Mardi 21 octobre
Palestine : la solidarité est un droit, pas un délit ! Manifestons à Poitiers. Cet été, l'État d'Israël a conduit une nouvelle offensive meurtrière contre la bande de Gaza. Le bilan de 50 jours de bombardements et d'opérations terrestres est édifiant : près de 2 200 morts, 11 000 blessés, des dizaines de milliers de bâtiments partiellement ou totalement détruits, plus de 500 000 personnes déplacées (soit 30% de la population), etc.
Révoltés par cette agression, mais aussi par la position des autorités françaises qui ont, dans les premiers jours de l'offensive, déclaré leur soutien à l'État d'Israël avant d'essayer en vain de corriger le tir en dénonçant timidement la violence des bombardements, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, à de multiples reprises, dans de nombreuses villes de France.
Le gouvernement Hollande-Valls, soucieux de ne pas fâcher le pouvoir israélien et inquiet de constater le développement de la mobilisation malgré la période estivale, a alors entrepris de s'attaquer frontalement à celle-ci. Il n'a pas hésité à pratiquer de scandaleux amalgames et à laisser entendre que la solidarité avec les Palestiniens portait en elle l'antisémitisme. Puis, comme cela ne suffisait pas, les autorités ont décidé d'interdire certaines manifestations, notamment à Paris.
Nous avons été nombreux à protester contre ces interdictions, une atteinte grave, au nom de prétextes fallacieux, aux droits élémentaires et aux libertés fondamentales. Nous avons été d'autant plus révoltés d'apprendre qu'Alain Pojolat, membre du NPA, qui était en contact, au nom de nombreuses organisations, avec la Préfecture pour les manifestations parisiennes, était convoqué par la justice le 22 octobre prochain sous prétexte d'avoir organisé des « manifestations illégales ».
Nous exigeons que les poursuites contre Alain Pojolat soient immédiatement levées : manifester est un droit et même, dans certaines circonstances, un devoir, et il est scandaleux que quiconque puisse être condamné pour avoir voulu exercer ce droit.
Nous demandons en outre que les poursuites contre celles et ceux qui ont participé ou organisé les manifestations de cet été, ou qui s'investissent dans la campagne de boycott d'Israël, soient abandonnées, et exigeons l'abrogation de la circulaire Alliot-Marie qui criminalise le boycott.
La solidarité est un droit, pas un délit ! Nous appelons à manifester sur ces bases le mardi 21 octobre à 18h devant l'hôtel-de-ville de Poitiers. Signataires : Ensemble, Europe Écologie Les Verts, Lutte Ouvrière, Mouvement des Jeunes Communistes de la Vienne, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français
Mardi 28 octobre
Projection débat « On a grèvé » Film de Denis Gheerbrant
La projection sera suivie d'un débat en présence du réalisateur Denis Gheerbrant, de Catherine Giraud, secrétaire générale de l'Union Départementale CGT de la Vienne et d'Etienne Deschamps, CNT-Solidarité Ouvrière du Nettoyage..
à 20h30, Tap Castille, 24 Place du Maréchal Philippe Leclerc, 86000 Poitiers.
« On a grèvé »
un film de Denis Gheerbrant
Depuis quelques années, un mouvement revendicatif, pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, se développe parmi les femmes de chambre de l'hôtellerie française.
Une étape victorieuse de ce mouvement, la grève, en 2012, d'une vingtaine d'entre elles à Suresnes, dans un hôtel Campanile Première Classe, a été filmée par Denis Gheerbrant. C'est une grève qui, sur bien des points, fut exemplaire par la conjonction d'une stratégie syndicale pertinente et de la détermination des grévistes. Entre le petit syndicat d'entreprise, CGT HPE (Hôtels de Prestige et Economiques), appuyé par la CNT du Nettoyage, et ces femmes, en majorité africaines, récemment arrivées en France et souvent illettrées, le partage des rôles fut particulièrement efficace.
Durant les 28 jours du conflit, Denis Gheerbrant les regarde danser, les écoute chanter et parler.
On a grèvé nous permet ainsi de mieux les connaître, de leur donner des visages, d'appréhender des esquisses de vies… Le spectateur observe comment le groupe se constitue, comment cette action collective transforme les unes et les autres, et s'interroge, à la fin, sur ce que ce type de lutte porte en germe.
Car si ce moment d'apprentissage et d'initiation à la politique participe d'une véritable dynamique d'intégration citoyenne par l'action syndicale, le film de Denis Gheerbrant pose aussi, en creux, des questions - tant du point de vue de la relation de cette nouvelle classe ouvrière aux différents appareils que des rapports femmes-hommes ou Noirs-Blancs - qui sont au cœur d'un processus nécessaire d'échange et de partage démocratiques.