Bonjour, cela fait un moment que je ne suis pas passé, mais bon, je suis toujours vivant et ami de l'anarchie.
Je viens ouvrir un débat au sujet des free party (si ça a déjà été fait veuillez m'excuser, c'est que j'ai mal cherché).
Bref, j'ai pu depuis un an me rendre occasionnellement en free party et je viens ici faire part de mon expérience.
Le mouvement des free party est pour moi très lié au mouvement libertaire. En effet, des individus qui s'organisent seuls pour organiser une soirée musicale sans interventions de l'État ou de qui que ce soit, j'appelle ça de l'autogestion.
Je suis récemment allé à un festival et j'ai pu comparer les deux modèles d'organisation, l'un jugé légal, l'autre illégal (je vous laisse deviner lequel est légal ).
Les comportements en festivals et en free party sont très différents, et j'aimerai partager mon expérience pour défendre un mouvement que je juge bénéfique à l'individu.
Tout d'abord je vais commencer par le festival :
Les festivals étant organisés légalement, toutes les structures de l'État se mettent en route pour "contrôler" les festivaliers contre tout ce qui pourrait être matière à débordement.
On peut donc trouver à l'entrée des festivals toutes une farandole de voiture de gendarmerie, effectif déployé non pour la sécurité des festivaliers, mais pour le contrôle et la répression en matière de stupéfiant. Il est d'ailleurs très drôle de constater l'échec cuisant des forces de l'ordre une fois arrivé sur le festival. Tout ce qu'on peut trouver comme "drogue" en free party se retrouve en festival.
On peut donc dire que le rôle des gendarmes, douanes, etc... est inutile à ce niveau là.
Conséquence de la présence de stupéfiant en festival, le festivalier se drogue, comme le teufeur (oulala c'est pas bien du tout !).
Mais j'ai pu constater que la consommation de stupéfiant entre le festivalier et le teuffeur est différente.
Le festivalier consomme beaucoup d'alcool (présence de bar indispensable pour les recettes d'un festival), le cannabis étant devenu aujourd'hui une substance plutôt banale sa consommation est également présente en forte quantité (mais que fait la police ?!?), et on peut trouver toutes sorte d'amphétamine, speed, MDMA, etc, etc...
Bref, les festivals c'est maaaal diraient les vieux cons réacs.
Face à la présence de toutes ces substances, le festivalier consomme selon ses désirs, ses besoins, mais généralement dans l'abus.
Pourquoi ?
J'ai quelques hypothèses à ce sujets :
- Les festivals sont occasionnels, c'est une bonne occasion pour un certain nombre de personne de "se mettre une bonne race".
- Le désir de nouvelles expérience pousse au désir de nouvelles consommation et sur un festival, nombre de personne se sentent "intouchables" car un fois installé sur le site, ils ne croisent plus de policier.
- Les dealers en ont rien à foutre de la gueule du festivalier, ils veulent de la thune donc ne font pas de prévention.
- Pour les festivals de plusieurs jours on peut constater le dernier jour un phénomène de "faut tout consommer, faut repartir sans rien pour les contrôles de police". Analyse stupide de la situation qui met le festivalier en danger du fait de la répression.
Voilà un compte rendu général de ce que j'ai pu constater en festival. Après la consommation de stupéfiant est différente de festivals en festivals (j'ai pu constater au Hellfest par exemple que la bière et l'alcool en général sont privilégiés mais n'empêchent en rien toute autre consommation, festivals reggae plutôt le canna...)
Maintenant je vais prendre la situation des free party et voir en quoi elle diffère.
La free party, contrairement au festival est dite illégale car elle s'organise sans le consentement de la population, de l'État, et de toute la clique des amoureux de l'autorité.
Mais au delà du caractère illégal qu'en est-il sur le terrain ?
Le terrain parlons-en ! Généralement le terrain est choisis loin de toute forme de vie humaine dans le calme et la tranquillité pour plusieurs raisons : éviter de se faire trouver par les condés, éviter les habitations pour éviter que les condés ne soient appelés, grandeur du terrain en fonction de l'estimation de personne...
Les organisateurs de teuf sont donc des gens prévoyants et conscients que leur rassemblement génère une possible nuisance pour autrui, une possible démarche de l'État, de la commune, pour stopper l'évènement. Donc oui, les free party s'organisent de manière discrètes loin de l'organisation de l'État mais dans ce premier temps c'est juste par prudence.
Passé le sujet de l'occupation illégale ou légal du terrain (légal dans le sens le propriétaire du terrain a donné son accord pour le rassemblement mais pas la police), venons-en au sujet qui fait mouche dans le rang des conservateurs, j'ai nommé : LA DROGUE !
Bizarrement on trouve déjà ça en festival mais bon, ça gène moins vu que ça rapporte de l'argent surement...
Donc oui, il y a de la drogue en festival, mais je dirai qu'il n'y en a ni plus, ni moins. Je dirai même qu'il est possible qu'il y ait plus de drogue en festival. Pourquoi ? Parce qu'en festival il y a du client facile, il y a ceux qui sont près à payer le prix pour se mettre la tête à l'envers, il y a ceux qui ne connaissent pas les produits et qui veulent quand même tenter, et il y a beaucoup plus de monde, donc beaucoup plus de clients potentiels.
Donc la consommation de drogue ne peut être un argument valable de répression du mouvement des free party.
Je dirai même que la consommation de stupéfiant est plus responsable de la part des teuffeurs que des festivaliers.
En effet contrairement au festival, les teufs s'organisent régulièrement (plus ou moins toutes les semaines dans un département), comme les personnes habitués à aller prendre un verre dans un bar, la consommation de stupéfiant y est donc moins excessive qu'une soirée occasionnelle (ceci est un constat personnel, libre à vous de m'opposer un argument contraire). Le risque alors présenté est donc la consommation régulière de stupéfiant et les dégâts sur la santé.
Pourquoi un teuffeur serait-il plus responsable ?
Premièrement, le coté régulier fait qu'il n'est pas dans l'optique de profiter un bon coup avant de reprendre le train-train quotidien.
Il peut donc plus facilement s'organiser un roulement à plusieurs avec un "sam" et des amis qui peuvent consommer des stupéfiants (en plus ils ont un ami qui veille sur eux c'est génial !). Je ne dis pas non plus que c'est ce qui arrive tout le temps, je dis que c'est plus facile à mettre en place et que tout le monde peut en profiter contrairement au festival.
Deuxièmement le teuffeur consomme beaucoup moins d'alcool, je ne sais pas si la consommation d'autres stupéfiants diminue le désir d'alcool, mais ceci s'explique de plusieurs manière autre : il n'y a pas vraiment de bar en teuf (sauf pour grosse teuf), la consommation d'alcool vient surtout de ce que chacun ramène et le teuffeur sait pertinemment qu'il doit rentrer en voiture et que s'il croise la police, mieux vaut que son contrôle d'alcool soit négatif au risque de subir d'autres contrôle (tant pis pour lui s'il a consommer des stupéfiants juste avant, mais je trouve, par exemple, dommage qu'un joint consommé en début de soirée soit toujours détectable plusieurs heures après alors que l'effet n'est plus là, cet individu risque pourtant d'avoir de gros problèmes). L'alcool est donc ici un facteur qui augmente le risque d'avoir des ennuis avec la justice.
Coté prévention je trouve qu'elle est plutôt pertinente en teuf, car la plupart des personnes qui font de la prévention en teuf ont été, ou sont consommateurs et connaissent le produit au delà des livres. Ils sont donc plus à même de prévenir des risques de la consommation de certaines substances.
Le désir principale d'une free party n'est pas de dire "fuck la police" ou "nique le système", même si on peut retrouver ces messages couramment. Le message premier est "partageons la musique". Leur musique est libre de tout contrôle, est gratuit, les gens donnent juste ce qu'ils veulent, ce qu'ils peuvent.
Les free party ne prônent pas la consommation de drogue, mais la liberté, c'est ce qui fait qu'on peut y retrouver de la drogue. Une partie des orga considèrent d'ailleurs les dealers comme des parasites à leur rassemblement qui polluent un évènement entièrement gratuit en vendant de la drogue.
A partir de là comment peut-on accepter les festivals et condamner les free party ?
Nombre d'exemple dans la presse montre la répression acharnée qui s'exécute en France contre le mouvement des free party : annulation d'évènement au dernier moment, absence de négociation de la part des dirigeants, négociation sans fin pour trouver un terrain, argument du voisinage, confiscation de matériel, présence des forces de l'ordre avant l'évènement pour empêcher le déroulement de celui-ci...
Les exemples sont nombreux, en voici un récent : http://producsounds.org/foliot3k/actualitek-tribunes/article/saisie-integrale-et
Je viens donc ici discuter au sujet des free party avec ceux que ça intéresse, n'étant pas un spécialiste j'aimerai partager les expériences, les ressentis, les points de vue, etc...
Pour moi les free party sont des mouvement émancipateur de conscience, on va en free parce qu'on à le plaisir d'y aller, parce qu'on a la volonté, et rien à foutre de ce que peut penser l'État, la police ou qui que ce soit. Les gens qui y sont présent débordent de créativité quand on peut voir certains murs réalisé par les sound-system. Il y a de gros efforts de fait dans l'achat de matériel sonore, dans les lumières, tout ceci juste pour le plaisir et au risque de se faire saisir le matériel.
Pour moi il est donc important de défendre le mouvement des free party qui est aujourd'hui fortement discriminé par rapport à d'autres mouvement musicaux (comme ont pu l'être le rock, puis le punk par le passé).
Je vais m'arrêter là pour le moment, je rajouterai si d'autres choses me viennent à l'esprit.