Surveillance généralisée, Big Brother

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Messagede Nico37 » 10 Avr 2009, 13:27

Les RG ne peuvent plus ficher personne à cause d'un décret Par David Servenay | Rue89 | 09/04/2009 | 18H56

Le dernier rapport d'information de l'Assemblée sur les fichiers de police recèle de petites perles. Perles d'autant plus savoureuses qu'elles résultent d'un constat partagé par une députée socialiste (Delphine Batho) et un député UMP (Jacques-Alain Bénisti).

Page 178, le lecteur découvrira comment les policiers des ex-Renseignements Généraux (rebaptisés Sdig, sous-direction de l'information générale) n'ont plus le droit, depuis novembre, d'alimenter leur fichier de renseignement.

Delphine Batho, députée PS des Deux-Sèvres et spécialiste ès sécurité, raconte comment le ministère de l'Intérieur s'est emmêlé les pinceaux. Et cela a de multiples conséquences dans le travail des RG qui, depuis bientôt six mois, consignent par écrit ce qu'ils pourraient utilement mettre dans leur système informatique (Voir la vidéo).

Explication : dans la tourmente de la polémique autour du fichier Edvige, à l'automne dernier, les juristes du ministère de l'Intérieur ont été un peu vite en besogne. En retirant le décret de juin 2008, le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie précise en octobre :

« Il convient […] de cesser toute alimentation ou consultation du fichier, et de retirer de ce fichier les données qui ont pu y être intégrées depuis la publication du décret. »

L'ancien fichier RG reste donc disponible à la consultation, mais il ne peut plus être alimenté. Conclusion des parlementaires :

« Au final, aussi bien dans les Sdig qu'à la DRPP [Direction du Renseignements de la Préfecture de Police, ndlr], les données et informations diverses sont accumulées sous forme papier sans indexation informatique, affectant d'autant l'efficacité opérationnelle du travail réalisé.

« Compte tenu du retard accumulé à ce jour, il ne sera probablement pas possible de les intégrer par la suite dans GEVI ou EDVIRSP. Se pose là également le problème de la consultation et de la conservation des données produites et collectées pendant cette période. »

Contacté par Rue89, le ministère de l'Intérieur n'a pas encore répondu à cet épineux problème.

http://www.rue89.com/files/i1548.pdf
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Messagede scrash » 21 Avr 2009, 20:07

avez vous vu le rapport d'amnesty international intitulé : "des policiers au dessus des lois" ?

http://www.syndicat-magistrature.org/spip.php?article897

bon c'est pas des anars mais ça apporte quand même de l'eau au moulin
on a tous une part d'ombre, mais on n'est pas que l'ombre
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Messagede Nico37 » 30 Juin 2009, 15:29

Liste des principaux fichiers nationaux de police et gendarmerie :

AGADIR (Direction générale des finances publiques, contrôle fiscal)
AGDREF (application de gestion des dossiers des ressortissants étrangers en France)
AGRIPPA (Application nationale de gestion du répertoire informatisé des propriétaires et possesseurs d'armes)
ANACRIM (logiciel d'analyse criminelle)
ARAMIS (suivi des titres de circulation délivrés aux personnes)
BB2000 (Bureautique Brigade 2000)
CIBLE (comparaison et d'identification balistique par localisation des empreintes)
COG-RENS (centres opérationnels et de renseignement de la gendarmerie)
DELPHINE (premier traitement de données biométriques à visée administrative en France)
FAC (automatisé des casinos et salles de jeux)
FAED (empreintes digitales)
FAR (alphabétique des renseignements)
FBS (brigades spécialisées)
FCA (central des automobiles)
FDST (direction de la surveillance du territoire, christina)
FICOBA (Comptes Bancaires et Assimilés)
FICP (national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers)
FIJAIS (judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles)
FIP (centre national d'analyse d'images pédopornographiques)
FIT (informatisé du terrorisme)
FNAEG (empreintes génétiques)
FNCI (national des cartes d'identité)
FNFM (faux monnayage)
FNI (national des immatriculations)
FNPC (national des permis de conduire)
FNPE (personnes nées à l'étranger)
FNT (national trans-frontières)
FOS (objets signalés)
FPIS (personnes interdites de stade)
FPR (personnes recherchées)
FRG (renseignements généraux, EDVIRSP, ex-Edvige)
FS-PORA (suivi des personnes faisant l'objet d'une rétention administrative)
FSCP (Service Centrale des Prélèvements biologiques)
FTIVV (traitement des images des véhicules volés)
FTPJ (travail de la police judiciaire)
FVVS (véhicules volés et signalés)
GERFAUT (Gestion électronique des reconduites à la frontière audiencées en urgence par les tribunaux)
HOPSY (internements psychiatriques)
INSEE (Répertoire national d'identification des personnes physiques)
JUDEX (Système de traitement des infractions constatées de la gendarmerie nationale)
PULS@R (projet Andromede gendarmerie)
RMV 2 (réseau mondial des visas 2)
SALVAC (système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes)
SCPPB (service central de préservation des prélèvements biologiques)
SDRF (suivi des titres de circulation délivrés aux personnes sans domicile ni résidence fixe)
SIS (système d'information Schengen, France)
STIC (système de traitement des infractions constatées de la police nationale)
RAPACE (Répertoire Automatisé Pour l'Analyse des Contrefaçons de l'Euro)
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Re: Liste des principaux fichiers nationaux de police et gendarm

Messagede Tuxanar » 30 Juin 2009, 15:45

Ça fait un paquet.

Ça prouve en tout cas qu'il n'y a pas de fichiers centraux. Bon, les administrations se passent peut être les fiches entres-elles (même si c'est en principe interdit), mais ça s'est une autre histoire.
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Re: Liste des principaux fichiers nationaux de police et gendarm

Messagede Nico37 » 30 Juin 2009, 16:07

Tuxanar a écrit:Ça fait un paquet.

Ça prouve en tout cas qu'il n'y a pas de fichiers centraux. Bon, les administrations se passent peut être les fiches entres-elles (même si c'est en principe interdit), mais ça s'est une autre histoire.

Attention : ce sont les principaux fichiers :!: De plus ils sont très souvent interconnectés entre eux :!: Et c'est légal...
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Re: Liste des principaux fichiers nationaux de police et gendarm

Messagede Tuxanar » 30 Juin 2009, 16:34

Ouai, si la CNIL a donné l'autorisation.
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Re: Liste des principaux fichiers nationaux de police et gendarm

Messagede Tuxanar » 01 Juil 2009, 09:25

Pour les portables, pas besoins. Une commission rogatoire du juge d'instruction (même postérieure à l'écoute), une demande des flics, et les opérateurs enregistrent toutes nos conversations. Pas besoins de fichiers.

Pour les autres, le problème, c'est qu'on connait ta vie. Tu n'imagine ce qu'on savoit en regardant tes paiements CB, alors j'imagine ce qu'on peut découvrir si en plus on a d'autres infos.

En plus, tu ne peux pas contrôler le contenu des fichiers, qui sont pour certains remplies de rumeurs non vérifiés et fausses. On peut donc se servir dans un dossier de justice de ces mensonges comme présomption.

Ça, c'est dangereux.
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Re: Liste des principaux fichiers nationaux de police et gendarm

Messagede conan » 01 Juil 2009, 10:09

Le plus grand danger n'est pas tant, de l'avis de pas mal de monde, la multiplication des fichiers, que leur mise en réseau.
Cette pratique, le data-mining, s'étendant à tous les domaines de la vie, est d'autant plus dangereuse que les officines qui s'en chargent (collaborant étroitement avec les services de renseignements étatiques qui en sont les principales clients) sont... privées. Et donc sans aucun type de contrôle possible, même étatique.
Lié au data-mining, l'analyse psychologique du recoupement des données et aussi assez flippant.
La pertinence des conclusions psychologiques est certes relative, mais tout de même très impressionnante, et efficace pour permettre aux publicitaires de vendre leur merde, aux communicants de convaincre, au pouvoir politique de se maintenir.
Il faut voir à quel point sont percutantes les analyses psychologiques croisant le contenu des paniers suite à un achat de CB, l'adresse, la situation fiscale, les données de santé, les informations contenues sur internet etc...
Le data-mining a bien pour enjeu le contrôle total.
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Re: Liste des principaux fichiers nationaux de police et gendarm

Messagede Polack » 01 Juil 2009, 10:22

... et absolu des "masses". Le regroupement des fichiers couplé à la psychologie des foules permet également d'anticiper les réactions populaires, de connaitre les peurs et les désirs des catégories de population et des individus. Bref de vendre de la merde, ou pire d'anticiper politiquement et économiquement sur les situations sociales afin d'accroitre encore le contrôle. Certaines théories du complot se nourrissent beaucoup de ça et à juste titre je pense.
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Re: Veille des outils de répression

Messagede Nico37 » 02 Juil 2009, 14:52

Alliot-Marie veut équiper les policiers de caméras miniatures
lundi 15 juin 2009, Thierry Creux

Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, a annoncé son intention de «développer » l'usage de caméras miniatures insérées dans l'uniforme des policiers, lors de leurs interventions. Selon la ministre, il est «indispensable de contrôler a posteriori les conditions dans lesquelles se sont déroulées les interventions ».

Ce système est actuellement expérimenté par une unité territoriale de quartier, en Seine-Saint-Denis. Ces appareils miniatures, appelées « caméras boutons », sont fixés au revers des vestes des policiers en tenue, et filment les scènes d'intervention telles que les voient les fonctionnaires.

La ministre estime que cela « atténuera les tentations de certains de mettre en cause systématiquement les forces de l'ordre ». « Cela vous protégera des attaques injustes et injustifiées », a-t-elle aussi lancé aux policiers.

« Pour couper court aux fantasmes », la ministre de l'Intérieur a aussi décidé « de rendre publics, dès cette année, les rapports des inspections générales
de la police (...) et de la gendarmerie nationale(s) sur l'activité disciplinaire des services ».


Rue par rue, la vidéosurveillance à Paris

"Big Brother" est votre ami. En France, la vidéosurveillance est souvent mal vue. Pourtant, la police utilise de plus en plus les caméras comme outil de prévention, mais surtout d'élucidation dans les affaires de délinquance sur la voie publique. En 2008, la Brigade des réseaux ferrés a eu recours à ce moyen dans 420 affaires. Résultat, 42 personnes ont été interpellées et une centaine d'autres sont actuellement recherchées à partir de photos. Même si les malfaiteurs se dissimulent souvent derrière une capuche au moment de commettre leur délit, ils oublient qu'ils sont aussi filmés avant et après. Au vu de ce succès, la France - qui compte aujourd'hui 20.000 caméras sur la voie publique - prévoit de dépasser les 60.000 d'ici à 2011. Le magazine Le Point actuellement en kiosque vous propose cette semaine une plongée dans les coulisses de la vidéoprotection.

Regardez l'emplacement des caméras, rue par rue, à Paris.
http://www.lepoint.fr/actualites-societ ... 0/0/357557
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Re: Veille des outils de répression

Messagede Tuxanar » 02 Juil 2009, 16:59

Reste à voir si les flics pourront couper leur caméra-bouton.
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Re: Veille des outils de répression

Messagede conan » 02 Juil 2009, 18:05

Bah, pendant que la main droite matraque, la main gauche peut cacher négligemment le bouton... suffit de rebaisser la sinistre lorsqu'il y a réplique, histoire de montrer qu'il y a violence sur agent... :mrgreen:
conan
 

Re: Veille des outils de répression

Messagede Nico37 » 04 Aoû 2009, 11:41

Des salariés remportent leur bataille contre un mouchard implanté dans leur véhicule
Créé le 28.07.09 à 17h01 | Mis à jour le 28.07.09 à 17h46 |


A lire aussi
Big Brother : Echapper au fichage, «un choix de vie»
Vie privée : 24h dans la vie d'un citoyen «sous surveillance»

CONFLIT - La direction de Spie Communications accepte que le dispositif de géolocalisation puisse être désactivé...

C'est une petite victoire pour les techniciens de la société Spie Communications. Ils refusaient d'être suivis à la trace par un système de géolocalisation installé sur leur véhicule de service. Après une réunion, ce mardi matin, ils ont obtenu l'assurance qu'un interrupteur serait proposé avec le dispositif. Pendant leur temps personnel, ils pourront donc le désactiver.

La Cnil saisie

L'entreprise teste la géolocalisation d'une vingtaine de salariés depuis février, sur une partie de la région nord-est. Officiellement, il s'agit d'aider les salariés à diminuer le nombre de kilomètres parcourus chaque année et d'améliorer la sécurité des techniciens. Mais ceux-ci, sous l'impulsion de Philippe Normand, délégué syndical CFDT, s’inquiètent d’un dispositif qui permet aussi de les pister sur leur temps de repos. Et dénoncent une tentative d'intensification du travail. Plusieurs d'entre eux ont même déposé des plaintes auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

«Il n'y a aucun volonté de "fliquer" les salariés», assure à 20minutes.fr le directeur des ressources humaines (DRH) de Spie Communications, Vincent Ricaux. Mais pour Philippe Normand, contacté par 20minutes.fr, les préconisations de la Cnil sont très claires: le véhicule ne doit pas être tracé quand il est utilisé à des fins personnelles, notamment sur les temps de pause déjeuner, et «lors des astreintes à domicile », explique le syndicaliste.

D'autres problèmes se posent

«Nous avons obtenu gain de cause avec la mise en place de l'interrupteur», s'est réjouit Philippe Normand après la réunion, qu'il a suivi, comme une vingtaine de ses confrères, par téléphone. Mais le test n'est pas arrêté pour autant. «Il va être étendu à toute la région nord est», annonce Vincent Ricaux.

Ce mardi, d'autres problèmes ont été soulevés par les techniciens qui ont testé le dispositif. «Certains ont noté un changement dans le comportement de leurs managers», raconte Philippe Normand qui évoque des «allusions» aux trajets effectués. Il y a aussi ceux qui «se disent stressés de se sentir épiés en permanence», et ceux qui «sont victimes de maux de têtes». En effet, «une antenne est installée juste au-dessus de la tête des salariés», décrit le syndicaliste. La direction a conseillé à ceux qui se plaignaient de s'adresser à la médecine du travail.

Si le dispositif est jugé efficace, il sera cependant appliqué sur l'ensemble du territoire.

Julien Ménielle
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Re: Veille des outils de répression

Messagede Kartoch » 04 Aoû 2009, 11:48

Merci pour l'info !

Ca fait peur...
La "sécurité" ... Ca sert à tout, la sécurité.
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Veille des outils de répression

Messagede Nico37 » 07 Oct 2009, 21:25

http://numerolambda.wordpress.com/2009/10/05/rapport-videoprotection-bidon/
Rapport IGA/IGPN/IGN:
http://numerolambda.files.wordpress.com ... ection.pdf
Contre-expertise:
http://www.laurent-mucchielli.org/publi ... llance.pdf

Finalement on l’a eu, le fameux rapport sur «l’efficacité de la vidéprotection» rédigé par l’Inspection générale de l’administration (IGA), celles de la police (IGPN) et de la gendarmerie (IGN). Il n’est plus «fantôme» depuis la mi-septembre, nous nous le sommes procuré, et le ministère de l’Intérieur vient tout juste, trois mois après sa sortie, de le communiquer à tout le monde. Pour les curieux, le voilà prêt-à-imprimer. Mais ceux qui en ont fait le mieux la publicité, ce sont deux sociologues, certes depuis longtemps plutôt critiques à l’égard de la frénésie des réseaux CCTV à la française: Tanguy Le Goff et Eric Heilmann, dans une note de synthèse publiée fin septembre («Un rapport qui ne prouve rien»), découpent à la machette le travail si minutieux des trois corps d’inspection, en dénonçant notamment l’absence totale de méthodologie. Bref, un rapport «aux ordres» qui ridiculise une nouvelle fois la place Bauveau, pris la main dans le sac d’avoir maquillé des preuves avec préméditation.

C’était tout de même trop louche, ce rapport commandé en février 2009 et remis moins de six mois plus tard à Hortefeux, avec un titre si optimiste («rapport sur l’efficacité….») mais si peu scientifique. Revenons aux sources, c’est instructif.

En plein mois d’aôut, le soldat Jean-Marc Leclerc, du Figaro, qui fait par ailleurs don de sa science dans des oeuvres téléguidées par le ministère de l’Intérieur, révèle l’existence de ce fameux rapport et va évidemment dans le sens du poil. Mais le problème, c’est que ce rapport est d’abord tamponné “confidentiel” — plutôt curieux pour un travail qui avait l’air si unanime…

Il le restera jusqu’au 9 septembre. Le ministre Brice Hortefeux fait ce jour-là une visite à Sartrouville, justement pour «annoncer le
co-financement de la vidéo-protection sur 75 sites prioritaires». Tous les journalistes présents l’ont donc eu en main ce jour-là. Mais, depuis, aucun article n’est paru — à la notable exception du journal La Gazette des communes (article du 14/9, accès payant) — pour le décrypter et en offrir une vision un peu plus neutre que celle offerte par le ministère et sa Pravda officieuse, Le Figaro.

Ce n’est que le 1er octobre que le “portail” officiel du gouvernement sur la “vidéoprotection” met donc en ligne le fameux rapport, un jour après, tant qu’à faire, la sortie d’un «guide méthodologique» pour accélérer le déploiement. Mais que cachait-t-il donc, ce rapport, pour rester dans un tiroir si longtemps?

On a donc un bon début de réponse dans la contre-expertise qu’ont publié Le Goff et Heilmann le 25 septembre sur le site de leur confrère Laurent Mucchielli. Le Goff est sociologue à l’IAURIF, l’institut d’urbanisme de la région Île-de-France, il est l’auteur de plusieurs études
comparatives sur la question, dont une parue en octobre 2008; et Heilmann est maître de conf à l’université de Strasbourg (voir un de ses
papiers sur le sujet paru en 2008).

« Quelques règles méthodologiques élémentaires doivent être respectées pour conduire ce type de travaux », affirment-ils, tout en citant, ô les
goujats, les critères du ministère britannique de l’intérieur. « Faute de respecter ces règles méthodologiques, il est impossible d’inférer une
éventuelle baisse d’un type de délinquance de la seule présence d’un système de vidéosurveillance. C’est pourtant le tour de force auquel se
livrent les auteurs du rapport [français] ». De plus, ce même rapport « se contente de comparer l’évolution de la délinquance dans une même
circonscription de police ou de brigade de gendarmerie, sur des périodes qui de surcroît ne sont pas identiques ». On comprend mieux pourquoi
rien n’a été fait pour que ce travail soit réellement rendu public. Et pourquoi seul le Figaro en a eu la primeur.

Les britanniques ont depuis longtemps accepté l’évidence, et évitent ainsi de parler «d’efficacité». Les derniers chiffres de la Metropolitan Police de Londres (équivalent à la Préfecture de police à Paris) indiquent en effet qu’en gros un seul crime (ou délit) est résolu pour… 1000 caméras installées. Efficace à 1 pour mille, ou inefficace à 100%?

Frédéric Ocqueteau est directeur de recherche au CNRS. Et même s’il accepte de siéger au “conseil d’orientation” de l’Observatoire national
de la délinquance (un machin créé par Sarkozy et présidé par une de nos vieilles connaissances), il pense à peu près la même chose: ce rapport ne prouve rien; il occulte même des éléments qui démontrent l’inefficacité de ces dispositifs.

Il s’interroge d’abord sur l’intitulé même de ce rapport: « Un scientifique mobilisé aurait au moins discuté la notion d’efficacité a priori, et s’il avait entrepris une enquête circonstanciée à ce sujet, même inductive, il aurait enquêté sur les éléments d’efficacité et d’inefficacité.» Ce rapport, on l’aura compris, est censé montrer que la délinquance a baissé plus vite dans les villes vidéosurveillées. « Mais rien ne le démontre dans le texte », dit-il. « On raisonne en terme plus neutre de « taux global qui évolue moins vite à la hausse ». Et cela leur suffit à démontrer « l’efficacité » !… » En tous cas, « c’est une grande première pour les sociologues (au moins pour moi) qui nous demandons toujours comment on mesure ce qui a été évité ». Pour lui, le rapport ne démontre pas, il déduit par simple corrélation, « qui s’appuie sur un semblant d’impressions empiriques recueillies auprès des seules polices locales ».

Le Goff et Heilmann, dans leur note du 25/9, entrent un peu plus dans le détail. Sur «l’effet plumeau» — le fait que les faits se déplacent sous
l’influence des caméras —, totalement réfuté dans le rapport officiel, ils avancent :

La mesure des éventuels déplacements provoqués par la vidéosurveillance, aussi bien dans l’espace que du type de délits visés, voire de ses
effets bénéfiques au-delà des zones surveillées, est une question systématiquement abordée dans les études évaluatives étrangères. Toutes reposent sur le même protocole de recherche : une comparaison entre une zone vidéosurveillée, une zone la jouxtant et une zone dite de contrôle présentant les mêmes caractéristiques (même niveau et type délinquance, même modalités d’intervention des forces policières) que celles placées sous l’œil des caméras.


Or, le rapport du ministère de l’Intérieur se contente de comparer l’évolution de la délinquance dans une même circonscription de police ou
de brigade de gendarmerie, sur des périodes qui de surcroît ne sont pas identiques. Une analyse complétée, il est vrai, par les témoignages des
responsables de la police et de la gendarmerie nationale. Mais ces derniers ne contestent pas l’existence d’un effet « plumeau » puisque, indique le rapport, « 48 % des CSP (interrogées) estiment qu’il est nul, 52 % estiment qu’il existe mais ne sont pas en mesure de l’évaluer. »
Autant dire qu’il est impossible, sur la base de cette seule analyse, de conclure que la vidéosurveillance n’a qu’un « effet plumeau » « globalement faible » et, plus encore, d’affirmer que « l’impact en prévention dépasse le périmètre des zones vidéoprotégées ». Sur ce phénomène, là encore, les évaluations menées à l’étranger sont instructives. Elles mettent en évidence que les déplacements de la
délinquance ne sont pas systématiques. Ils dépendent du type de délits et d’espaces sur lesquels opèrent les caméras de surveillance. Pour tirer des conclusions probantes, il faut donc conduire des études plus contextualisées.

A propos du taux d’élucidation, pas du tout significatif en présence de caméras (seul aveu d’impuissance décrit dans le rapport officiel) :

Au-delà du fait que l’analyse ne permet pas de prouver qu’il existe une causalité entre le nombre de caméras et la baisse de la délinquance
constatée, les chiffres eux-mêmes présentés dans le rapport tendent à prouver le contraire. Les différences observées aussi bien pour la
catégorie « délinquance de proximité » que pour celles des « atteintes aux personnes » sont en effet statistiquement insignifiantes (de l’ordre de 1 point). Mieux, si l’on prend les atteintes aux biens, les auteurs concluent que « l’évolution est mieux maîtrisée dans les zones ayant une densité de caméras comprise entre une caméra pour 1000 à 2000 habitants » que dans celles où la densité est inférieure. Très bien, serait-on tenté de dire ! Mais comment expliquer alors que dans les zones où la densité est plus importante encore (soit 1 caméra pour moins de 1000
habitants), le nombre des atteintes aux personnes y soit nettement supérieur ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas de corrélation systématique entre la densité de caméras sur un espace et leurs supposés effets préventifs. Enfin, la démonstration n’est pas plus convaincante
pour le taux d’élucidation. Pour la catégorie « délinquance de proximité » (les atteintes aux biens et aux personnes ne sont plus ici étudiées par les auteurs), les différences selon les densités de caméras sont de l’ordre de 0,1 à 0,6 point. Autrement dit, elles ne sont pas significatives. La conclusion des auteurs selon laquelle « le taux d’élucidation progresse plus vite dans les villes qui disposent de la densité de caméras la plus élevée » est infondée.

Au terme de la lecture de ce rapport, force est donc de conclure que l’efficacité préventive de la vidéosurveillance est bien mince et son aide à l’élucidation marginale. Ceux qui affirment le contraire n’ont pour l’instant pas de preuves solides pour le démontrer.

Ocqueteau, de son côté, conclut avec la même méchanceté. C’est de l’acharnement :

« Je ne suis pas du genre à dire que les chiffres sont trafiqués à partir du moment où on comprend sur lesquels les fonctionnaires raisonnent, et que l’on comprend le contexte orienté de la commande politique. Si leur méthodologie reste rudimentaire, on voit bien les exploitations politiques utilitaires tirées de causalités grossières allant dans le sens du vent, et les raisons pour lesquelles ne sont pas tirées celles qui vont dans un sens contraire.

« Mais pourquoi s’en indignerait-t-on ? Les fonctionnaires mobilisés n’ont jamais prétendu être des méthodologues ni des statisticiens de
formation, et ce document n’était pas destiné à être mis sur la place publique. Il est dommage que les parlementaires n’aient pu le consulter
à temps, et aient pu discuté de décisions prises avant que les démonstrations de la sorte puissent venir en « justifier » les décisions.»

P. S.: A noter que La Gazette a publié, en mai dernier, un dossier plutôt complet sur la question, sans vraiment mettre en cause la bonne
parole du gouvernement, mais en donnant la parole à Tanguy Le Goff. En face, imperturbable: Philippe Melchior, «président du Comité de pilotage stratégique pour le développement de la vidéoprotection» (lui aussi, une vieille connaissance) qui, à aucun moment, n’a besoin de revenir sur l’efficacité présumée de ces dispositifs dans nos cités: cela va de soi !

Rapport IGA/IGPN/IGN:
http://numerolambda.files.wordpress.com ... ection.pdf
suite des extraits:
http://numerolambda.wordpress.com/2009/ ... ion-bidon/
document de Le Goff et Heilmann:
http://www.laurent-mucchielli.org/publi ... llance.pdf


La vidéosurveillance, une arme politique ?

Décriée il y a encore 10 ans comme un outil de contrôle citoyen, et érigée en symbole d’une politique sécuritaire estampillée « de droite », la vidéosurveillance semble s’affranchir des clivages politiques.
C’est un membre fondateur du RPR, Patrick Balkany, qui l’a initiée en France, mais elle trouve désormais des promoteurs parmi la plupart des
élus des grandes villes, de droite comme de gauche. Citons par exemple Strasbourg où, depuis son élection, Roland Dies, le maire socialiste,
ne cesse de renforcer le dispositif dont il a hérité de ses prédécesseurs, ou encore Lyon, où c’est Gérard Collomb lui-même qui a lancé le processus lors de son premier mandat. Au passage, la vidéosurveillance s’est même offert un nouveau nom : vidéo-protection.
« Aujourd’hui, on admet que la vidéosurveillance est un outil de régulation en zone urbaine utile s’il est bien employé, mais elle ne s’inscrit pas dans une logique politique spécifique», explique Jean-Louis Tourraine, député du Rhône et premier adjoint de Lyon. « Par ailleurs, les mesures que nous prenons pour éviter les dérives - comme les comités éthiques - permettent de dépasser le débat sur la privation de liberté », analyse l’élu.
Dans ce contexte, la décision de Toulouse de geler l’implantation de vidéosurveillance dans son centre-ville fait presque figure d’exception. Pour Florent Montillot, adjoint à la sécurité à Orléans (UMP), c’est le signe d’une « posture politique », qu’il juge quelque peu dépassée. « En 9 ans, notre délinquance publique a reculé de 65 % dans la ville, et ce chiffre atteint les 80% dans certaines zones vidéo-protégées. C’est la preuve que la vidéo est un outil efficace, s’il est intelligemment employé c’est-à-dire au service des citoyens et en complément de moyens humains. »
Le sociologue Eric Heilmann porte un tout autre regard sur cette évolution. En l’absence d’étude fiable et indépendante sur l’efficacité des caméras, et dans un climat de frénésie sécuritaire, c’est surtout « une puissante arme politique, destinée à impressionner les délinquants, mais aussi l’électorat potentiel ; un instrument visible qui permet de dire « voyez, on fait quelque chose ». J’ai rencontré de nombreux élus, dubitatifs sur l’efficacité, mais qui optent pour la vidéosurveillance car la demande est forte au sein de la population », raconte le chercheur.
Le 9 juin dernier, dans la petite ville de Dole dans le Jura des tirs de carabine ont blessé trois enfants dans une école. Aussitôt, les habitants ont interpellé le maire socialiste, opposé à la vidéosurveillance, pour le prier de revenir sur sa position… A suivre

Le point de vue de... Jean-Claude Vitran, Responsable du groupe de travail "Libertés et informatique" à la Ligue des droits de l'Homme .

Q1 : Pourquoi la LDH refuse de participer aux comités éthiques de la vidéosurveillance mis en place dans certaines villes ?

La vidéosurveillance va à l’encontre de deux droits essentiels : le droit à l’image, lorsqu’il y a enregistrement. Et le droit de se déplacer librement, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Pourquoi devrions-nous cautionner par notre présence des systèmes auxquels nous nous opposons ? D’autant que ces comités sont toujours mis en place après que la décision d’installer de la vidéosurveillance ait été prise et ce, le plus souvent, en l’absence de débat public.

Q2 : Des sondages montrent pourtant que la majorité de la population française y est favorable…

On est entré dans la dictature du risque zéro et l’ère de l’illusion technologique. Les gens ont peur et voient dans les caméras des solutions à tous leurs problèmes. Mais c’est un placébo sécuritaire, rien de plus. On sait très bien que mettre des caméras à la sortie des écoles pour lutter contre le racket ne fait que déplacer le problème de 100 mètres. On remplace la prévention par des machines. Mais rien n’est plus efficace que l'humain, l'éducateur, le fonctionnaire, le policier.

Q3 : N’est-ce pas un outil efficace pour l’identification dans le cadre d’enquêtes judiciaires ?

Beaucoup de gens estiment que la vidéosurveillance n’est pas un problème si l’on n’a rien à se reprocher. Mais c’est une inversion terrible du paradigme de notre justice, car cela remet en cause la présomption d’innocence. Avec la vidéosurveillance toute personne est placée en position de suspect permanent sans en être informée et devra si elle est convoquée par la police dans le cadre d’une affaire apporter la preuve de son innocence. Le développement des caméras numériques, qui permettent une identification toujours plus précise des individus, ne fera qu’amplifier ce problème.

De la vidéosurveillance à la vidéoprotection

Dans un monde perçu comme de plus en plus anxiogène, l’équilibre s’est modifié entre sécurité et liberté. Pour accompagner cette évolution et
ce nouveau primat donné à la sécurité, la vidéosurveillance s’est offert un nouveau nom : la vidéoprotection. Avocat spécialisé dans les
nouvelles technologies, Alain Bensoussan l’a constaté depuis quelques années : « Ce n’est pas seulement une évolution sémantique. Cela
correspond à un besoin mais aussi à un usage, car de plus en plus, on organise les technologies et on les utilise dans un objectif de protection » analyse-t-il, citant l’exemple de Sos enlèvement, qui permet en cas d’alerte de réquisitionner l’ensemble des images d’un territoire pour faciliter les recherches des enquêteurs. « Mais ce qui est en jeu, c’est la relation entre dissuasion et répression. Or, il ne faut jamais oublier que ce sont deux faces d’une même médaille, précise l’avocat. Et c’est le rôle des politiques, que de veiller à maintenir l’équilibre entre les deux ».

Qui contrôle les contrôleurs ?

Trois questions à Alain Bensoussan, avocat spécialisé dans les nouvelles technologies

Q1 : Le cadre juridique de la vidéosurveillance est-il suffisant ?

Les lois encadrant l’autorisation des systèmes de vidéosurveillance sont opérationnelles. Mais les lacunes se situent à un deuxième niveau. C’est à dire, dans la réponse à une question pourtant fondamentale : qui contrôle les contrôleurs ?

Q2 : C'est-à-dire ?

Actuellement, ce contrôle est partagé entre la CNIL et la Commission nationale de la vidéosurveillance (CNV) dont les pouvoirs devraient être renforcés par Loppsi 2. Or, ce projet ne va pas dans le bon sens.
En matière de technologies, on sait que l’émiettement des lieux de contrôle aboutit à une perte de pouvoir du contrôleur. Il faut renforcer au contraire les prérogatives de la CNIL.

Q3: Qu’en est-il du contrôle des opérateurs chargés du visionnage ?

Certaines municipalités mettent en place des chartes et des règlements intérieurs pour les personnels de visionnage, précisant par exemple
qu’il est interdit de pénétrer dans un CSU avec un appareil photo.
Mais de telles mesures ne sont pas encore obligatoires. C’est un problème. Il faut inventer un cadre juridique pour que les accès dans
les CSU soient répertoriés, et préciser de manière systématique qui est autorisé à regarder quelles images, à quel moment et dans quelles
conditions.



La vidéosurveillance, bientôt une biométrie à trace ?

Identifier une personne grâce à ses caractéristiques physiques en temps réel ? C’est possible.
Depuis 1998, Newham dans la banlieue de Londres est équipée d’un système vidéo relié à un logiciel de reconnaissance faciale, qui permet d’identifier le visage des criminels fichés et d’alerter immédiatement les services de police de leur présence. En France, de tels dispositifs n’existent pas encore. Mais à l’heure où les fichiers nationaux biométriques se multiplient, de tels développements inquiètent la CNIL. Pour tester l’efficacité de ces systèmes, une expérience a eu lieu il y a deux ans dans la gare de Mayence en Allemagne, où 200 volontaires ont accepté de livrer leurs caractéristiques biométriques, afin de permettre à des caméras de les identifier sur leur passage.
Résultat : 60% des volontaires furent reconnus parmi une foule de 20 000 personnes. Un résultat jugé trop faible pour une mise en application.
Mais la CNIL constate en France qu’elle est de plus en plus sollicitée par des laboratoires testant des logiciels de reconnaissance faciale.
La Commission assure qu’elle se montrera « très vigilante », même si elle n’a pour le moment fait aucune recommandation sur le sujet.


Un canular sur la vidéosurveillance questionne les Dijonnais La Mairie piégée par un détracteur masqué
par Hanaë Grimal | dijOnscOpe | mar 06 oct 09 | 08:39

Les habitants du centre ville ont reçu à la fin du mois dernier une étrange lettre émanant de la « Direction de la Tranquillité Publique
». Objet de la missive : informer les résidents du dispositif de la vidéosurveillance… Si la forme est très administrative, le fond est
vraiment discutable. Et pour cause : ce ne sont pas les services de la Mairie qui l’ont écrite, mais clairement un opposant au système...
L’histoire vraie de Georges Smith

Dans cette lettre reçue par les résidents du centre-ville, rien ne laisse supposer qu’il s’agit en réalité d’un canular. Absolument tout
a été pensé pour que les Dijonnais tombent dans le panneau. La présentation est en effet la copie conforme d’un papier 100 %
officiel : le logo de la ville, la mise en page très administrative, le ton sérieux et même la signature de l’attaché de la communication,
un certain Georges Smith... En composant le numéro de téléphone indiqué au bas de la lettre, les Dijonnais tombent sur la véritable
Direction de la Tranquillité Publique : « Et je peux vous dire que je ne m’appelle pas Georges Smith... », annonce d’emblée un employé du
service ayant souhaité rester anonyme. Apparemment, les services de la Ville sont au courant. « Vous n’êtes pas les premiers à nous
questionner, au moins une dizaine de personnes nous ont déjà appelés pour s’assurer qu’il s’agissait d’un canular ».

Surveiller "vos allées et venues"

À y regarder de plus près, le faux est flagrant. "Le logo est affublé de cornes méphistophéliques, et puis il y a une grosse faute d’orthographe à « Tranquillité »", commente l’employé. Quant au contenu, il ne fait guère de doute que la Mairie n’en est pas l’auteur... Morceaux choisis : « Vous n’êtes pas sans savoir que notre commune souhaite désormais privilégier les moyens modernes de répression, plutôt que des mesures d’égalité sociale devenues trop coûteuses, complexes et archaïques. (...) Désormais, toutes vos allées et venues (ainsi que celles des personnes vous rendant visite) seront filmées en permanence... »

Un canular passible d’un an d’emprisonnement

« Nous ne savons pas qui est derrière tout cela, affirme l’employé.
Mais le service juridique de la ville se réserve le droit d’entamer une action en justice ». Une usurpation de fonction comme celle-ci relève en effet de l’article 433.13 du code pénal, qui prévoit notamment un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende à l’encontre du contrevenant. « En tout cas, c’est très astucieux ce qu’il a fait. Je suis certain que devant la justice, cette personne se défendrait en affirmant que la méprise avec un réel document administratif est impossible », ajoute cet authentique mais anonyme employé de la Direction de la Tranquillité publique.

À moins qu’il ne s’agisse en réalité du fameux Georges Smith... « La vérité est toujours ailleurs », avait l’habitude de dire un personnage
d’une célèbre série de science-fiction.
Nico37
 
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