Ce sujet me touche pas mal, et pas seulement parce que je suis prof ou ai été pion, mais parce que je suis papa. Je veux bien parler de mon expérience de papa.
Pour ma part, étant très attaché à l'anti-autoritarisme et élevant un enfant, dont j'ai la garde principale et donc quand même une certaine part de responsabilité dans comment il peut "pousser", je pense que les deux sont tout à fait compatibles, et ce, dès très tôt - contrairement à ce que peut poclamer un Bakounine quand il prône une éducation basée sur la sanction pour les jeunes, et où peu à peu la responsabilisation prend le pas).
Je reprends souvent mon enfant (et ce, parfois fermement), mais seulement s'il commet un acte qui empiète sur la liberté des autres (les autres enfants, les adultes, la mienne). Je lui explique toujours en quoi son acte est embêtant pour les autres ou pour moi. Pas de punition, juste le mettre devant les conséquences de ses actes, dans le respect. Et si je lui demande parfois d'aller dans sa chambre, c'est uniquement le temps qu'une émotion redescende. Si je hausse le ton en fronçant les sourcils, c'est lorsqu'il manque de respect.
Nous discutons de tout, très librement, quand j'en ai le temps et l'envie (et je lui ai appris à respecter aussi de respecter le fait que je sois parfois fatigué). Il comprend rapidement, se responsabilise bien, est curieux, s'exprime plutôt bien (il écrit depuis l'âge de trois ans et demi sans que je l'y aie forcé en rien) et c'est un enfant que la plupart des gens disent sociable, rigolo, curieux et "sage". Je suis pour l'instant plutôt content de moi ! Comme au boulot, d'ailleurs, avec les élèves.
C'est la pensée libertaire qui m'a fait évoluer sur ma pédagogie. Je pense donc que bien éduquer des mômes n'est non seulement pas incompatible avec une pensée et une vie libertaires, mais même souhaitable.
![sourire :)](./images/smilies/icon_smile.gif)