Re: Migrants, droit d’asile, liberté de circulation
Posté: 27 Aoû 2018, 12:22
Migrants : des morts au nom de la loi ?
Alors que les 43 morts à Gênes lors de l’effondrement du pont ont suscité une vive émotion, l’inondation simultanée en Karala en Inde causant presque 400 morts ou l’attentat au Yémen le 9 août tuant 40 enfants n’ont pas provoqué la même indignation. Le phénomène de la hiérarchisation des vies humaines dans le deuil a été bien démontré par Judith Butler.
En revanche, peu d’attention a été accordée à la manière dont les acteurs politiques et bureaucratiques hiérarchisent des vies humaines dans la (non)décision politique. A priori, les bureaucraties semblent l’incarnation de la rationalité wébérienne en se fondant sur des règles générales et sans distinction de personne. Et pourtant, la gestion migratoire européenne démontre que l’on peut discriminer dans le droit à la vie tout en gardant l’apparence d’une gestion rationnelle et équitable.
L’inégalité des vies se reflète dans les pratiques d’analyse de risques par les agences européennes comme Frontex. Cette analyse privilégie la protection des frontières sur la protection des vies. En effet, même si le nombre de migrants arrivant à l’intérieur de l’Union européenne a diminué à un niveau comparable à la période avant 2014, le risque que des migrants meurent en traversant la Méditerranée a augmenté.
L’Organisation internationale des migrations (OIM) affirme que de plus en plus de migrants meurent chaque année en tentant de rejoindre l’Europe : de 4 sur 1 000 en 2015 à 14 sur 1 000 en 2016 et même à 24 sur 1 000 en 2018. Comment comprendre cette dépréciation annuelle de la vie des migrants ?
Un regard plus attentif au cadrage de la mort des migrants peut donner une première réponse à cette question. On peut identifier trois rationalités dominantes pour comprendre la mort des migrants. Ces rationalités permettent aux États européens de nier toute responsabilité pour ces « pertes humaines ».
... https://theconversation.com/migrants-de ... loi-101953
Alors que les 43 morts à Gênes lors de l’effondrement du pont ont suscité une vive émotion, l’inondation simultanée en Karala en Inde causant presque 400 morts ou l’attentat au Yémen le 9 août tuant 40 enfants n’ont pas provoqué la même indignation. Le phénomène de la hiérarchisation des vies humaines dans le deuil a été bien démontré par Judith Butler.
En revanche, peu d’attention a été accordée à la manière dont les acteurs politiques et bureaucratiques hiérarchisent des vies humaines dans la (non)décision politique. A priori, les bureaucraties semblent l’incarnation de la rationalité wébérienne en se fondant sur des règles générales et sans distinction de personne. Et pourtant, la gestion migratoire européenne démontre que l’on peut discriminer dans le droit à la vie tout en gardant l’apparence d’une gestion rationnelle et équitable.
L’inégalité des vies se reflète dans les pratiques d’analyse de risques par les agences européennes comme Frontex. Cette analyse privilégie la protection des frontières sur la protection des vies. En effet, même si le nombre de migrants arrivant à l’intérieur de l’Union européenne a diminué à un niveau comparable à la période avant 2014, le risque que des migrants meurent en traversant la Méditerranée a augmenté.
L’Organisation internationale des migrations (OIM) affirme que de plus en plus de migrants meurent chaque année en tentant de rejoindre l’Europe : de 4 sur 1 000 en 2015 à 14 sur 1 000 en 2016 et même à 24 sur 1 000 en 2018. Comment comprendre cette dépréciation annuelle de la vie des migrants ?
Un regard plus attentif au cadrage de la mort des migrants peut donner une première réponse à cette question. On peut identifier trois rationalités dominantes pour comprendre la mort des migrants. Ces rationalités permettent aux États européens de nier toute responsabilité pour ces « pertes humaines ».
... https://theconversation.com/migrants-de ... loi-101953