Parpalhon a écrit:Je vois les choses sous un autre angle ... et ça brise pas tant que ça la cellule familiale de mon point de vu ... on reste sur un binôme qui se promet d'être "unis pour la vie" qui se promet fidélité et tout le tralala et qui calque son petit fonctionnement sur celui de la famille traditionnelle ...
Faut surtout pas croire que dans les couples homos y a pas un dominant et un dominé comme dans les couples hétéros ... d'ailleurs une amie m'avait parlé d'une étude sur les violences conjugales dans les couples homos ...
La cellule familiale aujourd'hui est largement dans un schéma patriarcal. En ce sens, le patriarche, le père, est considéré comme le chef de famille, de la femme mais aussi des enfants. La femme, via l'accès au travail, des conditions de divorces facilités, l'accès à la contraception et à l'IVG a une autonomie considérable par rapport à avant et, de mon point de vue, elle a autant de poids (voir de pouvoir au sens politique) que son mari. C'est à relativiser cependant eut égard aux temps de travail domestique et aux inégalités salariales hommes/femmes. De ce seul point de vue, la cellule familiale a tout de même largement évolué, la pensée sur la famille, le couple et le mariage doit donc évoluer.
Ensuite, c'est quoi, aujourd'hui, la famille traditionnelle ? Y a un paquet de naissances hors mariage... (les statistiques doivent pouvoir se trouver sur le site de l'insee). Le principe de la virginité jusqu'au mariage est totalement éculé. Etc, etc.
Sur les violences conjugales, juste au passage, je vois pas trop ce que ça vient faire là, dans la mesure où il n'y a pas besoin qu'un couple soit marié pour que l'un des conjoints tape sur l'autre. A la rigueur, ton argument serait valable dans le cadre d'une critique du couple, et pas seulement du couple marié (encore que je suis convaincu que même chez les polyamoureu.ses.x il y a des violences).
Sur "rester sur un binôme", tu peux faire la même critique sur des couples non-mariés. Ca reste de l'amour exclusif et, même s'il n'y a pas de contrat de mariage ou d'union, il y a un contrat tacite entre les conjoints. Y a pas que les couples mariés qui se séparent après un adultère...
Quant à la promesse de rester fidèle et unis pour la vie, là encore, tu peux faire la même critique sur des couples non-mariés et à ce moment-là, la critique ne doit pas être porté sur les couples mariés (ou désirant le faire) mais sur le couple en lui-même. Parce que là encore, quand tu décides de te mettre en couple, sur le principe de la fidélité voir le paragraphe du dessus, et pour le "unis pour la vie" j'ai envie de dire qu'un couple ne vit généralement pas sa vie de couple au jour le jour, il fait ça sur des périodes à moyen et long terme (voyages, projet d'installation ensemble, projet d'avoir des enfants, etc). Alors ok, y a pas une promesse de se dire oui "pour la vie", mais il y a promesse implicite de rester ensemble le plus longtemps possible. Et en ce qui me concerne, je suis certain que des couples n'ont pas besoin de se marier pour se faire des déclarations d'amour enflammées "pour la vie".
Encore une fois, le mariage est une question d'appréciation personnelle. Il y a une symbolique pour pas mal de gens autour, d'autres n'en ont pas besoin, même s'illes vont de fait être comme un couple marié (fidélité, avenir commun...).
Ce qui est sûr c'est qu'il faudrait changer les lois pour que l'adoption soi possible sans que les gens aient à passer par le mariage
Et pourquoi crois-tu que le pacs a mobilisé autant les milieux conservateurs ? C'est bien parce qu'ils ont vu derrière la possibilité d'adoption et, par voie de conséquence, une sérieuse remise en cause de la famille "traditionnelle" et hétérosexuelle.
Quant aux tradis s'ils sont opposés au mariage homo c'est juste parce qu'ils arrivent pas à concevoir dans leurs petits cerveaux étriqués une homosexualité décomplexée !
Y a de ça, mais aussi et surtout parce que le mariage, en tant qu'institution purement hétérosexuelle, serait sérieusement mis à mal. Par le mariage, les couples homos seraient reconnus de façon tellement puissante que l'image du père, du patriarche, s'effondrerait en un rien de temps. Et que, encore une fois, il y aurait une voie royale pour l'accès à l'adoption par les couples gays et lesbiens. C'est l'un des derniers remparts moral pour continuer son interdiction; le mariage symbolisant, à tort ou à raison, un couple solide et accès vers l'avenir, permettant du coup la possibilité d'élever un ou des enfants.
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.