Stratégie de l'évitement.

Stratégie de l'évitement.

Messagede kuhing » 01 Déc 2008, 12:59

Nous étions ce WE avec des membres du CAam chez l'architecte alternatif Michel Rosell dans le Gard ( celui qu'on voit à partir de la 2ème moitié de la partie 10 de "volem rien foutre al païs", qui met de l'eau dans le moteur de sa bagnole)
Il y avait aussi 2 copains du collectif pour la décroissance de Montpellier.
Rosell a une stratégie intéressante qu'il appelle "la stratégie de l'évitement" et sur laquelle je reviendrai.
En gros il donne les moyens de l'automisation qui permet de sortir immédiatement du cycle du travail salarié et qui devrait selon lui aboutir à terme au dépérissement de l'état.
Rosell à mis au point une maison complètement autonome énergétiquement et pour le recyclage des eaux usées , on peut régénèrer son eau potable, cette habitation permet également de nourrir celui qu'il l'habite et qui donc lui permet de sortir du système marchand.( investisssement pour en construire une de 15 m2 = 1500 euros, elles peuvent être accollées pour augmenter la surface habitable, il donne les plans de construction gratuitement ) Il appelle ça de "l'écologie sociale."
Constructions à réaliser en milieux rural mais il pousse le projet aujourd'hui pour les établir dans les villes.
L'objectif est actuellement d'en construire sur les terrasses des immeubles de Barcelone.
Il y aurait là bas 25000 "activistes" potentiels pour la mise en place de ces maisons autonomisantes .
Projet en cours, j'y reviendrai. et je communiquerai les plans de ces habitations .
Michel Rosell se réfère entre autres à Murray Bookchin et à "Green Anarchy" , il est lui même fils d'un anarchiste espagnol qui a participé à la révolution espagnole de 36 et qui a été condamné à mort par le régime de Franco (il a réussi cependant à s'échapper et se réfugier en France).Il a lui même participé activement à mai 68 et est passé par les organisations anarchistes connues. Aujourd'hui il s'en démarque et opte pour une auto organisation directe et pratique sur le terrain. Il prône l'autonomisation" .en gros :il s'agit d' arréter tout de suite le travail salarié pour s'organiser en collectivités semi ouvertes indépendantes et autonomes. Il a mis au point pour cela tout un tas de systèmes pour produire soi même de l'énergie et sa nourriture en dehors du système . Lui-même vit comme ça.

En gros ce principe général de la stratégie politique est donné de façon générale dans le documentaire ci dessous "Volem rien foutre al païs " Le documentaire à quelques années déjà, les choses ont évolué , les points de vues et projets affinés, on en reparlera.

La démarche est intéressante.


Volem rien foutre al paîs
( les parties se suivent)

























Admin : ça marche plus, voilà un qui marche

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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede Berckman » 01 Déc 2008, 19:28

[quote="kuhing"]
En gros il donne les moyens de l'automisation qui permet de sortir immédiatement du cycle du travail salarié et qui devrait selon lui aboutir à terme au dépérissement de l'état.

[size=150]
Tiens, c'est marrant, "dépérissement de l'Etat", j'ai déjà entendu ça quelque part... Je sais pas pourquoi, mais que ce soit chez Marx ou ailleurs, je doute de la crédibilité de ce genre de conception qui passe légèrement à côté de la nature de l'Etat...
LEs alternatives immédiates sont indispensables, mais considérer que de leur seule addition résultera l'écroulement du système capitaliste, étatique ou hiérarchique, c'est une chose que je ne partages pas. C'est une forme de réformisme, qui diffère du réformisme étatique par le moyen (l'Etat n'est pas considéré par celui-ci comme un moyen), mais pas par la démarche (évacuer la nécessité révolutionnaire)

Le mutualisme proudhonien, l'expérience des coopératives en argentine, tout cela nous démontre pourtant l'impasse d'une telle stratégie, parce que justement le capitalisme, le système hiérarchique et étatique sont des systèmes totalitaires, qu'il est impossible "d'éviter" à part à la marge (et encore tant que celle-ci est "tolérée"), puisqu'ils aspirent à tout régir, de manière hégémonique. Ce qui nait en dehors d'eux, le capitalisme et l'état cherchent à l'intégrer, ou à le briser. C'est une réalité qu'on ne peut "éviter", et face à laquelle il faut s'organiser en conséquences.
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede etre humain » 01 Déc 2008, 22:25

Je pense que pour celui qui veut un changement l'attente d'une révolution est une utopie.
Le choix de décision à chacun est libre ,la destabilisation de notre système n'est certainement pas pour demain même si chacun l'espère.Quand je vois ce type de document je me mets à réver.Je suis en total accord avec leur façon de fonctionner,il sont complétement autonome.Je pense que l'unanimité d'idée est impossible ,mais que la généralisation de ce type de fonctionement amenera je suis sûr à une prise de conscience générale sur l'intérêt de la vie et sur les abérations de notre système tel qu'aujourd'hui il nous est proposé.Je pense que le monde tel qu'il fonctionne aujourd'hui est à bout de souffle,ça ne fonctionne plus on vit dans une société malade gangrené par le pouvoir et l'argent.
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede chaperon rouge » 02 Déc 2008, 03:33

De ce que je vois ce n'est pas si fou, la coupure dans les dépenses est effectives et réelles dans ces alternatives. Pour moi la question n'est pas si les expériences de milieux libérés sont plus révolutionnaires que l'organisation dans les milieux sociaux. De ce que je peux lire du message de kuhing, la chose pourrait se développé à plus grande échelle et prendre forme de collectivités. On pourrait discuter longtemps si ce n'est pas un ferment excellent justement pour participer en collectifs aux luttes sociales.
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede kuhing » 02 Déc 2008, 09:42

Berckman a écrit:Le mutualisme proudhonien, l'expérience des coopératives en argentine, tout cela nous démontre pourtant l'impasse d'une telle stratégie, parce que justement le capitalisme, le système hiérarchique et étatique sont des systèmes totalitaires, qu'il est impossible "d'éviter" à part à la marge (et encore tant que celle-ci est "tolérée"), puisqu'ils aspirent à tout régir, de manière hégémonique. Ce qui nait en dehors d'eux, le capitalisme et l'état cherchent à l'intégrer, ou à le briser. C'est une réalité qu'on ne peut "éviter", et face à laquelle il faut s'organiser en conséquences.


puisqu'une discussion s'est engagée sur cette question sur le topic que tu as ouvert sur le FMR, voici la réponse que j'y ai posté et qui te donne en gros mon avis là dessus à cette date (pour ne pas encombrer ton appel à réunion de la CGA envoyé sur le FMR, j'ai proposé de continuer la discussion ici pour les gens intéressés par ce sujet)

sur la stratégie de "l'évitement" développée par les "écologistes radicaux sociaux" tel-le-s qu'ils-elles se nomment

Un autre élément intéressant donné par Michel Rosell concerne l'extrême difficulté de l'attente d'un projet sur lequel on compte et qui n'arrive pas.
Rosell a aujourd'hui 61 ans et nous a avoué qu'a l'âge de 50 ans il avait pensé sérieusement à se suicider comme l'on fait Christian Lagant, qu'il a bien connu pour avoir été lui aussi dans le groupe "Noir et Rouge", Guy Debort, ou Michel Recanati.
Comme eux il axait à cette époque sa lutte uniquement sur l'aboutissement d'une révolution mondiale et nous savons tous que cette éventualité est probable mais pas certaine, d'où cette contradiction parfois insoutenable entre le projet, l'idéal et la réalité. A cela s'ajoute l'épuisement à travers les luttes la plupart du temps ingrates. Enfin il y a aussi ce sentiment d'être parfois marginalisé par rapport à la masse des gens qui ne sont pas forcement au même niveau de conscience et qui pourtant seront le moteur essentiel pour qu'une révolution mondiale se passe.
Tout cela peut amener à un profond découragement.

Mais aujourd'hui nous avons rencontré une personne d'une vitalité exceptionnelle, en pleine santé qui produit une bonne partie de son alimentation, la totalité de son énergie, fait pousser les plantes médicinales avec lesquelles il se soigne, construit un batiment "oeuvre d'art" gigantesque en pleine campagne avec des matériaux de récupération et l'aide des nombreuses personnes qui viennent le voir, qui vit en dehors du travail aliénant de la société capitaliste en accord avec la préservation de la nature et qui met en pratique une autonomie tout en la proposant aux autres.
Il reste bien sur opposé au capitalisme et à l'état , à ceux qui veulent passer par lui et qu'il appelle "la canaille étatique".
Son projet d'automisation est diffusé essentiellement pour le moment vers Barcelone où la tradition et ses propres origines lui permettent de tabler sur un succès de la mise en place d'un société alternative.

Sa stratégie qu'il développe avec un petit groupe de réflexion prend une autre voie, je ne dis pas que c'est la seule mais en tout cas je crois que c'est une solution sur laquelle il est intéressant de réfléchir.
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede Berckman » 02 Déc 2008, 11:52

Un autre élément intéressant donné par Michel Rosell concerne l'extrême difficulté de l'attente d'un projet sur lequel on compte et qui n'arrive pas.

Je trouve étrange cette manière de poser les choses. Les anarchistes révolutionnaires que je connais "n'attendent pas" la révolution, ils et elles la considèrent comme nécessaire à une réelle transformation sociale et y travaillent au jour le jour, dans des luttes qui permettent, par ailleurs, d'arracher des améliorations immédiates (ce qui justement permet d'éviter l'impression d'une énergie gaspillée en vain). Je n'ai jamais dit que les alternatives concrètes étaient inutiles (la très grande majorité des anarchistes révolutionnaires que je connais, soit participe à des alternatives immédiates, soit en tout cas les considèrent comme indispensables). Je pense moi aussi qu'elles sont indispensables, mais qu'il est illusoire de penser que leur seule addition puisse aboutir à une autre société, juste l'illusion qu'elles conduisent à un "dépérissement de l'Etat", juste la faiblesse de l'analyse qui consiste à ne pas voir qu'on ne peut "éviter l'Etat", parce que ce qu'il ne contrôle pas, il cherche à l'intégrer ou à la briser.
Bref, je comprends le découragement, mais j'affirmes mon désaccords avec l'idéologie exprimé qui est correspond à un réformisme libertaire. L'Etat ne dépérit pas, il se détruit ou nous détruit....

Les réalisations concrètes de Michel Rossell semblent intéressantes , mais je ne pensent pas qu'elles constituent en elles mêmes une alternative politique, et je suis plutôt partisan de Sun Tzu (attaquer l'adversaire sur notre propre terrain) que de "l'évitement".
Je pense par contre qu'elles représentent des exemples parmi d'autres des alternatives possibles, mais que leur seule addition ne constitue pas un projet viable à l'échelle de la société.





Sa stratégie qu'il développe avec un petit groupe de réflexion prend une autre voie, je ne dis pas que c'est la seule mais en tout cas je crois que c'est une solution sur laquelle il est intéressant de réfléchir.
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede kuhing » 02 Déc 2008, 12:25

Berckman a écrit:
Un autre élément intéressant donné par Michel Rosell concerne l'extrême difficulté de l'attente d'un projet sur lequel on compte et qui n'arrive pas.

Je trouve étrange cette manière de poser les choses. Les anarchistes révolutionnaires que je connais "n'attendent pas" la révolution, ils et elles la considèrent comme nécessaire à une réelle transformation sociale et y travaillent au jour le jour, dans des luttes qui permettent, par ailleurs, d'arracher des améliorations immédiates (ce qui justement permet d'éviter l'impression d'une énergie gaspillée en vain).


Certes mais "travailler" à la révolution ne veut pas dire qu'elle va arriver puisque ce sont les populations dans leur grande masse qui la feront si elle arrive, sinon on tombe dans l'avant-gardisme.
Quant à "d'arracher des améliorations immédiates" ça peut quelque part aussi être considéré comme du réformisme puisque aucune revendication ne peut être acquise durablement dans ce système.

Ceci pour dire qu'en toutes choses il est possible d'y voir des objections.
kuhing
 

Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede Berckman » 03 Déc 2008, 15:13

Certes mais "travailler" à la révolution ne veut pas dire qu'elle va arriver puisque ce sont les populations dans leur grande masse qui la feront si elle arrive, sinon on tombe dans l'avant-gardisme.
Encore étrange manière de poser les choses. Personne ne détiens une boule de Cristal et il n'a jamais été question de prétendre à l'inéluctabilité d'une révolution. Il s'agit d'une position marxiste, qui relève de la théologie historique (l'idéalisme dans toute sa splendeur). Je te renvoies autopic "avant-garde ou minorité agissante" qui ne laisse aucun doute sur la question du sens de l'action des militant-e-s "révolutionnaires". Révolutionnaires dans ce sens ne veut pas dire "ceux et celles qui font la révolution" au sens de "révolutionnaires professionnels", ce qui serait effectivement substitutistes et avant-gardistes, mais désigne celles et ceux qui pensent que la révolution sociale est possible, et nécessaire.

Quant à "d'arracher des améliorations immédiates" ça peut quelque part aussi être considéré comme du réformisme puisque aucune revendication ne peut être acquise durablement dans ce système.

Je pense qu'il y a une confusion de ta part sur ce qu'est le réformisme. Révendiquer dans le cadre 'une lutte (ou au départ d'une lutte) n'est pas en soit réformiste. C'est l'expression de la lutte des classe. PAs plus que construire des alternative n'est en soit réformiste (ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit).
Le réformisme de Michel Rossel ne consiste pas dans le fait qu'il propose des alternatives immédiates (comme ses maisons), mais dans le fait qu'il considère que la seule addition de ces alternatives, leur "généralisation", aboutira au "dépérissement de l'Etat", préalablement évité. Dans les "améliorations immédiates", ce qu'il y a de potentiellement "révolutionnaires", ce n'est pas ces améliorations en tant que telles (elles représentent juste un peu d'air supplémentaire pour les classes populaires), mais la méthode pour les obtenir (l'action directe), leur caractère contradictoire avec les intérêts du capital (l'augmentation de salaire va à l'encontre de l'augmentation du profit, la diminution du temps de travail/ la baisse des cadences à l'encontre de l'accroissement de lexploitation, etc... etc...), qui permettent la constitution progressive en contre-société, l'accroissement de la conflictualité par la prise de conscience de la force collective,

On peu imaginer l'autoconstruction dans cette perspective : mais il n'y a alors pas "évitement" mais affrontement, pas sollution individuelle mais collective (par exemple avec des coopératives d'habitation). Ce qu'il y a d'intéressant dans ce que tu dis du projet de Michel Rossell, c'est l'action directe. Mais y manquent l'aspect confrontationnel (on n'évite pas l'Etat, il ne dépérit pas, il faut s'organiser pour le combattre) et l'action collective.
Ceci pour dire qu'en toutes choses il est possible d'y voir des objections.

Aujourd’hui, nous ne concevons pas notre militantisme sans un investissement dans les luttes quotidiennes. Ceux ou celles qui se contenteraient de prêcher “la bonne parole” sont bien éloigné(e)s de notre anarchisme social.

Ceci étant réaffirmé, il faut comprendre sur quelles bases politiques nous nous impliquons dans les luttes revendicatives. Quand nous réagissons contre les conditions de vie qui nous sont faites, contre les actes d’oppression de l’État et les conséquences de l’exploitation du capitalisme, nous sommes amenés, disons de manière “spontanée”, à revendiquer.

Mais la question des revendications est plus complexe qu’elle n’y parait. Nous voyons, dans un premier temps, que nombre d’entre elles sont autant de “réactions” immédiates, émanant de refus élémentaires.

La première chose à faire si l’on veut s’opposer à l’exploitation d’un patron, c’est bien évidemment d’exiger des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail et la réduction du temps de travail. Alors que l’intérêt du patronat est de nous payer toujours moins en nous obligeant à travailler toujours plus vite et/ou plus longtemps, ces luttes peuvent s’inscrire dans une dynamique de contestation globale du système. Nous disons “elles peuvent”, car cela n’a rien d’automatique. Et l’on comprend ici que les revendications, en elles-mêmes, ont des implications politiques bien différentes selon le sens qu’on leur donne et les buts qu’on leur associe.

Expliquons-nous: si l’on reprend l’exemple de l’augmentation de salaire, deux types de discours (au moins) sont possibles.

Les grandes centrales syndicales réformistes dénoncent en permanence (et encore!) l’insuffisance des revenus, affirment qu’il faut limiter les inégalités, mettre en oeuvre une politique économique plus juste. etc. Dans le même temps, elles feront tout pour vous empêcher d’aller plus loin. Pour elles, il ne peut pas être question de vouloir s’attaquer à l’existence même du patronat. Le but associé à la revendication reste un simple aménagement du salariat et donc du capitalisme. Dans les faits, nous savons que ce réformisme a mené à de continuels replis et à de perpétuels désenchantements.

L’autre discours, celui dont nous sommes partisans, consiste à dire, chaque fois que l’occasion nous en est donnée: “Effectivement. nous devons contrer, dans l’immédiat, les intérêts des patrons. Revendiquer l’amélioration constante des conditions de travail, agir autant de fois que possible pour augmenter le prix de notre travail, c’est maintenir la pression contre nos exploiteurs, c’est lutter pied à pied contre eux. Mais le but que nous poursuivons n’est pas le “compromis ”. Tant que le salariat existera, il y aura exploitation et inégalités. Notre but est donc que les salariés s’organisent pour abolir ce système “. À nous ensuite d’expliquer notre projet sociétaire. Telle est la façon dont nous concevons la politisation d’une revendication “immédiate”.
[/quote] L'anarchisme aujourd'hui.
Modifié en dernier par Berckman le 04 Déc 2008, 00:06, modifié 1 fois.
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede kuhing » 03 Déc 2008, 16:59

Berckman a écrit: mais désigne celles et ceux qui pensent que la révolution sociale est possible, et nécessaire.
.

C'est justement ce décalage entre la pensée et le fait que la révolution n'est pas certaine qui constitue le facteur de découragement dont je parle et que certains comme Rosell "évitent" en appliquant dans la réalité et jusqu'où il le peuvent les principes auxquels ils croient. Encore une fois c'est une voix qui peut-être appréhendée de façon complémentaire et converger vers d'autres.
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede Pïérô » 03 Déc 2008, 23:28

Moi, je suis partagé là dedans,
parce que la question des alternatives en actes doit se poser aussi, même si ma position "historique" se rapproche de ce que dit Berckman, pour deux raisons. La première, et malgré les limites de ce qui s'est passé en Argentine, parce qu'il faut bien dans la situation que l'on ait des solutions, et que l'on ne défend pas la nationalisation mais la socialisation, la réquisition et l'autogestion des entreprises...même si c'est dans ce cadre de société capitaliste. La deuxième parce que la question des alternatives en actes est aussi d'importance en terme d'expérimentations pour poser des jallons pour demain. L'alternative globale se nourrira des alternatives en actes d'aujourd'hui... Mais celà veut dire aussi que cette question doit être bien comprise en terme de stratégie constructive replacée dans un contexte d'intervention politique globale et non de stratégie d'évitement. Parce qu'évidemment celà rejoint quelque part l'anarchisme "life style", ou "style de vie", et celà sort, pour moi aussi, du cadre de l'anarchisme révolutionnaire.
Celà ne peut donc être une stratégie à part mais une stratégie à articuler avec le reste, dans un mouvement fédérateur par exemple. C'est une chose que j'avais aussi abordé ici, mais la question du liant, des liens, de la "fédération" de la construction de réseau...reste entière encore pour moi......et vous ?
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede chaperon rouge » 03 Déc 2008, 23:52

quierrot, qu'est-ce que tu penses qui pourrait nuire à la prise en main (qu'ils et qu'elles organisent dans les milieux autour d'eux et d'elles) quand des anars sont concentré(e)s dans des espaces où ils et elles vivent communement? Je pense plutôt que ça rend les militant(e)s plus actifs/ves durant ces expériences. C'est sûr aussi que le nombre de ressources[je parle pas d'argent] s'aggrandie souvent assez étonnemment dans ces situations. :trinque: :fume:
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede Pïérô » 04 Déc 2008, 01:04

bah, là j'ai relus dix fois, et je m'excuse, j'ai rien compris...tu devrais justement arrêter les mélanges... :siffle: . :wink:
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Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede Renaissance » 04 Déc 2008, 01:23

J'aurais une question Kuhing:
Rosell vit encore de cette façon autonomisante ? est-il en compagnie d'autres camarades ?

Car là je trouve qu'il y à matière a réflechir profondément sur ses paroles.
Ce retour aux valeurs essentielles humaines qu'il prône me captive énormément, et puis c'est pas comme s'il ne foutait rien, les rassemblements d'idées qu'ils/elles ont est assez constructif a ce que je vois, et c'est très intéressant de se dire qu'on peut le faire.
Les reportages doivent surement dater un peu, mais j'aimerais savoir si il est toujours comme ca auourd'hui...
Renaissance
 

Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede kuhing » 04 Déc 2008, 10:03

Renaissance a écrit:J'aurais une question Kuhing:
Rosell vit encore de cette façon autonomisante ? est-il en compagnie d'autres camarades ?

Car là je trouve qu'il y à matière a réflechir profondément sur ses paroles.
Ce retour aux valeurs essentielles humaines qu'il prône me captive énormément, et puis c'est pas comme s'il ne foutait rien, les rassemblements d'idées qu'ils/elles ont est assez constructif a ce que je vois, et c'est très intéressant de se dire qu'on peut le faire.
Les reportages doivent surement dater un peu, mais j'aimerais savoir si il est toujours comme ca auourd'hui...


Tout a fait il vit comme ça avec sa compagne et reçoit pas mal de personnes. Nous étions donc chez lui le week end dernier.
Cependant il n'est pas complètement en marge du système puisqu'en temps qu'architecte il donne aussi quelques cours aux étudiants en archi.
Donc il a un petit revenu et est lui aussi salarié de l'état.
Cependant ces cours sont peu nombreux.
Le reste de son temps il le passe à simplement "vivre" produire son énergie, sa nourriture, ses plantes médicinales, élaborer des plans pour socialiser ses techniques d'autonomisation, rencontrer des gens qui viennent le voir comme, par exemple, les représentants des enfants de Don Quichotte il y a peu, d'autres comme celui qui est actuellement incarcéré et dont on parle pas mal en ce moment (...)
il tape un peu dans tous les sens : par exemple il connait bien Bové et essaye de convaincre la conf. paysanne sur ses projets.
Ils sont quelques uns avec lui dont un économiste, à se rencontrer, élaborer , et diffuser avec leurs moyens leur stratégie. Pour l'instant ils sont pas mal axés en direction de Barcelone et des squatts où ils estiment que l'endroit est plus favorable pour que les plus démunis installent les habitations autonomisantes sur les terrasses des immeubles que les gens s'approprient déjà. Il faut dire aussi qu'il est le fils d'un anarchiste espagnol qui a fait la révolution de 36.

Ils ont produit un cd et un dvd que je devrais avoir bientôt tout comme les plans de sa maison "autonomisante" .
Cependant comme il n'a ni téléphone, ni internet là où il est la communication est un peu difficile. La camarade de notre collectif anarchiste qui le connait bien et tenait à ce qu'on le rencontre a du organiser cette virée par courrier.
D'autre part un groupe de la FA ( Rennes ou Montpellier, je ne m'en souviens plus ) a décidé de mettre en place un chantier pour construire cette maison autonomisante.

C'est sur que pour oser faire ce qu'il fait il faut un certain courage et une bonne dose de conviction.
Il est habillé comme un clodo, il n'hésite pas à bosser dehors dans le froid humide pour construire ses prototypes de moteurs "Stirling" et autres bio réacteurs ainsi qu'un batiment "oeuvre d'art" gigantesque.
Alors qu'avec son boulot, ses qualifications, son énergie et ses capacités intellectuelles il aurait pu faire le choix de rentrer à fond dans le système et de s'en mettre plein les poches comme ces architectes connus qui travaillent pour l'état.
Il a eu plus de 200 visites de flics chez lui depuis son installation dans cette campagne du Gard pour diverses raisons. Beaucoup de monde passe chez lui, il refuse de payer quelqu'impôt que ce soit.

C'est assez marrant d'ailleurs ça fait un peu "un libertaire à Clochemerle"

Dès que j'ai les plans et infos complémentaires que j'attends, je diffuse ce que je peux ici même.
kuhing
 

Re: Stratégie de l'évitement.

Messagede Renaissance » 04 Déc 2008, 15:40

Merci de l'info Kuhing !
Ca c'est un homme comme je les aime ! (c'est comme ça que j'espère mener ma vie, ou y arriver)

pourquoi se foutre de l'argent plein les fouilles alors que le plus pur des bonheur tu ne le trouves pas dans l'argent et la gloire ?
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