du bon usage de l'état d'urgence pour expulser Alan U.F.O.T .............
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Voilà dix ans que le collectif DFC (Double Face Coriace) sillonne les routes de France pour y poser ses free-parties, des fêtes où la liberté règne en maître pour le meilleur, et parfois, pour le pire. À cette occasion, ils vous emmènent, avec ce concentré de belles images, à la découverte de ce monde souvent mal compris.
Demain, à 14h30, plusieurs miliers de teufeurs se sont donnés rendez-vous dans le quartier londonien de Shoreditch pour mettre fin à la persécution du mouvement free-party au Royaume-Uni.
Depuis plus de 25 ans, le mouvement dit de la « Free Party » s’est implanté en France. Depuis plus de 25 ans, la seule réponse apportée par les différents gouvernements qui se sont succédés n’a été que la répression. Les concertations entre les différentes institutions et les acteurs de la Free Party n’ont abouti à aucune solution pérenne. Bien au contraire, le gouvernement n’a fait qu’exacerber les tensions en jouant la politique de l’autruche. Le sentiment de ras-le-bol a provoqué une série de mobilisations, que ce soit des teknivals dans les champs et/ou des « manifestives » dans les rues, pour dénoncer cette situation et demander des avancées concrètes dans les négociations. Les lois qui nous régissent s’inscrivent dans le cadre de l’anti-terrorisme. Pourtant nous ne sommes que des artistes et des fêtards prônant l’autogestion et la solidarité !
Le règne d’Hollande arrive à son terme avec un bilan extrêmement lourd. Le nombre de saisies a explosé de manière exponentielle, les violences policières sont devenues monnaie courante et le nombre de blessés a donc augmenté en conséquence. Si les autorités disposent facilement de moyens pour réprimer les petits événements, il n’en est pas de même quand les sound systems se rassemblent en Teknival. En 1993, le premier Teknival s’est fait en réponse à l’interdiction d’un événement Tekno. Près de 25 ans plus tard et en l’absence d’un dialogue sincère et concret avec les autorités, nous avons été obligés, une fois de plus, de nous mobiliser pour nous faire entendre. Plus de 60 000 personnes ont répondu à cet appel et près de 150 sound systems venus de toute l’Europe ont participé à l’élaboration de ce projet. C’est la plus importante mobilisation non déclarée à ce jour. L’unité de notre mouvement est bien là, lorsque l’on nous attaque, nous répondons de manière festive mais déterminée !
La mort d’une personne sur le Teknival a créé un choc d’autant plus grand que la gestion sanitaire et sécuritaire de l’événement était irréprochable. Tous les services de secours étaient sur place et la coordination entre sound systems et services de l’État a été exemplaire. Même si le risque zéro n’existe pas, nous entendons la douleur des proches et leurs questions. Nos pensées vont vers eux dans cette épreuve.
Toutefois nous sommes écœurés de voir l’utilisation prosélyte qui a été faite de cet accident tragique. Une fois de plus cet incident a été utilisé par une partie de la presse pour stigmatiser la culture Tekno, les articles insistant sur le nombre d’évacuations sans jamais les mettre en comparaison avec les autres types d’événements. En effet, à fréquentation équivalente, les chiffres sont quatre fois inférieurs à ceux des événements similaires mais encadrés par l’État, et dix à vingt fois inférieurs à ceux des festivals commerciaux ou des fêtes populaires régionales.
Les participants à ce genre d’événements ne viennent pas en consommateurs mais en acteurs et cela fait toute la différence. Il en résulte une culture forte de l’autonomie et de la solidarité qui permet de faire face à la plupart des situations.
La Free Party continue de grandir et nous ne sommes pas près de disparaître ! Il est temps que les gouvernements à venir le comprennent et l’acceptent. Nous exigeons donc :
• L’arrêt immédiat et définitif des saisies de matériel sono. Suppression de l’amendement Mariani [1].
• L’arrêt immédiat des procédures abusives contre les organisateurs et les participants.
• La possibilité d’avoir accès aux terrains publics inutilisés et exploitables pour nos fêtes.
• Un vrai changement dans la façon dont les mairies nous répondent quand nous les contactons.
• Un vrai soutien pour les actions de réduction des risques, car NOUS sommes responsables !
Collectif des Sound Systems Acteurs du Teknival du 1er mai 2017
Notes
[1] L’amendement Mariani, ou « amendement anti rave » soumet les teufs à une obligation de déclaration préalable, sous peine de confiscation du matériel.
Alors qu’il devient de plus en plus difficile d’organiser une fête techno dans les règles lorsqu’on est amateurs en France, la préfecture du Finistère vient de franchir une étape supplémentaire. En effet, elle exige des organisateurs d’une free party légale prévue début aout sur la commune de Leuhan, de payer pour l’intervention de la gendarmerie sur leur manifestation et présente ainsi une note de 12 000€, pour un rassemblement qui devrait accueillir environ 2000 personnes.
Nous comprenons, acceptons et nous sentons totalement concernés par les opérations de sécurité routière en relayant les campagnes de prévention, notamment en distribuant des éthylotests, flyers… avec le soutien des associations de Réduction des Risques.
Cependant nous ne pouvons accepter que ces dispositifs de contrôle soient à la charge de l’organisateur, surtout sur un rassemblement festif d’aussi faible importance. Comme l’ensemble des citoyens nous contribuons déjà par l’impôt et les taxes au financement des forces de l’ordre de ce pays.
Nous refusons de payer une facture supplémentaire, surtout pour des évènements culturels ouverts à tous et gratuits. Lors de cette même réunion, la préfecture demandait aux organisateurs de mettre en place d’importants dispositifs anti-terroristes, tout en signalant que le Ministère de l’Intérieur ne donnerait aucune aide pour cela.
Ces deux exigences sont considérées comme obligatoires pour que la fête se tienne, sinon elle serait annulée, comme de nombreux festivals techno en France ces dernières semaines, notamment à cause de l’état d’urgence. Il appartient au gouvernement de sécuriser la vie culturelle de ses citoyens contre le terrorisme et pas à ceux qui la font vivre, a plus forte raison quand il s’agit de bénévoles ! Ce n’est pas aux artistes de payer les conséquences de l’état d’urgence.
Nous refusons une société ou l’intimidation force ceux qui ont moins de moyens à rester chez eux alors que les plus riches peuvent festoyer à l’abri. Cela ne concerne pas que les fêtes techno, mais l’ensemble du secteur culturel qui se trouve ainsi à la merci de facturations arbitraires et sans mode de recours aucun. Les préfectures sont à la fois juge et partie, « prestataires » et décideurs en termes d’autorisation.
Nous appelons tous les organisateurs de spectacle en France, quels que soient leur statut, à réagir pour stopper cette dérive !
En juin dernier, nous adressions un courrier au Premier Ministre pour demander un rendez-vous pour faire le point sur le dossier Free Party, dans un esprit de dialogue et de concertation. Depuis nous n’avons reçu aucune réponse.
Par solidarité avec nos collègues bretons et dans l’attente de plus amples explications sur cette nouvelle doctrine, nous suspendons au niveau national tout projet de manifestation légale et toute démarche de concertation avec les préfectures.
L’extrême-droite, et par extension les idées nationalistes, réactionnaires et stigmatisantes ont la cote chez les plus jeunes électeurs et électrices. Si la banalisation de l’extrême-droite n’est pas une particularité liée au mouvement techno, il ne s’agit pas non plus de nous croire intouchables. Force est d’admettre que les fachos ont fait leur entrée sur un terrain où on ne les attendait pas. La polémique déclenchée suite à la diffusion du titre des Bérus « Porcherie » par Laurent Garnier (1) ou les propos recensés dans l’article « Militants FN le jour, teufeurs la nuit » de StreetPress (2) ne sont que les symptômes d’un phénomène qui risque de s’accroître. C’est bien pour prévenir une éventuelle épidemie de peste brune qu’il nous faut afficher fièrement nos convictions et rappeler quelques faits essentiels.
Historiquement, la techno et la house prennent racine dans les quartiers pauvres de Detroit et dans les clubs gays de Chicago. Les pionniers du genre comme Juan Atkins, Derrick May, Kevin Saunderson, Frankie Knuckles, pour ne citer qu’eux, de par leurs parcours respectifs nous renvoient dans la tronche tout ce que cette culture peut avoir de cosmopolite et faire tomber la définition d’une techno « simple bande-son pour européens blancs en mal de sensations ».
Par la suite, dans les années 90, contraints à l’exil par la répression étatique, les sound-systems anglais arrivent en France et importent avec eux les free-parties. Le mode d’organisation en sound-systems nomades et le goût pour le voyage inspireront nombre d’entre-nous et nous pousseront à nous affranchir autant que possible des frontières et des lois pour diffuser le plus largement possible cette culture et nos valeurs communes : l’égalité, l’ouverture, le partage, la tolérance et la solidarité.
Ces deux séquences historiques ne constituent que des « morceaux choisis » d’une histoire plus complexe et tumultueuse, mais elles ont le mérite de démontrer à elles seules combien l’esprit d’ouverture et de partage sont profondément ancrés dans la culture techno.
Que des évènements techno puissent être annulés par des élus d’extrême-droite nous énerve, c’est une évidence, mais c’est surtout d’imaginer partager le même dancefloor avec des racistes sans que personne ne s’en émeuve qui nous est insupportable.
Sur le terrain des idées, et sur nos lieux de fête, de travail, de vie, nous continuerons de lutter contre les réactionnaires. Nous ne cesserons d’affirmer que la techno, de par son histoire, de par ses modes de diffusion, de par les valeurs qu’elle véhicule, n’est pas compatible avec l’extrême droite.
Pas de frontières entre les peuples !
Nous ne nous laisserons pas faire ! Une fois encore, le gouvernement de Macron tente d’attaquer toutes formes d’oppositions ou d’alternatives.
Depuis le début de la semaine, nous avons vu des interdictions de circulation sur certaines parties du territoire à notre encontre. Il est interdit de transporter du son dans nos camions mais ces mêmes camions sont nos maisons, ces caissons sont nos vies et notre passion. En nous interdisant de transporter ceci, c’est à notre mode de vie qu’ils s’attaquent. Nous ne nous laisserons pas faire.
« Les frontières se sont fermées pour les sounds systems étrangers »
Depuis plus de quinze ans, l’État français tente de détruire ce mouvement par tous les moyens possibles : saisies du matériel, amendes (pouvant être très élevées), persécutions policières, refus de tout dialogue constructif et de volonté d’améliorer la situation actuelle.
Nous ne nous laissons pas faire ! Depuis deux ans, les sons ont décidé de faire le Teknival en illégal. Cette année nous avons voulu reprendre le dialogue avec l’État en proposant une sortie à ce conflit, celui-ci nous a répondu par le refus de pérenniser la situation et pire encore par un renforcement de la répression. Les camions sont immobilisés, les frontières se sont fermées pour les sounds systems étrangers. Le seul dialogue que propose ce gouvernement est la violence et la répression.
Nous voulons :
• L’arrêt immédiat des saisies de matériel sono. Suppression de la loi 2002 !
• L’arrêt immédiat des procédures abusives contre les organisateurs et les participants.
• La possibilité d’avoir accès aux terrains publics inutilisés et exploitables pour nos fêtes.
• Un vrai changement dans la façon dont les maires et les préfectures nous répondent quand nous les contactons.
• Une prise en compte de la fête libre en tant que pratique culturelle amateur à part entière.
• Un vrai soutien pour les actions de réduction des risques, car NOUS sommes responsables !
• L’arrêt immédiat des violences policières que subissent les mouvements alternatifs et d’opposition !!!
Coordination Nationale des Sons
(CNS) cns@riseup.net
Notes
[1] Voir Les six préfets de la région Centre-Val de Loire prennent des mesures contre l’installation illégale d’un Teknival dans la région sur le site de la préfecture du Loiret http://www.loiret.gouv.fr/Actualites/Co ... n-Teknival.
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