C'est intéressant ce que tu dis Berckman mais tu n'expliques pas vraiment pourquoi il y a si peu de personnes "de couleur" dans le mouvement anar (enfin si t'as une explication).
si :
Pour ce qui est de la france, je pense que le problème viens plutôt de la faible implantation du mouvement libertaire dans les milieux prolétaire, dans toute leur diversité : sans doute parce que les préoccupations mises en avant par le mouvement libertaire sont souvent décallées par rapport aux préoccupations quotidienne des prolétaires.
Je pense que c'est sur des luttes concrètes que le mouvement anarchiste peut sortir de son ghetto social en France, qu'il peut justement être "insérré socialement", et pas dans un discours idéologique désincarné... ni dans une logique identitaire..
de mon expérience propre les ados et jeunes adultes que j'ai pu rencontrer n'avaient aucune culture politique. les militants associatifs sont bien souvent des républicains mous qui vont te causer droits de l'homme démocratie et droit de vote. je n'appelle pas ça avoir une culture politique, ni même une conscience politique. par contre je n'associe pas anarchie et conscience politique, un ump engagé et déterminé, un marxiste con vaincu, ont une culture et un engagement politique. Appeler à voter ségo lors des présidentielles sous couvert de citoyennisme c'est limite comme culture et conscience politique.
On a pas la même expérience alors je pense...
"Difficultés d’accès à l’éducation : bien qu’inscrits à l’école laïque et gratuite de la République, la nécessaire différenciation pédagogique - notamment en terme d’accès aux livres et à la culture générale - a été largement mise de côté au nom d’une « égalité » de traitement ou au nom d’une injonction à se contenter d’un système « favorisant » (par opposition à la société d’arrivée)"
"Difficultés d’accès à la culture au sens large : la télé est la « meilleure » école mais le décloisonnement géographique est resté quasi inexistant "
quand on constate que cet "accès" est cent fois plus facile aujourd'hui dans les quartiers populaires, qu'au XIXème où l'anarchisme était influent dans le mouvement ouvrier, il faut bien constater que cela n'est pas un argument et qu'il n'y a pas de corrélation entre "niveau d'éducation" (sic) et engagement anarchiste.
Sinon heureusement que Berckman a rajouté "Mais de toute façon, associer "avoir une conscience politique" et "être anarchiste" me semble un peu hasardeux."
"Peut-être tout simplement le mouvement anarchiste dans sa forme actuelle est loin de répondre aux aspirations de la majorité des prolétaires."
La je répondrais que c'est pas le but de l'anarchisme. Et donc je suis en désaccord avec ce qui est dit ensuite et sur le développement trop classiste et marxiste. Et notamment les remarques de Joe Dalton.
C'est sans doute parce que nous n'avons pas du tout la même définition de l'anarchisme, et l'on retrouve ici la différence d'approche entre individualisme et communisme libertaire.
Le classisme n'a rien de spécifiquement marxiste. L'anarchisme auquel je me réfère, c'est celui qui a émergé du mouvement ouvrier, comme expression d'un mouvement de classe.
Pour moi le mouvement anarchiste, comme théorie/pratique révolutionnaire, ne peut retrouver son souffle que s'il retrouve son vecteur social, les classes populaires. sinon il ne sera qu'un idéal élitiste, sans prise sur le réel : il n'ya pas d'émancipation réelle des individus, pour moi, sans rupture révolutionnaire, et cette rupture ne peut être que le résultat d'un mouvement de masse : Ce mouvement de masse trouve ses racines dans les luttes populaires.