Garde à vue : la combine des policiers pour les fumeurs de cannabis
http://www.lesinrocks.com/2012/07/26/ac ... -11281804/
Marc, consommateur de haschich, cadre d'une trentaine d'années, vit dans le centre ville et va s'approvisionner deux fois par mois dans les cités des quartiers nord, comparées à des supermarchés où l'acheteur est parfaitement traité.
"Les policiers laissent faire, sur ordre". C'est ce qu'affirme un de leurs représentants, Dominique Pierre, gardien de la paix, délégué CGT police Marseille. La raison : "les politiques ont peur des émeutes urbaines".
Même constat d'un acteur de terrain, Omar Djellil, président de l'association Présence citoyenne. Pour lui, la solution imaginée par les institutions pour garantir la paix sociale - faire appel à des médiateurs dans les cités, les fameux "grands frères" - est un mauvaise réponse. Ça a contribué à l'émergence des caïds.
S'attaquer à la délinquance dans les cités ne sera pas simple. Au-delà de l'arrestation des criminels se pose la question de cette économie parallèle qui permet à des familles touchées par le chômage - plus de 70% dans certaines cités des quartiers nord - tout simplement de vivre. Il convient par ailleurs de noter que Marseille n'a jamais connu la moindre émeute urbaine. Les trafics en tous genres, la hiérarchie mise en place dans les cités expliquent aussi cela.
La cour d'appel d'Angers confirme un jugement de relaxe prononcé en mars 2012. Cet homme était poursuivi pour conduite sous l'emprise de stupéfiants. Sa défense est parvenue à convaincre la cour qu'il n'était plus sous l'effet du cannabis au moment du contrôle.
Test de contrôle salivaire pour détecter la consommation de cannabis © Maxppp
La stratégie de la défense a payé. Les avocats se sont appuyés sur des arrêtés qui prévoient qu'un seul principe actif pourra être recherché dans ce type de procédure. Dans cette affaire, l'analyse du sang de leur client révélait la présence du métabolite non-psychoactif du cannabis (THC-COOH). Et non du principe actif du produit (THC). Le premier reste dans le sang pendant 24 à 48 heures après la consommation de cannabis, tandis que le principe actif n'y est présent qu'entre six et douze heures après.
Brèche juridique pouvant faire jurisprudence
Or si le premier reste plus longtemps présent dans l'organisme, en revanche il n'influe pas sur la capacité à conduire un véhicule. Cet arrêt rendu mardi et confirmant, contre l'avis du parquet, un jugement de relaxe rendu en première instance en mars 2012 est présenté par la défense comme une brèche juridique. Elle met en lumière une imprécision de la loi.
"Cette décision, particulièrement motivée, conforme à la récente décision du Conseil constitutionnel du 09 décembre 2001 et qui pourrait dès lors faire jurisprudence en entraînant l'annulation de plusieurs milliers de procédures judiciaires, a fait immédiatement l'objet d'un pourvoi en cassation de la part du parquet, dont la logique aveuglement répressive a été écartée", écrivent dans un communiqué Mes Vincent Jmoteau et Pascal Rouiller.
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Laurent Quenioux n'en est pas à son premier coup. Récemment, les deux dîners au cannabis qu'il a organisés dans des villas privées sur les collines d'Hollywood pour plus de 100 personnes ont défrayé la chronique. " C'était totalement illégal, s'amuse le chef. On l'utilise vraiment comme un ingrédient. On créée un beurre et une huile en infusant la marijuana, pour calibrer la force de la THC, la molécule qui vous rend " stone ". Ensuite, on s'en sert pour faire une sauce. "
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Pour lutter contre les narcotrafiquants, le gouvernement souhaite établir un monopole d'Etat pour la production et la distribution du cannabis, a rapporté mercredi la revue scientifique Christian Science Monitor. L'Uruguay deviendrait ainsi le premier Etat à vendre de la marijuana à ses citoyens.
Le gouvernement uruguayen part en guerre contre la drogue en devenant... dealer officiel de marijuana. La "Frente Amplio"-la coalition centre-gauche qui détient le pouvoir- souhaiterait avoir un monopole d'Etat sur la production et la distribution de cannabis, et devenir ainsi le premier gouvernement à vendre directement du haschich à ses citoyens.
La lutte contre le crime et la violence
Selon le quotidien scientifique The Christian Science Monitor, le gouvernement affirme que cette mesure est nécessaire pour éradiquer les crimes liés au trafic de drogue, et réduire les risques sanitaires pour les consommateurs en les orientant vers des drogues douces plutôt que dures.
Ce projet permettrait également de prendre à contre-pied les politiques jugées "inefficaces" des Etats-Unis en matière de lutte contre le trafic de drogue.
"La guerre de la drogue a échoué. Il y a toujours plus de consommateurs, et toujours plus de violences" déplore le président de la commission parlementaire chargé du dossier, Sebastian Sabini.
"L'Uruguay ouvre une nouvelle voie" ajoute le président, qui espère devenir un exemple dans le reste du continent. La Bolivie -qui souhaite légaliser la feuille de coca-et le Guatemala ont déjà apporté leur soutien à la République Orientale de l'Uruguay.
Le commerce illégal du cannabis en Uruguay est estimé à environ 40 millions de dollars par an.
"Nous ne voulons pas de tourisme de la drogue" (José Mujica)
Dans le journal national El Observador, le président uruguayen José Mujica a déclaré fin aout que le gouvernement aura besoin de près de 150 hectares de plantation pour répondre aux besoins des 18.700 consommateurs réguliers de marijuana du pays. Ce sera "une société privée" qui sera chargée de "vendre", sous le contrôle strict de l'Etat. Une limite mensuelle de 30 grammes par personne sera également imposée, alors que la production nationale devrait atteindre environs 28.000 kilos par an.
Toutefois, les étrangers ne seront pas autorisés à acheter du haschich "le projet de loi est là pour résoudre les problèmes de l'Uruguay. Nous ne voulons pas de tourisme de la drogue" a ajouté le président.
40% d'Uruguayens approuvent le monopole d'Etat
Mais au sein de l'Uruguay ce projet ne fait pas l'unanimité, seulement 40% d'Uruguayens approuvent le monopole d'Etat. Pour certains, cette loi est même qualifiée de "totalitaire" car elle n'autorise pas les citoyens à posséder une production personnelle. "Le gouvernement devrait réglementer la culture [de cannabis] plutôt que de chercher un monopole" déclare un militant.
L'ONU a également rappelé que la légalisation de la marijuana est une violation de la convention de 1961 sur les stupéfiants.
Lancé début septembre, le débat devrait durer six mois au Parlement et sera ensuite voté par le Congrès. Sachant que le Frente Amplio a la majorité dans les deux chambres, le projet devrait normalement aboutir. Mais compte tenu de l'audace de la proposition, le président José Mujica a indiqué qu'il souhaitait avoir un minimum de 60% des voix, tandis que la majorité est à 51% habituellement.
Etonnant concept que celui proposé ce soir par Channel. Dans "Drugs Live : The Ecstasy Trial", elle filme des volontaires en train de consommer de l'ectasy. Le but est scientifique, promet la chaîne, qui provoque cependant une belle polémique outre-Manche.
La chaîne a recruté une poignée de volontaires, dont quelques "guest-star" : un écrivain, un acteur, un ancien député et même une écclésiastique... La production leur a fait ingurgiter 83 milligrammes de MDMA - le principe actif de l'ecstasy - avant de les laisser aux mains d'une équipe de scientifiques. Car tout cela est fait dans un but tout à fait sérieux, comme le promet la bande annonce.
Pas question de vanter les mérites des drogues hallucinogènes, il s'agit bien de de montrer, IRM à l'appui, leurs méfaits de la substance sur le cerveau. Mais au nom de la science, Channel 4 n'est-elle pas en train d'ouvrir la porte au grand n'importe quoi ? Depuis quelques jours, la presse anglo-saxonne s'échauffe. "Innovation scientifique ou pas de plus vers le cynisme ?" s'interroge ainsi le Daily Mail, qui penche clairement pour la seconde possibilité. Le Daily Mirror estime lui que Channel 4 "se trompe de combat", affirmant que les consommateurs d'ectasy prennent souvent des mélanges de drogue. L'émission ne prouvera rien, selon le journal. Quant au Guardian, il dénonce du "sensationnalisme" et imagine le jour où les téléspectateurs découvriront en direct sur la chaîne "les images d'une endoscopie".
Verra-t-on ce genre d'émissions en France ? Rien de moins sûr. Et pourtant, il faut rappeler que Channel 4 est une source inépuisable d'inspiration pour les chaînes françaises. Il n'y a qu'à regarder les programmes de M6 par exemple pour s'en convaincre. Un dîner presque parfait, Super nanny, C'est du propre, Cauchemar en cuisine ou encore Belle toute nue... toutes ces émissions sont autant d'adaptations de la chaîne britannique.
Vincent Peillon a relancé le débat tabou de la dépénalisation. Dépendance, point de vente : René C. témoigne de l’hypocrisie et de l’inefficacité de la répression.
Le Colorado, dans l'ouest des Etats-Unis, est devenu mardi 6 novembre le premier Etat américain à légaliser, par voie référendaire, la consommation de cannabis à des fins récréatives, selon les estimations des médias américains.
Selon le quotidien Denver Post, la proposition a été approuvée par 52,7 % des votants, contre 47,3 % s'y opposant (sur plus de 50 % des bulletins dépouillés), tandis que CNN et NBC donnaient 53 % des suffrages aux défenseurs de la proposition (sur plus de 50 % des bulletins dépouillés).
De nombreux Etats américains autorisent la consommation de cannabis à des fins médicales, mais aucun n'avait jusqu'alors étendu la légalisation à la consommation récréative.
LÉGALISATION "MÉDICALE" DANS L'ARKANSAS ET LE MONTANA
Deux autres Etats ont soumis mardi à référendum la consommation de cannabis à des fins récréatives : l'Etat de Washington (nord-ouest), qui l'aurait également adoptée, et l'Oregon (nord-ouest), qui l'aurait rejetée, selon des résultats provisoires.
Deux Etats, l'Arkansas (centre) et le Montana (nord-ouest), devaient quant à eux se prononcer sur la légalisation de la marijuana dans un contexte médical.
Pas moins de 172 référendums étaient proposés au vote des électeurs américains mardi, en même temps que le scrutin présidentiel. Le 6 novembre, des milliers d'élections se tiennent simultanément dans tous les Etats-Unis – d'envergure nationale, comme le scrutin présidentiel ou l'élection de membres du Congrès, ou au niveau local, dans les Etats et les villes, avec l'élection des maires de San Diego, Honolulu ou Portland.
Yes weed can !
Comment travailler plus pour gagner plus ou ne pas se faire virer ? Comment ingurgiter une tonne de cours en deux semaines avant les partiels ? Comment supporter un boulot merdique et répétitif ou des enfants déchaînés dans une classe difficile ?
Les drogues légales et illicites sont souvent utilisées pour supporter la charge du travail. Florilège de témoignages et de chiffres inquiétants, secteur par secteur.
Casser la mécanique de la violence dans les quartiers
Laurent Appel
Journaliste (ASUD)
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J’ai longtemps hésité avant de commenter la tribune de Pierre Pelot publiée mardi sur Rue89. C’est un cri violent, sans nuance, un piège à trolls et commentaires bien hardcore. Ce brûlot expose brutalement une nette montée de la tension intercommunautaire. Je ne commenterais pas la forme, mais le fond.
Depuis mon retour en France il y a trois ans, j’observe aussi cette dégradation, surtout dans les zones de mélange entre la classe moyenne paupérisée, blanche mais pas seulement, et les populations les plus précarisées, très majoritairement issues de l’immigration récente.
L’immense majorité des Français se contrefout de ce qui se passe dans les ghettos des lointaines cités dortoirs. Mais les quartiers défavorisés des communautés urbaines et même des centres-villes connaissent aussi les nuisances liés au trafic de drogues, en premier lieu du cannabis, qui représente au moins 50% de l’activité criminelle dans ces zones.
Plus difficile de cacher les nombreuses frictions et la haine qui y monte chaque jour d’avantage. Le business crée une tension palpable qui exacerbe toutes les relations humaines et favorise la violence et la peur.
Narcotisation des quartiers
C’est la « narcotisation » de la société, bien décrite en Colombie par Vincent Taillefumier et Christine Renaudat dans « Les tribulations d’un gramme de coke », ou à Baltimore dans la série « The Wire » citée par Pierre Pelot. Les réflexes conditionnés de violence et d’agressivité liés au business envahissent toutes les relations humaines.
L’application à géométrie variable de la prohibition génère une rancœur contre les autorités, aussi bien chez les consommateurs écœurés par la chasse à la boulette que chez les riverains qui constatent l’inefficacité de la répression sous sa forme actuelle.
Elle provoque aussi la colère de tous les habitants des quartiers si des policiers fortement soupçonnés d’être corrompus échappent aux sanctions, comme cela a été le cas à Marseille.
Effets secondaires
Les nuisances du trafic provoquent souvent chez les habitants de ces quartiers une volonté de distinction, pour ne pas être assimilés à ces gangs. Cela débouche de plus en plus sur une pratique ostentatoire de l’islam ou d’autres religions, et un repli identitaire sur le mode de vie des pays d’origine, agrandissant ainsi le fossé entre les différents groupes et renforçant les peurs.
La tentation de l’auto-défense, en s’armant à l’américaine, se fait plus grande. Il suffit de lire certaines réactions sur ce fil ou sous d’autres affaires comparables. Les plus extrémistes parlent maintenant de préparer une « Reconquista », les armes à la main.
Je connais des gens absolument pas engagés dans des activités criminelles ou politiques qui cherchent à acheter des armes de gros calibre pour se protéger. Ils vont sans doute trouver.
D’autres penchent plutôt pour les patrouilles de « vigilants » ou les milices de défense, comme en Italie ou en Hongrie. Certains préfèrent le modèle des sociétés de sécurité avec gardes armés comme en Afrique du Sud. Il y a aussi la tentation de faire appel à plus méchant pour dégager la racaille, genre mafia de l’Est, avec gros risque de racket après le « nettoyage ».
Obstination inutile du gouvernement
Le gouvernement place ses espoirs dans une nouvelle offensive de la guerre à la drogue. Depuis Joseph Franceschi en 1983 (putain, trente ans !), tous les ministres de l’Intérieur et les responsables de la sécurité ont annoncé l’offensive finale, la der des ders, contre le marché noir de la drogue.
Comment 68% des Français peuvent-ils encore avoir une opinion favorable sur le nouveau général Nivelle de la prohibition, Manuel Valls ? La situation se dégrade dangereusement, mais aucun consommateur de cannabis n’a l’intention de s’abstenir à cause de cela.
Les plus responsables ont proposé la dépénalisation de la consommation et la tolérance de Cannabis social clubs comme alternative immédiate pour contrer le trafic. Leur leader, Dominique Broc, sera en procès le 8 avril prochain, et la réponse semble claire : pas de négociations.
Dans ce contexte, il semble très difficile d’obtenir, comme Asud et ses nombreux soutiens le demandaient récemment, une concertation sur la politique des drogues en vue d’une régulation publique du marché du cannabis, comme au Colorado et dans l’état de Washington, ou encore de la légalisation contrôlée proposée par Daniel Vaillant, et plus récemment par Esther Benbassa.
Il n’y a pourtant aucune autre alternative pragmatique et crédible. Il est vraiment urgent de s’en rendre compte avant que la prohibition ne pourrisse la situation, au point qu’elle n’explose. Mes quartiers vont craquer !
SOURCE / RUE 89 LES BLOGS, DROGUES ET ADDICTIONS
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