Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formation?

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Messagede Grouni.G » 11 Déc 2014, 18:42

Salut,

Je suis en train de réfléchir sur le non-travail comme moyen de formation. Et je me demandais ce que vous en pensez… si vous êtes chaud :^^:

La question que je me pose est ok, le travail est, en gros, un effort de production. Il peut se décliner en deux : l’un est marchandisé, l’autre non. Mais le travail est-il un but en soi ou pouvons-nous considérer que ce qui n’est pas marchandisé est un non-travail ? Bien que ce terme soit, je l’accorde, assez négatif mais dans le sens, fait chier d’aller travailler, maintenant je fais ce que je veux, ce qui est bon pour moi.

Certaines, certaines personnes avec qui j'ai pu discuter de ce sujet là, ramènent le bénévolat comme exemple de non-travail... du coup j'y ai un réfléchi:

Le bénévolat. Est-ce un moyen néolibéral de profiter du don personnel de l’individu pour combler un manque que le néolibéralisme a lui-même créé ou est-ce tout simplement une forme de solidarité qui pour le coup ne peut que déranger le système néolibéral ?
Je pencherai assez pour le premier cas.
Esclavagisme choisit. Les assos qui emploient des bénévoles les forment dans la plus part des cas. On est dans une forme de travail non reconnu comme tel et de la formation mais c’est également une façon pour le néo-libéralisme de ne pas remplacer certains postes, de ne plus les financer.
Exercer gratuitement pour se former ? Profiter des manques du système actuel ? On est à la fois esclave avec une vision ultra marxiste où le travailleur n’a même pas de quoi se reproduire et à la fois il ya une volonté d’expérience personnelle. Dire que c’est de l’esclavagisme veut aussi dire qu’en dehors du salariat pas de salut ! Est-ce en soit un but ? Maintenir cette idée qu’il n’y a que le travail salariat qui vaut et le bénévolat qui apporte une sorte de reconnaissance sociale ?
De plus, le bénévolat est quantifié et le travail de production qui en découle également. Le bénévolat est cadré juridiquement et les associations qui les emploient doivent les déclarer (assurance etc…).
Mais quand est-il des femmes ou hommes au foyer par exemple ?
Les féministes se battent depuis longtemps pour la reconnaissance du travail domestique. Mais est-ce réellement un travail dans le sens où pour qu’il y est reconnaissance, il faut que ça en soit un. Où pouvons-nous pour cette forme d’ « activité » choisie ou non trouver un autre terme ?

Il y a de nombreuses personnes aujourd’hui qui choisissent de ne pas travailler dans le sens marchandisé du terme. Pouvons-nous dire qu’ils continuent à travailler si ils produisent pour la collectivité par exemple mais sans vendre leur production ? N’est-ce pas un peu bizarre de dire vous ne travaillez plus mais vous continuez à travailler ? Même si ok, je joue avec les mots, ils étaient salariés, ils ne le sont plus.

Qu’en pensez-vous ?

Je vous remercie

Grouni
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede digger » 12 Déc 2014, 08:52

Il faudrait définir le mot "travail". En fait il recouvre tout ce dont tu parles et plus encore. Le travail existait avant le salariat. Je crois comprendre que tu t'adresses plus à la notion de salariat et de production que de travail. Et je ne comprends pas trop la relation travail/formation telle que tu sembles l'opposer. On peut travailler et se former, on peut même considérer que le travail peut-être formateur même si tel qu'il est imposé aujourd'hui, ce n'est que rarement le cas. Mais ce qui est en cause alors, c'est le système économique et non le travail en lui-même.
Mais quand est-il des femmes ou hommes au foyer par exemple ?

Je suis "homme au foyer" actuellement et je travaille, en produisant de la nourriture et en aménageant la maison, outre les travaux domestiques dont tu parles. On peut appeler cela "travail" ou "activités", certaines sont productrices et économiques (ce que je ne gagne pas en salaires, je le compense en ne faisant pas appel à des services extérieurs marchands, ou en produisant moi-même), d'autres pas. Je pense qu'il existe une notion importante à prendre en compte qui est le "choisi" et le "subi". Une même situation en apparence peut être l'un ou l'autre. Le chômage et le "non travail salarié" sont deux réalités différentes. Cela est lié à une situation personnelle (mon âge, ma relative indépendance financière, mon peu de besoin, mon choix de vie....) , et cela ne doit pas cacher le fait que la réalité est toute différente pour la plupart des personnes qui vivent sans moyens, avec des salaires ou des retraites de misère. C'est la différence entre le "choisi" et le "subi".
Ce qui me dérange dans le travail domestique, c'est le sexisme dont il est l'objet plus que sa "rémunération" , à laquelle je serai plutôt opposé puisque c'est une marchandisation de plus. Le vrai problème est le patriarcat, l'image et la place des femmes dans la société. (des tâches domestiques à l'inégalité des salaires en passant par les postes de responsabilités).
Tu abordes aussi justement la question de la "reconnaissance sociale", du regard que porte la société sur toi ou le regard que tu portes sur toi-même. Un "vieux" qui ne travaille pas ne choque pas. Un-e jeune dans le même cas, c'est un-e incapable ou un-e fainéant-e. Et le regard des autres est pesant et s'ajoute à la précarité économique pour les plus jeunes. Sans parler du poids de l'éducation et de la morale.
Mais on en revient toujours aux mêmes questions, celle du capitalisme comme système et celles de l'autorité et du pouvoir, auxquelles essaient de répondre l'anarchisme.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede Grouni.G » 13 Déc 2014, 23:30

Salut,
je te remercie d'avoir pris le temps de me répondre.
En réalité, je me trouve dans une impasse dans le sens où je ne reconnais pas de "non-travail". Le problème étant que j'ai une recherche à effectuer sur cette notion. Le sujet étant : le non-travail comme moyen ou moment de formation.
1 mois que je suis dessus et .... je bug!!!
C'est en ce sens, et je m’excuse de ne pas l'avoir précisé dès le début, que je me questionne et que je vous questionne.
Je tente de trouver des pistes de réflexions autour de ce sujet.

Dans tous les cas, merci pour tes réflexions. Moi même je suis femme au foyer et je me retrouve totalement dans ce que tu écris. (oui je suis étudiante chercheuse à domicile) sauf qu'en ce qui me concerne, je subis un peu cette situation. Je vis à bastia depuis peu et je suis loin de mes repères. Mais avec le temps, je m'en fabrique de nouveaux. :^^:

Bonne soirée
Grouni
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede digger » 14 Déc 2014, 10:01

C'est plus clair mais tout aussi tordu comme sujet. As-tu tapé "non-travail " sur un moteur de recherche ? On trouve ceci par exemple :
Penser le (non-)travail : perspectives interdisciplinaires
http://trajectoires.revues.org/896
Moi même je suis femme au foyer

Et tu te formes, j'espère. :)
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede Winston » 17 Déc 2014, 00:38

Grouni.G a écrit:Le bénévolat. Est-ce un moyen néolibéral de profiter du don personnel de l’individu pour combler un manque que le néolibéralisme a lui-même créé ou est-ce tout simplement une forme de solidarité qui pour le coup ne peut que déranger le système néolibéral ?

L'un n'exclue pas l'autre, d'autant plus que la question se place a des echelles sociales differentes. Au niveau macro "le manque", "la rareté" est une part importante du fonctionnement du systeme qui le produit pour une grande part "artificiellement", face a ce constat ca n'exclue pas les gestes de solidarité individuel, mais ce qui est clair est que la charité comme reponse individuelle exclusive est un element constitutif du systeme actuel.

Sinon oui en jouant sur les mots on peut assimiler beaucoup de situations qui se distinguent entre elles sur des criteres differents et donc n'amene pas forcement a des conclusions similaires.
Par exemple, l'esclavagisme, ca correspond a des conditions concretes, le salarié actuel est certes exploité comme l'est d'une certaine facon l'esclave, mais son statut, l'autonomie de decision dont il joui ne peut etre confondu avec celle d'un esclave.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede mimosa rouge » 27 Déc 2014, 17:46

Quelle autonomie de décision a un salarié ?
Son autonomie c est du travail en plus pas de la liberté en plus ! L autonomie d' un ouvrier, d'un employé ou d'un agent de maîtrise technicien ou cadre, c' est toujours là contrepartie d'un salaire plus élevé. C'est donc une tâche de plus à accomplir: organiser le travail à accomplir en plus de l' exécuter. C est une tâche intellectuelle qui provient de la location de sa matière grise.Refuser l'autonomie prévue au contrat de travail est sanctionnable. Prendre de l'autonomie non prévu au contrat de travail est sanctionnable également.
L'autonomie du salarié c'est une charge de travail supplémentaire.
Pour moi le salariat c est de l'esclavagisme pervers: tu appartient au patron que une partie de la journée, mais tu doit ensuite te débrouiller pour reconstituer ta force de travail avec le"forfait " que te donne le patron et gare à toi si tu n'est pas capable de reconstituer entièrement cette force et de revenir en forme le lendemain. C'est la seule différence d'avec l'esclavagisme
Après les conventions collectives et les statuts de la FP, sont des marqueurs du rapport de force des travailleurs et ils peuvent êtres plus favorable. De toute façon cela reste de l'exploitation et d'ailleurs il faut éviter de dire d' un patron qui ne respecte pas le droit du travail que c'est un " exploiteur ", il surexploite seulement par rapport à la moyenne de l'exploitation socialement accepté.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede Winston » 30 Déc 2014, 19:15

mimosa rouge a écrit:Quelle autonomie de décision a un salarié ?
Son autonomie c est du travail en plus pas de la liberté en plus ! L autonomie d' un ouvrier, d'un employé ou d'un agent de maîtrise technicien ou cadre, c' est toujours là contrepartie d'un salaire plus élevé. C'est donc une tâche de plus à accomplir: organiser le travail à accomplir en plus de l' exécuter. C est une tâche intellectuelle qui provient de la location de sa matière grise.Refuser l'autonomie prévue au contrat de travail est sanctionnable. Prendre de l'autonomie non prévu au contrat de travail est sanctionnable également.
L'autonomie du salarié c'est une charge de travail supplémentaire.
Pour moi le salariat c est de l'esclavagisme pervers: tu appartient au patron que une partie de la journée, mais tu doit ensuite te débrouiller pour reconstituer ta force de travail avec le"forfait " que te donne le patron et gare à toi si tu n'est pas capable de reconstituer entièrement cette force et de revenir en forme le lendemain. C'est la seule différence d'avec l'esclavagisme
Après les conventions collectives et les statuts de la FP, sont des marqueurs du rapport de force des travailleurs et ils peuvent êtres plus favorable. De toute façon cela reste de l'exploitation et d'ailleurs il faut éviter de dire d' un patron qui ne respecte pas le droit du travail que c'est un " exploiteur ", il surexploite seulement par rapport à la moyenne de l'exploitation socialement accepté.


Winston a écrit:Par exemple, l'esclavagisme, ca correspond a des conditions concretes, le salarié actuel est certes exploité comme l'est d'une certaine facon l'esclave, mais son statut, l'autonomie de decision dont il joui ne peut etre confondu avec celle d'un esclave.


Sauf figure de style oratoire servant a frappé l'esprit, le salariat n'est pas un esclavage. C'est une forme d'exploitation, mais confondre les deux est un peu affligeant.... En gros l'esclave correspond a une forme de possession "totalitaire" d'un, des etres humains sur un ou des etres humains. le statut de l'esclave varie selon les societes et les epoques, mais la constante est que la plupart des aspects de la vie de l'esclave est régi avec l'aval du " maitre". Le salariat te met certes dans un rapport d'exploitation, mais qui est loin d'etre celui de l'esclave, on ne contracte pas avec une chose.

y'a un moment donné ou faut debrancher "la machine a debiter du tract", et discerner ce qu'est une hyperbole politique dans les discours et le sens qu'ont reellement les mots. Etre exploité ne te transforme pas automatiquement en esclave ou n'est pas un esclavage, il existe differentes formes d'exploitation dont l'esclavage fait parti, et que je sache, par exemple, les penseurs socialistes plutot de la fin du XIX parlent de proletariat, ils se font chier a redefinir et a nommer une realité de la forme de l'exploitation, alors qu'ils auraient pu parler de servage, ou meme d'esclavage, pourquoi ? parce que les mots ont un sens, les realités ont changé etc... et qu'il vaut mieux bien nommer les choses si on veut partager ces constats et en faire quelque chose.

Pour finir : j'avais plusieurs amis qui qualifiaient l'autorités qu'exercaient parfois leurs parents ou leurs profs comme "nazi", mais ce que l'on faisait pas, c'est confondre "l'hyperbole" et la realité decrite.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede mimosa rouge » 31 Déc 2014, 04:56

Mais quelle autonomie à un salarié ?
La seule différence matérielle entre le salariat et l esclavage c'est le fait que le maître devient patron en passant de propriétaire à locataire. La main d oeuvre reste une marchandise (ce n'est plus la personne qui est marchandise mais son activité,le travail) et les frais fixes de reproduction baissent. La "liberté " sert à justifier de ne payer qu'un stricte minimum en déterminant la valeur de la vie du salarié par la concurrence et aussi et surtout à ce qu'aucune personne ne soit attaché à l' outil de production, il faut rendre la production impersonnelle.
Mais le temps passé au service du patron ( à ne pas confondre avec le temps de travail effectif legal en France car on ne prend pas en compte lestemps de déplacement ni les temps d'astreinte... Ce qui en dit long sur la liberté du salarié par chez nous en 2014) le salarié n'est pas libre du tout. Et pendant le repos il doit manger et dormir en premier. Il ne peut pas s'en aller habiter ou il veut ni simplement voyager à son gré. Il doit être disponible dès le lundi à l'heure.

Il y a bien une différence idéologique entre esclavage et salariat et elle sert à accompagner l'abandon au 19 ème de l'esclavage par le capital. Cette idéologie insiste d'ailleurs sur la liberté et le progrès (qu'aurait du avoir l'abolition de l'esclavage) pour justifier la massification du prolétariat industriel (autant chez les exploités que chez les exploiteurs). Mais cela reste le " monde merveilleux des idées " et les penseur socialistes materialistes se sont justement fait chier pour combattre l'idéalisme et ramener le salariat et le prolétariat industriel à ce qu'il était vraiment: la location de main d'oeuvre exploités ni plus ni moins.

En ce moment au syndicat ou je milite, il y a une épidémie de licenciement suite à des refus d'effectuer des heures supplémentaires. .. Même lorsque la loi permettait aux copains de refuser, on trouve alors d'autres fautes qu'on a gardé sous le coude "au cas où ".

Alors évidemment que c'est différent dans la forme, mais je ne comprends toujours pas ou est l'autonomie( de décision) du salarié ?
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede Winston » 31 Déc 2014, 15:16

Quand certains penseurs se font chier a creer un nouveau terme au lieu de recycler les anciens, c'est parce qu'ils veulent refleter une nouvelle realité de l'exploitation. Effectivement leurs demarches est loin d'un certain "confusionnisme", ils cherchent a cerner une realité avec precision.


mimosa rouge a écrit:En ce moment au syndicat ou je milite, il y a une épidémie de licenciement suite à des refus d'effectuer des heures supplémentaires. .. Même lorsque la loi permettait aux copains de refuser, on trouve alors d'autres fautes qu'on a gardé sous le coude "au cas où ".

En gros refuser de faire ce que demande le patron quitte a prendre la porte, tandis qu'on laisse pas a l'esclave l'opportunité de partir.

Le salarie par rapport a l'esclave : il est necessaire dans la forme d'avoir le consentement de l'un alors que pour l'autre non, l'un a une partie de sa vie dont il peut exercer des choix "libre", notamment sentimentalement et ce qui peut en suivre, l'autre toute sa vie est regit par le maitre, l'un peut choisir ses lectures, de participer a des reunions politiques ou autres etc... l'autre non, l'un peutavoir des passe-temps donc des activités non lié a la production du donneur d'ordres et sans son accord, l'autre non. On peut infligr legitimement des sevices corporelles sur l'un, l'autre non, etc....
D'ou l'expression "totalitaire" pour l'esclavage. Si tu comprends pas ce que toi/moi en tant que salarié a de plus en autonomie que l'esclave, c'est que visiblement tu ne sais pas ce qu'est l'esclavage et le statut de l'esclave.


Le salariat est une forme d'exploitation, non une forme d'esclavage, l'esclavage est aussi une forme d'exploitation.

mimosa rouge a écrit:La seule différence matérielle entre le salariat et l esclavage c'est le fait que le maître devient patron en passant de propriétaire à locataire. La main d oeuvre reste une marchandise (.....)

Encore une fois, l'esclave est un bien, ce n'est pas une personne, ce qui implique beaucoup de consequences. Ce que fait le patron en "louant" la main d'oeuvre, c'est marchandiser du temps de travaille en accord avec celui qui accepte de lui ceder ce temps. (On peut discuter sur la qualité de ce consentement, et on tombera probablement d'accord sur differents constats)
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede mimosa rouge » 02 Jan 2015, 10:30

Le salarie par rapport a l'esclave : il est necessaire dans la forme d'avoir le consentement de l'un alors que pour l'autre non, l'un a une partie de sa vie dont il peut exercer des choix "libre", notamment sentimentalement et ce qui peut en suivre, l'autre toute sa vie est regit par le maitre, l'un peut choisir ses lectures, de participer a des reunions politiques ou autres etc... l'autre non, l'un peutavoir des passe-temps donc des activités non lié a la production du donneur d'ordres et sans son accord, l'autre non. On peut infliger légitimement des sevices corporelles sur l'un, l'autre non, etc....


la partie souligné c'est de l'idéologie. Matériellement un prolétaire a des choix tellement libre que justement on est obligé de mettre des guillemets comme tu le fait pour indiquer que cela provient d'un discours dont on peut douter de la pratique réelle.

Les loisirs et la liberté d'expression ou politique ont été gagné et ne sont pas présent par nature dans le statut de salarié. A tout moment dans la lutte des classes on peut perdre les droits institué par la loi qu'on a gagné à d'autres époques. D'ailleurs cela commence déjà a se sentir : combien de salarié sont fliqué sur internet, combien ont des traceurs GPS dans leurs véhicule de services, combien sont en grand déplacement toute la semaine, combien subissent la désorganisation de leur temps "libre" par l'annualisation, les temps partiel, combien de salariés se sont vu reprocher leurs idées politiques trop révolutionnaire ou leur adhésion syndicale (même sans constitution de section d'entreprise ...), pourquoi ai-je un pseudo sur ce forum, etc ...
ça c'est la réalité matériel du salariat.

En gros refuser de faire ce que demande le patron quitte a prendre la porte tandis qu'on laisse pas a l'esclave l'opportunité de partir.
J'ai oublier de préciser que c'est dans une période ou les patrons veulent se séparer de leurs salariés en CDI ... sinon cela aurait été une sanction du type mise a pied (quitte a être en contradiction avec le besoin de travail qui désorganiserait la production .... on le voit très souvent). Donc c'est bien la possibilité de se séparer des personnes qui caractérise le salariat.
c'est exactement pour ça que je trouve le salariat encore plus pervers que l'esclavage, la création du marché du travail, qui a permis la marginalisation puis la disparition de l'esclavage et du servage rend le travailleurs dépendant du patron tout en exonérant le patron de responsabilité ... merci patron, chapeau bas pour cette humanité ! n'oubliez pas de faire un don aux pauvres a l'approche des fêtes !
Tu ne les voit pas tout ces collègues, ces amis et voisins qui se montent des usines a gaz de justification, se disent que bon cette boite est bonne pour cette misérable prime, pour ces misérables 6 jours de RTT dans l'année dont on a le droit de demander l'autorisation de les utiliser ... etc ...etc ... ils font quoi ? ils justifient a leur conscience et aux copains d’être trop "lache" (suivant l'idéologie dominante) et de sacrifier leur "liberté" et leur honneur pour ne pas partir . Ils ont souvent honte et ne s'attarde pas trop a parler de leur boulot en vrai (moi, il n'y a qu'au syndicat que j'arrive a parler de tout ça avec beaucoup de travailleurs, dans la famille, au quartier et même au taf (?!) c'est très dur d'aborder les conditions de travail, de rémunérations ...)
Alors avoir honte et refuser de s'en aller c'est qu'il doit pas y avoir tant de liberté matérielle que ça.
Et puis il faut pas s'imaginer que le licenciement c'est avec une indemnité conséquente ... le patron ne te licencie que lorsqu'il a les moyen de ne pas te payer beaucoup plus que l'équivalent du salaire mensuel maxi ... sinon il attendra de justifier d'une faute grave ou te harcèlera pour partir de toi même. Et c'est un vrai combat juridique de faire reconnaitre le droit des contrat au contrat de travail et donc d'obtenir le paiement d’indemnité pour le préjudice de la rupture ... alors on se rabat sur les rappel de salaire des heures supplémentaire pour ne pas partir avec rien ( ah oui j'oubliais le travail dissimulé : tout ce temps de travail non reconnut en réalité pendant l’exécution du contrat qui rabotent toujours un peu plus son temps "libre" ....).
La fin de l'esclavage correspond a ce besoin : ne surtout pas lier l'outil de production a son personnel . L'idéologie de la liberté est venue enrober le tout pour faire office de papier cadeaux plus présentable que l'emballage en carton moisie d'origine.

Sinon un bon conseil un de ces week-end ou tard le soir en semaine, passe devant n'importe quel chantier du batiment et tente de discuter avec les travailleurs qui y sont encore passé 20h (des travailleurs étrangers dit "travailleurs détachés"... si tu arrive a ne pas te faire choper par le garde chiourme/chef d'équipe, ou si tu ne leur fait pas peur, tu pourra alors jouer au jeu des 7 erreurs et vérifier ta thèse sur la liberté des salariés.


Quand certains penseurs se font chier a creer un nouveau terme au lieu de recycler les anciens

ça je comprend pas ce que tu dit, le terme de prolétariat a été ressortis d'un vieille usage, transformé par les penseurs socialistes au 19 ème effectivement mais c'est pas pour justifier une différence qui se matérialiserait par une autonomie et une liberté accrue ... C'est afin de prendre en compte la massification d'une nouvelle classe sociale antagoniste a la classe dominante qui est exploité selon des modalité nouvelle en effet mais dont il s'agissait d'en déconstruire la coquille idéologique qui voudrait en faire un vecteur de progrès ... Il s'agit de mieux définir pour casser l'argumentation de la bourgeoisie sur la liberté du travail.


Légalement le contrat de travail déroge beaucoup trop au droit des contrats classique, la bourgeoisie a beaucoup de mal a faire rentrer le prétendu "contrat" de travail dans sa propre vision d'un contrat :lol: :lol: Ou est le contrat ??? En france un CDI, il y a même pas besoin de l'écrire (moi même j'ai pas de contrat écrit ) car c'est le lien de subordination qui le caractérise et le fait naitre ... pas la volonté de contracter . Ainsi un esclavagiste qui fait venir un enfant d'un pays pauvre pour s'occuper de son hôtel particulier a Paris s'expose entre autre et en théorie a une requalification en CDI ... comme tout travail dissimulé
le salariat est en théorie et juridiquement un simple contrat mais c'est une mystification d'après moi.
Pour moi le salariat c est de l'esclavagisme pervers
car consentis, créant une fausse conscience de choix

ah oui au fait :
On peut infligr légitimement des sevices corporelles sur l'un, l'autre non
d'abord on est bien d'accord qu'on se situe sur ce qui est légitime (donc ce qui est socialement accepté) et pas légal, car suivant l'époque et le pays les statuts d'esclaves sont différends et peuvent l'interdire . Mais surtout c'est la société qui a changé et qui dans son ensemble ne conçoit plus le châtiment corporel comme légitime en général. Par contre si il n'y a que très rarement des sévices corporelles (les cas de maltraitance déguisé en accident du travail existent bien encore maintenant), la maltraitance psychique est très répandu c'est même un sport patronal et une technique de gestion de la main d’œuvre et est encore très souvent jugé comme légitime en pratique .
Et puis je m'éloigne un peu de de la maltraitance, mais cela m'y fait penser : si les patrons sont limité légalement dans leur sanctions, en pratique il débordent toujours quand ils ne sont pas "surveillé" car ils pensent avoir un pouvoir total légitime sur leurs salariés (Ils le pensent tous a quelques exceptions, et les salariés sont très nombreux a l'avoir intégré aussi). Tout ça pour dire que la fossé entre le théorique et la réalité matérielle est large et c'est le role de l'idéologie d'essayer de nous le faire franchir sans le combler.

Encore une fois, l'esclave est un bien, ce n'est pas une personne
c'est la aussi différend suivant les lieux et les époques, les réglementations de l'esclavage peuvent être contradictoire la dessus, il me semble que le code noir permet théoriquement je suppose, a l'esclave de saisir la justice par exemple . Et toujours la réglementation a eu régler ce problème de la moralité de l'esclave . etre un bien ou une personne, ce n'est pas tranché par définition cela dépend du contexte et des besoins d'exploitation ou encore des règles morales et religieuses en vigueur. Je continue a penser que ce qui fait fondamentalement la différence d'avec le salariat c'est surtout la la libéralisation de l'outil de production que cela apporte de séparer statutairement la personne de l'outil (c'est pas moi qui le dit, c'est ces fameux penseurs qu'on invoque de post en post) et pas la liberté ou l'autonomie.
Modifié en dernier par mimosa rouge le 02 Jan 2015, 11:21, modifié 5 fois.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede mimosa rouge » 02 Jan 2015, 10:50

Et encore dans toute mon argumentation je me limite a l'experience française du salariat, étudions le salariat dans les pays émergeant ... en Asie par exemple
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede Winston » 02 Jan 2015, 13:17

mimosa rouge a écrit:la partie souligné c'est de l'idéologie. Matériellement un prolétaire a des choix tellement libre que justement on est obligé de mettre des guillemets comme tu le fait pour indiquer que cela provient d'un discours dont on peut douter de la pratique réelle.

Les loisirs et la liberté d'expression ou politique ont été gagné et ne sont pas présent par nature dans le statut de salarié. A tout moment dans la lutte des classes on peut perdre les droits institué par la loi qu'on a gagné à d'autres époques. D'ailleurs cela commence déjà a se sentir : combien de salarié sont fliqué sur internet, combien ont des traceurs GPS dans leurs véhicule de services, combien sont en grand déplacement toute la semaine, combien subissent la désorganisation de leur temps "libre" par l'annualisation, les temps partiel, combien de salariés se sont vu reprocher leurs idées politiques trop révolutionnaire ou leur adhésion syndicale (même sans constitution de section d'entreprise ...), pourquoi ai-je un pseudo sur ce forum, etc ...
ça c'est la réalité matériel du salariat.


Non ce n'est pas de l'ideologie, c'est la realité, la realité d'un systeme qui se base dans la forme sur un consentement, l'esclave ne gagne pas des droits n'en conquiert pas etc.... l'esclavage est ou n'est pas, il n'y a pas de juste milieu. L'esclavage est par essence la negation du libre arbitre d'un individu, c'est une chose.

mimosa rouge a écrit:J'ai oublier de préciser que c'est dans une période ou les patrons veulent se séparer de leurs salariés en CDI ... sinon cela aurait été une sanction du type mise a pied (quitte a être en contradiction avec le besoin de travail qui désorganiserait la production .... on le voit très souvent). Donc c'est bien la possibilité de se séparer des personnes qui caractérise le salariat.
c'est exactement pour ça que je trouve le salariat encore plus pervers que l'esclavage, la création du marché du travail, qui a permis la marginalisation puis la disparition de l'esclavage et du servage rend le travailleurs dépendant du patron tout en exonérant le patron de responsabilité ... merci patron, chapeau bas pour cette humanité ! n'oubliez pas de faire un don aux pauvres a l'approche des fêtes !
Tu ne les voit pas tout ces collègues, ces amis et voisins qui se montent des usines a gaz de justification, se disent que bon cette boite est bonne pour cette misérable prime, pour ces misérables 6 jours de RTT dans l'année dont on a le droit de demander l'autorisation de les utiliser ... etc ...etc ... ils font quoi ? ils justifient a leur conscience et aux copains d’être trop "lache" (suivant l'idéologie dominante) et de sacrifier leur "liberté" et leur honneur pour ne pas partir . Ils ont souvent honte et ne s'attarde pas trop a parler de leur boulot en vrai (moi, il n'y a qu'au syndicat que j'arrive a parler de tout ça avec beaucoup de travailleurs, dans la famille, au quartier et même au taf (?!) c'est très dur d'aborder les conditions de travail, de rémunérations ...)
Alors avoir honte et refuser de s'en aller c'est qu'il doit pas y avoir tant de liberté matérielle que ça.
Et puis il faut pas s'imaginer que le licenciement c'est avec une indemnité conséquente ... le patron ne te licencie que lorsqu'il a les moyen de ne pas te payer beaucoup plus que l'équivalent du salaire mensuel maxi ... sinon il attendra de justifier d'une faute grave ou te harcèlera pour partir de toi même. Et c'est un vrai combat juridique de faire reconnaitre le droit des contrat au contrat de travail et donc d'obtenir le paiement d’indemnité pour le préjudice de la rupture ... alors on se rabat sur les rappel de salaire des heures supplémentaire pour ne pas partir avec rien ( ah oui j'oubliais le travail dissimulé : tout ce temps de travail non reconnut en réalité pendant l’exécution du contrat qui rabotent toujours un peu plus son temps "libre" ....).
La fin de l'esclavage correspond a ce besoin : ne surtout pas lier l'outil de production a son personnel . L'idéologie de la liberté est venue enrober le tout pour faire office de papier cadeaux plus présentable que l'emballage en carton moisie d'origine.

Sinon un bon conseil un de ces week-end ou tard le soir en semaine, passe devant n'importe quel chantier du batiment et tente de discuter avec les travailleurs qui y sont encore passé 20h (des travailleurs étrangers dit "travailleurs détachés"... si tu arrive a ne pas te faire choper par le garde chiourme/chef d'équipe, ou si tu ne leur fait pas peur, tu pourra alors jouer au jeu des 7 erreurs et vérifier ta thèse sur la liberté des salariés.



franchement c'est degueulasse, c'est insidieux etc... mais ce que je trouve abject ici dans tes propos, c'est que toi (ou vous ? la, ca serait encore plus affligeant) faites pas la difference d'un point de vu ideologique et dans sa realité entre l'esclavage et le salariat.

mimosa rouge a écrit:ça je comprend pas ce que tu dit, le terme de prolétariat a été ressortis d'un vieille usage, transformé par les penseurs socialistes au 19 ème effectivement mais c'est pas pour justifier une différence qui se matérialiserait par une autonomie et une liberté accrue ... C'est afin de prendre en compte la massification d'une nouvelle classe sociale antagoniste a la classe dominante qui est exploité selon des modalité nouvelle en effet mais dont il s'agissait d'en déconstruire la coquille idéologique qui voudrait en faire un vecteur de progrès ... Il s'agit de mieux définir pour casser l'argumentation de la bourgeoisie sur la liberté du travail.


Légalement le contrat de travail déroge beaucoup trop au droit des contrats classique, la bourgeoisie a beaucoup de mal a faire rentrer le prétendu "contrat" de travail dans sa propre vision d'un contrat :lol: :lol: Ou est le contrat ??? En france un CDI, il y a même pas besoin de l'écrire (moi même j'ai pas de contrat écrit ) car c'est le lien de subordination qui le caractérise et le fait naitre ... pas la volonté de contracter . Ainsi un esclavagiste qui fait venir un enfant d'un pays pauvre pour s'occuper de son hôtel particulier a Paris s'expose entre autre et en théorie a une requalification en CDI ... comme tout travail dissimulé
le salariat est en théorie et juridiquement un simple contrat mais c'est une mystification d'après moi.


La j'ai bien compris que tu comprenais pas.... Quand je dis que ces penseurs choisissent un terme different (on conviendra que esclave et proletaire c'est pas pareil en terme de son de lettres, de sens>base du langage), qu'ils choisissent de pas reprendre "esclave" terme ancien, c'est parce qu'ils considerent que la realité de l'exploitation est differente, contrairement a ce que t'as l'air de penser (eux ne considerent pas que la realité de l'esclavage est la meme que celle des "nouveaux" exploités), la question du constat est important, parce que grosso modo, le proletaire correspond a une nouvelle situation lié a l’industrialisation et au systeme capitaliste bourgeois, par exemple le monde agraire a le servage and co avec ses seigneurs et le systeme juridique qui lui correspond, c'est aussi pour ca que differents penseurs anars ou autres ont des strategies differentes selon le monde de l'europe de l'ouest de l'epoque ou le monde slave par exemple, que marx il me semble decrit le paradigme du monde occidental de l'epoque, mais ne pretend pas que cela vaut pour le reste du monde.

Dans l'esclavage institutionnel la realité de l'oppression et de l'exploitation est assumée, "mettre a jour/en lumiere" ne change rien a ce fait, dans le salariat le respect de la forme du consentement est necessaire sous peine de s'exposer a des consequences.

mimosa rouge a écrit:
On peut infligr légitimement des sevices corporelles sur l'un, l'autre non


d'abord on est bien d'accord qu'on se situe sur ce qui est légitime (donc ce qui est socialement accepté) et pas légal, car suivant l'époque et le pays les statuts d'esclaves sont différends et peuvent l'interdire . Mais surtout c'est la société qui a changé et qui dans son ensemble ne conçoit plus le châtiment corporel comme légitime en général. Par contre si il n'y a que très rarement des sévices corporelles (les cas de maltraitance déguisé en accident du travail existent bien encore maintenant), la maltraitance psychique est très répandu c'est même un sport patronal et une technique de gestion de la main d’œuvre et est encore très souvent jugé comme légitime en pratique .
Et puis je m'éloigne un peu de de la maltraitance, mais cela m'y fait penser : si les patrons sont limité légalement dans leur sanctions, en pratique il débordent toujours quand ils ne sont pas "surveillé" car ils pensent avoir un pouvoir total légitime sur leurs salariés (Ils le pensent tous a quelques exceptions, et les salariés sont très nombreux a l'avoir intégré aussi). Tout ça pour dire que la fossé entre le théorique et la réalité matérielle est large et c'est le role de l'idéologie d'essayer de nous le faire franchir sans le combler.


Enfin moi je parle pas seulement d'acception sociale mais bien aussi de conception legale, de consequence qui va au dela de la désapprobation, mais d'une reaction juridique et ces consequences. D'une conception formelle qui a des consequences concretes (il suffit pas de declaration d'intention, mais bien de capcité a la faire respecter). On parle pas de mes ou tes considerations.
la difference ou formellement le consentement doit etre respecter avec le systeme ou ca ne l'est pas, comme l'esclavage, c'est qu'il y'a des consequences quand le non-respect est mise a jour.

Apres j'aimerais bien avoir des exemples de systemes esclavagistes ou les sevices corporelles sont interdits ? est ce que les entraves en tout genre sont des sevices corporelles ? (moi je crois que oui, mais peut etre pas selon "tes considerations"), est ce que les coups sont des sevices corporelles ? (moi je crois que oui etc....), est ce que le droit de poursuivre et donc capturer un fugitif (euh... un démissionnaire ? dans ta novlangue confusionniste) fait parti des sevices ou non ?

mimosa rouge a écrit:c'est la aussi différend suivant les lieux et les époques, les réglementations de l'esclavage peuvent être contradictoire la dessus, il me semble que le code noir permet théoriquement je suppose, a l'esclave de saisir la justice par exemple . Et toujours la réglementation a eu régler ce problème de la moralité de l'esclave . etre un bien ou une personne, ce n'est pas tranché par définition cela dépend du contexte et des besoins d'exploitation ou encore des règles morales et religieuses en vigueur. Je continue a penser que ce qui fait fondamentalement la différence d'avec le salariat c'est surtout la la libéralisation de l'outil de production que cela apporte de séparer statutairement la personne de l'outil (c'est pas moi qui le dit, c'est ces fameux penseurs qu'on invoque de post en post) et pas la liberté ou l'autonomie.

Quel code noir ? source ? l'esclavage, par essence, se base sur le non-droit de l'esclave en tant qu'individu, et donc sur le seul droit du(/et parfois imposé au) proprietaire comme le serait certaines normes sur differents biens. L'esclavage est contrairement a ce que tu pretends quelque chose de precis, c'est generalement tres codifié quand c'est legal, et quand ca l'est pas, on en revient a la base : l'esclave est la situation d'un individu auquel on deni tout droit et qui est ramené a une chose/bien inerte.


Ce qui est hallucinant c'est que les hyperboles politiques de vos discours vous ont (ou plutot t'as, enfin j'espere....) fait perdre tout sens des mots et de leurs realités pour arriver a ce genre de confusionnisme.
Le seul echapatoire dans un systeme esclavagiste est la mort, ou l'emancipation soit selon le bon vouloir du maitre, soit selon des conditions legales contraignantes, ce que peut faire le salarié c'est demissionné et tenté sa chance ailleurs, meme un ailleurs lointain, l'esclave est le bien de quelqu'un, il n'ya pas de refus sans l'acceptation du maitre, a part la mort....

La plupart des situations d'esclavages dans le monde moderne se font en toute illegalité, ce n'est plus un esclavage de droit, mais de fait... cad que l'on touche des zones de non droit... et la je parle pas de la sitiuation degueulasse que tu decris mais qui reste "anecdotique" (chantage au licenciement) par rapport a ce qu'est reellement l'esclavage, comme les enfants esclaves-domestiques, ou par exemple les crevettiers thailandais et leurs equipages qui n'ont jamais vu la terre depuis des annees... peut on parler des esclaves sexuelles femmes pour l'essentielle dont la capacité de fuir est annihilé par differentes methodes ?

Tu te fouts de la gueule de qui pour te/me comparer a leurs situations ?
Personne dit que ce que tu decris est pas degueulasse, mais faut arreter de faire semblant de croire que les situations sont similaires.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede SchwàrzLucks » 03 Jan 2015, 00:43

Winston a écrit:
La plupart des situations d'esclavages dans le monde moderne se font en toute illegalité, ce n'est plus un esclavage de droit, mais de fait... cad que l'on touche des zones de non droit... et la je parle pas de la sitiuation degueulasse que tu decris mais qui reste "anecdotique" (chantage au licenciement) par rapport a ce qu'est reellement l'esclavage, comme les enfants esclaves-domestiques, ou par exemple les crevettiers thailandais et leurs equipages qui n'ont jamais vu la terre depuis des annees... peut on parler des esclaves sexuelles femmes pour l'essentielle dont la capacité de fuir est annihilé par differentes methodes ?

Tu te fouts de la gueule de qui pour te/me comparer a leurs situations ?
Personne dit que ce que tu decris est pas degueulasse, mais faut arreter de faire semblant de croire que les situations sont similaires.


Je ne veux pas rentrer dans le débat en détail mais pour comparer avec les crevettiers thaïlandais, des travailleurs détachés/sans paps/etc. logés par le patron (avec loyer prélevé sur le salaire, bien entendu !) et rappelés pour travailler les week-end, les nuits, etc. ce n'est pas rare. Le cas des concierges avec logement de fonction et où les patrons les menacent s'ils refusent de tafer 7J/7J, c'est significatif aussi. Sur l'esclavage sexuel, les patrons qui usent de leur situation pour agresser sexuellement voire violer des travailleuses, ça existe aussi. Là aussi la capacité de fuir est annihilée par différentes méthodes. J'ai eu le cas en permanence syndicale il y a quelques semaines. Bon courage pour faire admettre à la victime qu'elle n'est pas coupable mais victime... Et le "mais à mon âge, je ne retrouverai pas du boulot" empêche aussi de fuir.
En bref, et comme mimosarouge l'a dit, ces libertés, on les a grâce au rapport de force, rien d'autre. Des révoltes d'esclaves sont susceptibles de permettre d'obtenir de nouveaux droits (et je suppose que c'est déjà arrivé dans l'histoire, même si je n'ai pas étudié le phénomène plus que ça). Ben c'est la même chose dans le salariat.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede Winston » 03 Jan 2015, 20:48

SchwàrzLucks a écrit:Je ne veux pas rentrer dans le débat en détail mais pour comparer avec les crevettiers thaïlandais, des travailleurs détachés/sans paps/etc. logés par le patron (avec loyer prélevé sur le salaire, bien entendu !) et rappelés pour travailler les week-end, les nuits, etc. ce n'est pas rare.Le cas des concierges avec logement de fonction et où les patrons les menacent s'ils refusent de tafer 7J/7J, c'est significatif aussi


Y'a peut etre des "details" qui peuvent etre significatif, (et qui le sont pas pour moi > des details), quand une partie de l'equipage d'un crevettier n'a jamais vu la terre depuis des annees qu'une partie de ceux qui ont essayé de fuir sont mort dans l'indifference au mieux, complicité au pire des autorités legales. On est pas simplement dans du vol, ou de la pression, mais bien au dela. c'est une chose de subir ces pressions mauvais traitements, menace sur le salaire, ca en est une autre de te priver de la capacité de t'y soustraire, en te confrontant a un risque imminent de mort/sevice corporel.

Apres on peut toujours comparer, c'est pas le probleme, mais la situation de l'esclavage correspond a des situations d'exploitation extreme qui ne sont pas que des pressions financieres. La maltraitance n'est pas que lié a cette forme d'exploitation, mais l'esclavage theoriquement et concretement abouti au deni de l'individu jusqu'au point ou on ne lui laisse meme plus le choix de faire le travail ou pas, on estime qu'il doit le faire, et d'une maniere ou d'une autre, il devra s'executer ou mourir.

SchwàrzLucks a écrit:Sur l'esclavage sexuel, les patrons qui usent de leur situation pour agresser sexuellement voire violer des travailleuses, ça existe aussi. Là aussi la capacité de fuir est annihilée par différentes méthodes. J'ai eu le cas en permanence syndicale il y a quelques semaines. Bon courage pour faire admettre à la victime qu'elle n'est pas coupable mais victime... Et le "mais à mon âge, je ne retrouverai pas du boulot" empêche aussi de fuir.


Sur le harcelement sexuel, les patrons sont que l'un des elements de cette problematique, le harcelement existe en dehors des liens de hierarchies ou meme professionnel, en gros le harcelement est du harcelement, ce n'est pas de l'esclavage, on est dans des relations interpersonnelles "aidé" parfois par le contexte, et dont la plupart du temps (depend du contexte) le mecanisme est un mecanisme mental poussant la victime a croire qu'elle est piegée.
Ici la harcelée de ton cas, craint pas pour sa vie, mais pour ses conditions de vie. Ca reste degueulasse, c'est aussi la difference entre l'emprise psychologique et la realité physique de passer par dessus bord en haute mer si tu refuses les ordres.


SchwàrzLucks a écrit:En bref, et comme mimosarouge l'a dit, ces libertés, on les a grâce au rapport de force, rien d'autre. Des révoltes d'esclaves sont susceptibles de permettre d'obtenir de nouveaux droits (et je suppose que c'est déjà arrivé dans l'histoire, même si je n'ai pas étudié le phénomène plus que ça). Ben c'est la même chose dans le salariat.


Non dans l'esclavage, y'a pas de juste milieu soit le statut est aboli, (individuellement> emancipation ou collectivement), ou soit l'esclave est un homme mort, l'esclave est une chose, un bien de son maitre, tu negocies pas avec quelqu'un a qui tu n'accordes aucun libre-arbitre.

Apres si t'as des exemples de lutte d'expansion de droit d'un meuble, je serais curieux de les avoir.

Pour ma part c'est ce que j'essayais d'expliquer, et donc ma position c'est que l'exigence theorique du consentement dans la forme du salariat, permet un rapport de force que peut prendre en compte le dominant sans voir son systeme s'ecrouler, dans l'esclavage, l'individu est une chose, negocier avec lui n'a aucun sens, sauf a montrer que t'avais tort et donc faire tomber le systeme.
En tant que maitre, tu negocies pas avec spartacus, tu dois tuer spartacus, sinon ton systeme s'ecroule.

L'eclavage correspond a une realité de l'exploitation parmi la plus totalitaire, l'individu est une chose.
Le proletaire aussi est exploité, mais si on en croit les penseurs de l'epoque, c'est avant tout une partie du "gateau" qu'on lui vole, le contexte du proletaire c'est un contexte juridique ou la volonté de l'individu est reconnu, ca n'empeche pas mauvais traitement, coup tordu ou autres.

Apres si vous voyez toujours pas la difference entre un contexte de menace de perdre votre salaire ou celui de subir coup de fouets/mort en cas de refus...

edit : un prob sur les balises citation.
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Re: Non-travail,s'il existe,peut-il être un moyen de formati

Messagede Grouni.G » 06 Jan 2015, 11:36

Salut,

alors j'ai tenté de reprendre certaines de vos remarques.

Ce sujet de réflexions porte un double questionnement, l’absence de travail comme outil à penser et ce moment formateur qui est d’habitude lié au travail marchand.

Afin de savoir ce qu’est le non-travail je me suis tout d’abord questionnée sur cette notion de travail. Le travail se résume pour moi à l’effort de production. Il peut être salarié ou pas dans le sens où cet effort n’est pas obligatoirement marchandisé. Choisi ou subi, une même situation en apparence peut-être l’une ou l’autre. Le travail peut avoir pour finalité une gratification pécuniaire, une reconnaissance sociale et, ou, intellectuelle. Le travail principalement marchand est considéré comme une réussite sociale, personnelle. Pour autant le travail, depuis une trentaine d’années, est de plus en plus contesté.

La force de travail n’est plus l’agent central d’une mise en valeur. Des auteurs tels que Méda, Rifkin et Gorz parlent d’une inessentialisation dans le sens où la valeur travail a perdu son essence traditionnelle. Les années 60/70 marquent un tournant : des mouvements émergent de toute part pour la reconnaissance de la profession, le refus d’être employable à tout prix, les travailleurs précaires, les sans-papier etc... ainsi que des individus qui refusent de travailler. Cette convergence des luttes se prolongera et s’amplifiera puisqu’en 1986, les jeunes victimes de l’échec scolaire rejoignent les jeunes chômeurs diplômés, victimes de l’échec social. La crise touchant toutes les couches sociales, les limites entre travailleur et non-travailleur deviennent confuses (stagiaires, intérimaires, travailleurs au noir, bénévoles, vacataires, intermittents, handicapés, …).

Si le travail n’est plus une essence comment la nommer ? Une « inessentialisation » de la force de travail, « une domination du travail mort (technologies) sur le travail vivant » ? Mais alors qu’est-ce que le non-travail ? Il ne peut être ni une notion, ni un concept. Est-ce un travail au négatif ou est-ce une négation du travail ? Le non-travail participerait à l’effacement d’une forme d’existence sociale ?
Le non-travail est à la fois synonyme d’exclusion et de loisirs. Stigmatisé par les individus qui travaillent (dépendance, ne participe pas à l’effort collectif etc…), le travail marchand est alors libérateur. Si comme le dit Marx, le travail est perçu comme aliénant alors le non-travail est émancipateur et peut être envié, source de frustration pour les sujéties salariales?

Le travail est-il un but en soi ? Ou peut-on sans avoir peur des préjugés parler de non-travail lorsque l’on se situe dans un travail non marchand? Le fait d’en parler de façon négative, comme une absence, nous invite à nous poser la question de la reconnaissance sociale, du regard que porte la société sur le non-travailleur ou du regard qu’il porte sur lui-même. Une personne âgée qui ne travaille pas ne choque pas. Un-e jeune dans le même cas est vu comme un-e incapable ou un-e fainéant-e. Le regard des autres, le poids de l’éducation, de la morale, de la culture… peut s’avérer pesant voir destructeur (source de dépression par exemple), s’ajoutant à la précarité économique pour les plus jeunes.
Le non-travail peut être subi ou du choisi, heurter la norme ou y être très bien accueilli (tout dépend d’où nous nous plaçons). Il est à la fois une forme de résistance et de formation personnelle de vie, somme d’expériences plus ou moins formalisées.

1. Le non-travail

Je vais tenter ici de démontrer comme la frontière entre non-travail et travail est souvent flou, voir confus. Que l’on parle des non-travailleurs non-salariés, formés autant que des salariés (comme certains bénévoles), des non-travailleurs salariés comme le sont certains chômeurs, des travailleurs non-salariés ou salariés qui ne sont pas reconnus en tant que travailleurs (stagiaires, les jeunes du service civique) mais formés dans l’espoir d’être employable, du non-travail comme Oeuvre tel que Hannah Arendt le décrit dans son livre « La condition de l’homme moderne », où elle y développe une critique politique et conceptuelle du travail. En affirmant que tout individu a besoin de laisser une empreinte de son passage ; permettre à l’Homme, aux Hommes, de s’immortaliser, elle différencie l’Oeuvre de l’activité par le travail. L’Oeuvre prenant place dans l’Histoire des Hommes, le fruit du travail n’étant qu’éphémère, puisque produit à des fins consommables.


1.1 Le non-travail choisi ou subi?

Un exemple de non-travail choisit, le bénévolat. Est-ce un moyen néo-libéral de profiter du don personnel de l’individu pour combler un manque que le néolibéralisme a lui-même créé ou est-ce tout simplement une forme de solidarité qui pour le coup ne peut que déranger le système néo-libéral ?
L’un n’excluant pas l’autre puisque la question se place à des échelles sociales différentes. Au niveau macro, le manque, la rareté, est une part importante du fonctionnement du système qui le produit pour une grande part artificiellement. Pour autant, cela n’exclue pas les gestes de solidarité individuelle. La charité comme réponse individuelle exclusive est un élément constitutif du système actuel.

Alors, peut-on parler de non-travail choisit ? Les associations qui emploient des bénévoles les forment dans la plus part des cas. C’est également une façon pour le néo-libéralisme de ne pas remplacer certains postes, de ne plus les financer. Exercer gratuitement pour se former ? Profiter des manques du système actuel ? Le bénévole correspond simultanément à une vision ultra marxiste où le travailleur n’a même pas de quoi se reproduire ainsi qu’à une volonté d’expérience personnelle. Penser au fait que le bénévolat est un forme de non-travail, bien que choisi, signifierai qu’en dehors du salariat, il n’y a pas de salut ! Faut-il en comprendre et maintenir cette idée que seul le travail salariat vaut, le bénévolat apportant, du moins, une reconnaissance sociale ? Afin d’être précise, je rajouterai que le bénévolat est quantifié, le travail de production qui en découle également. Le bénévolat est cadré juridiquement et les associations qui emploient des bénévoles doivent les déclarer (assurance etc…). Le bénévole peut être amené à signer un contrat, une clause de confidentialité. Il peut être, comme le sont les secouristes-urgentistes de la croix rouge, un bénévole professionnel puisqu’il est formé et que pèse sur lui toutes les responsabilités juridiques de l’erreur d’un professionnel en exercice. Il n’est pour autant pas payer (ne reçoit pas de salaire). Mise à part Paris où ces bénévoles professionnels travaillent en réseau avec les sapeurs-pompiers, nous pouvons aisément comprendre que lorsque la préfecture fait le choix d’employer la croix rouge sur un dispositif de secourisme et non les pompiers volontaires pour une question de coût, ces derniers peuvent ressentir une colère vis-à-vis de ces premiers.

Le chômage et le non-travail salarié sont deux réalités différentes puisque liées à une situation personnelle (l’âge, la relative indépendance financière, le peu de besoin, le choix de vie…), cela ne doit pas cacher le fait que la réalité est toute différente pour la plupart des personnes qui vivent sans moyens ou avec des salaires ou des retraites de misère.
Le chômage, en hausse constante et régulière ne comptabilise pas, entre autre, les individus qui n’y sont pas inscrits. Certains n’attendent rien des éventuelles offres d’emploi proposées par Pole Emploi, d’autres se sentent découragés, ne croyant plus aux chances de trouver un emploi. Pour autant, nous pouvons reconnaitre qu’il existe deux types de chômage, subi ou choisi.

Certains chômeurs, comme nous avons pu le voir dans le film proposé de Pierre Carl, ont pu transformer, reconsidérer un licenciement subi, par exemple, en un processus libérateur, en s’abandonnant à un recul sur soi, son ancienne condition de travail etc…devenant ainsi acteur de leur propre vie. Le chômeur peut ainsi renter dans une phase de non-travail, n’excluant en rien la non-activité. Beaucoup d’individus refusent aujourd’hui l’exploitation salariale, la sujétion, cette perpétuelle précarité et créant des formes de résistances, mettant tout en œuvre pour éviter, fuir, l’aliénation salariale.

Lorsque le chômage est subi, les chômeurs souffrent d’un stress important. Leur condition de chômeur, l’intrusion, l’infantilisation, les contrôles effectués, les pressions sociales parfois humiliantes, sociétales et médiatiques participent à la dévalorisation de l’individu. Sans parler de la peur d’une erreur greffée sur le dossier, d’une radiation, d’une indemnisation non effectuée. Le chômeur se sent ainsi dans l’obligation d’être toujours disponible, d’accepter n’importe quel emploi y compris lorsqu’il ne correspond ni aux compétences, au métier d’origine, aux formations, aux souhaits. Chercher, chercher, démarches qui s’avèrent souvent vaines. Etant toujours sur le marché du travail, ce type de chômeur peut être catégorisé dans le non-travail salarié, représentant une forme de réserve de main d’œuvre.

Chaque année, nous comptons 1,2 millions de conventions de stage signés. Un étudiant sur deux aura effectué au moins un stage durant ses années d’études. Je fais le choix de prendre cet exemple puisque non-travailleur, ces étudiants occupent malgré eux un emploi déguisé. Souvent non-rémunérés ou à coûts réduits, ils représentent une main d’œuvre avantageuse pour les employeurs. A la sortie de leurs études, certains d’entre eux, poussés par un chômage important pour les moins de 25 ans et n’ayant pas accès au RSA, continueront à effectuer des stages, devenant ainsi travailleurs stagiaires. D’après l’économiste Jean-Marie Chevalier, si l’Etat comptabilisait les stagiaires à la recherche d’un emploi, les chiffres du chômage s’élèveront facilement de 30% pour les moins de 25 ans . Les stagiaires sont exclus du droit du travail. Ils ne cotisent ni pour leur retraite, ni pour l’assurance chômage. Je n’ai malheureusement pas réussit à savoir si ils avaient droit à la sécurité sociale classique ; le site Amélie.fr ne mentionnant pas le cas des stagiaires post diplôme. Le stagiaire, particulièrement précaire ne peut ni prétendre au RSA, ni au RSA activité pour les plus de 25 ans puisqu’il est sans statut. Ce non-statut impliquant également qu’un stagiaire ne peut ni se syndiquer, ni saisir un conseil de prud’hommes. « Ainsi exclus des droits sociaux même les plus élémentaires, les stagiaires, jeunes, se retrouvent maintenus dans une situation précaire, d’incertitude, qui complique le passage ou statut d’adulte actif et autonome. »


1.2 Le non-travail, question de reconnaissance sociale

Les féministes se battent depuis longtemps pour la reconnaissance du travail domestique. Qu’il soit subi ou choisi, la question se pose. Un homme ou une femme au foyer travaille, en produisant de la nourriture et en aménageant sa maison, outre les travaux domestiques. On peut appeler cela travail ou activité, certaines sont productrices et économiques (ce que je ne gagne pas en salaire, je le compense en ne faisant pas appel à des services extérieurs marchands, en produisant moi-même), d’autres pas. Est-ce réellement un travail dans le sens où pour qu’il y est reconnaissance, il faut que ça en soit un ? Ces féministes, du moins la plus part, ne désirent pas de salaire pour ce travail domestique puisque ne souhaitant pas qu’il soit confondu à un travail salarié, dénonçant plutôt une société patriarcale ; bien que de nos jours certains hommes occupent totalement ce « non »-travail domestique, tout comme le fait qu’il y est de plus en plus d’hommes qui se déclarent féministes. Cette activité, ce non-travail selon la place sociale où nous abordons la question, sera stigmatisée ou encouragée. La société dans son ensemble ne parvient pas à se positionner face à cette question de reconnaissance sociale. L’Etat laissant l’opinion publique se faire.

Le non-travail peut satisfaire un besoin de reconnaissance sociale lorsqu’il est reconnu communément et initié par l’Etat comme « un temps aux autres, agir pour le bien commun et vivre une expérience enrichissante en servant l’intérêt de tous ». Nous abordons évidemment ici le Service civique, mis en place par Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse. Faute d’emplois, de revenus décents pour un travail, le Service civique concerne « des jeunes » qui seront remerciés pour ce « travail » volontaire, pour ce don personnel à la communauté et pour le bien de tous-tes. Reconnaissance certes, mais étant des non-travailleurs, donc non reconnus par le droit du travail, « ces jeunes » volontaires exercent pour un faible salaire, ne cotisent pas pour l’assurance chômage, ne pouvant généralement pas travailler à côté et alimentent la masse d’individus précaires qui de surcroît cherchent une reconnaissance sociale souvent à des fins salariales (« toujours un plus pour un cv »).

Les sans-papiers sont à la fois considérés comme non-travailleurs et n’ayant aucune reconnaissance sociale. Faisant partis des plus précaires, n’ayant pour la grande majorité pas de droit au travail, ils participent pourtant et font tous les jours preuves de leur implication dans l’économie de notre pays. Bien que considérés comme non-travailleurs, profiteurs, voleurs, délinquants etc… ils s’avèrent qu’ils sont nombreux à travailler, dans la majorité des cas, dans des secteurs où la pénibilité est importante. Très peu rémunérés, ils ne profitent que très rarement d’un contrat de travail.



2. Le non-travail comme moment formateur

2.1 Formation, expériences personnelles de vie

La question de la formation a toujours été liée au travail ; en commençant par l’école. Se former pour travailler, pour garder son emploi, se former pour avoir un emploi, être employable.

Afin d’obtenir une reconnaissance, garder ou acquérir un droit, les individus, et de surcroît les non-travailleurs, doivent être formés à certaines notions afin d’être en capacité d’y faire face telles que des notions de politiques, de droit, d’économie, de résistance, voire de désobéissance. Ces formations peuvent être personnelles, collectives, militantes… Elles sont plus ou moins formelles ou informelles. Elles prennent sources au sein d’une somme d’expériences personnelles. Ces formations peuvent également prétendre à une vie autonome, écologique par exemple, à savoir faire certaines choses par soi et pour soi (cultiver son potager, cuisiner, bricoler, etc…).
Il y a de nombreux endroits où ces savoir-faire peuvent s’acquérir : internet, auprès de diverses personnes, dans des collectifs, des cours, des lieux militants etc…

2.2 Le non-travail, formation à la résistance

Depuis plusieurs années, nous assistons à différentes expérimentations d’actions collectives de vie. Ces luttes prennent forme à travers diverses revendications ; certaines pour la reconnaissance d’un statut, d’autres pour l’accès à l’emploi, les suivants pour ne plus être assujetties et lutter contre le travail…

Plusieurs exemple tels que les Etats généraux du chômage et de la précarité qui se mettent en place, dont ceux de 2009, attestent et revendiquent le libre choix de l’emploi, de sa formation, assimilant Pole Emploi à une machine de contrôle et de répression. Le chômage étant devenu une forme d’exploitation à part entière, une « grève des chômeurs » est décidée, questionnant la place du travail.

Les associations qui encadrent les volontaires au service civique ont permis, par leurs luttes, à ce que ces « jeunes » puissent conserver les Aides Pour le Logement (APL).

En 2005, Génération précaire, un collectif, appelle tous les stagiaires à se mobiliser, et ensemble réussissent à travers diverses actions telles que par exemple les « flash-mobs » organisées sur la voie publique ou au sein d’entreprises et administrations qui les exploitent, à avoir un impact médiatique. Ils obtiennent des avancées telles qu’une rémunération lorsque le stagiaire exerce dans la fonction publique, une obligation d’être rémunéré à compter du deuxième mois de stage et également, une interdiction à tous les employeurs de prendre des stagiaires lorsqu’ils sont hors cursus scolaire. Même si dans les faits ces droits sont acquis, il reste à ce qu’ils soient réellement mis en place et pris en compte par tous les concernés.

Les travailleurs sans papiers, touchés par l’absence ou la précarité de leur statut, organisent de nombreuses grèves, soutenues par divers syndicats et associations militantes ou de solidarité, ont réussis à ce que le gouvernement, en 2010, leur promette de régulariser 1800 travailleurs. Après un certain temps, le gouvernement n’ayant toujours pas mis en application leurs promesses, les travailleurs sans papiers ont occupé la Cité de l’immigration afin de leur rappeler leur engagement.

Ce ne sont que très peu d’exemples parmi une multitude de luttes dont certaines parviennent à moduler les décisions des pouvoirs publics. Le non-travail, qu’il soit choisi ou subi, peut faire naître des formes de résistance et pour qu’elles puissent être entendues, reconnues, dans les meilleurs des cas prises en compte, les non-travailleurs devenant actif et acteurs de leur vie, se forment.




Conclusion
La crise du travail est la conséquence d’une mutation profonde organisationnelle, structurelle du capital depuis ces 30 dernières années. Le non-travail permet l’exploitation et ainsi la maîtrise de l’emploi mérité (sélection de ce qui est reconnu ou pas comme étant un travail). Pour autant, le chômage étymologiquement vient du latin caumare signifiant se reposer pendant la chaleur annonçant comme une évidence la suspicion systématique du chômeur profiteur. Simultanément, le travail est de plus en plus considéré comme une condition subalterne, une exploitation visible, perdant son essence. Non-travail et travail se mélange à plusieurs niveaux, les frontières étant de plus en plus incertaines, beaucoup d’individus font le choix de ne plus accepter cette précarité, cette instabilité, ce présent, ce futur indéterminé et choisissent de résister. Ce qui perturbe le pouvoir puisque sans cette main d’œuvre assujettie plus de patrons, plus de main mise voir plus de contrôle. Nous comprendrons pourquoi les dominants déploient autant d’effort à stigmatiser les non-travailleurs à travers les médias, les discours politiques.

Mais le travail est-il une fin en soi ? Devons-nous tous et toutes travailler pour que société fonctionne ? Le travail, dans la majorité des cas, servirait, à contrôler, à occuper les individus ? Dans une société où il manque cruellement de travail, sans besoin, nous pouvons être amenés à nous poser cette question ! Est-ce une nécessité de repenser nos modes de vie et du travail ?
Grouni.G
 
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