Le Uber se décline et se développe

Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede Béatrice » 29 Sep 2017, 18:29

Peut-être le "début de la fin" pour Uber à Londres, voire ailleurs ?

Uber en rade à Londres


L'autorité de régulation des transports londoniens refuse le renouvellement de sa licence au géant américain qui a 21 jours pour faire appel.

" Est-ce la victoire du bon vieux Black Cab, le taxi noir emblématique londonien, contre le rouleau compresseur américain Uber, né à San Francisco et utilisé dans quelque 630 villes autour du monde ? Est-ce un effet du Brexit, un retour aux bonnes valeurs traditionnelles anglaises contre la mondialisation ? Pour le régulateur des transports londoniens, Transport For London (TfL), la décision de refuser la demande de renouvellement de licence d’exploitation pour la société américaine de véhicules de transport avec chauffeurs (VTC) est dictée avant tout par une préoccupation de protection du public. "

" La compagnie a été notamment interdite d’activité au Danemark, en Hongrie ou en Italie et dans plusieurs villes allemandes. "

http://www.liberation.fr/planete/2017/0 ... es_1598156
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede Pïérô » 05 Oct 2017, 12:57

ENQUETE FRANCE 2. Rémunération à la "microtâche" : ces Français qui travaillent pour gagner 2,50 euros de l'heure

Photo d'une devanture avec son portable : 1 euro. Faire une recherche sur internet : 1,50 euro. Retranscrire sur ordinateur un texte écrit à la main : 20 centimes ! Bienvenue dans un monde où le travail est désormais rémunéré à la "microtâche". Dans une enquête diffusée mardi 3 octobre, France 2 révèle comment, via internet, des Français acceptent des petites missions payées pour une somme dérisoire.

Sur son smartphone, Adrien se connecte à une application pour trouver ces menus travaux. Première tâche, à la maison : des captures de son écran télé. Cinq photos pour un distributeur qui vérifie la présentation de ses films. Rémunération : 1 euro. "C'est un euro, mais c'est mieux que rien du tout, on va dire", philosophe-t-il. Autre tâche : se déplacer dans un supermarché afin de photographier un rayon d'agrumes, pour le compte d'enseignes qui veulent contrôler les offres de leurs concurrents. Rémunération : 3,60 euros.

... http://mobile.francetvinfo.fr/economie/ ... google.fr/
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 11 Oct 2017, 16:18

Attente, smartphone, slaloms… le quotidien d’un livreur à vélo

Les coursiers à vélo travaillant pour les plateformes de livraison de repas se battent contre l’ubérisation de leur travail même s’ils y trouvent des avantages. Reporterre a suivi l’un d’entre eux dans son quotidien de livreur, smartphone en main et sac au dos. En selle !

Paris, reportage

... https://reporterre.net/Attente-smartpho ... eur-a-velo
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 15 Oct 2017, 16:30

Exploite-toi toi-même

Par Maud Simonet*

Alors qu’il referme l’ouvrage de Sarah Abdelnour – Moi, petite entreprise : les auto-entrepreneurs, de l’utopie à la réalité, PUF, 2017, 308 p. – le lecteur n’a pas seulement le sentiment d’avoir fait le tour de la question de l’auto-entreprenariat, et ce «de l’utopie à la réalité» comme l’indique le sous-titre du livre. Il a aussi la nette impression d’avoir effectué une plongée dans les transformations actuelles du travail et de leur traitement politique. La portée et l’intérêt de l’ouvrage résident à la fois dans la juste distance à laquelle l’auteure tient son objet et dans la diversité des échelles à laquelle elle se propose de l’étudier. L’analyse de l’auto-entreprenariat n’apparaît en effet jamais ici comme une fin en soi tant on saisit dès les premières pages la volonté de l’auteure d’inscrire la naissance et les usages de ce dispositif dans une réflexion plus large sur le salariat, ses mises en cause, ses limites, mais aussi sa «puissance» pour reprendre l’expression de Bernard Friot [1].

Mais Sarah Abdelnour n’utilise pas non plus l’auto-entrepreneuriat comme prétexte pour poser ces grandes questions, elle en fait véritablement le support de l’analyse en décortiquant son objet, en le scrutant avec finesse, de la politique publique qui le construit aux imaginaires dont il est porteur, en passant par les usages qu’en font les travailleurs et les employeurs.

Les soutiens politiques ambigus de l’auto-entreprenariat

La structure de l’ouvrage est à la fois simple et efficace. Alors que la première partie est consacrée aux «Origines et logique politiques du régime de l’auto-entrepreneur», la seconde, intitulée «Les auto-entrepreneurs, des indépendants sous contraintes» se penche donc sur la population des auto-entrepreneurs, les usages qu’ils font du régime de l’auto- entrepreneuriat et sur les pratiques et rapports au travail – et à la politique – que ces usages induisent.

Dans ces deux parties, l’ambivalence du dispositif, pris entre entrepreneuriat et workfare [l’allocation sociale soumise à la condition du travail], entre «patronat et économie de survie», est bien mise en évidence. «Politique d’insertion» pour la gauche, politique de soutien à l’indépendance pour la droite, la construction du régime de l’auto-entrepreneur s’opère grâce à ces alliances improbables dont le néolibéralisme a le secret, de la droite libérale aux associations d’insertion par l’activité économique.

L’auteure montre bien que la loi de 2008 [en France], qui crée le dispositif, ne part pas de rien mais s’inscrit tout au contraire dans «une trentaine d’années de politiques publiques encourageant le travail indépendant comme forme de réponse partielle au chômage» (p. 63). Le consensus autour de «l’entrepreneuriat populaire» qui se construit au début des années 2000 débouche progressivement sur le credo du «tous entrepreneurs», la volonté d’universaliser l’entreprenariat se trouvant symbolisée par le choix du terme «auto-entrepreneur» en 2008. Hervé Novelli, le père du dispositif, alors secrétaire d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat et des PME [sous le gouvernement Fillon II], explique ainsi à l’Assemblée Nationale que cette mesure va permettre «à toutes les Françaises et à tous les Français, y compris aux salariés et aux retraités, de démarrer une activité complémentaire en vue d’accroître leurs revenus».

... https://alencontre.org/europe/france/ex ... -meme.html
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 21 Oct 2017, 14:53

Après les coursiers à vélo, Deliveroo ubérise cuisiniers et restaurants

Les livreurs ultra-précaires, sous-payés et sans aucune protection sociale qui travaillent pour l’entreprise de livraison de repas Deliveroo (lire notre article) apprécieront : en 2016, le dirigeant le mieux payé de l’entreprise – qui a son siège à Londres – a reçu 125 000 livres sterling (environ 141 000 euros) en salaires et bonus, soit une augmentation de 22 % comparé à l’année précédente. C’est certes moins que nombre de chefs de grandes entreprises, mais beaucoup au regard des bénéfices réels de la start-up. Sans oublier que cette généreuse augmentation ne concerne bien évidemment pas les rémunérations des livreurs. C’est ce que révèlent les résultats 2016 de l’entreprise britannique, publiés fin septembre.

Que nous apprennent par ailleurs ces chiffres sur le business des startups de livraison de repas à domicile ? Deliveroo, aujourd’hui présent dans 140 villes, a multiplié par six son chiffres d’affaires, qui atteint 145 millions d’euros en 2016. Le bénéfice opérationnel de l’entreprise n’atteint, lui, qu’un seul petit million de livres car les coûts liés à l’augmentation de l’activité se sont parallèlement accrus. Comme la start-up a aussi investi plusieurs dizaines de millions supplémentaires pour son développement futur, elle affiche au final une perte abyssale de 143 millions d’euros ! Pourtant, quelques jours après l’annonce de ces résultats, Deliveroo a récolté 321 millions d’euros lors de sa nouvelle levée de fonds. Quelles sont les motivations des investisseurs à placer des dizaines de millions dans une entreprise qui réalise si peu de profits, dans un contexte de concurrence toujours plus sauvage entre plateformes similaires ?

Ouverture de cuisines ubérisées à Paris

« Les investisseurs parient peut-être sur les ambitions plus grandioses de Deliveroo », analyse l’observatoire britannique des multinationales Corporate Watch. Fin 2016, la plateforme annonçait un nouveau projet de développement de ses propres cuisines pour produire les plats ensuite livrés par ses coursiers. Ce concept s’appelle « RooBox » ou « Deliveroo Editions ». Plus besoin de véritables restaurants, juste des recettes et des cuisiniers, fournis par les restaurants partenaires. Au lieu de penser à ouvrir leur propre restaurant, les chefs en herbe sont encouragés à passer directement par une RooBox. La « vision » affichée par les dirigeants de Deliveroo est de « rendre les repas livrés à la demande tellement plus pratiques et tellement meilleurs qu’il n’y ait plus aucun sens à ce que les gens cuisinent à la maison ». Ils semblent décidés à porter cette logique encore plus loin en « ubérisant » directement les restaurants eux-mêmes.

... https://www.bastamag.net/Apres-les-cour ... estaurants
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 30 Oct 2017, 19:08

Uber, Lyft…: qu’est-ce qui fait courir les investisseurs ?

Selon une étude récente de Goldman Sachs, le nombre de « courses » dans le monde atteindrait 83 milliards par an d’ici 2030 contre 6 actuellement ( AFP/Archives / MOHD FYROL )

Le secteur des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), dominé par l’Américain Uber, attire de nombreux investisseurs qui font un pari sur l’avenir et paradoxalement sur l’avènement de la voiture autonome.

Selon une étude récente de Goldman Sachs, le nombre de +courses+ dans le monde atteindrait 83 milliards par an d’ici 2030 contre 6 actuellement. Le chiffre d’affaires lui pourrait être multiplié par 8, pour atteindre 285 milliards de dollars.

Des opportunités alléchantes: Lyft, premier concurrent d’Uber aux Etats-Unis, vient de lever 1 milliard de dollars auprès d’investisseurs, tandis qu’Uber a dit être en discussions avec le Japonais Softbank pour un très gros chèque.

Autre acteur majeur, le chinois Didi Chuxing, qui a racheté en 2016 les activités d’Uber en Chine, investit lui-même beaucoup, notamment dans Lyft ou dans l’indien Ola, qui vient lui aussi de récolter 1 milliard de dollars d’investissements.

A 50 milliards, Didi est désormais la startup la plus chère d’Asie.

Au point qu’il est difficile de s’y retrouver: Alphabet –la maison mère de Google– a des billes à la fois dans Lyft et dans Uber, tandis que Softbank est actionnaire de Didi Chuxing et s’apprête, donc, à entrer chez Uber…

« Ce n’est pas un mariage mais du business », résumait récemment la femme d’affaires Arianna Huffington, membre du conseil d’administration d’Uber.

... http://www.boursorama.com/actualites/ub ... 083169d084
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 09 Nov 2017, 12:46

Auto-entreprenariat : comment lutter contre le retour du travail à la tâche ?

Dans un contexte global de baisse générale des salaires et de précarisation constante des exploités, le statut d’auto-entrepreneur promet de s’étendre à de plus en plus de secteurs. Vendu comme un statut de travailleur « libre » et comme une alternative pour les millions de chômeurs et autres exploités « sans qualification », ce statut s’apparente plutôt au retour du travail à la tâche. Dans les pays anglo-saxons, certains secteurs ne fonctionnent d’ores et déjà que sur ce réservoir de salariés à bas coût. Sans arrêt-maladie ni congé payé, l’auto-entreprenariat va au-delà de ce qu’imposent les dernières lois travail. Pour comprendre ce phénomène et réfléchir aux luttes à mener contre cette arnaque, une trentaine de personnes se sont réunies jeudi dernier au Barricade, à Montpellier, à l’initiative du collectif Working Class Hérault. Le Poing vous relate le contenu de ce débat introduit par deux camarades marseillais auto-entrepreneurs*. Extraits.

... http://www.lepoing.net/auto-entreprenar ... -la-tache/
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 10 Nov 2017, 20:30

Droit du travail : Uber perd le match retour en Angleterre

Le tribunal du travail de Londres a tranché en appel : les chauffeurs utilisant l’application doivent être considérés comme des salariés et ont droit aux congés payés. La société va déposer un ultime recours.

Encore un beau gadin pour Uber. Le tribunal du travail de Londres a confirmé en appel vendredi que l’application de transport par VTC devait bien considérer les chauffeurs travaillant pour sa plateforme comme des employés et les rémunérer au salaire minimum en vigueur dans le pays (7,5 livres de l’heure, soit 8,5 euros), en leur octroyant également des congés payés. L’entreprise californienne a immédiatement annoncé qu’elle allait à nouveau faire appel, dans le délai de quatorze jours qui lui est accordé.

... http://www.liberation.fr/futurs/2017/11 ... re_1609231
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 18 Déc 2017, 11:36

Un chauffeur VTC reconnu salarié d'une plateforme, une "première" selon son avocat

La cour d'appel de Paris a requalifié le partenariat entre un chauffeur VTC indépendant et la plateforme LeCab en salariat, relevant un "manque d'autonomie dans l'organisation" du travail notamment, une "première" en France selon son avocat.

Dans un arrêt du 13 décembre, révélé par le site Globaliz et consulté vendredi par l'AFP, la cour relève que LeCab "avait le pouvoir de donner des ordres et des directives (au chauffeur), d'en contrôler la bonne exécution par celui-ci, et de sanctionner ses éventuels manquements", autant d'éléments définissant le salariat.

En pratique, il "devait rester connecté en permanence au réseau pour pouvoir travailler", ce qui l'empêchait de "développer une quelconque activité commerciale indépendante", notent les juges en pointant un "manque d'autonomie dans l'organisation".

Ils rappellent en outre que le chauffeur "n'avait qu'un seul donneur d'ordre, ne transportait que les seuls clients du réseau LeCab, n'avait aucune influence ou pouvoir décisionnel sur la politique tarifaire qui lui était imposée, n'avait pas le choix du type de véhicule (...), ne devait travailler qu'en utilisant les moyens techniques lui étant fournis par (la société), n'avait aucune maîtrise des plages horaires d'activité", etc.

Le groupe français de VTC doit verser plus de 51.000 euros au chauffeur, qui a travaillé régulièrement pour LeCab entre novembre 2012 et avril 2014, en raison de rappels d'heures supplémentaires, de congés payés et de frais de carburant, notamment, mais aussi pour licenciement abusif et travail dissimulé. Il doit aussi s'acquitter des cotisations patronales dues sur la période.

... https://www.romandie.com/news/Un-chauff ... 873275.rom
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 22 Déc 2017, 22:09

Uber de plus en plus régulé par l'ancien monde, la défaite du candidat Macron

Le service de réservation de voitures avec chauffeur Uber relève du « domaine des transports » et peut donc être soumis dans l’Union européenne aux mêmes réglementations que celles imposées aux taxis, a jugé mercredi la Cour de justice de l’UE (CJUE).

La Cour de Justice de l’Union Européenne a tranché : le géant américain devra dorénavant être considéré comme une société de transport et non comme une plate-forme d’intermédiation. Les Etats-membres pourront donc désormais réglementer Uber de la même façon que les taxis.

... https://www.challenges.fr/entreprise/tr ... ron_556420
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede Pïérô » 05 Jan 2018, 02:27

Pédaler plus pour gagner plus : entretien avec un livreur à vélo tourangeau

En 2017, deux entreprises de livraisons de repas à vélo, Deliveroo et Uber Eats, se sont implantées à Tours. Entretien avec l’un de leurs livreurs, à propos des conditions de travail et de rémunération

... https://larotative.info/pedaler-plus-po ... -2567.html
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 08 Mar 2018, 21:24

Le «statut d’indépendant» dans un cockpit

Pour Michael O’Leary, le patron de Ryanair, il n’y a pas lieu de parler de «crise» des pilotes chez Ryanair cet hiver. S’il a dû annuler 20’000 vols, ce serait à cause d’un épisode, d’un épiphénomène, lié à un manque de pilotes uniquement dû à un changement mal intégré de la gestion annuelle des congés et, parallèlement, une explosion de la demande à travers le monde qui rend les pilotes expérimentés plus rares donc plus chers. Au cœur de la compagnie low cost irlandaise, tout le monde ne partage pas cette analyse. «Dans les cockpits, on ne parle que de ça, des sales coups qu’ils nous font», raconte Michael, prénom généralement emprunté quand un pilote veut témoigner anonymement. Il parle aussi de «discipline de la peur», de survie «grâce à ma carte de crédit et à un prêt familial» et d’un cumul impressionnant d’heures non payées avant de toucher un premier salaire de misère. Sur les dix premiers mois chez Ryanair, il a gagné un total de… 3750 euros brut. «Et pourtant, Dieu sait à quel point, au début, je défendais la compagnie qui m’avait donné la chance de vivre ma passion.» C’est un témoignage, pas une généralité mais, sans doute, pas une exception non plus.

Michael, fort d’une licence de pilote obtenue en 2015, arrive chez Ryanair peu avant l’été dernier. «Enfin, pas directement chez Ryanair puisque j’ai dû signer avec une entreprise intermédiaire», c’est Mc Ginley Aviation, qui elle, a un contrat de service avec Ryanair, «qui m’a fait créer une société, avec deux autres pilotes que je ne connais pas.

«Officiellement, je suis donc indépendant.» Des sociétés gérées par un comptable «qui prélève huit mensualités de 169 euros par an pour ses services». Des frais, des sommes à débourser, Michael en a des tonnes à raconter, pour une carrière d’à peine un an. L’entretien d’embauche, il faut le payer. «Ils ont beau dire que ce n’est pas vrai, c’est plus de 300 euros, en plus du voyage aller/retour et de l’hôtel, ça fait plus de 700 euros au total.» Le badge qui donne accès aux aéroports, c’est 250 euros pour cinq ans. L’uniforme: 300 euros. Ce qui n’est rien par rapport à la formation Boeing 737, dispersée en différents endroits, pour lesquels il faut donc payer l’hôtel, les taxis…

«J’avais déjà un loyer, un prêt à rembourser pour ma formation, j’ai dû refaire un emprunt familial.» Et partout, visiblement, un système de rabaissement des jeunes qui débarquent. «Il y a des exercices de sauvetage en piscine, on doit payer deux euros d’entrée à la piscine alors qu’on paye la formation 29’500 euros! qui coûte moins de 20’000 ailleurs…»

La formation passée, enfin à bord! Mais gratuitement d’abord. Les premiers vols, un pilote surveillant s’ajoute dans le cockpit «et c’est à lui qu’on passe votre salaire». Puis, cette première étape passée, ce sont des vols avec un commandant-instructeur «pour qui on prélève 20 euros de mon salaire horaire de 55 euros brut, tout comme 4,50 euros pour payer un passage obligatoire par le simulateur tous les six mois. On vole donc à 30,50 euros l’heure. Et quand on ne vole pas beaucoup, il ne reste plus grand-chose.» Une seule fois, en un an, Michael a facturé 1800 euros brut le même mois. C’est, jusqu’ici, son meilleur score sur un total de 3750 euros gagnés en dix mois.

... https://alencontre.org/societe/travail- ... ckpit.html
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 02 Avr 2018, 18:08

Ubérisation. Le travail à l’ère du capitalisme numérique de plateformes

Le capitalisme numérique des plateformes comme Uber, Deliveroo ou Amazon Mechanics entraîne un bouleversement des conditions de travail et des modes de production du profit, obligeant à un ré-examen des analyses critiques du capitalisme et des stratégies de résistance. L’émission propose un examen approfondi de ce travail à l’ère d’une numérisation du capitalisme, une critique des lectures altercapitalistes de cette mutation et une présentation des luttes actuelles des travailleurs des plateformes – avec Marco, communiste libertaire, bon connaisseur de ces questions.

Avec une définition des plateformes comme des structures capitalistes « mettant en relation un entrepreneur et un client » pour du profit (Uber, Deliveroo, Amazon Mechanics) ou comme générant des profits par une vente du trafic aux publicitaires et des informations des utilisateurs aux entreprises (Youtube, Facebook, Twitter), et donc permettant indirectement à ces publicitaires et ces entreprises de vendre leurs marchandises ; une discussion critique de l’idée d’une « exploitation productrice de survaleur » des utilisateurs des réseaux sociaux puisqu’il n’y a pas de vente et donc de valeur d’échange, et une critique des « mobilisations » individualistes pro-capitalistes à partir de cette idée ; une histoire de l’Internet capitaliste et sa contestation au nom du logiciel libre et une critique des théories des réseaux sociaux et du capitalisme cognitif comme base matérielle du communisme (Negri) alors même qu’il s’agirait au mieux d’un capitalisme autogestionnaire ; une présentation des activités marchandisées au travers des plateformes, et notamment du « micro-tasking » comme horizon (dystopique) d’un capitalisme intégralement fluide, flexible, hors-sol, mondialisé, sans coûts ou résistances liés à une concentration dans un espace commun, et ce grâce aux technologies numériques ; une explication de la globalisation capitaliste des dernières décennies comme permise par une coordination informatique du travail à une échelle mondiale ; une critique du mythe d’une fin du salariat et des usines et d’un « capitalisme immatériel » ; un exposé des conditions et de la division du travail au sein du capitalisme de plateformes ; une contextualisation du capitalisme de plateformes, en lien avec une obsolescence d’un nombre croissant de travailleurs et de travailleuses ; une critique de « l’évaluation » des ubers par leurs propres clients comme dispositifs d’auto-surveillance et de disciplinarisation ; une discussion des difficultés de résister comme travailleurs de plateformes (absence de dominant visible, pas de collectif de travail, individualisme de survie en situation de forte concurrence, dispersion spatiale) ; et une présentation des luttes de ces travailleurs [1 heure].

Emission à écouter : http://sortirducapitalisme.fr/emissions ... lateformes
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 19 Mai 2018, 19:52

Ubérisation. Le travail à l’ère du capitalisme numérique de plateformes [Radio]

Le capitalisme numérique des plateformes comme Uber, Deliveroo ou Amazon Mechanics entraîne un bouleversement des conditions de travail et des modes de production du profit, obligeant à un ré-examen des analyses critiques du capitalisme et des stratégies de résistance. L’émission propose un examen approfondi de ce travail à l’ère d’une numérisation du capitalisme, une critique des lectures altercapitalistes de cette mutation et une présentation des luttes actuelles des travailleurs des plateformes – avec Marco, communiste libertaire, bon connaisseur de ces questions.

Emission à écouter : https://paris-luttes.info/uberisation-l ... e-du-10182
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Re: Le Uber se décline et se développe

Messagede bipbip » 16 Juil 2018, 19:22

Uberisation

Ces livreurs à vélo qui construisent des alternatives face aux plateformes qui les précarisent

Le collectif des livreurs autonomes de Paris, le Clap, a lancé une grève des livreurs à vélo des plateformes comme Deliveroo, Foodora, Ubereats, pendant la dernière semaine du mondial. En jeu : des conditions de travail et des rémunérations toujours plus mauvaises. Mais aussi un projet d’amendement à la loi de réforme de l’assurance chômage qui empêcherait de facto les livreurs travaillant de manière contrainte sous le statut d’indépendant de se voir requalifiés en salariés. Face à la précarisation croissante imposée par les plateformes, et à un gouvernement qui préfère défendre l’intérêt des plateformes plutôt que celui des livreurs à vélo, ces derniers lancent partout en France des projets de coopératives de coursiers.

... https://www.bastamag.net/Ces-livreurs-a ... formes-qui
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