TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Béatrice » 06 Jan 2012, 00:24

A l'instar de l' Allemagne , le gouvernement français instaure une TVA sociale ( qui n'est vraisemblablement destinée qu' à alléger les charges patronales ! ) :



Actu-chômage
Le point sur la TVA sociale
"aussi inefficace que dangereuse"

Avec tous les liens :
http://www.actuchomage.org/201201051866 ... ciale.html

Jeudi, 05 Janvier 2012

Cette mesure impopulaire et risquée, qui ne satisfera que le Medef, est aussi inefficace que dangereuse. Voici pourquoi en cinq points.

1. Rien ne garantit que la baisse des cotisation sociales soit répercutée sur les prix à la consommation, pour les raisons suivantes...

Magnanime avec les patrons — surtout les plus gros — pour lesquels il roule et qu’il bichonne — plus de 170 milliards d’€ de niches fiscales et sociales leur sont offerts à l’année —, le gouvernement s’arrange pour limiter au maximum les contraintes quand il fait passer des mesures les concernant. Par exemple, la loi sur la fameuse « prime dividende » ou « prime de 1.000 euros » comportait volontairement des failles qui permettaient aux employeurs de la minimiser. De même, pour faire croire qu’il oblige les entreprises à faire preuve de responsabilité vis-à-vis de leurs salariés, le gouvernement agite parfois la menace de sanctions… qui s’avèrent très simples à éviter. Ainsi, la mise en place d’« accords obligatoires sur la gestion des âges » du « plan seniors » de 2008 est complètement bidon ; idem à propos de la NAO, qui n’oblige pas l’employeur à revaloriser les salaires mais à ouvrir une seule séance de négociation.

Il est donc évident qu’en ficelant une loi sur la TVA sociale, le gouvernement s’arrangera pour ne fixer aucune contrainte ferme et sérieuse visant à entraver la tendance des entreprises à garder pour elles la majeure partie du produit de la baisse des cotisations.

Pour preuve, le cas emblématique de la baisse de la TVA sur la restauration : l’impact de ce cadeau fiscal de 3 milliards d’€/an sur les embauches et sur les prix a été quasi nul. A cela s’ajoute un phénomène bien connu des économistes, la rigidité des prix à la baisse ou « effet de cliquet » : en effet, si les prix augmentent facilement, ils ne diminuent que très difficilement. L’exemple le plus représentatif est celui de l’essence : quand le cours du baril monte, les prix à la pompe s’envolent mais quand il baisse, les prix restent quasiment les mêmes. Ainsi, les grandes compagnies pétrolières engrangent des profits record (tout en étant exonérées de l’impôt sur les sociétés).

2. La TVA sociale menace notre protection sociale.

En effet, une cotisation et une taxe n’atterrissent pas au même endroit : la première va à la Sécu, la seconde à l’État. Si la Sécu a été mise en place à la sortie de la Deuxième guerre mondiale, c’était pour éviter que l’argent de la protection sociale puisse servir à financer la guerre ou autre chose via une décision de Parlement. On retombe ici dans ce travers puisque rien n’assure que l’argent récupéré par la TVA sociale ira et restera bien à la Sécu.

On sait déjà que le plus gros débiteur de la Sécu, c’est l’Etat qui, par milliards (les chiffres varient selon les sources), traîne des pieds à rembourser ce qu’il lui doit : taxes sur l’alcool et le tabac non reversées, exonérations/allègements de "charges" non compensés... En 2008, dans un communiqué, le syndicat Force Ouvrière estimait à ce propos qu’« il n’est plus acceptable que le déficit de la Sécurité sociale relève plus d’un détournement de fonds que d’une véritable carence de notre système ». Compte tenu des déficits actuels, il y a de fortes chances que demain, une partie de cet impôt soit récupérée pour combler la dette de l’Etat sur simple vote parlementaire.

Autre effet collatéral (et à notre avis souhaité) à moyen/long terme : cette TVA antisociale ouvre la voie à une privatisation de la protection sociale en faveur des assurances privées.

3. La TVA sociale répond à une demande d’organismes patronaux qui prétendent que, pour améliorer la compétitivité, il faut diminuer les cotisations.

Mais le problème de la compétitivité de la France est très peu lié à la question du coût du travail : il faut savoir que depuis 1990, le poids de nos cotisations sociales a baissé de 17 points ! De plus, le coût du travail, notamment dans l’industrie, est équivalent en France et en Allemagne, alors que l’industrie allemande s’en sort mieux que l’industrie française.

Ensuite, avec le dumping social exacerbé (et totalement suicidaire) voulu par la mondialisation économique, ce n’est pas avec deux ou trois points de TVA qu’on va concurrencer les produits chinois. En mettant à contribution les consommateurs en cette période de quasi récession, le gouvernement met la charrue avant les bœufs. Car la faible création d’emplois productifs sur notre territoire et les problèmes de compétitivité des entreprises françaises sont d’abord liés à leur insuffisante capacité d’innovation, provenant d’un effort de recherche et développement trop faible et de politiques publiques favorisant les bas salaires. La TVA sociale n’apportera aucune solution à ce manque de vision, qui sabre toute politique industrielle et de recherche volontariste.

4. La TVA est un impôt dégressif dont la charge baisse quand le revenu augmente, à l’exact opposé de l’impôt sur le revenu.

Injuste par excellence, la TVA pèse aujourd’hui en moyenne 11,5% sur le revenu des 10% les plus pauvres, qui le dépensent intégralement et le réinjectent dans l’économie, contre 5,8% sur le revenu des 10% les plus aisés, qui épargnent et placent une part non négligeable de leurs excédents budgétaires.

5. Avec la TVA sociale, non seulement la baisse des produits « made in France » n’est pas garantie, mais le prix les produits « made in ailleurs » va grimper.

Or, la plupart de ces marchandises ne sont pas du tout fabriquées chez nous. En attendant que la France se mette à les produire, le consommateur, dindon de la farce, paiera l’addition de la « lutte contre les délocalisations ».

CONCLUSION : Si les salariés du privé peuvent espérer s’y retrouver du fait d’une diminution de leurs cotisations (ce qui n’est pas du tout sûr…), les fonctionnaires, les retraités, les étudiants et les chômeurs y perdront à coup sûr, et largement.

Mais revenons à la source du problème...

Pourquoi les caisses de la protection sociale se vident-elles ? Parce que, hormis la CSG qui taxe aussi les revenus du patrimoine ou de placements, le financement de la protection sociale s’appuie exclusivement sur les revenus du travail. Or, l’emploi s’amenuisant (et nous persistons à dire que ce phénomène est délibéré : le chômage et la précarité sont des choix économiques et politiques), ses recettes diminuent.

Qui est responsable de la disparition des emplois ? Qui en tire bénéfice, et même grassement ? C’est là qu’il faut taper : chez ceux qui continuent à s’enrichir en détruisant/dégradant les emplois. Ces irresponsables, tels des industriels qui abandonnent leurs sites en laissant derrière eux des friches et de la désolation, font fructifier leur capital en se passant de l’économie réelle. C’est pourquoi nos politiques doivent les obliger à remettre les pieds sur terre en contribuant à leur tour et en conséquence au financement de notre protection sociale.

On sait que les petites entreprises s’acquittent de leur impôt sur les sociétés à hauteur de 33% alors que les grandes n’en paient que 8% voire zéro. Pour les aider, il faut impérativement corriger ce déséquilibre. En France, proportionnellement, les petits paient plus que les gros, et les gros peuvent faire fructifier leur capital en dehors de toute contribution collective. Ces iniquités fiscales accumulées nuisent à la demande intérieure et à l’activité du pays.

Commençons déjà par remettre à plat l’ensemble de notre système fiscal et à en finir avec ces « niches » et ces « dérogations » qui ne profitent qu’aux mieux lotis, ruinent l’Etat et appauvrissent par ricochet la collectivité toute entière. Si une partie de cette masse d’argent ainsi captée et coincée en haut redescend vers le bas pour irriguer à nouveau l’économie, celle-ci aura plus de chances de redémarrer qu’en continuant à taxer la population via des plans d’austérité contre-productifs ou une TVA antisociale mal embouchée.

SH

Lire aussi :
http://www.actuchomage.org/201201021860 ... nquer.html
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TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Femto » 07 Jan 2012, 00:27

Tout l'art est de faire croire au mot social qui abuse un certain nombre.
Car cet impôt indirect de plus est tout sauf social (19.6 à 25%) s'appliquant à toutes les couches de la population à tous les produits, services !
Peut-être la tromperie des élections! tout le monde s'en tape hormis les déclarations devant un parterre de journaleux! c'est toujours 1 point de plus dans les sondages !
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Béatrice » 07 Jan 2012, 01:05

Le taux n'est pas encore fixé car le projet de réforme doit être présenté à l'Assemblée nationale dès le mois de février prochain .
Mais à n'en pas douter ( ou presque !) , cette réforme sera malheureusement adoptée ! ( compte-tenu d'une majorité de députés siégeant dans divers groupes politiques
de droite ou assimilés qui y sont favorables ) .
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede digger » 07 Jan 2012, 08:31

Sarko et son gang sont en train de tirer leurs dernières cartouches.
Si on veut faire entrer de l’argent dans les caisses, le moyen le plus sûr, c’est la TVA. L’impôt sur le revenu a deux inconvénient. Il ne concerne que peu de gens et ce sont ses électeurs des classes les plus favorisées.
Si on veut augmenter la TVA, on l’appelle "sociale". Indolore pour les classes favorisées, elle touchera en premier lieu les bas salaires et les non salariés (Smicards, chômeurs, précaires...). Et on fait un cadeau aux entreprises en baissant les charges, qui ne seront pas compensées par une baisse de prix ou des créations d’emplois, mais par une hausse des dividendes versées aux actionnaires, qui en ont en bien besoin vu la dégringolade de la bourse.
Le reste est un écran de fumée.
Alors on a ressorti des placards la fameuse taxe Tobin pour faire contrepoids. Sarkozy était farouchement contre jusqu’à ce qu’on lui prouve l’inutilité de cette taxe.
L’entourloupe est simple : la mettre en place tout seul. Sarko montre que c’est lui qui décide et pas Merkel ou l’Europe.et la France "montre l’exemple ", un cocorico n’a jamais fait de mal à personne en période électorale.
Mais bien évidemment, comme on le fait courageusement tout seul, on ne va pas "aussi loin que l’on voudrait". Pas question de taxer trop haut. Les transactions financières partiraient vers la City anglaise ou autres places européennes. Donc, cette taxe devient symbolique, indolore pour le milieu financier, et totalement inefficace.
En plus on emmerde Hollande.
Dernier volet, l’emploi. L’entourloupe n’est pas mal non plus. Les trois quarts de tous les fonds d’aide à l’emploi sous forme de contrats aidés , efficaces pour faire baisser le taux de chômage dès leur entrée en application, sont transférés sur le premier trimestre 2012. Effet spectaculaire garanti, le chômage va artificiellement baisser avant les élections. Après, on s’en fout.
Moi je dis que c’est du beau travail.
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Pïérô » 12 Jan 2012, 03:35

Rataxes est venu présenter un nouveau site, viewtopic.php?f=16&t=5533, sur lequel il y a aujourd'hui un article sur la question :

TVA sociale : les prix montent, les salaires baissent …

Avec la formule « TVA sociale », le pouvoir frappe un grand coup en matière de mauvaise foi. Petit jeu de questions/réponses pour comprendre le mécanisme de cette nouvelle mesure d’austérité :

Kesecé, la TVA sociale ?


Il est difficile d’être précis, tout simplement car le gouvernement ne l’est pas. Pour l’instant, on ne sait pas exactement le contenu de la mesure. Mais on en connait le principe : faire payer une partie des « charges patronales » par une augmentation de la TVA.
Mais encore ? Et déjà, c’est quoi, les « charges patronales » ?
Pour les patrons, le fait de nous payer est en soi une charge. Elle figure dans ce qu’ils appellent « les coûts de production » : faire baisser les salaires, c’est faire baisser les charges, car ils ont moins à débourser pour faire fabriquer des produits, ce qui permet d’améliorer leur taux de profit.
Donc, les charges patronales, c’est les salaires, tout simplement ?
Oui. Mais c’est un peu délicat pour les patrons de gueuler haut et fort qu’ils vont baisser les salaires. Donc les attaques vont se concentrer sur la part de salaire, dans la fiche de paye, qui n’est pas versé directement : les cotisations.
Ces cotisations sont la part du salaire versé en différé : non pas tout de suite, mais lorsqu’on est au chômage, malades, ou trop vieux pour bosser (la retraite). Elles servent aussi à financer les allocations familiales. (Pour une explication simple du salaire, voir la notion à ce sujet : http://www.tantquil.net/2011/12/12/ques ... ire%c2%a0/).
« Exonérer les patrons d’une partie des charges » c’est donc leur permettre de verser moins de salaire différé. Un exemple :
Dominique est salarié par Richard. Chaque mois, Richard verse 2500 euros pour payer Dominique : sur cette somme, 1500 finissent directement dans la poche de Dominique, c’est son salaire net. 2500-1500= 1000.

Image

Comme le montre le graphique, la part de salaire différé que paie Richard, c’est donc 1000 euros. (500 au titre des cotisations dites patronales, 500 pour les cotisations dites salariales) .
Grace à la nouvelle loi, Richard est exonéré en partie de ses cotisations patronales, qui servent a financer les allocations familiales , disons 300 euros. Le salaire différé que paie Richard tombe donc à 700 euros au lieu de 1000.
Donc, le salaire total de Dominique (différé+net) a baissé d’autant :

Image

Son salaire total est donc maintenant de 2200 euros.
Bon, c’est bien beau, mais si ça n’entraine pas de souci a Domi, ou est le problème ? Tout le monde est content, non ?
Et bein… le souci, c’est qu’on ne va pas pour autant arrêter ( du moins pas d’un coup) de soigner les prolos, de leur verser des allocs, etc. Il faut donc financer les caisses.

C’est là que la TVA dite « sociale » entre en jeu : de l’argent, il y en a, dans les poches de Dominique ! Pourquoi ne pas augmenter la TVA, dit le gouvernement? Aller, bingo, augmentons la TVA ! (et baptisons la « TVA sociale », ce sera plus joli!)

Reprenons l’exemple de Dominique : Avec quel argent consomme-t-il (ou elle) ? Bein avec son salaire net, pardi ! Ses 1500 euros, dont on parlait tout à l’heure !

Donc, si on augmente la TVA, qu’est ce qu’il va se passer, pour Dominique ?
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt général sur la consommation qui est directement facturé aux clients sur les biens qu’ils consomment ou les services qu’ils utilisent en France ( source http://www.impots.gouv.fr )

Bref, si on augmente la TVA, les prix vont monter: Donc, avec 1500 euros, Dominique pourra s’acheter moins de choses:
On dit dans ces cas-là que l’inflation augmente . ( Nous reviendrons sur cette histoire d’inflation un de ces jours.)

Le salaire réel de Dominique, le salaire réel des prolos, va baisser. Voilà toute l’histoire de cette TVA, dite « sociale »…
Une belle arnaque: nous faire payer via la TVA une partie de notre salaire différé, en trois mots, nous payer moins.

Bien sûr dirons certains, Richard (le patron) peut choisir de répercuter la baisse du salaire différé, en augmentant le salaire direct… C’est vrai. Mais après avoir tant hurlé contre ces « charges » qui le paralyse, voudra t il les reverser direct aux salariés, s’il a le choix? On peut en douter…

( Nous n’avons pas évoqué dans cet article la question des prolos au chômage, a la retraite, au RSA… Bien sûr, eux aussi vont trinquer! )

Reste, bien sur, la solution de la lutte.


http://www.tantquil.net/2012/01/12/tva- ... -baissent/
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Béatrice » 07 Fév 2012, 21:07

Et une mesure de plus qui va accélérer davantage le processus de paupérisation !

Après le relèvement du taux de TVA sur les produits de consommation courante de 5,5% à 7% , ( sans compter les produits d'importation et autres prestations de service soumis
à un taux de TVA à 19,6 mais que Sarkozy et son "clan" , souhaiteraient relever aussi ) , le gel du barème de l'impôt pour les années 2012 et 2013 ( qui est révisé chaque année
en fonction de l'indice de fluctuation du taux de l'inflation ) est à l'ordre du jour et qui par répercussion , va se traduire par l'imposition de 100 000 à 200 000 familles qui en
étaient exonérées jusqu'alors !

http://www.actuchomage.org/20120

Actu-chômage
Surprise : 100.000 à 200.000 foyers modestes deviennent imposables ...
mais ne s’en rendront compte qu’avec l’avis d’imposition en septembre.

Plan de rigueur : son impact sur l’impôt sur le revenu

Lundi, 06 Février 2012


A la rentrée, la surprise va être de taille, notamment pour 100.000 à 200.000 foyers modestes qui étaient, jusqu’ici, non imposables.

Pourquoi ? Sans s’étendre sur les conséquences de la mesure, François Fillon a annoncé, lors du deuxième plan de rigueur en novembre 2011, le gel du barème de l’impôt sur le revenu, et ce pour deux années consécutives (2012 et 2013).

Une vraie rupture car, depuis quarante ans, la grille sur laquelle repose le calcul de l’impôt était révisée chaque année pour tenir compte de la hausse du coût de la vie : c’est ce qu’on appelle l’indexation sur le taux d’inflation. Or, il y a bien eu augmentation des prix l’an dernier (+2,5%) et, malgré cela, l’ajustement traditionnel n’aura pas eu lieu.

Douloureuse découverte… en septembre

Résultat : entre 100.000 et 200.000 foyers vont payer l’IR pour la première fois cette année. Par effet domino, nombre de contribuables pourraient aussi changer de tranche, et plus généralement ceux qui ont gagné plus en 2011 paieront plus en 2012. « Le gel du barème a un effet mécanique : cela conduit à une augmentation généralisée de l’impôt sur le revenu », décrypte Vincent Drezet, du Syndicat national unifié des impôts (SNUI). Selon ses simulations, les hausses s’étaleront de 1,17% pour un couple aisé sans enfants à… 12,57% pour un célibataire. « Un couple gagnant chacun le Smic sur treize mois verra son impôt sur le revenu grimper de 60 euros. Plus les revenus sont faibles, plus la hausse d’impôt est douloureuse ».

Alors que nombre de Français ont jusqu’au 15 février pour payer leur premier tiers provisionnel, la hausse n’est pas encore visible. C’est à la rentrée, en recevant leur avis d’imposition, qu’ils feront cette découverte.

Le gouvernement s’attend à engranger 1,7 milliard d’€ dans les caisses de l’Etat. Et le double en 2013, soit 3,4 milliards. A titre de comparaison, le passage de la TVA de 5,5% à 7% ne devrait rapporter « que » 1,8 milliard en 2012. Le gel du barème de l’IR n’est donc pas une « mesurette ».

Des effets en cascade

La désindexation du barème de l’impôt sur le revenu frappera quasiment tous les contribuables. Mais, proportionnellement, certains mettront plus la main à la poche que d’autres. Fiscaliste et directeur de la banque privée Legal & General, Michel Georges n’a aucun doute sur le sujet : « Tout le monde sera touché, mais les bas revenus devront faire plus d’efforts. On sait pertinemment que le poids de l’impôt sur le revenu est proportionnellement plus important pour les ménages modestes ».

A première vue, les familles non imposables s’acquitteront de sommes relativement faibles. Voire nulles puisque le fisc ne réclame pas son dû lorsqu’il est inférieur à 61 €. Un argument que le gouvernement met en avant pour défendre l’idée selon laquelle cette mesure ne pénalise pas les plus fragiles. « C’est oublier un peu vite que ceux qui, jusqu’ici, avaient moins de 60 € d’impôt vont dépasser ce seuil et vont désormais verser leur obole », rétorque Christian Eckert, député PS et spécialiste des finances publiques.

Outre le fait de goûter pour la première fois aux joies de l’IR, ces foyers risquent ainsi de perdre les aides qui correspondaient à leur tranche : tarifs sociaux pour la cantine scolaire et les centres de loisirs, réduction sur les transports, coup de pouce pour le fioul… Les ménages non imposables bénéficient souvent d’aides versées par les communes, les départements ou les régions. « En devenant imposables ou en changeant de tranche, certaines familles risquent de perdre ces avantages », prévient Thierry Damien, président de l’association Familles rurales. Et d’ajouter : « Lorsque les parents viennent en septembre inscrire leurs enfants dans nos centres de loisirs, certains sont à 5 ou 10 € près. Comment feront-ils ? »

Les personnes âgées modestes paieront plus d’impôts locaux

Les seniors pauvres ont droit à des ristournes sur leurs impôts locaux. Certains vont les perdre. Ainsi, selon l’analyse de la Commission des Finances du Sénat, des dégrèvements de taxe foncière et de taxe d’habitation sont accordés aux personnes de plus de 75 ans si leur revenu fiscal de référence ne dépasse pas 10.024 € par part de quotient familial. Suivant l’évolution du barème de l’IR, ces plafonds ne seront pas révisés cette année et certains contribuables modestes et âgés vont devoir payer davantage. L’opération est rentable pour l’Etat puisque c’est lui qui rembourse le manque à gagner pour les collectivités locales. Le gouvernement a ainsi prévu d’économiser 73 millions d’€ sur la taxe d’habitation dès 2012 et 9 millions sur la taxe foncière. Des chiffres qui doubleront en 2013.

Enfin, le barème de l’IR restant inchangé, celui de l’impôt sur la fortune (ISF) ne bougera pas non plus. Du coup, les riches paieront un peu plus d’ISF. Combien ? 44 millions d’€ au total en 2012 et 88 millions en 2013.

(Source : Le Parisien)
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Pïérô » 09 Fév 2012, 01:35

sur cette question (mail sur liste AG des AGs)

Impôt sur le revenu : mauvaise surprise pour des milliers de foyers http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... d=1170028&

❝Les familles non imposables, outre le fait de goûter pour la première fois aux joies de la feuille d'impôts, risquent ainsi de perdre les aides qui correspondaient à leur tranche – des tarifs de cantine aux réductions dans les transports. Les conséquences sont également non négligeables pour des milliers d'autres foyers qui, par effet domino, changeront de tranche et devront payer davantage cette année, note encore Le Parisien.❞
Dans le même temps, la PPE a été transférée vers le RSA, c'est à dire qu'on passe d'un impôt négatif calculé automatiquement à un système social intrusif qu'il faut demander, en prouvant et justifiant des revenus qui étaient donc jusque là connus automatiquement.

Donc, double peine pour les pauvres, sans compter que le gel concerne aussi les prestations sociales annexes.
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede digger » 09 Fév 2012, 08:45

AFP – 9/02/2012
Suite aux mesures fiscales annoncées par le gouvernement, le mouvement anarchiste prépare son installation massive en Suisse à St Imer en août prochain. :mrgreen:
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede GuevaraFan » 11 Fév 2012, 16:23

C'est à dire ?
Savoir, c'est vivre. Laisser dans l'ignorance, c'est presque un homicide.
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Pïérô » 11 Fév 2012, 16:41

C'est une blague, un clin d'oeil, qui repose sur une initiative réelle.
C'est là : "rencontre internationale de l'anarchisme, St-Imier,août 2012"
viewtopic.php?f=66&t=4750. :wink:
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede GuevaraFan » 12 Fév 2012, 18:26

Ahhhh, okay ! :D
Savoir, c'est vivre. Laisser dans l'ignorance, c'est presque un homicide.
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Béatrice » 16 Fév 2012, 12:50

La TVA sociale a été adoptée dans la nuit par la majorité de droite siègeant à l'Assemblée Nationale , sa mise en application
devrait intervenir à compter du mois d'août :


http://www.leparisien.fr/economie/la-tv ... 864019.php
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Re: TVA sociale : mesure de paupérisation planifiée !

Messagede Béatrice » 01 Mar 2012, 17:28

La TVA sociale a été adoptée par le parlement ( sa mise en application devrait intervenir en octobre prochain)



http://www.france24.com/fr/20120301-le- ... blee-senat
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