Oui mais en tant qu'athée je ne soutiens pas ces visions magiques du monde. J'ai besoin d'une autre interprétation des faits (et je ne suis pas le seul, la preuve le nombre de travaux de recherche sur les transes, les possessions).
Si ce sont celles du sujet qui est souffrant le soignant doit bien les prendre en compte même s'il n'est pas d'accord.
Déjà tu m'as mal compris, je n'ai pas dit que les théories psychanalytiques sont une interprétation magique, je parlais des cultures type shamaniques. Quoique, le sens caché des rêves, le symbolisme, l'absence de hasard, sont des caractéristiques des interprétations magiques.
Ok. la théorie psychanalytique ne peut se passer d'un regard sur les progrès scientifique sauf à devenir sectaire (c le cas pour certains groupuscules). Il n'en demeure pas moins que la neuroplasticité demontrée par les neuro-sciences est un appui pour les théories psychanalytiques. D'autre part ce que je critique c la toute puissance accordée à la science et plus précisemment au théories cognitivo-comportementales qui se présentant sous un jour apolitique neutre et scientifique... tentent de faire oublier que la folie est à la frontière de la médecine, de la politique, de la culture et de la philosophie... et c'est en cela qu'il convient de ne pas laisser un seul de ces domaines une seule science dicter sa loi et son seul point de vue sur la " folie" (pour faire court).
Sur la réalité, on rentre dans la philosophie.
Il y a plusieurs niveaux : la réalité pour un individu, c'est son interprétation des évènements qui l'entourent en fonction de différents paramètres. Mais la réalité n'est pas uniquement construite par l'individu à partir de rien. Il y a bien des évènements, des objets qui sont constatés par tous mais dont l'interprétation diffère.
Je dirais donc, mais bon je suis pas philosophe, que la réalité c'est ce qui reste quand on a enlevé l'interprétation. K. Dick a une très belle phrase pour ça : "la réalité c'est ce qui s'impose à vous quand vous avez cessé d'y croire". C'est moins scientifique mais bon...
En parlant de la psychanalyse et des neuro-sciences on est déjà dans la philosophie forcèment.
Pour la réalité, elle n'est constituée que par la matière. le reste est constitué par des codes pour partie sous forme de représentations communes dans une culture donnée, un groupe social donné...
Ainsi, ce sont les manifestations physiques brutes d'un état donné, qui sont la réalité. Le fait de dire c'est la schyzophrénie, c'est la possession, c'est l'épilepsie c'est une interprétation. Une interprétation peut rendre plus ou moins bien compte de la réalité par contre, permettre plus ou moins de prédiction, plus ou moins d'efficacité dans les soins...
Je pense qu'on est d'accord
Je reconnais que moi je suis dans le paradigme cognitivo-comportementaliste, je sais que ma vision est limitée et sera forcément un jour dépassée par une nouvelle approche. C'est comme ça que marche la science : on est dans un paradigme, puis une découverte met à mal ce paradigme et oblige à redéfinir les limites du paradigme, enfin on change de paradigme.
Dans notre cas, la psychanalyse a été LE paradigme dominant de la psychologie jusque dans les années 50-60. Puis avec les avancées des neurosciences, des nouvelles découvertes en psychologie, on s'est rendu compte que ce modèle ne rendait pas compte de la réalité donc on est passés à autre chose.
Un peu comme la théorie de l'éther ou de la génération spontanée au XVIIIe siècle. La seule différence étant qu'au moment où Freud inventait sa théorie, les bases scientifiques sur lesquelles il s'appuyait étaient déjà considérées comme fausses par les scientifiques de l'époque.
Tu as une vision linéaire de l'évolution des sciences, et surtout du mal à considerer que deux choses peuvent être vraies simultanément.
Par exemple la théorie d'Epicure sur les atomes a d'abord été confirmée par la science... il y a donc des exemples pour contredire ton propos.
Ainsi ce qui a été pressenti a été confirmé de même que la rotondité de la terre... etc...
Ensuite les neuro-sciences ne sont pas le cognitivo-comportementalisme... Il y a un conflit d'intérêts entre les tenants de la psychanalyse et les cognitivo-comportementalistes portant sur des part de marché et des places en chaires d'µniversité... Il y a un conflitde pouvoir toxique au progrès pour les "malades" et la société. Il ne faut pas être dupe de quelle place on joue dans ce conflit lorsqu'on defend les armoiries du cognitivo-comportementalisme.
Or précisemment chacun essaie d'invalider les théories de l'autre et ce depuis environ 15-20 ans de manière plus pressante.
Pour finir, ce serait gentil de ne pas ramener à Onfray tout le temps, je ne l'ai pas attendu pour avoir un regard critique sur la psychanalyse. Les scientifiques non plus, les historiens non plus, les philosophes non plus. Il n'est pas le centre du monde.
J'ai créé ce sujet en profitant du fait que cette polémique est médiatisée par Onfray mais cela ne veut pas dire que j'en appelle à lui.
OUI OUI c'était pour illustrer le scientiste qu'il pense qu'il est dieu et qu'il peut avoir un discours sur tout parce qu'il a un savoir dans tel ou tel domaine , savant fou qui voit tout uniquement au travers de sa science