Winston a écrit:
Je ne sais pas si je suis arrivé a faire comprendre mon point de vu et mes interrogations, mais si j'aborde un engaement de ce genre, c'est pas vraiment par l'aspect contre, raler dans mon coin j'ai besoin de personne, mais parce que je suis pour quelque chose d'autres, et l'un des interets que je vois dans des espaces comme celui ci, c'est de pouvoir nourrir une reflexion collective, qui se nourrit pas uniquement de principe/slogan de type manifestation.
Désolé pour la longueur.
Tu as raison il faut dépasser le stade de la contestation pour arriver à celui de la proposition et de la construction.
C'est peut-être ce qui manque effectivement dans le mouvement anarchiste et libertaire.
Ensuite comme tu le dis très bien, il ne s'agit pas de proposer un projet de société clefs en mains en prévoyant même comment se ramasseront les déchets dans une système libertaire.
Déjà parce que ce sont des millions de personnes qui l'organiseront et qu'elles ne suivront pas les conseils ou le préceptes de quelques beaux parleurs ou bons techniciens.
Je crois qu'il faut s'en tenir à de grands principes de base et comme dans une réaction en chaîne, les choses se mettront en place.
J' ai toujours considéré ça comme un processus chimique : il faut le substrat , le déclencheur , le catalyseur et, ça se fait.
Le substrat essentiel est déjà que les conditions objectives sont favorables à un changement radical puisque le capitalisme est dans sa crise systémique sans doute la plus profonde et la plus grave de son histoire. L'élément nouveau par rapport aux crises précédentes étant que le système est imbriqué et interdépendant comme il ne l'a jamais été sur la planète.
Concernant le déclencheur, il peut prendre différentes formes souvent imprévisibles comme par exemple ce qui s'est passé en Tunisie quand ce jeune père de famille s'est immolé par le feu et que ça a provoqué les soulèvements que l'on connait et qui se sont propagés dans tout le Maghreb et le Machrek.
Le catalyseur est sans doute la conscience collective qui fait qu'à un moment la mayonnaise prend. Mais si cette conscience, et nous-mêmes en sommes partie prenante, est insuffisante, la réaction est incomplète surtout quand il y en a qui ajoutent des bloquants à la préparation. C'est ce à quoi nous assistons aussi dans les processus arrêtés ou déviés dans ces mêmes pays du Maghreb ou en Egypte.
Dans cette conscience il y a aussi des directions à prendre et des choix à faire. Mais ces directions et choix doivent être emmenés à partir du centre de la population elle-même, à la base, sous peine de revenir à la case départ.
Ensuite les choses dans l'absolu, je le répète et je le pense, sont assez simples à mettre en place et, l'organisation technique pas forcément très différente de ce à quoi on assiste actuellement sauf que la finalité du fonctionnement social ne sera la réalisation d'un profit financier mais la création de ce dont nous avons besoin en faisant appel à la volonté et à la capacité de chacun qui sont très diverses.
Et ça change tout.
Il s'agit ensuite non pas de faire primer le collectif sur l'individuel ou l'individu sur le collectif mais de laisser s'établir une relation d'interactivité entre les deux avec la liberté comme principe de base, relation qui de toutes façons existe potentiellement et réellement même si nous en avons une vision très déformée dans le cadre de ce système.
Sinon tout ne peut pas être planifié voire compris dans tous les domaines et par tout le monde ( et d'ailleurs est-ce nécessaire ?)
Chacun a ses compétences , l'essentiel étant de coopérer au lieu de s'opposer.
Pour exemple je ne sais pas précisément comment fonctionne le processeur que j'utilise dans mon ordinateur, c'est assez compliqué pour que certains le sachent et le fabriquent , l'essentiel étant que ça marche et que le puisse m'en servir. Il en va de même pour ce que je sais faire et que d'autres ne savent pas.
Chacun à sa place peut et doit avoir sa place.
Il s'agit de fonctionner en synergie et plus les uns contre les autres.
A partir de là les forces de création de tous et chacun seront exponentiellement augmentées et l'émulation suffisante pour que le travail aujourd'hui activité de survie aliénante et forcée, se mute en une occupation créatrice et épanouissante qui nous permettra non seulement de produire des objets et des services pour vivre mieux mais aussi avoir des rapports sociaux positifs et, nous sommes des êtres sociaux pour l'immense majorité d'entre nous.