la dépendance, une question en choix de société.

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Messagede Pïérô » 14 Fév 2011, 14:59

communiqué de l'Union syndicale Solidaire :

Sarkozy veut aller aussi vite et aussi mal que pour les retraites

S’exprimant le mardi 8 février devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE), le Président de la République a déclaré que la réforme de la dépendance serait examinée par le Parlement à l’automne 2011, après une élaboration du projet de loi par le gouvernement avant l’été.

Lançant le « grand débat national sur la dépendance » engagé pour six mois, il a tout de suite affirmé que nous n’avons pas le choix et que nous ne pouvons plus attendre. Nicolas Sarkozy n’est pas entré dans le détail de la réforme concernant la question du financement, mais il a écarté d’emblée deux hypothèses : on ne peut imaginer faire financer ceci par un déficit supplémentaire, et il est impossible de taxer davantage le travail et en augmenter le coût. Prétendant peut-être rassurer les citoyens, il nous affirme qu’il n’a pas l’intention d’utiliser la dépendance pour privatiser insidieusement l’assurance maladie.

Des consultations sont engagées, mais le gouvernement veut aller vite : ce qui sera obtenu pour les intérêts financiers, ici des assureurs et des investisseurs, avant les élections de 2012, sera un acquis.

D’ores et déjà, le Président de la République rejette toute idée de cotisation supplémentaire, arguant de finances publiques « exsangues », sans s’interroger sur les causes du manque de recettes publiques (cadeaux fiscaux, fraudes des grandes entreprises, exonérations sociales sans contre parties en matière d’emplois, etc). Avec un tel cadrage, on ne pourra qu’aboutir aux orientations déjà données par la majorité parlementaire actuelle : réduire le nombre de bénéficiaires, réduire le montant des allocations et prestations d’aide et d’assistance aux personnes âgées dépendantes.

En « échange », des « options » seront probablement ouvertes aux familles, ainsi il pourra leur être rétorqué que ce sont elles qui choisissent : une assurance privée, facultative mais fiscalement incitée par exemple (dont le « coût » ne figurerait pas dans les prélèvements obligatoires), une aide « aux familles » (le plus souvent, les femmes et les filles des personnes dépendantes) qui assistent la personne âgée dépendante. Pour élargir la rentabilité financière des établissements, la main d’oeuvre continuerait d’être exploitée et sous-payée.

Pour L’Union syndicale Solidaires, ce dossier de l’accompagnement des personnes âgées dépendantes soulève de nombreux enjeux, humains, sociétaux, sanitaires et financiers. Il faut imaginer une cinquième branche de la Sécurité sociale. Son financement reposerait sur une cotisation progressive assise sur l’ensemble des revenus et des patrimoines. Ceci conduirait à supprimer tous les financements parcellaires actuels, dont le « lundi de Pentecôte » imaginé par Raffarin, et à repousser tout retour au recours sur la succession des personnes. La solidarité doit s’exprimer par une contribution de toutes et tous à celles et ceux qui ont déjà la malchance d’être touchés par une maladie dégénérative. Ce financement doit se concrétiser par la mise en place de services publics disposant de personnels correctement formés et rétribués.

Comme lors des mobilisations sur la contre-réforme des retraites, l’unité de toutes les organisations syndicales, de toutes les organisations de retraités, et avec les associations, est nécessaire et possible, pour imposer des solutions solidaires et justes.

nécessaire, peut-être, mais si l'on reprend rien que le dernier exemple de lutte, certainement pas suffisant, ai-je envie de rajouter.

En tout cas c'est encore à nouveau un enjeu de choix de société. Dans une société communiste-libertaire tout individu ne crèvera pas de faim parce que jugé non-productif. Renvoyer la gestion et la prise en charge de la dépendance vers les assurances privées ne va que conforter des inégalités s'accroissantes, et on peut imaginer le pire quant aux conditions de vie d'une partie de cette population.
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Re: la dépendance, une question en choix de société.

Messagede bipbip » 25 Aoû 2017, 15:18

« Veiller sur mes parents » : faire payer la relation humaine rend les facteurs mal à l’aise

La Poste a lancé le service « Veiller sur mes parents » le 22 mai 2017 à grand renfort de publicité. Elle propose un ou plusieurs passages par semaine du facteur au domicile de personnes âgées, suivi d’un compte rendu de la visite par le biais d’une application sur smartphone. Un service payant pour se positionner sur le marché du vieillissement de la population, alors que les politiques publiques tardent à répondre à cet enjeu démographique.

« Tu te rends compte qu’avant ils gardaient les parents à la maison… on ne fait pas des enfants pour qu’ils s’occupent de nous. » Le clip publicitaire de Veiller sur mes parents commence ainsi. Une dame âgée, seule dans un appartement où le temps semble s’être arrêté. Après des considérations sur la vieillesse, le besoin d’autonomie et le maintien à domicile, la septuagénaire prépare et offre une tasse de café à un jeune facteur. La publicité chute sur l’offre de lancement de la prestation. Un forfait mensuel incluant une visite hebdomadaire du facteur et une télé-assistance fournie par Europ Assistance pour 19,90 € par mois pendant un an. Tel est le nouveau service que vend La Poste.

Un service ne relevant pas du médical ou du soin

Avec la télé-assistance et la visite du facteur, l’entreprise – encore – publique se propose de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible d’un parent vieillissant et de rompre son isolement. Le souscripteur de l’offre reçoit un compte rendu à chaque visite à domicile grâce à une application mobile. Une réponse au vieillissement de la population et à la crainte d’un remake de l’hécatombe de la canicule de 2003, pour cette offre proposée juste avant l’été ?

Les mots utilisés par La Poste pour promouvoir son service peuvent le laisser imaginer. Veiller, maintien à domicile, visites, rompre l’isolement, rassurer, bien-être… tout le vocabulaire utilisé renvoie à la notion de prendre soin. La prise en charge de ce service par une entreprise publique renforce cette perception pour les usagers. Le groupe La Poste se défend cependant de toute ambiguïté : « Le facteur est là pour passer un moment de convivialité, de discussion et d’échange. On n’est pas du tout dans le domaine médical. »

Marchandisation de la relation sociale

En plus de la télé-assistance, ce qui est vendu, c’est une courte présence humaine lors du passage du postier. L’offre d’entrée de gamme est à 39,90 € par mois (19,90 €, jusqu’au 31 décembre 2017) pour une visite par semaine. « Le prix du service correspond aux prix du marché de la téléassistance », assure le service de communication de La Poste. Les entreprises fournissant des boîtiers d’alarme et une assistance téléphonique 24 h/7j proposent effectivement des offres autour de 30 €. Les passages supplémentaires du préposé des postes, au-delà de la relation hebdomadaire, sont cependant grassement facturés. Un second passage coûte 59,90 € (29,90 avec l’offre de lancement). Pour quatre ou six visites par semaine l’offre promotionnelle disparaît et la facture grimpe à 99,90 € et 139,90 €.

... https://rapportsdeforce.fr/societe/veil ... se-0816569
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