Stratégies syndicales

Stratégies syndicales

Messagede Pïérô » 15 Fév 2012, 01:36

Contribution au débat sur les permanents syndicaux.

Contribution au débat sur les permanents syndicaux, qui recouvre évidemment le débat qui au delà de ce qui fait clivage aujourd'hui dans la CNT est présent dans l'Histoire du mouvement anarchiste. J'ai du mal à être très au clair là dessus, d'autant que la question des positions de principes font souvent abstraction de certaines réalités. Je ne suis pas pratiquant mais plutôt ouvert de ce côté. La question de ne pas péréniser un statut qui pourrait amener à certaines dérives ou forme de bureaucratisation me parait importante, et de limiter le mandat dans le temps, comme la question de la démocratie interne, et ceci est partagé au dela des seuls anarchistes d'ailleurs, mais l'expérience montre que les taches ne sont pas forcément aussi partagées que nous le souhaiterions, et que l'engagement, sous multiples forme d'ailleurs pour la plupart des militants-es révolutionnaires, est aussi limité par le temps (car il faut bien dormir aussi), et que ce boulot doit bien être fait...
Ce texte à le mérite de poser les choses et d'amener des éléments à ce débat en lien avec la pratique :


Contribution au débat sur les permanents syndicaux.

Dans la rhétorique anarcho-syndicaliste contemporaine, plus spécifiquement à la CNT, un certain nombre de concepts proposés en direction du public sont tout simplement faux. Faux car contraires à l’histoire réelle du syndicalisme révolutionnaire, contraires à la logique de sa construction et contraires aux statuts mêmes de la CNT. Faux et dangereux car ces concepts ont empêché l’adhésion de nombreux militants en mal d’une organisation syndicale conséquente. Par organisation syndicale conséquente, nous entendons un syndicat qui est démocratique, non démagogique et qui porte un projet de société. Ces concepts dévoyés empêchent la construction pourtant urgente et nécessaire d’un mouvement de masse pouvant faire pendant aux ensembles multi-organisationnels que sont les religions, les capitalismes, le stalinisme. De surcroît, on retrouve ces travers, dans les autres organisations syndicales où le radicalisme se confond avec l’irrationnel. Voici sans caractère exhaustif, quelques uns de ces concepts : D’abord celui de l’organisation en général et des permanents en particulier, et celui de la gratuité ensuite.


Les permanents

A juste titre, bien des écrits assr fustigent la bureaucratie. Et en vouant aux gémonies les bureaucrates, rejettent en même temps les permanents syndicaux... Nous nous opposons à ce raccourci. Ce n’est pas parce que les bureaucrates des « grandes » confédérations sont très souvent des permanents, que tous les permanents sont des bureaucrates et vice versa que les bureaucrates sont tous des permanents.

Les méchants permanents :

L’histoire du syndicalisme démontre la déconnexion des permanents politiques de la base de l’organisation. Ils ne sont pas déconnectés simplement parce qu’ils sont payés pour accomplir des tâches syndicales, mais aussi par le contenu de ces tâches. Le paritarisme (syndicats, patronat) et le tripartisme (Etat, syndicats, patronat) sont une des causes de ces éloignements des préoccupations des salariés. La mise en place de multiples institutions, notamment par l’Etat est cause d’une dispersion et d’une dilapidation du temps des syndicalistes. Faute d’attraction et d’intelligibilité de ces multiples commissions pour les militants syndicaux de la base, les militants permanents des UD, fédés et confédération sont dans l’obligation de cumuler les mandats. SUD et CNT, n’échappent pas à cela, et l’on peut dire qu’au regard de leur taille, la dérive est même plus rapide. Le temps qu’il reste aux militant(e)s est alors d’autant diminué pour cultiver le terrain. Comme toute femme et homme, aux contacts d’autres femmes et hommes, des relations humaines s’établissent avec des interactions fortes au point de modifier la force des revendications de la base (et encore quand la base a eu vent de telle ou telle commission, réunion...). Les revendications, les discussions ont pour support des tableaux statistiques, des chiffres, des textes, autant de barrières entre la base et ces permanents. Barrières dues non pas aux capacités intellectuelles des syndicalistes non permanents mais aux capacités physiques tout simplement. Les journées n’ont que 24 heures .

Cette critique du tripartisme est partiellement vraie pour des militants non permanents, qui faute d’un nombre de militants suffisant dans la boîte cumulent également les fonctions de représentation.

Distinguer les tâches syndicales : Le travers le plus important de ces permanents est que ce sont ce que l’on nomme des permanents politiques. Ces militants sont mandatés par leur syndicat dans des rôles décisionnels. Ils ont un pouvoir de décision qui leur est confié pour une ou plusieurs mandatures et sont dans le même temps absent du lieu de travail. Dans la plupart des syndicats, le contrôle des permanents politiques est faible en raison du pouvoir fort qui est confié. C’est l’absence de contrôle des décisions qui est en cause. La critique des permanents devrait précisément être celle de « permanents politiques dans une organisation non démocratique ».

Les gentils permanents

Est-il juste d’insulter les camarades qui dans telle ou telle confédération font des travaux de secrétariat, d’imprimerie, de mise en page, de ménage et sont rémunérés par le syndicat ? Nous pouvons rêver à ce que des militants effectuent toutes les tâches à tour de rôle mais non seulement ce n’est pas possible mais c’est de surcroît inégalitaire. Prenons l’exemple du ménage (et encore c’est nier la professionnalisation de ces tâches de dire que tout le monde est à même d’effectuer du ménage dans des locaux collectifs, tandis que nous nous battons pour l’amélioration des conventions collectives de ces métiers). Appuyons nous donc sur cet exemple essentiel [1] :

Si le ménage doit être autogéré et bénévole, cela signifie que tout le monde doit y participer à égalité de temps. Comment calcule-t-on le différentiel de ceux qui viennent de plus loin ? Ceux qui ont une vie familiale plus lourde ? Ceux qui travaillent déjà toute la semaine dans des entreprises de propreté ? Nous voyons bien que l’égalité n’est pas possible et que ce vont être certains militants qui vont subir ces tâches. Notamment ceux qui de par leur présence plus fréquente vont militer le plus. On arrive à l’absurdité suivante : ceux qui assument des tâches militantes et des mandats vont devoir être ceux qui nettoient le plus, ou se résigner à vivre dans la crasse. L’égalité absolue n’est-elle pas qu’une part de la cotisation de chacun serve à rémunérer les tâches non militantes ? Cela n’est pas contradictoire avec le fait que les militants aient un savoir vivre lors des usages des locaux !

Toujours dans l’optique de séparer le politique du technique, il apparaît évident qu’un comité de rédaction d’un tract, d’un journal, d’un livre doit être entièrement contrôlé par des militants non rémunérés et mandatés par l’échelon syndical correspondant. Par contre tout le travail de mise en page, surtout pour un journal hebdomadaire ou mensuel doit-il être pris sur le temps militant des camarades mandatés ? Ce temps ne serait-il pas mieux utilisé à d’autres activités ? Celles du développement de l’idée et de la culture syndicales, essentiellement dans des tâches collectives.

De bacillia bureaucratia

La bureaucratie ne recoupe pas la sphère des permanents par nature, mais est concomitante à l’histoire, durée, du syndicalisme. Nous définirions la bureaucratie comme l’insertion et le développement d’espaces non démocratiques dans une structure quelconque. En aparté, notre critique de l’Etat est précisément là : plus une organisation géographique de la société est centralisée plus elle devient propice au développement d’espaces incontrôlables. Cette structure ainsi bureaucratisée prend alors pour nous le nom d’Etat. Cependant si la version jacobine d’une organisation, qu’elle relève de la production ou de la citoyenneté, dérive très vite vers la bureaucratie, la version fédéraliste n’en est à l’abri que pour un temps défini. Toute association composée de bénévoles est elle aussi à terme contaminée. Il va en être de même des collectifs ou syndicats quels qu’il soient. La bureaucratisation est un phénomène inévitable, qui n’est pas dû qu’à la forme de l’institution mais aussi à son histoire, à sa durée. L’inertie, l’implication plus ou moins forte des être humains qui la composent, la durée de ces implications et la formation de membres influents, de réseaux informels, construisent la bureaucratie. L’ironie de l’histoire est que l’idéologie ultra-étatiste en se construisant contre les pouvoirs non dits de la société par un contrôle absolu amène une bureaucratie absolue. A l’opposée, les partisans de l’informel ou du spontané qui se sont construits contre l’étatisme proposent quant à eux la bureaucratie à l’état pur. Les tendances informelles, assembléistes sont extrêmement favorables à la constitution de pouvoirs non dits mais réels. Entre ces options, il n’existe pas de modèle à l’abri de la bureaucratisation, pas même le fédéralisme .

Les « permanents bénévoles » dans le syndicalisme :

Nous employons le terme de permanents bénévoles de manière résolument provocatrice. A la CNT, le syndicat qui se veut le plus radical, mais également dans certains SUD, et plus généralement dans le « mouvement social » il y a des simili-permanents syndicaux. L’anarcho-syndicalisme a toujours cherché à limiter le recours à des permanents syndicaux qui ont un rôle politique, sans toutefois l’exclure totalement. Cette réflexion politique n’excluait pas le recours aux permanents techniques. La contradiction actuelle de la CNT est d’avoir abouti à l’exact inverse, des permanents politiques non contrôlables et une paralysie de fonctionnement par l’absence de prises en charge des tâches techniques.

Avec la baisse du temps légal de travail salarié, des militants en arrivent à fournir un nombre d’heure très conséquent au syndicat. Qu’est ce qu’œuvrer 30 heures hebdo pour le syndicat sinon, l’équivalent d’une moyenne du temps de travail d’un emploi salarié ? Le développement des retraites et l’allongement de l’espérance de vie, le chômage indemnisé, la mise en place de revenus non liés au travail (RMI, petits rentiers), le développement d’emploi atypiques (intermittents, intérimaires, chèques service…) ont permis à des militants de s’assurer un revenu, temporaire ou plus durable, tout en ayant une capacité de travail dans le syndicat équivalente, voir supérieure, à des militants rémunérés par le syndicat. La critique de ce phénomène prend alors plusieurs formes, selon la déclinaison du militantisme. Les différentes situations :

. Premièrement les permanents bénévoles mettent leur capacité de travail dans le cadre de mandat précis et plus précisément en rapport avec leur branche d’industrie.

. Deuxièmement ces permanents mettent leur capacité de travail dans le cadre d’un mandat précis technique confédéral.

. Troisièmement ces permanents mettent leur capacité de travail dans le cadre d’un mandat politique confédéral.

. Quatrièmement les permanents bénévoles mettent leur capacité de travail dans le cadre de nombreux mandats, mi technique, mi politique, recevant les mandats des démissionnaires dans l’urgence et bien d’autres tâches.

. Cinquièmement les permanents bénévoles mettent leur capacité hors de tout mandat, dans le soutien à de nombreuses luttes hors de leur branche d’industrie.

Nous comprenons bien en séparant ces différents modes, que si les deux premiers modes ne posent pas de problème particulier, le troisième est ambigu et les deux suivants pour le moins gênants. C’est la réalité du salariat contemporain et l’existence de revenus de substitution qui produit cela et il serait idiot de chercher à l’interdire, mais il est dangereux de ne pas l’avoir analysé pour mettre en place les contre pouvoirs. Une solution absurde serait de confier les mandats à des camarades déjà surchargés de salariat et de vie familiale, qui sacrifieraient une partie de leur présent pour un hypothétique avenir. Cette option ne peut rester que l’exception, le modèle de société que nous proposons est en gestation dans notre fonctionnement et il est impensable de construire celui ci avec des « moines et moniales soldat(e)s rouges et noirs ». Nous n’avons qu’une vie, et nous militons pour en jouir. Il est contraire à l’essence du syndicalisme révolutionnaire que celui-ci nous fasse différer, au profit d’un hypothétique bonheur futur, le besoin de vivre.

Le permanent bénévole qui dispose de temps n’est pas à l’abri d’une dérive moraliste. L’impression de donner énormément de son temps produit à terme des crispations avec celles et ceux qui remettent en cause ce pouvoir plus ou moins formel. Ce n’est pas seulement le problème du militant s’il sacrifie une partie de sa vie, mais cette dérive est en partie de la responsabilité du syndicat qui la tolère. Cette réflexion ne doit pas obérer celle sur le plaisir et l’accomplissement de soi qu’il peut y avoir à militer. Le sacrifice de soi, de son avenir, le don de soi, le compassionnel sont des données qu’il faut éradiquer de la construction d’un mouvement anarcho-syndicaliste. L’auto-exploitation n’a pas de place dans une lutte contre un système d’exploitation. « Un militant ne doit pas compter son temps » ? Lorsque l’on entend cette phrase, l’on est plus proche du mouvement catholique que du mouvement libertaire. C’est la fusion idéologique des mouvements catholiques sociaux des années 30 et des mouvements gauchistes des années 70, qui produit une telle aberration dont certaines franges du syndicalisme révolutionnaire auto-proclamé se voudraient l’avant garde sanctifiée ! Chacun est libre de se complaire dans la flagellation, mais une organisation collective ne peut se construire sur des attitudes morales des individus. La durée, la solidité que demande une organisation syndicale ne peut reposer sur des individus, a fortiori s’ils adoptent des postures christiques « en militant sans compter, j’œuvre pour le bien des autres »…Une organisation repose sur des mandats, contrôlables, comptables… Le problème du financement des permanents

Les permanents dits bénévoles ne sont pas moins dangereux que les permanents rémunérés par le syndicat. Nous pourrions même dire que leur indépendance financière vis à vis du syndicat les rend plus incontrôlables. Ce raccourci nous démontre par l’absurde que le financement n’est pas la cause de la dérive des sur-militants. Que le réel problème est dans le pouvoir qui est délégué et de quelle manière celui ci est contrôlé et également qui finance ! Les syndicats traditionnels ne peuvent pas subvenir à leurs besoins avec les seules cotisations des adhérents, c’est un fait. Les rapports divergent sur la part que représentent les cotisations dans le budget des confédérations et nous ne crierons pas avec les loups réactionnaires pour dénoncer l’opacité des trésoreries syndicales. Nous ne sommes pas là pour dénoncer le fait que la CGT, FO etc vivent au dessus de leurs moyens ! La lutte des classes requiert toujours plus de moyens et conformément à notre analyse de la société, l’argent d’où qu’il provienne est toujours celui qui est produit par le travail (ou anticipé sur ce même travail). Le problème n’est donc pas de savoir d’où vient l’argent, mais qui décide de son attribution. Là, également, certains textes de la CNT sont ambigus : peut-on d’une part dénoncer le fait que la CGT ait allègrement pioché dans le CE d’EDF et d’autre part éditer des livres sur la guerre d’Espagne où des pilleurs de banques sont malheureusement érigés en héros parce que l’argent était reversé au syndicat ? Personnellement dans l’illégalité nous préférons la manière la moins violente et pour ce qui est de l’histoire, les pilleurs de banque espagnols étaient dénoncés par la très grande majorité des syndicats comme étant contre-productifs, individualistes et quelque part déjà dans une dérive autoritaire qui a conduit à provoquer de manière contre-productive, anti-stratégique, la réaction encore plus violente de la bourgeoisie.

C’est donc un fait : le syndicalisme doit s’assurer de financements autres que les cotisations. Par contre il est tout aussi évident que le fonctionnement de base du syndicat doit être le plus indépendant possible. Les financements des caisses de grèves et des permanents syndicaux doivent être au cœur de ce système indépendant. La combativité du syndicat doit être assurée au maximum. Si du financement complémentaire vient pour acquérir des biens et non pour le fonctionnement quotidien, tant mieux. Photocopieuses, locaux. Ce qui est acquis est acquis ! Peut importe qui paie, puisque au bout du compte il s’agit toujours de notre argent. La rémunération (et son mode) des permanents est extrêmement importante. Un permanent rémunéré entièrement par son syndicat ou sa branche sera de force bien plus favorable à la démocratie syndicale, qu’un permanent au revenu assuré par des financements attribués par divers organismes (heures de délégation...).

Ainsi donc ce n’est pas l’existence de permanents qui est selon nous problématique, puisque ils existent en gros nombre déjà à la CNT, dans certains SUD, dans de nombreux collectifs, mais au contraire l’absence de réflexion sur leur contrôle ainsi que sur un financement autonome.

Enfin, autre problème crucial, dans le cadre de la rotation des tâches de personne détachée pour le syndicat, il faut s’assurer d’un retour dans le salariat classique du permanent après son mandat. En effet, le problème qui se pose dans le secteur privé est qu’un permanent syndical ne soit pas condamné à rester permanent ou à devenir chômeur (l’entretien d’embauche, « qu’avez vous fait ces deux dernières années ? »). Le syndicalisme doit s’assurer d’avoir développé de nouvelles bourses du travail et des contrôles syndicaux dans le placement afin de « recaser » les camarades.

Pour des permanents rémunérés

Pour revenir sur l’action syndicale au niveau de son syndicat ou de sa branche. Il nous semble que le bénévolat complet, le défraiement en partie, la rémunération à temps partielle ne soient ni les uns ni les autres un réel problème. L’important est le contrôle des mandatés par le syndicat.

C’est le type de salariat qui construit sa représentation. La problématique est différente dans le cadre du salariat classique ouvrier et d’entreprises de grandes tailles, et à l’autre extrémité dans les secteurs du multi-salariat, de l’atomisation des lieux de travail. Evidence des évidences : Des militants vont plus facilement aborder leurs collègues et en très peu de temps à la sortie d’un établissement d’importance, qu’informer les professeurs des écoles rurales, les employés de maison, les ouvriers agricoles et autres emplois des toutes petites structures qui représentent la très grande majorité du salariat. Développer réellement le syndicalisme dans l’essentiel du salariat, doit dépasser la poste ou internet, mais doit bien passer par le contact humain. Cet éclatement des « ressources humaines » exige des moyens à la hauteur. Il n’y a pas nécessité d’avoir des permanents pour débuter dans tous ces secteurs, cependant s’interdire d’avoir des journées rémunérées par le syndicat pour ces tâches c’est nier le développement du syndicat. Nombre de salariés, proche de l’anarcho-syndicalisme, et qui l’envisagent à long terme et à grande échelle, rechignent à franchir le pas vers le CNT (ou vers les autres syndicats qui ignorent ces secteurs et qui leur demanderaient des révolutions intellectuelles) en raison de ces illogismes. Pourquoi celle ou celui qui dans le cadre d’une délégation, hors grève et combat collectif, doit quitter le travail devrait en plus perdre sa journée de travail ? Cette vision demanderait qu’un camarade se sacrifie (favorisant les personnalités extrémistes ou « border line ») ou que personne n’y aille paralysant ainsi toute création du syndicalisme. Le contrôle ou la révocation de ce mandat ne sont pas remis en cause par le fait que le camarade soit défrayé ou non. La lutte des classes a obtenu justement qu’il y ait des heures de délégation, que ce soit le patronat qui maintienne le salaire du salarié et que cela soit garanti dans des conventions collectives ! C’est un acquis obtenu par la lutte et tout acquis peut-être remis en cause. La dépendance au bon vouloir du patronat est donc bien réelle pour les heures de délégation, mais tout comme le niveau du salaire, les congés payés…. Le syndicalisme est une partie du salariat, supprimons les congés payés, divisons par deux les salaires et le fonctionnement du syndicat en sera affecté tout autant ! Si dans certaines branches et en fonction de la taille des boîtes, il est possible d’avoir des heures de délégation syndicale, dans d’autres cela est très difficile. Pourtant la nécessité de défrayer ou de rémunérer partiellement les camarades est évidente. Dans ces nouvelles branches d’industrie, la force du syndicalisme révolutionnaire serait justement de s’affirmer en autonomie financière, c’est-à-dire que seul le syndicat avec ses cotisations se permette de dégager du temps pour des camarades, selon les modalités qu’il choisi. Nous pouvons citer historiquement le cas de IWW américaines, qui salariaient des camarades itinérants devant construire le syndicat partout où il passait. Ce n’est pas la bureaucratisation qui a vaincu ce syndicalisme révolutionnaire mais les flingues des milices patronales et les camps de concentration des années 20 et 30 aux USA !

Quelles tâches peuvent être rémunérées ?

Nous pensons qu’il est possible de rémunérer des camarades pour trois raisons. Premièrement en raison de la structure du salariat d’une branche qui demande beaucoup de temps pour contacter les salariés et où les heures de délégations sont impossibles, deuxièmement pour des mandats techniques précis et demandant des formations importantes, troisièmement le travail de recherche, de compilation, de formation, de défense : juridique.

La défense juridique

Exemple, il apparaît évident qu’un camarade défenseur au prud’homme, conseiller du salarié, puisse ne pas perdre sa journée de travail, le cas contraire serait laisser la seule possibilité aux permanents bénévoles d’assurer ses tâches ! L’égalité entre les camarades dans le syndicat demande deux choses : que celles et ceux qui le désirent assument ces mandats quelles que soient leurs activités professionnelles. La défense juridique demande une formation qui ne se fait pas dans le cadre d’une simple rotation des tâches. Il faut se former, cela prend du temps et imagine-t-on un ou une camarade passer des dizaines d’heures à se former pour effectuer un prud’homme de deux heures ? De surcroît, un certain nombre d’activités ne s’exercent efficacement qu’avec une grande pratique. (Imagine-t-on être chirurgien à tour de rôle ?) Dans la défense juridique, le syndicalisme doit assumer son autonomie (tant que cela est légal) c’est la force de la CNT que de ne pas s’en remettre totalement aux avocats. Il ne s’agit pas de critiquer les avocats en tant qu’êtres humains, mais de pointer le fait qu’ils ne font pas partie du syndicat, qu’ils ne sont pas contrôlables et que leur intérêt est aussi pécuniaire ! En termes économiques, si nous faisons abstraction de l’aide juridictionnelle, l’internalisation est toujours plus rentable que l’externalisation contrairement à ce que martèlent les économistes. De surcroît, la propension actuelle des syndicats, quels qu’ils soient, à passer par les avocats est d’une irrationalité comptable totale : Un avocat demandera entre 300 et 1000 euros pour de l’accompagnement de premier niveau. Pour un syndicat (une fédé, une UR, une UL) où il n’y aurait ne serait ce que 20 prud’hommes par mois, le coût serait donc en moyenne de 13000 euros. Soit de quoi rémunérer très correctement (2000 euros net/mois) au moins 3 salariés à temps plein. Or un salarié seul peut effectuer largement 20 prud’hommes de premier niveau par mois. Regardons ces chiffres autrement : un conflit avec un avocat qui coûte 6000 euros, pour défendre 3, 4 salariés dans une crèche, par exemple, cela représente 3000 mois de cotisations de précaires à SUD ou à la CNT, soit 250 années de cotisations d’un salarié précaire [2]

Nous affirmons que c’est un point essentiel que de maîtriser la lutte juridique, mais pour cela il faut s’en donner les moyens. A terme, le syndicalisme révolutionnaire doit pouvoir être autonome dans tous les domaines de lutte, excepté la Cour de cassation. La force et la différence de notre syndicalisme est là : construire une sphère autonome de classe. Il y a urgence à le faire car une menace claire pèse sur cette possibilité de la défense syndicale aux prud’hommes. Elle risque de n’être réservée qu’aux avocats dans les années à venir.

Les tâches techniques : qui a peur de la productivité ?

Le syndicalisme doit construire une alchimie délicate, être une école de culture de lutte, un lieu d’écoute, d’apprentissage afin de rassembler sur le long terme des hommes et des femmes différents et en même temps être un outil de lutte efficace. La division du travail est un moyen d’accroître la productivité, d’améliorer l’efficacité et le rendement. Il faut l’utiliser et ne pas laisser au capitalisme le choix d’utilisation des gains de productivité… Se bat-t-on pour les droits des informaticiens, des ouvriers d’imprimerie, des secrétaires, des salariés du nettoyage ? Oui ! Alors pourquoi demanderaient-on à ceux ci de faire des heures supplémentaires non rémunérées au syndicat, militer ainsi, au détriment des caisses de retraites, ou d’assurance maladie, bref du salaire socialisé auquel nous aspirons. Nous abhorrons le travail non déclaré mais sans nous en rendre compte nous en faisons la promotion d’un autre côté. Mais pis, nous ne pouvons laisser dire, que tout le monde peut faire de la mise en page, du ménage, alors que nous nous battons pour le respect de ces métiers, comme véritables métiers ! L’anarcho-syndicalisme ne peut aller dans le sens de la dérégulation du travail au nom du militantisme. Ce qui fait de moi un adversaire acharné des SEL, terrain expérimental de l’ultra libéralisme où le prélèvement social est nié.

Tout travail mérite salaire, nous ne sommes pas des curés ou des bonnes sœurs ! Tout travail mérite un salaire socialisé et déclaré nous sommes anarcho-syndicalistes !

Aller sur le terrain : un coût !

Le développement d’un syndicalisme ne se fait pas par génération spontanée…en pensant qu’avec 100 000 prospectus distribués en manif, 40 000 000 de travailleurs (ses) vont nous rejoindre. Outre le service juridique, l’efficacité de l’organisation syndicale, deux points ci dessus cités : le syndicat doit avoir les moyens de se développer en allant directement sur le terrain. Un courrier électronique ne remplacera jamais pour une institutrice isolée en classe unique la visite d’une ou d’un camarade syndiqué qui vient passer une demi heure pour parler…Il faut du temps pour faire du porte à porte, dans les quartiers où habitent les demandeurs d’emplois, les salariés précaires, les employés de maison… Oui il faut du temps et de l’argent pour toutes ces tâches qui sont indispensables… Toutes ces tâches, les militants politiques du FN le font, mais aussi les fascistes religieux (évangélistes, salafistes...). Ils sont sur ce terrain social qui devrait être le nôtre.

La formation syndicale :

Former les militants, notamment dans les tâches juridiques, techniques, cela demande également à être fait sur du temps de travail et rémunérés comme tel.

La gratuité, un concept libéral ? Notre syndicalisme aspire à une société collective où une part du travail des uns sert à prendre en charge le travail d’autres (hopitaux, écoles, infrastructures collectives, formation…). Nous ne pouvons ériger en principe idéologique ce que nous, comme d’autres organisations, effectuons par faiblesse, par manque de moyens. Toutes les activités équivalentes à un travail sont du travail, comprenant une part de salaire directe et une part indirecte. Le capitalisme dans sa version la plus « moderne » lui, au contraire, vise a éliminer tout tiers, à ne parler qu’en termes de contrat direct, à valoriser le bénévolat… Bien souvent, en prônant la gratuité, des militants sincères pensent réduire la marge de profit des capitalistes mais aboutissent à concurrencer comme jamais ne l’aurait rêvé un financier, en construisant le dumping social absolu. Camarades informaticiens, les grandes entreprises sont heureuses, car plus encore que les informaticiens sous payés des pays en voie de développement, voici le travail gratuit de développeurs de logiciel ! Nous sommes jardiniers ou maçons, nous hurlons contre l’utilisation abusive des stagiaires, contre l’utilisation de salariés étrangers exploités selon les salaires de leurs pays, mais il y a mieux voici maintenant les jardiniers et maçons gratuits…l’ultralibéralisme absolu. Pas de salaire direct, c’est un problème pour ceux qui travaillent gratuitement me direz vous, mais surtout pas de salaire indirect, pas de socialisation…plus d’école, plus d’hôpitaux publics… Pourquoi ce qui semble logique dans certains métiers ne l’est-il pas dans d’autres ? Lorsqu’il y a perte de revenus pour une entreprise, les salariés subissent toujours avant les actionnaires. Il ne faut pas confondre le problème de position dominante et la rémunération du travail de manière différée…Lorsqu’il faut lutter contre une multinationale informatique, ou des majors de disques, il est absurde d’aller dans leur sens en prônant le travail gratuit ou le piratage…bien au contraire, il faut construire des entreprises socialisées ! Tout travail mérite salaire…

Le syndicalisme repose sur du travail. Il est même la société du travail libre en gestation, il ne peut-être construit sur de l’exploitation, il ne peut et ne doit prôner le travail gratuit… Syndicalistes, nous sommes solidaires, pour l’entraide, mais en aucun cas pour la charité...Un empire ne se construit pas sans que le vin et le sang, l’or et l’encens ne se mêlent

Cornélius Philogène 22 janvier 2765


http://www.autrefutur.org/Sur-les-permanents-syndicaux


[1] L’entretien des locaux, est un acte fondamental et démonstratif de la capacité réellement révolutionnaire d’une organisation. Il en a toujours été ainsi dans le mouvement révolutionnaire, le niveau d’exigence du collectif est du niveau le plus élevé du privé et non pas l’inverse comme on peut le voir dans certains locaux d’organisations antiautoritaires depuis deux décennies.

[2] Citons le cas d’une camarade en délicatesse avec un employeur, ayant pris la CNT comme défense : une de ses collègues a choisi un avocat qui au milieu de la procédure l’a lâchée car le chirurgien (employeur) avait soigné la mère de l’avocat) !


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Stratégies syndicales

Messagede mimosa rouge » 01 Fév 2014, 09:22

Alors dans une période ou justement, les syndicats se battent pour des trucs en lien avec ça (contre la casse des services publics par exemple) et laissent un peu de côté l'auto-organisation des travailleurs (parce que la conscience de classe est justement en recul, et que passer trois plombes à essayer de bouger ses collègues sans résultat c'est un peu déoralisant), il me semble logique que certains se replient sur des perspectives de ce type.

toute la "masturbation intellectuelle" ou plutôt la réflexion syndicale révolutionnaire devrait être justement de se doter d'outils et de pratiques syndicales permettant, matériellement, d’empêcher la démoralisation et donc les replis politiciens. ce serait faire un faux procès aux csr de dire que ce n'est pas fait et pas mis en pratique . Moi je dit et je répète que sans tendance syndicale servant à cette reflexion et a accumuler ce genre d'expérience, je serais devenus soit gauchiste aigris, soit syndicalistes institutionnalisé, syndicaliste de boite puis bureaucrate fédéral ou départemental (il y a un vrai risque a etre bouffé par la culture de boite ou par l'appel d'air qui existe dans les orga syndicale par manque de militants), mais avec de la "gouaille gauchiste" pour donner le change .(et me dite pas qu'il n'y a pas ce genre de dérive y compris chez des militants libertaires, vous en connaissez tous au quotidien ! soyons honnetes, aucune étiquette ne protege contre ça (y compris le SR comme étiquette), seul une pratique et une réflexion matérialiste font la différence

Ce que mimosa rouge appelle "anarcho-syndicalisme" c'est en fait la tendance vers une organisation mixte syndicat/orga politique dont l'anarcho-syndicalisme serait représentatif.

ça c'est ce que disent les anarcho-syndicalistes, pas moi . comme dit berneri reli ce que je disait plus haut.

Par contre là ou je comprends pas c'est que l'idée de structurer le syndicat autour d'un projet idéologique me semble quand même la base du syndicalisme révolutionnaire

sinon, oui le sr c'est bien faire en sorte que le parti des travailleurs ce soit la confédération syndicale de classe. alors confédération cela veut dire que c'est pas seulement un groupement de syndicat professionnels mais aussi les associations d'entraide et de sociabilité, les comités de quartier etc ... et que les syndicats professionnels ne soit pas sur une base corpo (par métier ou par boite). mais c'est pas une base idéologique, puisque c'est sur la base de la conscience de classe (par dessus les idéologies multiples et variés, sans vouloir les "réduire au silence" mais juste permettre l'unité de la classe), et le ciment serait la fraternité et la sociabilité quotidienne.
Modifié en dernier par mimosa rouge le 01 Fév 2014, 09:44, modifié 3 fois.
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Re: Liste "Basta !", des libertaires aux élections municipal

Messagede ARTHUR » 01 Fév 2014, 09:33

C'est quoi "faire du taf syndical" ?
C'est quoi "le front unique" ?

Pendant des années notre syndicat a tenté de travailler syndicalement avec les camarades CSR du Bâtiment (on est assez bornés, on travaille d'abord dans le champ de notre industrie, cela nous est aussi reproché au sein de la CNT-f). Nous avons plusieurs fois, et certains forums publics en gardent encore la trace, proposé des rencontres pour échanger nos expériences. Nous les avions invité lors des rencontres de notre industrie lors de la manifestation internationale I07, en retour nous avons eu droit à un article déplaisant dans leur journal (le respect entre camarades, même et surtout d'avis différents, nous a toujours semblé un préalable).
Pour avoir fréquenté leurs réunions publiques j'ai eu plutôt l'impression d'assister à un spectacle de "bateleurs de foire" (où on montre des muscles un peu factices). Seule la vérité est révolutionnaire, comme l'ont dit certains gros menteurs, adeptes du faites ce que je dis et non pas ce que je fais.
Nous on le fait (j'invite les curieux à lire sur notre site notre article : "Réflexions suit au débat sur Vinci"). On dit qu'il est difficile de promouvoir le syndicalisme révolutionnaire dans nos branches fortement désyndicalisées. Quand des salariés d'un négociant en matériaux de construction en viennent à faire,collectivement, la Quenelle sur leur lieu de travail, et diffusent la photo sur internet) il faut vraiment, en tant que syndicalistes, trouver le chemin de l'humilité, et ce n'est pas les grandes messes dans les Bourses du Travail où les sièges de confédérations syndicales que la grande masse des travailleurs ne fréquentent plus, qui changera la donne.

Si les médias bouffent tout, ils ne changent rien, mais entretiennent le système. Il serait temps que les agitateurs politiques ou syndicaux qui en sont adeptes s'en rendent compte (à ce sujet il y a aussi un article sur notre site: "Fin de non recevoir aux médias").

Il n'est bien ici question ni de SR ni d'AS, ni d'une organisation plus que d'une autre.
La question porte sur une unité de classe, dépassant les chapelles, pour s'unir déjà, dans les faits, dans une pratique révolutionnaire (se donnant les moyens d'organisation, de formation et d'expérimentation) de l'action syndicale;


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Re: Liste "Basta !", des libertaires aux élections municipal

Messagede mimosa rouge » 01 Fév 2014, 09:56

spectacle de "bateleurs de foire" (où on montre des muscles un peu factices)

non, franchement les copains ont tout fait pour expliquer que c'était pas suffisant ce qu'ils faisaient et que justement leurs syndicats ne sont pas révolutionnaires... on en a déjà débattue ici un peu, mais franchement tu déforme.
pour le travail en commun, je sais que quand je suis arrivé au csr les copains voulais vous suivre sur les "commémerations" aux morts du travail . Le probleme c'est que vous fetiez aussi les 10 ans de votre fédé .. et ça nos syndicats ne pouvaient pas vous suivre la dessus a moins de justifier la division syndicale.

Sinon, on ne peut pas réduire l'activité csr a une réunion publique tout les 6 ans ... et je connais bien les copains ils pensent comme toi. trouver le chemin de l'humilité pour pas se planter , se mentir et mentir aux autres... mais ça passe par une vrai réflexion stratégique et pratique syndicale révolutionnaire . Justement dans nos syndicats on ne peut pas actuellement mener une réflexion révolutionnaire réelle (comme tu le dis, la classe n'est pas révolutionnaire actuellement) , il faut prendre du recul et s'organiser entre révolutionnaire, en tendance syndicale.

C'est quoi "faire du taf syndical" ? ..... le militantisme bénévole, c'est du travail
C'est quoi "le front unique" ? .... la charte d'amiens en france à jeter les bases du front unique ouvrier
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Re: Liste "Basta !", des libertaires aux élections municipal

Messagede ARTHUR » 01 Fév 2014, 10:35

"non, franchement les copains ont tout fait pour expliquer que c'était pas suffisant ce qu'ils faisaient et que justement leurs syndicats ne sont pas révolutionnaires... on en a déjà débattue ici un peu, mais franchement tu déforme."
Les avis et impressions sont bien évidemment sujets à caution (fraternelles). Rien n'est mieux qu'un texte. Si le CSR a fait un texte relatif à ces meetings, il suffit de le diffuser. Si ce n'est pas le cas mais que le CSR a fait un bilan de son activité syndicale (A Toulouse par exemple), il suffit de le publier, et on peut mesurer ainsi le "degré d'humilité", dont on parle. Je demeure bien évidemment prêt à m'excuser si j'étais allé un peu fort.
En terme d'analyse, un texte sur l'expérimentation autogestionnaire et syndicale du SUB dans la coopérative "La Belle Equipe" est disponible depuis quelques jours sur le site de ETAPE, dans l'onglet Autogestion. Ceci dans un esprit de partage d'expériences.

"pour le travail en commun, je sais que quand je suis arrivé au csr les copains voulais vous suivre sur les "commémerations" aux morts du travail . Le probleme c'est que vous fetiez aussi les 10 ans de votre fédé .. et ça nos syndicats ne pouvaient pas vous suivre la dessus a moins de justifier la division syndicale."
OK, on peut respecter cela. Faites-nous d'autres propositions, on est preneurs ...

"Justement dans nos syndicats on ne peut pas actuellement mener une réflexion révolutionnaire réelle (comme tu le dis, la classe n'est pas révolutionnaire actuellement) , il faut prendre du recul et s'organiser entre révolutionnaire, en tendance syndicale."
C'est sûrement là où nos points de vue divergent. Nous sommes au SUB, parce qu'on y mène une réflexion et une pratique révolutionnaire ("la réflexion acquiert ce que l'action conquiert"). Loin des querelles (même internes) de place et de contrôle des organisations. Nous travaillons à dépasser nos propres mythes (Bourses du Travail, gestion ouvrière, assembleisme, culture prolétarienne, ...).
On ne touche pas toute la classe, c'est vrai. On y travaille avec nos faibles moyens, mais aussi avec nos exigences (pas de désignation syndicale sans un minimum d'adhérents dans une section syndicale, adhésion directe au syndicat et non à la section, pas de création syndicale d'entreprise sans élaboration d'une stratégie syndicale (dépassant la participation à des élections du personnel), Listes électorales constituées essentiellement d'adhérents (pas de "liste-balai"), pas de mandat éligible pour des adhérents de moins d'un an au syndicat, prise d'un mandat du Conseil Syndical pour tout élu et mandat partagé pour toute section, ...). C'est sûr que l'application de ces principes, ne font du SUB, ni un syndicat de masse (mais qui l'est dans notre industrie ?), ni un syndicat de cartes.
Ceci n'empêche bien évidemment pas de travailler à des convergences avec d'autres organisations syndicales (de lutte de classes), pour des actions revendicatives, de formation ou culturelles.

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Re: Liste "Basta !", des libertaires aux élections municipal

Messagede mimosa rouge » 01 Fév 2014, 13:22

un syndicat d'une verticalité organisationnelle asphyxiante

tu parle de la cgt ? :lol: :lol: :lol: :lol:
nan, si c'est ça la principale critique que tu lui fait, c'est que tu a quelques decennies de retard !

Si certains sont à la recherche d'une certaine pureté pratique qu'ils commencent par balayer devant leur porte.
c'est propre, dans ma pratique syndicale tu trouvera pas beaucoup ce qui reproduit la décomposition du syndicalisme de classe actuel ! mais par contre il n'y a aucune question de pureté a avoir dans la lutte des classes ... c'est un truc de philosophe ça !
mais a propos de bilans (CNT, CGT etc ...), quand est ce qu'on parle de celui de Solidaires .... :lol: :-D sm 26
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Re: Liste "Basta !", des libertaires aux élections municipal

Messagede berneri » 01 Fév 2014, 19:55

Pour terminer sur le CSR auquel j'ai réagit parce que saturation des donneurs de leçons à la con qui en profitent pour distiller leur venin (même si la participation de militants mandatés de la CNT à une liste électorales me désole):

merci on a pas besoin des CSR pour avoir que le syndicalisme révolutionnaire n'est pas que rouge et noir,
merci on pas besoin de donneurs de leçons préchi- précha ou " batteleurs de foire" pour nous apprendre ce qu'est e syndicalisme, la lutte etc...



Encore moins pour le reste, ce qu'il en ressort surtout c'est que le CSR est un groupuscule de type CCI mais dans une version pseudo-syndicaliste révoltutionnaire.
Le discours se veut performatif , quand on gratte tout ce que font les autres sont des déviances et la définition de l'anarchosyndicalisme est la suivante: un syndicalisme de repli sur la boite.

Moi qui suis syndicaliste libertaire et ne me définit pas comme anarcho-syndicaliste, je trouve tout de même très agressif la façon de dénigrer les anarcho-syndicalistes du CSR.

Je e vois pas pourquoi on devrait utiliser la politesse avec ceux qui détournent les mots et les concepts pour essayer de tordre la réalité et la faire rentrer dans les petites cases etriquées de leur grille de lecture.

La mauvaise foi et le jésuitisme du CSR est patante, quand à son imagination mégalomaniaque elle est manifeste ( cf le lien vers: "le CSR a été la plus grande organisation révolutionnaire qui n'est jamais existé" dans mon précédent post.

En outre pour finir la manipulation, comme toute secte, il procède à une réécriture de l'histoire où il a le beau rôle au finale, se construisant un passé glorieux et réclamant une filiation au passage plus que douteuse dans les faits.
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Re: Stratégies syndicales

Messagede mimosa rouge » 02 Fév 2014, 11:10

berneri viewtopic.php?f=69&t=9054&start=30 a écrit:Pour terminer sur le CSR auquel j'ai réagit parce que saturation des donneurs de leçons à la con qui en profitent pour distiller leur venin (même si la participation de militants mandatés de la CNT à une liste électorales me désole):

merci on a pas besoin des CSR pour avoir que le syndicalisme révolutionnaire n'est pas que rouge et noir,
merci on pas besoin de donneurs de leçons préchi- précha ou " batteleurs de foire" pour nous apprendre ce qu'est e syndicalisme, la lutte etc...



Encore moins pour le reste, ce qu'il en ressort surtout c'est que le CSR est un groupuscule de type CCI mais dans une version pseudo-syndicaliste révoltutionnaire.
Le discours se veut performatif , quand on gratte tout ce que font les autres sont des déviances et la définition de l'anarchosyndicalisme est la suivante: un syndicalisme de repli sur la boite.

Moi qui suis syndicaliste libertaire et ne me définit pas comme anarcho-syndicaliste, je trouve tout de même très agressif la façon de dénigrer les anarcho-syndicalistes du CSR.

Je e vois pas pourquoi on devrait utiliser la politesse avec ceux qui détournent les mots et les concepts pour essayer de tordre la réalité et la faire rentrer dans les petites cases etriquées de leur grille de lecture.

La mauvaise foi et le jésuitisme du CSR est patante, quand à son imagination mégalomaniaque elle est manifeste ( cf le lien vers: "le CSR a été la plus grande organisation révolutionnaire qui n'est jamais existé" dans mon précédent post.

En outre pour finir la manipulation, comme toute secte, il procède à une réécriture de l'histoire où il a le beau rôle au finale, se construisant un passé glorieux et réclamant une filiation au passage plus que douteuse dans les faits.


des preuves, du concret, ... il y a un an tu disait la même chose mais tu ne veut surtout pas aller au but de la démonstration on dirait. Pour moi là en l'état, il n'y a qu'un aigris qui prend pour lui les critique des csr faite au mouvement syndicale actuel . est ce qu'il faut que j'en reste à ça ??
De plus tu est moins virulent quand parait des thèses "originale" dans AL sur une tendance communiste libertaire historique dans la cgt ... et là il y a pourtant pas beaucoup d'éléments matériels pour le dire (a moins de confondre SR et communisme libertaire évidemment, et alors dans ce cas en espérant qu'il n'y a pas une tentative d'OPA rouge et noir sur l'histoire SR ....). c'est des débats historiques mais très utiles et en plus porté par des militants en dehors du secteur universitaire (même si il faut pas passer a coté des avancées historiographiques les plus actuelles), et un débat qui mérite d’être discuté sérieusement, pas d’être saboté comme ça .
donc ... on fait quoi ça reste en l'état ou tu amène des choses plus concrètes et tu ouvre une discussion ?
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Re: Stratégies syndicales

Messagede mimosa rouge » 02 Fév 2014, 16:53

ARTHUR a écrit:Nous on le fait (j'invite les curieux à lire sur notre site notre article : "Réflexions suit au débat sur Vinci")

au début j'ai pas trouvé sur votre site !
par contre j'ai lu le tract "jamais seul" http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article445 c'est exactement ça que devrait produire le mouvement syndicale ! ça c'est un truc utile : la stratégie (rappeller que le syndicat c’est pour tout les travailleurs et même encore plus dans les petites boites !
le truc c'est que je comprend pas en quoi vous voulez rester un syndicat ne groupant que des révolutionnaires :gratte: a partir du moment ou vous voulez vous ouvrir largement à tout les travailleurs du BTP. Je comprend pas pourquoi vous dites pas que vous etes plutôt une tendance syndicale (majoritaire en terme de nombre et d'influence dans votre syndicat) qui veut construire un syndicat de classe large .

Ensuite j'ai trouvé aussi le communiqué sur le débat "VINCI", j'ai l'impression après une première lecture d’être d'accord avec vos conclusions et constats . il y a juste un truc qui m'a fait un peu plus réagir :
Le spectre du totalitarisme hante encore et durablement le mouvement social et contestataire
je dirais que c'est plutôt le spectre de la défaite qui hante le mouvement ouvrier. En premier je dirais que le mouvement social il suit son cours sans l'influence du mouvement ouvrier qui s'est mis en retrait ... et en second je pense que le totalitarisme (pour les fractions de la classe qui le cite, parceque chez les ouvriers et employé je vois pas trop cet argument etre cité) est plus une"excuse" (je trouve pas de terme plus précis, mais vous voyez l'idée je pense) et que c'est la peur qui a pris le dessus. je veut dire que parler de lutte du travail ça fait peur (et c'est normal) dans cette période de défaites continue.
C'est d'ailleurs aussi pour ça que je trouve que votre tract "jamais seul" est bien, il insiste sur les petites victoires accessible ! et ça c'est précieux, il faut les accumuler en ce moment même si ça parait "dérisoire" et pas spectaculaire. remarque, ça revient a dire autrement votre conclusion du communiqué "VINCI" !

pour les admins : j'ai envie de dire que en fait la liste basta on a un peu fait le tour, mais il y a vraiment une discussion (au dela de la polémique csr) qui s'est engagé suite a cet "évenement" et les questions d'ordre tactique et stratégique que cela pose. Ne classez pas trop vite hors sujet le reste de la discussion !!
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Re: Stratégies syndicales

Messagede Pïérô » 02 Fév 2014, 18:25

Admin : j'ai bricolé pour scinder les débats différents en deux topics.
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Re: Stratégies syndicales

Messagede ARTHUR » 02 Fév 2014, 19:48

"je comprend pas en quoi vous voulez rester un syndicat ne groupant que des révolutionnaires :gratte: a partir du moment ou vous voulez vous ouvrir largement à tout les travailleurs du BTP. "

Si nous considérons notre syndicat comme porteur d'un projet révolutionnaire, il serai faux de croire que l'ensemble de nos adhérents le sont.
beaucoup de nos adhérents adhèrent après avoir fréquenté notre permanence hebdo ... parce qu'ils ont un conflit immédiat (le plus fréquemment individuel) avec leur patron, et demandent l'appui du syndicat pour régler le problème et si nécessaire engager une procédure.
Rien de vraiment extraordinaire, ni très différent de ce qui se passe dans les autres confédérations ... sauf peut-être que nous (environ 10 camarades à tour de rôle) plaidons nous-même (considérant que cela rentre dans le cadre de la formation syndicale), et même dans contre les petites boites (ce que ne font pas en RP, les "grandes confédérations).
Nous considérons que ces temps prud'homaux, nous donne le moyen de tenter de développer la conscience de classe de ces d'adhérents. Nous y parvenons parfois, mais beaucoup nous quittent une fois satisfaite leur demande.Il n'y a pas lieu de penser que nous pourrions, comme par magie, ne pas être touchés par l'important Turnover que connaissent toutes les organisations.

Nous avons fait le choix de la CNT-f, parce que nous partageons un "programme syndical révolutionnaire" largement défini. Nous ne pratiquons pas la "tendance" (ce qui pourrait même ce concevoir dans un groupuscule syndical comme la CNT-f) parce que les questions d'appareil ne nous intéressent pas. Beaucoup par le passé (Monatte, Besnard, et tant d'autres) s'y sont fourvoyé, délaissant la première besogne syndicale qui demeure de créer des syndicats capables de faire vivre la démocratie directe.
Nous croyons à l'exemplarité, qui fait qu'on ne donne pas de conseils aux autres, sans avoir fait la preuve de ses propres réussites (ce qui explique que nous n'avons aussi aucune difficulté à communiquer sur nos propres échecs).
Seule l'avancée de nos valeurs pourrait nous engager à rejoindre d'autres organisations.
A ce jour, nous continuons à considérer que le mouvement syndical (dans son ensemble) dans le Bâtiment est loin d'avoir la force et l'autonomie qui lui a permis naguère, pendant quelques belles années (au tournant du 20ème siècle), de pouvoir faire la démonstration de son unité et de sa capacité révolutionnaire.
Nos maigres forces et l'expérience accumulée dans la création de nos différents outils (Groupe d'Action Syndicale, Bureau de placement, commission logement, chantier syndical, Bourse d'entraide, mutuelle de secours, coopérative de production, Ateliers Populaires d'Architecture et d'Urbanisme, ...), restent cependant mobilisables pour toute actions communes avec d'autres camarades adhérents d'autres confédérations prêts à agir (de façon commune et dans le respect de chacun) dans notre industrie.

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Re: Stratégies syndicales

Messagede mimosa rouge » 02 Fév 2014, 21:30

je me retrouve globalement dans ce que vous faites et c'est comme ça que je conçois la vie syndicale. Pour ce que je comprend de ce que tu dis, vous restez une tendance révolutionnaire au sein d'un syndicat de classe d'une fédération et d'une confédération .... c'est juste qu'elle est informelle.

une précision tout de même : une tendance syndicale c'est pas un outil pour conquérir l'appareil, c'est un outil pour que la stratégie révolutionnaire s’épanouisse même au sein d'une conf' largement ouverte et qu'elle s'exprime et influence, forme des militants etc ... . C'est la "fraction" qui sert a conquérir l'appareil : les syndicalistes pur (ce qui va donner l'anarcho-syndicalisme français), puis les syndicalistes communistes qui l'ont utilisé . Les anciens de la VO n'ont pas eu de pratique fractionnistes. et la véritable militante prônant la constitution en tendance, c'est pas Monatte mais Marie GUILLOT ... la plus clairvoyante a mon sens. Monatte n'a été convaincu qu'après l'expérience des CSR de l'éducation . Après je te cacherais pas que face à la bureaucratisation du mouvement syndicale et de la CGT, on est pas aussi "publique" qu'on aimerait l'etre et que ça peut paraitre extérieurement comme une fraction , je le comprend bien ! Mais les copains sincères avec qui on milite au quotidien et donc nous connaissant bien, n'ont pas cet impression ... au contraire .

De plus une tendance syndicale elle est formelle ou informelle, c'est sous forme de tendance "informelle" que les militants révolutionnaires ont transformé progressivement les syndicats français en CGT ont constitué le SR par la pratique syndicale révolutionnaire et pour la pratique syndicale révolutionnaire, c'est à dire en gros construire matériellement la grève générale et la révolution sociale.
Mais les débats de congrès, ou les débats du quotidien dans la vie syndicale n'ont pas été une conquête de l'appareil mais plutôt une action visant à légitimer une stratégie syndicale basé sur l'indépendance et l'autonomie ouvrière et en prenant en compte les activités des divers syndicats et bourses du travail. ça a tellement été convainquant que cette stratégie est devenue hégémonique . Pourtant en 1890 c'était pas gagné, loin de là ... il y avait différente tendances dans le mouvement syndicale .
Moi je pense qu'une tendance formelle, plus massive que le groupe éditant la revue La Vie Ouvrière aurait permis de prouver que les SR avait anticipé la massification de la CGT et l'afflux rapide d'adhérent non révolutionnaires. Il n'y en a pas eu avant 1919, ça explique pour moi la faillite de 1914 et la déstabilisation, la peur , dans la CGT dès 1909 et donc le retournement des militants révolutionnaires face aux défaites .

délaissant la première besogne syndicale qui demeure de créer des syndicats capables de faire vivre la démocratie directe.
moi je dirais qu'au contraire, c'est a chaque fois que les SR on cru que leur syndicat était révolutionnaire et on laissé tombé leur tendance, que la pratique révolutionnaire a perdu du terrain. la crise du SR après 1906 jusqu’en 1919, les dérives sectaires et le repli idéologique (anarcho-syndicalisme autour de syndicats autonome puis de la CGT-SR, et syndicalisme communiste autour de la CGT-U)... comme si l'effort était fait et qu'il n'y avait plsu qu'a faire vivre .... un appareil naturellement révolutionnaire.
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Re: Stratégies syndicales

Messagede mimosa rouge » 02 Fév 2014, 22:07

sinon, au delà du syndicat d'Arthur et de la question des tendance syndicales, je pense que ce sujet pourrais servir à expliquer certaines positions syndicales mais surtout à les relier avec la lutte des classes actuelle et donc les outils a mettre en place pour reprendre l'offensive .
Par exemple, c'était un peu le sens de mon post ou je blablatait autour des tracts du SUB Paris. Moi j'y vois vraiment le présent des luttes . Je veut dire que je pense qu'il faudrait être fou pour appeler a la grève générale sans faire ce taf préalable de se redonner confiance en tant que travailleurs et vers tous le stravailleurs, de recreer de la sociabilité (et même si c'est con et qu'on réinvente l'eau chaude, comme les permanences syndicales et que ça ressemble exterieurement a du syndicalisme de service, ça n'en est pas ! c'est vraiment un lieu de vie syndicale, un lieu de vie de classe et un moment fraternel. bref un moment qu'on gagne sur l'idéologie dominante .) Dans une période ou le patronat augmente le taux d'exploitation en individualisant, en sous traitant, en créant des petites unités de productions, en dispersant l'habitat ouvrier pour la spéculation immobilière, moi j'appelle ça une stratégie syndicale en tout cas ! construire les luttes des travailleurs autour d'une sociablité de classe, donc un pas vers l'autonomie de la classe . c'était un exemple, qui me permet de dire ce que je pense au passage, mais ça peut etre autre chose, un peu comme le débat entamé avec la question des comités de quartier vous voyez.
et je pense qu'on peut parler de çe genre de chose ici aussi ...
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Re: Stratégies syndicales

Messagede berneri » 02 Fév 2014, 22:30

Pour moi là en l'état, il n'y a qu'un aigris qui prend pour lui les critique des csr faite au mouvement syndicale actuel


si tu n'as envie que de retenir cela personne ne peut t'en empecher. Pour les sources relit les journaux de ton organisation sur les 10 dernières années. (oui parce que ça fait 10 ans que cette stratégie "révolutionnaire" des CSR est en oeuvre).
Pour ma part je ne prends rien pour moi ce qui est insupportable c'est votre façon de considérer tout ce qui n'est pas dans votre dogme comme "maladie infantile du syndicalisme".

Je ne debattrais avec le CSR que lorsque vous aurez une définition commune avec les anarcho-syndicalistes pour parler de celui ci. En attendant vous pouvez appeler un chat "un poisson rouge" si vous voulez et poursuivre votre recherche archéologique. prévenez nous lorsque vous croirez avoir trouvé la recette originelle de la révolution sur un vieux papyrus.

Le CSR aurait pu être un outil intersyndical utile s'il avait choisi de se coltiner de la réalité plutôt que de manger du mythe à tous les repas.
Issus majoritairement de la CNT-F, ses militants ont passé leur temps à régler leurs comptes à la tendance anarcho-syndicaliste et pour ce faire le meilleur moyen était de changer à dessein la définition de l'anarcho-syndicalisme.
C'est une pratique honteuse

Après les autre s syndicats dont Solidaires sont considérés dans leur ensemble comme des syndicats corporatistes - voire anarcho-syndicalistes selon le jargon propre au CSR- et surtout trop citoyenno-altermondialiste. La critique est partiellement juste quand voit l'importance des thèses de la fondation copernic sur Solidaires et les carences en terme de débat et de construction sur le projet de société.

cela a vite donné l'impression d'un repli sectaire du CSR, qui plus est avec l'enchantement qui a été fait sur la CGT dans les colonnes de son journal. L'entreprise de séduction ensuite vers les militants syndicalistes communistes proche du PCF à montré l'absence de véritiable boussole et une forme d'opportunisme ainsi que des interrogations quant à une entreprise de dédiabolisation vis à vis de la bureaucratie syndicale.

Mais les camarades du CSR pensent qu'il faut remplir les bonnes coquilles, de faire rentrer la réalité dans leurs shémas et que la dynamique viendra, alors que d'autres camarades pensent qu'une réunifiation syndicale se construit par la lutte, la dynamique à partir de l'existant et la construction de liens et de pratiques intersyndicaux , à partir des revendications et des nécessités pour élaborer ensemble un projet de société.


Ces militants sont des syndicalistes, révolutionnaires , militants politiques ou non qui déploient une pratique syndicale de lutte dans la boite et l'interpro et de l'un vers l'autre le plus possible.

Ensuite les experimentations historiques empiriques catastrophiques et obsessionnelles d'une partie des militants pour se trouver une justification on donné lieu à tout une serie d'articles (sur l'ISR, sur le PCF, ...) dont les ultimes résultats on finit par donner cette trouvaille : " les CSR ont été la plus grande organisation révolutionnaire" , ils ont trouvés ce qu'ils cherchaient.

Les conditions n'étaient pas réunies et la fenêtre de tir est passée pour que le CSR puisse être un lieu d'échange et de construction intersyndicale.
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Re: Stratégies syndicales

Messagede Pti'Mat » 03 Fév 2014, 09:35

"Je ne debattrais avec le CSR que lorsque..."

Et bien dans ce cas là arrète ton prêche d'essayer de nous faire passer pour ce qu'on n'est pas, tu te ridiculise tout seul. Des camarades ici savent, nous connaissant en dehors des débats virtuels, que le côté "mytho" et "sectaire" des CSR est un mythe.

Tout ce que tu avances sur le fait qu'on réécrit l'hsitoire, qu'on crée une mythologie qui n'existe pas et qu'on fantasme... cite tes preuves avec arguments alors au lieu de juste faire du dénigrement.
Chacun ici pourra se rendre compte, que ce qu'on avance est argumenté et vérifiable par des sources. Concernant "la plus puissante organisation révolutionnaire qu'ai existé en France", tout est expliqué avec source et documentaition à l'appui dans la brochure "le communisme français, des CSR au PCF une histoire occultée", ensuite sur ce qui est dit par rapport à l'anarcho-syndicalisme, tout est argumenté avec source et documentation à l'appui dans nos brochures "les courants syndicaux, leur histoire à travers leur organisation et leur stratégie" et "les comités syndicalistes révolutionnaires espagnols, histoire de la tendance révolutonnaire de la CNT (1919-1925)", ainsi que des textes argumetnés dans d'anciens numéros de notre revue.

En effet, ce qui dérange et je le comprends, c'est qu'on remet en question toutes les traditions tant au niveau idéologique que pratique/stratégique depuis les années 20 qui traversent la gauche et l'extrême gauche. On remet en cause leur fiabilité et leur validité, on bouscule le folklore et les idées idées recues installés de générations en générations. Sauf qu'on le fait politiquement avec argumentation et reposant sur une véritable stratégie (alors certe, tout le monde ne peut être d'accord avec notre stratégie, mais au moins s'en est une et on s'y tient.)

Tu veux crier sur tous les toits qu'on est une secte composée d'illuminés révisionnistes, vite dire aux militants du danger qui les menace si jamais le CSR se développai (ce qui se fait), tu veux exprimer ta frustration et ton dégoût de lire des textes marqué du sceau de l'infâmie ? Et bien écris un argumentaire. Si vraiment on est l'ignoble secte que tu décris, on attend un texte argumenté qui reprend point par point toutes les positions CSR, ne fait pas de cadeau, fais un argumentaire béton qui nous démonte et ne l'envois pas à notre mail: choisis la sphère publique. Mais fais-le bien hein ?! René a essayé, il a été la risée dans sa propre organisation. Tu peux quand même tenter ta chance de nous mettre une bonne fois pour toute dans l'embarras et de nous griller auprès de tout le monde.
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