la censure : une arme ?

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Messagede mimosa rouge » 13 Oct 2013, 19:42

Suite de la discussion entammée ici:
viewtopic.php?f=14&t=7289

charlelem a écrit:
mimosa rouge a écrit:sinon, pour être sur d’être clair et honnête, parce que je crois pas l'avoir dit plus haut, je pense que la censure comme outil de contrôle ouvrier est bonne si on en a besoin .

En disant cela, tu acceptes et tu cautionnes (je sais le mot est peut-être trop fort) la censure dite "bourgeoise".


J'ai pas à l'accepter, elle s'impose si on est trop faible ! mais tu renverse la charge, on est dans une société d'exploitation et de domination ... avec une idéologie dominante qui s'exprime au quotidien, dont la presse fait partis . On fait quoi en période révolutionnaire : on arrête les rotatives et on sabote les antennes (dans le cas ou on est pas encore assez fort pour les reprendre) . C'est comme un combat de boxe, même si certains sont plus que d'autres capable d'encaisser en attendant de reprendre le dessus, on se protège avec les gardes appropriés ! Sinon on passe à la position offensive allongé dans un brancard prêt à partir à l'infimerie ...
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Re: la censure : une arme ?

Messagede Kzimir » 13 Oct 2013, 22:55

Pour moi, la mise en avant de la liberté d'expression revient à faire une séparation radicale entre la parole et les actes. C'est à dire qu'on autoriserait les gens à dire n'importe quoi, mais pas à mettre ce n'importe quoi en application. Je pense que d'un point de vue théorique ça se tient, mais en tant que militant on est bien placé pour savoir qu'il n'y a pas de limite fixe entre l'expression et l'action. Je veux dire : Si des nazis se mettent à diffuser leur propagande, c'est dans le but que certains passent à l'action. Ce n'est pas dans le cadre d'un débat d'idées déconnecté du réel. Comme nous : Si je tente de convaincre, c'est dans l'espoir que des gens que j'aurais touché passent à l'action (en s'organisant, se syndiquant, luttant, etc.). A partir de là, si je suis contre que les réacs de tout poil agissent, il me paraît logique de les empêcher aussi de s'exprimer.
Après il faut aussi savoir nuancer : L'idée c'est pas de foutre un commissaire politique derrière chaque site internet ou journal pour contrôler. En tant que libertaires on oublie pas que la liberté individuelle ça compte aussi, et que donc on peut pas vraiment empêcher les gens de s'exprimer. Et c'est pas ici une question de principe, mais parce qu'en pratique je ne pense pas qu'on parvienne à une société libérée de l'aliénation par des moyens aliénés. Et donc qu'on ne parvient pas à la liberté de tous en fliquant la parole des gens. Au contraire, ça ne peut que nous mener dans un cercle répressif qui finira par une société de type dictature.
Et donc après ce beau post thèse-antithèse, je tente ma synthèse : Je pense qu'une des solutions pour gérer cette contradiction c'est de chercher à, non pas briser l'expression adverse, mais être plus meilleurs qu'eux et à rendre coup pour coup. Mimosa Rouge parlait de ce qu'on ferait si on pouvait mettre la presse sous contrôle ouvrier. Si on avait le rapport de force pour le faire, rien n'empêcherait une autre possibilité : Celle de laisser vivoter la presse bourgeoise dans son coin et de développer une presse ouvrière populaire et de qualité pour la contrer.
Dans ce cas précis avoir demandé un droit de réponse me semble bonne : Le Monde a refusé, c'est son droit, mais en le faisant il choisit son camp, et c'est à nous maintenant de diffuser notre propagande. Dans un autre genre, j'aurais trouvé pas mal une intervention des salariés de la presse, parce que je considère pas comme de la censure de refuser de distribuer, d'imprimer, ou de vendre quelque chose (il m'arrive à mon boulot de cacher le Point, ou de mettre le Figaro tout en bas de la devanture pour qu'on le voit moins, je pense pas faire de la censure en agissant ainsi). La censure c'est un truc extérieur.
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Re: la censure : une arme ?

Messagede mimosa rouge » 13 Oct 2013, 23:10

Si on avait le rapport de force pour le faire, rien n'empêcherait une autre possibilité : Celle de laisser vivoter la presse bourgeoise dans son coin et de développer une presse ouvrière populaire et de qualité pour la contrer.


oui, et c'est pour ça que je disait que la priorité de la conf' c'était pas de débattre avec le monde !

L'idée c'est pas de foutre un commissaire politique derrière chaque site internet ou journal pour contrôler.

mais tu te rend compte du nombre d'emploi qu'on pourrait créer ! :lol:
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Re: la censure : une arme ?

Messagede mimosa rouge » 13 Oct 2013, 23:22

Par contre, il vaut mieux mener le débat tout de suite et collectivement sur la violence . C'est une chose compliqué à gerer, qui peut nous faire sombrer (ne serait que parce que ça légitime la répression ! que ça permet toute les manipulations et infiltrations ou encore la corruption de militants.... mais aussi pour le cercle vicieux que ça peut entrainer comme tu dis kzimir) et cela doit donc être géré collectivement et pas bien sur par des petits groupes s'octroyant le grade d'avant garde armée et laissant les copains derrière gérer les emmerdes.
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Re: la censure : une arme ?

Messagede mimosa rouge » 13 Oct 2013, 23:35

Dans un autre genre, j'aurais trouvé pas mal une intervention des salariés de la presse, parce que je considère pas comme de la censure de refuser de distribuer, d'imprimer, ou de vendre quelque chose (il m'arrive à mon boulot de cacher le Point, ou de mettre le Figaro tout en bas de la devanture pour qu'on le voit moins, je pense pas faire de la censure en agissant ainsi). La censure c'est un truc extérieur.

Mais si ça reste une censure, elle n'est juste pas issus des institutions d'Etat : c’est de l'action directe de censure. La greve ou le sabotage dans l'industrie de la communication, c'est une manière de dire a la classe dominante : "vous ne pouvez pas vous exprimez sans nous, nous avons les moyens de contrôler votre discours de masse... et on le sait" ...après ça règle pas le discours du quotidien, au quartier, au taf, dans les institutions ..... où la cela ne suffit plus, il nous faut des outils d'expressions autonome comme tu dis, mais aussi des outils pour foutre la pression au quotidien sur les patrons, les directions du travail, pref, comico, bailleurs .... etc ...
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Messagede charlelem » 14 Oct 2013, 07:32

Vite fait sur le gaz .........
mimosa rouge a écrit:J'ai pas à l'accepter, elle s'impose si on est trop faible ! mais tu renverse la charge, on est dans une société d'exploitation et de domination ... avec une idéologie dominante qui s'exprime au quotidien, dont la presse fait partis ....

Ce qui me gène dans ton raisonnement c'est que tu pars du principe que nous sommes minoritaire (c'est exact actuellement), que nous le serons encore dans l'avenir et donc que nous devrons imposer nos idées.
Là je ne comprend plus, si tu penses que nos idées ne convaincront pas une majorité d'individus alors il faut peut-être se poser la question :
"nos idées (notre idéologie) sont-elles justes, valables, pertinentes ???".

Dans mon cas je crois un minimum que nos idées-idéologie est juste, et que donc nous arriverons à convaincre un maximum de monde : alors à quoi cela servirait de prendre des mesures de rétorsions contre ceux qui ne seront pas convaincus (hormis reproduire la même chose qu'eux et cela n'a aucun intérêt).

PS : je finis de lire le reste de ce que tu as posté pour répondre mieux.
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Re: la censure : une arme ?

Messagede digger » 14 Oct 2013, 20:51

Je pense qu’il ne faut pas opposer censure à liberté d’expression. Dans liberté d’expression, c’est "liberté" qui est important. Je ne suis pas "libre" de tenir des propos racistes, et interdire ceux-ci n’est pas une censure. La "censure", elle, est une atteinte aux libertés fondamentales.
L’anarchisme reconnaît la liberté d’expression mais la conception de la liberté n’est pas celle bourgeoise. La question de la "censure" ne se poserait sans doute pas dans une société libre, au sens anarchiste du terme.
je pense que la censure comme outil de contrôle ouvrier est bonne si on en a besoin.

Si tu parles dans une période révolutionnaire, je pense qu’elle n’est pas utile. Si cet esprit révolutionnaire est réellement prolétaire, inspiré par et venu du bas, elle ne pourra pas être menacée par des mots mais uniquement par la force. Mais alors, ce n’est plus une question de censure et nous passons à un autre sujet.
Pas plus que la grève n’est une censure. (Il faudrait s’entendre sur les termes employés) D’abord c’est un droit reconnu (obtenu par la lutte), et au-delà, un rapport de force qui ne porte pas atteinte aux libertés fondamentales, (bien que la classe dirigeante voudrait faire croire le contraire) , qui est en outre, en elle-même, une liberté fondamentale.
Par contre, il vaut mieux mener le débat tout de suite et collectivement sur la violence

C’est à mon avis un autre sujet.
Je partage l’idée de Kzimir. C’est à nous de développer nos propres médias, journaux, maisons d’éditions, etc... Et dans ce domaine comme dans d’autres, il n’existe pas de réelle coopération, d’abord au sein du mouvement anarchiste. Chaque orga peut bien sûr sortir son truc et vivoter avec quelques milliers d’exemplaires. On peut aussi penser à une presse anarchiste plurielle autour d’un même titre, regroupant diverses tendances. C’est un peu ce que fait Freedom Press en Angleterre.
Aujourd’hui, le mouvement anarchiste n’a pas les moyens de toucher M/Mme-tout-le monde, nous ne le faisons pas à travers des programmes électoralistes – à juste titre. Mais sans un moyen puissant de diffusion des idées, uniquement possible par la coopération, je vois mal comment le mouvement sortira de sa marginalité.
Les luttes sont indispensables. Mais elles doivent être expliquées, placées dans leur contexte, comprises par l’opinion, alors qu’elles sont instrumentalisées aujourd’hui par la classe dirigeante et que nous n’avons pas de voix contre cette propagande (ce n’est plus de l’info, comme le montre entre autre le dessin de Plantu). Et c’est l’écho de ses luttes qui donnera envie de lutter.
Idées contre idées , et nous ne sommes pas de taille.
Si nous renversons un jour ce rapport de force, alors la question de la censure ne se posera plus. Quelques bourgeois attardées pourront toujours aboyer, ils n’auront plus de dents.
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Re: la censure : une arme ?

Messagede Kzimir » 14 Oct 2013, 21:31

digger a écrit:Et dans ce domaine comme dans d’autres, il n’existe pas de réelle coopération, d’abord au sein du mouvement anarchiste. Chaque orga peut bien sûr sortir son truc et vivoter avec quelques milliers d’exemplaires. On peut aussi penser à une presse anarchiste plurielle autour d’un même titre, regroupant diverses tendances. C’est un peu ce que fait Freedom Press en Angleterre.

J'ai beau ne pas me sentir trop trop anar, ça serait vraiment pas mal. Le problème c'est aussi que même sur le fond, notre presse n'est absolument pas grand public. Faudrait un canard en papier plastifié, avec plein d'images, et plus d'articles généralistes (parce que merde, une analyse anar du jeu du PSG ça aurait de la classe quand même) (bon, je caricature un peu quand même).
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Re: la censure : une arme ?

Messagede mimosa rouge » 15 Oct 2013, 09:16

mouais ... personne lis les autre revue non plus (a part entrevue ) et puis même la tribune électoraliste ne marche pas (dans une société dépolitisée et cloisonnée je vois pas pourquoi les "gens" liraient des revue politiques ? et une fois lu quelle perspective d'action et avec quels outils ? refaire d'autre revues ?) ... bref la propagande comme but, j'y crois pas ! c'est un moyen et en plus qui s'insere dans une sociabilité du quotidien . Je rappelle que le moment en france ou le mouvement anar à eu le plus d'influence dans la classe cela reste l'entrée stratégique des anars dans le syndicalisme et la participation au courant SR, c'est à dire participer à la construction des organisations de classe, prendre ses responsabilités de militant de classe ET révolutionnaire (donc sans cynisme ni opportunisme), et donc être connu et reconnu sur une localité, une profession etc ... et c'est un travail de terrain, mais pas au sens de faire de la propagande de terrain en allant convaincre 1 par 1 de la justesse des positions anarchiste, je dirais plutôt que c'est en s’intégrant pleinement à la sociabilité de classe avec les outils de classe (et bien des outils de classe pas des outils issus du parti qu'il soit anarchiste ou communiste ou tout ce que vous voulez, cela doit être des organisations des prolétaires et pas des organisations philosophiques surtout qu'en plus on introduit la division donc on s'affaiblit ) en tant qu'individus (et pas en tant que fraction) que vous aurez la meilleur tribune qui soit pour exposer les idées de votre courant politique .... car vous vous adresserez à des "copains" qui en plus seront dans une dynamique de lutte avec des outils anticapitalistes concret (le travail est plus que mâché là !). C'est une culture de classe qu'on construit tous ensemble (et pas une culture libertaire ou marxiste, ou je ne sais quoi d'autres... ) et c'est la dedans que vous exprimerez le mieux en tant que libertaire . En tout cas j'y crois plus qu'a la stratégie des revus . Il y en à déjà plein des journaux et des revus, vous avez tout expérimentez jusqu'a présent (même la diffusion de masse du temps ou il y avait encore le droit de distribution ) . Vous en tirez vous même le bilan en plus !

En tout cas je vois la difference au quotidien et je peut vous assurer qu'un révolutionnaire ne passe pas pour un farfelu en faisant comme ça. Vos journaux se vendront mieux après ça mais ensuite :mrgreen:

Si tu parles dans une période révolutionnaire, je pense qu’elle n’est pas utile.
:gratte: toute les période révolutionnaire démontrent le contraire ! Une période révolutionnaire c'est chronologiquement d'abord une période de crise du pouvoir avant d’être une période de prise du pouvoir (c'est une période ou peut se poser la question du pouvoir et plus simplement les questions revendicatives même très poussées) . Comment continuer de se constituer en classe révolutionnaire rapidement si tout l'appareil idéologique dominant fonctionne ? On ne partira pas à "l'assault" du capital comme si on n'était qu'un bloc, notre classe se constitue à chaque instant (en tant que groupe dominé cherchant à s'émanciper), plus ou moins vite en fonction de la période (d'où l'adjectif révolutionnaire ajouté à certaines périodes) et des période floue ou rien n'est encore joué vont se succéder .
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Re: la censure : une arme ?

Messagede Kzimir » 15 Oct 2013, 10:37

Dire qu'actuellement la presse ne marche pas, je pense que c'est une erreur. Certes elle se vend moins, mais il y a encore des journaux qui font des bons scores : La presse locale (genre la Dépêche), sportive (l'équipe), etc. se vend très bien. Et même si la presse plus politique (le Point, Nouvel Obs, Express, Marianne, etc.) se vend moins bien, elle a une importante influence et fournit pas mal de sujets d'actualité qui vont alimenter le débat bien au delà de son rectorat (cf. la question de l'islamophobie, dans la vraie vie personne n'est confronté à des vilains barbus qui posent des bombes et rèvent de tuer les infidèles, mais la France entière en a peur grâce aux médias bourgeois).
Par contre personne n'a dit que la revue remplaçait tout le reste, et qu'il fallait déserter les syndicats pour faire du journalisme à la place. Je partage ton avis sur le syndicalisme, mais je pense qu'à côté doivent exister des organisations spécifiques qui font de la propagande et de l'agitation. Et pour une organisation spécifique, la question d'une presse est primordiale, à la fois comme moyen de diffuser sa propagande (y compris sur des endroits ou on est pas présents) et comme outil de formation et de définition interne.
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Re: la censure : une arme ?

Messagede digger » 15 Oct 2013, 19:03

Par contre personne n'a dit que la revue remplaçait tout le reste, et qu'il fallait déserter les syndicats pour faire du journalisme à la place

C’est évident. Pas plus qu’il faut abandonner tout le reste pour ne faire que du syndicalisme. C’est et/et pas ou/ou.
Mimosa tu n’es pas d’accord avec l’organisation spécifique (quelle que soit la forme de l’organisation). C’est ton droit et je ne vais pas te convaincre du contraire, pas plus que tu ne me convaincras que le SR est la seule manière d’aborder les problèmes.
Je pense seulement, qu’on le regrette ou non, que le temps est fini ou une classe pouvait se reconnaître dans une organisation ou une sensibilité unique (quelle qu’elle soit) . Des anarchistes sont présents dans différentes orgas syndicales, d’autres pas du tout.
Néanmoins, nous faisons face à bon nombre de problèmes communs et de questions communes dans le militantisme quotidien. "Adhérez tous au SR" me semble un peu limite comme solution et peu réaliste. ("Devenez tous anarchistes" idem)
La culture de classe, elle se construit partout et quelque soit le moyen et l’endroit de la lutte, du moment où il y a solidarité et coopération. Les choses avancent plus vite qu’avec des longs discours
Pour revenir à la censure,
Comment continuer de se constituer en classe révolutionnaire rapidement si tout l'appareil idéologique dominant fonctionne ?

Mais en le bloquant évidemment, par la grève et les occupations. Mais cela n’a rien à voit avec la censure. Refuser de collaborer (faire grève) n’est pas censurer. Ou alors, si on fait l’amalgame, on rentre dans le discours de la classe dominante qui ne parle plus de grève mais de "prise d’otages". Le/la gréviste est assimilé-e à un terroriste et le/la militante devient un-e criminel-le.
La censure c’est une pensée ou un pouvoir dominant qui interdit à une minorité toute expression.
Et une société anarchiste, seulement possible si une immense majorité y adhère librement et volontairement, n’aurait probablement pas à l’utiliser.
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Re: la censure : une arme ?

Messagede mimosa rouge » 16 Oct 2013, 09:33

Je pense seulement, qu’on le regrette ou non, que le temps est fini ou une classe pouvait se reconnaître dans une organisation ou une sensibilité unique (quelle qu’elle soit) .

dans une sensibilité ou courant unique cela n'a jamais été le cas! et dans une organisation, seul la réflexion sur les outils leurs efficacité et ce qu'on veut faire ou gagner, peut résoudre l'équation . Par contre la classe (en tant que classe consciente) n'existe que dans ses luttes et à travers ses outils donc je vois pas trop ce que tu voulait dire ?

La culture de classe, elle se construit partout et quelque soit le moyen et l’endroit de la lutte, du moment où il y a solidarité et coopération. Les choses avancent plus vite qu’avec des longs discours

le problème c'est que quand on a pas d'organisations de classe autonome et perenne (donc sur le long terme) on a évidemment une expérience de classe qui se constituent mais pas d'accumulation de cette expérience . C'est pour ça que les militants de classes en période de crise des organisations de classes ont toujours la solution du parti (au sens large de l'organisation philosophique/affinitaire) car on sauve les meubles (dans l'urgence pourquoi pas) . Mais c'est plus la classe se constituant qui garde son expérience, c'est des courants extérieurs . Quand je parle de confédération syndicale, de BdT ou UL, de syndicat, j'y vois surtout l'outil d'accumulation d'expérience ouvrière et donc les lieux de sociabilité de classe et ou la culture issus des luttes se transmet . Et ça doit rester un outil de classe et ne pas etre confisqué par une école politique quelconque . Je dis ça pour expliquer que je suis pas borné sur les moyen d'action, les modalités de luttes, les outils (après qu'on me raconte pas de salade, des travailleurs qui s’organisent ça s'appelle un syndicat même sans statuts déposé en mairie, et si on veut changer le nom je veux bien mais c’est loin d’être un débat d'une grande importance politique ) mais l'autonomie de la classe et sa capacité à accumuler pour elle même son expérience, je resterait plutôt borné par contre :-D

C’est évident. Pas plus qu’il faut abandonner tout le reste pour ne faire que du syndicalisme. C’est et/et pas ou/ou.
je ne dis jamais le contraire . Je le repete a chaque fois car je sais qu'on caricature vite une pensée. seulement ici j'avais oublié de le repeter : évidemment une organisation anticapitaliste, révolutionnaire , libertaire en l'occurence, c'est utile pour former les militants de classe, pallier au situation d'urgence (crise de soutils de classe par exemple), former une réflexion anticapitaliste etc.... je aprlais juste de vos outils de propagande et la question de la revue je vois revenir ça souvent comme un serpent de mer ... mais j'ai jamais vu une expérience de masse réussir . En gros j'opposais l'expérience d'une revue de masse à l'expérience d'une revue de qualité pour les libertaires et sympathisants.

Le/la gréviste est assimilé-e à un terroriste et le/la militante devient un-e criminel-le.
et bah je vois aps pourquoi il faudrait modeler son vocabulaire à l'injonction dominante ! :gratte: (par contre bien sur qu'aujourd'hui ce serait une faute tactique de parler de censure publiquement, mais c'est lié à l'état du rapport de force). ET puis je rajouterais le sabotage à "la grève et occupation"
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Re: la censure : une arme ?

Messagede digger » 19 Oct 2013, 07:18

On est loin de la censure...On a du aborder une dizaine de sujets différents....de la classe, à l’organisation en passant par la presse et quelques autres
Je vois que l’OCL se pose aussi des questions (Débat « Nos difficultés à s'adresser à l'extérieur »
viewtopic.php?f=16&t=1442&start=75#p124870
J’ai plus de questions que de réponses sur la plupart des sujets à l’intérieur d’un " libre cadre de référence", comme disaient les diggers de San Fransisco, que l’on peut appeler "anarchisme" ou qui peut ne pas être qualifié du tout. L’important n’est pas là.

Tu parles de transmission de culture (de lutte ou autre)

j'y vois surtout l'outil d'accumulation d'expérience ouvrière et donc les lieux de sociabilité de classe et ou la culture issus des luttes se transmet .


L’écrit, y compris la presse, mais aussi les livres, me semblent le seul outil pérenne de transmission, face à l’immédiateté et à la volatilité d’autres formes. Certaines cultures ont une tradition orale, mais ce n’est pas notre cas. Les écrits ont traversé les siècles, et même numérisés, ils restent des écrits sous leur forme première, et sauvegardés aussi comme tels. Même la musique est écrite, elle se serait perdue sinon, faute de techniques d’enregistrement.

Je dis ça pour expliquer que je suis pas borné sur les moyen d'action, les modalités de luttes, les outils


Je sais que tu n’es pas borné. Je pense que l’anarchisme s’est donnée une image réductrice et inexacte et qu’il le paie aujourd’hui.

ça doit rester un outil de classe et ne pas etre confisqué par une école politique quelconque

Ce que tu dis là pourrait être une définition de l’anarchisme, selon moi. Il a pour but de dire à la classe, aux catégories, exploitées, qu’elles ont entre leurs mains leurs propres outils de libération , et non de leur offrir clé en mains un programme qui leur dira ce qui est bon pour elles et une société idéale. On le reproche assez à l’anarchisme et depuis longtemps .

...Nous sommes souvent accusés de manquer d’idées politiques constructives. Les gens concèdent que nous avons une analyse juste de la situation actuelle et que "notre journal a le vrai mérite de dénoncer la complaisance et de stimuler la pensée.” Mais on nous demande de présenter des solutions “pratiques” pour lutter contre le fascisme et le capitalisme.
Inutile de dire que nous n’acceptons pas ces remarques. Nous admettons que nos lecteurs ne trouveront pas dans nos pages des recettes pour soigner l’humanité de tous les maux qui l’assaillent. Ce que voudraient manifestement certains de nos lecteurs, ce sont des slogans, des manifestes et des programmes qui offriraient en quelques lignes à la classe ouvrière les moyens non seulement de mettre fin au fascisme mais aussi d’apporter une ère de bonheur aux ouvriers.
Nous refusons d’adopter de tels programmes/recettes parce que nous sommes convaincus que le faiblesse actuelle de la classe ouvrière est du au fait que tous les partis, afin de gagner en popularité et en pouvoir, ont simplifié leur programme, réduisant à des proportions ridicules la nature de la lutte qui apportera la liberté aux exploités....
A Constructive Policy Marie-Louise Berneri, War Commentary, Décembre 1940


Alors je pense qu’on ne peut pas reprocher, à la fois, à l’anarchisme d’être une idéologie comme une autre et de ne pas être enfermée dans une idéologie. D’autant plus que l’anarchisme - dans le cas qui t’intéresses, et dont tu es acteur, le syndicalisme – reconnaît ; et nomme comme tel, le syndicat comme forme d’organisation, de contrôle et de décision des travailleurs dans une société libre. Et ce ne seront pas des syndicats hiérarchisés et bureaucratisés.

Je ne sais pas si cela éclaircit quoi que ce soit....
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Re: la censure : une arme ?

Messagede mimosa rouge » 20 Oct 2013, 16:12

L’écrit, y compris la presse, mais aussi les livres, me semblent le seul outil pérenne de transmission, face à l’immédiateté et à la volatilité d’autres formes. Certaines cultures ont une tradition orale, mais ce n’est pas notre cas. Les écrits ont traversé les siècles, et même numérisés, ils restent des écrits sous leur forme première, et sauvegardés aussi comme tels. Même la musique est écrite, elle se serait perdue sinon, faute de techniques d’enregistrement.

c'est interressant ça aussi comme débat et utile immédiatement pour le combat . En tout cas par chez nous ! on est bien dans une culture dominante de l'écrit en france, et justement c'est aussi une culture "élitiste", la plupart des prolétaires se font baiser la dessus. Par exemple les patrons noient les gars et les filles sous les avertissements aussi farfelus les uns que les autre... mais ça a valeur , en soi, de sanction disciplinaire et permet au patron de construire en quelques mois un dossier "a charge" justifiant un licenciement pour faute. Il faudrait y répondre par écrit pour les contester, même dans le cas ou on accepte une part de responsabilité mais au moins pour délimiter cette responsabilité et rappeler au patron ses responsabilité légale (avec copie à l'inspection ... j'en profite pour faire un peu de formation sur ce sujet si un jour ça vous arrive ... toujours répondre , même en mauvais français ! ;) ) c'est un exemple de domination culturelle de classe du quotidien .
je dis ça pour dire que c'est à la fois vrai, on est dans une société de l'écrit, mais c'est c'est les classes dominante qui la maitrise cette culture et l'impose (quand je dis personne ne lis , je l'invente pas ). bref même si cela fait partit de la formation syndicale, en l'état c'est impossible de fonctionner seulement par l'écrit (sans parler de quelle langue utiliser ?...). Développer l'écrit peut servir pour le combat quotidien mais demande une formation (en ce moment dans les syndicat c'est seulement quelques camarades qui prennent en charge un mandat d"écrivain publique" en quelque sorte au service des autres ).
Je suis aussi d'accord pour dire que l'écrit permet de fixer l'expérience, l'histoire quoi, mais cela ne suffit pas, cela reste élitiste !. C'est la sociabilité qui est essentielle, prioritaire et primordiale pour communiquer et s'unir pour de vrai . et la sociabilité de classe c'est nos outils de classe, ou je dirais plutôt que quand on construit nos outils de classe on doit mettre dans le "cahier des charges" l'exigence de la sociabilité.
Mais effectivement l'écrit c'est une arme qu'il va falloir apprendre à manier ....seulement ou l'apprend t'on : par définition pas dans les livres :lol:
Modifié en dernier par mimosa rouge le 20 Oct 2013, 19:33, modifié 1 fois.
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Re: la censure : une arme ?

Messagede mimosa rouge » 20 Oct 2013, 16:21

pour la seconde partie de ton post, je dis que c'est comme ça que j'aime voir les militants des écoles politique (gauche, socialisme, communiste, anarchistes etc ...) soutenir l'action de classe, vouloir construire son école avec des militants de classe en priorité et comprendre l'interet de l'autonomie de classe . J'ai aucun probleme avec l'existence des partis ou des groupes politiques en soi ! et ça à même un interet pour l'action de classe (reflexion et formation anticapitaliste par ex .) . les anarchistes ont, en majorité, respecté ces principes à travers l'histoire du mouvement ouvrier et d'autres courant politiques révolutionnaires aussi ... c'est d'ailleurs le SR qui leur a permis de faire front commun dans plusieurs pays (l'unité politique étant impossible seule l'unité dans la lutte de classe à pu emerger). Et comme le SR c'est un front révolutionnaire de classe, le SR n'est pas anarchiste ni l'anarchisme (pour exemple le CSR actuel en france est très loin d'etre composé d'anarchiste en majorité).
Modifié en dernier par mimosa rouge le 20 Oct 2013, 16:30, modifié 1 fois.
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