psychotérapie et anarchiste

Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede scrash » 10 Jan 2009, 22:08

D'accord consciemment tu peux te choisir des repéres, des valeurs.
Mais pour moi, les choses se jouent au niveau inconscient, de l'imaginaire.
J'ai des doutes sur le fait de pouvoir oublier quoique ce soit, au niveau des inconscients, sur une génération.
J'ai des doutes sur l'efficacité d'une lutte contre "une partie de soi-même", inconsciente, même si cette partie on l'a pas choisie.
Je crois en une acceptation de ce qui m'a été imposé dans mon éducation comme faisant partie de mon identité (je ne peux pas jeter une partie de ma mémoire à la poubelle). Puis y rajouter des expériences, expérimentations nouvelles qui inflèchissent certains travers, ou qui ouvrent d'autres possibles, ou qui changent le regard sur le passé (les valeurs tout ça...). En ce sens, le regard critique anarchiste permet de participer au changement de regard sur le passé...(Mais ce regard critique crée aussi une pression très forte sur l'individu, une pression culpabilisante, inefficace sur plein de niveaux. Il manque souvent le regard bienveillant sur soi même et sur les autres.)

Sur le sentiment d'inexistance, j'ai surement éxagéré, mais je pense quand même que de se sentir relier à son passé, à ses semblables, à la nature, à l'univers, permet de sentir ou est sa place dans le mouvement général, d'être plus à l'écoute et surement de mieux sentir les changements collectifs possibles.

Bien sur, on peut trouver cette reconnaissance sociale dans des groupes anarchistes, mais la dépendance est alors très forte.
on a tous une part d'ombre, mais on n'est pas que l'ombre
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede Parpalhon » 10 Jan 2009, 23:17

scrash a écrit:Sur le sentiment d'inexistance, j'ai surement éxagéré, mais je pense quand même que de se sentir relier à son passé, à ses semblables, à la nature, à l'univers, permet de sentir ou est sa place dans le mouvement général, d'être plus à l'écoute et surement de mieux sentir les changements collectifs possibles.

donc selon toi un anarchiste ne peut pas se sentir relié à toutes ces choses ?
Modifié en dernier par Parpalhon le 11 Jan 2009, 00:49, modifié 1 fois.
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede Vilaine bureaucrate » 10 Jan 2009, 23:30

Bonjour !

l'amour (si, si, j'ai vu un texte contre l'amour très intéressant),
t'as lu quoi, j'ai lu des trucs sur infokiosque.. je n'adhere pas, c'est pas fait pour adherer de toute façon.. mais non, quand j'ai lu ça je me suis dit "au secours"...

l'estime de soi et ces conséquences sur le sentiment d'égalité.

Pourrais tu devellopper?

Sur les docteurs, ça m'a toujours déplu parcequ'il y a une relation inégalitaire et de forte de dépendance (le "patient" dévoile son intimité, mais pas le "docteur").

je vais etre reloo, chiante et faire la bourgeoise qui a appris ça dans son cours et qui le repete, mais il me semble que la psychanalyse est démocratique, a l'inverse de l'hypnose (son "ancetre"), non?!.

sur la perte des reperes, tu pourrais devellopper?
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede skankerror » 11 Jan 2009, 00:28

scrash a écrit:J'ai des doutes sur le fait de pouvoir oublier quoique ce soit, au niveau des inconscients, sur une génération.


Le rôle de l'inconscient n'est-il pas de permettre au conscient d'oublier ? Son activité - dans la théorie freudienne - consiste surtout en un refoulement, qui est une sorte d'oubli. Moi je pense que justement l'inconscient permet l'oubli. Après les refoulements peuvent revenir à la surface sous d'autres formes.

scrash a écrit:J'ai des doutes sur l'efficacité d'une lutte contre "une partie de soi-même", inconsciente, même si cette partie on l'a pas choisie.
Je crois en une acceptation de ce qui m'a été imposé dans mon éducation comme faisant partie de mon identité (je ne peux pas jeter une partie de ma mémoire à la poubelle). Puis y rajouter des expériences, expérimentations nouvelles qui inflèchissent certains travers, ou qui ouvrent d'autres possibles, ou qui changent le regard sur le passé (les valeurs tout ça...). En ce sens, le regard critique anarchiste permet de participer au changement de regard sur le passé...(Mais ce regard critique crée aussi une pression très forte sur l'individu, une pression culpabilisante, inefficace sur plein de niveaux. Il manque souvent le regard bienveillant sur soi même et sur les autres.)


Si le regard critique anarchiste crée sur toi une pression culpabilisante, cela n'est pas forcément le cas de tout le monde ; il me semble en effet que les repères de chacun varient selon leur éducation et leur expérience, mais rien n'est figé et sans rien mettre à la poubelle, l'identité de chacun évolue avec le temps.
De plus se réclamer anarchiste est souvent preuve d'estime de soi et des autres. C'est même le pilier de l'Espoir.

scrash a écrit:Sur le sentiment d'inexistance, j'ai surement éxagéré, mais je pense quand même que de se sentir relier à son passé, à ses semblables, à la nature, à l'univers, permet de sentir ou est sa place dans le mouvement général, d'être plus à l'écoute et surement de mieux sentir les changements collectifs possibles.


Dans le "mouvement général" on a aussi la place qu'on veut bien prendre. Après sentir les mouvements collectifs en écoutant la nature et l'univers, ça mérite un développement, j'ai pas tout suivi.

scrash a écrit:Bien sur, on peut trouver cette reconnaissance sociale dans des groupes anarchistes, mais la dépendance est alors très forte.


La plupart des gens trouvent leur reconnaissance au sein d'une boîte, et la dépendance est très très forte. D'autant qu'il y a pénurie.

Je crois que penser la question politique par l'angle du développement personnel c'est bien mais l'introspection a ses limites et l'identité d'un individu peut se trouver aussi dans l'action. On se définit par ce qu'on fait.
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Messagede yves » 11 Jan 2009, 01:15

suis pas d'accord avec on se définit par ce qu'on fait

il est pré"férable de sedéfinir par ce qu'on est :gun:
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Messagede skankerror » 11 Jan 2009, 01:19

En quoi cela est-il préférable ?
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Messagede Parpalhon » 11 Jan 2009, 01:54

moi je préfère dire qu'on se définit par ce qu'on fait ...
en occitan on a une phrase qui dit " que seram çò que bastiram" ( nous serons ce que nous bâtirons) et je me situe tout à fait dans ça ... ça rejoint un peu aussi le "Do it yourself" ... seul nos actes comptent .... les paroles, l'apparence, tout ça, on s'en tape, c'est que de la poudre aux yeux
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede yves » 11 Jan 2009, 02:03

ok parlons alors de nos faits individuels

on se définit par nos faits individuels
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede Vilaine bureaucrate » 11 Jan 2009, 02:26

je suis aussi d'accord avec ça: "On se définit par ce qu'on fait."


"on se définit par nos faits individuels" c'est du chichi, là.
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede Olé » 11 Jan 2009, 11:22

tin la branlette sur des citations... :roll: :lol:

scrash: d'autres t'ont répondu, je chipote juste sur un détail: je pense que tu confonds culpabilisation de l'individu et responsabilité de l'individu. ( pas au sens républicain évidemment)
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede scrash » 11 Jan 2009, 13:21

Parpalhon a écrit:donc selon toi un anarchiste ne peut pas se sentir relié à toutes ces choses ?


Si surement mais ça me parait plus dur...
Il me semble que lorsque l'on est en "guerre" contre les valeurs communes, la culture commune, les distractions communes... C'est plus dur d'être en relation avec l'extérieur "pas anarchiste" sans qu'à un moment donnée, une parole, un sujet, provoque un bouillonnemment , réveille une colère. Ca vous le fait pas à vous ?

Sur le passé, le regard anarchiste est autant objectif que celui de l'Histoire classique, ça d'accord.
Je me sens relier à une identité anarchiste, à un passé anarchiste. J'essaie de me sentir aussi relier (d'une certaine façon) aux produits de l'Histoire commune de l'humanité (comme les institutions par exemple), parceque je ne suis pas en dehors de l'humanité (ni au dessus ).

Sur l'éducation, je continue de penser que l'on oublie rien. Je ne suis pas spécialiste, mais pour moi, le refoulement est une action consciente qui empêcherait à des choses inconscientes de s'exprimer. Ce n'est pas de l'oubli puisque ces choses inconscientes, selon leur degré d'ancrage, s'exprimeront tôt ou tard d'une autre façon.

Vilaine bureaucrate a écrit:Bonjour !

l'amour (si, si, j'ai vu un texte contre l'amour très intéressant),

t'as lu quoi, j'ai lu des trucs sur infokiosque.. je n'adhere pas, c'est pas fait pour adherer de toute façon.. mais non, quand j'ai lu ça je me suis dit "au secours"...
si c'étais celui là...

Vilaine bureaucrate a écrit: l'estime de soi et ces conséquences sur le sentiment d'égalité.

Pourrais tu devellopper?

Je définirai le sentiment d'égalité, en l'opposant à ceux de supériorité, et d'infériorité. Une sorte de conscience, en toile de fond, de la dignité de soi même et des autres. Un sentiment (pas rationnel, non contraint...) qui porte à l'empathie.


Vilaine bureaucrate a écrit:je vais etre reloo, chiante et faire la bourgeoise qui a appris ça dans son cours et qui le repete, mais il me semble que la psychanalyse est démocratique, a l'inverse de l'hypnose (son "ancetre"), non?!.

oui et non. Quoi c'est vrai, y a une forte dépendance du patient envers le docteur, et suffit de tomber sur un escroc.
Sur l'hypnose, moi j'aime bien mais je reconnais qu'un escroc est encore plus dangereux avec.

Vilaine bureaucrate a écrit:sur la perte des reperes, tu pourrais devellopper?

Il me semble difficile de recréer des repères avec le même ancrage que des repères existants depuis 15, 20,30 ans ou plus chez soi. Ces mêmes repères qui ont influencés (déformés ?) combien de milliers de souvenirs en nous. Alors je suis plus partisan d'un réformisme de nos repères individuels.
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede angularsound » 11 Jan 2009, 19:15

Whoooo !

C'est incroyable à quel point tu me rapelles un grand ami français Scrash (c'est pas dans Sonic ça?...) ! Si c'est toi , dis le moi ! si je me trompe bah dsl je te confond avec quelqu'un que j'aime énormément et qui me manque beaucoup :cry: depuis que nous suivons des chemins assez différents....

Sinon je pense que les anar sont les meilleurs psychothérapeutes de la folie ambiante en ce bas monde et que ça permet automatiquement à l'immense majorité d'entre nous d'apprendre à d'être nous-même notre meilleur psychotérapeute....

Et la psychologie est une discpline très critiquable à de nombreux égards:

Un exemple :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Schizophrénie

D'après ce que nous dit wikipedia concernant la schizophrénie, je pense que je serais personellement diagnosticable en tant que schizophrène...

Mais les méthodes de diagnostique sont influencées par la base théorique morale et sociétale d'une discipline (la psychologie) qui, comme tous les domaines d'activité humains, n'échappe pas (et au contraire elle est même structurellement en plein dedans) aux influences historiques des religions.

Tout comme le marché de la santé physique d'ailleurs, la psychologie a ses composantes marchandes et ses composantes politico-régulatoires...
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede Harfang » 11 Jan 2009, 22:08

Yves tu ne présentes absolument aucun début d'argumentation.

Sinon Scrash, et si c'était l'inverse? Et si, justement, c'est plutôt parcqu'on se sent en rupture avec l'existant qu'on se trouve d'autres valeurs. L'anarchisme en fait partie. Après les mécaniques de relation interindividuelles de groupe peuvent apparaître dans tous groupe tournant trop autour de lui-même.

De manière plus générale, la psychanalyse est si elle est bien faîtes une théorie de la libération, celle de se libérer des projections d'autruio et de ce que nous avons assimilés d'elles, c'est un beau combat.
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede scrash » 13 Jan 2009, 14:26

Parpalhon a écrit:moi je préfère dire qu'on se définit par ce qu'on fait ...
en occitan on a une phrase qui dit " que seram çò que bastiram" ( nous serons ce que nous bâtirons) et je me situe tout à fait dans ça ... ça rejoint un peu aussi le "Do it yourself" ... seul nos actes comptent .... les paroles, l'apparence, tout ça, on s'en tape, c'est que de la poudre aux yeux

Les actes peuvent aussi être de la poudre aux yeux. On peut jouer un personnage avec des actes, sans un mot, sans discours. On peut poser des actes pour affirmer (voire symboliser) des choses profondes de soi, et puis on peut aussi poser des actes pour en mettre plein la vue, pour briller... On peut aussi s'efforcer de faire coincider la partie "sa vie qu'on a pas choisie", avec une vie idéale, comme de faire rentre dans un rond, un carré un triangle un losange peu importe. Les actes posés ne sont pas une garantie d'authenticité. Et puis, au fait, on fait pas un concours d'authenticité. Il se peut qu'à chaque instant, il y ai en nous un mélange d'authenticité et d'hypocrisie. Parceque l'hypocrisie a une fonction sociale...

Ya peut-être à accepter d'avoir des contradictions (c'est pas grâve, c'est "normal" :wink: ), que la perfection n'existe pas. Rechercher le changement sans l'exiger.
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Re: psychotérapie et anarchiste

Messagede RickRoll » 13 Jan 2009, 17:57

Les actes, c'est la seule chose qui compte finalement. Quelqu'un qui aura un discours radical mais votera socialiste, n'est pas radical.

Les actes, c'est ce qu'il reste de toi quand tu meurs, c'est pas les discours ou le personnage que tu jouais. C'est ce que tu as vraiment fait.
On n'existe pas à travers notre être, mais à travers nos actes.
RickRoll
 

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