Mercredi 10 septembre à 19h
Peut-on parler avec l’ennemi ?Rencontre et débat avec Alain Brossat autour de son ouvrage : Peut-on parler avec l’ennemi ? (Editions Noir et Rouge)
Ce livre s’interroge sur le statut de l’inimitié politique dans les sociétés contemporaines. Le jeu de ce qui s’auto-désigne aujourd’hui comme « la démocratie » consiste à entretenir le déni du conflit et de la division en établissant un régime général de fluidité où toutes les aspérités seraient solubles dans une communication bien réglée. Il consiste à nous convaincre qu’il n’y a que des « partenaires sociaux » simplement séparés par des malentendus ou des divergences destinées à s’effacer devant le partage du sens de l’intérêt commun. Il consiste tout autant à accréditer la fable selon laquelle le cours de l’Histoire serait désormais réglé sur le principe de la démocratisation du monde, ce qui s’y oppose ayant vocation à être éliminé comme pure scorie de ce parachèvement de la Raison historique.
Contre ces fictions destinées à légitimer l’hégémonie exercée par le bloc de puissance qui a capté le nom de la démocratie, cet essai s’efforce de montrer que, la vie politique continuant envers et contre tout d’être placée sous le signe d’une division et d’une conflictualité non moins vives qu’hier, le quelconque aux visages multiples ne saurait renoncer à concevoir qu’il a bel et bien des ennemis ; des ennemis qu’il importe de tenir à distance, avec lesquels le partage d’un monde commun est davantage un faux-semblant qu’une évidence.
En proposant une traversée de différentes figures dans lesquelles est posée la question de la relation avec l’ennemi, des pratiques de l’inimitié (un roman oublié de Maurice Barrès, le classique Silence de la mer de Vercors, les relations entre les États-Unis et le Japon après la fin de la Seconde Guerre mondiale...), ce livre tente de faire revenir dans la réflexion politique contemporaine cette question lancinante : sous quelles conditions et à quelles fins pouvons-nous parler avec nos ennemis – ou devons-nous nous abstenir de le faire ?
Vendredi 12 septembre à 19h30
Une femme à la tête d’une colonne au combatRencontre, débat et projection, avec les Editions Milena, autour du livre
Une femme à la tête d’une colonne au combat de Mika Etchebéhère
« Je suis incapable de trouver une autre occupation que celle de me faire tuer. Je n’ai pas, comme les miliciens, le droit de traîner dans les bars pour écourter les jours et les nuits sans combats. Mon statut de femme sans peur et sans reproche, de femme à part, me l’interdit. Mes convictions personnelles aussi me l’interdisent. Alors il ne me reste qu’à me plonger dans le manuel de formation militaire que j’essaie d’apprendre par cœur… »
C’est l’un des textes les plus forts sur la guerre d’Espagne.
Écrit par Mika Etchebéhère (1902-1992), une femme qui dirigea une colonne du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) en 1936-1937. On y croise des minoritaires, des anarcho-syndicalistes et des marxistes antistaliniens, tous habités par la conviction d’imminents lendemains qui chantent. Rédigé en langue française par une internationaliste argentine qui a fini ses jours à Paris, ce livre vient d’être réédité par les éditions Milena, qui signent là leur premier ouvrage.
Outre les photos inédites et une lettre de Julio Cortázar en fac-similé, l’ouvrage est vendu avec un intéressant documentaire de 80 minutes de Fitot Pochat et Javier Olivera.
« Rien n’est plus triste que de trouver mauvaise l’œuvre d’un ami, et à l’inverse, on ressent une grande joie lorsque ce texte est beau. Beau, nécessaire et efficace, ton livre est le témoin de la guerre d’Espagne, mais également des ruines de notre époque, et de l’invincible espoir qui est le nôtre. » (lettre de Julio Cortázar, 1974)
Samedi 20 septembre à 16h30
Morts par la France / Kropotkine et la grande guerreRencontre et débat avec René Berthier, à l’occasion du prochain numéro hors-série du Monde libertaire (Titre de une : Morts par la France) consacré à la guerre de 14/18 (disponible dans les kiosques et à la librairie du Monde libertaire à partir du 11 septembre) et de la parution de son livre Kropotkine et la grande guerre (Editions du Monde libertaire).
Kropotkine, l’un des principaux théoriciens du mouvement libertaire, adopta, en 1916, une position de soutien à l’Union sacrée et signa un manifeste qualifié, à tort, de « Manifeste des Seize ». Ce ralliement de Kropotkine suscita un réel émoi dans le mouvement libertaire international, par tradition antimilitariste et opposé aux guerres. On s’est souvent interrogé sur les raisons du vieux révolutionnaire. Un siècle après le début de la guerre, il est temps de comprendre les raisons qui ont poussé l’anarchiste russe à faire ce choix. Soulignons également le travail de réédition des Editions Tops/H.Trinquier qui rend accessibles des oeuvres majeurs de Pierre Kropotkine : La conquête du pain, L’Entr’aide et La grande révolution.
Vendredi 26 septembre
Expo : LA COMMUNE de PARIS 1871Tout le monde en a entendu parler. Beaucoup connaissent son histoire bien qu’elle ne figure pas dans les manuels scolaires.
Eric Savignac et Dominique Guerin ont cherché dans les poussières du second empire l’origine de cet épisode improbable d’un Paris libre et autogéré.
20 planches, des textes, un album.
Exposition de peintures du 24 septembre au 24 octobre 2014
Vernissage le vendredi 26 septembre – 18h