. LIBERATION DE PATRICK
. LEVEE DES INCULPATIONS ET SOLIDARITE AVEC LES CONDAMNES BOUCS EMISSAIRES DE POITIERS
Suite aux évènements liés à la manifestation anti-carcérale du 10 octobre à Poitiers, des personnes ont été déclarées coupables de violences sur policiers sans preuves. Huit sont passés en comparution immédiate forcée à la suite de la garde à vue, et trois d'entres elles ont été condamnées de 1 à 4 mois de prison ferme, les autres à du sursis et fortes amendes. Patrick a été condamné à 8 mois de prison dont 4 fermes soupçonné d'avoir lancé une petite pile plate en direction des policiers. Dix autres personnes avaient été relachées à l'issue de la garde à vue, parmi elles trois sont poursuivies pour refus de prélèvement ADN et donc pour "rebellion".
Ce fut un procès expédié, dans le cadre d'un déchainement médiatique et d'une pression de l'Etat à travers le ministre Hortefeux. Ces personnes n'ont pas participé directement aux évènements et ont été arrêtées par la suite, se rendant à un concert organisé dans le cadre de cette journée anti-carcérale, et sont étrangères aux faits qui leur sont imputés. Elles ne servent que de boucs émissaires dans une parodie de justice. Leur seul tort semblerait d'avoir participé à une forme de contestation que ce Pouvoir ne saurait tolérer et ne sait que réprimer.
Depuis, des demandes de mise en liberté, accompagnées d'une mobilisation importante à Poitiers, ont été acceptées pour les deux étudiants incarcérés mais pas pour Patrick qui s'est vu refuser ce droit. Pourquoi Patrick n'a t'il pas pû bénéficier de cette demande de mise en liberté ? Patrick est un tourangeaux connu pour participer à nombre de mouvements et de luttes (chomeurs, logement, DAL, sans papiers...) et est humainement apprécié et pas désocialisé contrairement à ce qui est affirmé dans les médias.
Le parquet s'est permis de faire appel, Patrick repassera en jugement le 19 novembre, les deux autres le 10 décembre.
Nous exprimons notre indignation face à une telle répression aveugle, une telle parodie de justice et face à l'exercice d'une justice de classe, et exprimons notre solidarité et notre soutien à l'ensemble des condamné-es. C'est pourquoi, a la suite d'une forte mobilisation à Poitiers, nous avons décidé de nous mobiliser à Tours, comme dans d'autres villes, avec dans l'immédiat la demande de libération pour Patrick, et la lévée des inculpations pour tout-es les condamné-es. Dans la foulée le Pouvoir fait passer deux décrets qui remettent au gout du jour le décrié fichier edvige, et permet de ficher une grande partie de la population dans une logique de repression de la contestation et des mouvements sociaux. Nous tenons donc aussi à manifester notre opposition à ce typre de fichiers.
Les amendes, frais d'avocats et de justice se montent à une très grosse somme, une caisse de solidarité s'est ouverte à Poitiers pour recueillir les dons solidaires :
chèques à l'ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “solidarité Poitiers”. Il est possible de passer par les militants tourangeaux en lien qui feront suivre.
RASSEMBLEMENT SAMEDI 31 OCT
à 15h , place Jean Jaures, devant le palais de justice.
Premiers signataires : SUD/SOLIDAIRES, Alternative Libertaire, Coordination des Groupes Anarchistes, Les Amis de Demain Le grand Soir...
3 novembre
non à la criminalisation des mouvements sociaux et des militants
Durant le printemps 2009, la faculté des Tanneurs (lettres) de Tours était bloquée pendant plusieurs mois, comme bien d’autres universités dans l’hexagone. Plusieurs adhérents de l’UNI (organisation étudiante et lycéenne comptant en son sein des membres de droite et d’extrême droite) participaient aux Assemblées Générales qui décidaient de la suite à donner au mouvement et en particulier du maintien du blocage ou pas.
Leur présence dans ces dernières avait suscité quelques débats au sein des AG ; durant celles-ci, ils affirmèrent qu’ils étaient pour la réforme combattue par le mouvement, mais qu’ils respecteraient les décisions prises démocratiquement en AG. Pendant une de celles-ci, un sympathisant de l’UNI a pris en photo plusieurs militants tourangeaux d’extrême gauche et anarchistes. Il remit l’appareil photo à un membre d’un groupe d’extrême droite. Celui-ci put s’enfuir avant que les photos soient récupérées.
Dans la nuit du 3 au 4 mars 2009, 4 personnes, toutes membres du Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers, se sont retrouvées nez à nez avec des militants de l’UNI. Ceux-ci tentaient d’enlever des chaises servant à bloquer l’une des entrées de la faculté. Plusieurs militants de l’UNI présents (dont le président de l’UNI université à Tours) sortirent des matraques dès le début de la confrontation verbale. Face à cette situation, un des membres du CSDASP mit au sol un des militants de l’UNI (président de l’UNI lycée à Tours) et fit comprendre très clairement qu’il valait mieux que les matraques ne soient pas utilisées, et ce afin d’éviter que la situation ne dégénère.
Sur ces entrefaites, la police est arrivée. Le militant de l’UNI resté au sol pu rejoindre ses compères. Les fonctionnaires contrôlèrent en premier lieu les militants du CSDASP. Ces derniers déclarèrent que ’’leurs interlocuteurs’’ étaient armés. Après une fouille par les policiers, plusieurs matraques furent découvertes ainsi qu’un couteau.
Les porteurs d’armes de l’UNI et notre camarade furent placés en garde à vue. Celui-ci fut libéré le dernier ; il resta 15 heures enfermé. Juste avant cet incident et sur les mêmes lieux, les membres de l’UNI avaient réussi à pendre un mannequin (non visible de nuit et donc vu le lendemain) symbolisant le syndicat SUD Etudiant. Cet acte n’appelait pas lui non plus à la non-violence ou du moins à la passivité ! Par la suite, le site internet de l’UNI Tours vantait le fait que cette organisation avait pu débloquer un tant soi peu les Tanneurs ; c’était bien présomptueux puisque le blocage de la faculté fut levé lorsque les étudiants décidèrent d’arrêter le mouvement.
Force est de constater qu’il y a un écart entre les propos publics tenus par les membres de cette organisation et leurs actes commis en catimini. Leurs engagements à respecter la démocratie des AG laissent songeur... A la suite de cette altercation, plus aucun militant de l’UNI ne donna son point de vue dans les AG. Il aurait été difficile qu’un ou plusieurs d’entre eux s’y présentent puisqu’ils avaient montré concrètement ce que signifie pour eux leurs engagements verbaux.
Notre camarade arrêté cette nuit là doit comparaitre devant le Tribunal de Police de Tours pour « violence n’ayant entrainé aucune incapacité de travail. »
Plusieurs questions demeurent. Comment se fait-il que seul un militant du CSDASP soit poursuivi dans cette affaire, alors que l’agression venait manifestement des militants de l’UNI ? Les militants du CSDASP se sont uniquement défendus. Est ce que le fait que le membre de l’UNI mis au sol soit mineur au moments des faits (il allait avoir 18 ans quelques mois plus tard) est une raison suffisante pour faire porter l’entière responsabilité à notre camarade ? L’appartenance de ce mineur (aujourd’hui majeur) à une famille de la noblesse française a-t-elle été prise en considération afin de poursuivre notre camarade devant un tribunal ? Les militants de l’UNI, porteurs d’armes sur la voie publique (des matraques télescopiques et un couteau), sont-ils poursuivis par rapport à ce délit ? Etant porteurs de ces armes, ces derniers n’avaient-ils pas envisagé l’hypothèse d’une confrontation violente si jamais ils s’estimaient dérangés dans leur action ? Rappelons que celle-ci allait à l’encontre des propos tenus par ces militants lors des AG se déroulant à la fac pendant le mouvement. N’est-ce pas un appel à une confrontation violente à l’encontre de certains militants, dont ceux de SUD Etudiants, que de pendre un mannequin à l’effigie de leur syndicat à une des entrées bloquées de la fac ?
Encore une fois, aussi bien la Police que la Justice montrent qu’elles fonctionnent à partir de choix politiques. Ce sont toujours les mêmes qui sont poursuivis, tandis que d’autres, proches du pouvoir, et même s’ils commettent des délits plus graves que ceux reprochés à notre camarade, ne sont pas inquiétés par la Justice. Cela montre la volonté du pouvoir et des institutions de répressives (Police et Justice) de criminaliser les mouvements sociaux et les militants. Nous demandons la relaxe de notre camarade.
POUR EXPRIMER NOTRE SOLIDARITE, DENONCER LA CRIMINALISATION DES MOUVEMENTS SOCIAUX ET DES MILITANTS, NOUS APPELONS A UN RASSEMBLEMENT DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE A TOURS LE MARDI 3 NOVEMBRE A PARTIR DE 9 H
, jour et heure où est convoqué notre camarade.
Collectif Anti -Répression de Tours
facealapolice@gmail.com
CSDASP 37
csdasp37@no-log.org
Collectif Antifa de Tours
antilepen29octobre@no-log.org