiquement politique. C’est par exemple dans ce but qu’Acrimed avait été à l’initiative des États généraux pour le pluralisme, qui s’étaient tenus en 2006 et avaient permis de faire converger ces différents acteurs (avec le soutien d’organisations politiques de gauche dont la LCR à l’époque).

Pourquoi est-ce que les anticapitalistes, et plus largement tous ceux qui ne se satisfont pas du monde tel qu’il va, devraient s’intéresser à la question spécifique des médias ? En quoi cette question est-elle importante pour une gauche qui aspire à transformer radicalement la société ?

Paradoxalement, c’est parce qu’ils croient trop souvent que les médias dominants sont tout-puissants que les contestataires négligent ce front de critique et de lutte. Ils se laissent alors tout à la fois séduire et intimider par la puissance d’endoctrinement idéologique qu’ils prêtent à ces médias. Ils se laissent séduire au point de se borner à tenter de les instrumentaliser pour faire connaître - ce qui est parfaitement légitime - leurs propositions et leurs actions. Et ils se laissent intimider au point de renoncer à critiquer les médias dans les médias et de renvoyer aux lendemains qui chantent les combats pour leur transformation. Comme s’il n’y avait rien à faire d’autre tant qu’ils n’ont pas été démocratiquement appropriés ou socialisés. Mais pour qu’ils le soient ou, du moins pour que cette perspective soit comprise et crédible, encore faut-il ne rien lâcher dès maintenant. Se soumettre aux médias dominants exclusivement pour y trouver une place – parfois dans des conditions déplorables – c’est à la fois poursuivre une efficacité qui peut être illusoire et entretenir une démobilisation regrettable sur l’enjeu qu’ils représentent. C’est leur concéder un pouvoir sur les contestataires qu’ils n’ont pas forcément quand on assume les conflits avec les tenanciers des pires émissions, les chefferies éditoriales et les nouveaux chiens de garde de l’ordre médiatique et social existant. C’est aussi abandonner les journalistes, souvent précaires, et leurs syndicats à leur isolement. C’est enfin adopter une attitude elle-même instrumentale à l’égard des médias du tiers-secteur dont l’existence est une critique en acte des médias dominants, au lieu de faire vraiment cause commune avec eux.

Quelle est cette critique dont vous dites qu’elle est radicale, intransigeante et indépendante ?

Elle est indépendante parce qu’elle n’est soumise ou subordonnée à aucune force ou pouvoir, économique, médiatique et politique. Mais elle est politique, parce que la question des médias est une question politique qui fait corps avec la question démocratique, de quelque façon qu’on entende celle-ci. Elle est radicale, parce qu’elle s’efforce de prendre la question des médias à la racine ou aux racines. Et les racines, ce sont les formes d’appropriation des médias et, notamment, la formation et les conditions de travail des journalistes qui en découlent, les rapports de pouvoir qui règnent dans les entreprises médiatiques : des entreprises qui sont à bien des égards des entreprises comme les autres et souvent pires que bien d’autres. Elle est intransigeante parce qu’elle ne se laisse ni séduire ni intimider, précisément. Pour en savoir plus, nous lire, participer à nos débats et nous rejoindre…

Mais dans le contexte actuel de crise capitaliste qui plonge des millions de gens dans le chômage et la pauvreté, est-ce que la critique des médias ne devient pas un luxe ? Autrement dit, en quoi est-il important selon toi de maintenir une critique des médias dominants ?

Nous ne sommes pas aveugles au point d’être exclusivement polarisés par la question des médias considérée isolément. Et il est vrai que l’ampleur de la crise économique, sociale et écologique est telle qu’elle sollicite des mobilisations prioritaires. Prioritaires, mais pas exclusives, les autres étant secondaires, comme on parlait il y a plusieurs années de « fronts secondaires » quand on s’en désintéressait. C’est le contraire qui est vrai : la critique des médias est en fait d’autant plus importante en période de crise que s’accroît la nécessité, pour les classes dominantes, de faire accepter des politiques d’austérité potentiellement impopulaires.

Est-ce que tu pourrais donner quelques exemples ?

Les médias ont récemment découvert qu’il existait en France des manifestations inquiétantes de racisme. Et ce sont souvent ces mêmes médias (pas tous) dont la xénophobie et l’islamophobie font le lit du racisme ou qui en sont les formes dissimulées. Il n’empêche : ils s’indignent du racisme et prétendent en découvrir les causes. Ce faisant, comme le dit le titre de l’un de nos articles, « les suspects mènent l’enquête ». De façon générale, mais il faudrait distinguer car les médias ne constituent pas un bloc indifférencié, ils adoptent comme des évidences ce qui précisément fait problème : La Dette (mais sans guère se soucier de ses origines), Les Impôts (mais sans guère se préoccuper des principales inégalités et du financement des service publics), L’Europe (toujours à amender, mais toujours dans le même sens), La Souplesse (et peu importe ses conséquences sociale), etc.

Tu disais pourtant que les médias ne sont pas tout-puissants…

Ils n’imposent pas à tous ce qu’il faut penser : leurs usagers ne sont pas des éponges. Mais ils imposent leur ordre du jour (leur agenda) et la façon légitime de poser les questions. Ils exercent des pouvoirs et non un pouvoir : pouvoir de stigmatisation (ou de consécration), pouvoir d’intimidation (ou de réduction au silence), pouvoir de cadrage des problèmes (et donc des solutions), pouvoir d’incitation (ou de dissuasion), etc. Ils n’exercent pas ces pouvoirs indépendamment de l’action des autres pouvoirs sociaux. Mais quand ces pouvoirs s’exercent dans le même sens, ils sont les auxiliaires de toutes les formes de domination sociale et politique. La contestation de l’ordre médiatique dominant est une composante de la contestation de l’ordre social existant. Non ?

Propos recueillis par Léo Carvalho

http://www.acrimed.org/article4231.html
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Re: Critique des médias

Messagede Pïérô » 01 Fév 2014, 10:45

“Libération“ Et Les Patrons: Ensemble Depuis 1984
http://www.bakchich.info/blogs/sebastie ... epuis-1984
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 19 Mar 2014, 00:25

Les chiffres du CSA pour les quatre premières semaines de la campagne des municipales suggèrent que les chaînes d’information ont une conception particulière de la représentation des formations politiques. En particulier pour BFM TV avec le Front national…
http://www.regards.fr/web/temps-de-paro ... belle,7574
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Critique des médias

Messagede Pïérô » 01 Avr 2014, 14:22

Éditocratie post-électorale : plusieurs têtes pour une seule voix
http://www.acrimed.org/article4303.html
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 04 Avr 2014, 10:45

Le Monde, accessoire préféré des classes dominantes
http://www.acrimed.org/article4306.html
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 22 Avr 2014, 23:47

Quand le Progrès recopie un site d’extrême droite
http://rebellyon.info/?Islam-les-etrang ... nformation

Le Progrès toujours plus fort dans les clichés racistes
http://rebellyon.info/?Le-Progres-toujo ... t-dans-les
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 18 Mai 2014, 12:47

Comment contrer les médias dominants ? Le quartier de La Villeneuve affronte France 2 au tribunal

Ce jeudi 15 mai, les habitants du quartier de La Villeneuve (Grenoble) prennent leur revanche contre la chaîne France 2 qui a diffusé en septembre dernier, dans Envoyé Spécial, un reportage réduisant, pendant 26 minutes, leur « cité » à « un ghetto » « replié sur lui-même », « synonyme d’échec » et gangréné par la « violence » des « bandes qui occupent le pavé ». La plainte en diffamation déposée en décembre par une association du quartier est enfin examinée par le tribunal de Grenoble. Mais cette riposte sur le terrain judiciaire a aussi valeur de test. C’est en effet une première tant il est difficile pour les habitants des quartiers populaires de trouver les moyens de répondre aux discours journalistiques dévalorisants dont ils font l’objet, alors que l’information télévisée accorde toujours plus de place aux faits divers. Pendant des mois, leur mobilisation pour obtenir (en vain) un droit de réponse sur France 2 a au moins permis de questionner les pratiques des médias dominants dans les quartiers populaires, et de révéler les rapports inégalitaires que les grandes rédactions nationales entretiennent avec ces habitants.

... http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3506
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 12 Juin 2014, 08:39

Les médias et le Front National : indignations sélectives et banalisation effective

Depuis les élections européennes du dimanche 25 mai et la victoire du Front National, le sens et la portée des résultats ont fait l’objet d’innombrables commentaires. Mais à quelques réserves près, une seule question retiendra notre attention : dans quelle mesure et comment les médias dominants favorisent-ils le Front National, non seulement en cette occasion, mais de façon plus générale ?

... http://www.acrimed.org/article4368.html
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Re: Critique des médias

Messagede bipbip » 16 Juin 2014, 12:15

Les médias, auxiliaires de la communication des forces de l’ordre ?

Il fut un temps, pas si lointain, où TF1 était perçue par beaucoup comme LA voix de la police, multipliant les sujets d’ordre sécuritaire et relayant systématiquement le point de vue des forces de l’ordre. Force est de constater aujourd’hui que la première chaîne n’a plus (si elle l’a jamais eu) l’apanage de cette position, tant les reportages tournés aux côtés de brigades de police ou de gendarmerie ont envahi le petit écran. Un article intitulé « Pourquoi les flics jouent le jeu de la télé », paru dans TV Magazine [1] du 25 mai 2014, nous en dit un peu plus sur ce phénomène… sans jamais le remettre en cause.

... http://www.acrimed.org/article4369.html
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