Le problème est en effet la décomposition du lien social, par le chômage, la précarité et le nomadisme imposés, la désagrégation des syndicats et des partis populaires, le cassage des associations, l'éclatement géographique par la spécialisation sociale des quartiers...
Alors la démarche de fréquenter la rue et ses habitants, d'investir et de développer les lieux et les temps de palabres, de rencontrer du monde, bref de tisser du lien social concret, sans exclure personne sous prétexte de dogme (encore moins nos "adversaires politiques"), est fondamentale. Elle incombe à tous les gens qui ont vraiment envie de changer les choses ; et ça c'est du concret, et du "durable", qui ne se détricote pas facilement, et pèse lourd tant dans le respect que les gens peuvent construire par rapport à nos idées, que dans la possibilité de répondre puissamment à la répression.
La ville et son cosmopolitisme inhérent a certes apporté la liberté d'expression, la possibilité d'expérimenter en étant bien moins discriminé. Mais elle a aussi décousu les solidarités rurales. C'est par un long travail de tissage de lien social, dans nos quartiers, dans les assocs, et plus généralement en faisant connaissance avec les gens présents dans la rue (quels qu'ils soient), que l'on peut recréer la force du lien social, de l'entraide.
Acquérir des locaux d'autogestion, en plus d'investir les "maisons de quartier", est aussi une stratégie intéressante. Je viens de lire l'article dans OLS sur le local autogéré à Lyon, ça donne des idées !