ILS N'AURONT PAS NOS VOTES!

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Messagede Béatrice » 04 Mai 2012, 22:57

sebiseb a écrit:Le problème c'est que beaucoup de gens vivent au jour le jour dans la peur, et que le long terme ils ne l'ont pas ! On ne peut ignorer cet état de fait, et c'est bien le sens de mes interventions.


Oui bien sûr , c'est un constat d'échec quelque part ! Et il convient en ce sens ( d'après moi ) que les libertaires en tirent rapidement tous les enseignements et dans le présent ,
c'est bien loin d'être le cas !

sebiseb a écrit:Pour le reste, je pense que l'histoire est intéressante à analyser mais elle ne peut pas pour autant faire toutes les supputations sur l'avenir. Le contexte européen et mondial est très différent des années 30', tant sur le plan économique que sur la cohésion sociale alors très patriotique.


Oui mais : les mêmes causes ont les mêmes effets !
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Messagede Kzimir » 05 Mai 2012, 06:24

kuhing a écrit:Pour cela, indépendamment du contenu du programme de Hollande qui n'a des touches progressistes que très feutrées comme l'augmentation des fonctionnaires de l'éducation nationale mais au dépend des autres secteurs, le droit de vote des immigrés au scrutin municipal sur le territoire français depuis plus de cinq ans mais avec le maintien des centres de rétention (...) il faut se rappeler d'une autre situation où une cohalition de gauche, le front populaire de 1936, a conduit au fascisme du gouvernement de Pétain.

De ce point de vue le récent ralliement de François Bayrou à François Hollande même indirectement, nous rappelle étrangement que le gouvernement de Léon Blum du front populaire de 1936 a du très rapidement, devant la montée des ligues d'extrême droite, transférer le pouvoir à Camille Chautemps puis à Edouard Daladier , tous deux membres du parti radical qui était le parti centriste de l'époque.

Toutes les réformes favorables au monde du travail ont été vite stoppées et, les radicaux n'ont pas pris grand temps pour être remplacés par le gouvernement de Vichy du maréchal Pétain.


Euuuuh ... Il y a quand même eu une défaite militaire entre les deux. C'est elle qui a justifiée la mise en place d'un gouvernement plus ou moins de "salut national" autour d'une personnalité rassembleuse, considérée comme le héros de la précédente guerre contre l'Allemagne. De plus, Pétain ne c'était pas signalée jusque là par des tendances spécialement fasciste, même s'il était réactionnaire, il a fallu attendre 1941-1942 et le débarquement allié en Afrique du Nord pour que les choses soient claires à ce niveau là.
La situation était quand même loin d'être comparable, et l'arrivée au pouvoir de Pétain n'avait rien d'une conséquence naturelle du Front Populaire.
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Messagede kuhing » 05 Mai 2012, 08:00

Kzimir a écrit:
kuhing a écrit:Pour cela, indépendamment du contenu du programme de Hollande qui n'a des touches progressistes que très feutrées comme l'augmentation des fonctionnaires de l'éducation nationale mais au dépend des autres secteurs, le droit de vote des immigrés au scrutin municipal sur le territoire français depuis plus de cinq ans mais avec le maintien des centres de rétention (...) il faut se rappeler d'une autre situation où une cohalition de gauche, le front populaire de 1936, a conduit au fascisme du gouvernement de Pétain.

De ce point de vue le récent ralliement de François Bayrou à François Hollande même indirectement, nous rappelle étrangement que le gouvernement de Léon Blum du front populaire de 1936 a du très rapidement, devant la montée des ligues d'extrême droite, transférer le pouvoir à Camille Chautemps puis à Edouard Daladier , tous deux membres du parti radical qui était le parti centriste de l'époque.

Toutes les réformes favorables au monde du travail ont été vite stoppées et, les radicaux n'ont pas pris grand temps pour être remplacés par le gouvernement de Vichy du maréchal Pétain.


Euuuuh ... Il y a quand même eu une défaite militaire entre les deux. C'est elle qui a justifiée la mise en place d'un gouvernement plus ou moins de "salut national" autour d'une personnalité rassembleuse, considérée comme le héros de la précédente guerre contre l'Allemagne. De plus, Pétain ne c'était pas signalée jusque là par des tendances spécialement fasciste, même s'il était réactionnaire, il a fallu attendre 1941-1942 et le débarquement allié en Afrique du Nord pour que les choses soient claires à ce niveau là.
La situation était quand même loin d'être comparable, et l'arrivée au pouvoir de Pétain n'avait rien d'une conséquence naturelle du Front Populaire.


On peut interpréter les choses de différentes façons.
Mais pour le front populaire de 36, la suite à été ce qu'elle a été, le gouvernement de Pétain, et, cette réalité n'est pas contestable.
Tous les "front-populaires' sous la direction des sociaux-démocrates ont été succédés soit par le fascisme comme après 36 en France ou en 73 au Chili, soit par un retour à une alternance libérale comme après Mitterrand en France.
Plus récemment en Espagne ou en Grèce les présidents socialistes ont laissé leurs places à des gestionnaires de la droite dure quand les vrais maîtres du monde ont demandé de le faire.

Donc tous les cas de figure pour le retour à une réaction sont possibles y compris le plus radical de l'ouverture vers le fascisme.
Et actuellement la poussée du Front National en France ne pose pas cette dernière éventualité comme étant spécialement farfelue.
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Messagede sebiseb » 05 Mai 2012, 08:57

Armonia a écrit:Oui mais : les mêmes causes ont les mêmes effets !

Non, pas toujours !

kuhing a écrit:On peut interpréter les choses de différentes façons.
Mais pour le front populaire de 36, la suite à été ce qu'elle a été, le gouvernement de Pétain, et, cette réalité n'est pas contestable.
Tous les "front-populaires' sous la direction des sociaux-démocrates ont été succédés soit par le fascisme comme après 36 en France ou en 73 au Chili, soit par un retour à une alternance libérale comme après Mitterrand en France.
Plus récemment en Espagne ou en Grèce les présidents socialistes ont laissé leurs places à des gestionnaires de la droite dure quand les vrais maîtres du monde ont demandé de le faire.

Donc tous les cas de figure pour le retour à une réaction sont possibles y compris le plus radical de l'ouverture vers le fascisme.
Et actuellement la poussée du Front National en France ne pose pas cette dernière éventualité comme étant spécialement farfelue.

Comparer l'alternance libérale de Mitterrand à Chirac avec ce qui s'est passé après 36 en France ou après 73 au Chili me paraît pour le moins exagéré ? Presque qu'autant que de le faire avec les gouvernements techniques grecque et italien, et dans une certaine mesure espagnol (même si ce dernier a lui été mis en place après un vote démocratique) - Mais aucun d'eux n'a poussé à la déportation massive vers des camps d'extermination !?

Pour le coup, Mitterrand / Chirac s'est bien du pareil au même - et il n'y a pas une feuille de cigarette entre les deux !
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Messagede kuhing » 05 Mai 2012, 09:17

sebiseb a écrit:
Comparer l'alternance libérale de Mitterrand à Chirac avec ce qui s'est passé après 36 en France ou après 73 au Chili me paraît pour le moins exagéré ? Presque qu'autant que de le faire avec les gouvernements techniques grecque et italien, et dans une certaine mesure espagnol (même si ce dernier a lui été mis en place après un vote démocratique) - Mais aucun d'eux n'a poussé à la déportation massive vers des camps d'extermination !?


je ne les compare pas.
je dis que toute gouvernance social-démocrate retourne inexorablement vers la réaction qui en situation aiguë de crise du système, peut être le fascisme.
Et actuellement en France , la crise est aiguë et le fascisme en phase montante.
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Messagede digger » 05 Mai 2012, 13:38

je dis que toute gouvernance social-démocrate retourne inexorablement vers la réaction qui en situation aiguë de crise du système, peut être le fascisme.

L'alternance entre "droite" et "gauche" telles que conçues aujourd'hui ne peut qu'engendrer la frustration et le mécontentement. Droite et gauche gèrent le même système. Leurs représentants sortent du même moule.
La réaction face à ce "no alternative" n'a que deux sorties. L'une la fausse sécurité, avec ses boucs émissaires et ses appels aux plus bas instincts de repli sur soi autour d'une pseudo "identité", c'est le fascisme . L'autre le saut vers l'inconnu que représentent les grands principes d'une société égalitaire, rénovée de fond en comble.
Le choix se porte hélas vers la fausse sécurité, "l'ordre" , le besoin de "chef" dont la forme extrême est le fascisme.
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Messagede Kzimir » 05 Mai 2012, 14:09

On peut interpréter les choses de différentes façons, mais on ne peut pas nier qu'entre le Front Populaire et Pétain a eu lieu une rupture radicale du paysage politique français : la défaite, et que cet évènement a structuré une nouvelle vie politique dans laquelle la ligne de fracture n'était plus la politique sociale et économique, mais le degré de collaboration vis à vis de l'occupant.
Quand au Chili, la dictature et le coup d’État de Pinochet sont arrivés en réaction à la prise de pouvoir d'Allende, l'inverse de ce que pourrait être un glissement à droite de la gauche de gouvernement.

Que les fronts populaires laissent la place à un moment ou à un autre au libéralisme, c'est logique puisqu'ils se situent dans le cadre de la démocratie bourgeoise, et donc de l'alternance plus ou moins régulière entre "gauche" et "droite". Mais il y a une marge entre dire ça et dire que le front populaire prépare mécaniquement le terrain au fascisme.
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Messagede kuhing » 05 Mai 2012, 14:21

Kzimir a écrit:
Mais il y a une marge entre dire ça et dire que le front populaire prépare mécaniquement le terrain au fascisme.


A moins d'avoit été imprécis, j'ai dit que les front-populaires faisaient le lit du fascisme en cas de crise aiguë du système comme cela c'est passé en France mais aussi en Espagne de 36, puis au Chili de 73.
Sinon ils amenaient de toutes façons à un retour à une réaction.
S'il y a des contre-exemples, merci de les citer.

Et je soulignais qu'en France actuellement la crise du système est justement aiguë et le fascisme est aussi en phase ascendante.
Chacun peut en tirer les conclusions qu'il veut.
J'en tire les miennes et je ne souhaite pas cautionner le scénario Chilien ou de 36, encore une fois pas si farfelu aujourdhui encore, en donnant mon vote pour le PS .
Pas plus qu'à un retour automatique à une réaction droitière même moins violente.

Ceci dit et encore, une abstention n'a de sens que si elle est expliquée et aboutit à la construction d'un réseau alternatif au circuit électoral officiel.
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Messagede Kzimir » 05 Mai 2012, 14:39

kuhing a écrit:A moins d'avoit été imprécis, j'ai dit que les front-populaires faisaient le lit du fascisme en cas de crise aiguë du système comme cela c'est passé en France mais aussi en Espagne de 36, puis au Chili de 73.
Sinon ils amenaient de toutes façons à un retour à une réaction.
S'il y a des contre-exemples, merci de les citer.


Par définition, il ne peut pas y avoir de contre exemple, tu utilises une formulation trop englobante. C'est de la rhétorique, pas de l'argumentation.
Les fronts populaires font le lit du fascisme, et s'ils ne le font pas il y a un retour. Ben oui, et "ci-git le seigneur de La Palisse, un quart d'heure avant sa mort, il était encore en vie". Ca correspond à la définition même du front populaire, qui s'inscrit dans la démocratie bourgeoise, ce qui rend inévitable à un moment ou à un autre un retour en arrière.

Par contre on peut discuter quand tu dis que les fronts populaires ont fait le lit du fascisme en France en 1940, en Espagne en 1936, et au Chili en 1973.
Ca me semble aller un peu vite, parce que je ne vois aucun lien de cause à effet entre le Front Populaire et Pétain, étant donné que la seule raison de l'arrivée au pouvoir de Pétain était la défaite, et qu'avant celle-ci le fascisme français était très loin de la prise de pouvoir.
Et en Espagne et au Chili, la réaction a pris la forme d'un coup d’État militaire. Les fronts populaires ont entrainés une réaction violente de la réaction, mais ça n'a rien à voir avec un front populaire qui aurait "préparé le lit" du fascisme ou facilité sa prise de pouvoir, la preuve en est que pour s'imposer le fascisme a du dans les deux cas écraser de manière extrêmement violente le mouvement social.
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Re: ILS N'AURONT PAS NOS VOTES!

Messagede kuhing » 05 Mai 2012, 15:50

Kzimir a écrit:
Par contre on peut discuter quand tu dis que les fronts populaires ont fait le lit du fascisme en France en 1940, en Espagne en 1936, et au Chili en 1973.
Ca me semble aller un peu vite, parce que je ne vois aucun lien de cause à effet entre le Front Populaire et Pétain, étant donné que la seule raison de l'arrivée au pouvoir de Pétain était la défaite, et qu'avant celle-ci le fascisme français était très loin de la prise de pouvoir.
Et en Espagne et au Chili, la réaction a pris la forme d'un coup d’État militaire. Les fronts populaires ont entrainés une réaction violente de la réaction, mais ça n'a rien à voir avec un front populaire qui aurait "préparé le lit" du fascisme ou facilité sa prise de pouvoir, la preuve en est que pour s'imposer le fascisme a du dans les deux cas écraser de manière extrêmement violente le mouvement social.


C'est en gérant le système par le biais de l' Etat, dans une période de crise avancée du capitalisme que les front-populaires permettent au fascisme de reprendre le dessus.

En France de 36, c'est la montée des ligues fascistes qui a fait que Léon Blum, dans le cadre de l' Etat, a remis le pouvoir aux radicaux ce qui de fil en aiguille a permis à l'extrême-droite de faire alliance avec Hitler et prendre les rennes de l'Etat.

En Espagne le Front populaire en gérant également les institutions par le biais de l'Etat et, des membres de la CNT se sont bien fait avoir sur ce coup, a laissé de la même façon mais sous une forme différence, Franco faire son coup d'Etat pour s'emparer du pouvoir pour ne pas le lâcher pendant 40 ans.

Ce que je veux dire c'est que le noeud du problème se situe dans la gestion de l' Etat et que dans une situation de crise aiguë du système c'est par ce biais les fascistes peuvent prendre les rennes du pouvoir.

Je précise :

Si les sociaux-démocrates avaient participé en Espagne, en France, en Allemagne à ce que les assemblées du peuple prennent les commandes à la base en collectivisant les ressources et les moyens de productions, en organisant les échanges directs et non-marchands donc en ôtant ainsi toute valeur aux monnaies, les nazis relayés par Pétain n'auraient pas pu prendre le pouvoir parce que avec le système marchand, l' Etat se serait effondré de lui-même.

En ce sens, oui, les front-populaires font, dans les situations de crises aiguës du capitalisme, le lit du fascisme.
Et la situation actuelle est analogue.
Nous verrons comment elle évoluera.

La seule façon d'éviter une catastrophe c'est de réorganiser le mouvement dit "ouvrier" en dehors des institutions de l' Etat .
Voilà pourquoi je ne participe pas au scrutin électoral comme la quasi totalité des organisations dites "ouvrières" appellent à le faire.

Je ne sais pas si j'ai été clair ?
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Messagede Kzimir » 05 Mai 2012, 16:14

Ok, je vois, en fait tu veux dire que les socio-démocrates participent au développement du fascisme car ils ne participent pas au développement de ce qui nous paraît être la seule alternative réelle et viable : le socialisme autogestionnaire.
Le problème c'est qu'en partant de ce type de raisonnement, toutes les forces ne partageant pas notre orientation font le lit du fascisme. C'est un peu un raisonnement par l'absurde, vu la faiblesse de notre courant aujourd'hui.
Perso je préfère dire que les forces qui font le lit du fascisme sont celles dont la politique entraine un développement direct et immédiat des orientations fascistes parmi la population.

En ce sens il me semble que ce n'est pas le cas de la social-démocratie, qui offre un palliatif immédiat à la crise tout en restant dans le cadre du système capitaliste par le biais d'une intervention accrue de l’État. C'est ce qui lui permet de séduire les victimes de la crise économique tout en diffusant parmi celles-ci des idées assez éloignées des thèses fascistes.
Tout le contraire de la droite réactionnaire qui diffuse des thèses proches de celles des fascistes (notamment sur la nation) tout en offrant pas de solution aux victimes de la crise (car la droite traditionnelle est libérale), ce qui ne peut avoir pour conséquence que de pousser ces derniers dans les bras du fascisme.
Après il est possible aussi que la social-démocratie dégoute pas mal de gens de toute tentation socialiste, et les précipite ainsi dans les bras du fascisme. C'est compliqué, on est face à des logiques contradictoires.

Le Front Populaire n'a pas abandonné le pouvoir à cause des ligues (qui avaient déjà été dissoutes quand le Front Populaire a explosé), mais à cause d'un certain nombre de raisons dont la première était vraisemblablement la situation internationale (avec un PCF inféodé à la diplomatie soviétique) et la crise économique (qui a mené à la dévaluation). Pour preuve, le point d'orgue de l'agitation liguarde dans les années 30 n'a pas mené à la dissolution du Front Populaire, mais au contraire à sa création, car celui-ci est le fruit du mouvement de masse né en réaction aux émeutes fascistes du 6 février 1934.
Quand à dire que les républicains espagnols ont laissé Franco faire son coup d’État, ça me semble là encore aller un peu vite, ne serait ce qu'au regard du conflit qui a suivi le coup d’État.
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Re: ILS N'AURONT PAS NOS VOTES!

Messagede SchwàrzLucks » 05 Mai 2012, 16:19

Kuhing, permet moi de te dire que ton analyse de la situation française est plus qu'étriquée. D'abord, les fameuses ligues étaient faiblardes. Elles ont fait peur durant cette fameuse journée de 1934 mais n'avaient aucune assise. Et, comme l'a dit Kzimir, Pétain obtient le pouvoir après la défaite française, il n'y a pas de lien direct avec le développement d'un mouvement fasciste au préalable.
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Messagede kuhing » 05 Mai 2012, 17:32

Kzimir a écrit: .
Le problème c'est qu'en partant de ce type de raisonnement, toutes les forces ne partageant pas notre orientation font le lit du fascisme.


On peut voir ça comme ça à la nuance près que toutes les forces "ne partageant pas notre orientation" n'arrivent pas au sommet de l' Etat et toutes ne sont pas forcément favorables à un front populaire.
Par exemple LO, pour cette élection, prend du recul vis à vis de l'élection de Hollande ( ce qui n'avait pas été le cas du temps de S. Royal )
Ceci dit je ne vais pas faire tourner ce débat à la polémique .
J'ai exposé mon point de vue, je conçois parfaitement qu'on ne le partage pas.
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Re: ILS N'AURONT PAS NOS VOTES!

Messagede Kzimir » 09 Mai 2012, 16:34

L'article d'AL qui fait polémique :

Point de vue : Battre la droite pour le 3e tour social

Nous publions ici une tribune qui présente la position de militantes et militants d’Alternative libertaire, différente de celle adoptée en coordination fédérale par Alternative libertaire.

Notre organisation défend pour les élections présidentielles une non-consigne de vote, en partant du principe que le vote diviserait les travailleurs et travailleuses et que « l’essentiel en politique » ne se jouerait exclusivement que « dans les luttes sociales ». Ce positionnement politique aboutit, selon nous, à faire comme si la campagne et le résultat des élections présidentielles n’avaient aucune incidence à la fois dans la politisation des exploité-e-s et dans la défense de leurs intérêts de classe. Nous considérons que cette position est erronée et contre-productive au regard de la politique que nous défendons dans notre expression, dans le mouvement social (syndicats et associations), dans les luttes et dans notre stratégie d’unité des anticapitalistes.

En effet, que cela nous fasse ou non plaisir, la majorité des exploité-e-s ne conçoit un changement que par la conquête du pouvoir institutionnel. Les taux d’abstention très forts qui ont marqué certains scrutins ces 15 dernières années n’invalident pas ce constat. Au contraire : l’abstention est majoritairement une abstention de désintérêt pour toute action collective, aussi bien institutionnelle que dans les luttes. Si tel n’était pas le cas, comment expliquer qu’une partie significative des exploité-e-s ne s’organise pas dans les organisations extraparlementaires ? Comment expliquer qu’ils et elles ne rejoignent pas une abstention révolutionnaire, c’est-à-dire concrètement ne participent pas ou très peu à un mouvement social, syndical et politique multiforme qui soit capable d’opposer de façon crédible une alternative en termes institutionnel et économique à la démocratie libérale et au système capitaliste ?

Plutôt que d’adopter une position de spectateurs attendant la fin de la séquence électorale pour recommencer à débattre de résistance sociale et d’alternative révolutionnaire, nous pensons que nous avons plus à gagner en portant le débat politique sur les contradictions des discours et stratégies de transformation sociale du NPA, de LO et des partis composant le Front de gauche.

Ne pas rester spectateurs

Indépendamment du jugement que nous portons sur le programme et la stratégie de ces organisations, nous ne pouvons pas ignorer les dynamiques sociales à l’œuvre derrière les votes pour ces candidats. La dynamique d’un vote « à gauche » n’est pas celle d’un vote « à droite » et aucune stratégie de luttes sociales ne peut se construire sans prendre en compte ceux et celles qui se retrouvent dans ces dynamiques. Notre stratégie de fronts anticapitalistes pour résister et contre-attaquer face aux plans d’austérité y gagnera en visibilité et lisibilité auprès des nombreux militants et militantes proches de ces organisations qui ne sont pas dupes des enjeux de l’après élection présidentielle, en termes de capacité à résister et tracer une alternative.

Pour AL dans son ensemble, une telle alternative ne pourra émerger que des luttes et de leur unification sur des revendications de rupture avec l’ordre établi. Or, ce n’est pas en septembre qu’il faut mener une telle stratégie, mais bien dès aujourd’hui dans les débats avec les exploité-e-s qui vont voter à la gauche du PS, ainsi qu’avec les dizaines de milliers de militants et militantes du mouvement social polarisés dans leurs discussions politiques par le Front de gauche. À ce propos, nous sommes en désaccord avec l’analyse selon laquelle la gauche de la rue, celle des associations et syndicats de lutte, serait dénuée de calculs politiciens comme on peut le lire dans une partie de notre expression fédérale. Le mouvement social est traversé par les mêmes contradictions que les partis à la gauche du PS : contradiction entre la lutte sur le terrain social et le combat institutionnel dans le cadre imposé du jeu électoral actuel, ce dernier étant par nature défavorable à une quelconque alternative. Ce sont souvent les mêmes militantes et militants de cette gauche de la rue que l’on retrouve pour partie dans un prolongement politique électoral.

Construire les luttes

Ne pas adresser de consigne de vote tant pour le 1er que pour le 2nd tour est en ce sens contre-productif. Cela ne fait que bloquer les discussions avec eux et elles sur le bilan négatif d’une stratégie de transformation sociale par les institutions (1981-1983), sur les moyens que nous pouvons nous donner pour que les exploité-e-s fassent irruption directement sur la scène politique, par leurs luttes et la formulation d’objectifs politiques révolutionnaires. Ce refus de consigne constitue en creux un soutien à la droite qui nous coupe de toute possibilité de dialogue avec ces militantes et militants auxquels nous voulons nous adresser et avec qui nous partageons nombre de luttes dans le monde associatif ou syndical.

C’est pourquoi, nous défendons au 1er tour des présidentielles qu’aucune voix des exploité-e-s ne se porte sur les candidats des plans d’austérité et du paiement de la dette, de Le Pen à Hollande. Au 2nd tour, nous appelons à battre largement le candidat de la droite ou de l’extrême droite sans aucune illusions sur le vote pour un éventuel candidat socialiste. Notre fil conducteur reste bien la construction d’un troisième tour social. Mais pour cela, le rôle des révolutionnaires devrait être de pointer les contradictions de la gauche de la gauche, d’expliciter les points de convergences et d’avancer nos propositions plutôt que de se situer en spectateurs et spectatrices, ce qui nous conduit à l’impuissance politique et décrédibilise notre discours. Il y a besoin de décantations politiques, et nous faisons le choix de mener le débat pendant et après la campagne électorale car c’est un moment où malgré tout, les exploité-e-s sont plus réceptifs aux questionnements politiques.

AL Lorient, Jean-Luc et Axel (AL Rennes), Laurent, Xavière, Seznec et Clo (AL 93), Grégoire (AL Paris Sud), Lulu (AL Nantes)


http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle4775

Une réponse a été publiée dans le canard de ce mois-ci. ^^
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Re: ILS N'AURONT PAS NOS VOTES!

Messagede kuhing » 09 Mai 2012, 16:58

Kzimir a écrit:

AL Lorient, Jean-Luc et Axel (AL Rennes), Laurent, Xavière, Seznec et Clo (AL 93), Grégoire (AL Paris Sud), Lulu (AL Nantes)


AL a donc sa "gauche unitaire" aussi :^^:

Comme le grand frère ?

Pas sur la tête ! :mrgreen:


Grégoire , oui il me semble me souvenir de quelques discussions avec lui sur le Forum marxiste R.
( si c'est bien le même )
Il ne voulait absolument pas qu'il soit question d'anarchisme ( sinon gare ! ) : "Alternative Libertaire n'est en aucun cas une organisation anarchiste" (qu'il disait )

Une des raisons d'ailleurs pour laquelle je n'ai pas poursuivi les contacts que j'avais engagé avec AL il doit bien y avoir 6 ans maintenant .

C'est drôle , je ne regrette pas :D

pas sur la tête ! :mrgreen:
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