Mouvement hippie et drogues diverses

Re: - Internationale situationniste - Vous en pensez quoi?

Messagede Parpalhon » 14 Nov 2009, 18:17

lou a écrit:Heureusement que le fait de prendre des drogues n'exclu pas le fait d'être revolutionnaire sinon je crois que le nombre de militants se reduirait significativement. :fume:

au moins en se réduisant ainsi la révolution aura peut-être plus de chance de se réaliser ...

perso, je fais pas confiance à un type qui va acheter sa came au dealer du coin, ni au type qui est perché 24/24 ... La révolution bourgeoise qui veut tout remettre à plat mais veut continuer à boire du coca, bouffer au McDo, porter son levi's et sniffer sa colombienne ou fumer son shit marocain ça ne m'intéresse pas ...
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Re: Mouvement hippie et drogues diverses

Messagede raspoutine » 14 Nov 2009, 19:50

Parpalhon a écrit:perso, je fais pas confiance à un type qui va acheter sa came au dealer du coin, ni au type qui est perché 24/24 ... La révolution bourgeoise qui veut tout remettre à plat mais veut continuer à boire du coca, bouffer au McDo, porter son levi's et sniffer sa colombienne ou fumer son shit marocain ça ne m'intéresse pas ...

je vois bien ce que tu veut dire, mais dans les faits le probleme ne se pose pas comme cela !
deja il ne faut pas prendre pour argents comptant le discours tenue par grand nombre d'usager, sur l'aspect festif de la drogue ! ce discours ne répond surtout qu'au besoin de positiver tout le temps, quelque soit ce que l'on fait ! derrière, ne serait-ce que la consommation anodine désormais de cannabis, il y a un manque, parfois une souffrance, toujours une insatisfaction ! passer la trentaine les langue se délient, on commence tous a arrêter de se mentir ! tu juge un peu vite le tox de façon définitive, et c'est je trouve souvent une insatisfaction du même type qui fait le guédro et le revolutionnaire, voir les deux en même temps !
associer porter un levis, et fumer son shit marocain, ce n'est qu'une tournure de style, ce n'est pas du même ordre ! si certain fond l'un et l'autre, il faut surtout voir a quelle point tout le monde se débat dans un néant total ! partizan et opposant au drogue, arrive trop vite a oublier que s'il est si dure d'arrêter la drogue, c'est parce que la vie est si décevante a jeun !
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Re: Mouvement hippie et drogues diverses

Messagede Parpalhon » 14 Nov 2009, 22:44

raspoutine a écrit: la vie est si décevante a jeun !

j'aime bien cette phrase, et juste pour ce fait je peux comprendre les gens qui se droguent ... mais quand on est révolutionnaire je pense qu'il faut avoir une hygiène de vie qui mette de côté tous ces paradis artificiels ...
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Re: Mouvement hippie et drogues diverses

Messagede Pïérô » 14 Nov 2009, 22:50

ouais, enfin on peut peut-être boire un coup ou fumer un pet' sans être complètement desespéré non plus. :wink:
Après c'est dans la place que çà prend dans sa vie qu'il peut y avoir problème, et question(s).
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Re: Mouvement hippie et drogues diverses

Messagede raspoutine » 15 Nov 2009, 18:26

Parpalhon a écrit:quand on est révolutionnaire je pense qu'il faut avoir une hygiène de vie qui mette de côté tous ces paradis artificiels ...

je trouve cette façon de voir assez étrange ! pas spécialement sur la drogue, mais sur le fait de se dire que le revolutionnaire, devrait être différend ! a part ne pas participer a l'exploitation(ça c'est bien évidents) je crois pas que l'on gagne quoi que ce soit a séparer l'humain lambda du revolutionnaire ! au contraire même, et c'est bien pourquoi les militants finissent sans s'en rendre compte par devenir des extra terrestre ! ton truc sur l'hygiène de vie, je trouve ça flippant, c'est un truc de missionnaire, y a un coté le revolutionnaire qui tend vers la perfection immaculée !
je pense au contraire que s'il faut a tout pris être parfais pour être revolutionnaire, c'est dead !
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Re: Mouvement hippie et drogues diverses

Messagede Communard » 16 Nov 2009, 18:18

Coucou,
un 'tit roman... ^^

La question des "drogues" (notez les guillemets) regroupe pleins de questions, et l'habitude est de faire des raccourcis. Je suis en pleins dedans (non, pas le nez ^^), travaillant avec des usagers de drogues et en consommant ("naturelles", "synthétiques",...) régulièrement (je consomme pas mal de Marie-jeanne, de temps à autres des champis, quelques drogues de synthèses comme les ecsta/MDAM). Ma consommation d'alcool est par contre tassez mineure, je considère cette drogue comme la plus "dure". Ma consommation de psychotropes ne m'a jamais ralenti sur mon militantisme, et m'a même obligé à porter un regard libertaire et révolutionnaire autre sur ce sujet.

Déjà, il n'y a pas de drogue dures ni de drogues douces : il y a des usages durs et des usages doux. Cela rejoint la question de la dépendance et du contexte dans lequel l'individu se trouve lors de ses usages. Par exemple, la dépendance à l'alcool est équivalent à la dépendance à l'héroïne, si on prend en compte différents critères, comme la rechute après un sevrage, le taux de réussite des sevrages, etc. Tous acteurs de "santé publique" (concept qui est une vaste connerie d'ailleurs) le sait. Voir même un alcoolique sévère aura plus de mal à se sevrer qu'un héroïnomane.

La question du marché de la drogue, et de sa relation avec le système capitaliste, est du même ordre. Suivant les produits, les buts des usages, etc il y aura plus ou moins un système hiérarchique et d'accumulation des capitaux. Les drogues dites dures, comme la cocaïne, l'héro et tous les dérivés d'opiacée, favorisent l'émergence d'un marché capitaliste : produire en grosse quantité, pouvoir passer les frontières, avoir un maillage géographique important pour fournir, etc. Le cloisonnement des différents étages de la production favorisent aussi le système autoritaire de production. En parallèle, avec la monté de plus en plus forte de la répression des usagers de cannabis, l'autoproduction s'est accrue, s'est développée, avec un marché bien moins porté sur le fric que sur la qualité, la diversité, le lien social... Du coup, la plus grosse part de la production de cannabis en france vient de l'autoproduction, avec les pratiques qui en découlent (partage d'expérience et de connaissance sur la culture et les différents types de consommation, solidarité fasse à la répression, mutualisation de la distribution,...). C'est de plus en plus vrai.

Ensuite, chaque produit est connecté à une culture. Et une grande constante de l'histoire de l'humanité a été la "répression" par les différent systèmes sociaux de domination envers les "drogues". Une des mieux documentée est la répression du système chrétien envers les usages Païens des drogues, comme le champignon, qui été énormément utilisé en Europe. L'alcool, lui, a été valorisé ("ceci est mon sang"), car n'ouvre pas l'esprit, reste d'un usage purement récréatif (quoi qu'il existe des usages mystique de l'alcool, mais ça s'est énormément perdu). La raison de l'interdiction des psychoactifs par l'église tenait en cette réflexion : la prise de ces substances pouvait rapprocher n'importe qui du Divin, et ça, interdit ! Seul l'élite Chrétienne pouvait avoir se privilège, celui de parler à Dieu. Cela s'est passé à peu près pareil aux USA avec les hippies, et le Mac Cartisme. Le LSD permettait de "s'ouvrir" et de "contester" les normes sociales. La propagande faisait passer les consommateurs de marijuana pour des démons (j'ai pu voir quelques spots TV, c'était assez ouf !), des violeurs,...

Il est par contre vrai que c'est au moment de la révolution industrielle que la consommation des psychoactif a explosé, créant les premières lois anti-drogues et la conscientisation par les états d'une urgence à gérer le problème (stabilité sociale). En fait, la consommation de substances modifiant la conscience et/ou le corps a toujours existé, l'explosion des consommations de produits tel l'héro, l'opium, la cocaïne,... s'est encré dans un contexte sociale où les personnes trouvaient une évasion qu'ils ne trouvaient nul part (les loisirs, vacances,... étaient bien évidement inexistant). En même temps, les drogues ont toujours étaient une source de revenu considérable pour les état. Au 19e, l'opium représentait 50 % du PNB de la Grande-bretagne ! L'alcool, le tabac,... c'est la même chose aujourd'hui.

La question devient complexe quand on pose deux choses :
- la criminalisation (et le rejet total) de la consommation d'un côté
- la légalisation des drogues synthétiques : les médicaments psychotropes, qui sont, si on les considère comme les autres "drogues" (ce que je pense) la plus grosse part de la consommation des français. plus de 30 % des prescription de médicaments psychotropes se fait hors parcours médical. C'est à dire, à la légère. On compte plus les addictions aux valium et autres joyeuseté de ce genre.

Il faut donc avoir une lecture non-partisane dans le champs des produits psychoactifs. D'une part, cela arrange les états et la bourgeoisie. Car la population sous Tranxen est bien plus importante que la population qui tape de l'héroïne par exemple. Garder le peuple endormi permet d'éviter le débordement social. Les gens évitent de se poser des questions du style "pourquoi je vais pas bien ? est-ce que le système social joue sur ma santé mentale ?", et se soulage en prenant des tranquillisant ou autre neuroleptiques chez leur médecin.

Dans la même logique, les états devraient aussi légaliser les autres substances : cela ferait encore plus de monde sous camisole. Sauf que c'est pas le cas. Pourquoi ? Des études portant sur des populations d'amérique (nord et sud) et d'afrique ont montré le fort pouvoir sociabilisant de la consommation de substance psychoactives. Iboga, Ayahusca, Peyolt, etc participaient/participent à un fort mouvement de cohésion sociale. Les dépendances modernes (tabac, alcool,...) sont bien moins grande dans ces structures sociales. Dans un univers capitaliste, casser le lien et la notion d'appartenance culturelle est très important. La pénalisation et la criminalisation du LSD est aussi parti de ce constat, puisque de grandes fêtes, hors du système consumérisme (le LSD était mis à disposition dans des baignoires lors de grosses teufs, gratuitement), ont commencé à ce répandre dans l'amérique puritaine. C'est à ce moment, lorsque le produit ne pouvait plus être vecteur d'autres pratiques sociales (gratuité, mutualisation des connaissance,... - début du deal de LSD, rapprochement de ce produit aux autres secteur de la drogue, et donc des réseaux économiques mafieux et capitaliste), que toute la dynamique hippies s'est cassé la gueule.

Bon, voilà quelques réflexions. Je pourrais en dire plus, mais je vais me calmer.

D'un point de vue matérialiste : les "drogues" ne sont pas plus révolutionnaire qu'une bonne salade de fruits. Sauf que c'est la façon de produire, de distribuer, d'envisager le rapport consommation/produit, tout cela qui fait une démarche révolutionnaire. Si la salade vient de chez Mac Do, bon... Si elle vient par contre d'un jardin solidaire, c'est + intéressant niveau pratiques.
D'un autre point de vue, disons athée pratiquant, ou athée mystique : les "drogues" peuvent ouvrir les yeux sur d'autres réalitées, celle que nous connaissons étant construits par nos sens, notre cerveaux,... Prendre des "drogues" peut ouvrir sur d'autres horizons.
D'un point de vue psychologique, les "drogues" peuvent être des outils pour se comprendre soi-même, comprendre son fonctionnement conscient et inconscient (elles peuvent ouvrir les portes de l'inconscient mieux qu'un psychologue).
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Re: Mouvement hippie et drogues diverses

Messagede Parpalhon » 22 Déc 2009, 21:05

Communard a écrit:D'un point de vue psychologique, les "drogues" peuvent être des outils pour se comprendre soi-même, comprendre son fonctionnement conscient et inconscient (elles peuvent ouvrir les portes de l'inconscient mieux qu'un psychologue).

là je suis pas d'accord ... l'homme devrait être capable de se connaitre sans avoir recours à des drogues ... c'est notre mode de vie, courir sans arrêt après le temps, avoir toujours à faire quelque chose , qui fait que nous ne nous posons pas, et ne dédicaçons pas une partie de notre temps à l'introspection ...
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