Je pense qu’il ne faut pas opposer censure à liberté d’expression. Dans liberté d’expression, c’est "liberté" qui est important. Je ne suis pas "libre" de tenir des propos racistes, et interdire ceux-ci n’est pas une censure. La "censure", elle, est une atteinte aux libertés fondamentales.
L’anarchisme reconnaît la liberté d’expression mais la conception de la liberté n’est pas celle bourgeoise. La question de la "censure" ne se poserait sans doute pas dans une société libre, au sens anarchiste du terme.
je pense que la censure comme outil de contrôle ouvrier est bonne si on en a besoin.
Si tu parles dans une période révolutionnaire, je pense qu’elle n’est pas utile. Si cet esprit révolutionnaire est réellement prolétaire, inspiré par et venu du bas, elle ne pourra pas être menacée par des mots mais uniquement par la force. Mais alors, ce n’est plus une question de censure et nous passons à un autre sujet.
Pas plus que la grève n’est une censure. (Il faudrait s’entendre sur les termes employés) D’abord c’est un droit reconnu (obtenu par la lutte), et au-delà, un rapport de force qui ne porte pas atteinte aux libertés fondamentales, (bien que la classe dirigeante voudrait faire croire le contraire) , qui est en outre, en elle-même, une liberté fondamentale.
Par contre, il vaut mieux mener le débat tout de suite et collectivement sur la violence
C’est à mon avis un autre sujet.
Je partage l’idée de Kzimir. C’est à nous de développer nos propres médias, journaux, maisons d’éditions, etc... Et dans ce domaine comme dans d’autres, il n’existe pas de réelle coopération, d’abord au sein du mouvement anarchiste. Chaque orga peut bien sûr sortir son truc et vivoter avec quelques milliers d’exemplaires. On peut aussi penser à une presse anarchiste plurielle autour d’un même titre, regroupant diverses tendances. C’est un peu ce que fait Freedom Press en Angleterre.
Aujourd’hui, le mouvement anarchiste n’a pas les moyens de toucher M/Mme-tout-le monde, nous ne le faisons pas à travers des programmes électoralistes – à juste titre. Mais sans un moyen puissant de diffusion des idées, uniquement possible par la coopération, je vois mal comment le mouvement sortira de sa marginalité.
Les luttes sont indispensables. Mais elles doivent être expliquées, placées dans leur contexte, comprises par l’opinion, alors qu’elles sont instrumentalisées aujourd’hui par la classe dirigeante et que nous n’avons pas de voix contre cette propagande (ce n’est plus de l’info, comme le montre entre autre le dessin de Plantu). Et c’est l’écho de ses luttes qui donnera envie de lutter.
Idées contre idées , et nous ne sommes pas de taille.
Si nous renversons un jour ce rapport de force, alors la question de la censure ne se posera plus. Quelques bourgeois attardées pourront toujours aboyer, ils n’auront plus de dents.