Plusieurs rencontres et débats, ont abouti à la décision de concrétiser le projet de constitution d’un collectif départemental antifasciste.
Ce collectif :
- n’est pas conçu comme un cartel d’organisations, mais comme un véritable collectif rassemblant individus et organisations syndicales, politiques ou associatives en toute indépendance
- se donne pour tâche de lutter contre le fascisme, sous toutes ses formes, sur des bases de classe, clairement anticapitalistes, dans la mesure où le fascisme ne peut être combattu efficacement que si l’on s’attaque au terreau dont il se nourrit : l’exploitation capitaliste.
Un premier texte, synthétisant les principes de bases de ce collectif, a été validé par trois organisations. Il est amendable et ne constitue qu’un point de départ. Une réunion, ouverte à celles et ceux qui souhaitent s’investir dans ce projet, est organisée
Le vendredi 12 septembre 2014 à 20 H00 à Ambérieu en Bugey , salle Les Pérouses (rue des Cités des Pérouses , quartier proche de l’Espace 1500)
La montée des idées et de l’influence de l’extrême droite, et particulièrement du Front national, a des répercussions sur le monde du travail et l’ensemble de la société.
Le résultat des élections européennes confirme la poussée de l’extrême droite, qui se nourrit de la désespérance sociale et du rejet des politiques des gouvernements successifs au service des grands actionnaires.
L’assassinat de Clément Méric le 5 juin 2013 a jeté la lumière sur les groupes identitaires qui sévissent depuis longtemps déjà, dans une quasi impunité. Mais le fascisme porte d’autres masques, à première vue inoffensifs : les succès électoraux du FN et de ses alliés, la diffusion de leurs opinions émanent d’une autre facette de l’extrême droite. Parlementariste et électoraliste, elle développe un discours social qui a pu tromper nombre de travailleuses et de travailleurs.
Dans notre département, comme dans d’autres départements ruraux, on assiste au renforcement de groupes identitaires directement liés à leurs homologues des centres urbains et à l’extrême droite institutionnelle. Ces groupes n’hésitent pas à utiliser la violence ( agression de militantEs lors d’un meeting à Montluel, tags et agression à la mosquée de Meximieux). Il est plus que jamais nécessaire de démasquer la véritable nature du fascisme. Il est une des voies qui s’offrent au capitalisme en crise, un des moyens de le faire perdurer quand les forces politiques plus modérées sont incapables de contenir la colère sociale. Le fascisme et ses différentes variantes sont les pires ennemis des travailleuses et des travailleurs. Ils visent à les diviser en détournant leur colère vers des boucs émissaires faciles à identifier : les étrangerEs sont les coupables de tous les maux. Leur stigmatisation permet d’occulter la responsabilité du patronat et de l’État dans l’exploitation des travailleurs et dans l’accentuation des inégalités sociales.Dans un tel contexte, l’extrême droite multiplie les discours simplificateurs, les promesses abusives, et les solutions aussi illusoires que dangereuses. L’absence d’alternatives à la crise, l’aggravation de la situation sociale subies par les travailleurs de toutes origines, du privé comme du public, mais aussi par les chômeurs, les jeunes et les retraités fournissent un terreau exploité par cette mouvance politique.
La gauche au pouvoir (comme les gouvernements qui l’ont précédée), loin de faire obstacle à la montée du fascisme, porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle. En multipliant les cadeaux au patronat (pacte de responsabilité), en s’attaquant au droit du travail (ANI), le gouvernement contribue à l’aggravation des conditions de vie des travailleuses et travailleurs.
Parallèlement, la démission, voire la complaisance face aux obscurantistes de tout bord ne peut qu’encourager les fractions les plus conservatrices de la société (que l’on songe à l’abandon de la loi Famille suite à la manifestation du 2 février, à la reculade devant les bonnets rouges ) . Plus grave encore, en exaltant les valeurs patriotiques et nationales, le gouvernement participe à la propagation d’idées et de comportements xénophobes.Contre cette xénophobie qui se répand partout en Europe, il est nécessaire de répondre par la solidarité internationale. Enfin, la politique migratoire du gouvernement socialiste n’a rien à envier à celle qui fut menée par le sinistre Hortefeux : les gouvernements changent, le racisme d’État demeure.
C’est pourquoi, nos organisations s’engagent à lutter contre l’imposture sociale de l’extrême droite. Nous décidons ainsi d’une campagne de longue durée marquée par des initiatives larges, communes dans les entreprises, les administrations, les services publics, les universités..., fondée sur un travail concret de terrain. Nous décidons d’agir ensemble dans la durée et de nous doter d’outils et de moyens permanents pour faire face à l’extrême droite.
Les organisations signataires appellent les individus, associations et organisations politiques et syndicales à constituer un collectif départemental antifasciste afin de :
- Se doter d’un outil permettant de lutter contre l’extrême droite
- Démasquer la stratégie de l’extrême-droite envers les travailleuses et travailleurs
- Exercer une vigilance active sur les menées des groupes identitaires
- Occuper le terrain et ne pas laisser la place libre à l’extrême-droite.
Premières organisations signataires : CNT 01, Union Syndicale Solidaires Ain, Coordination des Libertaires de l’Ain Contact :
antifa01@laposte.net