Il y a beaucoup de choses là-dedans :
Le phénomène identitaire et de repli sur soi. qu’il se manifeste dans un syndicat ou dans tout autre groupe.
On sort ici du cadre purement politique pour entrer dans des domaines plus psychologiques et sociologiques. Une critique purement politique est inefficace pour faire face à ce genre de situations. Ces phénomènes sont des symptômes qui ne peuvent pas se combattre par une simple approche rationnelle, comme des appels à l’unité, dont on voit bien le peu d’effets.
On peut y ajouter les problèmes de personnes dans certains cas, entre orgas ou au sein d’une même orga.
Il est important d’essayer de comprendre la source du problème au cas par cas, au sein d’une entreprise par exemple. (Les problèmes sont généralement les mêmes quelle que soit l’échelle)
Une relation inter-syndicale tendue n’a généralement pas pour cause première une scission qui a eu lieu un siècle auparavant lors d’un congrès historique dont personne, ou presque, ne sait rien et se fiche éperdument. Il y a certainement des enjeux de pouvoir, des rivalités interpersonnelles qui expliquent plus sûrement la situation.
Le grossissement de l’échelle – relation inter-syndicale(ou autre orgas) à l’échelle d’un pays est un noeud inextricable si on l’attaque par la tête.
Autant agir sur des échelles où il est possible d’obtenir des résultats plutôt que de se faire des illusions sur des capacités à changer des systèmes entiers sur lesquels on n’a pas prise.
Si l’organisation X se frictionne avec l’organisation Y le militant (x) se frictionnera avec le militant (y) par réflexe identitaire et par nécessité. Si l’organisation X se frictionne avec l’organisation Y et que le militant (x) prend la défense de l’organisation Y, (x) sera considéré comme traitre et viré.
Dans tout groupe, il existe des règles tacites ou/et écrite inviolable et, entre individus, il en est de même. Ceci est bien sûr une caricature.
Plus on monte dans la hiérarchie, plus les rivalités sont déguisés en termes idéologiques. La hiérachie n’est pas obligatoirement réservée aux organisations verticales. La plupart des orgas "horizontales" ont une hiérarchie informelle mais tout aussi réelle.
L’unité est vécue comme une menace. Si je me fonds dans une masse plus grande, je risque de perdre mon identité, ma spécificité qui me fait exister. Le slogan "un seul syndicat" signifie tout simplement la disparition de ceux qui existent aujourd’hui. Si, sur un plan idéologique cette idée peut être soutenue officiellement (tout en essayant de démontrer l’impossibilité de la tâche) , elle sera combattue dans les faits et sur le terrain.
Ce qui nous sépare est dès lors plus important que ce qui nous rassemble, parce que ce qui nous sépare devient la condition de l’existence de l’orga, du groupe ou de l’individu.
Je crois que j(ai encore dit plein de grossièretés