Free party et répression

Free party et répression

Messagede Omen » 28 Aoû 2014, 14:37

Bonjour, cela fait un moment que je ne suis pas passé, mais bon, je suis toujours vivant et ami de l'anarchie.

Je viens ouvrir un débat au sujet des free party (si ça a déjà été fait veuillez m'excuser, c'est que j'ai mal cherché).
Bref, j'ai pu depuis un an me rendre occasionnellement en free party et je viens ici faire part de mon expérience.

Le mouvement des free party est pour moi très lié au mouvement libertaire. En effet, des individus qui s'organisent seuls pour organiser une soirée musicale sans interventions de l'État ou de qui que ce soit, j'appelle ça de l'autogestion.
Je suis récemment allé à un festival et j'ai pu comparer les deux modèles d'organisation, l'un jugé légal, l'autre illégal (je vous laisse deviner lequel est légal :wink:).
Les comportements en festivals et en free party sont très différents, et j'aimerai partager mon expérience pour défendre un mouvement que je juge bénéfique à l'individu.
Tout d'abord je vais commencer par le festival :
Les festivals étant organisés légalement, toutes les structures de l'État se mettent en route pour "contrôler" les festivaliers contre tout ce qui pourrait être matière à débordement.
On peut donc trouver à l'entrée des festivals toutes une farandole de voiture de gendarmerie, effectif déployé non pour la sécurité des festivaliers, mais pour le contrôle et la répression en matière de stupéfiant. Il est d'ailleurs très drôle de constater l'échec cuisant des forces de l'ordre une fois arrivé sur le festival. Tout ce qu'on peut trouver comme "drogue" en free party se retrouve en festival.
On peut donc dire que le rôle des gendarmes, douanes, etc... est inutile à ce niveau là.
Conséquence de la présence de stupéfiant en festival, le festivalier se drogue, comme le teufeur (oulala c'est pas bien du tout !).
Mais j'ai pu constater que la consommation de stupéfiant entre le festivalier et le teuffeur est différente.
Le festivalier consomme beaucoup d'alcool (présence de bar indispensable pour les recettes d'un festival), le cannabis étant devenu aujourd'hui une substance plutôt banale sa consommation est également présente en forte quantité (mais que fait la police ?!?), et on peut trouver toutes sorte d'amphétamine, speed, MDMA, etc, etc...
Bref, les festivals c'est maaaal diraient les vieux cons réacs.
Face à la présence de toutes ces substances, le festivalier consomme selon ses désirs, ses besoins, mais généralement dans l'abus.
Pourquoi ?
J'ai quelques hypothèses à ce sujets :
- Les festivals sont occasionnels, c'est une bonne occasion pour un certain nombre de personne de "se mettre une bonne race".
- Le désir de nouvelles expérience pousse au désir de nouvelles consommation et sur un festival, nombre de personne se sentent "intouchables" car un fois installé sur le site, ils ne croisent plus de policier.
- Les dealers en ont rien à foutre de la gueule du festivalier, ils veulent de la thune donc ne font pas de prévention.
- Pour les festivals de plusieurs jours on peut constater le dernier jour un phénomène de "faut tout consommer, faut repartir sans rien pour les contrôles de police". Analyse stupide de la situation qui met le festivalier en danger du fait de la répression.

Voilà un compte rendu général de ce que j'ai pu constater en festival. Après la consommation de stupéfiant est différente de festivals en festivals (j'ai pu constater au Hellfest par exemple que la bière et l'alcool en général sont privilégiés mais n'empêchent en rien toute autre consommation, festivals reggae plutôt le canna...)
Maintenant je vais prendre la situation des free party et voir en quoi elle diffère.

La free party, contrairement au festival est dite illégale car elle s'organise sans le consentement de la population, de l'État, et de toute la clique des amoureux de l'autorité.
Mais au delà du caractère illégal qu'en est-il sur le terrain ?
Le terrain parlons-en ! Généralement le terrain est choisis loin de toute forme de vie humaine dans le calme et la tranquillité pour plusieurs raisons : éviter de se faire trouver par les condés, éviter les habitations pour éviter que les condés ne soient appelés, grandeur du terrain en fonction de l'estimation de personne...
Les organisateurs de teuf sont donc des gens prévoyants et conscients que leur rassemblement génère une possible nuisance pour autrui, une possible démarche de l'État, de la commune, pour stopper l'évènement. Donc oui, les free party s'organisent de manière discrètes loin de l'organisation de l'État mais dans ce premier temps c'est juste par prudence.
Passé le sujet de l'occupation illégale ou légal du terrain (légal dans le sens le propriétaire du terrain a donné son accord pour le rassemblement mais pas la police), venons-en au sujet qui fait mouche dans le rang des conservateurs, j'ai nommé : LA DROGUE !
Bizarrement on trouve déjà ça en festival mais bon, ça gène moins vu que ça rapporte de l'argent surement...
Donc oui, il y a de la drogue en festival, mais je dirai qu'il n'y en a ni plus, ni moins. Je dirai même qu'il est possible qu'il y ait plus de drogue en festival. Pourquoi ? Parce qu'en festival il y a du client facile, il y a ceux qui sont près à payer le prix pour se mettre la tête à l'envers, il y a ceux qui ne connaissent pas les produits et qui veulent quand même tenter, et il y a beaucoup plus de monde, donc beaucoup plus de clients potentiels.
Donc la consommation de drogue ne peut être un argument valable de répression du mouvement des free party.
Je dirai même que la consommation de stupéfiant est plus responsable de la part des teuffeurs que des festivaliers.
En effet contrairement au festival, les teufs s'organisent régulièrement (plus ou moins toutes les semaines dans un département), comme les personnes habitués à aller prendre un verre dans un bar, la consommation de stupéfiant y est donc moins excessive qu'une soirée occasionnelle (ceci est un constat personnel, libre à vous de m'opposer un argument contraire). Le risque alors présenté est donc la consommation régulière de stupéfiant et les dégâts sur la santé.
Pourquoi un teuffeur serait-il plus responsable ?
Premièrement, le coté régulier fait qu'il n'est pas dans l'optique de profiter un bon coup avant de reprendre le train-train quotidien.
Il peut donc plus facilement s'organiser un roulement à plusieurs avec un "sam" et des amis qui peuvent consommer des stupéfiants (en plus ils ont un ami qui veille sur eux c'est génial !). Je ne dis pas non plus que c'est ce qui arrive tout le temps, je dis que c'est plus facile à mettre en place et que tout le monde peut en profiter contrairement au festival.
Deuxièmement le teuffeur consomme beaucoup moins d'alcool, je ne sais pas si la consommation d'autres stupéfiants diminue le désir d'alcool, mais ceci s'explique de plusieurs manière autre : il n'y a pas vraiment de bar en teuf (sauf pour grosse teuf), la consommation d'alcool vient surtout de ce que chacun ramène et le teuffeur sait pertinemment qu'il doit rentrer en voiture et que s'il croise la police, mieux vaut que son contrôle d'alcool soit négatif au risque de subir d'autres contrôle (tant pis pour lui s'il a consommer des stupéfiants juste avant, mais je trouve, par exemple, dommage qu'un joint consommé en début de soirée soit toujours détectable plusieurs heures après alors que l'effet n'est plus là, cet individu risque pourtant d'avoir de gros problèmes). L'alcool est donc ici un facteur qui augmente le risque d'avoir des ennuis avec la justice.
Coté prévention je trouve qu'elle est plutôt pertinente en teuf, car la plupart des personnes qui font de la prévention en teuf ont été, ou sont consommateurs et connaissent le produit au delà des livres. Ils sont donc plus à même de prévenir des risques de la consommation de certaines substances.

Le désir principale d'une free party n'est pas de dire "fuck la police" ou "nique le système", même si on peut retrouver ces messages couramment. Le message premier est "partageons la musique". Leur musique est libre de tout contrôle, est gratuit, les gens donnent juste ce qu'ils veulent, ce qu'ils peuvent.
Les free party ne prônent pas la consommation de drogue, mais la liberté, c'est ce qui fait qu'on peut y retrouver de la drogue. Une partie des orga considèrent d'ailleurs les dealers comme des parasites à leur rassemblement qui polluent un évènement entièrement gratuit en vendant de la drogue.

A partir de là comment peut-on accepter les festivals et condamner les free party ?

Nombre d'exemple dans la presse montre la répression acharnée qui s'exécute en France contre le mouvement des free party : annulation d'évènement au dernier moment, absence de négociation de la part des dirigeants, négociation sans fin pour trouver un terrain, argument du voisinage, confiscation de matériel, présence des forces de l'ordre avant l'évènement pour empêcher le déroulement de celui-ci...

Les exemples sont nombreux, en voici un récent : http://producsounds.org/foliot3k/actualitek-tribunes/article/saisie-integrale-et

Je viens donc ici discuter au sujet des free party avec ceux que ça intéresse, n'étant pas un spécialiste j'aimerai partager les expériences, les ressentis, les points de vue, etc...

Pour moi les free party sont des mouvement émancipateur de conscience, on va en free parce qu'on à le plaisir d'y aller, parce qu'on a la volonté, et rien à foutre de ce que peut penser l'État, la police ou qui que ce soit. Les gens qui y sont présent débordent de créativité quand on peut voir certains murs réalisé par les sound-system. Il y a de gros efforts de fait dans l'achat de matériel sonore, dans les lumières, tout ceci juste pour le plaisir et au risque de se faire saisir le matériel.

Pour moi il est donc important de défendre le mouvement des free party qui est aujourd'hui fortement discriminé par rapport à d'autres mouvement musicaux (comme ont pu l'être le rock, puis le punk par le passé).

Je vais m'arrêter là pour le moment, je rajouterai si d'autres choses me viennent à l'esprit.
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Re: Free party et répression

Messagede SchwàrzLucks » 28 Aoû 2014, 21:31

Mouais, je vois mal comment on peut consommer des "drogues dures mais en faisant de la prévention, de manière raisonnée", etc. La dépendance (et pas à l'Etat pour le coup :hehe: ) ça n'est jamais cool.

Sinon, j'ai bien du mal à saisir la différence entre les attitudes des individus dans les festivals et les free parties. Pour l'immense majorité, il s'agit de consommer de l'événement, rien de plus. Alors si on rajoute l'absence totale de dimension de classe dans ce genre d'événements...

Enfin bon, les anars adoptent bien l'avis qu'ils veulent à ce sujet, personnellement j'ai bien d'autres priorités que d'aller soutenir des types qui se voient contrariés par rapport à leur manière de vouloir faire la fête.
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Re: Free party et répression

Messagede Blackwater » 28 Aoû 2014, 23:54

SchwàrzLucks a écrit:Mouais, je vois mal comment on peut consommer des "drogues dures mais en faisant de la prévention, de manière raisonnée", etc. La dépendance (et pas à l'Etat pour le coup :hehe: ) ça n'est jamais cool.



Tu as des préjugés, je pense, car ce n'est pas parce qu'on consomme parfois des drogues dures que l'on en est dépendant.
Justement la prévention permet d'éviter la dépendance.

Quant à ton évocation de la non-dimension de classe des free parties... Eh béh, j'espère que tu sais t'amuser, écouter de la musique ou lire un livre qui n'a pas de dimension de classe...
Mais on peut considérer par contre que la répression envers les free parties découlent de la violence de classe.

En tout cas, merci pour le texte, Omen, pour ton expérience, sur un sujet que je maîtrise mal.
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Re: Free party et répression

Messagede SchwàrzLucks » 29 Aoû 2014, 11:27

Donc en fait je peux me défoncer à l'héro régulièrement, tant que je suis prévenu je ne serai pas dépendant ? T'as des sources scientifiques là-dessus ?

J'ai tendance à penser que le mouvement des free parties attire plus la jeunesse bobo que le prol. Je peux me tromper cela dit.
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Re: Free party et répression

Messagede Omen » 29 Aoû 2014, 17:38

SchwàrzLucks a écrit:Mouais, je vois mal comment on peut consommer des "drogues dures mais en faisant de la prévention, de manière raisonnée", etc. La dépendance (et pas à l'Etat pour le coup :hehe: ) ça n'est jamais cool.

C'est simple, au lieu de te retrouver face à un dealer qui te dit "vas-y c'est de la bonne" et qui cherche juste à vendre un produit (bon ou mauvais il s'en fou) tu te retrouves face à une association de prévention qui vient en free party et fait, par exemple, des tests sur la qualité du produit que tu as acheté. Ce qui permet de réduire grandement les risques de se retrouver avec des produits de coupes nocifs en avertissant le consommateur que son produit n'est pas sain. L'argument de BlackBombA est aussi de poids, ce n'est pas parce que l'on consomme une chose qu'on est accro. Ou alors tout ceux qui boivent une bière pour se rafraîchir son alcoolique... Il n'y a pas que des drogues durs en free party, il y a de tous, et tu prends ce que tu veux et tu ne prends pas ce dont tu n'as pas envie (on m'a encore jamais forcé à me défoncé la tête). Être auprès du consommateur pendant sa prise de stupéfiant est aussi rassurant pour la personne qui consomme, elle est entouré par des personnes qui peuvent en cas de problème la rassurer en cas de "bad trip" parce qu'ils connaissent ou parce qu'ils ont été formé, ils sont en état d'appeler des secours en cas de problème grave (de nombreuses teufs possède un coin "chill out" où les personnes peuvent se reposer s'ils sont fatigués ou ne se sentent pas bien mais pas au point d'appeler des secours, tous ça sous l'oeil de personnes sobre).

Pour continuer sur le fait que les drogues en zones festives sont présentes mais qu'elles sont généralement consommé prudemment je t'envoie ce lien : http://www.technoplus.org/t,1/2705/Dece ... -2005-2009
Et tu pourras voir que le nombre de personne qui décède par cause de drogue est faible en milieu festif (milieu festif donc pas spécialement free).

SchwàrzLucks a écrit:Donc en fait je peux me défoncer à l'héro régulièrement, tant que je suis prévenu je ne serai pas dépendant ? T'as des sources scientifiques là-dessus ?

J'ai tendance à penser que le mouvement des free parties attire plus la jeunesse bobo que le prol. Je peux me tromper cela dit.


Personnellement j'ai jamais vu d'héro en free, mais je ne dis pas qu'il n'y en a pas. Le mythe du teufeur multi-consommateur, défoncé H24, c'est mignon, mais c'est un mythe. Un mythe sympa pour faire peur et maintenir une répression sur des individus qui désirent avant tout partager de la musique.
Car je suis par là pour défendre la consommation ou la non consommation de stupéfiant en soirée.

Je viens parler d'un problème parce que pour les organisateurs de free ils leur arrivent de consommer, mais crois-tu réellement qu'un mec défoncé peut tenir toute la nuit à mixer ? Un organisateur de free il est clean pendant la soirée pour une autre raison, généralement dans la nuit il y a des gentils Monsieur tout habillé en bleu qui arrive. Tu crois réellement qu'ils se présentent arrachés devant eux ?
Les premières cibles de répression c'est pas le consommateur, c'est même pas le dealer, c'est l'organisateur. Et l'organisateur il est pas la pour vendre de la drogue ou quoi que ce soit, il est là juste pour partager de la musique. C'est bien gentil de taper sur un mouvement quand on ne le connait pas. Moi non plus avant je ne connaissais pas, et je pensais aussi que tout le monde se défonçait la tête. Mais c'est quand même bien plus que ça.
Pour moi c'est avant tout un mouvement autogestionnaire, faut savoir qu'un certain nombre de sound system fabrique leur propre caisson, leur décoration, organise un évènement festif rapidement car en moins de 24H tout a été posé, installé, utilisé, démonté.

Et si le mouvement bobo habite en camtar, alors il va falloir me donner une définition du mot bobo. C'est un mouvement hétéroclite, c'est pas un milieu qui cherche à savoir si tu viens des bô quartiers, du ghetto ou de la campagne. C'est avant tout culturel, et regarde, le mouvement punk est passé par là.
Donc j'aimerai poser une question : Est-ce qu'aujourd'hui il faut défendre un mouvement culturel-musical subissant une répression, qui a des tendances autogestionnaires ?

PS : un point sur le coté beaucoup plus responsable des organisateurs de teuf plutôt que des festivals : Le jour où tu verras un mec à l'unique sortie du terrain avec un éthylotest pour tous ceux qui s'en vont, plutôt que (pour les festivals) un agent de police à 100m qui attend de te chopper et chopper des recettes pour consommation d'alcool tu m'appelles.
Maintenant dis-moi si la répression en matière de drogue est vraiment efficace (Rappel : France pays plus gros consommateur de cannabis d'Europe alors qu'il est un des plus répressif) ?
Tu veux une différence entre la répression et la prévention :
La prévention apporte une connaissance du produit et des effets avant consommation et sur le long terme. De plus elle prend le consommateur comme un individu ou un malade en cas d'excès et peut guider le consommateur vers des structures d'aide. Il n'y a pas de peur de représailles dans ce cas car on ne va pas être puni pour avoir commis une erreur.
La répression criminalise, stigmatise le consommateur et le laisse dans l'ignorance sur le long terme. Il vit alors dans la peur (et après on s'étonne que la consommation de drogue provoque des paranoïas). Je ne dis pas que ça ne les favorise pas, mais je dis que la manière dont elles sont traitées augmente les risques de bad (la drogue est vue comme quelque chose de mal, donc ça fait du mal).

(Je sais que la consommation de drogue est pour beaucoup liés au teuf, mais c'est quand même pas le sujet ici. C'est un rapport qui existe, mais ce n'est pas un rapport nécessaire, on peut aller en free sans consommer de stupéfiant (expérience personnelle si si !))

Une citation pour finir :
Paracelse, « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose fait qu’une chose n’est pas un poison. »
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Re: Free party et répression

Messagede SchwàrzLucks » 29 Aoû 2014, 20:39

Je ne conteste pas l'assez positif de la prévention. Mais la prévention, elle n'enlève rien à la nocivité des drogues consommées. Certes, vaut mieux du vrai que du coupé, mais même du vrai, on peut pas dire que ce soit bon pour la santé.

Pour le "prototype du drogué", je ne visais pas les organisateurs mais les "consommateurs", ceux qui viennent juste faire la fête et se taillent ensuite.

Pour moi c'est avant tout un mouvement autogestionnaire, faut savoir qu'un certain nombre de sound system fabrique leur propre caisson, leur décoration, organise un évènement festif rapidement car en moins de 24H tout a été posé, installé, utilisé, démonté.


Là par contre, à mon avis y a un problème avec la définition de l'autogestion. Ce que tu décris, c'est du matos DIY, et des soirées organisées par un collectif d'organisation de l'événement. Enfin bon, je ne me revendique pas plus que ça de l'autogestion, donc je laisse volontiers ce terme. Mais si organiser un concert/animer une association/etc. avec 3/4 potes (pour des milliers de consommateurs) c'est de l'autogestion, l'autogestion elle est partout, et ça en fait des causes à défendre...
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Re: Free party et répression

Messagede Omen » 30 Aoû 2014, 12:23

Tout est une drogue et rien n'en est, tout est question de quantité. Si on écoute les médias ou les scientifiques du passé (qui, certains, avaient des connaissances bancales) alors on ne progressera jamais. Aujourd'hui le débat se relance dans de nombreux pays sur le cannabis, c'est une drogue mais est-elle aussi nocive que certains médias aimerait nous le faire croire ?
Tout est une question de quantité et de modération. Le sucre peut être mauvais, à cours terme trop de sucre peut rendre malade, à long terme il peut provoquer une obésité morbide, le sel peut également être mauvais pour la santé.
La seule différence c'est que la "drogue" t'apporte un effet qui va altérer tes capacités et généralement augmenter la créativité.
Il y a des sociétés en Amazonie et Afrique qui consomment des stupéfiants de manière traditionnellement pour des rituels ou pour soigner des malades, est-ce que cela fait que ces sociétés sont tombés dans la débauche ? Je ne pense pas.
Pour le sujet de la drogue je pense que chacun devrait être libre de pouvoir essayer se qu'il veut tout en étant informé de ce qu'il prend et tout en étant suivit (par un proche, un médecin ou autre) pour que la consommation ne dégénère pas en dépendance (mais ceci est impossible pour le moment car les drogues sont soumises à la répression).

Pour revenir au free party, oui fabriquer soi-même son matériel c'est du DIY, mais la logique des free va quand même au delà du simple rassemblement festif pour moi. C'est un rassemblement qui se veut en dehors de la société de consommation, les rassemblements sont gratuits pour une échelle qui parfois peut être importante, entièrement organiser par des particuliers souvent même mieux que des festivals.
http://www.technoplus.org/t,1/2705/Dece ... -2005-2009
Voici quelques chiffres pour les décès en zone festives, cela n'implique donc pas seulement juste les rassemblements des free, si on compare ces chiffres avec ceux, par exemple de l'alcool on obtient ceci :
- environ 300 morts par an pour les drogues en général dans toute la France
- environ 49.000 morts par an pour l'alcool en général (chiffre facilement trouvable sur internet)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Classifica ... .281971.29
On peut voir également que la classification des drogues selon l'OMS (et d'autres chercheurs) montre que l'alcool est quand même bien au dessus de nombreuses drogues qui sont interdites. La diabolisation à parfaitement fonctionner pour la mise en place d'une interdiction globale alors que l'alcool est une substance qui est quand même fortement nocive, mais comme toute chose, avec modération elle l'est beaucoup moins.

Que je revienne à la cause principale ! Les free !
Comme je le disais, c'est un mouvement particulier car dans une logique de non-consommation et de plaisir. À l'entrée des free il y a juste une personne qui demande aux arrivants s'ils souhaitent donner une petites donation pour l'évènement. Au final, en quoi dérange une free party ? Le bruit ? Les orgas font en sorte d'être le plus loin possible des habitations pour être tranquille. Les dégradations engendrées ? Des sacs poubelles sont distribuées à toutes les free pour laisser le terrain propre (les organisateurs étant prévoyant il ne faut qu'aucun motif ne puisse être retenu contre eux). La consommation de drogue ? Les organisateurs ne sont pas responsables de la consommation d'autrui.
Les teufeurs sont avant tout des personnes qui viennent partager, écouter de la musique et ça, ça n'a encore jamais été un crime. Or on peut voir que les moyens employés pour lutter contre le mouvement des free par l'État sont disproportionnés. Arrestation arbitraire, violence policière, saisit de matériel, perturbation de l'évènement...

Dans le cas où l'évènement veut s'organiser de manière légal (on l'appelle alors rave-party) 80% des communes refusent automatiquement ce genre de rassemblement et dans les 20% restants, une partie annulera au dernier moment provoquant soit l'annulation de l'évènement, soit l'entrée dans l'illégalité. Pris dans un étau que reste-il au teufeur ? Laisser tomber ce mouvement musical et écouter ce qui passe à la télé ?
Les dialogues entre ce mouvement et les autorités sont de plus en plus difficile (plus difficile aujourd'hui que sous Sarkozy, dommage j'arrive pu à retrouver le lien pour appuyer mes dires...).

« Puisque vous ne savez pas gérer notre société, laissez-nous gérer nos fêtes »
Les teufeurs ne demandent rien d'autre qu'à ce qu'on les laisse tranquille, il y a donc une ingérence de l'État dans un évènement musical, qui n'est pas très différent d'autre rassemblement musicaux, mais qui veut juste se passer de la dominance de l'État. Le coté anti-autoritaire et anticapitaliste de ce mouvement est quand même assez intéressant, et je pense qu'il y a matière à débattre sur ce mouvement. Libre à chacun d'adhérer ou pas à ces rassemblements, mais je pense que les valeurs porté par les free sont une ouverture.
Mais bon, je suis venu exposé mes idées ici pour voir s'il y aurait des personnes curieuses, intéressées et/ou motivées pour défendre ce mouvement. La liberté, selon moi, se défend à toutes les échelles, du moment qu'elle ne nuit pas à autrui. Ici l'État nuit, il est donc important de défendre un mouvement en conflit avec celui-ci.
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Re: Free party et répression

Messagede SchwàrzLucks » 30 Aoû 2014, 16:12

Que des gens veuillent se défoncer soit, mais le coup du "tout est de la drogue, c'est une question de quantité", faut arrêter le délire. Dire ça c'est tout sauf prévenir des dangers du produit ! C'est de la banalisation.

Et sérieux, c'est peut-être sympa comme événements, mais "anticapitaliste"... :lol: Si un type a des tomates dans son potager et qu'il les mange (et que du coup il n'achète pas de tomates au supermarché), c'est de l'anticapitalisme si on suit ta logique ? :-D
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Re: Free party et répression

Messagede Omen » 30 Aoû 2014, 21:03

SchwàrzLucks a écrit:Que des gens veuillent se défoncer soit, mais le coup du "tout est de la drogue, c'est une question de quantité", faut arrêter le délire. Dire ça c'est tout sauf prévenir des dangers du produit ! C'est de la banalisation.

Tu as raison, j'aurai pas du dire "tout est de la drogue", mais plutôt "tout est mortel". C'est une réalité que c'est l'excès qui fait le poison (en quantité ou en fréquence et c'est ça la réalité). Par exemple boire trop d'eau en peu de temps peu être mortel, c'est pourtant une substance jugé vitale.
Se battre contre une substance parce que nos bons seigneurs l'appelle drogue, c'est un combat débile et perdu d'avance car les drogues ne sont pas létales à la première prise sauf comme je le dis encore et toujours en cas d'excès et de ce fait de l'ignorance du produit. Donc forcement des gens vont expérimenter et prouver le contraire et là, et bien t'a l'air bien benêt avec tes discours réactionnaires et conservateurs.
Juste pour montrer que la DROOOOOGUE est moins est fléau que tu ne le pense :
Drogue : moins 500 morts par an en année de pointe
Alcool : 49.000 mort par an
Accident de la route : 3 268 en 2013
Suicide : 10.000 morts par an
Qu'est-ce que je cherche à te montrer à ton avis ? La drogue est loin d'être le facteur le plus important de mortalité. Donc si tu veux appelles ça de la banalisation, pour moi il y a des problèmes bien plus grave que celui de la drogue en France et dans le reste du monde, la drogue existe depuis des millénaires, est utilisée depuis des millénaires et l'homme est encore en vie (quelle surprise). Comment veux tu prévenir du danger d'un produit si tu ne le connais pas ?
Tu me dis que je fais de la banalisation en disant que tout est une question de quantité ? J'ai pas complété mon propos par la définition des effets de chaque drogue parce que ça serait long, mais ce que je dis est préventif et tu ne peux pas le nier. Il y a des facteurs à rajouter c'est sur, une drogue ne se consomme pas de manière anodine, il faut avoir un bon environnement autour de soi et être bien mentalement, mais quand ces conditions sont réunis la prise de risque est minime. Je déconseillerai à toute personne dépressive de consommer un quelconque stupéfiant, que ce soit alcool, cannabis ou autre. La drogue ne doit pas être un échappatoire, mais une expérience.

SchwàrzLucks a écrit:Et sérieux, c'est peut-être sympa comme événements, mais "anticapitaliste"... :lol: Si un type a des tomates dans son potager et qu'il les mange (et que du coup il n'achète pas de tomates au supermarché), c'est de l'anticapitalisme si on suit ta logique ? :-D

Un mec qui mange ses propres tomates ne participe pas au maintien du capitalisme, il est en dehors du marché de consommation, volontairement ou non. Le tout est de savoir si par la suite il ne souhaiterait pas échanger son surplus de tomates avec autre chose, en continuant à laisser le capital de coté et en diversifiant ses choix. Et le jour où tu as faim et que tu te retrouves face à ce type et ses tomates, qu'est-ce qu'il fait sachant que tu riais de lui et passait à coté ? Il rit à son tour et passe à coté de toi ?
Je pense qu'il faut soutenir ces mouvements qui certes ont une échelle plus petite que certains mouvements, mais tout mouvement n'a-t-il pas été petit un jour ? Favoriser ce genre d'initiative participe à laisser le capital de coté.

Tu me sembles bourré de préjugé au sujet des free party. Comment peux-tu juger une chose sans la connaitre ? C'est sur que quand on a pas envie de voir de l'anticapitalisme dans les free on ne le voit pas, comme quand on a pas envie de voir qu'on se fait entubé par l'État on ne le voit pas "Naaan mais l'État il est là pour nous protéger". Tu réagis de la même manière que les moutons patriotes, tu ne veux pas voir que ces mouvements ont de l'anticapitalisme en eux, pour quelle raison, je l'ignore.
Peut-être as-tu un domaine de prédilection et que ton acharnement dans celui-ci t'empêche de voir ce qu'il y a autour.
Et dis moi, il y a un endroit spécial pour trouver de l'anticapitalisme ? Dans les syndicats ? Dans les partis ? Chez Mr l'anarchiste ?
L'anticapitalisme est présent un peu partout à différentes échelles, mais rien n'empêche ces petits mouvements de prendre de l'ampleur.
Garde tes croyances si tu le souhaites, mais petit rappel : tout dogmatisme fait mourir l'anarchie car par le dogmatisme, on rentre dans la normalisation et c'est alors la fin de toute évolution.
Si le mouvement des free party ne t'intéresse pas, rien ne t'empêche de tourner les talonnettes et de partir, si tu cherches à soulever des problèmes entre ce que je dis et la réalité des free party renseigne-toi, va voir, interroge, et on en reparle une fois que tu as matière à débattre. Je suis pas un expert en la matière, mais j'ai pu vivre l'expérience et là on commence à tourner en rond en s'éloignant du sujet principal qui est la répression de ce mouvement et son aspect qui ouvre une porte vers l'alternatif, si tu veux que j'enlève le mot anticapitaliste.

Rappel : Le sujet ici n'est ni la drogue, ni de savoir si la free party c'est cool ou pas. Je suis venu ici pour parler d'un mouvement qui se détache de l'État et de ses règles et qui est victime de répression alors que le but premier est un partage culturel. Faut-il encore laisser libre cours à la chasse aux sorcières ?
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Re: Free party et répression

Messagede abel chemoul » 30 Aoû 2014, 21:51

Faire du bordel avec un sound system dans les bois je suis pas sûr que ça soit très écolo. j'imagine même pas à quel point ça doit déboussoler les animaux du coin. Si c'est anticapitaliste, c'est pas écolo en tout cas!

Contrairement à schwartzluck qui considère le mouvement free party comme un truc de bobo, moi pour ce que j'en ai vu c'est plutot des prolo blancs un peu raciste pour certains avec peu de capital culturel.

Le mouvement des free party est pour moi très lié au mouvement libertaire. En effet, des individus qui s'organisent seuls pour organiser une soirée musicale sans interventions de l'État ou de qui que ce soit, j'appelle ça de l'autogestion.

La fête d'anniv' de ma petite soeur de 12 ans entre aussi dans le cadre de ta définition, comme n'importe quelle chouille.
Je crois Omen que tu mélanges autogestion et organisation par affinité. l'autogestion c'est un mode de fonctionnement clairement et volontairement horizontal qui cherche à neutraliser les rapports de pouvoirs dans son fonctionnement, je vois pas en quoi les free parties sont porteuse de cette réflexion sur le pouvoir dans leur fonctionnement, surtout que la plupart des teufeurs sont juste des consommateurs de musique gratuite. D'ailleurs, on les voit jamais dans aucune lutte, à peine 3 ou 4 quand il a été question de criminaliser les habitats alternatifs comme leurs camions pourraves.
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Re: Free party et répression

Messagede Omen » 30 Aoû 2014, 22:43

abel chemoul a écrit:Faire du bordel avec un sound system dans les bois je suis pas sûr que ça soit très écolo. j'imagine même pas à quel point ça doit déboussoler les animaux du coin. Si c'est anticapitaliste, c'est pas écolo en tout cas!

C'est un point sur lequel je suis d'accord avec toi, malgré les efforts fait pour garder un environnement clean après leur départ (au point de vue des déchets), il y a un manquement écolo dans les sound system.
Après est-ce que ça fou plus de bordel qu'un festival au final ? Je sais pas faudrait voir, dans le dernier festival que j'ai fait j'ai eu plus mal aux oreilles qu'en allant en free (et j'étais moins loin des enceintes, le son était vraiment dégeulasse).

abel chemoul a écrit:Contrairement à schwartzluck qui considère le mouvement free party comme un truc de bobo, moi pour ce que j'en ai vu c'est plutot des prolo blancs un peu raciste pour certains avec peu de capital culturel.

On a pas du faire les mêmes teufs, dommage pour toi, mais bon... en étant un mouvement totalement gratuit on a de tout qui peut se ramener...

abel chemoul a écrit:La fête d'anniv' de ma petite soeur de 12 ans entre aussi dans le cadre de ta définition, comme n'importe quelle chouille.
Je crois Omen que tu mélanges autogestion et organisation par affinité. l'autogestion c'est un mode de fonctionnement clairement et volontairement horizontal qui cherche à neutraliser les rapports de pouvoirs dans son fonctionnement, je vois pas en quoi les free parties sont porteuse de cette réflexion sur le pouvoir dans leur fonctionnement, surtout que la plupart des teufeurs sont juste des consommateurs de musique gratuite.

Autogestion (du grec autos, « soi-même », et « gestion »), il y a pas besoin d'aller plus loin pour définir l'autogestion.
La différence avec l'anniv de ta soeur ou la chouille que tu fais et la teuf, c'est qu'à la fin de l'anniv de ta soeur ou de ta chouille, tu auras pas les condés devant chez toi pour t'emmener au poste et pour ta soeur prendre ses prendre ses cadeaux (pour la prise de matos).

abel chemoul a écrit: D'ailleurs, on les voit jamais dans aucune lutte, à peine 3 ou 4 quand il a été question de criminaliser les habitats alternatifs comme leurs camions pourraves.

Ah ? J'ai un exemple ou ils sont venus et ont aidé : manifestation à Nantes contre l'aéroport, un mur avait été installé pour passer de la musique et pour permettre de faire des discours.
Et tu crois sérieusement qu'ils vont se ramener à une manif et dire "Coucou ! Je suis un teufeur !". C'est pas écrit sur ta gueule que t'es un teufeur, tout comme c'est pas écrit sur ta gueule que t'es anarchiste. Ils peuvent très bien venir sans drapeau, sans banderole, sans signe distinctif. C'est pas parce que tu es teufeur que tu ne t'intéresses qu'à la musique dans la vie.
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Re: Free party et répression

Messagede Koala » 31 Aoû 2014, 08:29

"Faire du bordel avec un sound system dans les bois je suis pas sûr que ça soit très écolo. j'imagine même pas à quel point ça doit déboussoler les animaux du coin. Si c'est anticapitaliste, c'est pas écolo en tout cas!

Contrairement à schwartzluck qui considère le mouvement free party comme un truc de bobo, moi pour ce que j'en ai vu c'est plutot des prolo blancs un peu raciste pour certains avec peu de capital culturel.

Le mouvement des free party est pour moi très lié au mouvement libertaire. En effet, des individus qui s'organisent seuls pour organiser une soirée musicale sans interventions de l'État ou de qui que ce soit, j'appelle ça de l'autogestion.

La fête d'anniv' de ma petite soeur de 12 ans entre aussi dans le cadre de ta définition, comme n'importe quelle chouille.
Je crois Omen que tu mélanges autogestion et organisation par affinité. l'autogestion c'est un mode de fonctionnement clairement et volontairement horizontal qui cherche à neutraliser les rapports de pouvoirs dans son fonctionnement, je vois pas en quoi les free parties sont porteuse de cette réflexion sur le pouvoir dans leur fonctionnement, surtout que la plupart des teufeurs sont juste des consommateurs de musique gratuite. D'ailleurs, on les voit jamais dans aucune lutte, à peine 3 ou 4 quand il a été question de criminaliser les habitats alternatifs comme leurs camions pourraves."



Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse, Abel (et ravie que tu abordes le côté "écolo", aussi)... :)
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Re: Free party et répression

Messagede abel chemoul » 31 Aoû 2014, 11:02

Autogestion (du grec autos, « soi-même », et « gestion »), il y a pas besoin d'aller plus loin pour définir l'autogestion.

alors si, parce que sinon, "république" c'est la Res publica, la chose publique, et j'ai rien contre la chose publique. Et CRS c'est Compagnie républicaine de sécurité. J'ai rien contre la sécurité de la chose publique... pareil pour capitalisme: "capit": tête en latin. J'aime bien ma tête, donc je suis capitaliste.
Pour avoir été dans divers collectifs et orga qui pratiquent "l'autogestion", je t'assure que chacun en a sa définition qui entraine des applications très diverses et parfois pas très autogestionnaires. Et la définition que tu donnes à l'autogestion c'est juste de la libre association ou de l'auto-organisation. c'est pour ça qu'il ne faut pas s'arrêter au mot et à l'image qu'on en a mais chercher les implications politiques, les concepts, tout ça.

La différence avec l'anniv de ta soeur ou la chouille que tu fais et la teuf, c'est qu'à la fin de l'anniv de ta soeur ou de ta chouille, tu auras pas les condés devant chez toi pour t'emmener au poste et pour ta soeur prendre ses prendre ses cadeaux (pour la prise de matos).

Donc en fait la seule différence entre l'anniv' de ma tite soeur et une teuf, c'est le rapport aux flics? du coup je vois pas vraiment le côté subversif de la teuf. N'importe quelle chouille un peu bruyante peut faire débarquer les flics et on peut se prendre une prune pour tapage nocturne.

C'est pas écrit sur ta gueule que t'es un teufeur

si un peu quand même... entre les piercings, les vêtements kaki, la bière à la main et l'hygiène capillaire douteuse, on a peu de chances de confondre un teufeur et un jeune cadre dynamique.
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Re: Free party et répression

Messagede niouze » 31 Aoû 2014, 23:24

merci pour les cliché abel j pense que mon camion pourri (et ma maisons ) vont certainement arreté d'aller a ses manif (et autre truc d'autogestion rempli de babs ^^) de gars habiller tout en noir qui font la revolution en sortant des drapeau noér et en guelant police partout (moi aussi je sais jouer du clicher t'as vu ^^ bon treve d'humours a pas trop le temps mais y a du vrai et du faux dans chacune des intervention
la free est a la fois anticapitaliste et a la fois un truc de consomateur ; a la fois bobo raciste et a la fois anti fa en faite c'est un peu un condenser de ce que l'ont a de pire et de meilleurs dans la société parceque celle ci se veut ouverte a tous (pas toujours reussi de ce coté la non plus )
j'inteviendrait plus amplement plus tard la je rentre juste de mon trip touristo-alternatif au portugal et j'ai encore un peu de mal a m'en remettre (mais j sais psa si z'avez vu parait qu'on a casser la gueule au flic la bas pire que des black bloc on est ^^ )
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Re: Free party et répression

Messagede LeNouveau » 01 Sep 2014, 09:19

Comme Omen je pense que le mouvement des free-parties a des affinités avec le mouvement
anarchiste, il y a auto-organisation, DIY, artistes alternatifs hors-système marchand,
revendications ...

Bien sur il y a des consommateurs de teufs, comme il y a des consommateurs de manifs,
mais le mouvement s'inscrit dans la lignée des "Rent Parties" des années soixante aux USA,
des "Reclaim the Streets Parties", des "Gay Pride" avant que celles-ci ne deviennent
le carnaval commercial que l'on connait de nos jours.

Quant au problème de la pollution, si on s'est replié vers des endroits isolés en campagne,
c'est à cause de la répression sévère (matraquages, confiscations de matos, poursuites judiciaires ...)
qui s'est abattue sur les participants dans les années 80 en GB et début 90 en Europe continentale
quand on faisait ça dans des squatts urbains ou péri-urbains.
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